L’odyssée de Zarouny (Vargala 3) – 22 – La prisonnière par Nicolas Solovionni

 

L’odyssée de Zarouny (Vargala 3) – 22 – La prisonnière par Nicolas Solovionni

– Qu’est-ce que tu vas en faire de ces deux-là ? Demanda Fédora.
– On va les laisser mijoter un peu, ils finiront bien par craquer et nous dire ce qu’ils sont venus foutre ici.

Fédora se demanda si elle ne devait pas différer son départ, cette affaire l’intriguait. Fanny et Uguett lui avait appris l’épisode du piratage du Siefried7, mais elles n’y avaient pas participé directement et ne connaissaient pas toute l’histoire. Fédora ne pouvait donc pas soupçonner que des journalistes vrais ou faux viennent enquêter au sujet de cette affaire. En revanche si ces deux fouineurs venaient à propos du passé de Pachéco et de la publication de ses mémoires, cela pouvait éventuellement être intéressant.

Asseb, quant à elle, voyait dans la présence de ces deux prisonniers une opportunité d’en savoir plus sur ce qui se passait dans l’enclave, elle s’était en effet persuadée qu’on lui cachait un tas de choses.

Elle chercha d’abord à se renseigner sur ce « Petit Mont », et sur ses possibilités d’accès. La chose n’était pas aisée, Navassa avait quasiment banni de ses territoires et de son organisation tout ce qui ressemblait à de l’informatique ou de la communication électronique. Le domaine s’était depuis équipé de toutes ces choses, mais elle aurait été bien incapable de s’en servir. Elle trouva néanmoins, après avoir fouiné un peu partout, l’emplacement d’une vieille bibliothèque, dans laquelle elle dénicha un plan des lieux. Le Petit Mont n’était qu’à 5 kilomètres du château. Donc y aller était faisable à condition de trouver un moyen de se protéger des dangers de la faune. En allant plus avant dans ses investigations, elle découvrit qu’on pouvait se protéger des bestioles venimeuses en revêtant une combinaison adaptée. Restait à en trouver une. Elle mit un certain temps pour le faire, mais finit par en dénicher une dans une sorte de réserve : Asseb était une excellente fouine ! Seul le problème des dangereux carnivores restait en suspens. Elle trouva bien de la documentation sur les crabes géants qui infestaient les côtes, mais rien sur les autres sales bêtes. Il existait des lézaroïdes qui se nourrissaient de petits herbivores, mais ces lézaroïdes étaient décrits comme peureux et servaient de nourriture à des reptiles volants dont l’activité n’était que nocturne. Elle finit par se persuader que les gros carnivores n’existaient tout simplement pas sur l’ile et que leur évocation n’était destinée qu’à décourager toute velléité de randonné autour de ce fameux Petit Mont.

Au Petit Mont, la situation se dégradait, Mark et Gertrud avait demandé qu’on leur apporte de quoi se distraire, de la musique, des films, des jeux, on leur avait refusé, comme le jour suivant on leur avait refusé des cartes à jouer et des dès. On leur refusa même du papier et de quoi écrire. Autant dire qu’ils déprimaient.

– J’en ai marre, je vais tous leur dire ! S’énervait Gertrud.
– Moi, je m’en fous dans cette affaire, je ne suis que ton employé, mais je doute que cela joue en faveur de notre sécurité. Répondit Mark
– M’ont pas l’air méchants !
– T’as raison, ils ne nous tueront pas méchamment nous ne souffrirons pas.

Cette réflexion fit froid dans le dos de Gertrud.

– Pourquoi voudrais-tu qu’ils nous tuent ?
– Parce qu’en leur disant qui nous sommes, on leur donne une raison de le faire.
– Je ne suis pas sûre de suivre, là !
– On gêne, mais pour l’instant ils ne savent pas pourquoi, quand ils sauront, alors… couic !
– Tu racontes que des conneries.

Une semaine avait passé, et un matin, Asseb, quitta le château, elle emportait avec elle trois combinaisons spéciales, une pour elle, et une pour chacun des prisonniers. Personne ne s’inquiéta de son départ même s’il s’agissait de sa première sortie depuis la fois où elle avait failli se faire croquer par un méchant crabe. Dès qu’elle fut hors de vue du château, elle enfila sa combinaison et s’avança dans les fourrés.

Très vite, elle se rendit compte que cette expédition ne serait pas une partie de plaisir. Aucun sentier n’était esquissé et traverser ces fourrés s’avérait non seulement pénible mais l’empêchait de s’orienter. Bientôt elle ne sut plus si elle se dirigeait vers le Petit Mont ou si elle avait bifurqué.

Il lui semblait qu’en grimpant à un arbre, elle pourrait apercevoir le Petit Mont et se réorienter. Il lui fallait préalablement choisir un arbre qui lui permettrait ce genre de chose, ensuite il fallait l’escalader, le problème c’est que les aptitudes sportives de Sœur Asseb étaient assez limitées.

Elle parvient néanmoins à se hisser à environ six ou sept mètres de haut et à repérer son objectif. Il lui fallait maintenant redescendre ce qui contrairement aux idées innées participe d’une toute autre technique…

Si bien que sans trop savoir ni pourquoi ni comment, Asseb dégringola. Elle ne tomba pas de bien haut et n’eut rien de cassé, n’empêche qu’il fallût faire avec des contusions multiples et des douleurs un peu partout.

Quand elle voulut se remettre en marche, sa hanche se révéla douloureuse. Et puis survint un des petits événements de la vie quotidienne dont elle ne s’était pas imaginé qu’elle lui poserait problème en ces circonstances particulières : l’émotion provoquée par sa chute lui avait provoqué une irrésistible envie de pisser. Or elle n’osait se dévêtir ne serait-ce que partiellement de sa combinaison protectrice.

Alors elle lâcha les vannes et se pissa dessus. Cette action lui fit naitre un étrange sentiment, mélange de honte et de bien-être.

Mais alors, continuer ou rebrousser chemin ? That is the question !

Un peu avant dans la matinée, Pacheco apostropha Fédora :

– J’en ai marre de ne pas savoir, je vais séparer ces deux andouilles, et essayer de cuisiner la nana, on verra bien !
– Tu ne vas pas la torturer, j’espère ?
– Mais non, je ne suis pas un sadique !

Et sur ces mots, Pacheco envoya ses gardes chercher Gertrud.

Cette dernière, tout comme Mark s’étonna d’abord que ce ravitaillement ait lieu à un moment inhabituel de la journée, puis que Pacheco ne soit pas présent dans la barge, lui qui leur demandait systématiquement s’ils avaient des « choses intelligentes à raconter ».

– On emmène la petite dame ! Annonça l’un des gardes.

Gertrud se souvenant des propos pessimistes de Mark faillit défaillir, mais ne put faire autre chose qu’obtempérer.

– Vous allez la ramener ? Demanda Mark.
– On n’en sait rien !

Le voyage fut bien sûr rapide et Pacheco demanda qu’on la conduise dans le grand salon, et qu’on ne les dérange pas. Fédora assisterait à l’entretien.

– Asseyez-vous, on va causer un peu, vous voulez boire quelque chose ?

Gertrud à qui cette procédure ne disait rien que vaille, refusa l’offre malgré le fait qu’elle n’avait bu que de l’eau depuis une bonne semaine.

– Bon alors vous m’expliquez ce que vous êtes venu foutre ici ou je me mets en colère ?
– Nous sommes journalistes, on vous l’a dit !
– Et vous veniez faire quoi ?
– Vous interviewer !
– Et bien, allez-y interviewez-moi !
– Dois-je considérer que je suis libre ?
– Non !
– Et bien libérez-moi et libérez aussi mon collègue, et on pourra discuter entre gens intelligents.
– Parce que en ce moment je ne suis pas intelligent ?

« Je n’aurais jamais dû dire ça, ce con va se déchainer ! » Pensa-t-elle.

– Je n’ai pas dit ça…
– Si, tu l’as dit !

Et Gertrud se reçut une violente gifle. Une bouffée de haine l’envahit.

– Alors, reprit Pacheco, puisque tu es journaliste et que tu voulais m’interviewer, tu vas m’interviewer !
– Et vous allez me faire quoi après ?
– J’en sais rien ! Bin alors tes questions c’est quoi ?
– On fait ça comme ça, sans matériel ?
– Oui, on fait ça comme ça, sans matériel, et je voudrais bien que ça commence sinon, je vais vraiment m’énerver !

Gertrud se demanda si elle devait entrer dans ce jeu. Elle se résolut d’essayer.

– Bien, on y va ! Dans votre livre qui vous a causé quelques ennuis, avez-vous vraiment tout dit ?
– Oui !

Cette réponse fermée et sibylline déstabilisa Gertrud qui se trouva en panne sèche d’inspiration.

– Alors question suivante ?
– Euh, on dit… Euh… C’est pas facile de faire une interview dans de telles conditions.

Pacheco la gifla une seconde fois. Elle chercha un regard de compassion du côté de Fédora qui eut un mal fou à se composer un masque.

– Tu es autant journaliste que moi sonneur de cloches, alors tu viens faire quoi ici ?

Gertrud ne sait plus quoi inventer.

– Bon, puisque tu ne veux pas te décider, je vais commencer par demander à tous les hommes de la résidence de te baiser et de t’enculer, et après on va t’enfermer et t’attacher sans te donner à boire. Sans boire, on meurt au bout de trois jours. Ça te plait comme programme ?
– Je peux réfléchir cinq minutes ?
– Ouaip !

Fédora entraina Pacheco à l’extérieur.

– Tu ne vas pas y arriver de cette façon, commença-t-elle.
– Mais si !
– Mais, non ! Si elle a demandé à réfléchir c’est que l’hypothèse d’un bluff lui semble possible.
– Est-ce que j’ai l’air de bluffer !
– Je l’espère.
– Tu ne me connais pas, j’en ai fait d’autres.
– Je croyais que tu n’étais pas sadique.
– Je sais, mais elle m’énerve.
– Ce n’est pas une raison et puis je sais que tu n’es pas si méchant que ça.
– De toute façon, tout cela ce sont des menaces, dès qu’elle verra la bite du premier mec arriver elle ne va pas s’arrêter de parler.
– Ne crois pas ça, ce type et cette nana sont peut-être des agents secrets, ils…
– Que…
– Laisse-moi finir. Ces gens-là sont formés et entrainés. Ils apprennent à minimiser la réalité d’un viol, elle le supportera, quand à la soif, elle boira son urine, c’est dans tous les manuels de survie.
– Même si elle est attachée ?
– Non, bien sûr, mais on peut peut-être faire plus soft. Laisse-moi essayer !
– Qu’est-ce que tu veux faire ? La gouiner ? Qu’est-ce qui te fais dire que ça va marcher ?
– Mon petit doigt.

Pacheco admit que ça ne coutait rien d’essayer.

– On va l’emmener dans une pièce qui ferme à clé de l’extérieur. Tu posteras un garde devant, on ne sait jamais !

Ils revinrent dans la salle.

– Alors ? Interroge Pacheco.
– Je vous ai dit la vérité ! Murmura-t-elle d’une voix apeurée.
– Et il t’a fallu cinq minutes pour nous sortir ça ?
– Je réfléchissais à un moyen de vous prouver ma bonne foi, mais je ne suis pas vraiment en état de réfléchir.

Pacheco et Fédora échangent des « messes basses ».

– On perd notre temps !
– Laisse-moi faire !

Du coup Pacheco appelle les gardes :

– Empoignez moi cette salope et emmenez là dans la chambre 14.

Gertrud affolée tente de résister mais en vain. Tandis qu’on l’emmène sans ménagement elle s’imagine le scénario de ce qui va suivre. Juste avant qu’on ne la viole, elle répétera une nouvelle fois qu’elle est journaliste, si ça marche tant mieux, sinon, elle dirait la vérité, puisqu’aucune autre alternative n’existait.

Quand elle vit qu’on la laissait seule dans la chambre avec Fédora, elle ne comprit plus.

– Je suis la comtesse Fédora Ivanovna ! Annonça cette dernière.

Un coup de poker pas cher, mais il fonctionna. L’espace d’une seconde, peut-être un peu plus, le regard de Gertrud se troubla.

« Fédora Ivanovna, l’une des quatre personnes que l’on recherche ! »

« Cette nana connait mon nom ! J’ai compris » se dit Fédora mais en se plantant complétement sur les motivations de celle-ci.

Echange de regards. Fédora avait l’intention de la séduire pour connaitre la vérité. Elle se dit que ce ne sera même pas nécessaire !

« Dommage, je me la serais bien envoyé ! »

Et alors que Fédora ne s’y attendait absolument pas, Gertrud se dit qu’elle pouvait enfin prendre une initiative :

– Ecoute, on va gagner du temps, ce qui se passe en ce moment, c’est un classique des méthodes policières, après le gros méchant on passe le relais à la gentille fifille. Alors c’est bien simple, je n’ai rien d’autre à t’apprendre.
– Sauf que tu me recherches !
– Non !
– Arrête de mentir, tes yeux t’ont trahi. Tu te crois maline, mais t’es pas foutue de cacher tes émotions. C’est Dietrich qui t’envoie ?

« Qui c’est Dietrich ? »

Dietrich est le gourou de ce qu’il est convenu d’appeler la secte de Saint-Pétersbourg. C’est lui qui a envoyé Fédora en mission ici afin d’approcher Pacheco, auteur d’un livre polémique sur la recherche des civilisations qui nous ont précédées dans l’espace.

Gertrud est au courant de tout cela, elle l’a lu dans le rapport de police, mais serait bien en peine de soutenir une conversation sur le sujet et à ce stade de la discussion, elle ignore à quoi Fédora faisait allusion.

– C’est ça, c’est Dietrich ? Insista la comtesse.

Gertrud se dit qu’elle ne risquait pas grand-chose en s’engouffrant dans la brèche que lui ouvrait son interlocutrice. Alors, elle se contenta de faire un léger signe d’assentiment.

– Il s’impatiente, le pauvre chéri ! Reprit Fédora.
– Ben oui !
– C’est donc, ça ! Dietrich trouve que je ne vais pas assez vite, et pour cause, je crois que j’en ai plus grand chose à foutre de sa secte à la con. Donc il envoie quelqu’un d’autre. C’est ça ?

Gertrud n’en revient pas Fédora est en train de lui fournir un alibi qui est susceptible de la sauver.

« M’accrocher… M’accrocher, surtout ne pas me faire piéger ! »

– Ben oui, t’as deviné !
– Mais pourquoi nous le cacher ?
– C’est compliqué ! Répondit Gertrud qui réfléchissait à une réponse intelligente.
– Au point où tu en es autant tout nous dire, après on te libérera et tu pourras dire à Dietrich qu’il arrête de m’emmerder, il n’y a pas plus de « précurseurs » ici que de cacahuètes dans mon urine.

Mais Fédora avait complétement baissé sa garde et fournissait sans le savoir des éléments de réponse dont Gertrud pouvait se servir.

– Dietrich se méfie de toi, il m’avait demandé de ne pas me découvrir avant d’avoir compris où tu en étais dans tes relations avec Pacheco.
– Je vois, et ton copain alors ?

Du coup l’optimisme de Gertrud retomba comme un soufflé. Elle se demanda comment alliait réagir Mark quand on lui apprendrait qu’elle avait « parlé ».

– C’est disons, mon garde du corps ! Répondit-elle néanmoins.
– Bon tout est clair, et Dietrich, comment il va, toujours aussi beau, toujours aussi con ?

« Oh, le terrain glissant, si elle me demande des tas de détails, je suis mal. »

– Beau, oui, con, j’en sais rien !
– C’est vrai qu’il est beau, dommage qu’il baise comme un débutant.
– On ne peut pas tout avoir !
– Mais, t’es d’accord avec moi ?
– C’est vrai qu’au lit, j’ai connu mieux.
– Bon je te laisse cinq minutes, je vais voir avec Pacheco de quelle façon on va vous renvoyer à l’astrodrome.

Et pendant que Gertrud pas si rassurée que ça se pose mille questions, dont celle de savoir si elle n’est pas en train de se faire piéger en beauté, Fédora rendait compte à Pacheco.

– Ce n’était que ça ! Tu es sûre qu’elle nous mène pas en bateau ?
– Non, non, je suis sûre, elle m’a même dit que Dietrich baisait comme un chamallow.
– Qui c’est Dietrich ?
– C’est le chef de la secte…
– Elle le connaît ?
– Forcement puisqu’elle a baisé avec. C’est lui qui l’a envoyé ici.
– Bon, on va les virer tous les deux, ça me fera un souci de moins, tu t’en occupes, moi je vais aller me reposer.

Revenu dans la chambre où Gertrud restait enfermée, Fédora interpella le garde :

– Bon, maintenant cette personne est libre, débrouillez-vous pour récupérer ses affaires, celle de son compagnon aussi. Dès que Madame sera prête, vous irez au Petit Mont, vous libérez le type, inutile de le ravitaillez, vous revenez ici, et vous m’emmènerez ces deux personnes à l’astrodrome. Je répète où vous avez tout compris ?
– Non, ça va !

Et Gertrud vient de réaliser qu’avec une telle procédure, aucune question ne sera posée à Mark. Sauf piège ultime auquel elle ne croit plus, elle va sortir libre de ce merdier dans lequel elle croyait bien perdre la vie.

Du coup les nerfs tombent, et la voilà qui chiale comme une madeleine.

– Ben ma bichette, qu’est ce qui t’arrive ?
– Ben j’ai eu tellement la trouille ! Et… Oh !

Gertrud était en train de se pisser sur elle.

– J’ai trop honte !
– Faut pas, enlève-moi tout ça et je vais te trouver des fringues de rechanges.
– Je me déshabille ici ?
– Ben oui, on est entre filles, non ?
– T’est gentille, toi !

Et Gertrud, après avoir promptement retiré ses vêtements, tomba littéralement dans les bras de Fédora.

– T’as la peau douce, toi !
– Oui, on me le dit souvent ! Répondit la comtesse.
– Tu dois avoir un de ces succès !
– Je ne me plains pas. Mais toi tu n’es pas mal non plus.
– Moi ? Je suis encore consommable, mais je ne me fais plus d’illusion.
– J’ai bien aimé quand tu m’as caressé la peau.
– T’aimes aussi…

Gertrud fit un drôle de geste que Fédora ne sut interpréter.

– J’ai pas tout compris, là !
– T’aimes bien les femmes aussi ?
– J’adore ! Ça change ! Et toi ?
– Non, enfin oui. Disons que ça m’est déjà arrivé. Tout ça c’est une question de circonstances. Par exemple, je dis ça juste comme ça, si toi tu voulais avec moi, je crois que ce ne serait pas une corvée.
– Tu veux qu’on s’amuse ? Demanda Fédora.
– Je disais ça comme ça, ne fais pas attention !
– Mais si ça peut te déstresser, moi ça ne me dérange pas.
– J’ai envie de me laisser faire.
– Je crois que tu seras entre de bonnes mains… Reprit la comtesse en la conduisant dans sa chambre.

Sur place, Fédora ne s’embarrassa d’aucune tendresse, ce n’est pas cela qu’elle recherchait, elle avait senti Gertrud prête à se donner corps et âme. La comtesse aimait ce genre de situation et elle allait en profiter. Elle se déshabilla donc toute seule dans son coin avant de venir provoquer sa partenaire.

– Ben alors, tu gardes ton haut ?
– Non, mais je te regardais, t’es vraiment belle !
– Je te fais mouiller ?

La question fit rire Gertrud qui ne répondit pas. Elle s’avança vers Fédora avec l’intention de la caresser.

– Tss, tss ! A poil d’abord !
– Juste un peu !
– A poil, j’ai dit ! Tu veux bien être ma petite esclave ?
– Pour jouer ?
– Bien sûr !
– Tu ne vas pas me faire de mal ?
– Que du bien !

Gertrud se débarrassa de ce qui restait de ses vêtements. Son corps bien proportionné n’avait quasiment pas souffert des outrages du temps.

– A genoux ! Ordonna la comtesse.
– Non attends, tu rigoles ?
– Tu veux jouer ou pas ?
– Oui, mais…
– Alors à genoux, ça fait partie du jeu !
– Tu me fais faire de ces trucs…
– Maintenant approche-toi de moi.

Gertrud avança à quatre pattes, puis redressa le torse en arrivant à la hauteur de Fédora mais en restant agenouillée.

– Maintenant tu as le droit de me caresser les cuisses, et tu peux sentir ma chatte aussi. Juste sentir, chaque chose en son temps.

Gertrud caressa les douces cuisses de la comtesse et huma son odeur intime.

– Ça sent bon ?
– Oui !
– Ça sent quoi ?
– Ça sent la femme !
– Ça ne sent pas la pisse ?
– Non, pas vraiment, pourquoi ?
– Dommage, j’aurais bien aimé que ça sente la pisse.

Gertrud regarde sa partenaire, se demande si elle n’a pas pété un câble.

– Je te choque ?
– Tu me surprends ?
– On t’a déjà pissé dessus ?
– Oui !
– Raconte !
– Une fois, après un cocktail professionnel, on a fini en petit groupe chez un type, on a pas mal partouzé, j’étais pas mal torchée, j’étais sur le tapis en train de me faire lécher par je ne sais plus qui avec d’autres nanas et un mec au-dessus de nous s’est mis à pisser, ça a été la franche rigolade, deux nanas ouvraient la bouche pour en avaler, j’ai voulu essayer, c’était rigolo.
– Ouvre la bouche, tu vas gouter à la mienne.
– T’es vraiment spéciale, toi !
– Allez !

Gertrud accepta le jeu et ouvrit une large bouche. La comtesse ferma les yeux afin de se concentrer puis lâcha les vannes. Gertrud se contenta d’avaler les premières gouttes, le débit trop rapide ne lui permettant pas de faire mieux. L’urine coulait à présent sur tout son corps

Excitée Gertrud se badigeonna avec, puis prenant gout à la chose replaça sa bouche dans la trajectoire du jet afin d’en capter quelques giclées.

– Elle est bonne ta pisse ! Commenta-t-elle.
– Bien sûr qu’elle est bonne, et maintenant tu vas me nettoyer la chatte !

Gertrud alla pour s’approcher, mais Fédora se dirigea vers son lit et s’y allongea de tout son long en écartant les cuisses.

– Viens ! Mais non pas comme ça, on va se mettre en soixante-neuf…

Gertrud ne se le fit pas dire deux fois et bientôt les deux femmes entreprirent un léchage de minette réciproque et simultané qui ne tarda pas à les emmener un très court moment jusqu’au septième ciel.

– On est toutes mouillées ! Constata Gertrud.
– On va aller à la douche, mais il n’y pas le feu… Dis donc, tu m’as bien fais jouir, mais il y a un truc que j’aimerais bien que tu me fasses.
– Tout ce que tu veux !
– Faut jamais répondre ce genre de choses.
– C’est si bizarre que ça ?
– Je veux juste que tu me lèches le cul !
– C’est pas un problème, montre-moi tes fesses, je vais le faire.

Fédora se positionna en levrette, cambrant le cul et écartant les cuisses afin que sa partenaire puisse avoir une vue imprenable sur son petit œillet marron.

Le trou du cul de la comtesse possédait à cette heure un petit goût acre qui ne gêna point Gertrud, d’abord parce que cela ne l’incommodait pas le moins du monde, mais surtout parce que toute heureuse d’être sortie de cette mauvaise passe, elle aurait accédé à n’importe lequel des désirs de sa partenaire.

– Il sent bon mon cul ?
– Il sent un peu, mais ça me dérange pas.
– Il sent un peu quoi ?
– L’odeur du caca !
– Si tu aimes ça, ne te gêne pas, rentre-moi un doigt.

Gertrud se prit au jeu, et doigta si habilement le troufignon de la comtesse que celle-ci eut rapidement un nouvel orgasme, puis comme si la chose allait de soi, elles intervertirent les rôles. Quant aux doigts de ces dames, ils ne ressortirent pas très propres de ces petites explorations intimes. Qu’à cela ne tienne, elles se les léchèrent avec un regard complice

Après cela, alors que leur palais avait encore le goût de leurs saveurs intimes, elles se roulèrent un patin passionné.

Fédora était contente, elle venait de se faire une copine !

« Dommage, elle va partir… »

à suivre

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2 réponses à L’odyssée de Zarouny (Vargala 3) – 22 – La prisonnière par Nicolas Solovionni

  1. Keenan dit :

    Moi j’aime bien les histoires érotiques où deux nanas se font plein de choses cochonnes. Dans la vraie vie c’est plus difficile à obtenir

  2. Forestier dit :

    Un peu de pause érotique dans ce récit passionnant, puis soudain deux femmes face à face et c’est le déchaînement, j’ai bien aimé !

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