La prisonnière par Mélanie Calpurnia
– La prisonnière est là : mon Commandant faut-il
Commencer maintenant notre interrogatoire ?
Nous l’avons capturée par un piège subtil,
Cette petite espionne : encore une victoire !
– Adjudant, laissez-moi : je vais l’interroger :
J’aime tant pratiquer les tortures lesbiennes !
Dégagez, laissez-moi. Je vous donne congé.
Allez vous amuser. Cette captive est mienne.
A nous deux ma petite ! On a pris tes habits
Et l’on t’a attachée, entièrement nue
Sur le fauteuil devant mes deux yeux ébaubis
T’exposant devant moi, ma jolie détenue !
– Crois-tu donc que j’aie peur ? Tu violes ma pudeur
Afin que ton regard se complaise à mes charmes.
Je vois que tout cela te plait avec ardeur
Attendant de ma part supplications et larmes.
Eh bien non ! Fais de moi tout ce que ton esprit
Tordu t’inspirera d’une façon perverse
Tu n’obtiendras de moi qu’un silencieux mépris
Si tu crois m’effrayer, sache que c’est inverse.
Car j’ai toujours aimé les jeux de soumission
Me laissant ligoter depuis ma tendre enfance
Et quand j’ai accepté, hardie, cette mission
C’était dans l’espoir de recevoir tes offenses.
– Si tu aimes souffrir, je m’en vais te combler !
Car je t’infligerai le supplice terrible
De mon chatouillement à un rythme endiablé
Sur la peau de tes pieds, cet organe sensible !
Tu ne pourras jamais supporter bien longtemps
Mes doigts qui te parcourent, agiles, l’épiderme
Ces phalanges qui vont partout en tripotant :
Un traitement auquel tu ne peux mettre un terme.
– Il faut serrer les dents, car ce bourrèlement
Qui me chatouille là est certes redoutable
Reconnaissons qu’elle est professionnellement
Compétente et me fait un rire insoutenable.
– Parle donc ! Avoue-moi ce que tu dois savoir.
Pour quel renseignement t’es-tu faite une espionne
Tu es bien attachée, en mon complet pouvoir,
Je vois que tout ton corps tendu se convulsionne.
Si tu ne me dis rien, je te ferai mourir.
Sais-tu qu’on peut tuer par de simples chatouilles ?
Personne ne viendra ici te secourir
Et je sens ma culotte en ce moment qui mouille !
– Malgré le traitement que tu me fais subir
Sache que j’apprécie la torture érotique
Tandis que je te vois cet instrument fourbir :
Un grand vibromasseur qui semble sympathique !
– Voyons si tu sauras cette fois supporter
Tout un déferlement d’orgasmes fantastiques.
Cet instrument vibrant va bientôt t’emporter
Vers l’extrême sommet des troubles érotiques.
Tes cuisses écartées et fixées par des liens
Révèlent une chatte absolument splendide
Pour la grande joie de mon cerveau reptilien
Qui peut en abuser, en un geste sordide !
Oh ! Que ce clitoris extrait entre deux doigts
Ce bouton magnifique absolument m’excite !
Tu es mon ennemie et cependant je dois
Admettre que c’est là une jolie pépite.
Tu es belle ! Il me faut de cela me venger
Je vais te masturber jusqu’à ce que tu meures
Je contemplerai ton visage ravagé
Par un plaisir total dont je serai l’auteure.
– Je jouis tant et plus avec ces vibrations
Tandis que tu chatouilles assidûment les plantes
De mes pieds : voilà donc bien des stimulations
Qui vont me rendre folle et feront ma mort lente.
Je ne puis réprimer, hélas, des hurlements
Qui doivent effrayer les autres prisonnières.
Je me voulais stoïque et volubilement
Je donne de la voix de sonore manière !
– Oh ! Que ce chant m’est doux ! Qu’il est émoustillant
Ce cri de désespoir de ma pauvre victime !
Ce spectacle est odieux, tout à fait croustillant
L’espionne chatouillée voit poindre l’heure ultime !
– Je jouis tellement que j’en perds la raison
Car la chance a voulu que cette tortionnaire
Ait pu me capturer pour que j’ai à foison
La jouissance qui est extraordinaire.
Qu’importe que j’en crève : il faut mourir un jour
Et ce n’est pas plus mal d’expirer sur la chaise
Où l’on m’a torturée avec beaucoup d’amour
Jusqu’à ce que mon cœur succombe d’un malaise.
– Elle est évanouie. Il faut la ranimer.
Je crois qu’elle a atteint, juste à l’instant, l’extase
J’ai cru voir son visage un instant exprimer
Une joie fantastique, un grand feu qui s’embrase.
– Le jeu est terminé : il était très puissant
Tu as été parfaite en tant que commandante
Absolument sadique et assoiffée de sang
Accompagnée par ta copine l’adjudante.
– Personne mieux que toi n’arrive à faire semblant
De t’évanouir quand tu atteins l’apogée
Du désespoir : vraiment, oui, ton mime est troublant
Lorsque l’expression de ton visage est figée.
– Ce fol amusement est un plaisir charmant !
Cela m’a beaucoup plu d’être par toi soumise
À un bourrèlement qui peut sembler dément ;
Cependant il est doux d’être sous ton emprise
Un peu limite le procédé : On fait dans le sadisme et ensuite on nous raconte que ce n’était qu’un jeu.
Je suis en ce qui me concerne, con-vaincu par « Ce » poème. Subtil et bien rythmé.
Il est dommage que cette belle plume se soit arrêtée à un seul texte. Je peux toujours espérer, non ?
Ah bon, c’était un jeu ! Fallait le dire
Le procédé m’agace un peu
Pas du tout convaincu par se poème, chez les poètes modernes que vous publiez je préfère 100 fois ce qu’écrit Verdon