22 mars
Après avoir récupéré de cette journée mémorable, je repris le lendemain mes activités habituelles. Très vite, je réalisai qu’un changement était intervenu dans l’état d’esprit de tout l’équipage à mon égard.
C’est d’abord la bonne humeur générale qui me frappa. Mes compagnons étaient plus aimables avec moi que d’habitude – ce que je pouvais comprendre en pensant au don de ma personne dont ils avaient tous bénéficié – mais également entre eux, et une certaine frivolité canaille flottait sur notre goélette.
Si personne ne portait la main sur moi dans le cours de la journée, les frôlements inévitables au travail de marin donnaient lieu à des petits sourires complices et amicaux. Qu’on me permette cette expression mais il me sembla que mes camarades se comportaient comme celui qui sort du lit d’une bonne aventure en se reboutonnant les vêtements. Et, à la réflexion, il y avait quelque chose de cet ordre puisque, leur ayant vidé les parties, j’avais du coup fait tomber la tension de chacun.
Il m’apparut aussi que l’on me sollicitait également moins que d’ordinaire pour les travaux qui m’incombaient. D’une certaine façon, on épargnait mes forces et je ne savais que trop bien dans quelle intention. Enfin, en plus de l’accueil des plus chaleureux qu’il me fit, notre maitre-queue Montfort veilla à ce que je sois mieux nourri que n’importe quel autre marin, à l’exception, tout de même des officiers.
Bref, j’étais devenu la mascotte du bateau, un ornement de plus en plus oisif qui ne réservait son dynamisme qu’aux activités exclusivement sexuelles que je devais à tous.
La journée les voyait s’aligner les unes aux autres avec des temps de repos variables entre elles mais, toujours le même ordre de mes amants. Je m’étais fait la réflexion que c’était un peu comme quand des gens se disposent autour d’une table, la première disposition conditionne toutes celles qui suivront.
La matinée commençait invariablement par ma toilette chez les officiers. Toujours ensemble à ce moment-là, continuant parfois devant moi des conversations commencées avant que j’arrive, ils commençaient par ma toilette, moi placé debout, nu devant eux dans un baquet, leur quatre mains sur ma peau à savonner dans tous les recoins, rincer puis essuyer mon corps. Je devais ensuite laver tout aussi soigneusement leur sexe puis leur faciliter l’accès à mes ouvertures afin qu’ils y prennent du plaisir. Parfois chacun son tour, parfois les deux en même temps dans des orifices différents, ils me baisaient avec distinction et une certaine réserve qui me froissait un peu mais après tout, je n’étais pas de leur monde…
Ayant fait, ils me congédiaient de leur cabine et continuaient leurs controverses.
Plus tard, en général avant le repas du midi, c’est Augustin qui me poussait vers le coin du pont où j’avais posé mon galetas.
Les choses avec lui ne traînaient pas car il me suffisait de quelques caresses données de la main sur son petit engin et ses bourses puis d’une finition de l’opération de la langue et des lèvres pour qu’il vienne à décharger son jus et retrouve le sourire en me laissant seul.
A ce moment de la journée, je savais ne pas avoir vécu les épisodes les plus fatigants, ni les plus émouvants non plus.
Antoine me rejoignait sur ma paillasse à l’heure molle de la sieste. Si j’étais femme avec tous les autres, je devenais homme pour lui complaire et la qualité des moments passés avec lui était toute différente.
Autant les officiers et Augustin usaient de moi avec une certaine froideur, autant Antoine mettait de la sensibilité dans nos rapports : c’est, par exemple, le seul que j’embrassais et je dois avouer que j’effectuais cela avec énormément de plaisir car, passionné comme il l’était, il mettait en cela une fougue qui m’emportait.
J’aimais également beaucoup user de son corps avec les mêmes gestes que les autres utilisaient sur moi. J’avais le sentiment que, d’une certaine façon, le fait de baiser Antoine équilibrait les baises qui m’étaient imposées.
Enfin, c’est le seul qui avait à cœur de me faire jouir et je ne me lassais pas d’explorer les limites de ce nouveau bonheur tandis que, enfoncé au plus profond de son cul et tandis qu’il pleurait des larmes de joie, je vidais en lui le cumul de bien des frustrations.
Après un dernier baiser, il partait et, pour profiter de la détente dans laquelle il m’avait mis, je me rendais dans la cambuse, subir sous l’attentive conduite de Monfort, le cuisinier géant, les avancements laborieux d’objets de plus en plus gros dans les profondeurs de mon anus.
L’opération n’était pas en soi des plus plaisante et j’avais parfois mal en la pratiquant mais je tenais à la faire avec le plus de cœur possible pour une double raison. J’étais d’abord ému par la détresse de ce colosse, qui ne trouvait que rarement » chaussure à son pied » et devait toujours se travailler à la main, tout seul. Pour respecter l’égalité entre les membres d’équipage, il devait lui aussi pouvoir jouir de moi, c’était affaire de justice, en somme.
Une autre raison me motivait, qui était presque de l’ordre d’un orgueil personnel : arriverai-je à m’élargir un jour le cul dans des proportions attendues par Monfort ? Il me semblait évident que, si je pouvais le prendre lui, je pourrai par la suite prendre n’importe qui. Et ma jeune expérience me dictait qu’il n’est pas mauvais de savoir bien baiser si l’on veut dans ce monde, arriver à une place confortable. A 17 ans, il semblait bien que je n’aie que mon cul à offrir et il me fallait imaginer de l’offrir au plus grand nombre.
Il m’accueillait toujours avec la même plaisanterie un peu douteuse : » Tiens, voilà notre mousse qui vient travailler à l’agrandissement de ses compétences « , et il riait fort tandis que m’étant dévêtu, je montais me mettre à quatre pattes sur la table qui lui faisait face. On commençait toujours par le dernier objet utilisé la veille et, comme il ne manquait pas de le remarquer avec satisfaction, j’avais à présent fait le tour des différents sexes de bois de toutes tailles qu’il avait en magasin, ce qui l’obligeait à chercher de nouveaux corps à introduire dans mon anatomie. Tout semblait l’inspirer et après des bouteilles, des légumes, un rouleau à pâtisserie, des manches d’outils divers, c’est à présent avec ses mains enduites d’huile qu’il fouaillait mon cul, poussant jusqu’à ce que mes gémissements ne lui indiquent qu’il avait atteint la limite pour ce jour.
Je devais faire un plaisant spectacle : un jeune corps nu, la croupe haut levée en attitude de soumission, les fesses laissant dépasser l’extrémité de l’objet introduit, car il finissait toujours par sortir de ses basques son énorme engin pour le polir longuement sous mes yeux et en arriver, après une masturbation énergique, par une introduction dans ma bouche grande ouverte afin d’y lancer de longues giclées jaunâtres.
Comme vous le voyez, les choses s’enchaînaient en un ordre immuable, à l’exception d’un soir particulier.
J’étais couché et récupérais de mes fatigues. Plusieurs heures avant, à la grande joie de Monfort, j’avais subi sans réelle souffrance l’introduction des plus gros godes de sa collection. J’étais prêt à recevoir bientôt son engin et, si cette perspective ne m’enchantait pas, elle me semblait à présent peu redoutable. On verrait demain, pensai-je.
Là encore je me trompai puisque je fus secoué au milieu de la nuit par un Montfort saoul, qui se tenait planté nu devant moi, la verge tendue comme une bûche dans ma direction.
Devinant ses intentions, je lançai : » Monfort, j’ai besoin de reprendre des forces. On voit ça demain, s’il te plait ?
– Non, j’ai trop attendu et je sais que tu peux me prendre. Si tu ne bouges pas, tu n’auras pas mal. D’ailleurs, j’ai de l’huile »
Joignant le geste à la parole, il me retourna sur le ventre et un genou posé sur mes reins, une main m’écartant les jambes, il versa sur mes fesses et leur fente le contenu d’une petite bouteille.
Satisfait, il m’écarta les jambes et entreprit d’y enfoncer son membre.
Afin de ne pas provoquer un éclair de violence, je me forçai à la passivité et sentis son dard glisser le long de mes cuisses puis, arrivé à destination, forcer lentement ma petite porte.
Il avait raison de me dire à point puisque sa progression dans mon cul put se faire sans à-coups et, tandis que ses hanches venaient claquer sur ma peau au rythme de ses coups de butoir, je me sentis envahi comme jamais je n’avais été et une sensation de plénitude m’envahit, au point que je finis par gémir de plaisir sous l’assaut.
Avec des hurlements de bête, il m’enculait à présent sans ménagement lorsqu’une silhouette s’encadra dans la porte.
Le capitaine enregistra tout de suite la situation et, à l’aide du fouet qu’il portait, il cingla le dos de Montfort. Celui-ci ne comprit pas tout de suite ce qu’il lui arrivait et continua à me labourer, ce qui fit que le capitaine le fouetta encore et encore.
Dans un dernier grognement, Monfort se retira de moi pour essayer de voir son assaillant mais il en était à un tel point de jouissance qu’il partit en grands éclats de semence sur mon corps en se retirant puis, ahuri de plaisir et de douleur mêlées, il se retourna face au capitaine.
» Monfort, vous êtes un porc et un égoïste. Cet enfant n’est pas à votre usage mais à celui de tous. Vous avez eu votre part aujourd’hui mais cela ne vous suffit pas. Il vous en faut encore et, ce faisant, vous l’épuisez et gâchez le contentement des autres. A votre cambuse à présent et que vous gardiez cette leçon dans ce qui vous sert de tête. »
Monfort baissa le front et accompagné du capitaine, quitta mon recoin, me laissant le cul en feu et la peau luisante de son foutre. Je finis par me rendormir.
Mis à part cet épisode sans suite, j’avais pris mon parti de cet état d’esclave sexuel et, la mer et les vents nous ayant été toujours favorables, je ne vis pas passer le temps durant les huit jours qui suivirent avant qu’un certain petit matin, je ne sois réveillé sur ma couche par des cris de joie sur le pont.
J’y montai rapidement et trouvai tout l’équipage qui, les yeux rivés à bâbord semblait captivé. Je m’approchai et vis que l’objet de leur excitation était la mince bande de terre qui, au lointain semblait nous barrer la route. Une île sans doute, me dis-je, car nous étions loin des Amériques après si peu de jours de traversée.
Il fut décidé que l’équipage tout entier y descendrait, à mon exception puisqu’il fallait un marin pour veiller sur le bateau durant leur absence.
Lorsque nous pûmes enfin accoster dans une petite crique de cette terre tropicale, j’étais résigné et regardai partir l’annexe chargée de tous les autres marins en me demandant si cet épisode allait modifier ma position de quelque façon.
A suivre
Le fantasme de l’homosexualité dans la marine ! ça change un peu de ce qu’on lit d’habitude !