Un esclave pour deux… (3e partie) par Stuart

Un esclave pour deux… (3e partie)
par Stuart

Durant l’après-midi, je ne pus me concentrer sur aucune tâche. Pas moyen de lire ou de travailler sur mon ordinateur. Sans cesse, je me remémorais les événements intenses que j’avais vécus depuis la veille au soir au cours desquels j’avais été le jouet de mon épouse et de son  » invitée « . C’était incroyable ! Ainsi ma femme m’avait offert à une inconnue dans une séance de domination torride et je m’étais livré corps et âme à ce jeu en en ayant ressenti un plaisir incommensurable. Chaque évocation faisait naître des ondes de plaisir qui me traversaient tout le corps. Confortablement assis dans mon fauteuil, je me repassais le film de notre vie et me sentais terriblement heureux de toute la complicité qui nous lie et qui nous permet de vivre ce genre d’expérience en toute sérénité. Il faut dire que nos jeux sexuels ont, au fil des ans, évolués au point d’explorer des horizons que jamais nous n’aurions imaginés au début de notre vie de couple, il y a 19 ans.

Notre réputation étant à préserver, tant pour notre vie professionnelle qu’à l’égard de notre famille, nous avons trouvé notre bonheur à travers des jeux de domination et de soumission qui, de très soft au départ, sont devenus plus  » poussés  » sans toutefois aller au-delà de limites éthiques et personnelles que nous nous sommes mutuellement fixées. Certes, cela fait aujourd’hui quelques années que près d’une fois par mois, nous organisons une séance au cours de laquelle l’un de nous se prête entièrement aux désirs de l’autre, notre domicile étant le plus souvent le théâtre de nos ébats sans que, jusqu’à ce jour, une tierce personne, encore moins une inconnue, ne se mêle aussi directement à ces jeux. Les seules personnes qui de près ou de loin intervenaient dans nos  » défis  » y étaient mêlées à leur insu et à quelques rares exceptions, il avait toujours été question de personnes qui nous étaient totalement étrangères rencontrées au détour d’une sortie ou sur un lieu de vacances. Cependant, ces derniers mois, l’un comme l’autre, nous restions parfois sur notre faim et nos  » séances  » prenaient un goût de  » déjà vécu « … Qu’inventer pour nous surprendre encore? Notre imagination, pourtant fertile, commençait à s’émousser. Nous l’avions ressenti autant l’un que l’autre et nous nous étions confiés nos envies ou fantasmes.

En les partageant, cela avait nourri quelques nouveaux projets dans nos esprits et relancé le désir des séances à venir… L’autre allait préparer quelque chose…

Je dois dire que j’étais  » bluffé  » ! Cette fois, elle avait fait fort. Très fort !!! Et ce n’était pas fini, je le sentais…

Ce matin, quand je l’avais interrogée sur l’absence de Kate, elle me l’avait laissé sous-entendre et l’excitation qui sourdait en moi m’électrisait les sens. Je sursautais au moindre bruit, je tendais l’oreille quand elle téléphonait afin d’essayer d’identifier son correspondant. Je me sentais nerveux mais j’essayais de ne pas trop le laisser transparaître.

Soudain, mon portable me tira de ma rêverie en émettant le signal caractéristique aux texto. Mon épouse m’apporta l’appareil et s’assit face à moi dans le canapé. Le message n’était pas référencé dans mon répertoire. Qui cela pouvait être ? Il était bref et énigmatique :

 » 18h00, B&B de Toulouse, chambre 57, code 06753. Pas de bagages. KATE ».

Je connaissais cette chaîne hôtelière. Pas le grand luxe, certes, mais des atouts évidents dans ce genre de situation : toujours à proximité d’une autoroute, un parking et des chambres accessibles de l’extérieur, sans passage obligé par la réception : entrées et sorties en toute discrétion.

En face, mon épouse n’avait pas bougé et me scrutait du regard. Que faire ? Ne rien lui dire ? Ignorer le message ? Ou …

J’étais bien trop excité que pour passer à côté de quelque chose et lui dit :

– C’est Kate …
– Ah ? me dit-elle. Et alors… ?
– Tu savais qu’elle allait me contacter ? Je me demandais jusqu’où elle était maîtresse de la situation.
– Oui répondit-elle. Immédiatement, elle enchaîna : Vas-y, sois à l’heure. Je suis certaine que tu ne le regretteras pas. Je te laisse te préparer, tu as le temps.

Elle se leva et partit.

Alors là, j’étais  » scié  » ! Qu’avait-elle bien pu manigancer ? Que voulait-elle dire par  » te préparer  » ?

Il était 15 heures et j’en avais au moins pour une heure de route. Cela me laissait près de deux heures pour  » me préparer « .

Ne me sentant pas capable de tremper dans un bain et de m’y détendre, J’optai pour une douche tonifiante. J’y restai cependant près d’une demi-heure alternant température et force du jet, insistant longuement sur la nuque et les épaules. L’euphorie me gagnait, je me sentais  » pousser des ailes  » sans pour autant avoir usé de cette boisson énergisante dont je n’avais nullement besoin. Je me rasai avec grand soin, inspectant mon visage sur toutes ses coutures. Pas de poils disgracieux, pas de mèches rebelles. Mais à quoi étais-je en train de me préparer avec autant de soin ? Dans le dressing, devant mes vêtements, je restai dubitatif. Que mettre ? Sport et décontracté ou plus strict ? J’eus une partie de la réponse quand mon épouse pointa le bout de son nez et me dit :

– Porte ce que tu veux, cela n’a pas la moindre importance. A nouveau, elle disparut sans en dire plus.

J’optai alors pour un jean et une chemise dont je retroussai les manches et mis mes Sebago. Je mis un pull sur les épaules. Pourquoi m’avait-elle dit que ma tenue était sans importance ? Je repassai par la salle de bain où je ne résistai pas à une bonne dose d’eau de toilette.

En sortant, elle était là et vint m’embrasser passionnément. Je lui rendis son baiser.

– Ce que tu sens bon, me dit-elle. C’est pour Kate que tu t’es préparé ainsi ?

Là, j’étais sans voix. Etait-elle jalouse ? Voulait-elle m’amener à me culpabiliser ? Je ne répondis pas et me dirigeai vers le garage d’un pas que je voulus assuré. Elle avait déjà sorti la voiture et le moteur ronronnait. A l’intérieur, la clim avait rendu l’habitacle agréable. Elle avait mis le Cd best off du groupe Dire Strait’s. Cette attention me rassura sur ses intentions : elle voulait que je me sente bien et que je ne culpabilise pas. Au moment de partir, elle s’approcha. Je baissai la vitre, elle me fit un petit baiser et me dit : – Bye-bye, mon chéri, à bientôt. Roule prudemment.

Alors que je roulais sur l’autoroute, des pensées très diverses se mirent à se bousculer et je m’arrêtai sur un parking, prêt à faire demi tour. Vers quoi roulais-je ? Qui allais-je retrouver dans cet hôtel ? Etait-ce un test pour voir jusqu’où j’irais ? Finalement, ce furent ses dernières paroles et, je l’avoue, la perspective de revoir Kate qui me persuadèrent de poursuivre ma route.

Je trouvai l’hôtel sans aucune difficulté. Il était 17:55 et je choisis d’attendre quelques minutes afin d’être ponctuel au rendez-vous. La chambre était au deuxième étage. On y accédait par un escalier extérieur. Une fois devant la porte, mon cœur se mit à cogner à toute allure. Qui se trouvait derrière ? M’avait-on vu arriver ?

Je composai le code et entrai. Hormis les deux liseuses du lit qui étaient allumées, rien ne trahissait une présence. Personne n’occupait la chambre et aucun bagage ne s’y trouvait. C’était une chambre familiale composée d’une mezzanine et d’une salle de bain. Quatre personnes pouvaient y loger. Ce n’est qu’après quelques minutes que je la vis, posée sur la tablette du miroir de la salle de bain : une enveloppe rouge semblable à celles que mon épouse me laisse chaque mois… Je m’empressai de la décacheter.

Marc, mon amour,

Si tu lis cette lettre en ce moment, c’est que tu me fais confiance mais aussi que tu as, comme moi, soif d’aventure…

Quand j’ai  » rencontré  » Kate sur le Net, je l’ai tout de suite trouvée très excitante et j’ai décidé de mettre notre week-end entre ses mains. J’ai entière confiance en elle. Elle connaît nos goûts, nos limites et nos fantasmes et je crois qu’avec elle, nous pourrons explorer des chemins particulièrement exaltants. Dans quelques heures, tu seras devenue  » Marion  » et nous devrions nous retrouver. Où ? Je t’avoue que je n’en sais trop rien. Ce week-end, qui a merveilleusement commencé, est aussi pour moi une grande première et Kate a tenu à ce qu’il nous réserve des surprises pour chacun de nous deux. Je te rappelle que nous pouvons rompre à tout moment et rentrer chez nous.

Je t’aime.

 » Dans quelques heures, tu seras devenue Marion. » Ces mots résonnaient à mes oreilles. Que voulait-elle dire ? Qu’attendait-elle de moi ? C’est vrai que lors de certains de nos jeux, j’étais très excité quand elle me faisait porter des sous-vêtements féminins et qu’elle me traitait de salope. C’est vrai que lors de nos dernières confidences, je lui avais confessé l’idée d’être  » femme  » ou traité comme tel. Cette idée avait-elle fait son chemin ? En avait-elle fait part à Kate ?

A 18h15, on frappa à la porte. Quelques coups décidés. Je me raidis, tous les sens en éveil. On frappa à nouveau et je me levai pour aller ouvrir. Devant moi se tenait une jeune femme que je ne connaissais pas. Elle portait une mallette à la main et une valise trolley trônait à ses côtés. Je crus que c’était une erreur et ne dis mot, espérant qu’elle allait s’excuser et s’en aller. Elle me dit : Vous êtes « Marion  » ? Je compris immédiatement qu’il n’y avait pas erreur et bredouillai un  » oui  » peu convaincant. Sans mots dire, elle entra.

– C’est Kate qui m’envoie. Je suis esthéticienne et J’ai deux heures pour que vous deveniez Marion. C’est l’unique objet de ma visite.

Sur ce, elle retira sa veste et endossa un tablier blanc semblable à ceux du corps médical.

– On ne va pas commencer par le plus agréable, me dit-elle. Je dois vous administrer un lavement.

Le sérieux avec lequel elle me dit cela me rassura. Et je lui répondis avec une pointe d’ironie que je me rendais sans résistance et que j’étais à sa merci.

Elle me donna un tube sur lequel elle venait de fixer une canule et m’indiqua les toilettes.

– Injectez-vous l’entièreté et ne trichez pas, je ne veux pas avoir d’ennuis. Laissez agir dix minutes et revenez quand vous aurez fini. Prenez votre temps, je prépare tout ce dont nous aurons besoin. Ah oui, ajouta-t-elle au moment où je fermais la porte de la salle de bain, revenez à poil, vous n’aurez plus besoin de ces vêtements-là.

Je m’enfermai donc et entrepris de me déshabiller puis m’injectai le contenu du tube de laxatif. Les dix minutes qui suivirent me semblèrent une éternité. Mon ventre se mit à gargouiller, j’avais l’impression qu’il gonflait et se tendait. J’observais sans cesse ma montre espérant que les minutes s’égrèneraient plus rapidement. Une voix derrière la porte me rappela de bien attendre le temps nécessaire pour que le produit agisse. Dans un effort pour paraître naturel, je répondis que tout allait bien. Une fois les dix minutes passées, je me ruai sur la cuvette et me laissai aller. Je dus faire fi de ma fierté car je ne pouvais faire autrement que de produire des sons explicites quant à la nature de ce que je faisais. Alors que je pensais que c’en était terminé, les  » envies  » reprenaient de plus belle et le  » manège  » recommençait. Cela dura une bonne demi-heure au cours de laquelle mes inhibitions s’envolèrent. Je me surpris, au moment de sortir de la salle de bain de ne pas être intimidé par ma nudité.

Elle me toisa de la tête au pieds et dit :  » Je pense qu’on va pouvoir faire du bon boulot. Pas trop de poils, un ventre plat et un beau petit cul. Allez Marion, au travail.

Elle réussit à me faire sourire et me mit en confiance. Manifestement, elle ne me jugeait pas. Elle faisait son boulot, c’est tout. Si elle y prenait un plaisir pervers, elle cachait bien son jeu car rien n’en transparaissait et pour moi, c’était mieux comme cela.

Elle commença par me raser tout le corps. Quand je dis tout, c’est tout. Aucune zone ne fut épargnée. Cela prit un temps fou. Elle laissa le sexe pour le dessert et je ne pus à ce moment réprimer une réaction bien naturelle lorsqu’on vous tripote. Devant mon sexe dressé, elle me dit de prendre patience encore quelques instants.

Que voulait-elle dire ?

Quand elle eut fini, elle me tendit un petit pot et me dit d’aller me  » soulager  » aux toilettes.

– Est-ce vraiment indispensable ? lui demandai-je.

-Je dois remettre les pots avec vos vêtements.

Je me risquai à lui dire :  » Venez au moins m’aider ?  »

Mais très sérieusement, elle me répondit que je n’avais pas besoin d’elle pour cela.

Je me rendis donc dans la salle de bain où, par défi, je ne fermai pas la porte et entrepris de me masturber en lui faisant face les fesses appuyées au lavabo et en la regardant droit dans les yeux. Stoïque, elle ne broncha pas et, contrairement à toute attente me regardait faire avec attention. Finalement, sentant le plaisir me gagner, je fermai les yeux pour terminer ma tâche. En lui remettant le pot, elle me dit : Pas mal, belle quantité ! Il y en a encore en réserve ?

– Venez vous allonger.

Elle m’enduisit le corps et me massa avec un lait aux vertus multiples : apaisant, hydratant, … Ma peau s’assouplissait, prenait une texture lisse et satinée. Je me détendais. La suite de son travail m’édifia, elle me fit asseoir devant le miroir et revint avec des prothèses mammaires d’un réalisme incroyable. La forme, le galbe, le grain de peau, la pigmentation, les aréoles, les mamelons, … Ils étaient aussi vrais que des vrais !

– Vous en avez de la chance, on vous gâte, c’est ce qu’on fait de mieux. Elles viennent tout droit des States. Ces petits bijoux coûtent une fortune. Il faut avoir le nez dessus pour ne pas les confondre. C’est du 95B. Ni trop gros, ni trop petit. Juste ce qu’il faut, Marion…

Elle me fixa les deux seins à l’aide d’une colle dermatologique et les ajusta soigneusement.

– N’ayez crainte, me dit-elle, ils tiendront parfaitement. Vous pouvez même danser et sauter. Ils ne bougeront pas. Ne prenez cependant pas de bain chaud. C’est de cette façon que vous devrez les enlever. Ils sont hypoalergéniques, ils sont  » respirants  » et absorbent la transpiration Vous pouvez les garder jusqu’à deux jours.

J’étais ébahi, je ne pouvais détacher mon regard de ma poitrine. J’avais des seins !

– Et maintenant la coiffure!

Elle me fit essayer diverses perruques jusqu’à ce que, de commun accord, nous fixions notre choix sur un postiche châtain classique, sobre et chic à la fois. Il s’agissait d’une coupe au carré à frange droite aux mèches pointant vers l’avant.

Il ne restait plus que le maquillage. Là encore, c’est en véritable magicienne qu’elle officia. Un fond de teint, un coup de blush, un trait de khôl, une touche de mascara et un rouge à lèvres gloss réussirent à gommer toute trace de masculinité. Je me métamorphosais.

S’ensuivit la manucure. Mes ongles courts ne pouvaient valablement donner le change. Elle sortit de sa  » boîte à malice  » plusieurs panoplies avant d’en sélectionner une qui conviendrait. Ils n’étaient pas trop longs et avaient une belle forme. Une fois collés et nacrés d’un rose discret, mes mains avaient pris une toute autre allure.

Elle me fit me lever, évoluer dans la pièce et tourner sur moi-même. Seul mon sexe ne laissait aucun doute sur ma personne.

En le fixant, elle me dit :

– Il va falloir le couper. Ce ne sera pas trop douloureux…

Devant mon air horrifié, elle éclata de rire en plongeant la main une fois encore dans son sac. Elle en sortit plusieurs cockrings et fixa son choix sur un modèle noir adapté à ma morphologie.

La frayeur passée, j’avais repris des couleurs et m’avançai auprès d’elle quand elle me le demanda.

Elle entreprit la fixation de l’engin mais très vite mon sexe gonfla sous ses manipulations et elle ne pu fixer l’engin.

– Vous allez vraiment m’obliger à la couper ? En prononçant ces paroles, elle sortit un nouveau petit pot de son sac. Le message était clair. Alors que je me dirigeais vers la salle de bain, elle me rappela et me dit :

– Tu as été bien sage, Marion… ça vaut bien une petite gâterie !

Je compris immédiatement et m’approchai à nouveau d’elle. Elle prit mon sexe en bouche et me gratifia d’une superbe fellation non sans récolter mon nectar au moment où j’explosai.

Elle pu ainsi me fixer le cockring qui enfermait sexe et testicules rendant impossible toute érection. Le tout fut ramené en arrière maintenu par une chaînette très discrète me passant entre les fesses et reliée à une autre, beaucoup plus décorative qui me ceignait la taille.

Elle sortit ensuite un flacon de parfum. Je pus y découvrir un grand nom : Coco. J’eus droit à une bonne dose qui emplit la pièce d’une fragrance envoûtante. Même mon entrejambe ne fut pas oublié.

Il ne restait plus qu’à m’habiller. Il était 20h55. Elle me pressa me disant que nous n’étions pas en avance…

De sa valise trolley, elle sortit encore une fois de véritables merveilles. Elle me fit passer une culotte de vinyle noir qui me moula. En l’enfilant, je constatai qu’elle était zippée à l’entrejambe, mais uniquement vers l’arrière…

Elle me tendit ensuite une guêpière en guipure noire rehaussée de broderies de soie. Elle me la lassa fermement une fois en place.

Ma poitrine pigeonnait superbement dans ce vêtement de luxe.

J’enfilai ensuite une paire de bas que je fixai aux jarretelles de la guêpière.

Vinrent ensuite les escarpins. Noirs eux aussi, ils n’étaient heureusement pas trop hauts et mes petits quarante-deux s’y glissèrent sans trop de difficulté.

Durant quelques minutes, elle me fit évoluer dans la pièce pour contempler son travail. Peu assuré au début, je me pris au jeu et la récompensai de son merveilleux travail en marchant avec aisance allant même jusqu’à me déhancher lascivement. La métamorphose était totalement réussie. Un merveilleux bien-être s’empara de moi.

Elle sortit ensuite une robe de soie sauvage noire longuement fendue à l’arrière. Décolleté profond, manches de tulle vaporeux resserrées aux poignets, petits boutons nacrés, cette petite merveille me conférait l’allure d’une bourgeoise de haut niveau.

– Et maintenant, le final. Elle sortit une boîte de velours grenat et l’ouvrit. Elle contenait une parure qui scintillait de mille feux. Collier, bracelet et boucles d’oreilles.

– Marion, vous avez été parfaitement docile durant tout ce temps. Je pense que je peux vous les mettre en toute confiance. Croyez-moi, ce n’est pas du toc et j’engage ma réputation en vous les donnant. On m’a demandé de vous préciser qu’il ne s’agissait nullement d’un cadeau.

Je n’en croyais pas mes yeux et ma tête se mit à tourner.

Durant les trois heures que durèrent ces préparatifs, je m’étais totalement déconnecté de la réalité mais maintenant que c’en était terminé et que l’esthéticienne donnait la dernière touche à son travail et rangeait son matériel, j’eus un léger malaise en me demandant dans quelle histoire je m’étais fourré. La tournure des événements commençait à me dépasser. Le luxe des accessoires ne me disait rien qui vaille. La fermeture des clips des boucles d’oreilles me sortit de ma torpeur. Elle me tendit une enveloppe cachetée avant de se diriger vers la sortie. Au moment de quitter, elle me dit :

– Bonne soirée, Marion… Hésitante, elle ajouta :

– Kate est une femme exceptionnelle, vous avez de la chance de la connaître. Mais ne la décevez pas car elle peut devenir diabolique. Salut et bonne chance. Vous êtes superbe !

Et elle referma la porte me laissant plus pensif que jamais.

L’enveloppe que je tenais en main me permit de revenir sur terre. Je l’ouvris et la lus. Cette fois, elle était de la main de Kate.

Marion,
Je suis sûre que vous devez être magnifique. La personne à qui je vous ai confiée fait toujours du merveilleux travail…
Vous voilà presque prête à entrer dans le monde et à retrouver votre bien-aimée…
Avant cela, vous allez nous prouver votre bonne volonté…
Prenez votre voiture, empruntez l’autoroute en direction de Carcassonne et sortez à la première aire de repos après le péage. Garez-vous au début du parking poids lourds.
Soyez gentille, vous ne le regretterez pas…
A bientôt.
Kate

Le mystère s’épaississait et une folle excitation s’empara de moi. Tout était prémédité ! A nouveau, j’étais un jouet, manipulé par deux femmes. L’une, que je connaissais depuis vingt ans et qui me surprenait comme jamais et l’autre, énigmatique, intrigante mais ô combien envoûtante. Je décidai de me plier aux consignes de la lettre et voulus m’apprêter à partir. Un moment de panique me glaça le sang. Plus le moindre vêtement masculin nulle part. L’esthéticienne les avait emportés. Cependant, une pochette de strass était suspendue à la poignée de porte et se balançait au bout de sa chaînette dorée. Le contenu de mon portefeuille y avait été soigneusement rangé ainsi que quelques accessoires de maquillage et une paire de bas de rechange.

Dehors, il faisait presque nuit et je me risquai à sortir pour me rendre, d’un pas décidé vers ma voiture. Je dus néanmoins ralentir l’allure, absolument pas habitué aux chaussures que je portais et à l’étroitesse de la robe qui, malgré la fente à l’arrière, m’obligeait à faire de petits pas.

Dans l’escalier, je croisai un homme qui, s’arrêta afin de me laisser passer et me souhaita le bonsoir. Je n’osais le regarder en face mais le sourire qu’il me fit en dit long sur l’apparence que je devais avoir. En descendant, j’eus l’impression que son regard ne me quittait pas et en eus confirmation lorsque, une fois sur le parking, je le vis qui m’observait du haut du premier étage. C’était la première fois qu’un homme, pas mal de surcroît, me détaillait ainsi. Cela ne fit qu’accroître la tension qui m’envahissait.

Elle retomba quelque peu durant les vingt kilomètres que je parcourus avant d’atteindre l’aire de repos qui m’avait été indiquée où, comme convenu, je me garai sur le premier emplacement libre entre deux mastodontes qui me donnèrent l’impression d’être prisonnier. Une certaine appréhension m’envahit au point que j’actionnai la condamnation des portières.

Je me mis alors à attendre. La tension grandissait à mesure que les minutes s’égrainaient.

Soudain, ce fut le cauchemar. On frappa violemment à la vitre. Je n’osais faire le moindre geste. Dehors, un camionneur m’invectivait :

– Eh, la morue, qu’est-ce que tu viens foutre ici avec ta caisse ? T’as pas vu que tu fais pas le poids ? A moins que tu cherches autre chose, hein ? C’est ça, j’ai compris, t’es venue pour te faire sauter, hein ?

Les coups sur mon pare-brise redoublèrent d’intensité si bien que je me risquai à baisser la vitre de quelques centimètres seulement.

Quand il me vit, il se calma quelque peu pour me détailler d’un air admiratif.

– Dis donc, visez ça ! C’est qu’elle est belle la bourge. Tu dois avoir un cul qui te chatouille méchamment pour t’être aventurée dans un endroit pareil. Allez, ouvre, tu ne le regrettera pas, fois de Marcel. Tu te souviendras encore longtemps de moi.

Alors qu’il tentait d’introduire la main pour ouvrir ma portière, un individu portant une livrée s’approcha et lui dit posément :

– Laissez Madame tranquille, c’est nous qu’elle attendait. Nous avons malheureusement eu un peu de retard.

Le camionneur n’eut pas l’air de l’entendre de la sorte et lui répondit :

– J’étais là le premier mon gars. Fiche le camp d’ici.

L’homme à la casquette sortit son portefeuille et lui remit un billet de cent euros en ajoutant :

– Pour ce prix-là, mon gars, je pense que tu pourras t’en payer une bonne qui ne rechignera pas à la tâche. Mais ce soir, Madame est attendue, alors, laisse-nous.

Voyant qu’il hésitait, l’homme lui remit un second billet et ajouta d’un ton sans appel :

– Si avec ça, tu hésites encore, crois-moi, tu n’es pas prêt de reconduire ton bahut avant quelques semaines. Il avait dit cela en entrouvrant sa veste dans laquelle je vis luire un objet métallique que je ne pus identifier.

Le camionneur changea de couleur, se tut, pris les billets et disparu dans la nuit.

L’homme en noir me dit alors en ajustant sa casquette sur la tête:

– Sortez, je vous prie et suivez-moi.

Quand je sortis de voiture, je remarquai qu’un gros véhicule noir stationnait tous feux éteints. C’était une Renault Espace long châssis.

Trop impressionné par ce que je venais de vivre, je ne l’avais pas vue arriver. Ses occupants avaient-il assisté à toute la scène ? Je n’allais pas tarder à le savoir.

Il me conduisit sur le flanc gauche du véhicule et ouvrit une portière en m’invitant à monter. J’aperçus Kate, assise sur le siège de droite. Une fois installé, la porte se referma et le chauffeur reprit sa place derrière son volant. A l’avant, un homme aux lunettes épaisses fumait le cigare et prit la parole sans pour autant se tourner vers moi.

– Vous l’avez échappé belle, Marion. Si nous n’étions pas arrivés, ce cochon vous aurait violée. Et à cette heure-ci, entre ces deux camions, je doute que vous vous en soyez sortie sans mal. Enfin, n’y pensons plus, vous êtes arrivée. La soirée va pouvoir commencer.

Je ne savais pas quoi dire. Il m’avait appelé Marion et s’était exprimé comme si j’étais une femme. La présence de Kate ne permettait pas de doute, il devait savoir. Mais je n’en étais pas certain. Je choisis de ne rien dire.

Kate prit la parole :

– Monsieur est un grand ami et fait parfois appel à moi afin que j’égaye certaines de ses soirées. Elle avait insisté sur le mot  » certaines « . Elle continua :

– Ce soir, je veux que tu sois aussi docile qu’hier et la nuit passée. Ne me fais pas honte, Marion. Je sais de quoi tu es capable. Certes, Monsieur est exigeant. Mais je suis sûre que le plaisir sera partagé. Ne dis rien, ne parle pas, obéis. C’est tout ! C’est d’ailleurs ce que tu aimes, n’est-ce pas ?

Elle avait prononcé sa dernière phrase avec une fermeté extrême qui ne laissait aucun doute sur ses intentions.

Sans me laisser le temps de réfléchir, l’homme reprit la parole.

– Je pense, ma chère Marion, qu’avant de reprendre la route, vous devriez remercier Edouard qui vous a tirée d’un aussi mauvais pas.

Sur le moment, je ne compris pas. On venait de m’intimer l’ordre de ne rien dire et aussitôt après, on me demandait de formuler des remerciements au chauffeur.

Quand il fit pivoter son siège et me fit face, je compris instantanément quelle devrait être la nature des remerciements. J’en eus confirmation quand Kate me dit :

– Suce-le, ainsi au moins, tu ne diras rien.

Le chauffeur déboucla sa ceinture, ouvrit son pantalon, l’abaissa et se vautra quelque peu sur son siège en écartant les cuisses. Il portait un caleçon américain cachant son sexe.

Devant mon hésitation, l’homme au cigare me dit :

– L’idée de sortir de cette voiture maintenant et de croiser Marcel ne vous effraie pas ? Allons, dépêchez-vous, vous verrez, quand vous y aurez goûté, vous ne pourrez plus vous en passer.

Ainsi donc le camionneur était de mèche et à leur solde. C’était un coup monté.

Kate me tira de ma réflexion :

– Suce-le maintenant.

Je m’agenouillai face à Edouard qui avait fermé les yeux et se tenait parfaitement immobile attendant que je lui prodigue la  » petite gâterie  » que son patron lui offrait par mon intermédiaire. Je déboutonnai les deux minuscules boutons de la braguette de son caleçon et y plongeai précautionneusement une main à la recherche du sexe qui y sommeillait. J’y trouvai une verge flasque qui ne manqua pas de prendre une certaine consistance au premier contact. Je m’aventurai vers les bourses que je pris dans ma paume et que je serrai quelque peu. L’effet fut immédiat : accompagné d’un grognement de satisfaction, la bite prit immédiatement de l’ampleur et se redressa. Toutes mes sensations étaient tactiles. Pour moi, c’était une véritable découverte. C’était la première fois que je caressais le sexe d’un homme. Dans mes fantasmes, j’en avais déjà rêvé sans jamais penser que la fiction deviendrait réalité.

Une voix sèche me rappela à l’ordre, c’était Kate qui s’impatientait.

– Eh bien, qu’attends-tu pour la sortir ? Tu as peur qu’elle te morde ?

Son ton était à la limite du mépris. Il se voulait volontairement humiliant. Je sortis donc la queue d’Edouard et, à deux mains cette fois, m’en occupai.

Je me mis à pétrir ses couilles et à faire coulisser la peau du prépuce lentement découvrant et recapuchonnant le gland. La bite d’Edouard était maintenant d’une rigidité extrême et d’une longueur impressionnante. Son membre était noueux et les veines saillaient sous la tension du sang qui la gonflait. Je me mis à presser d’avantage la main et vis une perle de plaisir poindre au bout du méat. Je savais ce qui me restait à faire. De l’extrémité de l’index, j’étalai le liquide séminal sur toute la surface du gland en insistant sur tout le pourtour de la base, là où, je le sais si bien, les terminaisons nerveuses sont si nombreuses. Edouard était aux anges. Sa respiration s’était accélérée et il ne pouvait réprimer d’autres grognements. Mais ce n’était pas cela que l’on attendait de moi. Une fois de plus, une voix sèche me secoua :

– Tu vas le sucer ou je te fiche dehors.

Le ton était sans appel. Je savais que si je n’obtempérais pas, ma soirée s’arrêterait là et que ma frustration serait grande de n’avoir pu aller jusqu’au bout. Je savais aussi que je regretterais de n’être pas allé jusqu’au bout des choses. Je me dis intérieurement :

Quand le vin est tiré, il faut le boire…

Avec une certaine appréhension, j’approchai le visage. L’odeur qui se dégageait du sexe du chauffeur était forte. Etait-ce dû à l’excitation ou à un manque d’hygiène. Cela me révulsa quelque peu et j’hésitai un instant à ouvrir la bouche. Finalement, j’englobai son gland du bout des lèvres et ressentis le spasme qui le fit frémir. Manifestement, je donnais du plaisir à un autre homme. A quoi Edouard pouvait-il bien penser en ce moment ? Qu’il se faisait sucer par une pute, par une bourgeoise en quête de sensations fortes ou par un mec travesti en nana qui, servilement, agissait sous les ordres de son patron et de son  » amie  » ?

Je préférais m’imaginer dans la peau de la bourgeoise en rut et me mis soudain à mettre du cœur à l’ouvrage. Mes lèvres se serrèrent, mes joues se creusèrent, je me mis à faire des mouvements de va et vient de plus en plus amples et rapides avec la tête et la main serrée sur la hampe du sexe que je pompais. De l’autre, j’alternais pression, torsion et petits pincements des couilles. Je me démenais, je me donnais en spectacle. Je voulais qu’ils soient fiers de moi et qu’on passe à l’étape suivante. J’assumais mon rôle de femelle prête à assouvir les désirs de ses hôtes et j’avais aussi hâte de revoir mon épouse.

L’homme me dit alors :

– Fais le jouir, Marion et garde tout en bouche sans rien avaler.

C’était évident, je devais aller jusqu’au bout. Tout en m’activant de plus belle, je fermai les yeux, attendant le paroxysme qui n’allait certainement pas tarder à venir. Mon attente fut de courte durée. Dans un grognement qu’il ne put réprimer, Edouard éjacula au plus profond de ma gorge, me gratifiant d’au moins trois giclées successives. Je m’efforçai de tout garder. Quand il se retira, un peu de sperme s’écoula aux commissures de mes lèvres. Je repris place sur le siège, les joues gonflées par le liquide que je venais de récolter. Je vis alors que l’homme avait fait pivoter son siège afin de mieux pouvoir m’observer à l’œuvre. Il semblait satisfait de moi, de ma docilité à obéir. Il sortit un mouchoir de sa poche et me le tendit en disant :

– N’abîmez pas votre maquillage, Marion. Je veux que vous restiez belle.

Le ton de sa voix était chaud et apaisant. Alors que le chauffeur se rajustait et reprenait place derrière son volant, je pris le mouchoir et tamponnai le sperme qui commençait à sécher. Avant de le remettre, je vis deux lettres d’or brodées au coin de l’étoffe. Un C entremêlé dans un K. Etaient-ce ses initiales ou, tout simplement, celles de ce célèbre couturier ? Mystère…

Sans me laisser le temps de détailler son visage, Il me tendit son écharpe de soie blanche et fit pivoter son siège.

Kate la pris et me banda les yeux en me disant que notre destination devait rester secrète.

On se remit en route. Durant le trajet, mon esprit se remit à ressasser tout ce qui venait de se dérouler. Malheureusement, le sperme que je conservais tant bien que mal en bouche se mélangeait avec ma salive et commençait à me donner la nausée. De plus, nous avions quitté la voie rapide et les lacets de la route que je ne pouvais anticiper les yeux bandés n’arrangèrent en rien les choses. N’y tenant plus, je tambourinai à la vitre pour qu’on me l’ouvre. Un des occupants qui avait dû observer mon état l’ouvrit immédiatement et je vomis le liquide qui, sous l’action de la vitesse se plaqua sur la carrosserie. J’étais enfin soulagé.

Une fois la vitre refermée, Kate dit :

– Marion, je ne pense pas qu’Edouard ait apprécié que vous ayez sali la voiture… Ces mots, une fois encore, ne laissaient aucun doute sur la domination que Kate voulait assurer.

Après quelques instants de route, la voiture ralenti et s’arrêta. On devait être arrivé. Une courte pause et elle redémarra. J’entendis le bruit si caractéristique que font les pneus qui roulent sur des graviers. Nous devions vraisemblablement rouler dans une allée privée. Cela dura près d’une minute. Tous mes sens étaient en éveil. Où étions-nous ? Un moment d’arrêt encore et, à la manière dont le véhicule penchait vers l’avant et dont le bruit du moteur s’assourdissait, je me dis qu’on pénétrait dans le sous-sol d’un bâtiment. Enfin, on s’immobilisa. Sans un mot, les occupants descendirent, chacune des 3 portières claqua et le bruit des pas qui s’éloignaient s’estompa pour finalement me laisser seul, livré à moi-même, dans un noir absolu. Où étais-je ? Que faire ?

à suivre

Ce contenu a été publié dans Histoires, Récits, avec comme mot(s)-clé(s) , , , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *