Chanette 20 – La clé – 9 – Le donjon par Chanette

9 – le donjon

– Je vous en prie, la visite est gratuite.

Didier est subjugué. Si les instruments de souffrance et d’immobilisation ne lui font pas grand-chose, il en va tout autrement de ma (pourtant modeste) collection de godes.

Il en a pourtant vu bien davantage en sex-shop, mais là, ce doit être une question de contexte, son érection déforme sa braguette. Ça m’amuse et je lui lance :

– On dirait que ça vous fait de l’effet !
– On ne peut rien vous cacher !
– Faudrait être aveugle !
– Euh, ce local, là…
– Oui, c’est quoi la question ?
– Vous le louez ?

J’aurais décidément tout entendu !

– Non, pas vraiment, bien que tout puisse se négocier. En principe ce que je loue ce sont mes services. Si ça vous intéresse…

Il est dubitatif, il regarde Tanya qui se marre franchement et finit par lui lancer :

– Ça te dirait qu’on s’amuse un peu ?
– C’est comme tu veux !

Pas contrariante la blackette !

– Euh… ce serait combien ?

Je le lui dis, le prix ne semble pas constituer un obstacle.

– J’ai bien envie de me laisser tenter !
– Vous voulez qu’on prenne rendez-vous ?
– Maintenant, ce n’est pas possible ?
– Le samedi, je ne travaille pas, et puis je ne suis pas prête…
– Pas prête ?
– Je ne suis pas en tenue, précisai-je.
– La tenue est vraiment nécessaire ?
– Disons que ça fait partie du folklore…
– Mais elle n’est pas obligatoire…
– Non !
– Alors, pourquoi pas maintenant ? On est là, profitons de l’occasion !

Mylène me chuchote à l’oreille :

– Ça pourrait être marrant, non ?

Bon, je me décide, je demande à Didier ce qu’il souhaite exactement. Il se met à bafouiller.

– Je crois que ce sont surtout vos godes qui l’intéressent ! Intervient Tanya.
– Je vois, et mademoiselle ?
– Ce sera Didier qui décidera pour moi, il m’a promis une punition et ça ne me déplait pas du tout. De toute façon, j’adore les surprises.

Ils m’ont l’air complétement barrés ces deux-là, mais en même temps bien sympathiques.

– Bon, alors j’y fais quoi à ta copine !
– Je pensais à vingt coups de martinet pour commencer !
– Et ensuite ?
– Ensuite rien ! On l’attache et elle me regarde ! A moins que…
– Oui…
– Si vous l’obligiez à vous lécher le minou…
– Ben Didier ! Fait-elle mine de protester.

Bon je vois à peu près, en improvisant pas mal, ça devrait le faire.

– A partir du moment où vous m’aurez donné les sous, le jeu commence, vous devrez m’obéir tous les deux, O.K. ?

Pas d’objection. Didier ouvre son portefeuille et me tend ma petite rétribution.

– Euh, mademoiselle ne sera que spectatrice ! Précisai-je en parlant de Mylène.
– Et si je souhaite qu’elle ne soit pas que spectatrice ?
– Ben faut doubler la mise…
– Je peux vous faire un chèque ?

J’hésite. Il me précise que ce sera sur le compte de la société. J’accepte et j’indique à Mylène qu’on « s’arrangera » après.

– A poil, tous les deux !

Si Didier n’hésite pas, Tanya laisse passer quelques secondes avant de se décider à son tour. Elle est mignonne la blackette, pas canon mais vraiment pas mal.

– Euh ! Vous ne vous déshabillez pas ? Demande Didier.
– Je me déshabillerai quand je voudrais, c’est moi la chef ! Bon à genoux tous les deux !

Ils obtempèrent ! Didier instantanément et Tanya toujours avec un métro de retard.

– Donc si j’ai bien compris ! Dis-je en m’adressant à Tanya, ton copain, il aime qu’on lui foute des godes dans le cul ?
– Oui ! Oui ! Intervient Didier.
– Hé, c’est à ta copine que je parle, toi tu te tais ! Alors ?
– Oui, il adore ça, et moi j’aime bien quand il le fait !
– Ça t’excite ?
– Oui !
– Et avec une vraie bite, il n’a jamais fait ?
– Pas à ma connaissance, mais je crois qu’il aimerait bien essayer !
– Voilà ce que c’est d’être trop pressé, tu aurais pris rendez-vous en semaine, j’aurais pu t’arranger ça ! J’ai quelques clients qui apprécient ce genre de choses. Si tu savais le nombre de mecs qui sont sortis d’ici en ayant sucé leur première bite !

Cette évocation a un effet instantané sur la bite de Didier, qui bande comme un âne.

– Eh bien ! C’est la forme, on dirait ! Bon on va s’occuper de mademoiselle. Viens te coucher sur le chevalet, là-bas !

Je lui attache les poignets et les chevilles, les jambes étant légèrement écartées. Elle a un de ces culs, la Tanya, une merveille. Cette belle couleur chocolat avec cette vallée plus sombre… Hum, je lui ferais bien un gros bisou sur les fesses, mais ce sont des choses qui ne se font pas (en principe) pendant une domination. Tout à l’heure peut-être…

Je m’empare du martinet et je cingle.

– Awawa !

Elle a crié, mais pas protesté. Allons-y pour le deuxième, un tout petit peu plus fort.

– Awaouf !

Elle encaisse bien la môme, faut dire qu’avec le cul rebondi qu’elle a, les coups sont bien amortis, même si le contact des lanières sur la peau ne l’est pas. J’essaie un tout petit peu plus fort.

– Non, non !

Ça va j’ai compris, le quatrième coup est moins fort, elle ne proteste plus.

Je peux donc m’amuser à l’un de mes petits jeux. Au lieu de fouetter avec régularité, je fais en sorte qu’ils deviennent imprévisibles. Je fouette un coup, je fais quelques pas, je reviens, ne fais rien, refais quelques pas, et là je cingle deux fois de suite. Je fais semblant de m’éloigner, mais reviens vite et cette fois c’est trois fois de suite…

Didier bande toujours et se tripote la quéquette.

– Toi, je ne veux pas que tu touches à ta bite ! Chaque chose en son temps.

Quant à Mylène, elle découvre et parait fascinée par le spectacle.

– On en est à combien ? Demandai-je à Tanya.
– 19 !

Super ! Elle les a comptés, ce qui va me permettre de me livrer à une autre de mes plaisanteries habituelles. J’arme le vingtième coup, puis dans la foulée lui en balance trois autres, évidement complétement inattendus.

Je la détache, complétement excitée par cette séance insolite, à moins que ce soit par le cul de Tanya, ou les deux, allez savoir ! Et cette fois je le lui fais, son bisou sur les fesses, j’en avais trop envie.

Bon, alors, la suite… Didier souhaitait donc voir la blackette me lécher la chatounette. Je ne suis pas contre, elle non plus. Problème, j’enlève le bas ou j’enlève tout ? Ce sera finalement juste le bas, le haut ce sera pour le dessert !

On va faire ça où ? J’ai bien un banc théoriquement réservé aux « spectateurs » mais qui ne me sert pas trop souvent et qui manque de confort.

– On va retourner au salon, tu vas me lécher !

Tanya me regarde, regarde Didier, me regarde de nouveau, ça n’a pas l’air d’être le grand enthousiasme.

– Il faut vraiment ?

Je ne sais pas à qui elle s’adresse, mais c’est son patron qui répond.

– Ça fait partie de la punition !
– Ah ! Alors dans ce cas d’accord !

Je passe un collier de chien muni d’une laisse autour du cou de Tanya, m’installe confortablement dans le fauteuil.

– Tanya à genoux entre mes cuisses, Didier un peu plus loin sur le côté que tu puisses voir.
– Et moi ? Demande Mylène.
– Mais toi ma chère, tu fais comme tu as envie, tu regardes, tu interviens quand tu veux, de toute façon il faudra le faire, il a payé.

Et comme elle ne voit pas comment trouver sa place dans la scène que nous allons jouer, elle reste plantée là.

Tanya commence à me lécher, elle a de quoi faire, c’est tout mouillé, je ne peux m’empêcher de faire la comparaison avec la toute récente prestation analogue de Mylène. C’est mieux ! C’est même très bien. Mes lèvres sont gonflées, mon clito n’en peut plus et si je me laisse aller, je vais jouir pour de vrai ! Mais bon sang, qu’est-ce qui m’en empêche, je suis libre de faire ce que je veux, non ? Je ferme les yeux, je n’ai même pas besoin d’invoquer je ne sais quel fantasme, ça va trop vite. J’éclate. Tanya rigole.

– Alors, elle était bonne ma chatte ?
– Excellente, Madame ! Un délice !
– Tu m’as bien léchée ! Ça ne tente pas Mylène ? Elle fait ça comme une chef !

Mylène secoue la tête d’une drôle de façon :

– Je ne sais plus trop où j’en suis !
– A nous deux ! Lançai-je à Didier en le faisant se relever. On retourne tous à côté…

Je décroche alors un gode ceinture très réaliste et le lui montre :

– Il te plait celui-là ?
– Oui, oui !

Les yeux qu’il fait…

– Alors O.K. On va jouer avec !

Je m’harnache, fais mettre Didier à genoux et lui présente le gode à quelques centimètres de la sa bouche.

– Allez montre-moi comment tu suces !

Didier se met la bite en plastique dans la bouche et se met à la sucer comme s’il s’agissait d’un sucre d’orge.

– Oh, là, là ! Qu’est-ce tu nous fais, toi ! Je crois qu’il va falloir que je t’apprenne à sucer.

Et c’est à ce moment-là que Mylène, les yeux dans le vague, intervint :

– Tu veux que je lui apprenne ?
– Mais, je t’en prie !

Elle s’approche de lui. Didier la regarde fixement, semblant espérer qu’elle se déshabille, mais elle ne le fait pas.

– Tu ne dois pas mettre la bite dans la bouche tout de suite. Balaye le gland avec ta langue, là comme ça, moins vite, pour faire une bonne pipe il faut prendre son temps, n’est-ce pas Tanya ?
– Oui, oui bien sûr !

En fait Tanya était excitée comme une puce et se demandait comment elle allait faire pour se calmer…

– Voilà, poursuivit Mylène tu donnes des petits coups de langue de haut en bas, puis de bas en haut. Tète le bout du gland, maintenant, c’est l’endroit le plus sensible, l’endroit où le pipi sort.

Mylène avait encore en tête la leçon de turlutte que lui avait prodiguée Madame Juliette et en resservait le détail à Didier, aussi excité qu’ébahi !

– Voilà, et maintenant tu pompes ! Non pas si vite ! Et continue à te servir de ta langue… Comme ça c’est bien… Je te laisse continuer.

La dernière phrase était pour moi, et Mylène toute contente de son petit cours de pipe, s’en va s’asseoir dans un fauteuil.

– Viens t’allonger sur le chevalet ! Ordonnai-je à Didier, qui s’y précipite et m’offre ses fesses.

Je tartine un peu l’endroit, je m’approche et je pousse. Ça rentre du premier coup !

– Han !
– Pardon ?
– C’est bon !
– T’aime ça hein ! Mon salaud !
– Oui, c’est trop bon !
– Pincez-lui le bout des seins en même temps, il adore ça ! Intervient Tanya.
– Pas pratique ! Fais-le, toi !
– Je vais le faire ! Annonce alors Mylène qui se lève de son fauteuil comme une princesse.

Mylène est passée devant lui et a passé ses mains sous le torse de Didier afin de lui triturer les tétons.

Je continue de labourer le cul du bonhomme, ça devient monotone, mais que voulez-vous, business is business.

Tanya elle, se branle dans son coin.

Bon, il est peut-être temps de clôturer les débats, je me retire d’un coup sec, et le fait se relever.

– Han !
– C’était bon ?
– Super, faudra revenir me voir, avec un peu de chance, je te trouverai une vraie bite, je peux même arranger le coup.

Il a un drôle de regard, il est déjà en train de se jouer la scène en rêve !

– Tu veux jouir comment ?

Je pose toujours la question de la même façon, mais en réalité, je ne laisse pas beaucoup de choix. La vraie question que je ne pose jamais serait « Désire-tu te branler et de quelle façon ? ». Alors évidemment Didier ne peut pas comprendre. Il regarde autour de lui, semble chercher quelque chose qui ressemble à un lit ou tout du moins un endroit on pourrait s’allonger confortablement. Ben, non, c’est un donjon, pas une chambre d’hôtel !

Je décide alors d’être plus directive, j’enlève le haut. Et il n’en perd pas une miette.

– Branle-toi en regardant mes seins.
– On ne peut pas…
– Pourquoi, ils ne te plaisent pas ?
– Si, si, bien sûr. Mais…
– Branle-toi en les regardant !
– Je pourrais peut-être… balbutie Tanya !
– Non, ne fais rien, il va se branler.

Il se prend le sexe, se le tripote mollement, Mylène passe derrière lui et lui attrape de nouveau les bouts de seins qu’elle serre de toutes ses forces.

– On t’a dit de te branler !

Il se décide et se masturbe d’abord en me regardant, puis en fermant les yeux, évoquant ses fantasmes. Je m’accroupis afin que mes seins soient à la hauteur de sa bite. Je le sens venir, il n’a pas compris que je lui laissais le privilège de m’éjaculer sur la poitrine et s’en fous plein les mains.

– Ça va ?
– Oui ! Une belle expérience.
– Le lavabo, c’est à droite là-bas !
– Euh, la séance est finie, alors ? Demande Tanya.
– Oui, pourquoi ?
– Vous allez me laisser comme ça ? Nous demande-t-elle avec un air de chien battu.

On éclate de rire, Mylène et moi ! Elle est trop craquante la blackette.

Et quand Didier ressort de la salle de bains après avoir fait sa petite toilette intime, il a la surprise de découvrir Tanya affalée dans le fauteuil, moi entre ses cuisses en train de lui faire minette, tandis que Mylène lui lèche le bout des seins.

Bien sûr Didier m’a demandé mon numéro de téléphone, je savais que je n’allais pas tarder à le revoir… Il demanda aussi celui de Mylène…

– Moi je veux bien, mais je fais surtout du classique et j’ai des tarifs plutôt élevés.
– Ça ne fait rien, je me sens capable d’avoir un coup de folie.

On s’est quitté bons copains, on s’est fait la bise. On a failli repartir tous ensemble mais Mylène m’a chuchoté avoir quelque chose à me dire. Du coup je ne me rhabille pas et je conserve le kimono que j’ai parfois l’habitude de passer en fin de prestation.

– Alors ? Demandai-je une fois les deux zouaves partis.

Elle ne me fait aucune réponse, à moins qu’on puisse considérer que le fait de se passer la langue sur ses lèvres sèches en soit une, et se met à se déshabiller en toute hâte avant de se jeter dans mes bras. Nous nous embrassons goulûment. L’après-midi n’est pas fini…

– Y’a un truc qu’il faut que tu m’expliques, demanda Tanya à Didier dès qu’ils furent sortis de mon studio.

– Tu n’as pas peur que cette fille nous entube ? Qu’elle nous file un faux tuyau ? S’inquiète Tanya.
– Bien sûr que si, mais on va être plus malins qu’elle, on a son numéro de téléphone. On va la faire suivre. Pas maintenant, ça ne servirait à rien mais dès qu’on lui aura donné ce qu’elle cherche…

Lundi 4 mars

A midi cinq, Darousse sort de l’immeuble du siège social de chez Choser & Ruppert.

– C’est lui, je vous laisse ! Indique Mylène.

A midi et quart, Darousse et Evelyne Roche pénètrent dans le hall de l’hôtel des Cigognes. Tanya et Starsky, main dans la main leur emboîtent le pas.

– Je vous donne la 15 ? Propose le réceptionniste, la 21 est prise.
– Il y a une table ? Demande Darousse.
– Oui, et je vais vous faire monter une chaise supplémentaire !

Ils montent. Tanya et Starsky s’approchent du guichet.

– Une chambre pour deux, je suppose ? C’est payable d’avance, puisque vous n’avez pas de bagages.
– Pas de problème, répond Starsky
– Je vous donne la 19.
– Si la 13 était libre… c’est à cause du numéro, c’est pour nous porter bonheur.
– Allons-y pour la 13 !

« Une chance sur deux que les chambres soient mitoyennes ! » se dit Tanya, si ce n’est pas le cas, on se débrouillera… »

Elles l’étaient. Tanya sort de son sac un instrument ressemblant vaguement à un stéthoscope, à ceci près que les écouteurs sont remplacés par un amplificateur. Un système d’enregistrement y était également incorporé. L’appareil se fixait au mur à l’aide de ventouses.

– J’aurais préféré le plan B, confia Starsky.
– On l’actionnera peut-être ensuite. Bon qu’est-ce qu’ils foutent, on ne les entend pas ?
– Elle doit le sucer ! Ah, tu n’as pas réglé le son. Voilà !

– Crrrrrr, aller-retour New-York, plus l’hôtel.
– Quel nom ?
– Sandoz.
– Combien de temps ?
– Disons trois jours !
– Après ?
– Réception Société Chardonnier.
– Ça existe ? Répond Evelyne
– Bien sûr !
– Combien de personnes ?
– 15 !
– Ça fait 1500 euros.
– OK, je demanderai au traiteur de me faire une facture. Réparation photocopieuse.
– Une heure plus le déplacement ?
– Ajoute un changement de pièce.

– Mais qu’est-ce qu’ils fabriquent ? Demanda Starsky.
– On dirait qu’ils travaillent !
– Ils viendraient le midi en douce pour travailler à l’hôtel, ça n’a aucun sens !
– Ça cache peut-être quelque chose, je vais aller voir.

Tanya sort une blouse bleue de son sac à dos, l’enfile, sort dans le couloir et frappe à la porte n°15 sur laquelle un joli badge « do not disturb » a été posé.

– Occupé ! Gueule Darousse.
– C’est pour la fuite ! J’en ai pour une minute !

Darousse ouvre sans réfléchir. Tanya entre, va dans la salle de bains, y reste quelques instants et ressort.

– Ça ne vient pas d’ici, excusez-nous messieurs dames.

Elle revient dans la 13.

– Effectivement ils travaillent, sur la table il y a deux ordinateurs portables et pas mal de paperasse. Si on pouvait récupérer tout ça…
– Alors c’est le plan B ?
– T’as une autre solution ?
– On les agresse à la sortie !
– Non trop risqué, en plus Darousse m’a l’air costaud. Allons-y pour le plan B. Quand on sera dehors on ne s’attend pas, c’est chacun pour soi et on se retrouve au bureau, O.K. ? T’as le vieux téléphone portable ?
– Il est là !
– Vas-y !

– Allô ! Les pompiers, il y a le feu à l’hôtel des Cigognes au premier étage, des grosses flammes….

Tanya et Starsky attendent quelques courtes minutes, puis ils entendent la sirène des camions de pompiers. Starsky sort alors dans le couloir et met en marche un petit appareil déclenchant une épouvantable sirène d’alarme. Des gens se précipitent hors de leur chambre. Darousse a ouvert la porte de la sienne.

– Le feu ! Vite, sauvez-vous !
– Nos affaires !
– Après…

Tanya et Starsky pénètrent dans la chambre 15 et embarquent tout ce qui traîne sur la table dans des sacs en plastique, puis se précipitent dans l’escalier.

Le gérant braille :

– Mais où que c’est qu’il y a le feu ?
– En haut !

Les pompiers sont déjà là, sur le trottoir c’est la confusion la plus totale, les gens de l’hôtel, les badauds… Les deux détectives s’évanouissent dans la nature.

Evidemment les pompiers ont tôt fait de se rendre compte qu’il s’agit d’un appel abusif, mais reste intrigués par cette boite faisant un bruit de sirène et dont ils ont un mal fou à découvrir le mécanisme d’arrêt.

La police arrivée sur les lieux déclare alors l’incident terminé. Tout le monde est rapidement autorisé à regagner sa chambre.

Darousse et Evelyne Roche remontent dans la chambre 15. Cette dernière pousse un cri en y pénétrant :

– Nos affaires ! Nos affaires ont disparu !
– Merde !
– C’était une fausse alerte pour dévaliser les chambres, je vais prévenir la direction.
– Non !
– Comment ça « Non » ? Il faut porter plainte !
– On va leur dire quoi aux flics, qu’on venait ici pour travailler ?
– Et alors, on a le droit, non ?
– Et s’ils fouillent ?
– Ils ne fouilleront pas !
– C’est toi qui dit ça, moi je ne prends pas le risque. On n’a rien perdu sauf une journée, on a des sauvegardes, non ?
– Et les papiers, pourquoi, ont-ils embarqués les papiers ?

Le visage de Darousse devient blême. Il vient de comprendre :

– Ce ne sont pas des pilleurs de chambres, c’est nous qui étions visés !
– Par qui ?
– Leberger ! Ce ne peut être que lui, Gérard Molay a dû lui dire qu’il nous avait vus ensemble.
– Mais comment il a pu deviner qu’on ne venait pas ici pour s’envoyer en l’air ?
– J’en sais rien mais je ne vais pas tarder à le savoir. J’ai une réunion chiante cet après-midi, mais aussitôt après, je vais lui rendre une petite visite à Leberger !
– Et maintenant on fait quoi ?
– Rien, on rentre !

A la sortie de l’hôtel, ils s’embrassèrent, comme ils avaient l’habitude de le faire, non par affection ni par tendresse, mais uniquement pour donner le change dans le cas où quelqu’un les surprendrait.

A quatorze heures, Mylène accompagnée d’Albert a rendez-vous dans le bureau de Didier Remiremont. Albert est admiratif quand il voit les deux ordinateurs récupérés ainsi que les documents comptables et les notes qu’ils commencent à examiner.

– Des justificatifs de dépenses, on dirait, je ne connais aucun nom… Oh, c’est quoi ces trucs ?

Sur plusieurs documents apparait le sigle CRP.

– Conception, Réalisation, Projets ! Précise Albert, c’est une filiale qui s’occupe de la pub et qui est domiciliée à l’étranger… Putain je crois comprendre … regardons les ordis, faut être sûr…

Les ordinateurs s’étaient mis en pause et se remettent en activité là où ils avaient été laissés. Il s’agit bien de passages d’écritures comptables sur le compte de la filiale. Darousse et Roche entretenaient donc le midi une comptabilité fictive et parallèle dont les bénéfices allaient très probablement dans leurs poches. Restait à démonter l’intégralité du mécanisme.

– Bon, je crois qu’on a trouvé ce qu’on cherche, vous gardez tout ça ou on peut prendre ? Demande Albert.
– Je garderais bien les portables, ils sont pas mal, répond Remiremont, vous n’avez qu’à copier ce qui vous intéresse sur une clé, je vais vous en donner une. Mademoiselle nous avons tenu nos engagements, à votre tour de tenir les vôtres.
– La bonne clé a été fournie par mes soins à Food House France, elle ne contenait que le relevé intégral des factures des derniers exercices ainsi que des documents sur un cadre licencié ou « démissionné » après qu’il eut surpris Darousse et Roche devant l’hôtel des Cigognes. Il est bien entendu que je ne vous ai rien dit. D’ailleurs on ne se connaît pas, on ne s’est jamais vus !
– Comptez sur nous, la discrétion fait aussi partie de notre métier. Voilà, j’ignore si nous nous reverrons, mais ce fut un plaisir, mademoiselle. Installez-vous dans le bureau d’à côté pour faire tranquillement vos transferts de fichiers.

Le  » bureau d’à côté » était équipé d’un micro que Didier Remiremont ne manqua pas de brancher dès que le couple l’eut investi.

– Tu crois que ça va leur convenir tout ça ? S’inquiéta Albert.
– J’en sais rien ! Je suppose qu’ils auraient préféré tomber sur des magouilles au niveau de la chaîne alimentaire. Mais bon, fait déjà un rapport sur cette filiale. Il faudrait étudier tout ça et puis aussi se rendre sur place, on devrait trouver l’adresse dans tout ce bordel. Sinon, on se renseignera.

Ils la trouvèrent facilement, c’était au Luxembourg. Mylène conseilla à Albert d’aller y faire un saut.

– J’irai demain, ça me fera une balade, tu m’accompagnes ?
– Non, il faut que je travaille.
– Je croyais que tu étais en congé ? Répondit Albert dépité de voir ses illusions s’évanouir.
– Avec l’agence, oui ! Mais j’ai aussi des clients « en direct ».
– Tu fais un drôle de métier !
– Je ne m’en plains pas, et les hommes que je rencontre sont bien contents de me trouver.
– Pauvre monde !
– Hé, Ho ! Albert, tu ne vas pas te mettre à me faire la morale. J’ai déconné avec toi, mais j’estime m’être bien rattrapée. Alors on ne va peut-être pas continuer sur ce terrain !
– Excuse-moi, je dis n’importe quoi !
– C’est bien d’en avoir conscience, quant à ce pauvre monde sur lequel tu fais semblant de te désespérer, n’oublie pas que tu en fais partie !
– Hein ?
– Ben oui, toi aussi, tu vas voir les putes !
– Qu’est-ce que tu en sais ?
– La nana à qui tu as donné la fausse clé à Orsay c’était quoi ? Une carmélite ?

Albert reste un moment sans voix.

– Comment tu peux savoir ça ?
– Je te dirai ça quand l’affaire sera terminée, si toutefois j’ai envie de te revoir. Je te laisse, ta réflexion ne m’a pas plu. Ne gâche pas la chance que je t’ai offerte ! Tchao !

Albert se maudit. Quelle mouche l’avait donc piqué de réagir aussi stupidement quand elle lui avait dit qu’elle ne pouvait l’accompagner au Luxembourg car ce jour-là, elle devait faire la pute ? Qu’espérait-il ? Mais la jalousie s’explique-t-elle ? La jalousie est une des tares de l’espèce humaine. Si Dieu a fait l’homme à son image, c’est qu’il était jaloux ! L’exemple vient donc de haut !

Il est vrai qu’il s’était fait un cinéma, voulant se persuader que si Sonia devenue Mylène s’était décidée à s’investir pour le sortir du guêpier dans lequel elle l’avait entraîné, c’est qu’elle éprouvait pour lui un peu de sentiments. Il n’en était donc rien et sa jalousie ne s’en trouvait que davantage déplacée.

Remiremont est circonspect. Il n’a aucun élément prouvant que les dires de Mylène sont véridiques, mais s’il a bien compris elle vient de se retirer de l’affaire, il est donc inutile de la faire suivre. Reste Leberger : demain il sera au Luxembourg, il ne remettra donc son rapport que le lendemain ou peut-être le surlendemain. Il faudrait donc le pister pour être sûr… Mais il estime avoir perdu assez de temps et d’argent avec cette affaire. Il rédige quelques faux rapports de filature qu’il faxera à Darousse après l’avoir contacté par téléphone. Il fera ça demain, inutile d’agir dans la précipitation…

Il est presque 20 heures. Chez les Leberger on s’apprête à passer à table en regardant le journal télévisé. Darousse sonne à la porte…

– Qu’est-ce que c’est ? Demande Sandrine Leberger qui est allée ouvrir.
– Albert est là ?
– Oui ! Albert, c’est pour toi !
– Permettez que je rentre ! Grommelle Darousse obligeant la femme à reculer.

Et tout d’un coup, c’est le face à face : d’un côté Philippe Darousse, montagne de muscles, médaille militaire, 95 kilos, de l’autre Albert Leberger dont le seul sport pratiqué est la lecture de l’Equipe. Ça va barder, mais il n’y aura aucun suspense et Albert n’en mène pas large, d’autant que l’autre a une revanche à prendre.

– Fermez la porte, faut qu’on cause, lance Darousse à l’adresse de Madame Leberger.

Elle obéit par réflexe.

– Je viens récupérer mes ordinateurs ! Commence Darousse.
– Quels ordinateurs ? Je ne sais pas de quoi vous parlez ! Foutez-moi le camp !
– Bon ! Je répète une dernière fois : Je viens récupérer mes ordinateurs, et après je cogne.
– Foutez le camp ! Hurle Albert.
– Tu crois que tu es de taille à venir m’emmerder, toi et ta bande de pieds-nickelés ! Et d’abord, c’est qui tes potes ?

Darousse s’avance menaçant. Albert vise le nez de son poing. L’autre esquive et frappe à l’estomac. Albert s’écroule de douleur.

Quelques secondes après, Darousse s’écroule à son tour, Sandrine Leberger vient de lui briser sur le crâne une très belle imitation de vase chinois de la dynastie Ming.

Albert se relève péniblement.

– Le vase c’était un cadeau de ma mère.
– Et bien, au moins, il aura servi à quelque chose. Il voulait quoi ce type ?
– Se venger, je suppose !
– Il a parlé d’ordinateurs…
– Il déraille !
– On appelle les flics ?
– Et s’il se réveille avant ?
– Je vais chercher mon rouleau à pâtisserie.

Darousse revient à lui, sans bouger il cherche la direction de la porte d’entrée. Puis tel un diable à ressort sortant de sa boite, il se relève, fonce vers la porte qui n’est pas verrouillée et disparaît dans l’escalier.

– Tu crois qu’il va revenir ?
– C’est pas impossible !
– On porte plainte !
– Je m’en occupe demain.

Darousse a la haine, il ne cesse depuis plusieurs jours d’accumuler les déconvenues : d’abord la découverte de cette taupe, la gestion de sa filature confiée à une officine incompétente, le fiasco de sa visite à Vélizy chez la femme de Molay, le coup de poing sur son nez pendant l’entretien de licenciement de Leberger, l’embrouille de la rue Montgallet, le vol des documents à l’hôtel des Cigognes et maintenant ce nouvel échec lamentable. Peut-être devrait-il cesser d’agir par lui-même ? Une esquisse de plan commença à germer dans son esprit, mais avant il y avait peut-être plus simple….

Mardi 5 Mars

A 7 heures du matin, le téléphone fixe d’Albert Leberger sonne, aucun numéro ne s’affiche.

– Allô, Monsieur Leberger ? Demande l’inconnu avec un accent britannique fort prononcé.
– C’est moi-même.
– Bernard Leberger ?
– Non Albert !
– Oh ! Sorry !

Darousse raccroche, il souhaitait simplement savoir si Albert était chez lui.

A 9 heures, Didier Remiremont tente de joindre Darousse à son bureau pour l’informer des derniers résultats de l’enquête.

– Monsieur Darousse sera probablement absent toute la journée, vous pourrez le joindre demain. Je ne suis pas autorisée à vous communiquer son numéro de portable, mais je peux prendre un message.
– Non je rappellerai demain.

A 9 heures, Albert Leberger joint Olivier Carette au téléphone :

– Alors du nouveau ? Demande ce dernier.
– Oui ! Apparemment Darousse et sa complice passent leur midi à trafiquer les comptes d’une filiale.
– Ah ? Dit Carette qui manifestement s’attendait à autre chose.
– Je pense vous présenter un rapport assez détaillé pour vendredi matin.
– Bien.
– Mais avant il faut que je me déplace au Luxembourg.
– Oui, ben, allez-y !
– Oui, j’y vais aujourd’hui. Il y a quand même un petit problème.
– Quel genre ?
– Darousse est venu chez moi pour m’intimider, je l’ai viré, mais je ne suis pas tranquille, c’est un homme violent.
– Ah, oui ! Faites attention à vous !
– ???

Olivier Carette raccrocha dubitatif. Voilà qui tombait bien mal, il avait cru pouvoir découvrir quelque chose qui pouvait le faire mousser auprès d’Henri Winstone, le nouveau directeur. Or, cette affaire tournait au fiasco, il n’en tirerait rien.

Son téléphone sonna, c’était justement Winstone qui demandait à le voir.

– Carette, je reçois deux chinois cet après-midi, je crois savoir que vous savez où dénicher des call-girls bien foutues, il m’en faux deux, des blondes avec de l’expérience.
– Pas de problème, dites-moi simplement l’heure et l’endroit où elles devront se rendre et le temps que ça prendra.
– Bookez-les à partir de 19 heures, nous irons au restaurant, qu’elles nous attendent devant le « Coq doré ». Au fait, Carette, vous en êtes où avec Choser & Ruppert ?
– On n’a rien trouvé pour l’instant au niveau de la chaîne de fabrication…
– Ennuyeux !
– Par contre le chef du personnel et un autre cadre semblent magouiller et faire de la comptabilité fictive par l’intermédiaire d’une filiale.
– Oh ! Mais c’est génial, ça !
– Ah ! Vous trouvez ?
– Absolument génial, j’aurais un rapport complet quand ?
– Avant la fin de la semaine, je pense !
– Super ! Vous me plaisez beaucoup, Carette, je suis heureux de vous compter parmi mes collaborateurs. Je bloque la tranche horaire de 14 à 16 heures, vendredi, nous reparlerons de tout ça ! Euh, je vous ai demandé deux filles, c’est bien ça ?
– Oui, monsieur !
– En fait il en faudra trois, j’ai bien le droit de m’amuser moi aussi.
– Bien monsieur !
– Une belle brune pour moi ! Avec des gros nichons !

Carette sortit du bureau de son directeur tout joyeux, mais se demandant bien ce que ce dernier pouvait trouver de si intéressant dans les magouilles de chez Choser & Ruppert. Du coup il téléphona à Albert Leberger.

– Monsieur Leberger ! J’ai touché deux mots de notre conversation à notre directeur. Il m’a demandé de vous transmettre ses félicitations, vous êtes en train de faire du très bon boulot…
– Merci !
– Nous attendons votre rapport avec impatience, si nous pouvions l’avoir vendredi ce serait parfait.
– Comptez sur moi !
– Vous craignez que Darousse essaie de vous mettre des bâtons dans les roues ?
– Ben oui, ça m’embête un peu…
– Souhaitez-vous que je détache un agent de sécurité pour assurer votre protection ?
– Ce serait pas mal, oui !
– Je m’en occupe de suite, il sera à votre domicile dans moins d’une heure…

« Drôle de type, se dit Albert, il y a un quart d’heure, ce que je lui racontais l’intéressait à peine, et maintenant il est joyeux comme un rossignol ! »

A peu près au même moment, Monsieur Wentao entre dans le magasin Eau-confort tenu par Marcel Berton alias Nœud-Pap, et demande à parler à ce dernier :

– C’est moi même !
– J’ai retrouvé cet objet, il vous appartient, je crois ? Dit Monsieur Wentao en sortant une clé USB de sa poche.

Berton regarde l’objet qu’il lui semble bien reconnaître et commence à se poser d’étranges questions.

– Oui, peut-être mais comment savez-vous que c’est à moi ?
– C’est marqué dedans !
– C’est marqué dedans ? Ah ! Bon ? Ben alors merci !
– Vous êtes content de la retrouver ?
– Plutôt surpris.

Monsieur Wentao reste planté devant Berton sans bouger.

– Vous me la donnez pas ?
– 10.000 euros !
– Pardon ?
– 10.000 euros et je vous la rends.
– C’est une plaisanterie ?
– Combien proposez-vous ?
– Rien du tout !
– Je repasserai demain, réfléchissez.
– C’est pas la peine, au-revoir monsieur.
– Il y a sur cette clé des choses ! Oh de drôles de choses !
– Quelles drôles de choses, vous n’avez jamais vu un logiciel d’installation de salles de bains ?
– Je connais l’informatique, Monsieur Berton, j’ai vu ce qu’il y avait de caché. A demain, Monsieur Berton.

Et Monsieur Wentao quitta le magasin, laissant Berton totalement déboussolé.

Il téléphone à Mylène, ça ne répond pas, il ne laisse pas de message.

« Essayons Chanette ! »

Ça ne répond pas non plus. Il laisse un message.

Et pour cause que ça ne répondait pas, nous étions très occupées toutes les deux :

La petite séance de Samedi avec Tanya et Didier avait fait réfléchir Mylène.

– Tu ne baises jamais avec tes clients, alors ? Demande-t-elle.
– Faut jamais dire jamais, mais disons que c’est exceptionnel.

« Pas de risque qu’une capote pète, pas d’arrêt de travail pendant les règles, pas de mec qui s’autorise tout seul à foutre ses doigts partout. Pas d’obsédé de la sodomie. Pas de cinglé qui refuse le préservatif en sortant de leurs poches l’analyse de leur laboratoire qu’ils exhibent comme un trophée… Et puis surtout pas de social time où il faut se farcir l’étalage des opinions politiques des clients ou leurs commentaires sur le dernier match de foot de leur équipe favorite. »

Mylène s’était prise à rêver mais voulait voir comment je pratiquais.

Si chaque séance est différente, il y a quand même des constantes : l’attachement, la flagellation, les pinces, le face-sitting. Le gode est moins systématique mais très présent, l’uro moins encore, heureusement, car je ne peux pas être toujours en train de pisser ! Les clients aussi sont différents, ça va du mec qui vient clairement faire joujou pendant une heure en toute décontraction, jusqu’au soumis déphasé pour lequel la punition est un besoin pathologique.

Nous n’avons pas les mêmes mensurations, je ne peux donc lui prêter une de mes tenues et lui avais conseillé de se contenter d’un ensemble slip soutien-gorge noir.

J’ai fait deux soumis assez classiques ce matin, leur précisant que j’avais une stagiaire. Bizarrement ça leur plait bien aux clients, la présence d’une stagiaire… Remarquez qu’avec un tel canon, il faudrait être difficile !

Le client suivant est assez rigolo dans son genre. Manifestement, il a un petit problème avec la religion catholique ! Son truc est de jouer au moine qui se fait supplicier afin de se faire absoudre de ses pensées libidineuses. Je le martine (du verbe martiner, donner le martinet) sur les fesses et sur le dos jusqu’à ce qu’il soit marqué. Pendant ce temps il psalmodie des âneries du genre « Je ne dois pas trousser les nonnes…, je ne dois pas sucer les couilles du père supérieur, je ne dois bander pendant les prières. »

Ensuite, je le fais se coucher sur le sol où j’ai préalablement posé une bâche en plastique. Je lui fais allonger les bras au-dessus du visage et les bondage avec un manche de bois, quant aux jambes, je les immobilise à l’aide d’une barre d’écartement. Peut plus bouger, le monsieur !

Puis devant les yeux ébahis de Mylène, j’allume une bougie, attends un peu que la cire liquide se forme, et la fait couler d’abord sur le torse du client en visant bien les tétons, puis sur son sexe. La cire se solidifie et finit par former une sorte de gangue blanchâtre, que je lui arrache. Il n’a rien dit pendant que la bougie coulait, mais là il gueule. Pas bien grave, il est aussi venu pour ça.

Et maintenant l’apothéose : je le laisse dans la même position, mais après avoir libéré ses bras, je me sers de la barre d’écartement pour lui soulever les jambes et j’introduis un gode dans son cul, ou plus exactement un anus-picket, un gode muni d’un socle et spécialement adapté à la pénétration anale et qui possède l’avantage de rester en place en toute sécurité. Je lui rebaisse les jambes, puis j’accroche deux pinces reliées entre elles par une chainette après ses tétons. Je passe ensuite une fine cordelette autour de la chainette, elle est assez longue pour que je puisse la tenir entre mes doigts en étant debout. Je tire un peu sur la chainette, le faisant crier. Je l’enjambe, juste au-dessus de son sexe et tout en maintenant les pinces tendues, je me mets à pisser.

Sa bite superbement bandée étant tôt trempée, je m’avance de façon à être à la hauteur de son visage.

– Ouvre la bouche, esclave ! Que je te pisse dessus !

Il le sait bien ce que je vais faire, cela doit bien faire une dizaine de fois qu’il me rend visite, mais dans ce genre de prestation, les mots comptent aussi.

Il ouvre la bouche, avale ce qu’il peut et en laisse plein couler à côté. Je m’accroupis pour que les choses soient plus faciles, mais en maintenant toujours la même pression sur les pinces.

– Maintenant branle-toi ! Salope !

Il s’asticote la quéquette frénétiquement et ne tarde pas à jouir en râlant. Je retire vite les pinces, lui enlève le gode et lui détache les jambes.

– Ça va ?
– Super ! Je me douche en vitesse.

Il connait bien les habitudes de la maison. J’aime bien les séances où le client est « obligé » de prendre une douche, ça raccourcit d’autant le temps de la prestation.

Cela dit, je ne bâcle jamais, d’une part par principe, si le client me respecte, je ne vois pas pourquoi, je ne le respecterais pas (même si je le traite de tous les noms pendant la séance, ça n’a rien à voir, c’est du fun). Et puis l’attitude est commerciale, un client content est un client qui peut revenir. Pas folle la guêpe !

Mylène me regarde, elle ne dit rien, me fait un juste un petit sourire complice.

– Ça va ? Ce n’était pas trop hard ?
– Je me demande si je saurais faire ça !
– Tout s’apprend ! C’est le pipi qui t’as gênée ?
– Non, la bougie ! Comment il a fait pour supporter un truc pareil ?
– Je vais te montrer !

Je rallume la bougie, attend quelques secondes, puis me fais couler un peu de cire sur le dos de la main.

– Tu vois, c’est juste une petite douleur, très supportable. Ça fait bien moins mal que le martinet, tu veux essayer ?
– Je ne sais pas, peut-être…
– Donne ta main ! Attention…
– Oh !
– Ben, oui, c’est un peu chaud, mais ça ne brule même pas…

On fait un peu de rangement, on dégage la bâche qu’il faudra que je rince. On papote un peu, je n’ai plus de client tout de suite après celui-ci.

Il sort de la douche, se rhabille. Branche Mylène.

– Vous allez vous mette à votre compte ?
– Ce n’est pas impossible.

Il se rhabille.

– Ah, j’ai oublié de vous donner ça ! Tenez ce n’est pas grand-chose.

C’est une bouteille de Porto, du très bon, je suppose, il est sympa, il m’apporte toujours une bricole…

– A bientôt !

Il veut un bisou ! Je lui fais un bisou, ça ne me coûte rien.

– Il est 13 heures on va manger ? Propose Mylène.
– Si tu veux !
– Je me change en vitesse ! Au fait dis-moi, le pipi avec mon client, ça ne t’as pas gênée ?
– Non je l’ai déjà fait. Madame Juliette m’avait prévenue que la demande existait, mais que j’étais libre d’accepter ou pas. Le truc pour refuser c’était de dire que je bloquais, que je ne pouvais pas pisser en n’étant pas seule. Et c’est ce que j’ai fait la première fois qu’un client m’a demandé ça, Il n’a pas insisté, c’était un type gentil, mais à la fin j’ai été pisser dans la salle de bains, il m’a vu faire, il a passé sa main sur le pipi qui coulait et il l’a portée à sa bouche. Et là il m’a dit, « Tu vois que tu aurais pu me donner du pipi, ce n’est pas très gentil de me l’avoir refusé ». J’aurais pu lui répondre un tas de trucs, lui dire que « je commençais dans le métier, que je n’avais pas l’habitude, que la prochaine fois »… enfin bref, je n’ai rien répondu, et en fait sa réflexion m’a blessée. La seconde fois, j’ai fait autrement, j’ai dit au mec que je voulais bien essayer mais que je ne garantissais pas le résultat… et je l’ai fait !
– Je vois ! Sinon, tu n’as jamais fantasmé là-dessus ?
– Fantasmé, non. Je me demande juste quel plaisir ça leur procure. Et quel goût ça peut avoir.
– Le plaisir est psychologique, c’est un franchissement d’interdit, il ne faut pas chercher plus loin, quant au goût si tu veux vraiment savoir…
– Je n’ai qu’à goûter au mien, c’est cela ? J’y ai bien pensé mais je me suis dégonflée.
– Non pas au tien, au mien !

Elle me regarde avec des yeux tout ronds.

– Je ne me suis pas rincé la foufoune après mon pipi de tout à l’heure. Précisai-je.
– Et tu voudrais…
– Je ne veux rien du tout, c’est juste une idée en l’air. Tu n’as pas envie de me lécher la chatte ?
– Je croyais qu’on allait manger un morceau.

Je la regarde droit dans les yeux et je reformule :

– Tu n’as pas envie de me lécher la chatte ?
– Je ne sais pas si…
– Tu essaies ! Tu verras bien, viens !

Je m’installe dans le fauteuil, les cuisses écartées. Elle me lèche ! Une petite hésitation au début mais après ça va. Ce petit épisode initiatique m’a pas mal émoustillée.

Mylène m’a fait jouir, ensuite on s’est aimées tendrement, baisers, caresses, jouissance, mais aussi simple plaisir d’être ensemble et de sentir nos corps l’un contre l’autre.

Et du coup, nous avons sauté le repas du midi.

(à suivre)

© Vassilia.net et Chanette (Christine D’Esde) janvier 2014. Reproduction interdite sans autorisation des ayants droits.

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6 réponses à Chanette 20 – La clé – 9 – Le donjon par Chanette

  1. Larrive dit :

    Il ya certaines scènes comme ces réflexions sur l’uro qui sentent le vécu, ça excite encore davantage

  2. Irene Schneider dit :

    On peut n’être ni soumise, ni dominatrice mais aimer voir et lire ce genre de choses, et j’avoue que ce chapitre m’a donné des frissons…

  3. Servais dit :

    Un texte vassilien en diable (mais tendance « amour vache », j’ai beaucoup apprécié, jolie plume !

  4. Darrigade dit :

    je vais vous dire un truc : J’ai bandé !

  5. baruchel dit :

    EXCELLENT !!!!

  6. Muller dit :

    Une magnifique scène de donjon, je me suis régalé !

  7. groucho dit :

    « Si Dieu a fait l’homme à son image, c’est qu’il était jaloux ! L’exemple vient donc de haut ! »
    J’aime bien l’humour de Chanette ! 🙂

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