La Puce par Verdon

La Puce par Verdon

Désirant échapper aux rigueurs de l’hiver
En passant la saison dans un doux univers,
Une puce frileuse gentiment se faufile
Dans le jardin d’amour d’une Dame coquine,
En un trou si douillet que peau de zibeline
Pour y passer la nuit de façon bien tranquille.

L’endroit est des meilleurs et la puce s’endort
Lorsque brutalement survient dans ce décor
Une grosse imposture qui occupant l’espace
Prive le pauvre insecte d’une si bonne place,
En l’obligeant à fuir au fond du matelas
Tant il est effrayé par tout ce branle-bas.

Pas si conne la puce qui dès le lendemain
Mitraille de son dard l’indélicate chose
Qui aussitôt décampe comme un jeune lapin
Qui d’une volée de plombs aurait reçu la dose,
Laissant rire aux éclats l’épouse qui se marre
De voir la gaillardise criblée de toutes parts.

Décidé à chasser la funeste bêbête
Qui maltraite ainsi sa bite bien honnête,
Le lendemain, Monsieur, en écartant les fesses
De l’épouse surprise par tant de hardiesse,
S’en va à la recherche du vilain trublion
La tête la première et le nez dans son fion.

Mais la chasse à vrai dire n’est pas vraiment facile
La puce savamment de partout se faufile
Tantôt sur les rivages du petit trou du cul,
Tantôt dans le pelage de la chatte velue
Laissant au poursuivant l’art de gesticuler
En foutant le désordre dans ce joli boccage
Destiné en principe à de plus doux usages
Et guère habitué à se faire bousculer.

 » Oh Monsieur mon Mari ! Que diable faites-vous !
Je me sens bouleversée, mais pourtant je l’avoue
Vos gestes cavaliers font qu’en la circonstance
J’apprécie ce regain de votre pétulance
Que vous n’avez hélas, jusqu’ici guère souvent
Manifestée avec autant d’empressement ! « 

Les choses vont si bien que Dame en redemande
Ravie évidemment par cette sarabande
Car d’un endroit à l’autre notre conquistador
Visite tous ces coins qu’il n’a pas eus encore
La délicieuse idée, jusque-là d’investir.
Et tellement réjouie, la Belle alors de dire :
 » Il est temps cher Monsieur, de livrer votre amour
Et puissiez-vous ainsi m’apporter tous les jours
Autant de complaisances et de joyeux détours ! « 

Les jours suivants, bien sûr, la puce assidue
Sur le cul de la Dame est encore revenue.
Et plus l’Homme s’agite contre le ravageur
Plus la Dame espiègle, y trouve du bonheur !
Mais un jour, surprise par le débordement
Causé par l’épilogue de leur chambardement,
La divine bestiole se noie, la malheureuse
Dans les flots déchaînés de leurs amours juteuses.
……………..
Quand, au petit matin la bien-aimée, hélas,
Constate sur les draps le décès de la garce,
Elle décide de cacher l’incident au Mari
Qui repart à la chasse tous les soirs dans le lit.
…………….
 » Oh oui elle est ici « , assure la friponne
Qui rusée, sur le lit, bouge gaiement son cul,
 » Et là-bas, maintenant…et dessous… et dessus
Bon sang quelle est agile, elle saute de partout
Sur mes seins, sur mon cul et dans mon petit trou !  »
Les jambes au plafond ou bien à quatre pattes
Elle prétend l’impudente que la puce la gratte.
Et pour calmer sa fièvre qui ne fait que monter
Elle se fait par son Homme, joyeusement enculer.
Et c’est à mon avis et vous vous en doutez
Ce que finalement la Salope voulait !

Et depuis ce temps-là, notre aimable chasseur,
Instruit par une puce et sa Femme astucieuse
Encule tous les soirs sa gourmande Amoureuse
Qui grâce aux attentions de son brave fouteur
Profite joyeusement de solides faveurs
Et partage avec lui des moments de bonheur.
……………..
Aussi sachez Mesdames que quelques sauts de puce
Valent bien par leur concours quelques bons coups de pine
Pour peu que vous aimiez vous faire assez coquines
Pour décider votre homme à vous flatter l’anus.
Et ne me dites pas que cette fable est nulle,
Je vous connais, vicieuses qui souvent gesticulent
En souhaitant que la puce ait fait quelques émules
Afin que tôt ou tard votre Homme vous encule.

(20/04/2012)

Ce contenu a été publié dans Histoires, Poèmes, avec comme mot(s)-clé(s) , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

3 réponses à La Puce par Verdon

  1. Fernanda dit :

    Délicieux poème qui ne m’a pas laissé de marbre

  2. Pilouface dit :

    Bravo
    Pour ce bel opuscule
    Qui m’a donné l’envie
    De bousculer ma mie
    Pour qu’enfin je « l’embrasse »

  3. Biquet dit :

    Puce toi de la que je m’y mette !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *