Mes remerciements à Clémence
Je m’appelle Katia j’avais 29 ans au moment de ce récit
En déplacement professionnel, près de Zagreb en Croatie, je m’ennuyais ferme après ma journée de travail, je n’avais pas vraiment réussi à me lier avec qui que ce soit. Les deux bouquins que j’avais emportés étaient aussi tartes l’un que l’autre. Alors je passais mon temps à écrire des petits trucs que je détruisais le lendemain. Ce soir là, je prenais le frais sur le balcon de ma chambre d’hôtel quand mon regard fut attiré par un petit clown qui collait des affiches un peu partout. Piquée par la curiosité, j’attendis que le gamin (à moins qu’il ne se soit agît d’un nain) ait disparu pour aller examiner ce panneau tout frais posé : Il s’agissait de l’annonce du passage d’un cirque sur la grande place le lendemain soir. Il fallait vraiment que j’emmerde pour être intéressée par un spectacle de cirque…
Toujours est-il que le lendemain…
Minable le cirque, je me suis retrouvée au premier rang, je n’ose ni dormir ni m’en aller du moins pas encore. Le jongleur me gonfle, le funambule m’énerve, le dresseur de chien m’agace, les clowns déconnent en serbo-croate et je comprends trop mal la langue. Je décide que si le numéro suivant est du même tonneau j’irais gérer mon ennuie ailleurs…
On annonce Amélie. Amélie la magicienne !
Par simple apriorité, je sens que je ne vais pas la supporter longtemps. Et la voici qui arrive. Elle commence à saluer le public, peu de mots, simplement bonsoir… mais quelle voix suave, et puis ce sourire… voici qui me rassérène un peu.
Elle se met à faire des trucs avec des chapeaux haut-de-forme à l’intérieur desquelles elle fait disparaître ou réapparaître de gros lapins blancs. Exécuté par un autre, je serais sans doute partie, mais j’étais fascinée par sa longue silhouette, elle devait bien mesurer 1 m 80, la magicienne, avec ses longues jambes gainées de bas noir, ses yeux verts, sa coiffure très brune frangée et coupée au carré. Mais sans doute la chose qui me frappa le plus ce sont ses bras, de long bras aux épaules merveilleusement dessinées, de longs bras ni trop gras, ni trop squelettiques, juste comme il le faut, la peau en paraissait légèrement duvetée et parsemée de très légères petites taches ! Il me vint alors à l’idée que j’aurais aimé toucher ces bras !
Mais il n’y a pas que les bras, car je ne sais pas ce qui m’arrive, un courant ! Oui c’est cela c’est un courant qui passe ! Elle me scotche, et évidemment mademoiselle s’en aperçoit, elle me fixe à son tour, nos regards s’échangent, je souris à mon tour, je suis un peu gênée.
Quand le numéro se termine, je suis déçue, comment déjà ? C’était pourtant si intéressant et si vivant ! Et puis après cela, que va-t-il y avoir ? Je décide de m’en aller mais avant j’applaudis à tout rompre le numéro de la magicienne qui vient deux fois répondre aux rappels.
On annonce l’entracte ! Je ramasse mon sac et me dirige vers la sortie, plus envie de rester. C’est alors qu’une longue silhouette noire me » bloque » la sortie ! C’est Amélie !
– Française ?
– Belge !
– C’est pareil !
(Je ne trouve pas que ce soit » pareil » mais je n’ai aucune envie de la contrarier)
– Vous deviez vous ennuyer considérablement pour aller jusqu’à venir assister à notre cirque ?
– Il n’est pas si mal que ça ! (Oh ! le gros mensonge)
– Pffff ! Le vrai cirque n’existe plus ! On ne sait plus faire rêver les gens ! Vous croyez que ça fait rêver les gens vous un mec qui se ballade sur un fil en costume de Pierrot ?
– Je ne sais pas !
– Par contre j’ai vu que les jolis chapeaux et les petits lapins cela, ça vous faisait rêver !
(Elle va me faire rougir, comment lui dire que ce ne sont pas vraiment les lapins qui m’on fait rêver ?)
– Ce que j’ai aimé, c’est que vous fassiez votre numéro avec le sourire, il est très communicatif votre sourire !
– Je sais faire d’autres numéros, des numéros que le public ne comprendrait pas, je sais faire aussi d’autres sourires, des sourires que le public ne comprendrait pas…
– Vous voilà bien énigmatique !
– Toutes les énigmes ont leurs réponses, il suffit d’aller les chercher !
– Est-ce une proposition ?
– Cela se pourrait, bien, prenez ma carte, je n’habite pas très loin d’ici, un taxi peut vous emmener, lundi le cirque fait relâche, venez un peu avant le dîner, nous prendrons l’apéritif et je vous promets de vous étonner.
Sans réfléchir j’acceptais d’enthousiasme, lui promettant d’être là le lundi comme elle me le proposait, je quittais les lieux, ravie, enchantée, subjuguée même par le charisme de cette femme. Je n’étais pas venue pour rien, je passerai une bonne nuit.
Pas si simple, les choses, pourtant ! Il y eut d’abord ce quart d’heure d’euphorie où je ne percevais que les aspects les plus éclatants de cette rencontre, nos regards qui se croisent, nos sourires, sa grâce, sa beauté, et même ses lapins qui ont l’air de sortir de façon si naturelle de ses chapeaux et qu’elle caresse de la main, voulant sans doute les rassurer, leur faire comprendre, que oui, ils existaient bien… Et puis surtout ce choc de la rencontre, cette invitation… M’inviter moi ! Quelle chance, je pourrais donc la revoir… Et les deux scènes continuaient à défiler en boucle dans le cinéma de ma mémoire. Et puis il fallut bien que mon esprit extrapole et se demande comment pourrait bien se passer cette rencontre.
On raisonne curieusement, bizarrement, je m’imaginais comme la princesse d’un conte de fée qu’une magicienne invite, et où dans un décor enchanteur, elle la gâte de mille plats délicieux au son d’une douce musique tandis qu’elle lui délivre certains de ses secrets et lui dévoile ses tours les plus aboutis…
J’ai dû un peu me secouer, pour réaliser que je n’avais plus 13 ans mais plus du double ! Et que la soirée ne pouvait se dérouler comme ça ! Et que si elle m’avait invitée ce n’était pas non plus pour que la soirée se passe comme ça !
– Une gouine ! Je me suis fait draguer par une gouine !
Je suis vraiment nunuche parfois ! Mais non je ne suis pas nunuche puisque j’ai fini par trouver ! Donc je ne tomberais dans aucun piège… tout simplement parce qu’à ce rendez-vous je ne m’y rendrais pas ! Na !
– La salope ! Non mais elle m’a prise pour qui ?
Je cherchais de quoi attiser ma colère, mais ne trouvais pas grand-chose, rien du tout pourrais-je même dire ! Je pris donc le parti de rire de cette anecdote, après tout il ne m’était rien arrivée, et puis ça me ferait un souvenir, et même une histoire à raconter aux copines : » Tu sais, en Croatie, je me suis fait draguer par une magicienne dans un cirque ! » » Non ? Raconte ! » » Si ! Elle m’avait même invitée chez elle ? Si ça se trouve, elle m’attend encore, ouaf, ouaf ! »
Non, je vais trop loin, me voici en train de me moquer de cette femme, après tout ce n’est pas de sa faute si elle est lesbienne, d’ailleurs je n’ai rien contre les lesbiennes. Oui mais c’est quand même gonflé, elle aurait pu se débrouiller pour annoncer la couleur… et si j’étais tombée dans le piège ? Hein ? Si j’étais tombée dans le piège, elle m’aurait fait quoi ?
En plein dans mes pensées je gravis le petit escalier menant à l’étage de ma chambre d’hôtel, j’ouvre et vais me servir un verre d’eau fraîche au lavabo ! J’ai chaud soudain ! Si je prenais une douche, Tiens, » en voilà une idée qu’elle est bonne ! » A poil, Katia ! Je me déshabille mais pas complètement, quelque chose me chiffonne dans mon cerveau… A quoi je pensais déjà ? A oui, si j’étais tombée dans le piège, que m’aurait-elle fait ?
La douche attendra cinq minutes, je m’assois sur le bord du lit ! Il aurait bien fallu qu’elle commence par des mouvements d’approche, un petit bisou, non un bisou ça n’engage à rien, elle m’aurait piégée autrement ! Ses bras ! Voilà le piège : ses bras ! Je n’aurais pu m’empêcher d’y toucher ! A moins que ce soir elle eut mis des manches ! Mon dieu que c’est compliqué les rapports chez les humains ?
Et puis la question, la grosse question existentielle vint surgir dans mes raisonnements, histoire de les compliquer un peu plus : est-ce que désirer caresser les bras d’une femme, c’est déjà être lesbienne ? Bien sûr que non ! Cela n’a rien à voir… quoi que… ou alors juste un petit peu ! Donc voilà tout s’explique, je suis juste un peu lesbienne, lesbienne tendance caressage du bras, mais elle, ce doit être une lesbienne intégrale ! Deux types complètement incompatibles !
De vagues réminiscences de ma jeunesse assaillent mon esprit, Corinne qui voulait absolument goûter à mes seins et a qui j’avais fini par céder quelques instants, Inès avec qui je n’avais rien fait sinon prendre avec elle une douche et dont la rotondité de son cul m’avait si troublé, et puis celle-ci dont je n’ai jamais su le prénom, correspondante allemande d’une voisine qui m’avait roulé un bref patin sur les marches du sacré-cœur pendant que sa copine était allée nous acheter des glaces.
Et alors ? De pauvres expériences comme celles-ci tout le monde doit en avoir ?
Et puis tout en brassant tout cela dans ma pauvre tête je viens de me rendre compte que se sont mes propres bras que je caresse ! Il va peut-être que j’y aille sous la douche, ça me changera les idées ! D’autant que je sens comme un fourmillement entre mes cuisses ! Voilà que toutes ces conneries m’excitent à présent, une histoire de bras et de lesbienne, non mais vous vous rendez compte, un peu ?
Je porte ma main à mon sexe, de façon plus ou moins négligé, vous savez le genre : Oui, je sais que tu es là, d’ailleurs je te sens bien, mais j’ai pas envie de me masturber, là maintenant, compris ?
Le problème c’est que quand on dialogue avec son sexe, la main ne sait pas trop qui parle à qui ? Alors que voulez-vous qu’elle fasse ? Elle reste là et s’agite !
J’en ai marre d’écarter ma culotte, elle me gêne, je la retire et l’envoie valser. Je me renverse sur le lit. La flemme de retirer mon soutien, ma main gauche passe en dessous, s’en va à la recherche du téton, je le tripote au même rythme que celui où deux doigts de ma main droite enserre à présent mon clitoris… je n’ai pas encore adopté le mouvement qui est celui qui chez moi précède la jouissance, je suis excitée, super excitée mais curieusement je ne suis pas pressée. Des images, des fantasmes se forment dans ma tête ! Les bras d’Amélie ! Ces bras que je caresse ! Puis nos bouches qui se mélangent, et puis comme ça sans transition, me voici à présent sous sa jupe, et mon visage est entre ses cuisses ! Mon dieu ! A quoi je pense ? Penser à autre chose ! Tu parle, le fantasme perdure ! Quant à mes doigts ils ne m’obéissent plus, mon pouce se contente de rester à sa place alors que l’index s’agite frénétiquement, la mouille dégouline sur mes cuisses ! D’un geste nerveux je dégage un coin du dessus de lit, et reprend de plus belle… Je crois bien que j’ai crié » Amélie ! » lorsque j’ai joui !
Mon orgasme ne me calma qu’un moment, il en fut de même pour la douche. Les questions, les images… Toujours les mêmes défilaient dans mon esprit dans une boucle infinie. On sait pertinemment que dans certains cas, le cerveau ne nous aide plus, et se contente de projeter un malstrom dont la sortie ne peut venir qu’avec le sommeil… si celui ci se décide à venir ! C’est ma main qui m’a apaisé une fois de plus !
Au petit matin, je n’étais pas très fraîche, mais, j’eus la révélation, claire, lumineuse de ce qui s’était sans doute passé hier soir ! Amélie était intervenue à un moment clé, où m’on ennui n’en pouvait plus, et cet ennui elle l’avait vaincue ! Ça c’était la première phase. La seconde plus sournoise avait été l’érotisation à outrance de l’esprit de cette rencontre.
Cela aurait pu se produire avec n’importe qui, par exemple avec un prestidigitateur à moustache qui m’aurait enveloppé de son charme ! Le charisme n’est pas qu’une question de sexe. Et sans son invitation mon esprit n’aurait sans doute pas galvaudé si loin dans le domaine de l’érotisme.
Alors me direz-vous, on pourrait donc devenir lesbienne, comme ça, par concours de circonstances ? Je n’en sais rien, mais en y réfléchissant je me trouvais des prédispositions qui ne m’avait pas troublé outre mesure jusqu’ici :
Mon imagerie érotique est plus peuplée de réminiscences que de scènes imaginaires, j’aime y placer les quelques hommes qui m’ont donné un peu de bonheur… Pourquoi alors certaines fois, la scène que joue mon cerveau fait intervenir un troisième personnage, une sorte de blonde énigmatique qui se contente de nous octroyer quelques caresses et de nous embrasser… Allez y comprendre quelque chose aux fantasmes, vous ?
Je n’avais cependant pris aucune décision. Alors qu’hier en rentrant le non était catégorique, aujourd’hui la perspective d’aller à ce rendez-vous à haut risque devenait plus ou moins envisageable…
L’hypothèse selon laquelle je me faisais du cinéma et que cette invitation n’avait aucune connotation sexuelle me paraissait assez absurde, par contre, j’envisageais de plus en plus celle ou tout cela ne déboucherait que sur du platonique… Donc pourquoi pas ? Mais si ce n’était pas platonique ?
En fait, je cherchais le gros argument, le gros prétexte qui me permettrait d’y aller… comme si tout acte devait avoir sa justification ! J’en trouvais un quand même, simpliste, mais suffisant :
» C’est une occasion, et puis cette fille ne m’est pas insensible, alors vivons cette expérience, on verra bien ! »
Et puis il fallait bien que je rajoute le petit truc que l’être humain adore faire » se mentir à soi même » en me disant que sur place j’aurais toujours le loisir de refuser… Tu parles !
Alors j’y suis allée !
J’ai passé un temps infini à me demander comment j’allais pourvoir m’habiller, le tailleur ? La petite robe ? Ce que j’avais apporté de ma garde robe ne me laissait pas tant de possibilité que ça ! Alors j’ai traîné à Zagreb et après des heures et des heures de boutiques, je finis par acheter un jean qui me moulait les fesses, mais sans exagération, et un corsage qui se déboutonnerait » intelligemment » si le besoin s’en faisait sentir.
Un léger maquillage, un peu de gel sur les cheveux, un peu de parfum… et hop les dés en étaient jetés !
Deuxième partie
Là où je pensais trouver une petite villa de banlieue coquette mais modeste, je fus surprise du caractère fort cossu de la demeure où elle m’attendait. J’eus même cette pensée fort curieuse de me dire qu’une si riche maison ne pouvait qu’abriter une importante domesticité et que celle-ci ne pourrait être qu’un obstacle à nos ébats ! Déjà je me voyais donc dans ses bras ! Mais c’est Amélie en personne qui vint m’ouvrir, une simple robe bleue retenue par de fines bretelles et laissant bien évidement les épaules et les bras dénudés ! Voilà qui était prometteur ! Elle me tendit son visage et nous avons alors échangé quelques baisers de salutations fort chastes, bien évidemment.
– Jolie, maison ! Vous vivez seule ?
(je voulais savoir)
– Cela dépend des fois, mais en ce moment je suis seule !
(elle ne répondait pas pour la maison, mais ça c’est de ma faute, il ne faut jamais poser trop de questions à la fois, surtout quand ça n’a même pas l’air d’une question)
– Humm, vous sentez agréablement bon… Me fit-elle remarquer.
– Bof, c’est… (j’allais comme on le fait dans ces cas là lui en indiquer le nom et le parfumeur)
– Peu importe, ce n’est pas la marque qui compte, c’est de savoir marier la fragrance avec votre odeur naturelle ! Et de ce point de vue, je dois dire que c’est tout à fait réussi !
– Merci
(je devais être rouge comme une tomate, je ne voyais pas » l’attaque » venir si tôt )
– Allez, venez nous allons prendre l’apéro ! Je ne vous fais pas visiter la maison, du moins pas tout de suite, je sais que cette formalité agace le plus souvent les visiteurs… et puis ajouta-t-elle, avec un sourire en coin, nous aurons sans doute l’occasion de le faire plus tard…
(Et toc ! Deuxième balle ! J’avais à ce moment peur de ne plus savoir gérer mon trouble, je jetais des regards furtifs sur ces bras, évitant de m’y attarder, et pestais contre la civilisation humaine qui impose des codes, des préliminaires verbaux et tout un cérémonial avant de passer aux actes… Bon dieu, si elle veut me sauter qu’elle le fasse, je suis prête !)
– Je ne vous propose pas un Porto, ce n’est pas un apéritif ! Reprit-elle d’un ton péremptoire ! Vous êtes plutôt whisky ou plutôt sucrée ?
Il me semblait qu’en lui demandant un Martini gin je faisais un choix centriste qui éviterait de la contrarier, elle eut le tact de trouver qu’il s’agissait d’une très bonne idée et de se verser la même chose.
– A quoi trinquerons-nous ? Demande-t-elle
– A nous !
– Ça me parait une excellente idée !
(L’envie de lui caresser les bras, l’envie irrésistible, en ayant bu un petit coup, peut-être trouverais-je l’audace de lui demander.)
– Il fait chaud, ici, trop chaud, j’ai le projet de faire construire une piscine, mais je ne suis pas assez souvent ici ! Déboutonnez un peu votre chemisier, vous serez mieux…
(Oh, que oui, je vais me déboutonner, ma décision était enthousiasme, ma main, moins puisqu’elle arrêta le geste au second bouton. Ce que je peux être conne parfois !)
– Vous restez longtemps ici ?
(Zut, et flûte, alors qu’un petit jeu de séduction semblait vouloir s ‘engager, la discussion va glisser sur le » qu’est ce que vous faites dans la vie ? « … Pourquoi faut-il toujours perdre du temps ? Je lui expliquais que j’étais là pour un congrès, mais que mon rôle y était complètement subalterne. Quant à mon départ se serait dans 3 jours !
– Mariée ?
– Non !
– Jamais d’hommes !
– Si, mais la vie en couple me gonfle… Je suis trop indépendante !
Elle se lève alors de son fauteuil et vient s’asseoir auprès de moi sur la banquette.
– Décidément ces fauteuils sont nuls, ils me font mal aux fesses !
(comme prétexte stupide, j’ai connu pire, mais bon…)
– Vous vous êtes peut-être demandée pourquoi je vous avais si spontanément invité ? Reprend mon hôtesse.
– Sans doute un courant qui passait entre nous ?
– Un courant ? Oui on pourrait appeler ça un courant ! En fait, j’aime la façon dont certaines femmes me regardent, comme vous l’aviez fait ce soir là ! Où comme tu es en train de le faire en ce moment ! Je peux continuer à tutoyer ?
– Bien sûr !
– Tu sais, on m’a souvent regardé le visage, les seins, les fesses, les jambes, les bras c’est plus rare, ça change !
– Ils doivent avoir quelque chose de magique, je ne peux pas m’empêcher de les regarder.
– Ça j’ai bien compris, et j’ai bien compris aussi que tu meures d’envie de les caresser !
– Euh…
– Non ?
– Je…
– Chut, tais-toi, caresse-moi les bras, j’ai envie que tu me le fasses !
Comme un zombie, me voici en train de lui caresser les bras, sa peau est douce, trop douce, je fonds, j’ai des fourmillements humides dans le bas ventre. Cette fois je vais y passer ! Bof ! L’essentiel c’est d’en être consciente. Elle aussi me caresse le bras, mais par-dessus le tissu du chemisier, ça fait rien, elle a des doigts de fée et réussit à m’électriser, insensiblement nos visages s’approchent, nos bouches s’ouvrent, nos langues se cherchent, nous nous embrassons en un long baiser passionné. Et si parallèlement mes caresses se font en ce moment plus sauvages, les siennes ont déjà changé de territoire et explorent la rondeur de mes seins.
Quel baiser ! Rien à voir avec cet échange furtif de ma jeunesse. Rien à voir non plus avec un baiser échangé avec un homme, ici les lèvres sont douces y compris à leurs commissures, cette chair exempte de tout poil, on a envie de l’aspirer. Je me rends compte que je dois avoir l’air d’une gamine qui découvre une nouvelle friandise. Je m’écarte alors, lui offre mon plus beau sourire !
– Je rêve ! Dis-je dans un souffle.
– On est coquine, hein ?
– Très coquine !
– Et tu voudrais qu’on soit encore plus coquines ?
– Au point où j’en suis…
– Déshabille-toi !
(Ah ! Voilà qui n’est pas trop prévu dans mes scénarios, je me voyais plutôt nous déshabiller mutuellement en nous étreignant)
– Tu risque d’être déçue ! Tempérais-je.
– Bien sûr que non !
– Comme peux-tu dire ça ? C’est de la magie ?
– Mais, non, ce n’est pas ça du tout… On peut être déçue par quelqu’un qui a un corps magnifique, et puis qui se révèle complètement inintéressant. Par contre si la personne me passionne, ce n’est pas qu’un corps que je vois quand elle est nue, c’est un corps plus une âme !
Qu’est ce que vous voulez que je réponde à ça, elle est trop forte pour moi. Je vais donc me déshabiller, mais je continue de penser que j’aurais préféré qu’elle me le fasse. Je déboutonne, puis retire le chemisier blanc. Pour la suite, j’hésite, il existe plus ou moins un code du déshabillage. J’aurais donc du enlever maintenant le pantalon, mais il se trouve que j’ai envie de lui montrer mes seins… Ce n’est pas de l’exhibitionnisme, non c’est pour me rassurer, car malgré ce qu’elle vient de me dire, je veux m’assurer qu’elle les trouvera à son goût.
– Et voilà ! Déclarais-je en lui offrant la vision de mon torse nue.
– Et voilà de bien jolies choses, rajoute-t-elle.
Nous sommes debout toutes les deux. Sa main s’approche négligemment de mon téton gauche, elle le frôle de l’index, je sursaute,
– Hum…. Sensibles, hein ?
– Très !
– Je te trouve adorable !
– N’exagérons rien…
– On est marrantes comme ça toutes les deux, tu fais une tête de moins que moi !
– Prête-moi des hauts talons, on va arranger ça !
– Et si je n’ai pas envie d’arranger cela !
(Ah ? C’est quoi la surprise ?)
– On pourrait jouer à la maîtresse et à l’esclave, Reprend-elle !
– Je ne sais pas si ça me plairait ?
– On peut toujours essayer 5 minutes…
Cette fois les deux mains pincent mes tétons, je n’en peux plus, mon intimité est toute mouillée et il sans doute temps que je retire le bas !
– Arrête ! Balbutiais-je
– Tu n’aimes pas !
– Si !
– Alors pourquoi veux-tu que j’arrête !
– Continue !
– Ben dis donc tu es rapide à changer d’avis toi…
– Forcément tu es une sorcière !
– Magicienne pas sorcière !
– Tu m’expliqueras la différence ! Ahhhh ! c’est bon ce que tu me fais…
Elle retire alors l’une de ses mains, son visage descend à la hauteur de mon mamelon, elle commence par le sucer, de plus en plus fort, va même jusqu’à le mordiller.
– Attention !
Elle ne m’entend pas, change de côté, je me contorsionne pour faire tomber mon pantalon, pour la culotte on verra plus tard, j’ai le haut des cuisses gluant de ma mouille.
– Je suis dans un drôle d’état !
– Forcément, tu t’es jetée dans la gueule du loup !
– Pour l’instant je ne regrette rien !
– Je vais faire en sorte que ça dure, alors ! Tourne-toi donc un petit peu, je n’ai pas vu ton cul !
– C’est pas ce que j’ai de mieux !
– T’as pas un peu fini de te sous estimer, non ?
Je me tourne, virevolte, esquisse un pas de danse, je suis complètement timbrée en ce moment.
– Alors ?
– Petit cul, mais intéressant, j’espère avoir un jour l’occasion de lui flanquer une fessée.
– Ecoute c’est pas trop mon truc !
– Mais je l’ai parfaitement compris ma chère !
Pendant qu’elle me parlait, j’entreprenais de me rechausser, elle s’en étonna !
– Tu remets tes chaussures !
– Fait pas attention, je suis un peu troublée (et du coup je les retirais à nouveau)
– Tu sais qu’ils sont vachement mignons tes pieds !
– C’est des pieds !
– Mais non !
– Si ! Si ! Je t’assure !
Elle s’accroupit alors devant moi et me demanda d’en avancer un qu’elle tint alors dans ses mains
– Eh ! Me chatouille pas, sinon je vais me casser la gueule !
Amélie ne me répondis pas, me caressant légèrement le dessus du pied, puis les cotées, et m^me le dessus des orteils. Sa bouche remplace bientôt sa main et elle se mit à m’embrasser frénétiquement mon pied. Je la laissais faire, assez stupéfaite. Enfin, elle se releva, sans doute plus à cause des courbatures que lui procurait la position que par lassitude.
– Délicieux, j’y reviendrais tout à l’heure, mais pour l’instant j’aimerais que tu viennes me déshabiller…
Oh ! Ah ! Oh ! Alors là, je vole, j’accours, je me précipite ! Voilà qui ne va pas être, mais alors pas du tout… une corvée ! Je passe derrière elle, dézipe la fermeture éclair et l’ouvre sur son dos de déesse ! Quel dos magnifique, le sillon central bien dessiné, la chair légèrement dodue mais sans aucune exagération, je fais tomber la robe, la chute de rein est sublime, j’y pose mes mains, je suis consciente d’être dans un état second, je lui embrasse la chair juste au-dessus de l’élastique de la culotte, puis entraînée par mon audace part lui bécoter les fesses ! J’enlève alors le sous-vêtement, la voici juste en soutien gorge, elle non plus n’aura pas eu droit à un déshabillage standard !
– Elles te plaisent mes fesses ?
– Superbes !
– Tape-les !
– Hein ?
– Contrairement à toi, moi j’aime bien des petites fessées !
– Tu veux que je te donne une petite fessée.
– Oui, tu as bien compris !
Bon, ça ne va pas me tuer, et puis si ça lui fait plaisir, à la magicienne, je lui assène une belle claque sur la fesse droite !
– Voilà !
– Ben continue !
– Ah bon, tu me diras d’arrêter alors ?
– Ne t’inquiètes pas !
Je lui flanque ainsi une vingtaine de fessées qu’elle encaisse avec ravissement. Chacun son truc !
– Bon c’est pas mal ! Tu es sûr que tu ne veux pas inverser les rôles ?
Ça fait la troisième fois, un peu lourde sur ce coup-là l’Amélie ! Je lui répète que, non je n’ai pas envie, du moins pour le moment, et je reviens en face d’elle, elle a le sexe assez poilu, à ce point que je me fais la réflexion qu’elle pourrait quand même s’épiler le maillot.
– Tout le monde à ses petites fantaisies, tu ne va pas me dire que tu n’en as pas ? Demande la magicienne.
– Tu ne crois pas que dans le genre fantaisie, ce qu’on fait toutes les deux, c’est déjà pas mal !
– C’est un point de vue !
– Je… je te retire ton soutien gorge !
– Allez !
Oh ! Que c’est beau ! Bizarrement les aréoles sont légèrement fripées ! Pression du soutien gorge ou phénomène naturel ? Peu importe, le téton se dresse fièrement sur ses magnifiques seins à la courbure parfaite dont la lumière du lieu souligne les espiègles courbures. L’avantage que j’ai sur Amélie, c’est que je n’ai pas à pencher mon visage bien bas pour atteindre ses trésors avec ma bouche, et après les avoir caressé de ma main, me voici à mon tour en train de gober ses jolies pointes érigées ! Elle se laisse faire une minute ou deux puis se dégage, se recule un peu ! Je n’en peux plus de l’admirer, tout à l’heure je vais faire la connerie monumentale de tomber amoureuse d’elle ! Manquais plus que ça !
– On va finir notre Martini, et après je vais te montrer mon lit ! Propose-t-elle alors ! D’accord ?
Je fais signe qu’oui de la tête, ave un large sourire. La voici alors qui s’en va je ne sais où en dandinant du cul !
– Je reviens, j’ai oublié quelque chose !
Alors la voila qui réapparaît, avec des serviettes de bains. Quelque chose m’aurait-il échappé ? Elle s’assoit, puis sélectionne deux bretzels, en raccourcit un, puis réunit les deux dans sa main, elle me les temps !
– Choisis-en un ! Celle qui a le plus court commence !
– Commence quoi ?
– Tu va voir ! C’est un jeu !
– Un jeu avec une magicienne ! Mais je vais perdre !
– C’est pas grave si tu perds, allez tire un bretzel !
– Voilà ! Ah ! C’est moi qui ai le plus court !
– Donc c’est toi qui commence !
– Oui…
– Voilà, met deux ou trois serviettes sous ton cul, je ne voudrais pas destroyer mon canapé !
Je le fais, ignorant toujours ou elle veut en venir !
– Et maintenant laisse-moi faire, je vais finir mon apéro !
Elle s’approche de moi et vide alors quelques gouttes de son Martini Gin sur les poils de ma chatte, puis elle pose le verre, et commence à laper ! Un peu fofolle la fifille ! Mais ce n’est pas désagréable, et ce l’est encore moins quand mademoiselle entreprend de m’ouvrir mes chairs pour s’y faufiler d’une langue agile qui commencera par de grande léchouilles sur toute la hauteur de la vulve, avant de se concentrer sur mon clitoris. La langue virevolte, tournicote, c’est l’estocade, je suis dans les mailles de son filet, complètement à sa merci, mes poings forment des boules avec les tissus des serviettes, je guette le moment ou la jouissance va m’envahir, essaie néanmoins de me contrôler, mais ce n’est pas possible, je ne peux tout simplement pas et je me mets à gueuler mon plaisir comme une forcenée qui vient de s’évader de sa geôle !
– Et ben dis donc ! Heureusement que personne entend !
– Arrête, je n’ai jamais joui comme ça ! Jamais tu entends, jamais Amélie, jamais…
Et snif, snif c’est la crise nerveuse, je chiale, elle me recueille dans ses bras ! Je sais très bien que je vais devoir à présent la sucer à mon tour, une petite appréhension, j’espère que je vais savoir faire, mais j’ai envie, j’ai trop envie de le faire. N’empêche qu’il faut que je reprenne mes esprits et que pour l’instant je suis très bien dans ses bras… Ses bras ! Encore ses bras ! Je m’en dégage enfin.
– A mon tour alors ?
– Un peu que ça va être à ton tour mais je vais en profiter pour te montrer un truc ! Viens, on va dans ma chambre on serra mieux
Je la suis dans sa chambre, on s’installe sur un grand lit à baldaquin, et la voici qui sort de son tiroir de chevet un chapelet de boules de geisha
– Regarde bien ! Me dit-elle
Elle introduit alors avec délicatesse les boules dans son intimité, ces gestes sont très lents et je peux ainsi admirer sa belle chatte aux lèvres légèrement sombres. Il ne reste bientôt plus qu’une petite ficelle qui dépasse de façon incongrue !
– Allez, viens rechercher les boules !
Si c’est ça son tour de magie, je trouve que c’est quand même un peu primaire, mais bon… il y a longtemps que la magie n’est plus ma préoccupation première ce soir ! Je tire sur la ficelle et hop, les boules ont disparues, je m’en serais doutée ! Je joue le jeu et feint l’étonnement.
– Ben alors, elles sont où les boules ?
– Cherche ! Cherche avec ta langue ! Ou avec tes doigts, allez cherche !
Ben oui je cherche, j’écarte tout ça ! Je sais bien que les boules n’y sont pas, mais mademoiselle est très joueuse ! Mon visage est maintenant près de sa chatte, je peux en sentir son odeur envoûtante ! Ça a donc cette odeur là une chatte ! Hum ! Me voici sans préambule en train de lécher tout, ça, je m’enivre de ses sucs intimes, elle pousse déjà de petits cris de plaisirs, je vais pour l’imiter en attaquant son clitoris, mais elle a apparemment une autre idée. Elle se redresse, me caresse un peu partout, et sans que je sache trop comment, nos jambes se placent en ciseaux, nos sexes se frottant l’un contre l’autre, mélangeants nos liqueurs, je voulais qu’elle m’absorbe, que je me perde entre ses cuisses brûlantes. Elle haletait littéralement et au bout d’un moment elle se recouche sur le dos, écarte ses cuisses :
– Viens me finir !
Je positionne de nouveau le petit bout de ma langue sur son clitoris, j’ai l’impression qu’il a doublé de volume, petit bourgeon arrogant qui frétille à mon contact. Le corps d’Amélie s’arque boute en un curieux arc de cercle, puis elle retombe pantelante.
– Merci Katia !
J’essaie de lutter contre mes émotions, je ne vais pas me remettre à chialer comme tout à l’heure. Elle aussi à l’air heureuse, nous nous étreignons, nous embrassons. Nous sommes restées plusieurs minutes comme ça, j’ai même failli m’endormir. Mais un besoin naturel demandait à être satisfait !
– Ou tu vas ? Demande Amélie.
– Faire pipi !
– Je peux regarder ?
– T’es une petite cochonne, toi ?
– Oui, ça je sais !
Si ça lui fait plaisir de me regarder pisser, je ne vais pas la contrarier… Je m’assois sur la cuvette.
– Ça va… tu as une belle vue ?
– Faut pas se plaindre !
– Fait-toi oublier, je vais fermer les yeux, sinon je ne vais pas y arriver !
Voilà, je pisse, je pisse à grands flots, c’est au moment ou je prenais le papier pour m’essuyer que j’aperçus la ficelle ! D’où sortait-elle celle-ci ? Je tirai dessus, sentis une résistance, puis je perçus une vibration à l’intérieur de mon sexe. Incrédule, je tirais alors un peu plus fort dégageant la première, puis la seconde, puis la troisième boule du chapelet de geishas…
Maud-Anne (février 2003)
Maudanne@hotmail.com
Trop mignon
Même si je préfère Maud-Anne dans les aventures du Professeur Martinov, il faut bien avouer que ce récit est tout à fait délectable et merveilleusement conté