Pauline à Paris par Léna Van Eyck – 10 – Au bonheur des dames

Pauline à Paris par Léna Van Eyck – 10 – Au bonheur des dames

Le lendemain

Il est 9 h 50, une calèche avec à son bord André Leduc et moi-même ainsi que Jojo la flèche, s’arrête à 30 mètres de l’entrée « Rue de Rome » de la Gare Saint-Lazare.

Je suis emmitouflée dans une pèlerine à capuche, méconnaissable.

Guigui, le conducteur, descend en sifflotant et fait semblant de vérifier les roues.

Je repère Izmir sur le trottoir et l’indique à Leduc. Celui-ci jette un œil aux alentours, repère un gros patapouf au physique de catcheur qui ne cesse de regarder à gauche et à droite

– A tous les coups, c’est la couverture, apparemment il n’y en a pas d’autres, on attend cinq minutes et on y va.

Cinq minutes plus tard Jojo la flèche et Guigui s’approchaient de Patapouf et lui tenaient des propos incohérents afin de l’empêcher d’agir.

Leduc descend approche Izmir, le menace d’un pistolet et l’oblige à monter dans la calèche, puis l’assomme d’un violent coup de matraque.

Je prends la place du cocher et démarre en direction du Boulevard Pereire sous les yeux éberlués de Patapouf qui ne comprend rien à ce qui se passe.

– Voilà, vous pouvez descendre, la suite ne vous regarde pas, mais j’en fait mon affaire.

Je suis revenue chez les Conrad, juste le temps de prendre quelques affaires (pas grand-chose, quelques changes et bien sur mon bouquin cochon et mon petit carnet) puis j’ai loué une chambre meublée avec mes économies, dans le quartier de Notre dame de Lorette.

Le lendemain la presse restait étonnamment muette à propos de la disparition d’Izmir. Il faut dire que Patapouf, craignant que l’on lui reproche d’avoir mal effectué son travail avait préféré ne pas rentrer à l’ambassade et s’en était allé chercher du travail boulevard du Temple où l’on recrutait des catcheurs.

L’ambassade de l’Empire ottoman s’inquiéta néanmoins et entama une démarche auprès du ministère des affaires étrangères. Mais nous étions en pleine crise ministérielle, le cabinet Jules Ferry venait d’être renversé et le nouveau titulaire avait autre chose à faire que de s’occuper de la disparition d’un diplomate de troisième zone. Les ottomans eurent juste droit à un communiqué par lequel on leur indiquait que la police française mettrait tous ses moyens eu œuvre afin de découvrir et de châtier les coupables (refrain connu).

Est-ce qu’alors j’aurais pu rester chez les Conrad ?

– Non, ces gens-là ne renoncent jamais, ils vont calmer le jeu quelques temps puis ils enverront un autre espion… C’est à moi de trouver un plan pour les contrer, j’ai une vague idée mais il faut que je l’affine. Reviens nous voir quand tu voudras… mais pas tout de suite.

Je me présentais donc « Au bonheur des dames » et demandait à rencontrer le chef du personnel.

Celui-ci un dénommé Minier est un grand échalas complètement chauve au visage poupin.

– Ah mademoiselle, je ne demanderais pas mieux de vous embaucher, mais voyez cette pile, ce ne sont que des demandes d’embauche, ceux avec recommandation sont au-dessus. J’ai donc l’embarras du choix, évidemment comme vous êtes mignonne, ça peut faciliter les choses, mais ça ne suffira pas.
-C’est donc un refus ?
– Pas forcément, en fait tout dépend de vous
– J’ai peur de ne pas comprendre.
– Disons que si vous étiez gentille avec moi, vous seriez sans doute embauchée.
– Je pense être une personne gentille.
– Mais jusqu’où pourrait aller votre gentillesse ?
– Arrêtons de tourner autour du pot, vous avez envie de me sauter, c’est ça ?
– Que voulez-vous, la chair est faible
– Alors d’accord, mais vous m’embaucherez !
– Cela va de soi !

Il se lève et ferme la porte à clé.

– Hum, j’ai l’impression que votre poitrine doit être plaisante… Montrez la moi, je vous prie.

Ils veulent tous voir mes nénés, c’est terrible, ça !

Je dégage tout mon haut et me voilà torse nu, les nichons à l’air. Minier ne peut alors s’empêcher de les tripoter avec ses grosses pattes. Je prends mon mal en patience, mais il ne semble jamais vouloir s’arrêter, et maintenant non content de tripatouiller, il lèche me foutant sa vilaine salive partout. Quel gros porc ! Je ferme les yeux et m’imagine que c’est un beau jeune homme, blond aux yeux bleus et poète à ses heures qui me traite ainsi. Ça aide !

Ah, enfin il s’arrête et me regarde avec un air idiot !

– Voyez-vous j’ai un petit vice. Oh ça n’a rien de méchant, mais j’adore la fessée ! Déclare Minier d’un air salace.
– Ah, vous voulez que je vous donne la fessée?
– Mais non voyons, c’est moi qui vais vous fesser !
– A mains nues ?
– Faut voir, j’ai ici quelques badines dont j’aime bien me servir. Mais ne craignez rien je ne vais pas vous abimer… Si vous voulez bien me dégager vos fesses et vous coucher sur mes cuisses
– Et après la fessée ?
– Après la fessée, je vous baise… sur le bureau ! Si vous pouviez savoir le nombre de nanas que j’ai baisé sur le bureau ! Hi ! Hi !.

Bon, puisqu’il faut en passer par là…

Je relève ma robe, retire la culotte et m’affale sur les cuisses du bonhomme.

– Vous avez un fessier magnifique ! Me complimente-t-il.
– Puisque vous le dites !
– Si, si, c’est sincère, vous savez j’en ai vu des culs !

Et vlan ! Je reçois une première fessée, elle est très supportable mais la seconde est plus forte, je serre les dents. Il tape maintenant à la volée. Ça commence à chauffer sévère. Il va s’arrêter quand ce con ?

Je sens sous mon ventre que le type bande comme un âne.

La fessée s’arrête soudainement.

– Relevez-vous. Vous avez le cul tout rouge, mais ça va partir. Je me suis fait mal aux mains mais ça valait le coup, je pourrais me servir d’un instrument mais ce n’est pas pareil, il manque cette sensation de contact entre les fesses et les mains, vous comprenez ?

Il est en train de me faire un cours cet abruti !

– Bon, maintenant il faut que je me vide les couilles !

Poète en plus !

– Allongez-vous sur le bureau, en laissant vos jambes pendantes’
– Vous ne préférez pas une bonne pipe ? Il paraît que je fais ça très bien ?
– Non c’est un truc de pute ! Moi je baise !

Mais qu’est-ce qu’il est con ! C’est pas possible d’être aussi con.

– Alors d’accord, mais faites ça par derrière.
– Et pourquoi donc ?
– Parce que je préfère et ce n’est pas négociable.
– T’es vraiment une salope !
– Si vous le dites !

J’ai un peu relevé mon bassin afin de lui faciliter la pénétration, il n’a rien trouve de mieux que de m’y introduire un doigt et le faire bouger, puis content de lui, il m’a enculé en trois minutes chrono.

Fin de la corvée. Je suis embauchée.

J’ai donc été affecté au rayon lingerie. Drôle d’ambiance, toutes les collègues ont été embauchées dans les mêmes conditions que moi, certaines étaient adorables, d’autres de vraies pestes. Nous étions sans cesse sollicitées, le chef de rayon, le directeur des ventes et d’autres aussi. A force ça devient pénible.

à suivre

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2 réponses à Pauline à Paris par Léna Van Eyck – 10 – Au bonheur des dames

  1. Hector dit :

    Ah, le charme particulier (pour ne pas dire ambiguë) des vendeuses de soutif !

  2. Lucky dit :

    Ça m’a rappelé Jean Tissier dans le film de Cayatte qui interprété le chef du personnel dans le film « Au bonheur des dames » en 1943 (D’après Zola)

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