Autoanalyse Première partie : l’éveil par Marie_Salama

Autoanalyse
Première partie : l’éveil
par Marie Salama

Autoanalyse
Première partie : l’éveil

Ceux qui ne me connaissent pas, au sens biblique du terme, me qualifient de salope, au mieux de perverse ou de dépravée. Mes amants et mes amantes utilisent d’autres qualificatifs, beaucoup plus flatteurs. Je ne résiste pas à te donner, cher lecteur, le dernier qui m’a été rapporté : « fontaine de jouissance ». C’est un gentil couple que j’ai déniaisé qui m’a baptisé ainsi, le mot est à prendre dans tous les sens du terme. Il faut dire qu’ils m’ont bien plu ces deux là. Lui tout gentil, tout poli avec son sexe fin, bien droit et elle avec des très grandes lèvres qui cachaient des merveilles. Son clitoris est gros comme le bout de mon petit doigt et le bruit de sa miction damnerait Ulysse, plus sûrement que le chant des sirènes. J’en suis encore toute émue, obligée d’enlever une main du clavier pour me calmer.

Mais avant de te confier les détails de cette histoire, il faut, cher lecteur, que tu saches tout de moi et seulement alors tu pourras me juger.

Mon vrai éveil s’est produit très tard, à dix-huit ans pile. A cette époque, j’étais particulièrement cruche, complètement obsédée par des études plutôt brillantes. J’étais en Math Sup dans un des « grands » lycées parisiens. J’avais eu quelques expériences, mais vraiment rien d’intéressant. Aucun garçon n’avait su s’y prendre avec moi et mon éducation chez les sœurs m’avait gommé de la tête que l’homosexualité soit quelque chose d’envisageable. J’étais vierge, refoulée et j’avais su ranger mes rares pulsions sexuelles sous la pile de mes problèmes de math.
Pourtant, je n’étais pas mal physiquement, mais les sœurs m’avaient appris à décourager les ardeurs des garçons d’un simple regard.

La vie se déroulait calme et sereine. L’avantage dans ce genre d’études, c’est que l’on n’a pas le temps de se poser des questions : 8 heures de cours par jour plus une à deux heures de « colles » (des interrogations orales). Les soirées sont occupées à faire les devoirs, on se couche à minuit passé, complètement abruti et la première pensée du matin est pour notre merveilleux lycée. Les week-ends et les vacances servent à résorber le retard qu’on a pris.

Je n’avais qu’une seule hantise, la visite médicale annuelle. Vrai cauchemar, non pas parce que je redoutais de me trouver quasi nue devant mes condisciples ou de me faire tripoter par un médecin, mais parce que je n’arrivais pas à faire pipi dans le verre en plastique. J’avais beau me contorsionner dans tous les sens, penser à des rivières, faire couler le robinet ; rien à faire, je restais désespérément tarie. Jusqu’en terminale, j’avais du affronter chaque année la honte de devoir avouer publiquement cette tare.

Pourtant, cette année-là, je m’étais entraînée les jours précédents avec mon verre à dent debout face à la grande glace murale de ma chambre dans la résidence pour jeunes filles de la rue du Docteur Blanche. Je m’étais assuré que ma colocataire ne risquait pas de revenir inopinément. Je me déshabillai, en sous-vêtements blancs exactement comme je le serais quelques jours après. Je baissai ma culotte de coton à mi-jambe. Prévoyant qu’il n’y aurait pas de papier pour m’essuyer, je me suis exercée à tenir le verre d’une main et à ouvrir grand mes lèvres de l’autre. Le spectacle que me renvoyait la glace était digne d’un film X, mais je ne m’en rendis pas compte. Mon jet partit tout seul et je l’arrêtai presqu’aussitôt. Le niveau dans le verre était à deux centimètres, un beau jaune paille avec des bulles, et je ne m’en étais mis nulle part. Un sans faute. Je recommençai plusieurs fois, me contrôlant à la perfection. Je m’amusai alors à me regarder dans la glace, sans aucune malice, seulement de la curiosité. Un visage assez plaisant, encadré par des beaux cheveux blonds que je ramenais souvent en natte, des yeux verts un peu en amande, une bouche fine avec des dents blanches qui avaient échappé à l’appareil dentaire. Mes seins étaient bien proportionnés, mon ventre tout plat, avec un reste de bronzage qui se remarquait à l’emplacement du maillot. Mon sexe était peu fourni, je laissais la forêt vierge. De toute façon, il n’y avait que moi pour la regarder. Je me montrai à la glace en écartant les jambes et en me cambrant. Toutes roses, mes petites lèvres étaient fines comme de la dentelle. Je les entrouvris et repris le verre, presque plein à présent ; j’observai attentivement mon méat. Il était réduit à un petit point avant de s’ouvrir pour laisser passer le jet, aussitôt interrompu. Je trouvai très mignonne la petite goutte qui resta accrochée quand il se referma. Je la cueillis avec mon index, que je portai ensuite à mon nez pour sentir, pas désagréable du tout. Je fus presque tentée de la lécher, mais je me repris à temps. Les sœurs en auraient été horrifiées.

Le jour de la visite médicale, pour conjurer le sort, je rigolais comme les autres filles, lors de notre déshabillage collectif à l’infirmerie du lycée. Curieuse, je les observai en petite tenue. Certaines avaient des dessous élaborés, je fus surprise de voir que la mode était au quasi-transparent. Je n’imaginais même pas que cela puisse exister. Heureusement, une proportion non négligeable de mes condisciples avait du sous-vêtement raisonnable, comme moi. Je remarquai qu’Aurélie, la seule de ma classe avec laquelle je parlais d’autre chose que de nos devoirs, avait des formes beaucoup plus développées que son éternel uniforme jean’s-col roulé ne laissait prévoir. Je la suivis du regard quand elle partit dans un des deux WC pour remplir son verre. De dos, elle était aussi charmante que de face, me dis-je, un peu jalouse. Quand elle revint quelques minutes après, elle déposa son verre sur l’étagère prévue à cet effet et me dit « c’est à toi, tu es la dernière ». Les autres étaient déjà passées à côté, dans la pièce qui servait de salle d’attente pour le médecin.

Et là ce fut l’enfer, je m’escrimai au moins pendant cinq minutes sans parvenir à rien. Cela n’avait rien de catastrophique, mais j’avais horreur de me faire remarquer à cette époque. Une fois de plus, je devrai aller voir l’infirmière et lui dire, devant tout le monde que je n’y arrivais pas. Sûr que des péronnelles allaient rire bêtement et j’allais piquer un fard monumental. Je ruminai ces sombres pensées quand j’entendis Aurélie me dire à travers la porte « Ca va ? ». J’ouvris, sans même remonter ma culotte, tant j’étais perturbée et je racontai mes malheurs à ma copine dans l’entrebâillement.

– Attends, je vais t’aider.

Sans attendre mon assentiment, elle rentra et ferma le verrou. En se retournant, elle vit mon sexe dénudé et rougit. Elle essaya plutôt maladroitement d’être naturelle. J’aurais dû être dans le même état, mais je ne pensai qu’à ce fichu verre et toutes mes inhibitions étaient annihilées. Après plusieurs années de recul, je n’arrive pas encore à savoir si le geste d’Aurélie était guidé par la seule camaraderie ou par la plus aboutie des perversités.

– Je vais mouiller ma main et te la mettre sur le ventre, tu verras, ça marche à tous les coups.

Après s’être passé les deux mains sous l’eau froide, elle s’accroupit devant moi et mit le verre en position. Je me cambrai et écartai mes lèvres, elle avait le visage à moins de quinze centimètre de ma fente. Aurélie mit sa main juste au-dessus de la touffe de poils. Normalement, cette situation incongrue bloque définitivement toute possibilité d’émission, mais ce fut le contraire, le contact de sa peau froide sur la mienne me libéra. Un jet puissant sortit de mon méat, directement dans le verre.

– C’est bon, arrête !

Ses paroles me surprirent et mes doigts glissèrent, déviant un peu le jet que je réussis heureusement à arrêter. Un peu d’urine avait coulé le long de mes cuisses et mon sexe dégoulinait.

– T’inquiète pas, on va arranger ça.

Aurélie posa le verre, prit un peu de papier toilette au distributeur, contrairement à mes prévisions il y en avait, et m’essuya les jambes.

– Et voilà, ça n’était pas bien difficile, dit-elle après avoir fini, en déposant un petit baiser candide sur ma fente.

Une bouffée de chaleur incroyable m’embrasa, me mettant le feu aux joues et dans le bas-ventre. Aurélie ne remarqua rien, elle s’était relevée et ouvrait la porte.
Je remontai ma culotte et sortis derrière elle, aussi shootée que si j’avais fumé un douze feuilles. Je restai dans un état second pendant toute la visite, répondant à peine au médecin qui voulait savoir comment se passaient mes règles, pas de problèmes, si j’avais mal quelque part, non-non, si je dormais bien, oui-oui.
Je repris mes esprits pendant le cours de chimie et essayai de comprendre ce qui m’était arrivé. Le monde venait de s’arrêter de tourner et pourtant tout semblait normal. Je regardai Aurélie qui prenait sagement des notes.

J’avais encore le bas du ventre en feu, discrètement je passai la main entre les pans de mon kilt jusqu’à l’entrejambe. Ma culotte était toute humide, Aurélie ne m’avait pas séchée jusque là. Personne ne voyait ce que je faisais, le prof continuait à baratiner sur l’équation de Schrödinger. J’écartai l’élastique et glissai un doigt, mes lèvres étaient encore mouillées. La chaleur de mon bas-ventre s’accentuait au fur et à mesure de ma progression, je fus obligée d’arrêter. Je tremblais comme si j’avais froid, alors que tout bouillait en moi. Je retirai mon index et le mis dans la bouche, Aurélie m’avait embrassé là, elle devait avoir eu le même gout sur ses lèvres. Au lieu du tableau, je la voyais le verre à la main en train de regarder mon sexe béant et ce baiser… Je passai le reste des cours à enfoncer mon doigt de plus en plus profondément. A la récré de quatre heures j’allai aux toilettes. Il y avait du monde à côté, je fis un pipi tout sage, mais je ne m’essuyai pas.

A la reprise des cours, je laissai à nouveau vagabonder mes pensées et ma main gauche. Au fur et à mesure des heures, l’odeur et le goût devenaient plus forts, ce qui renforçait encore la chaleur de mon ventre.

De retour à la résidence, je fonçai dans ma chambre, m’enfermai et me jetai sur mon lit. J’ôtai ma culotte, un rond jaune résumait assez bien cette journée. Je la sentis, ce qui fit revenir cette chaleur qui me faisait du bien et souffrir à la fois. Il fallait que je me libère. Je me tournai face à la glace et écartai les jambes. Mes doigts retrouvèrent le chemin de mon méat que je massai doucement en me regardant.

Quand le plaisir me submergea, quelques secondes après, je ne pus m’empêcher de crier.

J’étais enfin devenue une femme.

Pour me contacter : marie.salama@free.fr n’hésitez pas, je vous répondrai.

© Marie Salama 2008

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