Vargala Station 7 – Les mutins du cosmos par Nicolas Solovionni

Résumé des chapitres précédents : Le récit a commencé avec l’attaque des tigranes contre la communauté Kom sur la planète Novassa. Keni et Malvina, deux rescapées ont pour le moment échoué dans leur tentative de vengeance. Mais nous les avons abandonnées pendant quelques pages pour nous intéresser à un autre personnage clé de cette histoire, Leiris Misdas, embarqué sur un vaisseau corsaire et qui avec la complicité du navigateur provoque une mutinerie….

7 – Les mutins du cosmos



Yassaka Murenko

Leiris quitta le poste de pilotage, laissant Palinsky seul avec Enzo et entreprit de rejoindre la machinerie, là tout le monde s’activait, Morgan avait pris en charge la direction des opérations conjointement avec Stotz, le chef mécanicien en titre. Les réparations seraient longues, mais complètement assistées par les messages de l’ordinateur de bord. Sa présence n’étant plus nécessaire, il se mit à la recherche de Murenko !

Qu’avait-il eu besoin d’intervenir, celui-là ! Leiris n’avait jamais eu de contact particulier avec ce personnage, hormis lors de la traditionnelle, obligatoire, et ultrarapide visite médicale d’admission. Néanmoins, c’est essentiellement l’attitude de l’équipage qui lui restait en travers de la gorge. Enfin, quoi ! On veut redonner aux gens un peu de leur dignité et on obtient une assemblée de zombies dont la seule réaction humaine sera de rigoler aux propos démagogiques du dénommé Murenko ! Leiris eu une montée de haine envers ce dernier. Mais il savait aussi qu’il devait le rencontrer, que cela était comme un passage obligé pour la suite. Suite qu’il n’envisageait que de façon fort confuse.

– Je vous attendais ! Dit Murenko en ouvrant sa cabine.

Leiris sourit à ce mensonge éculé.

– J’avais plutôt tendance à penser que vous nous soutiendriez, ou du moins que vous observeriez une bienveillante neutralité, au lieu de ça, vous nous avez cassés !
– Vous ne comprenez vraiment rien (il ne faisait volontairement aucun effort de diplomatie), je ne vous ai pas cassé, je vous ai peut-être sauvé la vie !

Leiris ne put s’empêcher de pouffer !

– Elle vous intéresse tellement que ça ma vie ? Je suis désolé de ne pas m’en être rendu compte !
– Bon sang ! Mais essayez donc de réfléchir cinq minutes ! Vous sortez de vos écoles et vous ne connaissez rien aux gens qui vivent dans l’espace. Dans la culture de l’équipage, vous n’êtes qu’un mutin, et pour eux un mutin c’est une aberration, ça n’existe pas, on ne se révolte pas contre son capitaine, sauf en cas de force majeure, mais à ce moment-là ce n’est pas une mutinerie. Quelle raison pensiez-vous leur donner, assez valable, pour qu’ils puissent envisager de se rallier ?
– Je ne vois toujours pas le rapport avec le fait que vous m’auriez sauvé la vie ?
– Si j’ai pris délibérément la parole le premier, c’est pour empêcher d’autres de le faire à ma place de façon beaucoup plus violente, et qui auraient pu donner le signal du lynchage. Jamais, ils n’auraient pu imaginer que vous pourriez vous servir de vos armes…
– On n’était pas armés ! Tint à préciser Leiris.
– Ils ne le savaient pas, et ça n’aurait rien changé. D’ailleurs mon intervention n’était pas gagnée d’avance, elle me donnait des points, mais j’aurais pu aussi bien ne pas être entendu. D’ailleurs, Palinsky ne s’y est pas trompé puisqu’il a pris la fuite…

Leiris s’amusa de cette erreur d’analyse, pas un instant Murenko n’imaginait que la retraite de Palinsky n’avait pour but que de provoquer une panne -oh combien providentielle – mais le reste le fit blêmir, jamais il n’avait envisagé que les choses auraient pu se passer ainsi.

– Alors pourquoi êtes-vous intervenu ?
– J’espère très sincèrement que vous aurez l’occasion de le savoir un jour… Mais pas aujourd’hui, il est beaucoup trop tôt. Disons que je joue une carte personnelle… Vous ne saurez rien de plus.

Ainsi, c’était donc ça, il avait cru un moment que Murenko comprenait même d’assez loin ses motivations, et qu’il faisait preuve d’humanité, même pas, Môssieu jouait sa carte « à lui tout seul ». L’envie de lui envoyer son poing dans la figure l’effleura un moment, mais quelque chose lui disait que ce n’était pas la bonne solution.

– Et alors qu’allez-vous faire maintenant ? Demanda encore Leiris
– Vous me permettrez de le garder pour moi, et au cas où vous ne l’auriez pas compris, je ne reconnais nullement votre autorité et je ne me sentirais aucunement concerné par les ordres que vous pourriez me donner…
– J’en avais nullement l’intention !
– Cessez cette comédie et allez négocier votre reddition, chaque minute compte contre vous à présent.
– Négocier ?
– Vous avez bien entendu !

Sans répondre, Leiris tourna les talons, ne comprenant rien au jeu que jouait Murenko… Et puis qu’aurait-il fallu négocier ? Et pourquoi donc ?

– Un dernier conseil, Misdas !
– Oui !
– La prochaine fois que vous organiserez une mutinerie, évitez de rassembler le personnel aussitôt après !

Ce connard se foutait carrément de sa gueule à présent. Il s’engagea dans la coursive, se demandant comment il allait pouvoir sortir de ce coup tordu. L’un des chats du bord traînait sur son chemin, le plus beau, une superbe bête aux poils roux, il voulut le caresser, mais ne s’attira qu’un feulement de mauvaise humeur du félin !

– Décidément ce n’est pas mon jour !

Murenko en tant qu’officier avait droit à une double cabine, amusé par son entretien avec Leiris, il rejoint la partie qui lui servait de chambre.

– Je m’inquiète pour Wilcox, tu crois qu’ils sont capables de lui faire du mal ? Demanda alors Héka.

Il regarda d’un air amusé cette petite rousse toute bronzée aux yeux malicieux. Héka était l’une des rares femmes du bord, ses fonctions étaient d’ailleurs fort imprécises, mais elle adorait se donner aux hommes et plus partiellement aux officiers.

– Je ne crois pas non ! Tu sais que tu es mignonne à poil ?
– Il fallait bien que je fasse quelque chose en t’attendant, alors je me suis déshabillée. Répondit-elle malicieusement.
– Mais c’est une excellente idée !
– Pourquoi on les laisse faire, ces mecs ?
– Je ne serais pas intervenu, et il n’y aurait pas eu une alarme, ils seraient sans doute déjà morts !
– Je ne souhaite la mort de personne, mais pourquoi tu es intervenu ?
– Parce que ce cela aurait été du lynchage en règle et que dans l’opération Palinsky aussi y aurait laissé sa peau. Hors Jerko ne peut pas se priver des services de Palinsky.
– Il n’y aurait pas eu la panne ?
– J’aurais fait valoir ma condition d’officier pour ordonner à l’équipage de quitter la salle…
– Et qu’est-ce qu’il va se passer maintenant ?
– Les mecs finiront par se rendre, ils vont se rendre compte qu’ils ont fait une connerie…
– Jerko va peut-être te donner une promotion pour ce que tu as fait ?
– Ben j’espère bien, après tout j’ai pris des risques ! répondit Murenko

En fait son intervention avait une toute autre raison, mais ça, il n’allait pas lui dire !

– Si tu te déshabillais ? Demanda Héka.
– J’arrive !

Mais au lieu de se déshabiller, Murenko commençait à peloter la petite rousse.

– Arrête, je n’aime pas qu’un homme habillé me tripote !
– Bon, bon !

Il envoya valser ses vêtements à l’autre coin de la pièce d’un geste nerveux.

– Ben alors tu ne bandes même pas, je ne t’excite pas ?
– Ce n’est pas comme ça qu’il faut voir les choses ! Si tu t’occupes de moi, je vais bander !
– Tous les mêmes les mecs… Ça m’aurait fait plaisir de te voir bander en t’occupant de moi…
– Je vais m’occuper de toi, mais viens d’abord me sucer.
– Bon, alors voyons, voir, mais ça bande toujours mou tout ça !

Elle effectua alors quelques mouvements de masturbation qui eurent pour effet de raffermir considérablement la verge du médecin du bord. Après quoi elle mit l’organe en bouche et s’acharna à essayer de l’y introduire le plus profondément possible. Le résultat ne se fit pas attendre. Murenko aux anges se laissait faire, bandant à présent comme un arc. Au bout de quelques minutes de ce traitement Héka finit par se libérer la mâchoire qui commençait à fatiguer !

– Tu ne veux pas me finir comme ça ?
– Non !

Déçu par la réponse, mais excité comme un fou, il la renversa sur le lit et commença à la couvrir de baiser sur tout le corps, en insistant évidemment sur ses seins.

– T’es déchaîné, toi on dirait ?
– Complètement déchaîné !
– Je veux bien que tu m’encules, mais vas-y doucement !

Voilà le genre de chose qu’il ne faut pas répéter deux fois à Yassaka Murenko, il retourne la fille qui se met en levrette et vient positionner son gland dans l’entrée de service. Mais ça ne marche pas !

– Mouille l’entrée !

Il lèche son doigt, se surprend à rêver devant l’anus exposé de la petite rousse :

– Tu sais qu’il est super beau, ton trou du cul ?
– Il n’a rien de spécial ! Un trou du cul, c’est un trou du cul !
– Alors, là je ne suis pas d’accord, il y en a qui sont mal dessinés, qui ne font pas accueillants, là ça fait un joli petit cratère tout brun !
– Voilà que j’ai un cratère à présent, et bien occupe-toi en au lieu de délirer !

Il introduit alors son doigt dans le petit trou, le ressort, se demande si tout cela est assez lubrifié, décide que non, et se met alors à lécher de sa langue ce petit endroit, provoquant des petits frissons tout à fait inattendus de la part de Miss Héka ! Après quelques courtes minutes de ce traitement, il refit une tentative, le trou s’élargit devant la poussée, ça entrait, il poussa encore, entra mieux et commença à coulisser en de joyeux va-et-vient tandis que la fille émettait des petits cris de satisfaction !

– Humm que c’est bon de se faire enculer ! Commenta-t-elle
– T’es en pleine forme on dirait ?
– Traite moi d’enculée, ça va m’exciter encore plus !
– Tu es une enculée, Héka… et j’adore ton sens de la poésie !

Il finit par jouir sans se retirer de son derrière, s’écroulant carrément sur elle. Ils restèrent ainsi un moment. Quand Héka voulu lui demander qu’il s’occupe un peu d’elle, il ronflait déjà comme un bienheureux !

La crise

C’est quasi spontanément que les quatre mutins se réunirent rapidement. Palinsky ne réalisait pas bien, et les informa qu’il en avait encore pour deux jours pour réparer l’avarie qu’il avait provoquée, puis ne prononçât plus un seul mot. Il fut néanmoins convenu qu’il fallait au plus vite soit se rendre sans trop savoir comment, soit renverser la tendance actuelle, ce qui semblait impossible. Peut-être, se dirent-ils, que si Murenko avait décidé de jouer une carte personnelle, sans doute trouverait-il un certain intérêt à jouer les médiateurs. Mais ce dernier était devenu introuvable, il ne répondait pas à la sonnerie de sa cabine, il n’était évidemment pas question de rétablir les canaux de communications. Il pouvait être n’importe où. Rapidement, ils se répartirent le vaisseau pour une inspection éclair, il était peut-être quelque part en train de rassembler un commando de contre mutinerie.

Mais partout où il avait du monde, point de Murenko, peut-être simplement cette andouille se cachait-il pour échapper à une éventuelle arrestation ? En attendant la situation était bloquée, il ne se voyait pas aller négocier quoique ce soit avec Jerko avant d’y voir plus clair. Ne pouvant compter sur Palinsky, ils se partagèrent les heures de guet de l’artificielle nuit du vaisseau où de toute façon nul ne parvint à dormir.

A l’aube, Leiris se rendit de nouveau devant la porte de la cabine de Murenko, à sa grande surprise une voix lui répondit :

– Repassez dans une demi-heure, je ne suis pas prêt !

Il avait donc passé tranquillement sa nuit dans sa cabine, n’estimant pas nécessaire la veille de recevoir qui que ce soit, et ce matin il le faisait poireauter…

Il poireauta donc. Plus les événements s’accumulaient, plus il avait la conviction qu’il était en train de subir la plus humiliante défaite de sa courte vie.

– Entrez monsieur Misdas, vous partagerez bien mon petit déjeunez, j’espère !
– Dans le cas où on se rend, qu’est ce qui se passe ?
– Ca y est, on devient raisonnable ?
– Ecoutez Murenko ! J’ai la sensation d’avoir fait une connerie, même s’il n’était pas dans mes intentions d’en faire une ! Je cherche à m’en sortir. Vous ne m’êtes pas particulièrement sympathique mais j’ai besoin de votre aide, vous avez peut-être là aussi une carte à jouer… C’est tout ce que je vous demande. Ou bien vous êtes d’accord là-dessus et vous rangez vos sarcasmes. Ou sinon je me tire et j’essaierais d’improviser…
– Calmez-vous et asseyez-vous donc ! Café, thé, chocolat ?
– Un café bien fort, mais vous n’êtes pas obligé.
– Mais c’est un plaisir… Bon je suppose qu’on n’a pas de temps à perdre, il fallait une bonne nuit pour que tout le monde mijote un petit peu, Jerko et ses lieutenants, vous et vos acolytes et rassurez-vous… Même moi…
– Alors les solutions ? Reprit Leiris, anxieux.
– Il n’y en a pas beaucoup. Vous êtes probablement foutus !
– Ah ! Oui, et je croyais que vous m’aviez sauvé la vie
– Les gens à qui on sauve la vie finissent toujours par mourir un jour. En l’occurrence je vous ai sauvé d’un lynchage immédiat (par intérêt personnel, je le conviens), mais autant mettre les choses clairement sur la table Monsieur Leiris, n’est-ce pas ?
– Continuez donc !
– Vous avez deux solutions, la première est de vous installer dans la mutinerie. Que croyez-vous qu’il arrivera ? Vous ne pourrez atterrir sur aucune planète contrôlée par l’armée spatiale. Admettons qu’en vous posant je ne sais où, vous inventiez un baratin du genre :  » Jerko est mort naturellement, j’ai pris sa place etc… » L’armée ne sera pas dupe une demi-heure, leurs gens sont formés pour cela. Tout le monde sera interrogé, et vous plongerez, ça vaut dans les trente ans d’emprisonnement, vous échapperez peut-être aux closes aggravantes, sinon ce sera les camps de rééducation, où en principe on meurt avant d’être rééduqué.
– Qu’à cela ne tienne, on pourrait éviter les planètes de la fédération ?
– Mais ou irez-vous ? Il n’existe aucune base de mutins, et même s’il en existait une, que pourrait-elle vous offrir ? L’équipage à ses habitudes. Il aime retrouver sur les planètes d’escales, des gens, des endroits… et des occasions de dépenser leurs soldes. Certains ont même des familles. Ils ne supporteront pas longtemps de devoir abandonner tout cela. Alors, vous vous baladerez de planètes en planètes, additionnant les mauvais coups avec un équipage de moins en moins coopératif, et puis au fil des escales, vous perdrez du personnel, ils finiront par parler, on fera des recoupements, et quand la police de l’espace estimera avoir assez d’éléments pour vous retrouver, elle donnera le signal de la curée. Et croyez-moi ce ne sont pas des tendres !
– Charmant portrait, et sinon…
– Sinon vous vous rendez !

C’est à ce moment que Leiris perçut distinctement du bruit dans la pièce contiguë.

– Nous ne sommes pas seuls ? S’étonna-t-il, affolé !
– Vous ne craignez, rien, c’est une vieille complice que j’ai hébergé pour la nuit.
– Mais…

Leiris ne put finir sa phrase, la veille complice en question venait de surgir dans la cabine telle une diablesse sortie de sa boite, simplement vêtue d’un peignoir mal fermée, elle tenait dans sa main droite un long couteau et dans l’autre de la corde.

– Plus un geste connard, ou je te transperce, je sais très bien me servir d’un couteau ! Lança Héka.

Leiris crut l’espace de quelques secondes que tout était fini, qu’il s’était jeté lui-même dans la gueule du loup, mais l’expression d’incrédulité qu’affichait en ce moment Murenko lui redonna quelque courage.

– Ne faites rien d’inconsidéré, mademoiselle, je suis armé !
– Je le sais, c’est bien pour ça que tu vas lever tes mains en l’air. Tiens Murenko, passe derrière lui et attache-le !
– Non Héka, ce n’est pas la bonne solution ! Répondit calmement ce dernier :
– Mais qu’est-ce tu nous fais ? On a l’occasion de neutraliser ce connard, après on le retient en otage, on cueille les trois autres et on délivre Jerko, Wilcox et la pétasse ! Tu te rends compte, on va se ramasser une sacrée promotion…
– Héka, il y des choses que je ne peux pas te dire devant lui ! Mais je te répète que ce n’est pas la bonne solution, fais-moi confiance tu le regretteras pas. Et pose ce couteau tu vas blesser quelqu’un !
– Ok ! Je vais faire un tour. T’as intérêt à être convaincant quand je rentrerai, sinon je fais un scandale !

Héka réajusta la fermeture de son peignoir et sortit, sans doute pour rejoindre sa propre cabine, laissant Leiris en sueur.

– Pour ça aussi, il vous faudra me dire merci un jour prochain ! Commenta Murenko
– J’avoue avoir du mal à suivre !
– C’est normal, vous n’avez pas toutes les cartes… Reprenons notre conversation…
– Oui alors ; dans le cas où on se rend…
– Ah ! Ah ! Théoriquement Jerko devrait vous enfermer et porter plainte à l’atterrissage et comme je vous l’ai dit vous revoilà avec 30 ans d’emprisonnement.
– Il ne le fera pas ?
– Non ce n’est pas son genre, il vous fera exécuter tous les trois !
– On est quatre ! Rétorqua Leiris.
– Justement, c’est là qu’il y a un problème ! Mais j’y reviendrais, je dis bien il vous supprimera tous les trois, et pas gentiment, c’est complètement illégal, mais l’administration fermera les yeux, il n’y aura même pas d’enquête. Il pourrait vous faire tuer de sang-froid et raconter qu’il y avait légitime défense, ça c’est déjà vu, mais pas avec Jerko !
– Ce n’est pas assez pour lui ?
– Vous ne croyez pas si bien dire, il y a un an un mec un peu timbré a poignardé un gradé, qui en est mort ! Normalement, Jerko aurait dû le faire enfermer jusqu’à la prochaine escale, là après plainte, puis procès, le type aurait sans doute eu droit à une expertise médicale qu’y aurait conclue à la nécessité pour l’intéressé par se soigner ; Et au pire, au pire il se farcissait 30 ans d’emprisonnement. Mais il y a une coutume dans l’espace, rarement employée, mais Jerko, l’apprécie particulièrement : on réunit un soi-disant jury d’honneur, on fait signer un papier au coupable par lequel il se déclare d’accord avec cette pratique. L’administration laisse faire à partir du moment où la peine prononcée sera de toute façon inférieure à ce qu’il aurait normalement écopé. Les peines en questions sont souvent de caractères humiliants, assortis de châtiments corporels, voire de mutilation, mais souvent les mecs acceptent, se disant qu’une main coupée, c’est toujours mieux que 30 ans de taule…
– Et alors ?
– Et alors, comme vous dites si bien, pendant le procès, on s’arrange pour qu’un provocateur excite la foule, et le type s’en sort lynché. Dans le cas que je vous cite, Jerko avait donné sa parole que le type ne serait pas exécuté sur le vaisseau. Il fallait voir ce que le type a pris. Quand il a dit aux brutes d’arrêter, le type n’était pas mort. Je l’ai emmené dans la cabine sanitaire, je n’ai pas eu d’autre choix que de l’euthanasier. Jerko me l’a vertement reproché. Leiris, dites-moi franchement ? Est-ce que je vous ai fait assez peur ?
– Et Palinsky ? …
– Et oui, c’est là tout le problème, je ne vois pas comment Jerko pourrait se passer de lui, sauf s’il prend une décision irréversible sous un coup de colère ! Mais je n’y crois pas ! Les gens qui se flattent d’avoir un caractère entier, n’ont ce caractère que quand cela les arrange.
– Alors, vous proposez quoi ?
– Je vous accompagne tous les quatre chez Jerko, je lui dirais que j’ai obtenu votre reddition en échange de la promesse que rien ne serait fait ni contre votre vie, ni contre votre intégrité physique et morale tant que vous serez sur le vaisseau, ni dans les – disons – 24 heures qui suivront. Mais auparavant je veux que vous réunissiez Jerko et ses lieutenants dans la même cellule, cela aura plus d’avantages que d’inconvénients, je veux dire que des décisions brutales pourront être temporisées…
– Et vous voulez quoi en échange ?
– Il est trop tôt pour vous le dire, je vous contacterais à l’extérieur, dès que nous serons sortis du vaisseau…
– Bon ! Laissez-moi une heure ou deux !
– Vous n’avez pas bu votre café, il est froid maintenant !
– Mettez-le de côté, vous me le réchaufferez quand je reviendrais…

Que complotait véritablement Murenko ? C’était quoi sa carte personnelle ? Et que voulait-il en échange de son intervention ? Non décidément tout cela manquait de clarté et il ne voyait pas comment ni pourquoi il accorderait sa confiance à ce type. Leiris n’en menait pas large et à ce moment-là, son espérance de vie n’allait pas bien loin. Bien sûr, il y avait l’inconnue « Palinsky », mais comment s’articulera-t-elle dans tout cela, il n’en savait rien… Il croisa à nouveau le chat du bord, mais n’essaya pas de le caresser bien qu’il émettait cette fois des ronronnements fort conviviaux.

Il souhaita se renseigner sur cette affaire de jury d’honneur qui aurait lynché un type, Palinsky n’étant pas en état de répondre, il dut se résoudre à interroger un membre de l’équipage qui lui confirma grosso modo la véracité du récit, le cadavre du type avait bel et bien été abandonné en plein espace, il en frémit d’horreur. Soudain une immense fatigue le gagna et il rejoignit sa cabine, il ne sut combien de temps il dormit, mais son repos fut troublé de cauchemars atroces !

Héka

Murenko était perplexe, son plan était simple, encore fallait-il qu’on ne vienne pas lui mettre des bâtons dans les roues. L’attitude d’Héka posait problème. Il avait fait l’erreur de recevoir Leiris alors qu’il pensait qu’elle dormait encore. Il était sans doute désormais obligé de lui expliquer son plan avec tous les risques que cela pouvait comporter. Mais sans doute était-ce la seule solution d’éviter que cette femme, une fois la crise terminée, aille le dénoncer à Jerko pour ce qu’elle prenait pour de la passivité complaisante devant les mutins. Pas simple…

Il lui expliqua alors une version expurgée et très optimiste de son plan.

– Voilà, personne ne sera perdant, pas même Jerko… mais pour moi c’est la fortune assurée, alors si tu veux te joindre à moi, je t’accueille sans problème.
– Humm, j’avoue que c’est tentant…
– Alors c’est oui
– Je pense que c’est oui, mais je ne suis pas du genre à prendre des décisions précipitées. On pourra en reparler à la fin de l’escale !
– C’est pas un problème… tu sais qu’elles sont mignonnes tes petites fesses.
– Tu vas arrêter de me peloter quand ?
– Jamais !
– Bon alors pelote ! De toute façon, j’aime bien qu’on me tripote les fesses !
– Penche-toi un petit peu, je vais te mettre un doigt !
– Non !
– Comment ça, non ?
– Je t’ai déjà dit que j’avais horreur de faire des trucs avec un mec qui restait habillé…
– Qu’à cela ne tienne, princesse ! Allez, hop, j’enlève tout, regarde un peu comme elle bande ma quéquette !
– Humm, bel objet ! Tu es plus en forme qu’hier !
– Bon, je peux reprendre ?
– Je vous en prie cher ami, doigtez-moi donc le trou du cul ! Reprit-elle en souriant.

Murenko ne se le fit pas dire deux fois, et pénétra un doigt dans le rectum tout chaud de la petite rousse.

– Je ne sens pas grand-chose !
– Alors on va mettre deux doigts !
– Mets-en carrément trois !

Elle devait ce matin avoir l’anus élastique car ça rentrait sans difficulté.

– Suce-moi un petit peu, je vais t’enculer !
– Oui, encule-moi, mais aujourd’hui tu ne me jouis pas dans le cul !
– Comment alors ?
– Je te dirais ! Pour l’instant vas-y bourre-moi le cul !

Murenko approcha son sexe, aujourd’hui ça rentrait tout seul, il la pistonna quelques instants, le plaisir montait…

– T’aime ça qu’on t’encule, hein petite salope !
– Comment ça, salope ? Et après tu me reprocheras mon manque de poésie !
– J’adore t’enculer…
– Moi aussi j’adore, mais j’aime aussi plein d’autres trucs… Allez, tu te retires et tu te couches sur le lit on va se mettre en 69 !

Il accéda à sa demande, ils furent bientôt enchevêtrés l’un sur l’autre, et tandis que Murenko lui suçait l’anus, Héka engloutissait sans complexe le membre viril tout droit sorti de ses entrailles, il savait qu’il ne tarderait pas à jouir, alors ayant ce matin une excellente raison de faire plaisir à son amante, il déplaça sa langue et commença à lui lécher consciencieusement son clitoris. Quelques minutes plus tard le médecin du bord explosait dans la bouche de la rouquine mais mit pour une fois un point d’honneur à lui rendre le plaisir qu’elle venait de lui donner. Héka était ravie !

– Vient m’embrasser, mon beau voyou ! Minauda-t-elle ?
– Je parie que tu as encore mon sperme dans ta bouche !
– Justement…

Dix heures avaient passé. Dix heures de trop. Il s’en fut voir Palinsky, sans déjeuner, sans se laver, sans rien du tout. Ce dernier semblant cette fois en pleine forme, Leiris lui répéta les termes de l’entretien qu’il avait eu avec Murenko.

– Murenko ne dit pas tout, tu sais comment font les mecs qui n’ont plus aucune chance de s’en sortir dans le cosmos ?
– Non !
– En fait, il y a plein de trucs, certains mecs se débarrassent d’une partie de l’équipage, et vont se mêler aux colons d’une planète auxquels ils proposent leurs compétences, ça marche ou ça ne marche pas, mais si ça marche, ils finissent roitelets de colonies, peinards, tranquilles et personne ne vient théoriquement les emmerder. Mais il y a encore beaucoup plus fort, tu peux pousser le vaisseau jusqu’à ce qu’il s’approche dangereusement de la vitesse de la lumière et à ce moment-là se produit le « paradoxe de Langevin », tu vieillis normalement, bien sûr, mais par contre tout va se passer comme si l’univers allait vieillir plus rapidement que toi, et te voilà dans le futur, où personne, en principe ne viendra te rechercher. Il faut bien calculer ton coup, sauter 10 ou 20 ans on peut te rechercher encore, sauter 100 ans voire plus c’est l’inconnu, qui dit ce qui se passera, la race humaine sera peut-être victime d’un virus, d’une guerre avec une autre race intelligente, ou brimée par des moyens que l’on ne connaît pas par une impitoyable dictature ? Mais certains ont pris ce risque…

Leiris réfléchit, évidemment finir planqué sur une planète paumée était une perspective plus agréable que de finir massacré sur ce vaisseau, mais il n’arrivait pas à prendre une décision. Morgan commençait à péter les plombs, proposant carrément d’éliminer tous ceux qui pouvaient s’avérer dangereux, puis d’aller se poser sur une planète éloignée… Enzo cru trouver la solution

– On atterrit sur une planète de la fédération et on se rend tout de suite, on aura 30 ans de taule, mais on aura peut-être une remise de peine, et Jerko ne nous touchera pas.

Leiris n’était pas convaincu, voyant bien Jerko passer un deal avec l’armée afin d’empêcher un procès régulier. Il résolut d’aller affronter l’ennemi en face, au point où il en était…

C’était donc la dernière carte. La tentative d’approche avec Jerko tourna court, après avoir signifié haut et fort qu’il ne négocierait jamais avec un mutin, ce dernier incapable de se contrôler se mît à lancer une bordée d’injures à laquelle Leiris n’éprouva ni l’envie ni le besoin de répondre. Il remarqua néanmoins que Jerko se laissait tenir en respect par son arme, il envisageait donc positivement que Leiris puisse s’en servir. Heureusement se dit-il, sinon il aurait été obligé de gérer la situation provoquée par un Jerko fonçant sur lui comme un boulet Qu’aurait-il fait ? Il se surprit à se dire qu’il aurait effectivement tiré.

Pétra

Pétra Van Yaguen ne comprenait rien, alors qu’elle était dans sa cabine, on avait frappé, et Morgan s’était présenté avec un petit paquet de plaquettes nutritives :

– On m’a dit de vous apporter ça !
– Qui ça ? Pour quoi faire ?

Elle n’eut jamais de réponse, l’intrus ayant déjà déguerpi. Elle se rendit compte quelques instants plus tard qu’elle était enfermée dans sa cabine et que les communications radios étaient coupées. Il se passait quelque chose sur ce vaisseau, mais quoi ?

De nature fataliste et peu anxieuse, elle prit le parti d’attendre, au moins ne mourait-elle pas de faim, ni de soif, la cabine étant alimenté en eau…. Tout cela contrariait ses projets pour la journée, elle avait échafaudé durant la nuit un petit scénario de domination avec Leiris qu’elle s’apprêtait à mettre en œuvre et se retrouvait frustrée. Elle était contente d’avoir réussi à jouer à la maîtresse avec ce jeune homme, cela n’avait été ni trop facile, ni trop difficile, juste ce qu’il faut, il réagissait bien. Seulement voilà, elle était toute excitée et apparemment retenue prisonnière.

Ne sachant comment s’occuper et reprenant pour elle le vieil adage qui dit que la masturbation est l’un des meilleurs passe-temps, elle se déshabilla, contempla l’image de son corps que lui renvoyait le miroir et se dit qu’elle n’avait pas à se plaindre. Elle pouvait encore plaire. Elle sorti de ses tiroirs deux paires de pinces, elle s’en fixa deux au bout des seins, deux autres sur les lèvres de son vagin… C’était bon mais pas assez, elle rajouta des poids et s’amusa à marcher à quatre pattes, elle mouillait comme une éponge. Elle sortit ensuite un martinet et s’auto flagella les fesses quelques minutes. Elle n’en pouvait plus, elle tint malgré tout à s’enfoncer un plug dans l’anus avant de s’installer sur le lit. Et là, sa main s’aventura dans sa chatte incroyablement trempée, et l’emmena vers une jouissance fulgurante qui la fit hurler ! Elle s’endormit ensuite.

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L’une des suggestions de Murenko méritait d’être retenue. Les trois hommes obligèrent Pétra Van Yaguen et Wilcox à rejoindre Jerko dans sa cabine. Le risque qu’ils se montent la tête mutuellement existait, mais il était plus probable que ce regroupement aurait des effets temporisateurs pour la suite.

Le capitaine fut surpris par l’arrivée de ses deux lieutenants.

– Ah, tiens, vous voilà, vous ! Je pensais que c’était une conspiration uniquement contre ma personne !
– Je ne comprends rien de ce qui se passe ! Lui avoua Wilcox.
– C’est Misdas, l’un des petits jeunes qu’on a embarqué sur Terre qui a foutu son bordel, je ne comprends pas comment il a fait pour obtenir la confiance de l’équipage ? Il est venu me voir, je l’ai envoyé paître !

La tête de Pétra !

– Dis donc Wilcox ! Intervint cette dernière, ce n’est pas toi qui l’as recruté ce mec ?
– Je t’en prie, je ne pouvais pas savoir ?

Elle se mit à rigoler comme une malade !

– Et qu’est-ce qu’on va devenir d’après vous ? Relança le second.
– Ils peuvent nous liquider, ils peuvent nous abandonner sur une planète, dans les deux cas je ne donne pas cher de leur peau, ils ne s’en sortiront pas, même sur les astroports les plus pourries, ils ne laisseront pas passer une mutinerie. Mais je pense qu’ils ne voudront pas perdre la face, ils ne vont pas nous libérer quand même !
– Moi je crois que si ! Intervint Pétra ! Ils ont sans doute été plus loin que ce qu’ils voulaient faire, mais il faudrait qu’on discute avec eux, et comme tout est coupé !
– Il se passera bien quelque chose… s’ils nous ont regroupés c’est qu’ils ont une idée derrière la tête…
– Alors on fait quoi en attendant ? Demanda Wilcox !
– On peut faire des jeux de société pour passer le temps, on peut aussi baiser Pétra, ça nous distraira ?
– Non, mais vous n’êtes pas bien, vous croyez vraiment que les circonstances s’y prêtent ! Protesta la subrécargue.
– Ben oui justement. ! Reprit le capitaine.
– Bon, ben pour l’instant je vais faire un somme. Reprit la femme, pensant que les deux hommes allaient ainsi la laisser tranquille.

Mais déjà Jerko avait sorti son sexe !

– Allez viens sucer !
– Non mais c’est surréaliste…
– N’emploie pas de mots compliqués, viens sucer !
– Bon, bon, j’arrive !

Elle engloutit alors goulûment la verge du capitaine, tandis que Wilcox s’approchait à son tour de l’action, son propre sexe tendu. Pétra prit alors ce dernier à pleines mains et sans interrompre la fellation commencée, elle branlait l’autre sexe au même rythme. Au bout de quelques minutes, elle intervertit les rôles, pour le grand bonheur du second, mais par contre le capitaine ne goûtait pas trop le doigté pourtant efficace de sa subrécargue, il passa derrière elle et commença donc à la trousser.

– Allez déshabille-toi, on va faire une double.

En fait, ils se déshabillèrent tous les trois…

– Voilà ! Wilcox mets-toi sur le dos, et toi Pétra chevauche-le, mais cambre-toi, j’arrive derrière !

Pétra empala sa grosse chatte poilue sur le sexe érigée du second du capitaine, et se mit à coulisser de bas en haut et de haut en bas, son partenaire lui pétrissait les seins comme s’il n’en avait jamais vu de sa vie et donnait de grands coups de rein. Jerko, lui, se positionna à l’entrée du petit trou et poussa, son sexe entra sans difficulté, les deux hommes essayèrent alors de coordonner leur rythme, tandis que la subrécargue poussait de grands cris de plaisir.

– C’est bon, hein ? De se faire enfiler par les deux trous !
– Surtout que c’est peut-être notre dernière baise ! Renchérit le capitaine, sans rire.

Cinq minutes plus tard Wilcox éjaculait suivi de Jerko, ils s’affalèrent alors sur le sol de la cabine.

– On fait quoi à présent ? demanda la femme
– Ben, on attend, non ?

Négociations

Leiris et se compagnons demandèrent à Murenko une demi-journée supplémentaire de réflexion, ne souhaitant pas que ce dernier se lance dans une opération de diversion en comprenant que Leiris ne souhaitait pas collaborer avec lui.

La situation devenait explosive dans le vaisseau, la rumeur se répandait maintenant que la panne sur laquelle travaillait encore l’équipage n’était peut-être pas fortuite… La présence armée de Morgan dans la salle des machines devenait nécessaire en permanence. Il fallait maintenant jouer le va-tout. Leiris accompagné d’Enzo (Palinsky n’avait pas souhaité participer), pénétra dans la cabine de Jerko.

– On vous propose de nous sortir tous de façon honorable de cette situation.
– Je vous ai déjà dit qu’on ne négociait pas avec des mutins !

Il fallait bien que le capitaine le redise, mais déjà le timbre de sa voix sonnait faux.

– On n’est pas des mutins, on a fait une connerie, on va vous rendre le commandement du vaisseau, mais on veut des garanties.

La tête de Jerko et de ses sbires !

– Mais vous ne pouvez pas faire ça, maintenant que vous avez donné de faux espoirs à tous ces bons à rien, vous aller apparaître comme des traîtres !

Leiris et ses compagnons furent alors stupéfiés en se rendant alors compte que Jerko analysait la situation complètement de travers croyant avoir affaire à une mutinerie de masse

– Et comment êtes-vous si sûr qu’ils sont tous derrière nous ?

Il s’en voulut aussitôt de poser cette question qui était potentiellement dangereuse et qui n’apportait rien. C’est Pétra Van Yaguen qui répondit :

– Dans le cas contraire, il y a longtemps qu’on nous aurait délivrés !

Seconde erreur d’analyse, il était ahurissant de constater comme l’état-major méconnaissait l’esprit de l’équipage. Décidément les choses ne se présentaient pas vraiment comme il les avait envisagées.

– On s’est réuni ce matin, personne ne veut prendre la responsabilité d’être assimilé à un mutin !
– C’est pourtant ce qui s’est passé ! Répondit le Capitaine

Jerko parlait donc, il était évident qu’il ne pouvait passer pour un irresponsable brailleur aux yeux de ses lieutenants.

– Bon on veut trois choses. Une augmentation de 15 % de toutes les soldes et une demi-heure de repos supplémentaire par jour.

Devant Enzo, effaré, Leiris venait d’inventer des revendications syndicales que personne n’avait bien sûr exprimées.

– Et la troisième chose !
– En fait-il y en encore deux ?
– C’est trois ou c’est quatre ? Lança Wilcox, soudain goguenard.

Surtout ne pas se laisser déstabiliser !

– C’est trois, les revendications portant sur le travail font un tout ! La deuxième chose c’est que vous nous garantissez à tous une impunité totale, vous nous donnez votre parole qu’il ne sera pas porté atteinte à notre intégrité physique. Quant à la troisième chose, il vous faudra lire une déclaration par laquelle vous évoquerez la nécessaire réconciliation parmi l’équipage, et où vous énoncerez clairement les points précédents.
– Elle est bonne, celle-là ! S’il y a une déclaration, ce ne peut-être qu’une déclaration commune ! Répondit alors Jerko.
– Si vous voulez, vous signerez tous les trois…
– Vous ne comprenez pas, je veux que vous participiez, vous, à cette déclaration, il faut que l’équipage comprenne qu’il s’agit d’une négociation et non pas d’autre chose !

Décidément, la situation prenait un tour surréaliste.

– Et si on refuse vos conditions ? Intervint Wilcox.
– On plonge dans l’avenir ! Palinsky sait le faire. Nous ferons croire à l’équipage que c’est arrivé accidentellement. Mais nous on a rien à perdre, pas de familles, pas d’amis, pas d’attache.
– Et nous !
– Bof ! On vous laissera sur une planète et vous vous débrouillerez…
– Vous nous laissez une heure ?
– Une demi-heure devrait suffire !
– Alors trois quarts d’heures !

Rien ne s’était passé comme prévu. Analysant de façon complètement fausse, le rapport de force, il était pratiquement sûr que les négociations aboutiraient. Mais que se passerait-il quand Jerko se rendrait compte qu’il avait été berné ? Ce n’était vraiment pas le genre d’homme à supporter ce genre de situation sans réagir de façon extrêmement violente.

Trois quarts d’heures plus tard, Jerko cédait sur tout, les 15 % étaient devenus 10 % et la demi-heure s’était réduite de dix minutes, mais tout le reste collait. En outre, il fut précisé que les acteurs de la mutinerie devraient quitter le vaisseau à la première escale, à l’exception de Palinsky.

– Le pauvre, on ne peut pas lui en vouloir, il n’est pas bien dans sa tête ! Commenta le second du capitaine.

Ni Jerko, ni Leiris pour des raisons fort différentes ne souhaitant réunir l’équipage, une déclaration courte mais précise fut lue sur le canal radio.

Il y fut précisé que l’état-major ferait maintenant plus attention aux conditions de travail de l’équipage. Que tout cela se terminait bien dans la réconciliation totale et quand tout état de cause les mutins ne seraient pas inquiétés sur le navire et ne feraient l’objet d’aucune plainte !

Leiris frémit, cette déclaration, ils l’avaient esquissée grosso modo ensemble, sans prendre le soin de la mettre en phrase. Or Jerko venait de dire : « les mutins ne seraient pas inquiétés sur le navire » Il lui revint en mémoire l’histoire qu’avait narrée Murenko de ce pauvre type à qui Jerko avait promis la vie sauve. Bien sûr tout était question de mots. Leiris prit à son tour la parole, il chercha vainement comment contrer verbalement ce qui venait d’être dit mais ne trouva rien, débitant les banalités prévues du genre : « Je remercie l’état-major pour sa compréhension et son sens du dialogue… » Tu parles !

Le vaisseau arriverait dans trois jours sur Vargala. Trois jours c’était sans doute trop court pour que se développe une nouvelle crise dans le vaisseau. Chacun en était déjà à faire ses projets d’escale. Les occasions ne manqueraient pas de dépenser son argent sur ce repaire de briscards de l’espace : le sexe, les jeux, l’alcool, les drogues.

– Je tenais à vous féliciter !
– Murenko ? Désolé de ne pas être entré dans votre plan.

Le médecin du bord affichait curieusement une mine fort réjouie :

– J’ignore comment vous avez fait. Vous avez évitez le pire, N’empêche que Jerko vous a berné.
– Parce qu’il a limité ma sécurité à l’enceinte du vaisseau ?
– Ah ! Vous vous en êtes aperçu ! Il est évident que dès l’atterrissage, il lancera des tueurs à vos trousses.
– Pourquoi se donnerait-il ce mal, il peut nous tuer de sang-froid dès qu’on sera sortis du sas !
– Jerko ne fera jamais cela, il est trop sadique. Non ce sera plutôt un contrat très spécial, par exemple des types qui vont vous enlever, vous enfermer et vous torturer pendant des mois, peut-être plus, peut-être jusqu’au prochain retour de Jerko qui à ce moment-là vous tuera de ses propres mains.
– Charmant !

Il est vrai que Leiris n’avait pas vraiment envisagé les choses comme cela. Dans la mesure où la déclaration de Jerko était explicite, il pensait plutôt à quelque chose de rapide à la sortie du vaisseau. Palinsky lui avait indiqué une possible parade, une liaison radio serait établie à l’atterrissage avec la garde, ils s’enfermeraient tous les trois et demanderaient de pouvoir sortir sous escorte, il ne manquait que le prétexte, mais on le trouverait bien.

– Retenez cette adresse par cœur, une fois sur Vargala, assurez-vous que personne ne vous suive, si c’est le cas, faites des détours et semez-le, puis allez-y très vite à cet endroit, on vous aidera et on vous protégera. Ajouta Murenko.
– Merci, mais pourquoi faites-vous cela ?
– Je suis un drôle de bonhomme !

Et sur ce, il tourna les talons tandis que. Leiris enfouissait le bout de papier dans sa poche sans en prendre connaissance.

Adieux

Leiris se rendit auprès de Palinsky espérant qu’il serait en forme. Il l’était et lui fit part des propos du médecin du bord.

Palinsky ne répondit pas, puis il prit un stylo et écrivit quelque chose dans le creux de sa main en se cachant, il montre ensuite le résultat à Leiris.

– Cale 18 dans une heure.

Une heure plus tard, il se rendait à ce curieux rendez-vous, cette cale avait été rapidement préparée par Palinsky et ne possédait aucun moyen d’écoute extérieure. Là, ce dernier lui expliqua comment disparaître de Vargala-Station…

– Je vais t’expliquer ce qu’il faudra faire à l’atterrissage, je te laisse une carte avec un peu de crédit, mais il ne faudra pas vous attarder, il est possible que vous soyez suivi dès le début, il faudra d’abord allez au « bar du destin », puis louer une chambre d’hôtel pour donner le change, puis vous rendre au drugstore vous acheter de bonnes chaussures de marche, puis…

Il entra ensuite dans divers détails pratiques, puis conclut.

– … Voici les horaires des trois prochaines marées basses après l’atterrissage, je préfère que tu les apprennes par cœur, quelqu’un pourrait te « faire les poches » attention c’est en heure locale. Voici trois billes et un mini lecteur, tu te fous tout ça dans le trou du cul, tu les enlèveras dans les chiottes du bar. L’une des billes est marquée « 1 », tu la liras et tu suivras bien les instructions… Vous resterez bloqué trois ou quatre mois à cet endroit, le temps que les tueurs de Jerko se découragent, ce ne sera pas forcément drôle mais vous serez en sécurité… Pour la suite tout est indiqué sur la bille… Quant à moi, je suis en sécurité tant que Jerko pensera ne pas pouvoir se passer de mes services, alors je me débrouillerais, j’ai déjà ma petite idée… Il est peu probable qu’on se revoie. Ma carrière est probablement terminée mais je suis content d’avoir trouvé quelqu’un qui va pouvoir poursuivre mon œuvre !

 » Poursuivre son œuvre « , il y allait fort, Palinsky, il ne lui arrivait même pas à la cheville en navigation, mais il ne voulut pas le contrarier. Un moment, il faillit lui demander s’il en disant cela il pensait à ses logiciels secrets, mais il y renonça. Que pourrait-il bien en faire à présent ?

Quelques heures avant l’atterrissage, Jerko s’arrangea pour croiser Leiris, Morgan et Enzo. Le visage du capitaine était redevenu aussi dur qu’auparavant, il prit la parole d’une voix aussi dédaigneuse que théâtrale :

– La commedia é finité !
– J’ignorai que vous parliez italien… Tenta Leiris
– Vous vous êtes bien foutu de ma gueule ! Mais j’ai donné ma parole. Vous avez un an, un an maximum à vivre, vous tomberez sous les coups d’un tueur, pire, d’un tueur sadique qui lui saura la date à laquelle vous devrez mourir, mais pas vous. Peut-être que vous crèverez d’angoisse avant, et si par miracle l’un de vous trois en réchappe et qu’il est encore vivant après une année, je serais heureux de lui offrir un pot, j’ai toujours été beau joueur ! Bonne continuation, Messieurs !

De retour dans sa cabine un autre message attendait Leiris.

« Peux-tu passer me voir ? Bisous ! Pétra ! »

C’est le mot bisou qui l’amusa, surtout de la part de cette dominatrice et après ce qui venait de se passer… mais quelque part, il avait une certaine affection pour elle, il décida de se rendre à cette invitation.

– Je voulais te voir une dernière fois avant l’atterrissage ! Parce qu’après ça m’étonnerait qu’on se croise de nouveau !
– Ben voilà tu m’as vu !
– Je voulais te dire que j’ai aucune rancune après toi, étonnant, non ?
– Je n’étais pas d’accord pour qu’on t’enferme avec les deux autres…
– T’es un chou ! Ça te dirait si on jouait à nos jeux une dernière fois !
– Je ne suis pas trop motivé, Pétra, je suis désolé, mais je ne regrette pas ce qu’on a fait, j’ai beaucoup appris.
– Même si on inverse les rôles !
– Pardon ?
– Tiens dit-elle en lui tendant un martinet ! Venge-toi ! Frappe-moi, fais-moi mal !
– Mais Pétra, je n’en ai pas envie !
– Moi, si !
– N’insiste pas Pétra !
– Et si je te montre mes beaux nichons une dernière fois ?

Alors elle le fit, Leiris se figea devant sa poitrine nue, hésita sur la conduite à tenir, puis se mit à lui embrasser, à lui caresser, à en mordiller les bouts tandis que sa braguette se remplissait de son érection. A nouveau elle lui tendit le martinet, il le prit cette fois, alors elle se tourna, dégagea ses fesses et Leiris frappa. Lui qui se sentait beaucoup plus maso que sado se surpris à éprouver du plaisir à strier ces jolies fesses blanches. Il finit pourtant par arrêter, ne sachant trop comment calmer son érection. Puis soudain l’idée lui vint, puisque c’était elle qui lui avait proposé d’inverser les rôles il pouvait donc faire tout ce qu’il avait envie, alors, il baissa son pantalon, approcha sa verge de son trou du cul, poussa légèrement et l’encula jusqu’à sa jouissance.

– Merci ! Dit-elle en se retournant quand l’affaire fut consommée.

Elle avait des larmes dans les yeux.

– Ça ne va pas Pétra ?
– Tu n’as rien compris, tu n’as jamais compris que je t’aimais, maintenant fous le camp… et fais attention à toi… Jerko se vengera, essaie de ne pas moisir sur Vargala, brouille les pistes, méfie-toi de tout le monde. Adieu, non ne m’embrasse pas, je préfère rester sur mes souvenirs…

à suivre…

nikosolo@hotmail.com

Première publication Décembre 2004. Revu et corrigé en septembre 2011 © Nicolas Solovionni et Vassilia.net

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3 réponses à Vargala Station 7 – Les mutins du cosmos par Nicolas Solovionni

  1. Salmon dit :

    J’ai beaucoup aimé l’épisode de domination

  2. Quentin dit :

    Les cosmonautes s’envoient en l’air. Bien écrit

  3. Forestier dit :

    Un certaine transition dans cet épisode… Je veux dire : c’est toujours aussi passionnant et bien écrit mais le trip sexuel y est ici moins intense (malgré un bon passage SM)

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