Une fin d’après-midi par Clairane

Tout à commencé une fin d’été, une fin d’après midi, une fin d’amour, alors
qu’une petite averse noyait la campagne, et que je laissais mon regard se
perdre, le front contre la vitre, sur les arbres, les labours, le ciel bas
et gris, écoutant monter et couler en moi le souvenir de Mah-jong.
Elle avait disparu, s’était évanouie et j’étais orpheline, chaude encore
d’une douche, vêtue d’un vieux peignoir de cotonnade blanche et chaussée de
sabots.
Le téléphone a sonné.
La voix était rousse, chaude, roucoulante, rieuse, elle me donnait des
nouvelles de celle à qui je pensais, de celle que j’aimais encore,
peut-être, et s’invitait chez moi.  » Je suis à quelques kilomètres, si tu
veux et es libre j’ai un petit cadeau pour toi..  » J’ai bien sur dit oui, me
suis changée en un clin d’œil, revêtant une longue robe moulante de laine
noire sans manche, robe chaussette qui mettait en valeur mes hanches et mes
fesses, ai brossé vigoureusement mes longs cheveux et elle fut là.
Elle approchait de la quarantaine. Aussi grande que moi, c’était une brune
aux cheveux courts et aux yeux clairs, entre bleu et vert, aux épaules
carrées et aux seins lourds que l’on devinait dans l’échancrure d’un
chemisier amarante à manches longues quelque peu bouffantes. A peine
maquillées ses lèvres bien charnues avaient un dessin admirable. Elle était
en jean, et chaussait des escarpins demi-hauts à talons carrés étonnant de
finesse. La démarche énergique, la main tendue, le sourire carnassier sur
des dents impeccables, elle portait de fins anneaux d’or aux oreilles, un
semainier d’argent au poignet, parlait fort et riait beaucoup, parfumée
discrètement d’un vieil or de Gallet.
Elle conduisait une grosse voiture.
– » Je m’appelle Claire. Comme mes yeux.
Je me présentais.
Mais déjà elle s’extasiait sur le salon, la vieille cheminée, les livres qui
traînaient, les tableaux accrochés aux murs. J’aimais sa voix de gorge et de
chair, sa voix de miel roux.
-Thé ?
– Bien sur.
Quand nous fûmes installées face à face sur la petite table encombrée de
tasses, sucrier, lait, gâteaux, interrompant exclamations et banalités, me
regardant droit dans les yeux rengainant sous sourire contagieux, soudain
sérieuse, elle me demanda si je connaissais bien Mah-jong, depuis combien de
temps, et quelle était la nature de nos relations amoureuses .Je lui fis
rapidement l’histoire de notre liaison. J’avais 25 ans quand je connus
Mah-jong, lors d’une exposition de peinture, et pour la première fois
l’amour entre nanas. Notre aventure avait commencé comme un coup de foudre,
s’était continué comme un après-midi d’été et achevé brutalement. Elle était
partie tout simplement. J’approchais la trentaine aujourd’hui et elle venait
de quitter ma vie.
Claire à son tour me parla d’elle. Sa voix me troublait autant que ses
paroles et j’eus besoin souvent de touiller le feu, de redresser ou
d’ajouter une bûche et détourner les yeux de ses grands yeux clairs.
Elle était photographe de presse et depuis plus de dix ans tournait autour
du monde comme un écureuil dans la cage des méridiens. Elle allait à
Bordeaux faire un reportage et ayant choisi d’y aller en voiture avait pensé
s’arrêter un moment ici, sur sa route, pour me remettre cette grande
enveloppe, des photos qu’elle venait de faire, a Sim Reap, au Cambodge, de
mon amie. Qui était aussi son ex-amie ou plutôt ex-amante car depuis leur
séparation, antérieure à notre liaison, elle entretenait avec la Belle de
vrais rapports amicaux qui allaient jusqu’à la confidence et la rencontrait
parfois à un bout ou à l’autre du monde. Devenue mannequin, Mah-Jong, elle
aussi courrait le monde.
Puis le thé bu, le charme opéré, elle était partie non sans avoir, en
m’embrassant sur la joue, effleuré mes lèvres, non sans avoir serré
tendrement ma main en me disant un au revoir qui n’était pas de pure
politesse.
Et je me retrouvais avec cette grande enveloppe de photos que je n’osais
ouvrir, la pluie qui noyait la campagne dans le soir finissant, et une
chanson au cœur que je n’osais écouter tant elle était, sous la peine,
ensoleillée de ce sourire qui m’avait, je me l’avouais, tant plu.
Je rangeais la vaisselle de notre dînette quand un klaxon interrompit le
cours de mes vagues rêveries.
Mado bientôt entrait dans le salon, accompagnée d’une blonde décolorée au
brushing laqué, au rouge à lèvres agressif qui ne devait pas avoir, dans sa
jupe trop courte qui la boudinait, plus de vingt printemps,

-Ma chérie ! ..
Mado me tendait les bras. Je la reçus assez froidement. Claire était encore
présente. La comparaison, involontaire, ne plaidait pas en faveur de cette
gouine au visage étroit, aux yeux noirs et aux cheveux courts, en pantalon
et chemise d’homme que j’avais rencontrée à Paris il y a moins d’un an et
avec laquelle au cours d’une nuit non mémorable j’avais essayé de noyer mon
chagrin. Le hasard avait voulu qu’elle fût mutée à quelques kilomètres de ma
maison de campagne. Ses avances un peu pesantes n’avaient pas été vraiment
couronnées de succès. A peine si une fois après avoir léché ses seins
magnifiques je l’avais laissé retrousser ma robe, écarter mon slip et me
sucer assez longuement pour que j’atteigne un orgasme amical. Cela avait
suffit pour qu’elle me considérât comme une amie. J’avais, sous divers
prétextes, évité toute récidive quoiqu’elle eût une poitrine admirable,
douce, lourde, tiède, au globes écartés et fermes, qu’elle entretenait
soigneusement par maints massages d’onguents divers et force musculation.
Elle me présenta son amie. Elle s’appelait Barbara. Ce prénom admirable lui
allait comme une voilette à un canard. Elle me fut tout de suite
antipathique.
C’était l’heure de l’apéritif. La nuit tombait.
-Un Daïkiri ?
Mado qui connaissait mes goûts et avait déjà apprécié le divin breuvage
acquiesça. La petite fit la moue. Vous n’avez pas du ouisky demanda-t-elle.
Je dénichais un reste de JD et bientôt servis tout le monde. La moue devint
grimace.
-Tu n’aimes pas ?
-Ca a un goût de punaise… c’est pas du ouisky ?!
-Tu connais le whisky, et ne reconnais pas un Jack Daniel ?
Il y avait dans ma remarque un peu trop d’acidité mais cette pétasse me
tapait sur les nerfs. Trop de vulgarité satisfaite me levait le cœur.
Mado le sentit et l’interpréta avec jubilation comme de la jalousie. Elle
redoubla de gentillesse et d’attentions à mon égard, dégrafant un peu plus
sa chemise sur des seins qu’elle savait me plaire et me troubler,
m’adressant mots doux et œillades assassines qui m’auraient agacé si je
n’avais voulu humilier cette gamine prétentieuse qui essayait de tant
ressembler aux poupées Barbie de son enfance provinciale et qui de toute
évidence n’appréciait guère que sa maîtresse lui marquât de façon si
évidente le peu de cas qu’elle faisait d’elle.
J’orientais, pour lui déplaire, la discussion sur les amies parisiennes de
Mado que j’avais eu l’occasion de croiser à l’époque où je vivais avec
Mah-jong dont la beauté orientale et la gouinerie affichée et provocante
avaient subjugué le microcosme parisien. Mado, heureuse de l’attention que
je lui portais, buvait du petit lait, la Barbie du fiel. Les verres
succédaient aux verres. J’avais sorti mes petits cigares, demandé à la jeune
bécasse de les essayer. Elle toussa, suffoqua, se ridiculisa un peu plus,
devint de plus en plus amère et renfrognée. De la cuisine où j’étais allé
chercher quelques glaçons je perçus des éclats de voix, la petite se
révoltait sans doute. Une claque sonna et quand je revins elle se tenait a
demi renversée dans le fauteuil la tête sous le bras, les fesses relevées
et, la mini jupe ayant glissé, quasi nues n’eut été un mince slip de fausses
dentelles d’une hideuse couleur fuschia. Je ne sais alors ce que me prit, la
volonté sans doute de l’humilier, de me venger d’une vulgarité qui attentait
à mon sens esthétique, a l’harmonie ou à je ne sais quoi, ayant posé le bol
de glaçons, je lui claquais les fesses violemment.
Elle gémit, poussa comme un feulement et, au lieu de se révolter, de se
dresser en protestant, se cacha plus encore au creux de son fauteuil,
arquant un fessier, à vrai dire magnifique, où la marque de mes doigts était
très largement visible.
Interdite, je regardais Mado. Quelque chose brilla dans son regard, sa
respiration brusquement s’était faite plus rapide et sonore. Je claquais une
seconde fois le cul ainsi offert. La petite miaula, frétilla, s’offrant plus
encore, a genoux quasi dans le fauteuil, le cul bien plus haut que la tête.
Il était clair qu’elle aimait cela et en redemandait. J’avais mal à la main.
La petite pute en voulait encore, j’allais lui en donner. Je saisis ses
fesses à pleines mains, enfonçant mes ongles dans la chair molle, les
écartant autant que je pouvais, faisant saillir l’orifice sur lequel je me
plus à cracher. Je montais régulièrement à cheval dans un club voisin et
avais la parfaite panoplie de toute bonne cavalière. Une cravache pendait à
la patère. Pendant que j’allais la chercher. Mado, d’un geste brusque,
déchirait l’horrible petite chose rouge de dentelles dévoilant la plénitude
lunaire d’un cul blanc et strié. Je frappais. Plutôt doucement pour affermir
ma main et maîtriser une chose que je n’avais encore jamais pratiquée. Puis
plus fort. Je n’étais plus moi-même, je respirais avec difficulté, sentais
mon cœur battre à rompre, et du feu dans mon ventre. Mado se collant à moi,
caressa le cul marqué, glissa sa main entre les fesses, et suivant le
sillon, plongea dans la grotte.
-C’est qu’elle est trempée la petite chienne. Touche.
C’était gluant, marécageux, poisseux. J »enfonçais deux doigts huileux dans
sa chatte puis dans un cul qui me reçut facilement, fourreau de muscles
souples bien rôdés qui avaient du déjà connaître, malgré ses vingt
printemps, de nombreuses visites et le barattais violemment non pour son
plaisir mais pour faire mal. Elle pleurait toujours, geignant entre les
larmes et les sanglots des  » non non  » que démentait le flot de miel qui
coulait de sa chatte et la cambrure toujours plus marquée de ses reins.
Mado s’était dépoitraillée, m’offrant le spectacle de ses deux mamelons
d’amour qu’elle mouillait de salive, massait, et dont elle pinçait et tirait
les tétons. Je me liquéfiais. Cette pétasse écrasée dans le fauteuil, le cul
cambré, gémissante, implorante, trempée, coulante comme fontaine, cette
salope au cul dilaté, méritait une correction. Je me sentis méchante et,
pour la première fois, sadique. La cravache s’abattit à nouveau, violente et
je vis sous la peau blanchâtre perler le sang. Elle meugla, Mado la redressa
à demi, la tirant sans ménagement par les cheveux, découvrant un visage
hideux sillonné de rimel et de larmes, boursouflé, et dont le rouge à lèvres
dégoulinant se mêlait de salive et de morve.
– » Alors ma petite pute tu aimes, dis ! Tu aimes qu’on te cravache le cul
hein ? Mais je ne le savais pas moi..tu ne m’avais caché ça, cette
cachotterie mérite bien une punition non ? Hein, qu’en penses tu ?  »
Elle lui tirait par les cheveux la tête en arrière, lui parlant bouche à
bouche, les yeux ardents fixés sur ce visage déformé où se mêlait l’effroi
et le plaisir. A nouveau la cravache cingla les fesses.
– » Tire la langue dit Mado, tire la langue ma petite pute, ma menteuse,
cachottière.  »
Barbara tira la langue.
– » Plus encore, ordonna Mado, plus,.. encore, tire, lèche ma main.  »
Barbara lécha la main.
– » Et mon sein tu ne me lèches pas le sein ? salive, salive bien ..  »
Barbara lécha et saliva.
– » oh mon bébé, comme tu obéis bien, lèche, mouille.  »
Avec force Mado lui tirait les cheveux à plein poing, écrasait son visage
d’un sein à l’autre et de l’autre main, lui remontant le petit pull moulant,
lui dénudait les seins, les malaxant, les pétrissant, les pinçant avec
violence sous les cris de la petite dont le cul maintenant était un champs
de raies noires et rouges.
Je n’en pouvais plus. Je tremblais. Je sentais sur ma cuisse couler le jus
de mon désir. Je n’osais me toucher sachant qu’à la moindre frôlure sur mon
clito dardé, je jouirais en criant. Je jetais la cravache et m’enfuis sans
saluer ni rien dire, au premier étage où je pris une douche froide et ayant
à nouveau revêtu mon peignoir de bain, gagnais ma chambre et m’allongeais
sur mon lit, la gorge serrée, tendue, les pensées, les images se bousculant
dans ma tête. Ce cul strié, ces larmes, ma méchanceté, mon désir de faire
mal, de frapper, d’humilier et ma violence découvertes, nues, Claire dont le
sourire lumineux et les yeux maritimes émergeaient de ce chaos de cris, de
brutalité et de violences si éloignées de moi. Je ne savais plus qui
j’étais, ce que je faisais, ce que je voulais. Je demeurais immobile, une
main refermée sur mon sein, écoutant battre mon cœur.
On frappa à la porte. J’en aurais crié. Cette chambre était aussi refuge,
sanctuaire, peu d’amies y étaient entrées. Furieuse je me levai, ouvris la
porte. Barbara était là, humble et nue, complètement nue, le visage
débarbouillé de ses souillures, les cheveux tirés en arrière.
Elle commença une phrase que je n’entendis pas lui criant seulement un non
retentissant. J’allais refermer violemment la porte quand elle se précipita
se mettant à genoux et enserrant les miens de ses bras, m’obligeant à
reculer jusqu’au fauteuil Voltaire.
– » Donne, donne.. « murmura t-elle .
Déjà elle avait glissé les mains sous mon peignoir et son visage contre mon
ventre. Je sentis sa langue sur ma cuisse, mon pubis. Malgré moi je
m’entrouvris. Sa langue effleura les lèvres de mon sexe. Je frémis, m’ouvris
un peu plus et finalement m’abandonnai, la jambe levée haut, posée sur le
bras du fauteuil contre lequel je m’appuyais. Elle léchait magnifiquement,
je sentais sa langue courir sur mon cul, explorer et enfoncer ma chatte,
effleurer à peine un clitoris dur qu’elle fit bientôt rouler entre ses
lèvres, aspira, téta enfin. La jouissance vint de loin avec une violence qui
durcit mes seins, brûla mes reins et me tordit contre sa bouche. Je
tremblais toute, ne me maintenant qu’a grand peine debout, fauchée. Mais
elle continua ses léchures, je sentais sa langue qui continuait de courir et
de lécher mon cul, de laper et nettoyer ma chatte de son jus et de ses
humeurs avec une ardeur et une application, une ferveur et une gourmandise
qui m’apaisaient et entretenaient la flamme d’un désir renaissant.
– » donne, donne, coule, donne- moi, je veux te boire encore..  »
Je caressais ses cheveux. Je ne lui en voulais plus. J’avais fermé les yeux,
concentrée sur cette petite langue si habile et savante. Je m’abandonnais à
un bonheur venu de loin. Je me réconciliais avec moi-même. Je ne retins que
quelques secondes la pisse qui me brûlait le ventre. Elle poussa un soupir
et ouvrit grand la bouche. Je regardais ce visage adolescent, le petit jet
de pîsse qu’elle recueillait avec ferveur et qui débordait de sa bouche. Je
tombais à genoux, contre elle, de fatigue, d’émotions et je lui pris les
lèvres en un baiser de paix.
Puis je l’attirais sur le lit. Je savais que Mado, des habillée, lui avait
ordonné de lui lécher sa chatte poilue aux lèvres flasques que je n’aimais
guère et qu’elle n’avait pas daigné soulager l’enfant de son trop de
plaisirs et de peines. Je la fis s’accroupir sur ma bouche, l’enculant de
deux doigts. Elle colla toute sa chatte trempée à ma bouche, couina,
frétilla, se frotta contra mes lèvres et ma langue dardée et laissa couler
tout son jus en criant.

Elle partit tout de suite me disant qu’elle voulait être ma chose, mon amie,
ma chienne, tout à moi, me suppliant de l’appeler, de ne pas la laisser
tomber, de ne pas l’oublier. Elle avait des larmes dans les yeux.
J’entendis peu après la voiture de Mado démarrer et se perdre. Je sombrais
aussitôt dans un sommeil sans rêve.

Le lendemain je me forçais longtemps à ne pas penser aux  » choses  » de la
veille. Sur mon bureau m’attendait l’enveloppe que Claire m’avait remise.
Des photos de Mah-jong. Je mis longtemps à l’ouvrir.
C’étaient des photos en noir et blanc, grand format. Mon amour était nue.
Plus que nue. Sur la première photo elle suçait son pouce. Sur les suivantes
elle n’était pas seule. Une blonde aux gros seins lui prenait la bouche, la
pénétrait d’un doigt, suçait sa chatte, la remplissait d’un gode. Accroupie,
sa chatte pénétrée, elle suçait à son tour le cul de sa blonde partenaire
debout et habillée de bas blancs. Accroupie sur le visage de la blonde elle
fumait une cigarette regardant, comme sur la dernière photo où elle était
attachée, ligotée, et pénétrée d’ un gode, l’objectif, la photographe
metteuse en scène, moi. Elle me regardait.

Je sentis les larmes me monter aux yeux. Non parce qu’elle m’était infidèle
comme il est dit dans les romans d’amour mais parce que ces photos nous
eussions pu les faire ensemble. Parce que c’était le message qu’elle
m’envoyait. Et que ce message m ‘était douloureux .Il disait que ce que nous
avions connu, ce qui avait été notre découverte et notre intimité n’étaient
rien d’autre que des actes sexuels somme toute banal. Elle banalisait notre
amour, faisait de nos folies, de notre amour, un épisode, reproductible
ailleurs, de ce que je croyais encore unique et particulier. Lécher, sucer,
se montrer, s’exhiber,
se donner, s’offrir, s’habiller de soie, de vinyl, de guêtre, appartenaient
à un vocabulaire. Rien d’autre qu’un vocabulaire. Comme le verbe aimer.
Dans ma détresse me revint l’image de Barbara. De cette gamine que j’avais
battue, cravachée, humiliée et avec qui j’avais, aussi, conjuguer les mêmes
verbes. J’eus soudain envie d ‘elle, envie de son cul strié, de ses reins
cambrés, de ses cris, de ses larmes de son abandon et de ses mots d’amour.
Elle avait laissé son numéro de téléphone. J’hésitais longtemps. Je me
sentais vulnérable et ridicule.
La sonnerie retentit longtemps et j’allais raccrocher, déçue et soulagée
quand elle répondit. Je lui dis un seul mot.
– » Viens  »
Elle bredouilla vaguement un oui ponctué de réticences que je n’écoutai pas
lui répétant un  » viens  » comminatoire. Je raccrochais.
Elle vint en taxi. Je la regardai monter les marches, les cheveux libres et
raides, sans autre maquillage qu’un rimmel discret, vêtue d’une robe grise
en jersey demi longue, boutonnée sur le devant, que l’on devinait sous un
manteau d’automne entrouvert. Je lui ouvris la porte sans sourire, elle
entra. Je lui indiquais le fauteuil dans lequel, la vieille, elle avait été
corrigée si brutalement, la débarrassant de son pardessus. Elle avait mis
des bas. J’avais préparé un daïkiri que nous bûmes en silence. Je la
dévorais des yeux. Je la sentais gênée, maladroite, timide et cela me
plaisait. Elle me lançait des regards amoureux, apeurés et soumis. Je fixais
ses genoux qu’elle finit par ouvrir, ses cuisses qu’elle écarta, relevant
les pans de sa robe, me révélant entre la soie noire des bas un sexe lisse
et pubère que rien ne dissimulait.
Je lui souris enfin, son visage s’épanouit, ses lèvres s’entrouvrirent sur
un soupir d’aise.
– » branle-toi  »
Ses yeux se fermèrent. Sa respiration sifflait entre ses dents menues. Un
doigt ouvrit les lèvres, deux doigts les écartèrent et se mirent à tourner.
D’un bout de langue elle se mouillait les lèvres. Son ventre se souleva.
Glissant son autre main sous sa cuisse elle se mouilla le doigt a la grotte
trempée et s’encula. Je m’approchais, émue, troublée, m’agenouillai à son
coté, passant un bras derrière sa tête pour l’attirer vers moi alors que mes
doigts se joignaient aux siens.
-Embrasse-moi, lèche mes lèvres comme tu as léché ma chatte hier soir  »
Je fermais les yeux à mon tour et sentis sa langue sur mes lèvres décloses,
mes dents. Nos langues se mêlèrent. Elle embrassait bien la petite pute, sa
langue était tantôt agile tantôt abandonnée, pointue ou large. Je lui
donnais ma salive. Elle grogna de plaisir murmura comme en extase un  »
chérie  » plaintif et téta de plus belle. Nos doigts se liaient, se
frôlaient, conjuguaient sur sa chatte poisseuse un tourbillon océan.
Ses yeux ouverts disaient son plaisir et son obéissance, sa jouissance
prochaine. Je sentis sa chatte se contracter, se fermer sur mes doigts
branleurs, se relâcher et se fermer encore. Je m’enivrais de sa mouillure,
de son huile grasse, de son jus épais et tiède, l’agaçant de mes doigts à
l’orée de la grotte, la branlant doucement, puis plus vite puis doucement
encore, la maintenant toujours pressée contre moi contre mes lèvres, contre
mes mots qui bégayaient tant mon désir que mon ivresse que le besoin que
j’avais d’elle
Je sentais une longue tendresse se mêler de soifs plus impérieuses. Je
regardais, émue jusqu’au ventre, ce visage pas tout à fait encore sorti de
l’adolescence, cette bouche cette langue si savantes, ce nez droit, élégant,
ses dents si menues et me saoulais par dessus tout de son abandon, de sa
soumission a la fois perverse et sentimentale, et moi qui avait tant voulu
l’humilier et lui faire mal, désirais maintenant la réconforter, la
protéger, la faire jouir et crier d’un bonheur nouveau qui ne devait à son
cul qu’une partie de son pigment et de son charme.
– » branle-toi ma chérie branle-toi encore, va, jouis, donne -moi ta
jouissance, ton plaisir, donne  »
En confiance, libérée, elle se mit à gémir et danser, soulevant le ventre,
sur mes doigts. Elle dégrafa le haut de sa robe délivrant ses seins nus et
pleins aux tétons du plus beau nacarat.
-Regarde-moi, aime-moi tu veux, marque moi comme tu m’as marqué hier…je
vais…  »
Elle s’enroula dans un tourbillon, un cyclone d’amour, s’empalant sur mes
doigts raidis, en criant.
Je lui lissais les cheveux, la traitant de pute et de salope, d’une voix
douce et complice, recevant son orgasme comme un cadeau.

C’est ainsi que je fis le deuil de mon amour pour Mah-jong.
Claire, quelques jours plus tard me téléphona. J’étais mûre pour la recevoir
et l’aimer, conjuguer avec elle tous les verbes de l’amour, prête pour la
partager.
Je ne revis jamais Mado et je m’en félicite. Barbara vit et grandit et mûrit
entre Claire et moi, au gré de nos voyages. La petite bécasse aux cheveux
brushingés façon star de pacotille est devenu une jolie fille décidée, au
verbe doux, aux gestes autoritaires, qui parfois se mettant nue demande que
je lui mette le collier de mon chien, que je la cravache jusqu’au sang et la
mouille de ma pisse tant elle a besoin de sentir avec mes coups que je
n’aime la soumettre et la battre que pour mieux et l’aimer et m’aimer.

Clairane- Tout droit réservé.
Clairane44@hotmail.com
Post Scriptum :
Nous sommes devenues, Claire et moi, amie-amante. Elle est souvent revenue
partager avec moi les charmes de la campagne, la beauté la jeunesse, la
soumission de Barbara, et souvent elle m’a laissé des images de Mah-jong..
Que je livre aujourd’hui. Comme travail de deuil. Comme preuve d’amour.

Première publication sur Vassilia, le 11/11/2001

Ce texte a obtenu le 2ème prix Vassilia du « meilleur récit publié sur notre
site en 2001

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2 réponses à Une fin d’après-midi par Clairane

  1. Renata dit :

    Joli texte

  2. Simona dit :

    Du bon lesbos,fort bien écrit et provoquant une excitation de bon aloi

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