Martinov 17 : L’élixir du docteur Lidenbrock – 2 – Chaude Fanny par Maud-Anne Amaro

 

Martinov 17 : L’élixir du docteur Lidenbrock

2 – Chaude Fanny par Maud-Anne Amaro

Vers 10 heures, le professeur eut un gros coup de pompe.

– Je n’arrive pas à me concentrer, je vais me reposer cinq minutes. On n’a pas de rendez-vous ?
– Si mais je m’en occuper, va te reposer, mon petit professeur !

C’est à ce moment que son téléphone portable se mit à sonner.

« C’est quoi ce numéro ? »

– Bonjour c’est Fanny ! Vous allez bien ?
– Ça va, ça va !
– J’aimerais bien vous rencontrer, on peut faire ça quand ?
– Ma foi, c’est un peu comme vous voulez !
– Ce matin, ça m’aurait arrangé.
– Le temps de me préparer et d’arriver, je peux être vers 11 h 30 vers la Gare Saint-Lazare.

Du coup le professeur Martinov devint tout guilleret, il se regarda dans un miroir.

« Qu’est-ce qu’ils ont tous après moi en ce moment je n’ai pourtant rien d’un vieux play-boy ? »

Il se mit son plus beau nœud-papillon, s’aspergea d’eau de toilette, vérifia la propreté de ses ongles et se vaporisa la bouche d’un spray buccal. Il glissa dans sa poche un flacon de « lapin dur » (voir cet épisode) afin de parer à toute éventualité. Puis il prit congé de Béatrice.

– Je m’en vais, si je ne suis pas rentré ce soir, je te laisse fermer la boutique.
– Et ben dis donc, ça va mieux, toi ?
– J’ai rendez-vous avec une dame !
– Non ?
– Si !
– Ce n’est pas le printemps pourtant !
– Tu sais bien qu’il n’y a plus de saisons !

Evidemment durant le trajet notre vert professeur ne cessa de se construire des châteaux en Espagne. Un rendez-vous à cette heure-là pouvait signifier soit qu’elle avait trouvé un prétexte pour aller « dîner en ville », soit qu’elle avait profité d’une absence de son compagnon pour prendre un peu de liberté. Dans ce cas le temps passé ensemble serait donc plus long et la politesse exigerait sans doute qu’il l’invite à déjeuner. Quant à la bagatelle, il ne craignait rien, le « lapin dur » lui permettrait d’assumer.

11 h 30. Fanny était pile à l’heure à l’angle de la rue d’Amsterdam.

– Merci d’être venu ! Commença-t-elle.
– Tout le plaisir est pour moi !
– On va boire un pot ?
– Allons-y.

Martinov lui aurait bien offert l’apéritif puisque c’était l’heure, mais Fanny commanda juste un café et il en fit donc autant.

Vraie rousse à la chevelure flamboyante, le visage constellé de taches de rousseur, cette femme avait quelque chose de magnétique. Et en plus elle sentait bon. Martinov s’imaginait déjà en train de la caresser.

Pourtant le regard semblait trahir une certaine inquiétude.

– J’ai souhaité vous rencontrer, parce que… Enfin, j’espère que je frappe à la bonne porte…
– ?
– Eugène m’a dit que vous étiez dans la recherche scientifique…
– C’est un bien grand mot ! Balbutie le professeur qui pour la première fois réalise que la raison de cette rencontre n’est peut-être pas le sexe !
– Il m’a dit que vous aviez une très grande culture scientifique et que vous travaillez en toute indépendance.
– Mwais…
– Il m’a dit aussi qu’il vous arrivait de faire des sortes d’enquêtes.
– Oui, enfin…
– J’ai un gros problème, je vais vous le soumettre, vous allez me dire si c’est dans vos cordes et à quel prix.

« Quand je pense que j’ai sorti ma plus belle chemise et mon plus beau nœud-papillon ! ».

– Je vous écoute ! Répondit le professeur, assez dépité.
– En fait, je m’adresse à vous parce que je ne sais plus à qui m’adresser. J’ai passé un bilan de santé complet il y a un mois, je n’ai rien du tout…

« Mais où veut-elle en venir ? »

– N’empêche que j’ai des coups de fatigue qui m’arrivent comme ça sans prévenir et même que je suis obligée de me coucher…
– Ecoutez, je n’ai aucune compétence en matière médicale…
– Peu importe, ce n’est pas d’un médecin dont j’ai besoin. Puisque comme je vous l’ai dit, pour les toubibs je suis en excellente santé.
– Mais alors…
– Soyez gentil, laissez-moi aller jusqu’au bout. J’ai aussi des hallucinations, des vertiges…

« Bon sang, se pourrait-il que… »

– Des pertes de mémoires ?
– Oui aussi… Pourquoi ? Ça vous dit quelque chose ?
– Non ! Enfin vaguement, très vaguement, il faut que je fouille dans mes souvenirs.

En fait le professeur Martinov était devenu blême. Les symptômes décrits par Fanny ressemblaient décidément trop à ceux de Camille. On était donc probablement en présence d’un nouveau virus non encore détecté. Mais que pouvait-il y faire ? Alerter les autorités sanitaires ? Les persuader de faire une recherche de virus sur le sang de Fanny (ou sur celui de Camille) ? Convaincre ces derniers d’accomplir ces démarches ?

– Quelque chose ne va pas, Monsieur Martinov ?
– Si, si, je dois juste manquer un peu de sucre.
– Je vais vous en chercher.

Et pendant que Fanny se dirigeait vers le comptoir en quête d’un morceau de sucre, le professeur ruminait :

« Mais qu’est-ce que je suis venu faire dans cette galère ? Elle me prend pour un magicien ou quoi ? Quand je pense que je m’étais préparé pour un flirt… Et même davantage ! »

– Voilà, je vous en ai pris deux !
– Merci. Euh, ce que je n’ai pas bien compris c’est ce que vous attendez de moi ?
– Evidemment, puisque je n’avais pas terminé ! En fait je soupçonne Eugène de se livrer à des expériences dangereuses.
– Pardon ? Balbutie le professeur de plus en plus surpris
– Eugène est obsédé par le vieillissement, il a déjà mis au point plusieurs produits comme des lotions antirides ou des trucs dans le genre. Je sais qu’il en a proposé à des laboratoires de grandes marques et qu’il s’est fait jeter. Ça l’a mis dans une colère ! Il est terrible dans ces moments-là, vous savez !
– Humm… Et vous soupçonnez qu’il y ait un rapport entre ces produits et vos soucis de santé ?
– Exactement !
– Il ne vous oblige pas à les tester, quand même ?
– Non, mais je me demande s’il ne les teste pas sur moi à mon insu ?
– Il vous appliquerait des crèmes pendant votre sommeil ?
– Non, ce n’est pas ça, je me demande s’il ne bricole pas des produits liquides ou solubles. A partir de ce moment-là me les administrer sans que je m’en aperçoive devient trop facile.
– Evidemment !
– Et vous avez essayez d’en discuter avec…
– Avec Eugène ? Bien sûr sue j’ai essayé mais il nie !
– Et vous ne le croyez pas ?
– Non, je ne le crois pas, mais je me trompe peut-être.
– Et je peux savoir maintenant ce que vous attendez de moi ?
– M’aidez à démêler cette affaire.
– Je ne…
– Non s’il vous plaît, je crois savoir ce que vous risquez de me dire. Je ne veux pas l’entendre. Je suis au bout du rouleau, je ne sais plus à qui m’adresser. Vois êtes mon dernier espoir. Réfléchissez à tout cela jusqu’à demain. Je vous appellerai à midi, et là vous me donnerez votre réponse.

Voilà un répit qui arrangeait bien notre sympathique professeur.

– OK, faisons comme ça. Une question quand même je ne voudrais pas être indiscret mais vos rapports avec Eugène…
– Je l’aime ! Je l’aime passionnément !
– D’accord ! Euh il est midi, accepteriez-vous que je vous invite au restaurant.
– Non pas aujourd’hui, mais si demain votre réponse est positive, j’accepterai avec plaisir.

Et du coup, le professeur Martinov prit le chemin du retour après avoir avalé un médiocre sandwich. Dans le train, il ne cessa de tourner et de retourner le problème, partagé entre l’idée d’envoyer promener cette bonne femme et celle de trouver un moyen de l’aider…

– Et bien mon petit professeur, tu en fais une tête ! Qu’est- ce qui s’est passée, elle t’a posé un lapin ?
– C’est pire que ça ! Je m’étais fait du cinéma, ce n’est pas pour mes beaux yeux que cette nana voulait me voir, d’ailleurs, je n’ai pas de beaux yeux, je ne suis qu’un vieux débris !
– On se calme, on se calme ! Elle voulait te voir pourquoi alors ?
– Une affaire ou un service, je lui ai même pas demandé si elle comptait me payer.
– Et il y a un problème ?
– Plutôt oui, y’a du café ? Je vais te raconter.

Béatrice avait une qualité rare, elle savait écouter ses interlocuteurs sans les interrompre à tout bout de champs. Elle attendit donc fort sagement que le professeur Martinov eut terminé pour délivrer son premier point de vue :

– Attends, elle n’est pas claire cette nana, si je comprends bien elle est amoureuse d’un mec qu’elle soupçonne de l’empoisonner. C’est à la police de régler ça !
– Je la vois mal porter plainte contre son bonhomme…
– Alors qu’elle engage un détective privé !
– Oui, je n’y avais pas pensé.

Mercredi 19 novembre

Le professeur Martinov avait très mal dormi. En fait le visage de cette Fanny le hantait. Il était assez lucide pour admettre que tout rapport avec elle ne pouvait être que platonique. Mais un amour platonique n’est-il pas préférable à rien du tout ?

Oui mais pour la revoir, il lui faudrait lui proposer quelque chose, ne serait-ce qu’une amorce de plan, mais quoi ? Le professeur Martinov, chercheur indépendant avait certes vécu des aventures farfelues (lisez les donc chers lecteurs, tout cela n’a rien de triste), mais il ne se voyait pas se transformer en monte-en-l’air pour aller fouiller dans le laboratoire d’un présumé savant fou ! Il y avait peut-être l’ombre d’une idée, mais comment le mettre en œuvre ?

Bref au petit matin, il n’était pas plus avancé.

Il se rendit compte au cours de la matinée qu’il n’avait pas l’esprit à son travail. D’ailleurs Béatrice le lui fit gentiment remarquer :

– Toi mon petit professeur, tu as la tête ailleurs.
– Ça se voit tant que ça ?
– Toi, t’es amoureux ! C’est pas sérieux à ton âge.
– Ça passera !
– Et comment ?
– Soit dans une semaine, je n’y penserais plus, mais c’est même pas sûr, soit il faut soigner le mal par le mal.
– Et comment ça ?
– J’en sais rien, mais pour ça il faut que je la voie.
– Tu vas au casse-pipe !
– Tant pis, au moins comme ça, l’affaire sera réglée. Il est quelle heure ?
– 10 heures et demi !
– Bon, je file à Paris, il faut crever l’abcès.
– Fais attention à toi !

Arrivé à Paris, il s’installa, fébrile à la terrasse d’un café, attendant le coup de fil de Fanny.

Le portable de Martinov sonna à midi pile. Il décrocha, anxieux.

– Bonjour Monsieur Martinov, ça va ?
– Ça peut aller merci !

Il s’abstint par décence d’y ajouter le traditionnel « et vous ? »

– Vous me devez une réponse.
– Justement, j’ai réfléchi et avant de m’engager j’aimerai vous poser deux ou trois questions.
– Non ! Stop ! N’essayez pas de gagner du temps. Le mien est peut-être compté ! Vous me dites oui ou vous me dites non !
– Ecoutez, c’est juste quelques questions et après je vous donnerai ma réponse.
– Non, on ne tergiverse plus. Je veux vous entendre dire oui ou non, sinon je raccroche !

Alors le professeur Martinov se jeta à l’eau et dans un souffle s’entendit répondre le « oui » qu’il ne voulait pas prononcer.

– Et bien voilà ! Si votre invitation au restaurant tient toujours, je suis à votre disposition.
– Avec plaisir, vous êtes où ?

Elle n’était pas bien loin et ils se retrouvèrent dans une pizzeria du quartier Saint-Lazare.

Fanny avait profité de l’exceptionnelle clémence de l’arrière-saison pour s’habiller léger : petite jupe à volants et débardeur, ce dernier non content de bien mouler son avantageuse poitrine, dévoilait de fort jolies épaules dont la lumineuse rotondité semblait une invitation à la caresse.

Le professeur laissa vagabonder son regard de façon assez peu discrète sur cette jolie femme.

– Serais-je votre genre de femme, Monsieur Martinov ?
– Je n’ai pas de genre particulier, j’ai toujours aimé les belles femmes, mais maintenant j’ai un peu passé l’âge…
– Il n’y a pas d’âge pour se faire plaisir !
– Sans doute, mais il faut voir les choses en face, je n’ai plus 20 ans… Remarquez qu’à 20 ans j’étais timide…
– Vous avez bien changé alors !
– Qu’est-ce qui vous fait dire ça ?
– La façon que vous avez de me regarder !

Le propos était accompagné d’un large sourire, voulant signifier par là qu’elle n’y voyait pas matière à querelle.

– Pardonnez-moi !
– Vous n’avez rien à vous faire pardonner… au moins vous n’êtes pas hypocrite, et ça me convient très bien.

Le professeur Martinov était ravi du tour que prenait la conversation et se mit à fantasmer… Pas longtemps car Fanny recadra les choses.

– C’est quoi votre plan ?
– Son laboratoire est inaccessible, je suppose ?
– Non, je peux y entrer, même s’il déteste ça, il y fait lui-même le ménage… Mais il y là-dedans des centaines de produits, comment voulez-vous vous y retrouver ?
– Ils ne sont pas étiquetés ?
– Avec des numéros.
– Il y a donc une table de correspondance !
– Probablement mais où ? Je n’en sais rien, caché quelque part, ou alors il la connaît par cœur, il en est capable ? C’était ça quand même pas ça, le plan ?

« Je n’aurais jamais dû dire oui ! » Se lamenta Martinov, « Qu’est-ce que je peux faire ? Je serais un salaud, je la laisserai plantée là avec son problème… »

– J’ai peut-être une piste ? En espérant que ce soit une piste…
– Dites !
– Voilà, l’autre jour en sortant de chez vous, j’ai fait la connaissance d’un jeune homme….
– Pardon ?
– J’ai fait la connaissance d’un jeune homme…
– En sortant de chez nous ? ,

Martinov réalisa sa maladresse.

– Oui, euh, enfin c’est un concours de circonstances, mais là n’est pas le plus important…
– Attendez, vous êtes parti de chez-nous et vous sembliez pressé de rentrer. Je me souviens que vous aviez même dit que vous aviez oublié de donner à manger à votre chatte…. Et là vous me dites que vous avez eu le temps de faire connaissance… avec un jeune homme… autour de minuit… en plein Marais.

Fanny était en train de lui chercher la petite bête. Martinov se dit que ce n’était pas plus mal… En continuant de la sorte, c’est elle qui mettrait fin à la conversation et finirait par le jeter. Ainsi il serait tranquille. Ouf !

– Oui et alors ? Avec tout le respect que je vous dois, je fais encore ce que je veux de ma vie et ne pense n’avoir aucun compte à vous rendre, chère Madame.
– Ne le prenez pas mal, je ne cherchais pas à vous embarrasser, je m’étonnais, c’est tout. Ah mais je vois, Eugène vous agaçait et vous avez trouvé un prétexte pour prendre la poudre d’escampette. C’est vrai qu’il est assez pénible parfois, toujours à vouloir avoir tout le temps raison. Donc je comprends vous avez voulu vous détendre un peu, vous êtes rentré dans un bistrot et vous avez lié connaissance avec un jeune homme ! C’est ça ? J’ai bon ?

« C’est une sorcière, cette nana ! »

– Ben oui, vous avez bon ?
– Mais comment cette rencontre a-t-elle eu lieu ? Racontez-moi, ça m’intéresse !
– Ben par hasard !

« Mais pourquoi cette question ? Qu’est-ce que ça peut lui faire ? »

– Oui, mais plus précisément ?
– Il s’est assis en face de moi…

« Si je pouvais la choquer, elle me foutrait peut-être la paix ! »

– Et alors ?
– Il m’a fait, de façon indirecte une proposition d’ordre sexuelle.
– Ben voilà autre chose ! Et vous avez accepté ?
– J’ai en effet eu cette faiblesse !
– Oh, mais c’est que ça devient croustillant cette affaire… Il vous a emmené chez lui ?
– On ne peut rien vous cacher !
– Et vous avez… consommé ?
– Chère madame, cela ne vous regarde pas.
– Ce qui en soit est une réponse, si vous n’aviez pas consommé, vous m’auriez répondu « non », c’est donc « oui » ! Et c’était bien ? Ça vous a plu ?
– Je ne souhaite pas continuer sur ce terrain…
– Décontractez-vous Monsieur Martinov ! Vous êtes donc bisexuel, je trouve ça très bien. Il se trouve qu’Eugène est également bisexuel, il lui arrive de ramener à la maison des jeunes hommes. Parfois avec leur accord je les regarde, c’est très excitant. Et si le jeune homme est bi, je participe aussi.
– Ah ! Se contenta de répondre le professeur, complétement désarçonné !
– Ben oui !
– Et les grandes idées d’Eugène sur la fidélité dans le couple ?
– Vous y avez cru ?
– En fait je m’en fous un peu ! Il n’est donc pas jaloux ?
– Si comme un tigre ! Mais ce qui se passe en ma présence ne le rend pas jaloux.
– Les gens sont compliqués !
– N’est-ce pas !

Ils laissèrent passer un silence.

– Vous n’allez pas me dire que vous êtes choqué par mes propos ! Moi je ne le suis pas ! Reprit Fanny
– Choqué, non, juste surpris !
– Monsieur Martinov… C’est comment votre petit nom ?
– André !
– André, nous sommes aussi coquins l’un que l’autre, nous sommes faits pour nous entendre.
– Jusqu’à quel point ? Demanda Martinov qui après toutes ces émotions et ces retournements de situations se dit que la carte du flirt était peut-être encore possible.
– L’avenir nous le dira !
– C’est quand l’avenir ?
– C’est après le présent. Vous savez à quoi je pense en ce moment ?
– Non, mais je crois que je ne vais pas tarder à le savoir.
– J’essaie de vous imaginer avec ce jeune homme.
– Votre pizza va refroidir !
– Dans ce genre de circonstances, j’imagine que vous êtes plutôt passif, je me trompe ?
– Vous m’embarrassez !
– Répondez-donc, si vous arrivez à m’exciter, je serais peut-être capable d’accepter une proposition indécente, si toutefois la chose vous intéresse.
– Vous êtes un cas, vous !
– Vous aussi ! Répondez moi donc ?
– Quelle était la question ?
– Vous avez fait quoi ?
– Je lui ai pratiqué une fellation !
– Oh ! Comment vous vous exprimez, vous n’êtes pas au tribunal, dites-moi ça autrement si vous voulez m’exciter !

Le professeur Martinov réalisa alors, qu’il n’avait pas pris son flacon de « lapin dur »… n’ayant évidemment pas prévu que cette entrevue puisse se terminer dans un plumard. Tant pis il se débrouillerait.

– Vous préférez que je vous dise que je lui ai taillé une pipe ?
– Bien sûr que je préfère ! Et elle était comment sa bite ?
– Très belle, bien raide et avec un joli gland.
– Humm ! C’est comme ça que je les aime répondit-elle en s’humectant les lèvres.

Ces mots crus et l’insolite de cette rencontre ne tardèrent pas à faire bander notre vert professeur.

– Et vous en êtes resté là, juste une pipe ?
– Non, j’étais très excité, voyez-vous…
– Vous lui avez-offert votre cul !
– Oui, Madame, j’ose le dire : ce jeune homme m’a enculé, et ma foi ce n’était pas mal du tout.
– Vous faites ça souvent ?
– En fait non, je ne cherche pas, mais quand j’ai l’occasion, pourquoi pas ?
– Et vous avez joui de quelle façon ?
– Le jeune homme n’habitait pas tout seul, son compagnon qui se reposait est venu nous rejoindre, je l’ai sucé pendant que l’autre s’occupait de mon intimité. Puis le premier a joui, le second a pris sa place…
– Et bien…
– Ce gentil jeune homme m’a ensuite soulagé avec une petite branlette. Pouh ! Ça m’a mis dans un drôle d’état de vous raconter tout ça…
– Permettez que je me rende compte.

Fanny passa sa main sous la table afin d’atteindre la braguette du professeur.

– Hum, c’est effectivement bien raide tout ça ! Vous êtes pressé ?
– Non, j’ai tout mon temps.
– On va payer et s’en aller ! On prendra éventuellement le dessert et le café après et ailleurs, vous êtes d’accord ?

Fanny sans attendre la réponse attrapa la main du professeur et la caressa tendrement, puis avança son visage. Martinov compris le signal et fit de même. Leurs bouches se rencontrèrent, leurs langues aussi. Ce fut bref, mais fougueux et passionné.

– On va où ? S’enquit le professeur.
– Il y a des hôtels pas trop chers dans le quartier…Mais on va d’abord acheter des capotes.

Hôtel pas trop cher tout est relatif, mais bon… Ils choisirent néanmoins une chambre avec salle de bain. Fanny insista pour payer la moitié de la location, mais Martinov grand seigneur refusa.

Dès que la porte se fut refermée, Fanny commença à se déshabiller sans autre forme de préambule. Le professeur Martinov ne put donc faire autrement que de l’imiter et se retrouva bientôt en chaussettes et en quéquette, tandis que la belle mature s’exhibait devant lui dans un très bel ensemble string et soutien-gorge en dentelle noire.

– Joli commenta-t-il.
– Tu ne bandes plus ?
– C’est l’émotion ! Plaisanta-t-il.

Alors elle retira son soutien-gorge offrant à la vue du professeur une paire de seins d’une très bonne tenue terminée par des tétons arrogants.

– C’est pas mal, hein ? Le nargua-t-elle.
– Superbe ! Je peux les embrasser !
– Ils sont à toi !
– Smack, smack.
– Ils te plaisent, hein, mes gros nichons ?
– Hé, hé !
– Ils ont eu leurs heures de succès !
– Pourquoi en parler au passé ?
– Parce qu’avant de rencontrer Eugène, j’étais libertine, maintenant je me suis un peu rangée, ça fait un bout de temps que je ne n’avais pas trompé… oh, oui, ça fait bien deux mois…

Le professeur n’écoutait ces confidences que d’une oreille distraite, à vrai dire il s’en fichait un peu, ne se lassant pas de caresser, de lécher, de sucer et de faire de perpétuels aller et retour en entre le sein droit et le sein gauche.

– Oui, la dernière fois, c’était quand on est revenu de vacances… J’avais pourtant eu des occasions en vacances, mais qu’est-ce que tu veux faire quand tu as un mari jaloux comme un tigre, alors sitôt en France, je me suis dit « ma fille, on va se faire une petite vengeance… ». J’ai pas eu raison ?
– Ah, si, si, absolument !
– D’autant que lui, il ne se gênait pas…
– Ah, bon ?
– Oui, son truc, c’était de me ramener des mecs à l’hôtel, il leur suçait la bite et il se faisait prendre.
– Et ben !
– Faut dire qu’où on était il y avait de l’offre, ce n’est pas ça qui manquait…
– Vous étiez où ?
– A l’Île Maurice !
– Ah, c’est comme ça là-bas ?
– Ben oui ! Par exemple, tu as un gars de l’hôtel qui se pointe dans la chambre et qui demande s’il peut nettoyer les vitres. On a dit oui, on s’en foutait vu qu’on allait descendre à la plage, mais voilà qu’on s’aperçoit qu’il est en train de faire les vitres complétement à poil en dodelinant du cul.
– Hum, ça m’excite tes histoires !
– Tu veux savoir la suite un mon gros cochon ?
– Bien sûr !
– Eugène lui a alors demandé s’il savait faire autre chose que les vitres et le gars a répondu qu’il était à l’entière disposition de ces messieurs-dames, caresses, massages et plus si on le désirait, le tout contre un petit billet bien entendu.
– Et donc ?
– Eugène à commencer par lui peloter les fesses puis il lui a sucé la bite, il avait une jolie bite, humm, je crois que tu aurais aimé !
– Tu l’as sucé aussi ?
– J’ai d’abord regardé, puis Eugène m’a demandé si je voulais sucer avec lui, je n’allais pas dire « non » !
– Etonnant que dans ce genre de situations, il ne soit plus jaloux !
– Hé, non, tant que ça se passe devant ses yeux, il est cool.
– Et vous l’avez sucé, c’est tout ?
– Pense tu ! Eugène lui a offert son cul, le mec avait des capotes, il te l’a enculé comme un malade.

Le professeur Martinov se dit que cette histoire était sans doute inventé de toute pièces, mais qu’importe, Fanny inventait bien.

– Non, t’as fini avec mes seins là ? Parce que j’aimerais bien te sucer un peu, moi !
– Justement, elle est toute raide !
– Hum, bel objet ! Commenta-t-elle.
– Une bite standard, dirons-nous !
– Standard mais agréable, voyons comment ma langue va réagir…

Martinov s’attendait à une fellation classique, celle qui commence par le gobage de bite traditionnel, et bien pas du tout, Fanny ne pratiquait pas de la sorte et s’amusait à laper le méat en de mouvements frénétiques. Il en était tout chose notre cher professeur !

– On va s’allonger, on sera mieux ! Proposa Fanny.

Pas contrariant du tout, le professeur s’affala sur le plumard.

– Tu sais, je suis un peu vicieuse, lui confia la jolie brune mature en le rejoignant.
– On ne dit pas vicieuse, on dit très coquine et très libérée.
– Qu’est-ce que tu aimes bien toi ? Laisse-moi deviner ? Ah, tout ce qui est cul, évidemment ? J’aurais eu un petit gode avec moi on se serait amusé avec.
– Tu peux toujours mettre un doigt !
– Non !
– C’est pas grave, je disais ça comme ça !
– Mais je peux t’en mettre deux… ou même trois !
– C’est comme tu veux !
– Moi aussi, j’aime bien qu’on me doigte le cul ! Et puis j’adore la sodomie.

Négligemment, Fanny caressa le torse de Martinov.

– Tu as en as des gros tétons !
– A force de me les faire tripoter, ils ont pris du volume.
– Comme ça ? Dit-elle en en en prenant un entre son pouce et son index.
– Non, plus fort !
– Comme ça ?
– Oui, pince-moi l’autre aussi. Oh, c’est bon, j’adore ça !
– Un peu maso ?
– Non, on ne peut pas dire, ou alors juste un chouia, un petit chouia…
– En tout ça, ça te fais bien bander !

Et sans transition, elle se précipita sur cette bite qui la narguait, la caressa quelques courts instants avant de le remettre en bouche.

– Tu ne vas pas jouir de suite ? S’inquiéta soudain Fanny que la perspective d’un rapport bâclé ne lui disait rien que vaille.
– Ne te tracasse pas, je n’ai plus 18 ans, on peut faire ça peinard.
– Qu’est-ce qu’elle est bonne ta bite ! J’adore les bites ! Tu sais mon fantasme, c’est de me faire pénétrer par deux mecs, l’un dans la chatte, l’autre dans le cul, j’en sucerais un troisième et j’en branlerai deux autres, un pour chaque main.
– Et le sixième ?
– Le sixième, il n’y a pas de sixième.
– Mais si, tu ajoutes un sixième et même un septième
– Et ils font quoi ?
– Rien, ils sont sur les bancs des remplaçants. Le sixième remplacera le premier qui aura joui…
– Génial ! Je pourrais comme ça me taper toute une équipe de football, ils sont combien dans une équipe de foot, douze je crois ?
– C’est pas onze ?
– Et avec les remplaçants !
– Alors là je ne sais plus.

Ils éclatèrent tous les deux d’un sain fou rire.

Fanny prend la boite de capote déposée préalablement sur la table de nuit et la tend au professeur.

– Si Monsieur veut bien mettre son petit chapeau ! Non, non, ne bouge pas reste comme ça sur le dos, Je vais te jouer « la Chevauchée Fantastique » !

Effectivement la belle s’empale et se met à coulisser sur la verge tendue. Et c’est que madame est sportive, madame à de l’endurance et ne fait pas semblant, elle est bientôt en sueur et commence à dégouliner, mais continue. Le professeur est aux anges, il n’a qu’à se laisser faire et en plus il est au spectacle, les seins de Fanny qui ballottent sans cesse au rythme de de ses saccades sont une vision qui l’enchante. Il en vient à se demander si malgré ce qu’il disait tout à l’heure, il va tenir la distance.

Du coup, il fait signe à Fanny de ralentir. Elle se retire. Ce n’est pas vraiment ce qu’il souhaitait.

– Ne bouge pas, ne bouge surtout pas, laisse-moi faire.

Alors Fanny s’avance de quelques centimètres et fait en sorte que son anus se mette en contact avec le gland de Martinov. Mouillé comme l’est l’introduction se fait sans problème, et bientôt la chevauché reprend, anale cette fois.

Et cette fois alors que la première pénétration était quasi muette, celle-ci devient très sonore, la chambre d’hôtel se remplit de râles de jouissance qui montent crescendo.

– C’est bon, c’est bon ! Commente-t-elle entre deux gémissements.

On s’en serait douté que c’était bon. Martinov ne voit plus de raison de se retenir et se met à gigoter du bassin afin d’accélérer les choses. Si bien qu’il jouit le premier. Fanny n’en a cure et continue à coulisser pour rejoindre son partenaire au septième ciel une ou deux minutes plus tard.

Fanny s’est retiré et s’avachit sur le lit. Les deux amants s’approchent l’un de l’autre, se sourient, s’embrassent avec cette fois plus de tendresse que de fougue.

– C’était fulgurant ! Commente Fanny.
– Ça ne se passe jamais exactement comme prévu, ce genre de choses.
– Je vais prendre une douche, t’as vu dans quel état je suis.
– J’en prendrais aussi une après toi.

Ils se lèvent, se dirige vers la salle de bain, Fanny va s’assoir sur la cuvette des toilettes.

– Je peux te regarder faire pipi ?
– Ben, voilà autre chose !
– C’est juste une question !
– Si ça peut te faire plaisir, je ne suis pas contre ! Je vais me soulever un peu comme ça tu verras bien. Attends, il faut que je me concentre, maintenant.

Martinov a alors l’idée de faire couler l’eau du robinet du lavabo. Effectivement ce simple geste débloque les sphincters de Fanny qui se met à pisser d’abondance.

– Ça te plait de voir ça, espèce de gros cochon.
– J’aime bien !
– Je parie que tu aimerais bien que je te pisse dessus.
– Je n’osais pas te le demander.
– Et bien ce sera peut-être pour la prochaine fois…

En se rhabillant Fanny semblait joyeuse.

– Alors qu’en penses-tu ? Je suis encore un bon coup, non ? Dit-elle
– Ma foi, je ne vais pas me plaindre.
– Tu ne réponds pas à la question ?
– Tu es merveilleuse !
– N’exagérons rien, tu m’aurais connu il y a vingt ans, j’étais un joli petit lot.
– Ton âge te va bien, c’est celui où l’expérience s’ajoute au charme.
– Tu sais parler aux femmes, toi ! Bon arrêtons les conneries, ta piste ?
– Ah oui ma piste ! Ben le gars que j’ai rencontré habite avec un copain, un travesti. Il n’était pas très en forme, il a des coups de pompes à répétition, en fait il présente les mêmes symptômes que toi !
– Ben voilà ! Tu vas chez lui, tu récupère le produit, tu l’analyses, et hop !
– Et hop ! Répéta le professeur, beaucoup moins convaincu que ne l’était Fanny.
– On se tient au courant, faut que je rentre…

Béatrice écoutait le professeur, dubitative :

– Tu lui as fait signer un contrat ?
– Non, à vrai dire je n’y ai même pas pensé.
– Et le plan en résumé, c’est quoi ?
– Retrouver ce Camille, lui demander un peu du contenu du flacon qui le rend malade, l’analyser.
– C’est tout simple alors ?
– Sauf que je ne me vois pas me pointer chez lui, comme ça !
– Et pourquoi donc ?
– Lee gars m’a bien fait comprendre que ce qui s’était passé entre nous, c’était juste une occasion et qu’il n’avait pas l’intention de poursuivre. S’il me voit arriver, il risque de se méprendre sur mes intentions et ça peut tout faire rater. Je pense donc qu’il serait plus simple et surtout plus efficace si on pouvait faire autrement, mais pour ça faut que tu m’aides.
– Bon explique-moi ça gentiment…

A suivre

 

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5 réponses à Martinov 17 : L’élixir du docteur Lidenbrock – 2 – Chaude Fanny par Maud-Anne Amaro

  1. Sapristi dit :

    Très bandante cette histoire, j’adore le personage de Fanny

  2. Messidor dit :

    J’ai connu une Fanny qui n’était pas mal non plus mais elle ne ressemble malheureusement pas à cette magnifique illustration

  3. melchoir dit :

    Les illustrations sont très bandantes, le texte aussi, je l’ai adoré.

  4. Hilaire dit :

    Un texte bien jouissif

  5. nyalartotep dit :

    Le texte est très bon mais j’avoue m’être branlé devant la photo de cette magnifique femme poilue

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