Novassa (Vargala – 2) 9 – Le cosmodrome de Novassa suivi de Police sur Mabilla par Nicolas Solovionni

Novassa (Vargala – 2)
9 – Le cosmodrome de Novassa suivi de Police sur Mabilla
par Nicolas Solovionni

Résumé du chapitre précédent : Sur Novassa, Malvina est nommée prêtresse suprême avec pour première mission de se rendre sur Simac3 pour y entendre la sainte. Mais Simac3 est actuellement occupé par Juan Pacheco qui vit au milieu d’un harem et c’est là que Rachel et Florentine viennent d’y être vendues.
Pour le résumé du livre 1, voir au chapitre précédent.

Le cosmodrome de Novassa

La pluie, encore la pluie, jusqu’à en être imprégné jusqu’aux os, jusqu’à faire entrer les vêtements dans la chair pour ne plus savoir où sont les vêtements, pour ne plus savoir où est la chair. Et la pensée lui vint que ce climat qui gommait la chair convenait parfaitement bien à la mentalité asexuée de cette planète perdue.

Il pleut tout le temps sur cette planète. Non ! C’est faux ! Mais une curieuse constante climatique fait qu’il pleut presque toute la nuit et quelles que soient les saisons. Et pour ceux, hommes d’équipages ou capitaines qui d’aventures viennent faire escale sur ce monde au bout de l’univers exploré, c’est la nuit que l’on sort, la nuit que des millénaires et des millénaires ont associée aux plaisirs, à la boisson et à la chair.

Et voilà, à cette heure-là sur Novassa, il flotte !

Mais qui lui disait tout à l’heure, qu’un tel climat ne pouvait pas être naturel, et que s’il n’était pas naturel, il était forcement programmé ! Pardi !

Et, il flotte toujours, tiens bien sûr comment pourrait-il en être autrement puisque c’est programmé (mais qui lui à dit ça ?) Quant aux plaisirs de la nuit, ils n’étaient toujours pas là ! La nourriture était fade, les filles introuvables ou peut-être inexistantes, l’alcool médiocre, bien qu’on lui ait dit que dans certains coins… Mais qui avait donc dit cela ?

Et pourtant la tête lui tournait comme s’il avait trop bu.

Le voici à un carrefour. Les rues sont mal éclairées, mais pourquoi les éclairerait-on puisque ceux qui sortent connaissent par cœur le chemin… Mais qui lui avait dit cela ?

Au loin, il distingua une lumière, peut-être un dernier bistrot ouvert ; il se dirigea dans sa direction en essayant de marcher à peu près droit

– Saloperie de planète ! Eructa-t-il en entrant, provoquant l’ahurissement des consommateurs qui cessèrent soudain de parler et de bouger pour regarder fixement le nouveau venu avec un mélange de gêne et d’angoisse.

Aucune table n’étant entièrement libre Murenko en choisit une occupée seulement par un type à la mine empreinte d’une profonde mélancolie.

– Saloperie de planète ! Reprit-il

L’autre eut un sourire nerveux et fit soudain mine de s’intéresser à un prospectus traînant sur la table.

– Tu me payes à boire ? Demanda Murenko, conscient quelque part que sa requête avait surtout l’air d’une provocation.

Il n’y eut pas de réponse, son vis-à-vis avait maintenait le visage quasiment scotché derrière son dépliant.

– C’est ça regarde le bien ton papelard ! Même pas le courage de me regarder en face ! T’as peut-être peur qu’on t’embarque dans une rafle !

D’un geste rageur, il renversa la bouteille et le verre de son compagnon de table.

– T’as peut-être peur qu’un donneur aille dire à la milice que tu buvais en face d’un étranger et que tu n’as pas désapprouvé ses propos ?

Un individu massif, sortant d’on ne sait où s’approcha soudain, du coup l’expression d’angoisse des consommateurs s’effaça quelque peu, certains laissèrent même échapper un soupir, comme s’ils étaient soulagés de savoir ce qu’allait dire ou faire le type à leurs places.

– Toi l’étranger ! Ton discours on s’en fout, t’as qu’à aller le faire chez toi.

Un concert de rires gras et niais accueillit ces propos. Murenko se leva et toisa l’individu, puis s’aperçut, malgré son état second que ce dernier faisait au moins une tête de plus que lui et probablement une vingtaine de kilos, du coup il se rassit, estimant que ces chances face à ce mastodonte étaient quasiment nulles. Mais son geste fut pris pour de la lâcheté, provoquant l’hilarité de la salle.

– Si seulement vous saviez qui je suis, bande de minables, vous décamperiez tous en vitesse. Je suis… Tenta de bluffer Murenko
– Un étranger ! Pire un infidèle, même cousu d’or des types comme vous ne sont que des excréments d’animaux.

Celui qui venait de lui couper la parole devait avoir la soixantaine, petit maigrichon au visage écrasé, le genre de type insignifiant et peureux seul, mais qui devait retrouver son courage dans des combats gagnés d’avance.

Murenko cette fois-ci tomba tête la première dans la provocation et cracha sur le bonhomme. Celui-ci, surpris se mit à trépigner sur place, étonné que personne ne vienne à son secours, il finit par lancer un regard implorant au type massif de tout à l’heure, celui-ci s’avança d’un pas lourd puis d’un autre, hésitant sur la conduite à tenir, mais finalement il stoppa son mouvement

– Des dégonflés ! Des salauds ! Des lâches ! Voilà ce que vous êtes. Mais regardez-vous donc, bandes de minables ! Qu’est ce que vous attendez, qu’un d’entre vous, encore plus pourri que les autres aille prévenir la milice ?

Une main lui tapa sur l’épaule.

– T’inquiète pas, c’est déjà fait ! Suivez nous lança le milicien.
– Ça m’étonnerait ! Rétorqua Yassaka Murenko qui tel un diable sortant de sa boîte bondit hors du bistrot. Un coup de fouet électrique l’immobilisa et c’est à demi inconscient qu’il fut emmené au siège local de la milice de cette enclave mâle jouxtant l’astrodrome.

Combien de temps était-il resté dans cette cellule miteuse avec comme seul compagnon un type à moitié fou qui se prenait pour un loup ? Murenko émergeait de son état second, il était clair qu’on avait voulut le droguer. Il ne se soûlait jamais, ne se bagarrait jamais non plus. Mais pourquoi ? Bon sang pourquoi ? Et que cette cellule pouvait puer, et ce pauvre type qui n’arrêtait pas de gueuler, heureusement encore qu’il ne mordait pas ! Non seulement, c’était sa première « cuite » depuis très longtemps, sa première bagarre depuis encore plus longtemps, mais c’était aussi carrément sa première arrestation. Il examina les locaux, une cellule d’environ 12 m², sans ouverture vers l’extérieur, la ventilation était assurée par une sorte de grille dans un coin du plafond, la porte d’entrée fonctionnait probablement grâce à une glissière électrique, et pour l’hygiène un simple trou dans le sol, dans un état de propreté pour le moins douteux, deux paillasses jaunies et puantes complétaient le décor. Pas de micro ou de système vidéo apparent, il cria néanmoins qu’il était réveillé et qu’il voulait s’entretenir avec quelqu’un. Aucun moyen de savoir si on l’avait entendu. Tous ses papiers et objets personnels lui avaient été confisqués. C’est en faisant cette constatation qu’il se dit que tout allait s’arranger. Si on lui avait pris ses papiers, ils devaient savoir maintenant qui il était. Bientôt, on viendrait le délivrer avec des excuses de circonstances. On ne jette pas au cachot un capitaine de vaisseau, tout de même !

– Mais pourquoi alors m’avoir fait attendre ?

La réponse paraissait évidente, ils attendaient qu’il se réveille, et s’ils ne s’en étaient pas encore aperçus, c’est sans doute que le son était coupé afin qu’ils n’entendent pas sans arrêt les aboiements de son pauvre cinglé de codétenu. Oui mais la vidéo, il n’avait aucune raison de couper la vidéo, après tout, elle était peut-être en panne ou tout simplement inexistante. Il faudrait donc attendre, et il avait soif, il se mit à taper sur les cloisons, sachant que cela ne servirait sans doute à rien.

Il essaya, histoire de tuer le temps de lier conversation avec l’autre homme, mais il n’y avait rien à en tirer.

On ne pouvait pas le laisser comme cela. Il commençait à avoir sérieusement soif, sa langue était pâteuse, et ses cheveux lui faisaient mal. Il s’énerva à taper et à vociférer, puis se calma choisit le coin le moins sale de cette cellule et s’y assit, prostré, les genoux relevés, attendant résigné que quelqu’un se préoccupe de son sort.

Il avait perdu la notion du temps, quand on vint le chercher sans aucun ménagement…

Le juge, puisque c’est de cette fonction que devait se prévaloir le personnage devant lequel on le défera, n’avait rien pour inspirer la sympathie. Aucune virilité, des cheveux courts poivre et sel, des grosses joues, un visage carré, l’œil mauvais, une véritable caricature…

– Alors, on est venu semer la zizanie sur notre planète ? Dit-il après avoir examiné Murenko de haut en bas comme s’il s’agissait d’une espèce insolite.
– Pas du tout, j’ai été drogué…
– Vous n’avez pas été drogué, vous avez bu de l’alcool dans un tripot. C’est interdit, mais on tolère ! Et on tolère uniquement parce que ça nous arrange ! C’est-à-dire que si on veut faire appliquer la loi, on l’applique… et ce sera donc votre premier chef d’inculpation : Consommation de produits prohibés !
– C’est faux !
– On se calme et arrêtez de parler la bouche grande ouverte, vous puez du bec…
– Il faut vraiment vous expliquer que je suis resté je ne sais combien d’heures dans un trou puant sans manger, ni boire ! Vous auriez un peu d’humanité, d’ailleurs vous m’offririez un verre d’eau…
– Ce n’est pas une source thermale, ici, c’est un tribunal !
– J’ai soif monsieur, j’ai beaucoup soif !
– Bon, qu’est-ce que vous venu foutre ici ?
– Je vais vous dire un truc, en sortant d’ici, je vais tout de suite aller me plaindre au consulat terrien, ça va vous faire drôle parce que toutes vos salades, ça va vous retomber dessus ! Vous ne me faites pas peur, Monsieur le juge !
– On en reparlera dans quelques minutes, je ne pense pas m’éterniser de toute façon avec un minable de votre espèce, mais sachez déjà que le consulat terrien, vous pouvez le chercher longtemps, il n’y en a pas, nous n’avons plus aucune relation diplomatique avec la Terre

Murenko encaissa l’information ! Ça tournait mal, il fallait donc changer de tactique et faire profil bas…

– Vous êtes venu quoi faire ici ? Répéta le juge local.
– Livrer du fil de cuivre ! Votre planète avait fait un appel d’offre…
– Est-ce que la livraison a été effectuée ?
– Oui !
– Alors qu’est ce que vous attendez pour repartir ?
– Ben je ne vais pas repartir à vide, je cherchais du fret !
– Dans un tripot !
– Je voulais me détendre…
– Vous avez vu la tronche de votre vaisseau ? Le coupa le juge
– Pardon ? Oui, bon ben il n’est pas beau ! Je ne savais pas que cela pourrait créer un problème ! Répondit Murenko, sarcastique
– Le problème ce n’est pas qu’il est moche, c’est qu’il est dangereux, notre tour de contrôle a enregistré plusieurs risques de défaillance graves lors de votre atterrissage ! D’ailleurs vous n’auriez pas du atterrir…
– Mais enfin, ce vaisseau a été révisé complètement…
– Taisez-vous, je ne suis pas technicien, inutile d’en discuter. Bien voilà ma décision ! Je vous taxe de 1.000 crédits pour alcoolisme, on en rajoute 1.000 autres pour incitation à l’émeute… De plus vous et votre équipage, êtes consignés dans l’enceinte de l’astrodrome. Vous n’aurez l’autorisation de décoller que quand votre vaisseau aura été expertisé à vos frais bien entendu. Si des réparations sont nécessaires, il vous faudra les faire ici…
– Mais vous êtes complètement fou ! Hurla Murenko, catastrophé.
– Et on va rajouter 500 crédits de plus pour outrage à magistrat… Gardes raccompagnez cet infidèle à l’astroport. Ne vous inquiétez pas pour le règlement des amendes, on viendra vous voir…

Une catastrophe… une catastrophe… Mais pourquoi l’avait-t-on drogué ? Uniquement par méchanceté gratuite, par haine de l’étranger, ou bien y avait-il autre chose ? Parce que si les autorités locales s’amusaient à faire subir de telles brimades aux capitaines répondant à leurs appels d’offres, les candidats allaient se faire rare…

Morgan s’inquiétait de ne pas voir rentrer son capitaine qui était sorti en ville depuis plus de trente heures. S’il lui arrivait quelque chose, c’est lui qui prendrait le commandement, mais le vaisseau ne lui appartiendrait pas pour autant. Si quelque part l’idée était grisante il ne se sentait pas prêt, surtout dans les circonstances actuelles, d’autant que la recherche de fret s’avérait problématique. Il fut donc soulagé de voir rentrer Murenko et ce dernier lui narra ses mésaventures.

– C’est simple, sans fret, on ne peut pas payer l’équipage au retour, on sera donc obligés de revendre le vaisseau avec une perte sèche ! Je ne te dis pas la tronche de Winah… Il ne nous restera plus qu’à se faire embaucher sur des rafiots minables !
– Viens je t’emmène à la buvette du port, c’est l’un des rares endroits qui soit mixte ici, et il parait qu’il y a deux ou trois filles qui ne sont pas farouches… lui proposa Morgan
– Pas trop le cœur à bander !
– Viens boire un coup, l’appétit vient en mangeant…

Ils se renseignèrent, l’un des établissements situés dans la partie consacrée au trafic intersidéral de l’astrodrome permettait aux serveuses de « monter » les clients qui le désiraient. C’est tout à fait ce qu’il cherchait…

– On s’en choisit deux et on fait une partie à quatre ? Proposa Murenko.
– Non, je n’arrive pas à te suivre, tu as une sexualité trop débridée pour moi, je crois que je vais me payer la petite blonde et on se retrouve tout à l’heure à cette table… A moins que tu la veuilles, la blonde ?
– On aurait fait comme je te disais, on aurait pu se la faire tous les deux, mais bon, je te la laisse, la grande brune à gauche n’est pas mal non plus… A tout à l’heure, Morgan!

Murenko prévint la serveuse qu’il aimait certaines fantaisies…

– C’est plus cher…
– Ce n’est pas un problème.
– Si tu as des sous, on peut faire un truc avec deux filles… ou alors avec un autre homme…
– Non, non, toi toute seule pour le moment.
– Ok, alors précise moi bien ce que tu veux, et je vais te gâter…

Le capitaine fit une grimace en découvrant l’extrême exiguïté de la chambre de la belle, dans probablement moins de 9 m² s’entassaient un lit pour une personne, un placard, un lavabo et une toilette, voilà qui ne laissait pas grand place pour faire de la mise en scène sophistiquée. La fille se présenta, elle lui dit s’appeler Isis, puis lui demanda de se déshabiller et de l’attendre à quatre pattes sur le lit.

– Dis donc, t’es un peu serré pour un mec qui aime se faire sodomiser !
– Il n’y a pas très longtemps que je pratique ce genre de choses ! Lui confia Murenko.
– Et tu y as pris goût alors ?
– Exactement !
– Et tu t’es déjà fais prendre par un mec ?
– Ben oui !
– Tu as aimé !
– Ce n’était pas déplaisant !
– Et tu lui as sucé sa bite, avant ?
– Aussi, oui ?
– Je peux aller chercher un copain, si tu veux !
– Non, non, on reste tous les deux !
– C’est compliqué les bonhommes ! Soupira la fille !

La fille se déshabilla, Murenko fut content de constater qu’il avait fait un bon choix, la poitrine tenait bien, le corps était nerveux… Que faisait-elle ici sur ce port perdu…

– Tu es coincée ici ? demanda-t-il
– Pas vraiment, quand je voudrais m’en aller, je pense que ça ne sera pas trop difficile, mais on n’est pas là pour parler de moi ! Mets toi en levrette sur le lit, je vais m’occuper de ton petit cul.
– En levrette ? Mais je ne vais pas te voir !
– Y a des miroirs partout, bien sûr que tu vas me voir !
– Ok, je vais te voir, mais je ne pourrais pas te toucher…
– Mais si mon grand, il y a toujours moyen de s’arranger quand on est sympa. Alors tu ne te mets pas en levrette, tu t’allonges sur le dos et tu relèves les jambes. Voilà comme ça… Attention j’arrive… Tu aimes le doigt que je te fous dans le cul ?
– Oui, tu peux en mettre un deuxième !
– Gourmand !
– T’as des beaux seins, je peux les caresser !
– Oui, vas-y et après, je vais te prendre avec le gode ceinture !

Il pelota quelques instants les beaux seins bien ferme de la jeune prostituée, puis celle-ci s’harnacha et entreprit de pénétrer le fondement du capitaine du Stratus.

– C’est peut-être un peu gros !
– Mais non, j’ai pris un moyen ! Allez détends-toi, mon biquet !

La chose finit par entrer, et la fille commença une série de va-et-vient. Murenko sentait la matière synthétique du gode frotter contre sa prostate, curieuse et trouble sensation, il s’abandonna, ne dit plus rien… C’est alors qu’il sentit son sperme couler de façon fluide lui apportant une sensation de bien être, c’était la première fois qu’il jouissait ainsi sans le choc de l’éjaculation et il en fut quelque peu contrarié.

– Ça va mon biquet ?
– Un peu rapide mais ça va !
– On peut recommencer si tu veux, je te ferais un prix !
– Non, ça va mais permet moi de t’embrasser les seins avant que je parte !
– Profiteur ! Plaisanta-t-elle.
– Ben, oui !
– Tu reviendras me voir avant de décoller…
– Ce n’est pas impossible !
– Alors bisou ! A bientôt !

Le rapport d’expertise tomba trois jours après ! On ne lui conseillait aucune réparation préalable au départ, ce qui faisait toujours ça de gagné ! Le potentiel de dangerosité du vaisseau n’était pas très élevé mais il existait. L’administration portuaire précisait d’autre part que le vaisseau devrait décoller de la planète dans trois jours au plus tard… suivait les frais d’expertises, ainsi que cette étrange conclusion.

 » Vous êtes invité à vous rendre à nos bureaux à 15 heures, heure locale afin de régler tous vos contentieux et prendre connaissance d’une possibilité d’arrangement  »

– Et si on part sans payer ! Suggéra naïvement Morgan !
– Ils nous percent au laser ! Juste ce qu’il faut pour empêcher le vaisseau de partir… Je n’ose imaginer la suite…
– Et tu crois qu’on va trouver du fret en trois jours !
– Je ne crois pas non ! On m’avait dit qu’il y avait toujours du bois exotique de prêt, ben en ce moment il n’y en a pas ! J’ai hâte qu’il soit 15 heures, ça sent le coup fourré leur machin… j’aime pas ça du tout !

Bureau 531 avait-on indiqué ! C’était au cinquième étage, il prit l’ascenseur et s’engagea dans un couloir qui aurait eu besoin d’un bon coup de peinture… 527… 529 … 531… Il sonna.

– Annoncez-vous ! Clama une voix féminine au ton assuré.
– Yassaka Murenko, capitaine du …
– Entrez !

La porte s’ouvrit ! Murenko failli pousser un cri de surprise : Assises sur des fauteuils en velours blancs; mais pas très neufs, se tenaient trois femmes, mais trois femmes qui n’avaient que peu de chose à voir avec sa propre conception de la féminité. Si les visages « passaient » très bien, l’accoutrement était désespérant. Des vêtements écrasant les formes, recouverts d’une sorte de chasuble ample de couleur noire, leurs têtes étaient recouvertes d’une sorte de chapeau en feutre noir, sortie de la nuit des temps. Si Murenko avait connu la légende de Zorro, il n’aurait pas manqué de souligner la similitude avec celui de l’antique justicier masqué !

– Remettez-vous ! Dit l’une d’elle.

C’est vrai que celle qui parlait avait un joli visage, un visage de madone !

– Il faut vraiment être un infidèle pour nous contempler de la façon dont vous le faites !

C’était dit sans grande conviction et cela surprit Murenko.

– Je ne vous contemple pas, tenta-t-il de bafouiller.
– Taisez-vous donc !
– Mais…
– Je vous ai dit de vous taire ! Je sais très bien que vous souhaitez une explication ! Alors restez tranquille, on va tout vous expliquer…

Murenko haussa les épaules et s’assit, ce qui provoqua un petit cri de la part de Graana et un plus important de la part de Zarouny.

– Vous n’êtes pas sur votre vaisseau, Capitaine ! Avertit Malvina, on ne s’assoit pas en présence d’une prêtresse suprême, du moins pas avant d’y avoir été invité. Mais ça ne fait rien, restez assis, j’en ai vu d’autres… et vous deux, derrière cessez de piailler.

Une prêtresse suprême ! Et puis quoi encore ? Qu’est ce que j’ai donc à voir avec une prêtresse suprême ? Se questionnait Murenko.

– Je suis donc la prêtresse suprême Steya Malvina, et ces deux piailleuses sont mes suivantes, peu importe leur nom puisque leur positon hiérarchique ne leur permet pas de communiquer avec des infidèles. Nous souhaitons nous rendre sur Simac3, c’est une planète située près de…
– Je connais, je suis désolé je ne prends pas de passagers, et de toute façon, ce n’est pas ma direction…
– Est-ce une position de principe de ne pas prendre de passagers, monsieur Murenko ?
– Non ! Mais pourquoi sur mon vaisseau, d’abord ?
– Permettez-moi de ne pas vous répondre pour l’instant ! J’aimerais savoir pour quelle raison vous ne souhaitez pas prendre de passagers.

Murenko expliqua sa situation économique. Sans fret, il ne pourrait pas payer l’équipage sauf en revendant le vaisseau… alors aller faire un détour pour déposer trois personnes ne ferait qu’aggraver la situation…

– Vous trouverez du fret sur Simac3.
– Ce n’est pas évident du tout. Laissez tomber, ça ne m’intéresse pas.
– 30.000 crédits !
– Hein ?
– Vous avez très bien entendu !
– Mais ce ne sont pas les tarifs !
– Vous nous prenez, oui ou non ?
– Mais avec le plus grand plaisir, quand voulez vous embarquer ?

Cela ne lui disait pas pourquoi on l’avait choisi lui, et son vaisseau dont le dossier technique n’était pas trop reluisant… Il tenta de savoir.

– Le prix que nous payons, nous autorise semble-t-il à ne pas vous fournir certaines explications qui offenseraient notre fonction. Nous désirons voyager en cabines individuelles avec équipements sanitaires personnels, les repas devront nous être servis dans nos cabines. Vous devriez pouvoir nous aménager ça assez vite, je vais vous indiquer où vous adresser…

Murenko rentra hilare sur son vaisseau !

– Oh, toi tu me caches quelque chose ? Tu es tout joyeux, je parie que tu as trouvé du fret ! Plaisanta Morgan.
– C’est encore mieux que ça… viens c’est à mon tour de t’arroser, je vais te raconter tout ça !

Et les deux compères, oubliant qu’il n’y avait pas si longtemps l’un pourchassait l’autre, s’en allèrent à la buvette du port, bras dessus bras dessous comme des larrons en foire…

Isis l’aperçut et vint à sa rencontre :

– Alors mon biquet, tu veux que je te fasse un petit truc comme l’autre jour ?
– Je veux bien, mais je ne vois pas ta copine… pour mon ami
– Elle est en repos aujourd’hui… mais si vous voulez je m’occupe de vous deux…
– Qu’est ce que tu en dis ? demanda Murenko à Morgan.
– OK, ça marche, tu passes le premier, je t’attends, je vais m’installer à une table, répondit Morgan.
– Je peux vous prendre en même temps, ce sera sympa ! Relance la fille.

Ils hésitèrent tous les deux mais pour des raisons diamétralement opposées. Murenko ne souhaitant pas trop s’exhiber devant une personne à la sexualité beaucoup plus classique qua la sienne, et Morgan n’étant pas trop chaud pour être le témoin de ce genre de choses.

– Allez, allez, je vais te sucer pendant qu’il me prendra et après on alternera… Reprit Isis qui se plaçant entre les deux hommes avait posé une main sur leur braguette respective.

Les queues grossissant sous la caresse, ils finirent par accepter la proposition et se retrouvèrent bientôt à poil dans la minuscule chambrette de la petite prostituée.

– Mettez-vous devant moi, je vais vous sucer l’un après l’autre.

Murenko bandait de voir la jolie Isis faire une fellation à son collaborateur. Il trouvait d’ailleurs que ce dernier avait un fort joli membre, mais s’abstint de tout commentaire…

– Tournez-vous tous les deux, on va faire autre chose !

Morgan hésita un peu mais finit par obtempérer. Alors Isis qui avait préalablement humecté de sa salive ses deux index, les introduisit dans les anus des deux hommes. Si Murenko accepta la fantaisie avec joie, Morgan émit une protestation assez formelle que la ravissante professionnelle sut faire taire en lui précisant simplement qu’elle « connaissait son métier ».

– Ça vous plaît, les mecs ?
– Super ! Répondit Murenko, qui en fait en aurait souhaité davantage.
– Et toi ?
– Ben… c’est pas mal, mais je préfère que tu me suces.
– OK, je ne continue pas alors ?
– Ben…
– Ben tu m’as l’air de ne plus savoir où tu en es ! Rigola t-elle.

Assez confus, il avança de quelques centimètres, forçant Isis à abandonner son doigtage, et se tourna présentant à nouveau son sexe devant le visage de la jeune femme qui comprenant le message se mit à le sucer; mais son index droit continuait à fouiller le fondement de Murenko.

– Tu vas me prendre en levrette proposa la jeune femme à Morgan, et pendant ce temps là je vais continuer à m’occuper de ton chef.

Voila qui convenait tout à fait au jeune homme qui passa derrière la fille, en admira le postérieur bien tendu et fort sympathique avant de la pénétrer avec fougue.

– Le petit trou, je peux ? S’enhardit-il à demander.
– En principe non, mais bon, si tu me donnes un peu plus, je me laisse faire… mais fais attention quand même.
– Rassure-toi, je ne suis pas une brute, répondit-il sincère mais contrarié de ne pas avoir obtenu une permission d’y aller carrément.

Et tandis que Morgan sodomisait ainsi la belle, celle-ci doigtait avec deux, puis trois doigts l’anus de Murenko. Insensiblement elle se mit à tortiller du croupion, optimisant ainsi la sensation de plaisir de celui qui la pénétrait de l’arrière… Et ce qui devait arriver arriva, Morgan sentant le plaisir monter, eu alors brièvement le choix de le retarder ou de se laisser aller… Mais la jeunesse est impétueuse et il ne se retint pas.

Un peu dépité de quitter le jeu si vite, il faillit rester, le temps de souffler, reprendre quelque force, mais préféra prendre congé et attendre son chef en bas devant un verre.

– Il est mignon ton copain, il aurait pu rester !
– Qu’est ce qu’il a de plus que moi ? Plaisanta Murenko
– 20 ans de moins ! Le taquina-t-elle
– Tu es attirée par les jeunes ?
– C’est leur fougue qui m’attire, et puis on n’en voit pas si souvent ici… Bon, je te fais quoi, je te remets un gode comme l’autre fois ?
– T’as rien d’autre ?
– Eh ! Je ne suis pas une sex shop ambulante, non plus ! S’amusa-t-elle. Mais attend si j’ai un truc dont je ne me sers pas souvent, ça devrait de plaire.

Elle alla fouiller dans un tiroir et en ressortit un magnifique chapelet de boules de geishas.

– Oh ! Tu ne vas pas me foutre tout ça dans le cul ?
– Ben si ! Alors on ferme les yeux, on se laisse faire bien gentiment et ça devrait bien se passer…

Isis introduisit la première boule, puis la seconde, puis les deux dernières.

– Allez retourne toi, je veux qu’on se regarde quand tu vas jouir ! Dit-elle avant d’attraper la ficelle. Attention : Un, deux trois…

Elle tira d’un coup sec dégageant les sphères qui quittèrent brusquement le cul de Murenko, complètement ébahi de voir du sperme s’épancher de sa verge sans qu’il n’y ait d’éjaculation, et restant quelques instants dans un état quasi extatique.

– Et ben !
– T’as vu, hein ?
– Tu ne veux pas que je te dépose quelque part ? Lui proposât-il tout en se rhabillant.
– Non, c’est trop tôt, j’arrive à me faire une belle cagnotte ici… encore deux ans et je partirais, j’achèterais une petite affaire, je ne sais pas où… j’ai toujours rêvé d’avoir un restau à moi où on mangerait pleins de crêpes…

Les flics sur Mabilla

Le lieutenant fédéral Brice Blaise débarqua sur Mabilla une fin d’après midi. En sortant du vaisseau de la garde terrestre spécialement affrété pour la circonstance, il considéra comme un mauvais présage le fait de devoir humer l’odeur nauséabonde de l’atmosphère ambiante.

C’est ici qu’on avait enregistré la dernière trace du vaisseau de croisière de luxe Siegfried7. Après plus rien. Le navire avait atterri ici, et suite à des problèmes matériels dans la partie passagers, était resté immobilisé quelques jours, puis avait redécollé normalement pour préparer son saut en hyperespace… Et il avait disparu.

Parmi les passagers figuraient plusieurs personnalités du show bizz, des affaires, du sport… Bref un beau gratin. L’absence de revendications terroristes ou de demande de rançon laissait privilégier la thèse d’un accident. Mais les autorités ne voulant négliger aucun détail souhaitaient une enquête complète. Elles avaient donc délégué ici toute une équipe de fins limiers choisis parmi les meilleurs et équipés de moyens techniques impressionnants.

Brice Blaise avait donc été désigné pour diriger l’opération et avait carte blanche Cette enquête ne lui disait rien du tout et il espérait secrètement qu’on ne trouverait rien. Il fallait pourtant qu’il fasse un rapport.

Joint par radio David Denzel, le gouverneur de la planète, s’excusa de ne pas pouvoir venir l’accueillir, prétextant un imaginaire agenda chargé, mais l’invita à lui rendre une visite de courtoisie en espérant bien qu’il n’y donnerait jamais suite.

– Le gouvernement terrien m’a confié ici des pouvoirs de police discrétionnaires qui risquent d’empiéter sur vos prérogatives, j’ose espérer que vous n’en prendrez pas ombrages. Anonna le lieutenant Blaise.
– Mon cher vous avez une tâche a accomplir, faites votre devoir et ne vous occupez pas de moi !

Blaise n’en demandait pas plus et c’est donc flanqué de deux impressionnants gorilles qu’il se dirigea vers les bâtiments de l’astroport. Il constata l’incroyable état d’abandon des lieux et fut même surpris d’y trouver quelqu’un. Il lui exhiba sous le nez les insignes de sa charge, ce qui provoqua un regard apeuré de l’intéressé, Pablo, le préposé local.

– T’es tout seul dans ces bâtiments ?
– Oui, et je suis ne pas toujours là, il n’y a pas beaucoup de trafic… commença l’homme
– Je ne te demande pas te me raconter ta vie, mon garçon, par contre je voudrais avoir accès à ton ordinateur !
– Quel ordinateur ?
– Et bien celui où sont enregistrés les atterrissages et les décollages des vaisseaux qui viennent se poser ici…
– On enregistre rien du tout, la tour de contrôle est automatique, quand un vaisseau est signalé par la tour, je me contente de leur indiquer une aire d’atterrissage.
– Et elle n’enregistre rien peut-être, la tour de contrôle ? Répondit Blaise avec mépris.
– J’en sais rien !
– Tu n’en sais rien ! Mais elle fonctionne au moins ? S’énerva le policier.
– Bien sûr, sinon les vaisseaux ne sauraient pas où se poser sur la planète !
– OK, on va aller voir, c’est où ?

Pablo leur indiqua, satisfait de voir se terminer cet interrogatoire.

– Au fait j’espère que tu es bien payé pour faire ce travail considérable ? Ne put s’empêcher de railler Blaise.
– Je ne suis pas payé, c’est du bénévolat !
– Hein ?
– Il faut bien qu’on s’organise ici pour accomplir certaines tâches, la voirie, les ordures, l’éclairage…

Mais Blaise ne l’écoutait pas, il franchit un couloir et composa le code qu’on venait de lui indiquer. La cabine de la tour était recouverte de poussière et il eut l’impression que l’odeur y était encore plus forte qu’ailleurs. Il appela un technicien de son équipe qui réussit à accéder à la mémoire de l’appareil :

– Voilà ! On a la liste de tous les vaisseaux qui ont atterrit ici !
– Transfère-nous ça !
– C’est fait, chef !

Blaise consulta le résultat sur son messcom de poche :

– Pas très clair.
– C’est en heure locale, et les vaisseaux sont identifiés par des matricules, mais on a à bord la copie d’un fichier avec tous les renseignements sur tous les vaisseaux immatriculés
– Ça marche ! Tu fais pareil avec les décollages ?
– Je cherche, mais je n’arrive pas à voir où c’est stocké.
– Tu vas bien trouver !

Mais une demi-heure plus tard, le technicien déclara forfait : tout se passait comme si personne n’avait jamais décollé d’ici.

– Bon, on retourne voir le « bénévole » il va être ravi de nous voir !

– La tour ne fonctionne que dans un sens, sur cette planète ? Ironisa Blaise devant le petit homme inquiet.
– Ben, oui, pour le décollage, on me demande une autorisation, si la tour ne me signale pas d’arrivée imminente, je la donne et c’est fini !
– C’est toujours toi qui es là ?
– En ce moment, oui !
– Tu te souviens du départ du Siegfried7
– Oui, ils m’ont emmerdé, ils ont retardé plusieurs fois le départ !
– Tiens, tiens ! Et tu sais pourquoi ?
– Non !
– Tu veux qu’on te rafraîchisse la mémoire ?

L’équipe d’enquêteurs avait apporté tout ce qu’il fallait pour faire parler les gens, de l’argent, des créatures de rêves des deux sexes spécialistes des confidences sur l’oreiller, mais Blaise avait une préférence très marquée pour la manière forte ! Il fit un signe à l’un des gorilles qui ravi de l’aubaine s’empressa d’éclater sans préavis le nez et l’arcade sourcilière droite du pauvre Pablo.

– Mais vous n’êtes pas bien, qu’est ce qui vous prend de me frapper comme ça ? Implorait Pablo
– Je te l’ai dis, c’est pour te rafraîchir la mémoire !
– Mais, puisque je vous dis que je ne sais rien d’autre !
– Je continue, chef ? Demande le gorille !
– Non, il ne faut pas décourager le bénévolat… Laisse-le, mais je te jure, bonhomme, on va rester là un certain temps, peut-être deux mois terrestres, si jamais j’apprends que tu as oublié de nous dire quelque chose je reviens te couper quelque chose, je ne sais pas encore quoi, un bras, une jambe ou la bite… non vraiment tu ne te souviens pas ?

Pablo fit un énorme effort sur lui-même, il aurait pu en faisant un effort leur dire des trucs, leur donner un os à ronger… mais il eut la fierté de rester muet et de leur jeter un regard rempli de mépris.

Rentré au vaisseau, Blaise faisait grise mine…

– On ne trouvera rien, on va analyser ta liste de vaisseaux mais je n’y crois pas, qu’est qu’on peut faire avec ça ?
– On va déjà éliminer tous les vaisseaux qui sont sur l’astroport, on va télécharger leur matricule…
– Ouais et pour les autres, on va les identifier et demander à la Terre de contrôler leurs itinéraires. Le temps que la demande arrive et qu’ils nous répondent on a deux mois à glander… il va falloir qu’on s’organise…
– Chef, chef ! Regardez, c’est très curieux ! Regardez ce que je trouve !
– Je ne vois pas bien…
– Chaque vaisseau est inscrit deux fois… Or ils ne se sont posés qu’une fois ! Ça veut dire que quand un vaisseau décolle la tour le repère l’enregistre mais dans la même liste et qu’il n’y a pas de suite !
– Hein ? Donc ça veut dire qu’on a la liste des décollages !
– Ben oui !
– Donc est-ce qu’un vaisseau a suivi le Siegfried7 ?
– Oui ! Celui-ci est parti 74 minutes après !
– C’est quoi ?
– Attend voici les renseignements : C’est le Fly28, un vaisseau corsaire immatriculé sur Vargala, commandé par un dénommé Ramon Jerko, surveillé, soupçonné dans plusieurs affaires mais jamais inculpé faute de preuve.
– Et le décollage suivant !
– C’est quinze jours plus tard !
– Super, un seul vaisseau suspect, envoi tout de suite un message à la Terre, mais ça ne diminuera pas le temps de réponse… Et l’autre salopard là bas qui ne s’en souvient pas !
– On va lui faire sa fête ?
– Non, on en aura peut-être besoin, laissons le vivre avec la trouille au ventre pendant deux mois… on n’est pas pressé.

Interlude technique concernant les messages interstellaires :


La vitesse de la lumière (300.000 km/secondes) est indépassable. Pour voyager dans l’espace, les vaisseaux utilisaient une dimension supplémentaire l’hyperespace, faisant office de raccourci entre les distances stellaires, un peu comme un bateau fournit un raccourci entre deux rives d’un lac qu’il faut normalement contourner…) Dans la région de la galaxie explorée à l’époque où sont relatés les événements il fallait une moyenne d’un bon mois pour se rendre d’une planète à l’autre. Mais les messages, eux comment faisaient-ils ? Un message ne peut à lui seul franchir sans support l’hyperespace. La procédure était donc la suivante, le message était reçu sur un satellite puis téléchargé sur le premier vaisseau en partance vers sa destination, et quand celui-ci arrivait dans le système de destination le message était envoyé à la vitesse de la lumière… autrement dit les messages n’allaient guère plus vite que les hommes, la différence étant d’un ou deux jours…

Le lendemain, Blaise se mit à la recherche d’autres indices, et toujours flanqué de ses deux gorilles s’en revint vers les bâtiments du cosmodrome. De loin, il constata l’absence de Pablo…

Il ne le cherchait pas, mais dans sa logique policière, l’inspecteur en déduisit donc qu’il avait quelque chose à cacher et qu’il fallait donc le retrouver. On interrogea donc la population locale, mais pas toujours en y mettant la manière, le rejet du personnel de cette mission se transforma bientôt en révolte, et un inspecteur fut sérieusement blessé d’un coup de pierre sur la tête. Du coup Blaise s’octroyât le pouvoir de décréter ce qui ressemblait à la loi martiale. Il n’y eu plus aucun égard, les coups pleuvaient sur ceux qui ne voulaient pas répondre, des portes furent défoncées, des appartements saccagés… et tout ça pour rien. Par contre la résistance s’organisa et un inspecteur fut à deux doigts d’être proprement lynché. Blaise devant ce désordre ne trouva rien de mieux que de désintégrer pour l’exemple un pauvre quidam qu’on avait soi-disant trouvé un projectile à la main. Loin de calmer la population, celle-ci entreprit de tirer systématiquement sur les terriens et leurs véhicules, qui n’eurent d’autres ressources que de continuer à circuler qu’en engins blindés.

Malgré tout comme dans toute situation insurrectionnelle, quelques langues se délièrent mais ce fut pour dire n’importe quoi !

Pablo avait pour habitude d’aller dans les montagnes, à l’ouest, à moins que ce soit à l’est. Blaise organisa une reconnaissance aérienne, mais ni les détecteurs de métaux, ni les détecteurs biologiques ne trouvèrent quoique ce soit ! La chasse au Pablo tournait au fiasco…

Il n’était pourtant pas loin, Pablo, il avait garé son véhicule de l’autre côté de l’astroport dans un vieil hangar qui avait autrefois servi de parking aux engins routiers, lesquelles étaient désormais bien rouillés, il avait apporté de quoi manger et de quoi passer le temps… quant à l’eau, miracle : la canalisation était encore en état. Pablo n’avait pas honte de le dire, il avait peur ! Ces mecs seraient revenus le questionner, non pas qu’il avait des choses à cacher, mais cela ne les regardait pas… Et puis il connaissait les méthodes de ces gens là, poser les mêmes questions à des tas de gens, opérer par recoupement, et si par malheur on oubliait quelque chose c’était la castagne ou pire… car les menaces dont il avait fait l’objet, il avait tendance à les prendre au sérieux….

Il n’avait aucune envie de leur parler de cette jeune femme qui était venue négocier la constitution d’une équipe de réparateurs, et qui plusieurs fois s’était aventurée en ville. Ni de ce jeune officier banni de son vaisseau et complètement paumé venant quémander l’envoi d’un message à ses parents avant de se rétracter. Ni de cette superbe femme demandant qu’on l’aide à enlever ses bagages du vaisseau pour s’installer à l’hôtel… Ni surtout de cet étrange personnage qu’il avait vu errer une journée entière sans but apparent, puis repartir vers le vaisseau juste quelques heures avant son départ…

Blaise fulminait, il aurait bien désintégré un citoyen par jour, pour l’exemple jusqu’à ce qu’on lui ramène Pablo, mais il n’était même pas sûr d’obtenir un résultat. Il fallait s’y prendre autrement et mener une enquête plus classique. Mais comment ramener le calme ?

Il fit diffuser un message par lequel, il déclarait que la situation de guerre civile était le fait de subordonnés ayant outrepassés ses ordres, que ceux-ci avaient été traduit en tribunal de guerre et collé en fond de cale, et que désormais les échanges avec la population se feraient sous le signe de la courtoisie et du respect réciproque…

Les habitants locaux ne donnèrent pas l’impression de croire en la sincérité de ce discours, la première sortie des terriens en véhicule non blindé fut accueillie à coup de tir de rayons divers et ils durent rebrousser chemin précipitamment…

Juliana

Juliana Vogt avait été une belle femme. A cinquante ans, elle pouvait encore plaire… Certes, elle s’était un peu laissé aller… Elle bouffait trop, ne faisait aucun exercice et les soins esthétiques étaient un service assez approximatif sur Mabilla.

Elle avait débarqué avec son compagnon, il y avait cela plus de 20 ans, attirés par une annonce juteuse sur la commercialisation des « Sphères de Mabilla ». L’affaire s’était soldée par un semi fiasco, mais leur avait permis d’acheter cet hôtel qui leur permettait de vivre. Son compagnon fut assez vite victime d’un règlement de compte. Alors la faune locale convoita et Juliana et l’hôtel. Elle dut faire preuve d’une énorme détermination pour faire savoir qu’elle était parfaitement capable de gérer l’hôtel seule. Quand au reste, elle compris assez vite que prendre un amant attitré serait une source de complication, elle clama à qui voulait bien l’entendre que les hommes ne l’intéressaient plus, les femmes non plus d’ailleurs. Certains chuchotaient qu’elle avait des amants secrets, ou bien qu’elle se faisait payer… mais personne n’était sûr de rien.

Un jour l’un des dirigeant de la société des Sphères lui avait fait une étrange proposition, il s’agissait de placer des caméras dans les chambres… cela afin que le bonhomme en question puisse s’exciter à la vue des couples qui s’y rencontraient… L’individu avait lui aussi un jour disparu de la circulation, mais le système fonctionnait toujours… dans la chambre 15.

Juliana après avoir dégagé le minuscule appareil planqué dans une rainure de la cloison, s’était déshabillée et avait sélectionné la séquence où l’on voyait Fédora déniaiser Constantin. La charge érotique de cette scène restait considérable, même si c’était sa troisième vision. Elle sortit une sorte de cabas de dedans un placard et le posa au pied du lit. Puis elle se coucha, jambes écartées, tandis que le mur devant elle s’agitait de scènes torrides entre l’aventurière slave et le jeune puceau à demi efféminé.

Ses doigts agrippèrent ses tétons, elle les pinça violemment, les tordit jusqu’à ce que la douleur ne soit plus supportable, puis recommença, tandis que l’intérieur de ses cuisses se mouillait d’abondance. Son bras plongea dans le cabas, en ressorti un gode très réaliste qu’elle dégagea de son étui de protection. Rêveuse, elle le porta devant ses yeux, se mit à saliver, puis à sucer l’objet avec frénésie… Sa main retourna dans le sac, en ressortit un second gode, elle les léchait et les suçait maintenant alternativement s’imaginant partouser avec deux hommes aux bites bien dures. Elle s’efforça de faire durer le plaisir, c’est ce qu’elle voulait… Sa main se saisit d’un troisième gode, elle le lécha à son tour mais moins longtemps, se le fourrant assez vite dans le vagin dans lequel il entra avec une facilité déconcertante, comme aspiré… Elle imprima à l’objet une série de va et vient qu’elle abandonna assez rapidement. Plus clitoridienne que vaginale, le plaisir de cette pénétration ne dépassait pas celui de la mise en fantasme. Alors elle se retourna, se plaça comme en levrette et s’introduisit l’objet dans l’anus. Elle râla, elle aimait ce geste qui lui rappelait sa jeunesse… « J’aime me faire enculer » aimait-elle confier à ses amants afin de les exciter davantage… Après plusieurs aller et retour, jugeant la position peu pratique elle plaça le gode à la verticale et s’empala dessus. Ainsi ses mains devenaient libres, une pour ses seins, l’autre pour tenir le gode qu’elle suçait… Rendue folle de plaisir, elle fit par s’écrouler sur le lit, replaça le gode qui venait de sortir inopinément de son cul et commença à se frotter le petit bouton de façon de plus en plus frénétique…. Bientôt elle se mit à hurler sa jouissance… Pas grave les chambres étaient insonorisées… surtout la 15.

à suivre
nikosolo@hotmail.com

Première publication Janvier 2008. Revu et corrigé en septembre 2011 © Nicolas Solovionni et Vassilia.net. (épisode légèrement retouché en octobre 2014)

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4 réponses à Novassa (Vargala – 2) 9 – Le cosmodrome de Novassa suivi de Police sur Mabilla par Nicolas Solovionni

  1. Volmar dit :

    Je suppose que la dame dodue en illustration représente Julianna ? Et ben moi je me suis branlé devant Juliana, j’ai recopié l’image, elle est trop belle, je recommencerai

  2. Razorbac dit :

    Ça nous change de Star Wars

  3. Ginka dit :

    Tout cela est d’un érotisme dépaysant (forcement dans le cosmos…) c’est agréable à lire mais je devrais chercher le commencement…

  4. Forestier dit :

    Un chapitre peut-être moins alternatif que les précédents mais nous réservant de délicieux moment comme l’engodage de Murenko ou la séance masturbatoire de Julianna… et puis l’histoire est passionnante (mais il faut s’y tenir, il y a beaucoup de protagonistes)

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