Rencontre littéraire 3 – Troisième partie par Marie_Salama

Rencontre littéraire
Troisième partie
par Marie Salama

Il est vivement conseillé de lire les deux premières parties avant de commencer celle-ci.

Une quinzaine de jours après ces échanges en tous genres avec Marlène, je me retrouve dans un bistro où je finis enfin par découvrir Jean, calé sur une banquette de moleskine, loin de l’agitation du comptoir. C’est lui qui m’a proposé ce rendez-vous dans ce lieu un peu surprenant, au vu des épisodes précédents.

– Merci d’être venue, me dit-il en m’apercevant.

Il attend poliment que je me sois installée (oui, un café, merci) avant de s’expliquer.

– Marlène vient chez moi à sa guise et je voulais être sûr de te parler hors de sa présence.

Le verre de bière qu’il fait machinalement tourner dans ses deux mains est l’expression visible de son embarras. Un chaud sourire, complice mais muet, devrait l’aider. Quelques secondes se passent.

– Elle m’a raconté en détail votre rencontre.

Le choix des mots me ravit : quand on sait ce qui s’est passé, le « en détail » est antinomique du pudique « rencontre ».

– Marlène a attendu que nous soyons en plein dans les jeux qu’elle affectionne pour m’en parler.

Deux informations intéressantes au détour de cette courte phrase : d’abord la confirmation que Marlène est bien à l’origine de la tournure qu’a prise leur relation et ensuite elle lui a tout raconté de manière parfaitement préméditée à un moment bien choisi.

– Alors, dis-je ?
– Eh bien, j’ai rajeuni de 20 ans en redevenant éjaculateur précoce ! Mais ce n’est pas de ça dont je souhaite te parler. Ne crois pas non plus que je cherche à avoir une relation avec toi en dehors de Marlène. Non, je voudrais seulement savoir quelle suite tu imagines à tout ça. Tu sais, elle est très fragile…

J’en doute, mais je ne fais pas de commentaire. A vrai dire cette question, je me la suis déjà posée. Ils sont adorables ; elle avec sa duplicité délicieuse, sans compter ses petites lèvres en ailes de papillon ; lui si charmant, prêt à tout pour satisfaire sa Marlène. Je ferais bien un bout de chemin en leur compagnie et j’ai quelques idées pour agrémenter le voyage.

– Vous me plaisez beaucoup et je souhaite poursuivre notre relation. Je commence un peu à connaître Marlène, j’aimerais approfondir le sujet, avec toi notamment.

Il reçoit le message en pleine figure, balancé avec le sourire Gibbs le plus ambigu dont je sois capable. Son visage s’empourpre et il prend une forte inspiration. Je le laisse mariner un peu, imaginant son sexe grossir dans son pantalon, avant de poursuivre sur un ton ingénu.

– Mon bouquin t’a appris que je suis bisexuelle, large d’esprit et demanderesse de nouvelles expériences. Malgré les quelques années de plus, je n’ai pas changé, au moins sur ce plan-là.

Jean met quelques instants à se remettre et finit sa bière d’un seul coup. Ce genre de conversation le perturbe, mais il tient cependant à continuer.

– Je te remercie de cette franchise. Tu nous as vraiment troublés et après une très longue tergiversation, nous nous sommes avoués l’un à l’autre que nous souhaitions continuer à vivre des moments exceptionnels avec toi, selon tes envies.
Même au boulot, je n’ai jamais eu une telle carte blanche.

La suite de la conversation n’a plus le même intérêt. Au bout d’un quart d’heure, nous convenons de nous retrouver, tous les trois, pour une nouvelle soirée chez lui. Sur le chemin du retour, je souris en repensant à son air interloqué. Sa belle va le récupérer en forme.

La veille de notre rendez-vous je lui envoie un mail.

« Bonjour,
A la demande de Jean, j’ai quelques idées pour pimenter la soirée, elles devraient te plaire.
Bises et à + ».

Il ne m’a rien demandé, mais je tiens à ce qu’elle le croie.

L’interphone n’est toujours pas réparé. Jean ouvre la porte et c’est tant mieux car je peux lui glisser à l’oreille, pendant que nous nous embrassons, que sa compagne a souhaité que je me munisse de quelques accessoires. C’est faux, mais je tiens à ce qu’il le croie.

Marlène me jette un regard que je qualifierais de lubrique, ne laissant aucun doute sur sa disposition d’esprit. Elle me baise pourtant la joue avec une retenue de rosière. Jean, toujours aussi bien élevé et courtois, m’invite à pénétrer dans son logis. C’est la troisième fois que je m’assieds sur ce fauteuil en cuir et je suis pourtant un peu anxieuse, tant ce que je me propose de faire est nouveau pour moi, plus habituée à suivre le cours des évènements qu’à les diriger. Cette touche d’inquiétude est cependant tempérée par une douce excitation qui m’est venue dans le métro en révisant le programme que j’ai concocté.

Un silence s’installe, celui du calme avant la tempête ou du champ de bataille avant l’affrontement. En maîtresse de cérémonie avisée, je le romps :

– Jean, tu nous as permis de vivre des moments très forts, j’ai trouvé un moyen de t’en remercier. Certes tu n’es visiblement pas un macho indécrottable, mais je ne connais aucun homme qui n’apprécie pas une fellation. Marlène, serais-tu d’accord pour que nous la lui prodiguions à deux, selon les règles, à genoux, en adoration devant Priape ?

L’intéressée commence à se lever de son siège, je la stoppe d’un geste.

– Mais, il faudrait transcender ce processus purement mécanique par la dimension symbolique du rapport d’eraste à eromene.

Je décèle une lueur complice dans l’œil de Jean, qui charitable pour sa compagne moins au fait des turpitudes hellènes, me demande de préciser le propos.

– Les Grecs influents et cultivés de l’antiquité avaient tendance à considérer leurs femmes exclusivement comme des reproductrices et préféraient s’adonner au plaisir avec leurs disciples masculins appelés éromènes. Mais attention, les relations étaient très codifiées. L’éraste était actif et l’éromène passif. Tout autre comportement était réprouvé. L’éromène se nourrissait de son éraste, au sens propre comme au sens figuré ; très symbolique, comme un peu tout à cette époque.

Marlène comprend cette fois ce que cela signifie et je vois à une moue passagère que ce n’est pas dans ses habitudes, comme je l’avais prévu. Elle semble en effet beaucoup plus disposée à donner qu’à recevoir… Mais elle ne dit rien, un peu coincée par la situation et dans l’espoir que je m’investirai en totalité dans l’affaire. Ce en quoi elle se trompe lourdement.

Jean est aux anges, on peut le comprendre. Je me lève et lui tends la main pour l’inciter à faire de même. Je lui enlève sa veste et le laisse continuer pour le reste. Mes vêtements tombent l’un après l’autre, vite, pour avoir fini avant lui et j’ai juste le temps de me mettre à genoux avant qu’il n’arrive au slip que je fais glisser sans fioriture inutile. Son sexe est déjà fièrement dressé, ce que je regrette un peu car rien n’est plus plaisant que de sentir un membre masculin s’éveiller dans la bouche. D’un autre côté, difficile de le lui reprocher. Après le petit discours que je lui ai tenu, c’est la moindre des choses qu’il porte haut son étendard. Je l’engloutis alors que Marlène vient me rejoindre, nue. Partageuse, je m’écarte un peu pour qu’elle puisse participer. Nos lèvres se rejoignent autour du sexe de Jean dans un baiser impromptu. Le bénéficiaire semble apprécier.

Marlène développe un réel talent, je la laisse l’exprimer. Sa langue est agile et sa pointe sait trouver les endroits trop souvent négligés, tels le frein ou le méat. Elle se fait alors toute en douceur et légèreté qui tranchent avec la brutalité de « bears » qu’elle sait aussi employer pour l’emboucher. Emoustillé par ce traitement démoniaque, Jean montre assez rapidement les signes avant-coureurs d’une éjaculation que j’espère abondante.

Il est temps que je m’en mêle. Profitant d’une pause respiratoire, j’enserre le membre viril e et dis à Marlène de rester dans la même position, assise sur les talons, bouche ouverte. J’amorce alors un très lent mouvement de coulissement qui nous permet d’admirer ce morceau de chair plus que vivante.

– Eromène Marlène, prépare-toi à te nourrir de ton éraste.

Cette allitération douteuse (je n’ai pas trouvé mieux dans le feu de l’action) a cependant l’effet escompté. Jean nage en pleine ambiguïté et Marlène devient consentante : alors que je continue ma lente masturbation, sa bouche s’approche au plus près telle une communiante d’avant Vatican II. J’accélère, Jean gémit et je sens son sexe encore grossir entre mes doigts, je le libère juste à temps pour que Marlène puisse recueillir sa semence. Jean éjacule à gros traits, la verge posée sur sa langue. Le spectacle me coupe la respiration, je me crois aussi quelque part entre Athènes et Sparte, 2 500 ans plus tôt, en train d’assister à l’initiatique transmission du savoir. Marlène s’écarte, je veux aussi profiter des restes du festin et lèche avec précaution le sexe maintenant flapi de Jean qui ne sait plus où il en est. Je réussis à recueillir quelques gouttes de sperme, pas assez. Marlène a pensé à moi : elle ne l’a pas encore avalé et m’en fait profiter dans un baiser violent et passionné. Je sens enfin le gout fade de cette autre sécrétion humaine que j’apprécie tant. Je jouis pendant une éternité, avant de m’écrouler aux pieds de Jean.

– J’ai fait comme tu le souhaitais, me dit Marlène en m’aidant à me relever. C’est bon. Regarde comme je suis excitée.

Elle me prend la main et la porte à son entrejambe. En effet, elle est trempée. Mais il est trop tôt je n’en ai pas encore fini avec elle.

Nous nous affalons sur les fauteuils. Cette catharsis à la mode grecque nous a fait le plus grand bien, enfin à Jean et à moi. Marlène n’a pas encore trouvé la paix de l’âme. Face à moi, les jambes écartées, sa position me permet de me délecter. Je ne sais pas si d’ordinaire son excitation se manifeste par d’aussi abondantes sécrétions, mais là… ! Elle tente de raviver ma flamme en ouvrant délicatement ses ailes de papillon qui donnent l’impression de juste sortir du cocon, tant elles sont ointes de cette liqueur pour laquelle on risquerait bien volontiers la damnation. Pour échapper à la tentation d’aller m’y perdre, je me lève et vais farfouiller dans mon sac, dont j’extrais un magnifique gode-ceinture.

– Ne croyez pas que ce soit celui de mon bouquin, dis-je en le brandissant, j’ai dû le remplacer plusieurs fois. Jean est temporairement indisponible, je vais donc le suppléer. Marlène, peux-tu venir m’aider s’il te plait ?

J’arrive à m’harnacher toute seule sans problème, mais je veux l’impliquer totalement dans ce que je vais lui faire. L’accessoire est double, la partie qui ne m’est pas destinée est d’un diamètre plutôt modeste, alors que sa longueur est conforme aux standards. Marlène qui la prend à pleine main ne semble pas le remarquer. J’écarte les jambes pour qu’elle puisse me l’introduire, ce qu’elle fait avec beaucoup de tact. Le contact du latex qui s’enfonce délicatement en moi me fait frémir. Jean retrouve une certaine vigueur à nous contempler. Marlène maintient l’objet pendant que je fixe les lanières, assez lâches pour que je puisse profiter aussi des effets du va-et-vient.

Elle se met ensuite à quatre pattes, spontanément. Dieu qu’elle est excitante ainsi ! Ses fesses généreuses enchâssent une petite rosette toute brune dont je vais bientôt m’occuper et juste en-dessous un début d’abricot glabre terminé par cette draperie sublime, mais je crois déjà en avoir parlé…

Eraste ne bouge pas, mais ne nous quitte pas des yeux. Je la prends d’un seul coup, jusqu’à la garde, et ressors aussitôt. L’objet est ainsi parfaitement lubrifié, prêt pour l’étape suivante. Marlène a eu un sursaut lors de la pénétration, mais reste à présent immobile, même quand je guide le gland de latex à l’entrée de sa destination finale. Mais, quand elle comprend que ce n’est pas une erreur d’aiguillage, son anus se contracte comme un objectif photographique mis en pleine lumière. Elle tourne la tête et capte le regard de Jean qui lui sourit et acquiesce d’un mouvement de tête. J’exulte, car elle est persuadée à présent que Jean est l’instigateur de cette sodomie. Nous ne connaitrons pas la raison exacte de sa motivation, mais elle finit par se détendre et je peux la pénétrer. J’agis avec une extrême lenteur pour ne pas lui faire mal et aussi pour profiter le plus longtemps possible de ce dépucelage. Je regrette de ne pas pouvoir scruter son visage, je me console avec celui de Jean qui suit la progression avec la même attention que celle d’un directeur de vol à Cap Canaveral. Il a retrouvé toute sa forme et son regard passe alternativement des fesses de Marlène à nos deux visages. Mon membre a presque disparu et je sens s’apaiser la tension qui l’habitait. Je peux commencer à aller et venir en elle, très lentement d’abord. Quelques instants après, je marque une pause.

– Encore, me dit une petite voix oppressée.

C’est le signal que j’attendais, elle est conquise. Je cherche le tempo qui lui convient le mieux, plutôt rapide et énergique. Elle se met à haleter, son bassin à osciller en phase avec mes coups de bélier qui ont envahi sa forteresse. Des gouttes de sueur apparaissent sur sa croupe. Je jette un coup d’œil à Jean qui se masturbe avec force. Je peux maintenant savourer ma réussite, en quelques minutes Marlène a pu goûter à deux nouvelles sources de plaisir. L’orgasme me guette aussi, l’érotisme de cette situation que j’ai créée, bien sûr, mais aussi la partie du gode-ceinture qui est en moi. Soudain, Marlène crie sa jouissance aux voisins, ce qui déclenche aussitôt l’éjaculation de Jean. Elle s’extériorise par un jet puissant qui se perd dans le tapis. La charge émotionnelle est trop forte et je cède à la volupté en donnant un ultime coup de rein.

Le retour au réel se fait progressivement, ma première pensée va à Marlène et à son magnifique orgasme, exclusivement anal car ses deux mains sont toujours restées en contact avec le tapis. Je me retire le plus doucement possible, je connais la sensibilité des muqueuses un peu trop sollicitées. Le barreau de latex sort encore plus luisant qu’il n’est entré. L’anus de Marlène reste dilaté quelques instants avant de se refermer avec lenteur, comme une fleur le soir venu. Une goutte de rosée se forme d’ailleurs dans sa corolle. J’en suis subjuguée.

A suivre…

N’hésitez pas à me faire part de vos réactions (positives ou négatives) à la lecture de ce récit, cela me permet de m’améliorer, je vous répondrai : marie.salama@free.fr.

Ce contenu a été publié dans Histoires, Récits, avec comme mot(s)-clé(s) , , , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

2 réponses à Rencontre littéraire 3 – Troisième partie par Marie_Salama

  1. dianne dit :

    C’est quoi ces dialogues ?

  2. Kiroukou dit :

    Très décevant ce chapitre 3. Ça blablatte, ça digresse, et au niveau du naturel dans les dialogues on est complètement à côté. Vous en connaissez beaucoup, vous des gens qui s’expriment de cette façon ?
    Exemple (il s’agit du prélude à une fellation)
    …Marlène, serais-tu d’accord pour que nous la lui prodiguions à deux, selon les règles, à genoux, en adoration devant Priape ?
    L’intéressée commence à se lever de son siège, je la stoppe d’un geste.
    – Mais, il faudrait transcender ce processus purement mécanique par la dimension symbolique du rapport d’Eraste à Eromene

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *