L’éloge de la culotte par Micheyl

L’éloge de la culotte
par Micheyl

Le spectacle est saisissant, attendrissant. Le genre de spectacle qu’on peut voir, revoir, se repasser en rêve, sans jamais s’en lasser. Un spectacle de fête pour les cinq sens…

Regarder
A genoux, je contemple le triangle de coton blanc qui, très légèrement ajouré, est à quelques centimètres de mon visage. Il s’appuie légèrement sur les hanches sans les compresser, son ourlet supérieur parcourt le ventre, à la limite du pubis, s’appuyant sur la peau lisse et ambrée, sauf à deux endroits où il laisse un petit jour. Le bas des abdominaux qui s’enfoncent doucement vers le mont de Vénus.

En son milieu, le triangle plonge tendrement entre les deux éclisses dont il épouse les formes, en dessinant les contours avec un érotisme torride qui cependant laisse encore place à l’imagination. Malgré une toison que je sais soigneusement taillée, deux petits poils espiègles ont réussi à franchir la barrière de coton. Ils percent comme pour se tendre vers mes lèvres.

Un peu plus bas, la petite culotte prend quelques menus plis, mais seul un œil expert en distingue le petit renfort tout doux qui a, toute la journée, l’incroyable plaisir de recouvrir l’entrée du paradis et de son petit complice tendrement ridé. Les fins plis s’orientent tous vers la même direction, au plus profond du haut des cuisses. J’écarte doucement les jambes, pour en suive le cheminement. De l’autre côté, la culotte reprend de l’aisance. Sans coller à la raie des fesses, elle n’en protège pas moins l’odorante rosette qui, selon l’humeur de sa maîtresse, selon qu’elle s’assied ou non, va dans la journée venir caresser la fine étoffe et y laisser sa marque. La culotte ensuite s’évase, entoure avec douceur les fesses bien fermes qu’elle recouvre. Un écrin de câlins pour les préserver des agressions extérieures, des jeans trop râpeux, des jupes trop légères. L’élastique épouse ensuite le bas de reins, ne laissant qu’un petit passage obscur et coquin dans le creux de la colonne vertébrale.

Ecouter
Les yeux fermés, la tête appuyée sur le devant de la culotte, ma main doucement frôle l’étoffe le long des fesses. Je l’entends presque gémir, comme si chaque fibre criait son désir de caresses. Deux doigts écartent l’élastique des reins, faisant crisser la peau de façon presque inaudible, avant de faire rouler le tissu sur les hanches. La culotte se plisse, se roule, s’épaissit, l’élastique se tend. La chair souple s’enfonce légèrement, le pubis laisse entendre son cri d’attente.

L’élastique est à présent en haut des cuisses. Il claque tout doucement lorsque mes doigts le lâchent. Surtout ne pas trop le descendre. Juste bien tendre l’étoffe, devant et derrière, tout en laissant son milieu coller au puits d’amour. L’oreille en glissant fait crisser la fourrure.

Regarder encore
Larmes dans les yeux. Les deux lèvres renflées ont laissé leur empreinte sur le tissu. Seule l’entrée de la divine grotte est encore protégée. Ecarter à peine plus les jambes, descendre un tout petit peu l’étoffe et regarder sans toucher.

En son milieu, là où elle est renforcée, la culotte laisse apercevoir tout son travail de la journée. Froissée, elle semble montrer l’humidité produite par des jambes croisées et décroisées lors d’une journée de travail, la légère sueur d’une démarche trop rapide, d’une proximité trop grande au restaurant d’entreprise et dans l’autobus. Un poil mutin semble en dessiner le centre, là où une infime tache jaune clair laisse l’imagination faire le reste. Trop petite pour être un oubli coquin et volontaire. Peut-être un pipi trop rapide, dérangé par le téléphone ou une personne derrière la porte des toilettes. Le papier n’a pas tout absorbé, laissant au doux coton le soin de finir le travail et de se marquer de l’intime empreinte de sa maîtresse.

Tirer encore un peu vers le bas et sortir l’étoffe de l’étreinte des fesses. Bien tendre le tissu et encore regarder sans toucher. C’est imperceptible. Il faut l’œil de l’amour éperdu pour distinguer au centre du coton une fine trace plus foncée. La culotte s’est gorgé des sucs de la journée. Les si fines gouttelettes de sueur de la raie des fesses lorsque l’un contre l’autre, les deux globes ont mis à contribution le coton immaculé. Combien de fois dans la journée le petit anus doré s’est-il appuyé contre son protecteur, laissant son indicible empreinte. Pas une tache rebutante, juste une fine lanière très très claire qui fait vaciller les yeux et la tête.

Sentir


Ecarter encore les jambes pour tenir la culotte loin du sexe, sans pour autant en déformer les empreintes intimes de sa maîtresse. Fermer les yeux et approcher doucement. Poser le nez sur le bord de l’élastique, pour s’imbiber de l’odeur du coton blanc et de celle de la peau qui l’imprègne. C’est doux, soyeux, très complexe à intérioriser, mais il faut prendre son temps, ne rien brusquer. A ce stade les mains peuvent se poser sur le haut des fesses dénudées, sans serrer, juste pour que la pulpe des doigts achève de bouleverser les sens.

Le nez remonte tout doucement et effleure à peine l’entrejambe de la culotte. La petite trace jaune qui faisait fantasmer se trahit alors. Une odeur à la fois forte et discrète. La coquine étoffe s’est désaltérée de deux façons bien différentes. L’odeur de pipi bien présente fait tourner la tête, mais la grotte a laissé perler autre chose, preuve qu’une journée de bureau n’est pas sans compensation. La chaleur du corps a servi de lien à ces deux odeurs, créant un parfum intime que le plus doué des parfumeurs n’égalera jamais.

Plonger le nez plus profondément, et la culotte livre les mystères de son côté caché. Le plaisir ressenti à doucement lécher et ouvrir le petit plissé n’est rien comparé au fait de respirer l’odeur qu’il a déposée toute une journée sur son ami cotonneux. Les narines s’imprègnent de ses émois, de ses contraintes, de ses chaleurs,… Le coton restitue une journée d’intimité si profonde, de fusion si parfaite, que le nez qui découvre cette merveille met tout le corps en émoi.

Ne surtout pas relever la tête. Ne pas aventurer les narines vers la maîtresse de cette divine culotte, afin de ne pas tomber dans une autre aventure.

Toucher
Sur les cuisses, les mains reprennent les bords de la culotte. L’élastique, puis le coton roulent entre les doigts qui remettent tout en place. L’étoffe à nouveau enserre des reins qui se laissent aller sur le lit, des fesses qui s’appuient sur le matelas, des cuisses qui s’écartent, tendant le tissu, faisant disparaître le moulage des lèvres. Les doigts caressent, détrempent l’entrejambe en appuyant doucement, aident le corps à se tordre.

Soulever les jambes et s’approcher. Le tissu blanc de l’homme vient alors toucher la fragile culotte. Il se frotte, laissant deviner la barre qu’il chercher à retenir. Lui aussi laisse apercevoir tous les supplices d’une journée de travail, de transport et d’émois intimes. Riche lui aussi de ses parfums, il semble s’accoupler au coton féminin dans un échange d’odeurs. Le frottement agace les corps et les sexes, provoque des émissions intimes qui percent les étoffes.

Fermer les yeux, juste ressentir par les doigts, la plongée profonde dans le slip d’homme. Un confortable slip blanc en coton, ouvert, qui laisse passer la virilité tout en l’entourant. Sortir le sexe par la poche et en frotter le bout contre le coton de la femme, là où tout se mouille. Les corps se tordent sous la seule friction, le sexe du mâle cherche à s’enfoncer mais butte sur l’étoffe, qui, pathétique et ultime rempart, cherche à protéger une maîtresse pourtant consentante. Le gland s’enivre du frottement, de cette pénétration contrariée. La résistance du coton le fait encore plus se durcir comme sous l’ivresse d’une vierge.

Les deux doigts écartent alors l’élastique, le sexe se glisse, se positionne au plus fort de l’humidité, et va d’une seule poussée se lover tout au fond. Culotte et slip ne font plus qu’un. Ils s’unissent dans le mouillé, les odeurs, les frottements et les fibres, pendant que maître et maîtresse s’accouplent sauvagement.

Goûter
Bien plus tard, lovés l’un contre l’autre dans la panière à linge, culotte et slip sentent une main discrète, venir dans la nuit les respirer tour à tour. La culotte confie le trouble qu’elle a ressenti lorsqu’en quittant sa maîtresse, la tige de l’homme a déposé sur elle un mélange de sperme, de sueur et d’émoi vaginal, et lorsqu’un peu plus tard un odorant liquide a perlé sur elle. Câlin, le slip dit tendrement qu’il savoure les mêmes humidités que la verge a déposées en reprenant doucement sa place et en exhalant quelques coulures supplémentaires, une fois apaisée.

Deux lèvres en parcourent alors tous les tendres plis, les entrejambes, le plus profond d’une poche, venant les mouiller de salive, avant d’en aspirer avidement le mélange. Ayant encore en mémoire le goût d’un sein, d’une oreille mutine ou d’un cou musclé, les papilles s’imprègnent des sucs collés sur les cotons, des émois intimes du couple. La langue lape, détrempe, se gorge pendant que le corps exhale d’ultimes transes.

La machine à laver fera disparaître demain les traces de ce double viol nocturne, sans révéler si les lèvres étaient douces et fines, avec encore quelques traces de maquillage, ou épaisses et recouvertes d’une barbe de fin de journée.

Dans la commode de la chambre à coucher, la lutte fait rage. Culottes et slips rivalisent d’astuces pour se placer sur le dessus de la pile. Demain, l’aventure va commencer pour deux chanceux.

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2 réponses à L’éloge de la culotte par Micheyl

  1. obey dit :

    Original et plaisant

  2. Marie-Paule Perez dit :

    En voilà un texte qu’il est original ! L’éloge de la culotte ou quand les 5 sens rencontre une culotte. Ça aurait pu donner n’importe quoi, en fait c’est très bien foutu, agréable à lire et tout à fait surprenant.

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