Le Papillon par Verdon

Sur son nombril était aussi
Un joli scarabée doré
En le voyant j’ai adoré
Et sur son ventre arrondi
J’ai cherché à m’en emparer ;
Elle a poussé des cris d’orfraie
Et n’a pas voulu, la coquette
Que je lui touche la bêbête.

Janette avait sur son pubis
Une rose épanouie
Qui finement cachait le vice
Comme un écrin cache un rubis.
Or j’ai voulu, fin connaisseur,
Lui chaparder la fine fleur,
Mais la Belle n’étant pas d’accord
A refermé son bel album
Car m’a-t-elle dit, c’est à mon Homme
Que je réserve ce trésor.
Et ne voulant m’en faire l’aumône
Elle s’est enfuie, la sauvageonne,
Moi je n’avais pas l’air malin
Avec mon clou entre les mains.

En se sauvant, la péronnelle
M’a dévoilé dessus ses fesses
Un magnifique papillon
Joliment peint, tout en dentelle.
Il m’a paru bien en détresse
Tant le beau cul faisait des bonds.
Et j’ai pensé qu’une belle broche
Eviterait qu’il se décroche.

Or en ses jambes éparpillées
J’ai aperçu un petit trou
Pour y glisser mon gros bijou.
« Mignone ! Alors, ai-je crié…
J’ai là ce qui pourrait vous plaire
Si vous m’en faites la prière « .

Aussi Janette intéressée
Par mon offre qui se dressait
Impertinente mais correcte,
Est revenue toute empressée
Pour que j’épingle le bel insecte
Qui sur son cul se trémoussait.
……..
Ne pensez pas petits fripons
Que je vous dise maintenant,
De cette histoire, la conclusion,
Chacun de vous, j’en suis certain,
Face à l’orée de ce charnu,
Tout comme moi n’aurait pas pu
Bien retenir ses bons instincts.
…………
Sachez seulement que la Donzelle
N’avait pas eu auparavant
Un agrément si polisson,
Ni jamais vu son papillon
Si follement battre des ailes !

(01/02//2009)