Lilly Firefly par Léna Van Eyck – 16 – Sur la piste du magot

Lilly Firefly par Léna Van Eyck – 16 – Sur la piste du magot

Flashback

Un peu plus tôt dans la matinée.

– Bon Stanley tu es libre ! Lui annonce le shérif Taylor.
– Je crains de ne pas comprendre.
– La maquerelle du Pretty-Saloon a renoncé à porter plainte contre toi, elle doit avoir ses raisons, donc on te libère, mais elle ne veut plus de voir ni entendre parler de toi.
– Et ma cariole ?
– Si on ne te l’a pas piquée, elle doit toujours à être Stomonton, mais va falloir que tu y aille à pied…
– Pas grave !

Stanley s’en va donc à pied jusqu’à Stomonton qui n’est qu’à une bonne heure de marche. Sa cariole n’a pas bougé. Il donne à manger et à boire au cheval, puis prend la route. N’étant pas complétement idiot, il sait pertinemment que sa libération n’est qu’une ruse pour pouvoir le suivre.

Et d’ailleurs, alors qu’il s’éloignait de la bourgade, il put apercevoir en se retournant un cavalier au loin chevaucher dans la même direction que lui.

« Probablement l’un des adjoints du shérif ! Bravo la discrétion, mais je vais être plus malin qu’eux ! »

Fin du flashback et retour au présent

Il traversa plusieurs petites villes, et décida de s’arrêter à Havelock Valley. La ville comportait un grand saloon qui faisait également fonction d’hôtel. Il loua donc une chambre puis proposa sa présence à une table de joueurs de poker. Afin de n’éveiller aucun soupçon, il se contenta de gains modestes lui permettant de payer sa chambre et de voir venir.

L’adjoint Davenport pestait contre son chef. La mission était impossible, il lui semblait évident que si Stanley avait un minimum d’intelligence et se sachant filé, il n’allait pas se lancer de suite dans sa chasse au trésor.

La mission devenait donc compliquée sinon impossible, Stanley ayant la possibilité de disparaître en pleine nuit vite fait et de lui fausser compagnie.

Il aurait fallu faire tout autrement, par exemple envoyer un type sympathiser avec Stanley et essayer d’obtenir des confidences. Pour l’heure il était déjà trop tard, cette filature peu discrète l’aura rendu méfiant.

Malgré tout Davenport prit lui aussi une chambre dans le même saloon. Il put constater le lendemain que Stanley était toujours là.

Il n’était pas dans les intentions de l’adjoint de prolonger ad aeternam cette surveillance, il avait aussi une vie de famille… Aussi décida-t-il de regagner Norton City en milieu d’après-midi. Et de rendre compte au shérif Taylor en lui faisant part de ses interrogations…

– Oui évidemment, tu as raison… Consentit ce dernier.
– Je laisse tomber, alors ?
– Non on va faire autrement, tu iras faire un tour à Havelock Valley, disons tous les deux ou trois jours, voir s’il est encore là, s’il n’y est plus il faudra aller aux renseignements.
– Il me semble que le maire avait demandé qu’on l’arrête de nouveau si on ne trouvait rien ?
– On n’en est pas là ! Il y a un trésor au bout, je te le rappelle.
– Sauf s’il bluffe.
– Je ne sais pas s’il bluffe mais il semblait persuadé que Lilly savait quelque chose.
– Dans ce cas pourquoi ne pas mettre la pression sur cette Lilly et laisser Stanley tranquille.
– Dans cette affaire Lilly est innocente, sinon elle n’aurait pas continué à faire la pute au Pretty Saloon. Cela dit, elle sait peut-être quelque chose, quelque chose qu’elle ne veut pas dévoiler pour des raisons qui lui sont propres. J’ai l’impression qu’elle m’aime bien, elle finira par se confier, mais il n’est pas dans mes intentions de mettre la pression sur une innocente ! D’autres questions ?
– Non, chef, je rentre à la maison, à demain !

Davenport ne comprend pas l’attitude de Taylor.

« Ma parole, il est en train de protéger cette nana, ce con ! Il a dû tomber amoureux, et quand on tombe amoureux, on se fait mener par le bout du nez et on oublie de prendre les bonnes décisions… Un homme qui se fait manipuler par une femme est un homme perdu ! »

Il vint alors à l’esprit de Davenport d’aller doubler son chef, un vague plan commençait à germer dans son cerveau… Me faire sortir du saloon sous un prétexte quelconque, puis essayer de m’extorquer ce que je savais.

Me voilà donc avec un ennemi de plus, mais je ne savais pas encore.

Et ce jour-là Davenport au lieu de se rendre à Havelock Valley, s’en alla à Colsontown au Pretty Saloon.

Je connaissais un petit peu Davenport, l’ayant monté plusieurs fois lorsque j’officiais à Norton City. Un client lambda, taiseux, rapide et peu compliqué bien que très légèrement maso. Et puis l’ayant aperçu dans le bureau de Taylor après la capture de Stanley je savais donc qu’il était devenu son adjoint.

Il était attablé derrière son verre de whisky et se faisait entreprendre par Molly. Il éconduit poliment cette dernière et pointa un index en ma direction.

Si c’est moi qu’il veut, ce n’est pas un problème.

En chambre pas de protocole, on se connait et j’ai une bonne mémoire des habitudes de mes clients. Le gars se met à poil, il est propre sur lui, c’est déjà ça !

Je ne me déshabille pas. En fin de prestation je lui montrerai mes seins, ce sera sa récompense.

On se fait face, je lui attrape ses tétons et les presse fortement de mes doigts. Il se pâme et se met à bander bien raide. Je m’empare d’un lacet et je lui ligature les couilles sur lesquelles je lui balance quelques pichenettes.

Je le fais ensuite se retourner, et lui administre une petite fessée, une petite, parce qu’il est un « petit » maso.

Puis estimant qu’il a eu sa dose de petites misères, il me fait signe de me coucher sur lit, les jambes écartées à la missionnaire, puis me pénètre de façon classico-classique.

Durée de la passe, dix minutes environ, rhabillage compris ! Il n’a même pas demandé à voir mes seins…

Monsieur se fait une mini toilette avant de prendre une profonde inspiration.

– Il faut que je t’avoue un truc ! Commence-t-il.
– C’est grave ?
– Non, pas du tout, mais depuis que tu es partie de Norton City je me languissais ne plus monter avec toi, c’est pour ça que je suis venu ici aujourd’hui.
– C’est gentil !
– J’étais déjà passé, mais on m’avait dit que tu n’étais plus là.
– Ben tu vois, maintenant je suis là !
– C’est fou ça, quand j’ai demandé si tu allais revenir, ils m’ont dit qu’ils n’en savaient rien.
– C’est normal, on se protège, on évite de donner trop d’informations aux clients sur les filles, on préfère rester dans le vague.
– Oui je comprends, surtout si tu as eu des ennuis, mais je suppose que ça s’est réglé ?

Mais pourquoi il insiste comme ça, ce mec ? il veut me tirer les vers du nez ou quoi ?

– Tu m’excuseras, mais je n’ai vraiment pas envie de parler de ma vie privée.
– Oh, je comprends bien, mais c’est simplement que j’étais fou d’inquiétude !

Là il en fait de trop ! Quand ce type montait avec moi à Norton City, il n’avait à ce que je sache, jamais manifesté une quelconque tendresse à mon égard, d’ailleurs il ne parlait pratiquement pas.

Mais qui peut avoir intérêt à me soutirer des renseignements ? Stanley bien sûr ! Mais comment ce type, maintenant pratiquement interdit de séjour à Norton City a-t-il fait pour m’envoyer un de mes anciens clients qui en plus est l’adjoint du shérif ?

Il faut que je sache, mais inutile d’improviser, il faut que je prépare mon coup. De toute façon comme il n’a pas trouvé ce qu’il cherchait, il reviendra.

Bob Ryder

A force d’errer dans le comté, Bob est devenu méconnaissable, il s’est laissé pousser la barbe et a perdu 15 kilos.

Il cherche désespérément ma trace et celle de Kate, persuadé qu’il est que nous nous sommes planqué quelque part avec le trésor du vieux McGregor.

Et puis le hasard, un jour dans un saloon, il entendit un type vanter devant un autre les mérites respectifs des lupanars du coin. Il lui propose une partie de dés.

– Je veux bien, mais avec ceux de la boite, pas avec les tiens.
– D’accord !

Bob s’en fout, il n’a pas de dés truqués et c’est sur sa dextérité qu’il compte pour gagner ses parties.

– Tu connais bien le Pretty Saloon de Colsontown, alors ? Commence Bob
– Oui, ce n’est pas le meilleur endroit, mais c’est vrai qu’il y a des belles filles.
– Mais ça c’était avant, les plus belles sont parties ?
– Ah oui, on m’a dit que Kate, la rouquine, n’était plus là !
– Elle a peut-être changé d’endroit.
– J’en sais rien, je ne cherche pas à savoir mais je ne l’ai vu nulle part.
– Il y a aussi Lilly qui a disparu.
– Lilly, la belle blonde ?
– Oui, une poitrine superbe, et ses jambes, mon dieu, ses jambes !
– Mais pourquoi dis-tu qu’elle a disparu ?

Bob commence à ne plus bien comprendre.

– J’y suis allé il y a quelques semaines, on m’a dit qu’elle n’était pas là !
– Ce devait être le mauvais moment, je suis monté avec elle pas plus tard que la semaine dernière.

Voilà qui n’a aucun sens pour Bob qui perdu dans ses pensées, s’emberlificote les doigts et laisse gagner la partie par son partenaire. Lequel tout content ne souhaite pas continuer.

« Bon je crois comprendre ! » Se dit-il. Kate et Lilly se sont bagarrées, Kate a réussi à subtiliser le magot pour elle toute seule et s’est enfuie quelque part. Du coup Lilly est retournée travailler au Petty Saloon ! Il faut donc que je retrouve Kate ! Mais comment faire ? D’abord vérifier si le type ne m’a pas raconté de conneries. Alors direction Colsontown…

Il y a des apparitions qui sont glaçantes ! Ce type se figure que je ne l’ai pas reconnu avec sa barbiche mal taillée et son chapeau trop grand pour lui, mais c’est bien Bob qui est là attablé devant une chope de bière.

Ma mère est dans la salle.

– S tu pouvais tirer les vers du nez à ce mec, il est louche je t’expliquerais. Lui demandais-je.
– Compte sur moi !

Et sur ce, je m’en vais l’air de rien chauffer un autre buveur de bière.

Molly se pointe devant Bob avec un sourire enjôleur.

– Alors, mon biquet, ça te dirait un peu de compagnie ?
– J’attends Kate !
– Tu risques d’attendre longtemps, elle ne travaille plus ici ! Mais je peux la remplacer, en principe les gens sont satisfaits de mes services.
– Ah ! Je suis très déçu, moi qui me faisais une joie de monter avec elle ! On sait où elle est ?
– Ah, non ! Elle est partie sans un mot !
– Comme ça ? Du jour au lendemain ?
– Ben, oui ! Je t’emmène ?
– Je vais attendre un peu !
– N’attends pas trop longtemps, je suis très demandée.

Molly s’éloigne, Bob n’admet pas une seconde que personne ne sache où serait partie Kate, mais se demande quelle tactique adopter pour faire parler quelqu’un.

– Ah ! Kate c’était quelque chose ! Quel canon ! Commente un type attablé à une table voisine.
– Dommage qu’elle soit disparue ! Se lamente Bob
– Oui, mais elle n’a pas disparu pour tout le monde.
– Ah bon ! Tu peux m’en dire plus ?
– Pourquoi faire, puisqu’elle ne fait plus la pute ?
– Comme ça, pour savoir.
– Elle est retourné chez William Buchanan, il a l’air complétement mordu d’elle, Ils s’étaient mis ensemble une première fois, puis, je ne sais pas pourquoi il se sont séparés, mais quand on est mordu, on est mordu. Ils se sont rabibochés.

Pour Bob cette explication est incompréhensible.

– Et elle est toujours chez William Buchanan ?
– On dirait bien, je l’ai aperçu l’autre jour au drugstore en train d’acheter des fringues.

Molly qui était à quelques pas de là, occupée à chauffer la braguette d’un jeune cow-boy a tout entendu et vient me répéter tout ça.

– On va envoyer un message à William pour qu’il prenne les dispositions nécessaires. Me confie-t-elle.

Bob a quitté l’établissement sans rien comprendre, il monte sur son cheval, quitte la ville, puis stoppe en pleine nature, pose ses fesses sur une grosse pierre et tente de réfléchir.

« Qu’est-ce qui a pu se passer ? » se demande-t-il en échafaudant hypothèses sur hypothèses. ».

Il lui fallut presque une heure pour trouver un scénario qui lui semblait tenir la route :

« Voilà ce qui a dû se passer : William Buchanan devait plus ou moins savoir ou allaient Kate et Lilly. Il les a fait rechercher et les a retrouvées, il a récupéré son magot, mais a laissé les filles à leurs sorts. Elles n’ont eu d’autres choix que de réintégrer le Pretty Saloon. Mais le William qui était amoureux fou de Kate lui a finalement pardonné et la reprise dans son ranch ! »

Donc pour Bob, c’est « retour à la case départ », il lui faut récupérer le magot revenu chez William Buchanan, mais cette fois-ci sans bénéficier du concours de complices.

Mission impossible ?

« Peut-être pas » se dit Bob qui de nouveau se met à réfléchir à s’en attraper mal à la tête… Et après une nouvelle heure de cogitations intellectuelles, il croit avoir un plan.

Il sait que le vieux Howard Buchanan tient son neveu en grande détestation. L’idéal, pense alors Bob, serait de trouver le moyen d’aboutir à une confrontation violente entre les deux parents. L’effet de surprise et le déséquilibre des forces en présence feraient que William serait rapidement débordé, il faudrait ensuite que Bob trouve une astuce pour profiter de la confusion en ouvrant le coffre et en s’emparant du contenu.

Mais pour cela il lui fallait préalablement se faire embaucher par le vieil Howard.

« Allez, on va faire comme ça… »

Konrad, le contremaître d’Howard Buchanan toise Bob.

– Tu tombes bien, on manque de monde, j’en ai marre de ces mecs qui touche leur première paye et qui disparaissent. Alors je veux bien t’embaucher mais tu ne seras payé qu’au bout de quinze jours. Tu sais t’occuper d’un troupeau ?
– Oui bien sûr ! Mentit Bob,

Il espérait être embauché comme garde du corps et le voilà cowboy au sens littéral du terme (garçon vacher)

Bob fut donc bien obligé d’accepter. La première journée fut catastrophique, il faisait n’importe quoi et laissa s’échapper un veau que ses collègues durent pourchasser. Il fut la risée des autres cowboys lesquels ne manquèrent pas de dénoncer son incompétence notoire auprès de Konrad.

– Bon tu n’as fait que des conneries, on ne te retient pas. Va te faire pendre ailleurs !
– Je suis peut-être un mauvais cowboy, mais je suis tireur d’élite.
– Ça m’étonnerait.
– Prêtez-moi une arme, je vais vous montrer.

Konrad consentit de mauvaise grâce, à lui prêter un révolver chargé de six balles, puis déposa une vielle boite de conserve sur un piquet.

Bob tira et fit voler la boite, puis alors que celle-ci était tombé au sol visa plusieurs fois de suite la faisant sauter à chaque coup.

– Effectivement tu m’as l’air assez doué, on a un gars qui veut partir, tu vas pouvoir le remplacer.

Le travail était simple, il fallait garder la baraque, mais aussi accompagner le dimanche Howard Buchanan à la messe…

Et ce premier dimanche, Bob tenta de lier conversation avec le vieil Howard qui ne daigna pas répondre. Bob n’aurait pas dû insister, mais Bob n’est pas très malin.

– Ecoutez jeune homme, vous êtes mon garde du corps, et rien d’autre et je vous prierai de garder vos distances !

Et toc !

« C’est pas gagné », se dit Bob, si je ne peux pas influencer directement le vieux, je passerais par son contremaître ! »

A suivre

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4 réponses à Lilly Firefly par Léna Van Eyck – 16 – Sur la piste du magot

  1. Ugo dit :

    Ah, les putes du Far West !

  2. Biquet dit :

    Je pense que John Wayne n’aurait pas apprécié ce scénario ! LOL 😉

  3. Forestier dit :

    Un chapitrer de transition (sexuellement parlant) Mais le récit reste toujours aussi passionnant

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