Chanette 20 – La clé – 2 – Sonia l’intrigante par Chanette

2 – Sonia l’intrigante


Flash-back – Début février

Henri Winstone vient d’être nommé directeur de la branche France de Food House International. De suite il a réuni les membres de son staff et leur tient un discours bien carré :

– Messieurs, le monde des affaires est une jungle, pour réussir, il faut mettre à terre ses concurrents, nous allons donc nous y employer. Nous allons faire un brainstorming, vous allez me dire quels sont parmi nos concurrents ceux qui vous semblent le plus vulnérables.

Plusieurs noms fusent dans l’assistance et vont s’inscrire sur le paper-board.

– OK, maintenant vous nous expliquez pourquoi ils vous semblent vulnérables.

Le tableau se remplit d’appréciations diverses. Winstone entoura alors le motif de vulnérabilité de la société Choser et Ruppert.

« Anomalies supposées dans la chaine de production »

– Il faut que nous en sachions plus, que nous ayons des éléments tangibles, nous ne trouverons peut-être ces informations qu’en fouillant chez eux, mais nous allons nous donner les moyens de le faire. Y-a-t-il un volontaire pour s’en occuper ?
– Moi je veux bien ! Déclara Olivier Carette.
– OK, la réunion est terminée, Carette venez avec moi dans mon bureau, on va mettre ça au point…

Le travail préparatoire n’avait duré qu’une semaine : identifier le responsable informatique de chez Choser & Ruppert avait été un jeu d’enfant, son adresse fut récupérée en cinq minutes en se faisant passer pour la Sécurité Sociale. Restait à prendre une photo : un faux démarcheur se présenterait à son domicile uniquement pour identifier son visage, il fallait ensuite le suivre pour prendre un cliché. Il se rendait à son travail par les transports en commun, le photographier à l’aide d’un téléphone portable fut d’une facilité déconcertante.

Flash-back – Lundi 18 février

La phase 2 pouvait commencer. Olivier Carette et Sonia (nous l’appellerons ainsi pour le moment) attendaient depuis une heure devant l’entrée du siège social de chez Choser & Ruppert.

– On l’a raté ou quoi, votre type ? S’impatientait Sonia.
– Si on l’a raté, on reviendra demain. Pour vous, ce n’est pas grave, vous êtes payée pour la semaine !
– Et si j’échoue ?
– Avec vos arguments, ça m’étonnerait ! Rétorqua-t-il en lorgnant sur sa poitrine.

C’est vrai que d’arguments, cette jeune et superbe brune n’en manquait pas : un minois charmant et sans aucun défaut, un nez et une bouche bien ciselés, une poitrine de bonne taille, mais sans exagération non plus. Bref, un canon !

– Et s’il est homo ?
– On vous remplacera par un escort-boy, mais on ne vous reprendra pas l’enveloppe. Mais il n’est pas homo, il est marié.
– Pfff ! Ça ne prouve rien.
– Chut le voilà ! C’est le moustachu avec une sacoche noire. A vous de jouer maintenant ! Bonne chance !

Sonia avait prévu « de l’attaquer » dans le métro, son petit scénario était déjà tout prêt avec ses variantes possibles.

Le problème, c’est qu’Albert ne se dirigeait pas du tout vers le métro. Elle entreprit de le suivre, elle verrait bien.

Sonia sentait mal cette prestation. Madame Juliette l’avait embobinée pour qu’elle accepte.

« – Tu seras à la disposition d’une boite pendant cinq jours à temps plein. Il te faudra juste draguer un type, faire semblant d’en tomber amoureux… » « Faudra l’embrasser ? » avait-elle objecté. « Evidemment qu’il faudra l’embrasser, pour le prix qu’on te paie, tu ne vas pas faire ta jeune fille ! Quand le poisson sera bien ferré, tu lui demanderas de te sortir un document confidentiel de sa boite. Tu t’appelles Sonia Lambert, tu es comptable chez « Losange bleu », c’est un holding agro-alimentaire qui regroupe plusieurs marques, tu ne connais rien de la partie production de l’entreprise, mais tu es amenée à faire parfois des déplacements en province avec un responsable qui voudrait bien te muter au service commercial… Tu devras t’habiller de façon élégante mais sans avoir l’air « pute » et il te faudra porter un bandage au poignet droit. Mon client m’a pondu une note détaillée, lis-la très attentivement… Il y a des passages qu’il faudrait mieux que tu apprennes par cœur. »

Albert pénétra dans un bistrot où il avait ses habitudes.

« Super ! Mais pourvu qu’il ne vienne pas rejoindre une bande de soiffards ! »

Non, il s’installe au bar et commande un demi. Sonia se place près de lui, demande un chocolat. L’aventure peut commencer. Elle le dévisage ostensiblement. Albert, gêné lui adresse un sourire.

– Ça alors ! Quelle surprise ! S’exclame-t-elle au bout de quelques instants.
– Pardon ?
– Ne me fais pas croire que tu ne te souviens pas de moi ?
– Je crois que vous faites une confusion de personne.
– Vous n’êtes pas Louis Richard ?
– Eh non !
– Vous me faites marcher !
– C’est impossible, une ressemblance pareille. Vous avez un frère qui vous ressemble ? Un jumeau ?
– Non, non !

Albert en pleine perplexité détaillait l’inconnue.

 » D’où sort ce canon ? Une professionnelle qui racole ? Mais pourquoi cette histoire absurde ? »

– Ça alors, c’est dingue ! Et plus je vous regarde… Je suis sûre que vous ne me croyez pas…
– Si ! On dit que toute personne a un sosie quelque part !
– J’ai peut-être une photo, attendez.

Elle farfouille dans son sac, en extrait une pochette plastique remplie de photos qu’elle feuillette sans les lui montrer.

– Ah la voilà !

Un coup d’œil sur la photo, un coup d’œil sur Albert. Sonia s’amuse comme une folle !

– C’est dingue ! S’exclame-t-elle en lui tendant la photo.

Albert est sur le cul ! La photo le représente dans des vêtements qu’il n’a jamais portés, un bouquet de roses à la main. Il est pris de trois-quarts dans un endroit non identifiable. La photo porte la mention manuscrite au feutre noir « Pour ma Sonia, bonne Saint-Valentin. »

– Ça alors ! Balbutie-t-il. C’est vrai que ça me ressemble, mais ce n’est pas mon écriture…
– Vous savez ce que je pense ? Le coupe-t-elle.
– Non !
– Ben, je vais vous le dire, mais vous n’êtes pas pressé au moins ?
– Pas trop, non !
– Prenons une table, on sera mieux !
– Vous nous resservez la même chose, on va s’asseoir là-bas ! Demande Albert au garçon.

« Je lui sors une dernière connerie et après, c’est à lui de jouer, il faut qu’il me drague ! Vu la façon dont il me déshabille, ça devrait le faire ! »

– Une supposition ! Vous êtes bien Louis Richard, mais vous ne voulez pas remuer votre passé.
– Vous voulez que je vous montre ma carte d’identité ?
– Ça ne prouvera rien, je n’ai jamais vu la sienne. Mais… Montrez-moi vos mains ! Oui, vos mains ! Ah ! Non, ce ne sont pas les siennes. Elles sont jolies mais les siennes étaient moins fines. Bon ben, faut que je me rende à l’évidence, vous n’êtes pas Louis Richard !
– Vous m’en voyez désolé !
– Je suis confuse de vous avoir fait perdre votre temps.

« Allez, à toi, coco, drague-moi, je me laisse faire ! »

– Ce n’est pas grave, le quiproquo était intéressant… Et si j’étais entré dans votre jeu en vous faisant croire que j’étais ce Louis Richard ?
– J’aurais fini par regarder vos mains, je suppose ! Remarquez, la question m’intéresse. Allez-y, on rejoue la scène.
– Vous voulez vraiment ?
– Oui !

Albert était dubitatif. S’il était fasciné, pour ne pas dire obsédé par la gent féminine, il ne draguait pas. Non pas que ça ne l’intéressait pas, mais il redoutait l’échec sexuel. Profondément masochiste, il ne parvenait à jouir correctement que dans la souffrance. Son épouse avait longtemps fait avec, lui administrant des fessées rituelles. Aujourd’hui elle ne faisait plus rien et le trompait à tour de bites. Il s’en foutait, il avait renoncé aux relations extraconjugales classiques et trouvait son bonheur chez les professionnelles. Aller vers une relation avec cette femme le mènerait à l’impasse. D’un autre côté cette créature était un véritable canon, elle avait un sourire magnifique et n’avait pas vraiment l’air coincée.

Alors il ne sait que faire, adopte la philosophie british du « wait and see ».

– Alors vous rêvez ? Dit-elle
– Je me disais que ce petit jeu risque de nous emmener loin !
– Vous avez peur ? Lui répond-elle en riant franchement.
– Non ! Mentit-il
– On y va ?

Il acquiesça d’un signe de tête.

– Bon je commence, proposa-t-elle : « Oh, mais monsieur votre visage ne m’est pas inconnu ! »
– Le vôtre me rappelle quelqu’un.
– Ne seriez-vous pas Louis Richard ?
– Eh oui, c’est moi !
– Tu avais disparu ?
– J’ai beaucoup voyagé !
– Tu es content de me revoir ?
– Bien sûr !
– Alors embrasse-moi !
– Faut vraiment le faire ? Demanda Albert en sortant du jeu.
– Bien sûr !
– Faisons comme si je l’avais fait !
– Je ne vous interdis pas de le faire pour de vrai !
– Ecoutez, nous jouons un jeu dangereux, croyez que je comprends très bien votre état d’esprit. Vous avez envie d’avoir une aventure avec moi parce que je ressemble à l’un de vos ex, c’est bien ça ?
– C’est à peu près ça, sauf que je n’avais pas l’intention d’être aussi directe, répondit Sonia, quelque peu déstabilisée.

Elle s’efforça néanmoins de lui offrir son plus beau et son plus envoûtant sourire.

« Ça va foirer, je le sens ! »

Les choses avaient été trop vite pour Albert, il se sentait obligé d’abattre ses cartes, de bien mauvaises cartes.

– Autant être franc, vous seriez déçue, je suis un traitement médical (oh le mensonge !) et j’ai beaucoup de difficultés à satisfaire une femme.
– Ne me dites pas que vous ne savez pas vous servir de votre langue ?

« Oups ! »

– Vous êtes pressé ? Reprit-elle.
– Pas trop.
– Je m’appelle Sonia.
– Enchanté, moi c’est Albert.
– Vous connaissez un hôtel dans le coin ?
– Non !
– Venez, on en trouvera bien un… euh vous avez des préservatifs sur vous ?
– Euh, non !
– Eh bien, on va s’en acheter une boite…

Une fois dans la chambre, Sonia lui offrit ses lèvres. Moment pénible pour elle car elle n’aimait pas prodiguer ce genre d’intimité à de parfaits inconnus. Elle y était cependant parfois obligée comme aujourd’hui. Business in business.

– On se déshabille ? Proposa-t-elle.

Et Sonia s’arrange pour lui en jeter plein la vue, non pas qu’elle exécute un striptease, mais elle le regarde constamment et fixement avec des yeux coquins, s’amuse à faire une pirouette pour bien lui montrer ses fesses.

« J’espère que je n’en fais pas trop ! » S’inquiète-t-elle.

Albert est déjà nu.

« Pas trop mal, mais pas mon genre ! Mais qu’est-ce qu’il bande ! »

Sonia quant à elle a presque tout retiré, mais a conservé son soutien-gorge. Elle s’assoit sur le bord du lit, invite l’homme à la rejoindre.

Il s’approche mais les réflexes conditionnés étant ce qu’ils sont, il ne peut s’empêcher de demander :

– Tu n’enlèves pas ton…

Il lui désigne son soutien-gorge.

– J’ai pensé que ça te ferait plaisir de me le retirer toi-même !

Albert est rassuré et tire sur les agrafes. Sonia l’est beaucoup moins, autant pendant le contact au bistrot, elle avait su jouer son rôle à la perfection et s’en était amusée, autant en chambre, elle accumulait les erreurs. Le coup du soutien-gorge était avec ses variantes un truc de prostituée : faire croire au client qu’on lui accordait une faveur alors qu’on ne lui offrait que ce qu’il aurait eu de toute façon. Mais justement, son rôle en ce moment était de jouer le rôle d’une fille en quête d’une aventure sexuelle et non pas d’une « pute ». Elle se rendait compte qu’elle avait mal préparé cet aspect des choses. Et en plus le type lui avait confié avoir des problèmes sexuels. Ce n’était pas gagné d’avance cette affaire !

Heureusement (façon de parler) Albert monopolise l’initiative : et que je te caresse et que je te pelote et que je te mette les doigts partout (et sans s’être lavé les mains !) et ça dure et ça dure à ce point que Sonia finit par se demander si elle n’est pas sur le lit avec un poulpe.

Et s’il n’y avait que les mains ! Il y a la bouche aussi ! Ce n’est même plus une bouche c’est une compagnie de sangsues ! Et évidemment les seins sont une cible privilégiée. Sonia finit par s’agacer :

– Pas trop les tétons, je crains un peu.

Du coup, l’orage se calme, et Sonia en profite pour s’occuper de la bite d’Albert. Là ça devient de la technique à l’état pur et elle y met tout savoir-faire. Au moins ne risque-t-elle pas de faire d’erreur de comportement pendant cette phase. Quoique ? L’objectif est double ! Rendre Albert fou d’elle ! Elle y œuvre ! Mais aussi lui donner l’image d’une femme satisfaite de cette rencontre sexuelle afin que la suite ne paraisse pas factice. Or personne ne l’a prévenue qu’il lui faudrait obtenir tout ça de la part d’un type s’avouant impuissant.

D’ordinaire, elle se protège y compris pendant cette phase, mais on peut tricher, éviter le gland et surtout le méat, surtout dès que ça mouille.

Mais voilà que malgré toute la conscience professionnelle que Sonia applique à la pipe qu’elle est en train de prodiguer, la queue d’Albert débande dans sa bouche !

« Idée ! »

Sonia rectifie la position de façon à fourrer sa chatte sous le nez d’Albert. Une invitation au soixante-neuf qui lui convient parfaitement. En théorie ! Parce que pour ce qui est de la pratique, c’est une autre paire de manches : pour faire accéder sa langue là où il conviendrait qu’elle le soit, il est obligé de se contorsionner d’un douloureux mouvement du cou. Ce qui devait être une partie de plaisir devient un supplice

Sonia se rend bien compte que rien ne va plus : non seulement Albert ne parvient pas à la sucer, mais en plus, il ne bande plus du tout.

– On va changer, je vais me mettre en-dessous ! Propose Sonia qui commence à se demander sérieusement si cette affaire ne va pas tourner au fiasco pur et simple.

Et c’est alors que le miracle se produit. Albert veut prouver qu’il sait donner du plaisir à une femme et se met à léchouiller le clitoris, maintenant à sa portée sans difficulté, avec un volontarisme forcené. Et quand il se rend compte que la belle n’est pas insensible à ses coups de langue, il acquière une satisfaction psychologique qui le fait rebander.

Retourner les acteurs d’un soixante-neuf et vous obtiendrez un retournement de situation disait le poète…

En tout cas, Sonia n’en croit pas sa chatte !

« Mais il va me faire jouir, ce con ! »

Elle pensait simuler son plaisir, elle n’aura pas cette peine. Ce n’est pas la première fois qu’elle jouit dans l’exercice de son activité mais ce genre de choses reste rarissime !

Quelques instants de répit, ils s’embrassent, ils se caressent. Reste le problème de la jouissance d’Albert, qui de nouveau bande mou.

C’eut été un client « ordinaire », elle lui aurait demandé s’il n’avait pas un petit jardin secret (bien rares ceux qui n’en n’ont pas, mais il est vrai que certains sont réellement inavouables)

« Que faire, que faire ? « se demande Sonia tout en lui tripotant sa verge flasque,

Sa main s’attarde vers les testicules, ça ne lui fait pas grand-chose. Elle essaie de lui pincer les tétons, ça ne le stimule pas non plus. Le cul peut-être, encore faudrait-il qu’elle puisse y accéder.

– Montre-moi tes fesses !
– Mes fesses ?
– Oui, j’aime bien voir le cul des hommes !

Il se retourne !

– Elles sont jolies ! Commente-t-elle en les caressant.

Il se laisse faire. De chauds souvenirs lui reviennent en mémoire :

Ce salon de massage dans lequel une jeune chinoise qui se faisait appeler Alice, s’était débrouillée pour lui mettre un doigt dans le cul. Cela l’avait terriblement excité. D’autant qu’elle faisait bouger son doigt à une cadence infernale. La fille lui avait alors proposé une finition buccale en échange d’un petit billet supplémentaire. Il avait accepté mais ça ne marchait pas. Alice eut alors l’idée de remettre son index et miracle, il se mit à bander fermement et se masturba tout seul comme un grand pendant que la fille lui doigtait le cul.

Il revint rapidement dans le même établissement, redemanda la même fille. Elle lui massa les fesses mais tardait à exécuter la caresse qu’il était venu chercher alors il écarta les cuisses et se cambra légèrement. La fille compris de suite le message.

Il n’y eut pas de troisième fois, le salon fut fermé. Albert en essaya d’autres mais fut déçu, il se tourna alors vers les dominatrices professionnelles. Il y était déjà allé afin de faire fesser le cul, mais maintenant il demandait un petit gode en plus et s’en trouvait fort satisfait.

Alors aujourd’hui, Albert produit la même attitude qu’au salon de massage : il écarte les jambes et se cambre légèrement.

Sonia subodore qu’il se passe quelque chose :

« Il veut quoi ? Une feuille de rose ou un doigt ? »Elle refuse la première pratique dans l’exercice de son métier, le seul cul qu’elle a eu plaisir à lécher fut celui d’une copine, quant au doigt, oui, il lui arrive d’avoir quelques demandes… Ce n’est pas sa tasse de thé, mais business is business ! Elle aventure son index par-dessus l’anus. Albert pousse un soupir d’aise. Elle mouille son doigt et le fait entrer. Bingo !

Et notre Albert rebande.

Sonia ne perd pas de temps, elle prend la boite de préservatifs placée sur la table de chevet, est à deux doigts de le poser elle-même avant de réaliser que dans une prestation entre vrais amants, c’est l’homme qui le fait tout seul.

Sonia s’empale sur la bite d’Albert, face à lui, puis se penche et l’oblige à rouler sur le côté, elle a ainsi accès à son cul qu’elle peut doigter pendant qu’il la besogne. L’érection est correcte au début, mais elle ne sait si ça durera. Alors elle simule son plaisir. Albert est fier de l’avoir fait jouir, cela lui redonne un coup de fouet, il accélère la cadence et contre toute attente, se met à jouir à son tour.

Les deux tourtereaux tombent dans les bras l’un de l’autre et s’embrassent comme des ados après leur première baise.

– Tu es formidable ! Lui dit Albert.

« Un compliment, ça fait toujours plaisir, mais qu’est-ce qu’il ne faut pas faire pour gagner sa croûte ! » Se dit Sonia

– On peut se revoir demain ? Minauda Sonia en sortant de l’hôtel.

Inespéré ! Il avait cru à une toquade, c’était donc plus que ça ! Il était sur un nuage. Une nana qui non seulement s’était entichée de lui, mais qui acceptait d’entrer dans ses fantasmes.

– Tu ne me réponds pas ?
– Si, si, bien sûr ! Quand tu veux !
– Demain à 18 heures devant le pont Mirabeau, on ira faire une balade dans l’île des cygnes… En amoureux !

Une balade ! Il aurait préféré l’hôtel, mais bon, l’un n’empêche pas l’autre.

– Tu me donnes ton numéro de portable… Au cas où…

Il le lui communiqua mais n’osa pas lui demander le sien.

Suite du Flash-back – Mardi 19 février

Le lendemain, à 18 heures précises, Albert était au rendez-vous. Pas Sonia ! Il attendit donc impatiemment, scrutant l’horizon, regardant sans cesse son téléphone portable. A 18 heures 15, l’angoisse du lapin le prit, à 18 heures 20, son château de cartes s’écroulait sous l’effet de la pesanteur.

« Si à 30, elle n’est pas là je me casse. »

À 18 heures 25, elle arriva essoufflée.

– Je suis désolée, un petit contretemps et en plus mon portable est déchargé…

Ils s’enlacent, ils s’embrassent. Sonia n’est pas arrivée en retard par hasard. Elle possède quelques clients réguliers qu’elle rencontre sans passer par l’agence. Son retard lui permit de tester dans quelles dispositions se trouvait Albert. Il lui fut facile de constater que celui-ci venait de passer du désespoir au soulagement. Le fruit était mûr.

– On remettra l’île des cygnes à demain, j’ai envie de toi, tout de suite…

Albert n’allait pas dire non !

Cette fois, ce serait beaucoup plus facile pour Sonia, elle serait en terrain de connaissance. Du moins techniquement, car pour le reste, elle ne savait pas trop.

Le déshabillage est rapide et nos deux tourtereaux se retrouvent tout de suite sur le plumard où ils s’échangent baisers et caresses.

Sonia tripote la bite d’Albert qu’il a demi-molle tandis que ce dernier ne se lasse pas d’embrasser les seins de la belle.

Le doigt de Sonia s’approche du trou du cul d’Albert, elle l’a préalablement mouillé dans sa bouche et l’enfonce maintenant, puis effectue quelques mouvements de va-et-vient qui comble d’aise l’homme.

Mais la fantaisie prend vite fin, Sonia farfouille dans son sac à main qu’elle a laissé sur la table de chevet et en extrait un petit sac en plastique.

– Regarde ce qu’il y a là-dedans !
– Un gode !
– Oui ! C’était un cadeau, un gag de quelques collègues, elles sont assez connes, parfois ! Je m’en suis servi deux trois fois, je l’ai retrouvé ce matin en cherchant de l’aspirine. Du coup j’ai pensé à toi, je me suis dit que ça pourrait être marrant. Qu’est-ce que t’en penses ?
– Je sais pas, on peut essayer ! Répondit Albert qui en mourait d’envie.
– On va mettre lui mettre une capote, ça glissera mieux et ça évitera de le salir ! Allez mets-toi en levrette, je vais te l’enfoncer.
– T’es…t’es… Balbutia-t-il
– Tu ne veux plus ?
– Si mais je voulais te dire : t’es vraiment formidable !
– Qu’est-ce que j’ai de si formidable ?
– Ben, y’a des filles, tu leur parles de godes, elles se sauvent en courant, toi c’est le contraire, ça t’amuse !
– C’est parce que je suis coquine !
– Une belle coquine !
– TA coquine !

Albert se pâmait sous les coups de boutoir du gode de Sonia. Un moment, elle lui attrapa les couilles par l’arrière et les serra, mais manifestement il appréciait assez peu ce genre de choses, elle décida donc de le masturber. Ça bandait mou, mais l’action de la main réussit à redresser quelque peu les choses… Mais pas suffisamment pour assurer une pénétration correcte.

Il fallait maintenant pour Sonia continuer la comédie.

– J’ai envie que tu me suces.

Voilà une proposition qui arrange bien Albert, cela lui évitait une pénétration par trop aléatoire. Et puis ne l’avait-il pas fait jouir lors de cette première rencontre ? Après que sa langue eut été fouiller dans tous les recoins de la chatte de la belle brune et s’en être régalé jusqu’à plus soif, Albert entreprit de concentrer ses efforts sur le clito. Probable que Sonia n’attendait que ça et devait bouillir d’impatience pendant qu’il la faisait poireauter.

Mais Sonia cette fois ne réagissait pas, ce que lui prodiguait Albert lui faisait autant d’effet qu’un courant d’air dans une boite de sardines. Elle eut beau se laisser aller, faire dans la zénitude ou invoquer ses fantasmes les plus secrets, rien n’y faisait. Elle se résolut donc à simuler. D’ordinaire elle se barbouillait la chatte de gel afin de faire illusion, elle regretta de ne pas l’avoir fait, puis se raisonna. Albert n’avait absolument aucune raison de la soupçonner de simuler. Alors Sonia se mit à gémir, à haleter, à gémir encore plus fort, puis à crier en raidissant son corps.

Sans laisser à Albert le temps de réagir, elle se jeta à son cou, l’embrassa en simulant une passion immodérée qui le transporta de bonheur à un tel point qu’il rebanda.

Prestement, il se saisit d’un préservatif et s’encapota avant de la pénétrer et de s’agiter en elle tel un forcené. L’érection ne se maintint pas, il simula un orgasme et se retira en cachant son sexe de la sa main. Sonia ne fut pas dupe mais n’en fit rien savoir, bien évidemment Elle lui présenta son visage éclairé par le plus beau des sourires et ils s’embrassèrent de nouveau avec fougue.

– Tu fais quoi comme boulot ?

Il lui expliqua alors ce qu’elle savait déjà pertinemment : qu’il était responsable informatique chez Choser & Ruppert.

– Ah, comme c’est curieux ?
– Pourquoi donc ?
– Mon patron les déteste !
– Ah ?
– Figure-toi que je travaille pour la concurrence, je suis comptable chez « Losange bleu » et je vais peut-être passer auxiliaire commerciale
– Le monde est petit.

Puis intrigué :

– J’ignorais qu’ils avaient des bureaux dans le coin
– Ils ne sont pas dans le coin ! Quand on s’est rencontrés, je sortais de chez le rhumatologue, je suis en arrêt de travail, je me suis niqué le poignet en jouant au tennis.
– Ah !
– T’es marié ?
– Oui !
– Et ça se passe bien !
– Ça se passe moyen, et toi ?
– En ce moment, je ne suis pas libre, mais c’est une situation qui est susceptible d’évoluer. On se retrouve demain, je te promets d’être à l’heure. Quand même Choser & Ruppert, tu crois qu’ils méritent vraiment leur si mauvaise réputation ?

Albert fut un peu intrigué par ce brutal changement de sujet. A quoi rimait cette question ?

– J’ignorais que la boite avait mauvaise réputation.
– Ben chez nous, si ! Il se chuchote même que tout ne serait pas clair au niveau de la chaine de fabrication !

Voilà qui évoquait de vagues souvenirs chez Albert.

– Ce sont des ragots !
– Et si c’était pas des ragots ?
– Je sais pas, moi !
– Juste une supposition comme ça : tu trouves la preuve que ce ne sont pas des ragots et tu me refiles le tuyau, je refile ça à mon chef, je te dis pas la promotion que ça me ferait.
– On peut toujours rêver !
– Tu ne peux pas essayer de te renseigner ?
– Non, je ne vois pas comment !
– Bon, je disais juste ça comme ça ! On s’en va ?

Le poisson n’avait donc pas mordu, il faudrait que Sonia aille plus loin. Et plus loin, c’était le chantage au sentiment et elle n’aimait pas ça du tout !

Suite du Flash-back – Mercredi 20 février

Effectivement, elle fut ce jour-là ponctuelle.

Elle savait qu’il lui faudrait sortir le grand jeu, jouer une comédie malsaine dont elle s’efforçait mentalement de minimiser les conséquences.

– Qu’est-ce que je suis bien avec toi ! Lui dit-elle en guise de bienvenue.

Petite phrase d’une banalité confondante mais qui mit le cœur d’Albert en joie.

Ils cheminèrent main dans la main le long de l’étroite allée des cygnes, puis revinrent sur les quais pour retrouver l’hôtel.

Quand Sandra se déshabilla, il la regarda d’une curieuse façon, les yeux de l’amour rejoignaient désormais ceux du désir. Cette femme était formidable, non seulement elle était canon, mais elle faisait preuve d’une décontraction sexuelle assez étonnante. Et en plus, il la faisait jouir ! Que demander de plus ?

Du coup, il banda !

– Humm, ça m’a l’air en forme tout ça ! Plaisanta-t-elle.
– C’est toi qui me mets en forme !

Elle se rapprocha de lui, ils s’embrassèrent goulument, profondément, baveusement et elle en profita pour lui tripoter la bite de ses doigts experts. Elle finit par se pencher pour sucer avec application cette verge arrogante. Si la fellation faisait, vous vous en doutez bien, partie de son business, il lui arrivait d’y trouver un certain plaisir, peut-être plus esthétique que sexuel d’ailleurs. Elle aimait les belles bites comme d’autres aiment les toiles de Renoir ! Encore fallait-il qu’elles soient dans ses goûts, elle les aimait bien cylindriques, bien calibrées, le gland bien rose et décalotté franchement, la veine bleue bien assortie. Et les couilles me direz-vous ? Elle s’en foutait des couilles !

Elle léchait la hampe avec application. Pour cette séquence, la capote n’était pas indispensable. Elle était cachée dans sa bouche et au moment opportun, un mouvement de ses lèvres recouvrirait le gland. Un autre mouvement dans la foulée ferait se dérouler le préservatif le long de la verge.

Et c’est ce qui se passa. En principe l’homme ne s’aperçoit de rien sur le coup et Albert ne fit pas exception. C’est quand elle retire la bite de sa bouche que l’homme se retrouve tout étonné d’être déjà encapoté !

Eh oui ! Un truc de professionnelle ! Mais justement qu’est-ce qui lui a pris de faire ça ? La gaffe ! La grosse gaffe l La terrible gaffe ! Peut-être même une catastrophe ! Et comment rattraper le coup à présent ? Impossible, Tout simplement impossible.

Elle se redresse, lui sourit, retardant l’inéluctable. Albert regarde sa queue, ne comprend pas !

– C’est quoi ce tour de magie ?
– J’ai travaillé trois mois dans un bar à putes, il y a quelques années. J’y ai appris deux ou trois bricoles. Ça te choque mon Bébert ?

Ça passe ou ça casse !

– Non pas du tout !

A défaut de pouvoir pousser un grand soupir de soulagement, elle ne le fit que mentalement. Albert cru comprendre alors l’origine de la grande décontraction sexuelle de Sonia.

– Tu dois en avoir des trucs à raconter !
– Euh… Faut que tu saches un truc : J’ai vécu ça. Je n’ai aucun regret, aucun remords, mais j’ai tourné la page, je ne souhaite pas en parler en détail.

Sonia n’était pas mécontente de cette « sortie » improvisée.

– Oui, je comprends, répondit Albert histoire de dire quelque chose.

Il ne bandait plus et la capote qui pendouillait par-dessus sa bite flaccide avait quelque chose de grotesque.

Sonia alla trifouiller dans son sac.

– Ah ! Merde ! Jura-t-elle.
– Un problème ?
– J’ai oublié le gode !
– C’est pas grave !
– J’ai changé de sac ce matin, j’ai pas fait attention… Y’a rien dans cet hôtel qui pourrait faire l’affaire ?

Elle se déplaça jusqu’à la salle de bains, revint évidemment bredouille, se maudissant d’avoir accepté cette mission à la con, qui ne lui faisait faire que des bêtises.

– Que dalle !
– Mais ce n’est pas grave !
– Je voulais te faire plaisir…
– Mon plus grand plaisir c’est que tu sois avec moi en ce moment.
– T’es un amour !

« Pour l’instant tout va bien ! » se rassura Sonia.

– Tourne-toi un peu !

Elle lui doigta le cul tandis que l’autre main s’efforçait de le faire bander. La technique fut plutôt efficace, du moins pendant un temps, parce qu’ensuite…

« Pas moyen de rester bandée plus de cinq minutes, cette queue ! »

Sonia eut alors une idée. Elle s’empara d’un préservatif, y glissa trois de ses doigts et ainsi équipée, elle travailla à nouveau la rondelle d’Albert.

Dès qu’il rebanda, elle se mit en levrette.

– Viens vite ! Non pas là ! Dans le cul ! Vas-y encule-moi !

L’invitation dut avoir des conséquences psychologiques qui raffermirent bien comme il faut la bite d’Armand, qui se mit à labourer la belle.

Cette fois, Albert sentait qu’il allait jouir mais ce moment favorable ne durerait pas une éternité. Il accéléra autant qu’il le pouvait. Sonia comprenant ce qui se passait se prépara à simuler.

Albert cria sa jouissance, mêlant ses cris à ceux de Sonia en pleine comédie.

« Et maintenant la grande scène, acte III, scène 2 ! »

Sonia s’est rapidement mouillé les yeux avec ses doigts, elle se retourne, se mord les lèvres.

– Albert ! Je, je…
– Oui ?
– Je t’aime, Albert !
– Moi aussi je t’aime, Sonia, parvint-il à articuler, les yeux embués.

Albert sanglote de bonheur !

« Je suis vraiment une salope ! » se dit alors Sonia

Après quelques minutes de temps calme, Sonia osa passer à la suite :

– J’aimerais te demander un petit service !
– Oui ! Répondit Albert en espérant qu’il ne soit pas question d’argent.
– Comme responsable informatique chez Choser & Ruppert, tu dois avoir accès à tous leurs ordinateurs ?
– Oui, pourquoi ?
– J’ai repensé à notre conversation d’hier sur les choses pas très claires au niveau de la chaîne de fabrication de ta boite. D’après ce que j’ai entendu, ce ne sont pas que des rumeurs !
– Tu en sais plus que moi, alors ! Répondit Albert, se demandant où elle voulait en venir.
– Alors admettons, c’est juste une supposition, que tu puisses dégotter un truc compromettant, c’est possible ?
– Si la boite à quelque chose à se reprocher, ils ne vont pas laisser des traces sur les ordinateurs.
– Tu peux regarder quand même ? Juste jeter un coup d’œil, je suis sûre que tu peux trouver quelque chose !
– Je sais pas !
– Tu fais ça discrètement, je file ça à mon patron, et je me retrouve avec une promotion d’enfer. Tu peux faire ça pour moi ? Dis ! Mon Bébert !
– Je vais voir !
– Et puis qu’est-ce que tu risques ?
– Je veux bien essayer, mais je ne te promets rien ! Répondit-il, se demandant déjà comment il allait gérer ça.
– T’es super !

Quand ils se quittèrent à grands coups de « Je t’aime », Sonia avait décidé qu’elle ne reverrait plus Albert. Ce qu’elle avait fait ne lui inspirait que de la honte.

à suivre

© Vassilia.net et Chanette (Christine D’Esde) janvier 2014. Reproduction interdite sans autorisation des ayants droits.

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2 réponses à Chanette 20 – La clé – 2 – Sonia l’intrigante par Chanette

  1. kevin12 dit :

    L’introduction de ce personnage, Sonia, est particulièrement réussie, trouble assuré !

  2. Baruchel dit :

    Cette Sonia joue un drôle de jeu mais l’érotisme avec il est décrit nous ravit, nous enchante et nous excite.

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