Professeur Martinov 20 – La vieille horloge – 13 – Les angoisses de Jeannette par Maud-Anne Amaro

Professeur Martinov 20 – La vieille horloge – 13 – Les angoisses de Jeannette par Maud-Anne Amaro

L’après-midi :

– Faut qu’on se débrouille pour parler à Jeannette, ça ne va pas être simple, mais on a le temps de bien se préparer. Dit Agnès à sa copine.

Le temps ? Ben non pas vraiment, car en rentrant chez elles, les deux filles trouvent un petit mot de Jeannette dans la boite aux lettres, indiquant qu’elle est passée et qu’elle repassera le lendemain matin.

– Merde on n’a rien préparé ! Se désole Agnès.
– On improvisera !

Mercredi 5 juin

Et le lendemain Jeannette se pointa, déterminée à y voir plus clair dans toute cette sombre histoire.

– Vous tombez bien, on voulait vous voir ! Commence Stéphanie.
– Je m’en doute bien !
– Ah ! Et vous aussi vous vouliez nous voir ?
– Evidemment !
– Alors on vous laisse parler en premier !
– Vous n’allez pas me faire croire que ce Monsieur Rivers s’est suicidé, comme ça par hasard ?

Echange de regards entre Stéphanie et Agnès qui ne s’attendaient pas du tout à ce genre de sortie.

– Nous avons été les premières surprises ! Improvise Stéphanie.
– Ben voyons ! Alors jouons cartes sur table, vous voulez quoi ? Mais je vous préviens, je ne vais pas jouer longtemps à ce petit jeu…
– Stop ! L’interrompt Stéphanie, je ne sais pas de quoi vous parlez…
– Moi si…
– Laissez-moi finir ! Où avez-vous vu qu’on allait vous demander quelque chose de nouveau ? S’énerve Stéphanie, on n’est pas si salopes que ça !
– Vous ne me demandez rien d’autre ? Répète Jeannette, stupéfaite.
– Bon, on a pas eu le temps de faire les comptes, mais on a eu pas mal de faux frais, plus les services inestimables qu’on vous a rendu, ça vaut largement un an de prélèvements, peut-être un mois ou deux en plus, mais après on arrête.
– Non ? Vous êtes sérieuses ?
– Evidemment qu’on est sérieuses, je vous tiendrai au courant quand on aura fini les comptes. D’autres questions ?
– J’ai du mal à vous comprendre !
– Ça ne m’étonne pas, nous on a du mal à se comprendre nous-même !
– Quand même c’est pas bien clair tout ça ?
– Si c’est clair ! Vous avez une dette envers nous, vous nous la remboursez et après… Ben après c’est fini ! Plus clair, je sais pas dire !
– Mais Rivers…
– Ce n’est ni notre problème ni le vôtre, on vous offre à boire, chère madame ?
– Z’avez de la bière !
– Oui et en plus, elle est fraiche.

Agnès murmure quelque chose à l’oreille de Stéphanie qui rigole et lui répond d’un geste bizarre signifiant « fais comme tu veux. »

– Savez-vous, Jeannette, commence Agnès, que vous êtes une très belle femme ? il serait impoli de vous demander votre âge, mais… félicitations c’est impressionnant, quand on pense que plus de la moitié des femmes de votre génération sont devenus d’affreuses mémères…
– Vous faites quoi, là, vous êtes en train me draguer ? Dans ce cas je risque de vous décevoir, je ne suis pas lesbienne. Répond Jeannette d’un ton volontairement léger.
– Nous non plus, nous ne sommes pas lesbiennes ! Intervient Stéphanie, nous sommes bisexuelles.
– Ah bon ?
– Ben oui, ce n’est pas parce qu’on est ensemble qu’on apprécie pas une bonne bite !
– Quel langage !
– Je vous ai choqué ?
– Non, il m’en faut plus que ça !
– Vous n’avez jamais eu d’expérience avec des femmes ?
– Euh… sans vouloir vous vexer, ça ne vous regarde pas !
– Vous avez raison, ça ne nous regarde pas, je vous fais quand même remarquer que quand vous êtes arrivé chez nous vous étiez stressée un maximum.
– Quel rapport ?
– Aucun, sauf qu’on peut vous proposer un massage déstressant à quatre mains… et gratuit en plus !

Jeannette se retint de dire aux filles qu’elles devaient être givrées, la suggestion du massage lui traversa l’esprit bien malgré elle.

– Et si je vous disais oui ?
– Pas de problème, on s’y met !
– Vous savez, je suis un peu salope dans mon genre, je n’ai rien d’une épouse fidèle, et mon époux me le rend bien, j’ai reçu avant les événements une lettre anonyme d’un connard m’expliquant qu’il s’envoyait une pute toutes les semaines avec tous les détails, le nom de la fille, les heures et lieu de rendez-vous. Il a bien le droit de s’amuser, je serais bien mal placée pour lui reprocher ce genre de choses. Seulement voilà il se trouve que j’aime mon mari, j’aurais fait n’importe quoi pour le sortir de cette situation…

Et la voilà qui chiale !

– Ben ma grande, faut pas pleurer comme ça, ce que vous dites est tout à votre honneur, alors tu sais ce qu’on va faire, d’abord maintenant on va se tutoyer, ensuite on va boire notre bibine et après on va te faire un super massage, ça marche ?
– Pourquoi pas ?
– Et tiens pendant qu’on y est, ton auteur de lettre anonyme on peut s’en occuper si tu veux !
– Vous n’allez pas le tuer quand même ?
– Nous, on a jamais tué personne ! Mais on essaiera de te dire qui c’est ! Mets-nous une photocopie de la lettre dans notre boite aux lettres. A la tienne !

Stéphanie et Agnès entrainèrent Jeannette dans leur chambre, et après avoir posé une serviette sur le lit l’invitèrent à se déshabiller.

Comme il fallait s’y attendre, Jeannette conserva sa culotte et son soutien-gorge.

– On se met à l’aise, nous aussi, les huiles de massages, ça tache !

Masser à quatre mains, nos deux coquines, n’avaient jamais fait ça, elles firent donc dans l’improvisation. Stéphanie s’occupant des épaules et de la nuque de Madame, pendant qu’Agnès lui massait les mollets.

Jeannette reconnut au bout d’une dizaine de minutes que les douces mains de Stéphanie lui faisaient un bien énorme.

– Pas les miennes, alors ? Demanda Agnès
– C’est-à-dire, que sur les jambes, ça ne me fait pas grand-chose.

Se sentant encouragé par les propos de la patiente, Stéphanie fit sauter l’agrafe du soutien-gorge.

– C’est plus pratique pour masser le dos ! Commenta la belle brune.
– Je peux te masser un peu les fesses ? Demanda Agnès.
– Pourquoi pas ?

Fallait pas lui dire ça à Agnès ! La voici qui pétrit les globes fessiers de la mature comme s’il s’agissait de pâte à modeler. Devant l’absence de réaction négative, la masseuse s’enhardit et approche son doigt du troufignon, elle y aurait bien mis le doigt dedans, mais elle n’ose pas, du moins pas encore.

De façon à ce que Jeannette ne voit rien, Stéphanie demande à Agnès si le moment est venu de lui demander de se mettre sur le dos. Agnès répond par geste que « pas encore ».

La main d’Agnès est passée sous les fesses de Jeannette, comme si elle faisait fausse route, elle se débrouille pour lui toucher la chatte.

Pas de réactions ! Elle recommence !

– Là, tu l’as fait exprès ! Lui dit Jeannette.
– Je ne recommencerai plus !
– Tu jouais à quoi ?
– Je ne sais pas trop en fait !
– Mais si tu le sais !
– Ah bon ? Et si je recommence ?
– Essaie, tu verras bien !

Dans ce genre de réponse, tout est dans le ton ! Et ce ton n’est ni celui de la menace, ni celui de la réprimande, mais celui du jeu.

Alors Agnès recommence, et comme Jeannette ne dit rien, elle insiste.

– Soulève ton bassin, se sera plus pratique.
– Et en me retournant, ce sera encore davantage pratique, je présume !
– Soit !

Jeannette se retourne, les bonnets du soutien-gorge continuent de lui cacher ses seins.

– Vous êtes en train de me faire faire des bêtises ! Dit-elle.
– Il y a des bêtises qui sont bien agréables, d’autant que ça ne fait du mal à personne. Répond Agnès.
– J’ignorais que vous étiez philosophe ?

Jeannette a écarté légèrement ses jambes. Agnès lui frôle négligemment la chatte, puis la main se fait plus hardi. Stéphanie lui enlève le soutien-gorge et sans autre préliminaire se met à lui caresser les seins, puis à les lui lécher.

– Les tétons, je peux ?!
– Oui, mais pas trop fort ! Mais vous vous rendez compte dans quoi vous êtes en train de m’embarquer ?
– Mais absolument, chère Jeannette.
– Alors allez-y faites-moi tout ce que vous voulez, je me laisse faire.

Et c’est les yeux clos qu’elle se laisse doigter et lécher sa chatte poilue par Agnès tandis que Stéphanie a un téton entre ses doigts, l’autre en ses lèvres.

A ce régime, elle ne résiste plus longtemps, elle hurle, elle crie, elle n’en peut plus, elle jouit, elle mouille.

Elle sourit, elle est belle ainsi transpirante et apaisée.

– Vous faites une sacrée paire de salopes ! Finit-elle par dire en guise de commentaire.
– Et encore, on n’a pas mis le paquet ! Précise Stéphanie !
– Qu’est-ce que ça doit être, alors ?
– On peut se revoir quand tu veux pour te montrer ? Répond Agnès.
– Non, c’était un coup de folie ! Je ne regrette rien, mais bon… Z’auriez pas une cigarette ?
– Bon alors c’est bien vrai, j’ai votre parole, vous arrêtez les comptes et on en reste là !
– Puisqu’on te le dis : Passe demain et apporte-nous la photocopie de la lettre du corbeau.

C’est toute pimpante que Jeannette revint à la maison, Achille l’attendait, anxieux mais fut rassuré quand il vit sa mine !

– Ça s’est bien passé, on dirait ?
– Super, ce sont des amours !
– Faut peut-être pas exagérer, non ?
– Elles ne demandent rien de plus, on en a pour 12 ou 14 mois de remboursements et après on est peinard !
– Et t’as confiance ?
– Oui, ou alors elles sont toutes les deux trop bonnes comédiennes ! Non, j’ai confiance.
– Et la mort de Rivers ?
– J’ai peur que ça reste un mystère !

Jeudi 6 juin

Stéphanie et Agnès se sont attablées au café des « Ailes de France » ce qui n’est guère dans leurs habitudes. Evidemment tous les mâles ont les yeux braqués sur elles.

Claire la pulpeuse serveuse vient s’enquérir des consommations.

– On voudrait vous dire un truc en privé, c’est possible ?
– C’est grave ?
– Pas du tout mais, c’est confidentiel !
– A midi moins le quart je vais chercher le pain, retrouvez-moi devant le boulanger !

Claire était une anxieuse, elle se demandait ce que ces deux nanas qui ne fréquentaient pas son estaminet pouvait bien lui vouloir.

– Rassurez-vous ! Lui dit Stéphanie, on en a pas après vous, on voulait juste vous montrer ça :

Claire devient blême en découvrant la photocopie de la lettre anonyme reçue par Jeannette Després.

– Le salaud ! Le salaud ! Mais pourquoi vous me montrez ça, vous êtes qui, d’abord ?
– On est des copines de Jeannette Després, c’est elle qui a reçu la lettre.
– Ça, j’avais compris !
– Les Després sont un couple un peu spécial, ils se font cocus mutuellement mais ils s’adorent, et Madame Després n’apprécie pas du tout que l’on essaie de démolir son couple.
– Pauvre Achille, quand je pense à ce qu’on lui a fait endurer !
– Comme vous dites !
– C’est comme ça maintenant, on a vite fait d’envoyer des innocents en prison.
– Eh oui !
– Et vous attendez quoi de moi ?
– Mais rien du tout ! Jeannette a simplement souhaité que vous soyez au courant, mais si vous faites quelque chose vous serez gentille de me le dire, voilà mon numéro de téléphone, vous pouvez garder le papelard, c’est une copie.

Dans l’après-midi, Claire s’approche de Beaufils et de Grandjean, les deux acolytes de feu Arnaud Torre, avec une feuille de papier.

– On m’a montré un petit jeu rigolo, c’est pas long, vous voulez que je vous fasse voir ?
– Bien sûr !
– Vous avez de quoi écrire ?
– Oui !
– Alors écrivez la phrase suivante : « Ils étaient partis dès qu’on leur avait ouvert la porte. »

Croyant deviner la blague, les deux crétins se mettent à écrire : « Ils étaient partis, des cons leur avaient ouvert la porte. »

Claire sort sa photocopie !

– Bravo, monsieur Grandjean, la prochaine fois que vous enverrez une lettre anonyme, maquillez au moins votre écriture !

Et Grandjean se reçoit deux gifles en pleine poire.

– Et estimez-vous heureux que je ne porte pas plainte pour dénonciation calomnieuse. Pendant l’occupation, des tas de gens sont morts à cause de salauds comme vous. Foutez-moi le camp, je ne veux plus vous voir dans cet établissement !
– Mais…
– Ta gueule ! Fous moi le camp ! Connard !
– C’est un malentendu !
– Allez viens, on s’en va, lui dit Beaufils en tirant son acolyte par la manche.

Madame Ledoux la patronne du lieu attend que les deux imbéciles aient quitté l’établissement pour apostropher Claire.

– Ben qu’est-ce qui se passe, Claire ?
– Rien, c’est entre Grandjean et moi !
– Tu y a été fort ! Ils ne vont jamais revenir !
– J’espère bien qu’ils ne vont jamais revenir !
– Ça nous fait perdre deux clients !
– Pour ce qu’ils consommaient ! Et puis je ne suis là pour servir, pas pour me faire humilier par des connards !
– Ah, ça vous avez raison ! Répondit madame Ledoux qui n’était pas d’un naturel contrariant.

Evidemment Claire s’empressa de raconter tout ça à Stéphanie qui le répéta à Jeannette

– T’as récupéré son numéro ? J’ai envie de lui proposer un truc marrant, je te raconterais ! Demanda Madame Després.

Et c’est ainsi que Claire reçu de la part de Jeannette la proposition la plus insolite de sa courte carrière de pute occasionnelle :

– Allo ! Je suis Madame Després, je sais ce que vous faites avec mon mari…
– Mais… Je ne fais rien du tout avec votre mari.
– Mais si, mais si !
– C’est pas parce que vous avez reçu une lettre anonyme que…
– Attendez, vous ne savez même pas ce que je vais vous dire ! Laissez-moi parler, je ne vous veux aucun mal !
– Humm
– On a dû vous dire que j’étais très tolérante, ce n’est jamais que du gentleman agrément, mais il se trouve que j’ai un fantasme !
– Un fantasme ?
– Oui, j’aimerais regarder !
– Ah ! C’est inattendu, mais si ça vous amuse ?
– On ferait ça à la maison !
– Ben voyons !
– Où est le problème, vous seriez au chaud, vous pourriez prendre votre temps et il n’y aura pas de mouchard pour nous emmerder !
– Non merci !
– Il n’y a pas de traquenard, mon mari est d’accord, c’est lui qui vous accueillera sur le pas de la porte.
– C’est la meilleure !
– Alors d’accord ?
– Vous regardez juste ou vous participerez ?
– Ah ? Bonne question ! Je voulais juste regarder mais éventuellement…
– Quand ?
– Proposez-moi !
– Demain, avant mon service

A suivre

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4 réponses à Professeur Martinov 20 – La vieille horloge – 13 – Les angoisses de Jeannette par Maud-Anne Amaro

  1. Terocol dit :

    Les masseuses elles sont trop cochonnes, une foisil y en a une qui a pris ma queue dans sa bouche et qui m’a fait jouir comme ça !s

  2. Breton dit :

    Quand les coquines se rencontrent…

  3. Sorenza dit :

    Il y avait les trois graces, les trois parques, les trois furies…. voici les trois cochonnes 😉

  4. Baruchel dit :

    Elle y va angoissé, elle ressort avec la culotte trempée…

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