Gourmandises 19 – Patrick face au présent et à son passé par Jerema

Gourmandise 19 – Patrick face au présent et à son passé par Jerema

Lundi 27 juillet,

Deux mois déjà, jour pour jour, que j’ai pris mes fonctions dans ma nouvelle société. Spécialisée dans le développement d’algorithmes complexes cette PME proche de Toulouse emploie une douzaine de personnes toutes surdiplômées, des ingénieurs statisticiens, des programmeurs. La parité y est exemplaire, c’est du cinquante / cinquante, six femmes et six hommes affectés à l’élaboration de logiciels défiant les règles du yield management mis en place par les grandes compagnies de transports aérien et ferroviaire, et autres majors de l’hôtellerie.

Mon job à moi consiste à démarcher les agences de voyages, trouver des sponsors et firmes à caractère commercial dans le quart sud-ouest de la France. Une fois par mois, passée ma période d’essai, je devrais de monter au siège à Levallois-Perret pour un reporting détaillé de mon activité. Pour l’heure, j’écume les hôtels quatre nuits par semaine et rentre au domicile conjugal tous les vendredi soir. Deux mois, le temps passe si vite. Enfin, par un heureux hasard, j’ai déniché un studio dans un coquet village au nord-est de Toulouse, un meublé pratiquement neuf à trente minutes de mon travail. Depuis je ne découche que rarement. Quel changement, quelle remise en cause, je me sens pousser des ailes, enfin si l’on peut dire, car mon couple, lui, est à bout de souffle. Marie a marqué mon subconscient de traces indélébiles. Depuis, muré dans une existence quasi monacale je gère cette abstinence involontaire en m’immergeant dans un onanisme débridé et apaisant. Je rentre souvent tard, toujours seul, aussi m’arrive-t-il parfois d’égayer ces longues soirées solitaires avec mes beaux joujoux (voir épisode 11), oui ceux de mon désarroi quand cette veille de départ en vacances ma femme les a découverts, ceux qui aujourd’hui encore me comblent de plaisir pendant que je me remémore les délicieux instants passés avec Marie. Des soirées à m’assoir sur l’un, à m’empaler sur l’autre ; ils me prennent à tour de rôle, ils jouent avec mes chairs les plus intimes, ils disparaissent entre mes fesses. Infatigables, sans hâte, Ils fouillent mon rectum, ils s’escriment à raviver l’ardeur de ma verge endormie. Les yeux clos, des images nettes et précises se forment, je déroule le film de nos folles étreintes (Marie, accroupie, urine sur mon visage en me grondant avec tendresse ; elle pisse sans retenue, et moi je bois à chaudes gorgées son euphorisant nectar puis ses fesses se rapprochent, cherchent leur reposoir, leur lieu d’aisance…). Le désir monte, à l’instar de ma verge qui enfin se dresse, se gonfle sous les allers-retours vigoureux de ma main, (Oui… là ! impatiente son obscure corolle s’ancre entre mes lèvres…) Mes doigts m’enserrent plus fort, mon poignet s’active plus vite et apaise les tourments de mon âme, je jouis enfin avant de sombrer dans un sommeil réparateur.

Ce vendredi ressemble à tous les autres, je décroche à midi. Après un déjeuner sur le pouce je passe à l’agence en début d’après-midi. Certains(es) sont déjà en weekend, jamais Lydie, la responsable du site, à qui je remets mon rapport hebdomadaire. Lydie, la quarantaine, de taille moyenne, menue et bouillonnante de vie ; avec ses cheveux châtains mi- longs, ses yeux d’un gris bleuté indéfinissable, avec son nez retroussé et ses seins d’adolescente Lydie arbore sans complexe son allure androgyne. Sa bouche au sourire éclatant adoucit et féminise son visage sans fards. Ce jour-là, serré dans un jean moulant, Lydie tortille son cul sans vergogne et s’échine à réveiller ma libido en détresse. Lydie, l’effacée, la prude, qui est-elle vraiment ? Il est tout juste quinze heures, je prends congé et souhaite un bon weekend à toute l’équipe encore présente. Lydie, semble déçue de me voir partir, elle esquisse un geste amical timide, vous savez ce petit mouvement de la main que se font les amoureux lors de leur séparation sur les quais de gare. Elle me sourit, je fais de même.

Après plus de cinq heures de route, qu’il est bon de poser chez soi. Sauf rentrée trop tardive, ma femme m’attend pour souper. Ce soir-là, fourbu, je me suis couché peu après, glissant dans un sommeil perturbé. J’ai rêvé d’elle, oui à Lydie qui, elle aussi, s’initiait à une sensuelle chorégraphie : (son cul se dandinait, un cul laiteux… Il paradait au-dessus de mon visage, me frôlait, me toisait de son œil sombre et mystérieux. Puis, s’enhardissant, il courtisait mes lèvres et se posait pour enfin s’éprendre longuement de ma langue et de ma bouche gloutonne…) Un rêve, et toujours la même obsession : «  Nonnn, pas elle !… »

**********
Samedi 1er aout,

Depuis ma mutation Marie fait la morte ; appels, mails, SMS, elle ignore toutes mes sollicitations. Une idée me passe par la tête, je sais qu’elle fait souvent ses courses le samedi matin au Géant Casino. – Chérie j’ai quelques soucis avec mon portable, la batterie a dû rendre l’âme je vais en acheter une autre. Je déambule dans les travées et point de Marie en vue. Je m’attarde au rayon cosmétique, zyeutant les belles donzelles en quête de la crème tendance, de la pilule amincissante ou de tout autre produit miracle que les médias promeuvent à grand renfort de top modèles de rêve. Je croise une dame au visage familier, qui est-elle ? Je fais demi-tour et remonte l’allée dans le sillage de cette femme dont la démarche réveille des souvenirs lointains. « Joëlle ! », serait-ce elle ? Elle s’immobilise et gare son caddy, elle hésite devant un bombe de je ne sais quoi dont elle décrypte les informations. Je ne suis qu’à quelques pas, je la matte. Se sent-elle épiée ? Elle se tourne vers moi et là je ne peux retenir ma surprise, je murmure : « Joëlle »…

– Joëlle, vous…, tu me reconnais ? Patrick, Patrick Monery ! Quelle surprise !

Dubitative, elle me sourit, un sourire de circonstance. « Joëlle », trente ans plus tard et toujours aussi belle ; un flash libère de ma mémoire un flot de souvenirs brûlants. (Voir épisode n°7)

– Patrick, quel hasard, il y a un siècle, que fais-tu ici ?

– Je drague, je suis les jolies femmes, les accoste, les invite parfois à prendre un verre. C’est un endroit propice à des rencontres inattendues.

Elle hausse les épaules. Je m’approche :

– Il m’arrive aussi de faire quelques achats. On s’embrasse ?

Deux bises, légères et furtives. Elle sent bon ma belle quinquagénaire avec ses cheveux blonds méchés tirés en arrière, ses éternels yeux bleus, son petit nez pincé au-dessus d’une bouche charnue, son teint halé, sa même allure altière :

– Joëlle, tu n’as pas changé, tu es toujours aussi radieuse, et fichtrement désirable dis donc.

– Merci, n’en fais pas trop quand même, mais c’est vrai, j’assume mon âge avec fierté. C’est drôle, c’est si loin… Que fais-tu ici ? Toujours dans les assurances ?

– Oh, il est bien loin ce temps, non je vends des logiciels, des systèmes pour l’aviation, les grandes enseignes. L’entreprise pour laquelle je bossais a été reprise, il y a eu des restructurations et j’ai été muté dans le sud-ouest. Du lundi au vendredi, une vie de bohème quoi ! Heureusement il ne me reste plus que quelques années C’était ça ou le chômage. Mais dis-moi, et toi ? Mariée, des enfants ?

– Ben oui, je me suis remariée […] Tu fais souvent tes courses ici ?

– Non, pour les courses ma femme assume pleinement mais la batterie de mon portable a lâché d’un coup, je n’étais pas loin d’ici, tu vois, un pur hasard. Je suis content de te voir, je t’offre un verre ? … Ne dis pas non ! Quelle heure est-il ? Onze heures, tu finis tes emplettes et moi je t’attends à la brasserie à l’entrée, OK ?

– Vas pour la brasserie, mais cinq minutes, pas plus, j’ai un vieux mari qui déteste attendre pour le repas de midi. Je te rejoins dès que j’ai fini, d’ailleurs il ne me reste plus que quelques babioles à acheter.

Un vieux mari, elle qui aimait tant faire l’amour, quand est-il aujourd’hui ? Et lui, « le vieux » comme elle le nomme, la contente-il encore ? Je rêve à une nouvelle liaison.   Joëlle s’est assise à ma table, son caddy à portée de main. On se regarde, se dévisage. Soudain je me trouve vieux moi aussi face à tant de fraîcheur, à sa jeunesse qui semble vouloir défier le temps.

– Tu bois quoi ?

– Je ne sais pas trop…un Schweppes, rondelle et glace. (Dit-elle en regardant le garçon de salle.)

– Et pour moi un demi s’il vous plait.

Cinq minutes, que se dire en si peu de temps, par où commencer ? Aller à l’essentiel, là, tout de suite, lui dire mon envie d’elle. Non, patience, pas de brusquerie, laisser parler les yeux, laisser se réveiller les souvenirs. Le serveur revient avec nos consommations, il remplit le verre de Joëlle qui, sans le moindre petit merci (toujours aussi hautaine me dis-je) s’en saisit et mime de trinquer :

– Eh bien santé alors !

– Tchin-tchin, à nos retrouvailles !

Blablabla…on parle de tout et de rien, de nos vies, de nos moitiés, du temps qui file, je ressasse un passé qu’elle élude avec un tact tout féminin. Je n’insiste pas, j’ai peur de me faire éconduire. J’ai déjà avalé mon demi. Joëlle aussi, au fond de son verre seuls deux minuscules glaçons s’efforcent encore de survivre.

– Tu reprends la même chose ?

– Non, surtout pas, je dois y aller, j’ai juste le temps de rentrer, et puis j’ai une de ces envies de faire pipi…

« Envie de faire pipi », une décharge d’adrénaline m’électrise, m’ôte toute inhibition ; mes yeux pétillent, accrochent son regard :

– Ça presse, ça presse ! Ce doit-être un gros pipi alors ! Mmm… (M’entends-je murmurer dans un long soupir.) Je n’ai pu contenir mon excitation. Une moue d’opprobre se fige sur son visage, ses joues s’empourprent, ses beaux yeux bleus me tancent, et pourtant ses lèvres se desserrent, elle bredouille :

– Oui, sûrement, un gros pipi… Bon il faut que j’y aille, j’exècre les toilettes publiques, quelle horreur !

– Attends ! Laisse-moi ton téléphone, on ne va pas se quitter comme ça, je veux te revoir, comme avant, rappelle-toi ! Allez, donne moi ton numéro !

Elle hésite,

– 067248…, elle répète en le décomposant. T’as noté ?

– Eh comment que je l’ai noté ! Je te rappelle lundi, on pourrait se voir bientôt ?

– Hou là, tu vas bien vite, appelle-moi, on verra !

Je me lève à mon tour et me propose de l’accompagner. J’empoigne son caddy d’autorité. En tête, une main cramponnée au coin du chariot elle file bon train, elle me guide et me conduit jusqu’à sa voiture.

– Eh bien, au revoir, à une prochaine fois.

Je l’enlace, je l’attire et l’embrasse à la lisière des lèvres, je me plaque tout contre elle, je veux lui montrer mon désir d’elle. Son corps se tend, se raidit… Ô quelques petites secondes, elle se ressaisit et me repousse fermement.

– Hé ! On se calme, laisse-moi à présent, je suis en retard. Bye, bye !

La 208 noire s’éloigne, je l’accompagne du regard, où va-elle, où habite-elle ? Je ne sais pas, j’ai un mauvais pressentiment, son n° de portable, vrai ou faux ? Je passe ma main sur mon entrejambe, non de chien je bande ! Une érection aussi violente que soudaine. Je me remémore : (ses petits seins hauts et fermes, sa taille, ses hanches, cette cambrure, ses fesses rondes et charnues, son pubis tout blond et son petit œillet, l’effronté, gourmand lui aussi de mes bisous ; Joëlle et les plaisirs de Sodome pour de fulgurants orgasmes qui la laissaient pantoise.) Savoir si cela est encore ? Je n’ai qu’une hâte, celle de la rappeler, d’entendre le son de sa voix, de l’inviter à déjeuner, de l’emmener à l’hôtel. Bon, pour un peu j’en oubliais l’essentiel, ma batterie. Je retourne sur mes pas et en achète une nouvelle. Je flâne quelques minutes encore à chercher Marie, en vain.

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Lundi 3 août,

le jour se lève. Parti de bonne heure, l’asphalte déroule son long ruban noir et ses surpiqûres blanches. Le moteur ronronne. J’y repense à Lydie: cette nuit encore elle s’est invitée dans mes pensées, pourquoi ? Je sens ce désir en elle, un désir flou, indéfinissable. Jusqu’à ce jour je ne la voyais que comme responsable du site, pas autrement, j’avais, il faut le dire, à m’impliquer dans mon nouveau job, à gérer l’inconfort de mon éloignement et de la perte de mes petites habitudes. Oui, jusqu’à ce jour Lydie n’existait pas, m’indifférait. Aujourd’hui il me tarde de la revoir. Je devrais être chez mon premier client à 10 heures. C’est un rendez-vous important pour moi, un annonceur majeur pour un premier contrat d’une durée de trois mois, renouvelable si les retombées sont bonnes. Je croise les doigts. Alexis Duchemin, responsable marketing d’une grande chaîne hôtelière, est à l’heure ; toute juste cinq minutes d’attente. Pour un peu il me prenait à froid, fort heureusement j’avais potassé mon dossier ce dimanche. Jeune, la trentaine, intelligent, l’esprit vif, nul besoin de s’attarder sur de pointilleux détails, je lui détaille le concept de notre logiciel et je cadre mon offre tarifaire. « C’est votre meilleure offre je suppose ? » J’acquiesce. Il accepte mes conditions : « OK ! Du gagnant-gagnant, mais si on continue ensemble il vous faudra revoir votre copie. » conclut-il. Dix-sept heures, j’ai rejoint mon bureau, on débriefe Lydie et moi sur la conquête de ce nouveau prospect et, d’une façon inattendue, elle me propose de prendre un verre ce soir chez elle. Elle enchaîne :

– Bravo, un premier gros contrat comme celui-ci se fête ! un apéro dînatoire à la maison, ça vous dit ? Oh rien de compliqué, histoire de…

– Heu, rien que nous deux ?

– Ben oui ! Pourquoi je vous fais peur ?

– Vous ne me connaissez pas, une belle jeune femme comme vous, je pourrais…enfin, vous comprenez !

– Ah oui ? Un jeu dangereux dites-vous ? Méfiez-vous, je ne suis pas une petite oie blanche, je peux même avoir des envies sordides…

– Lydie, là vous me troublez !…j’ai hâte d’être à ce soir. Vingt heures ?

– Vingt heures c’est parfait !

Toulouse, la ville rose, place du Capitole. Son immeuble se trouve à cinq minutes à pied de ce haut lieu toulousain. Rue Lakanal, au n°12 de cette petite rue tranquille, c’est là que vit Lydie, un bâtiment des années trente avec une belle façade en pierre de style Haussmannien. J’ai acheté des fleurs, des roses rouges, onze, pas moins ; le langage des fleurs, quelle sensation étrange que d’étaler ses états d’âme, que de laisser parler son cœur : sans un mot on se dévoile, on déclare sa flamme. Mon bouquet à la main, l’air emprunté, j’appuie sur l’interphone. Deuxième étage, la porte est entrebâillée, je tapote trois petits coups. Elle s’ouvre en grand. Méconnaissable, Lydie s’est drapée dans une robe rouge légère, aérée, juste au-dessus du genou. Irrésistible ma chef de projet timide et réservée avec ses lèvres pulpeuses peintes d’un rouge carmin. Elle a coiffé ses cheveux en arrière, ne laissant sur son front que quelques mèches rebelles. Ses sourcils, épilés et crayonnés, renforcent l’éclat de ses yeux ourlés de mascara. Ébahi, je reste figé sur le pas de la porte.

– Bonsoir, vous n’allez pas faire demi-tour quand même !

– Vous êtes ravissante !… Les mots me manquent.

– Alors ne dites rien et entrez !… Merci ! j’adore les roses, elles sont magnifiques.

J’obtempère et franchis le seuil du domicile de mon hôte décidément bien mystérieuse.

– Donnez-moi votre veste, vous serez plus à l’aise, il fait une chaleur ce soir, ne trouvez-vous pas ?

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C’est vrai qu’il fait chaud. J’ai des bouffées de chaleur et je ne sais si c’est ce punch trop délicieusement dosé en alcool ou la tenue lascive de ma nouvelle égérie, les deux sans doute. Mon sang bouillonne dans mes veines, ma virilité, malgré tous mes efforts, s’énerve et s’impatiente serrée dans sa parure de coton. Un apéro dînatoire avec ses amuses gueules suaves et épicées : chaudes, froides, gorgées de saveurs goûteuses.

– Qu’avez-vous à me dévisagez ainsi ? … Ohhh ce regard, je devine en vous de singulières pensées. Servez-moi un autre verre de punch !

C’est vrai que je la mange du regard, je remplis nos verres.

– « Coquin et vicieux ! », ne mentez pas, dites-moi que vous l’êtes, que je vous excite, que vous voulez tout de moi.

Je ne sais qui a bondi le premier. Serrés l’un contre l’autre, on s’embrasse à pleine bouche. Nos langues s’affrontent, mes mains courent, se faufilent sous sa robe : elle est nue.

– Attends ! Elle me repousse, se lève et se retrousse jusqu’au nombril.               « Sapristi ! », elle arbore un pubis magnifique, une motte dense et touffue, taillée en triangle. Elle plie les jambes, s’assied sur le bord du canapé. Son corps bascule.

– Viens vite ! J’ai trop envie…

Je m’agenouille et pose mes mains sur ses cuisses, les yeux rivés à sa belle foufoune. Mon nez s’approche, se perd dans les boucles soyeuses, il glisse entre ses grandes lèvres…Ma langue se darde, c’est chaud, c’est âcre : « du pipi », sa chatte est humide de pipi, de ce petit besoin dont, peu avant, elle se soulageait en s’excusant le temps de quelques secondes. Elle ne s’est pas essuyée, ou mal alors me dis-je le cœur battant.

– Essuie-moi avec ta langue !

Sa requête m’enfièvre.

– Lèche-le bien mon minou.

Je festoie. Son odeur et son goût m’excitent, mes lèvres et ma langue s’acharnent. Elle gémit.

– Ouiiiii, c’est bon, mon clito, suce moi le clito ! Elle mouille comme une fontaine. Tel un mâle en rut mon visage se frotte entre ses grandes lèvres gorgées de cyprine et d’urine. « Putain que c’est bon », je bande comme un âne. Elle se tend, m’emprisonne entre ses mains, elle va jouir… Elle râle, pousse des petits cris, des mots incohérents, des injonctions :

– Oui, comme ça ! Ahhhh ! Lèche-moi encore, tu fais ça trop bien, tu vas me faire jouir, … Ouiii, encore…

Son corps se raidit, soubresaute puis s’affale, vaincu. Ses jambes s’affaissent avec lenteur. Campé entre ses cuisses, le visage bouffi, j’attends qu’elle me chasse. Ses doigts jouent dans mes cheveux. Elle me repousse et me fixant droit dans les yeux :

– J’en étais sûre, je l’aurais parié ; t’es un bon amant toi, docile et complaisant. Je ne me trompe jamais. Je souris, flatté d’être reconnu comme tel.

– J’ai soif ! Il fait vraiment très chaud ce soir, je suis en nage.

– Moi aussi ! (Elle glisse subrepticement une main entre ses cuisses). Je suis trempée. Elle se redresse, se lève, sa robe reprend place, elle file à la cuisine et revient avec une bouteille d’eau minérale gazeuse.

– Elle est fraîche, vous en voulez ?

« Tu, Vous, » je ne sais plus où j’en suis ; après m’avoir exhorté à lui brouter le minou voilà qu’elle me vouvoie. C’est quoi cette mascarade, je n’en peux plus, j’ai mal au ventre tant je bande, mal aux couilles pour dire vrai. Frustré je me débraguette et sort mon vit de son étau :

– Et maintenant on fait quoi ?

Je lui prends la main, je l’attire pressé d’apaiser cette tension artérielle naturelle. Ses yeux se baissent, s’écarquillent, ô quelques secondes à peine, un rictus se fait au coin de ses lèvres.

– Qui vous a permis ? où vous croyez-vous ? Ici, c’est moi qui décide et si je doutais un seul instant de votre inaptitude à me combler je vous récuserais sur le champ. Je vous pardonne pour cette fois, mais rangez-moi ça ! S’il vous plait, ce n’est point le moment.

Elle me fait l’effet d’une douche froide, je débande d’un coup. À quoi elle joue, quel rôle m’attribue-t-elle ?

– N’aviez-vous pas soif ? Moi si ! Et puis nous n’avons pas terminé, j’ai de délicieux petits boudins antillais, vous aimez le boudin ? Noir, blanc ou antillais, pour sûr que je l’aime le boudin. Cette texture, ces saveurs, je ne résiste pas. J’engloutis les brochettes de ces petites boules goûteuses.

– Eh bien ! Si vous n’aimez pas ça, vous en voulez encore ?

Le plat est vide, j’hésite. Mon esprit s’échappe, divague : « son cul, chauds et moelleux… Nonnn ! oserait-elle ? » Je décline son offre.

– C’était délicieux mais ça ira.

– Bien vrai ? Dommage, moi qui…

Elle minaude comme une chatte en chaleur, son visage se rapproche tout près, d’une voix hésitante elle susurre :

– Et puis si, je sais très bien ce que vous voulez, c’est mes fesses ! Dites-moi que c’est ça. Ohhhh, comme j’ai envie moi aussi… Touchez ! Je suis toute excitée à nouveau. Elle a pris ma main, l’a glissé sous sa robe. Elle se relève d’un coup.

– Allongez-vous !

– Lydie, je […]

– Taisez-vous ! Étendez-vous sur le tapis !

Amusé de tant d’audace je me plie à ce jeu de rôles auquel je ne m’attendais pas. Elle me tourne le dos, retrousse une nouvelle fois sa robe m’éblouissant de ses belles rondeurs laiteuses. Elle se penche, prend appuie sur la table basse, elle s’accroupit, sa croupe se pose sur mon visage :

– Embrasse-le mon derrière, couvre-le de tes baisers ! Sa robe retombe, me plonge dans une pénombre baignée de ses senteurs intimes. Mes lèvres courent sur sa peau satinée.

– Entre mes fesses, ta langue, lèche ! Lèche le bien mon petit trou !… Ouiii, comme ça, encore…

Subitement je repense à Marie (le confessionnal, Marie et le père Jean-François, Marie accroupie… vaporeuses et confuses, des images dansent devant mes yeux). Ma langue s’enfonce dans l’étroitesse de son rectum souple et douillet. Je l’enculangue dans un baiser enflammé. Elle aime ça Madame Lydie, elle se trémousse langoureusement et pèse de tout son poids. Ses sphincters s’animent, ils se détendent, se resserrent, encore et encore… « Bon sang ! », une chose se presse sur ma langue, me bouscule, se retire. Un étron, il joue à touche-touche, réveille mes papilles, un jeu auquel Lydie se livre sans retenue ; elle pousse, à l’envi, de plus en plus fort.

– Oh ouiii !…ta langue je la sens bien !

Palpable, une crotte molle et collante tutoie ma langue. « Putain ! Nonnn ! Pas ça, pas maintenant… Et puis si, je le veux, dans ma bouche…fais-le ! » Je m’agrippe à ses cuisses, l’attire fermement.

– Arrête ! Arrête je te dis ! Lâche-moi ! (Elle se redresse.) Ne bouge-plus ! laisse-toi aller, ferme les yeux.

Sa main défait ma braguette, se faufile et extirpe ma queue dure et gonflée.

Elle me tient fermement, me décalotte, me branle.

– Eh ben dis donc ! regarde dans quel état ça t’as mis !… Je l’ai vu dans tes yeux, le premier jour, vicieux et fureteur, de suite j’ai eu cette conviction.

Elle m’enjambe, nos visages se frôlent, ses lèvres susurrent au creux de mon oreille :

– Pour un peu je m’oubliais, quelle horreur !

Abasourdi, je ne dis rien, j’imagine. L’alcool l’a désinhibée. Elle soupire, me révèle ses pensées les plus sombres :

– On t’a déjà fait ça ? Toutes ces choses, faire ça sur toi, dans ta bouche…

Je bois ces paroles, déjà je m’empresse :

– Quoi donc ?… « Champagne et caviar »? … Mmmmh !

– Tu voudrais ? Ohhhh ! Oui je te ferais tout ça, plus tard, une autre fois…

Je perçois le bruissement d’une enveloppe qui se déchire, je sens la présence du préservatif qui se déroule sur ma queue tendue. Elle s’empale d’un coup. Je ne bouge pas, je la laisse faire. Elle s’agite à son rythme, elle jouit brusquement. Son ventre est chaud, il m’aspire, il me broie, je me vide, c’est bon…

Elle m’a mis dehors, gentiment bien sûr, me laissant quand même le temps de me redonner bonne allure. Il est onze heures, à minuit je serais couché. Je roule tranquille, songeur, me projetant vers notre prochaine rencontre, à ses audacieuses promesses, quand soudain, Joëlle se rappelle à mon souvenir ;  merde ! j’ai oublié de l’appeler, demain sans faute, j’ai peur que déjà elle ne pense plus à moi.

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Mardi, onze heures,

– Allô Joëlle ? Bonjour, c’est Patrick, tu vas bien ? […] T’oublier ? Comment le pourrais-je… Chutttt, je sais, je devais t’appeler hier, il était tard je ne me suis pas permis. On pourrait se voir samedi ? Matin ou après-midi, dis-moi !

– Tu veux quoi au juste, renouer avec le passé, « me sauter », une petite baise vite fait bien fait ?…

– Enfin Joëlle, « te sauter », que dis-tu là ! te faire l’amour, oui, j’en ai tellement envie. J’ai rêvé que, enfin comment dire, rappelle-toi l’autre jour, tu es partie si précipitamment… j’ai rêvé que tu me faisais pipi dessus, un gros pipi… Tu m’entends ?

– Vieux fou va ! Et puis quoi encore… Samedi, où et à quelle heure ? Je te préviens, une heure pas plus, ce soir-là j’ai du monde à la maison.

– Pas loin du Géant Casino, il y a un hôtel, l’hôtel les Baladins, je t’attendrais sur le parking. À quinze heures, ça te va ?

– Va pour quinze heures, Bises, à samedi. Bye Bye !

– Joëlle, « un gros pipi », n’oublie pas. Bisous.

Je ne m’étonne même plus de mon audace, j’ai chassé le mot tabou de mes pensées :  donne-moi un baiser, fais-moi un p’tit pissou, quelle différence, j’aurais voulu voir sa tête.

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Vendredi 14 heures, Cette semaine j’ai décroché deux autres contrats aussi c’est l’esprit joyeux que cet après-midi je repasse à l’agence avant de rentrer au domicile familial. Joëlle, Lydie, pas un jour sans penser à elles. Lydie, que lui dire, que faire ? Rien, attendre, me conformer à ses désirs, faire allégeance, oui, c’est sans doute ce qu’elle attend de moi. Souriante, elle a délaissé son jean pour une jupe, je m’interroge : pourquoi ce revirement, a-t-elle mis une culotte, voudrait-elle raviver ma flamme, me faire revivre notre soirée ?  Je la suis, nous entrons dans son bureau.

– Fermez la porte !… Je suppose que vous rentrez chez vous ce soir.

– Oui, que voulez-vous que je fasse ici, ma famille me manque, mes petits-enfants surtout. – Embrassez-moi ! Elle ne m’a pas laissé le temps de réfléchir, sa bouche s’est plaquée sur la mienne, sa langue a forcé mes lèvres. Elle me repousse :

– Aimez-moi ! là, maintenant ! Nous sommes seuls, ils sont tous partis. Elle retrousse sa robe, déroule son string et pose ses fesses sur le bureau.

– Viens vite, je suis toute mouillée, mange-moi la chatte avant de partir. C’est vrai qu’elle est mouillée, un goût d’urine fraîche titille mes papilles, enrobe ma bouche, « la salope, c’est une manie… » Je lape, entre deux coups de langue je maugrée : « elle ne s’essuie donc jamais après la pose pipi. »

– Chuuuut ! Tais-toi, continue ! tu le fais si bien avec ta langue… Lèche-moi de partout ! Ma chatte et mon cul, embrasse-le ! […]

« Putain, le cul aussi » pense-je tout bas cette fois, le nez enfoui entre ses fesses. Je hume son cul qui fleure bon une négligence coupable. J’obéis et récure avec soin l’ombrageuse corolle et le canal poisseux de ma belle diablesse.

– Ouiiiiii ! C’est trop bon…Ohhh oui comme ça, mon petit bouton suce-le… Ahhhh !

Mes lèvres jouent avec son clito, mon pouce droit s’est enfoncé au fond de son anus, il se vrille. Je la suce comme un forcené, jusqu’à ce qu’elle jouisse. Elle me repousse, remonte son string et lisse sa jupe :

– Reposez-vous bien, lundi je compte sur vous, je vous veux en forme. Distante, peu loquace mon exigeante maîtresse dont l’accent ne souffre d’aucune contestation. Je ne trouve rien de mieux à lui dire :

– Oui, je vais me reposer, bon weekend à vous aussi !

Il fait beau, le trafic est soutenu mais fluide, vigilant j’avale les kilomètres. À mi-parcours j’ai prévenu ma femme que je serai à la maison pour le dîner, vers 20 heures 30, dans un petit quart d’heure maintenant. Cinq heures de route à peine : je suis content de moi, j’ai roulé comme un champion, déjouant les pièges de la maréchaussée (merci Coyote). Je mesure ma performance… Ah s’il en était partout ainsi ! Lundi avec Lydie j’ai eu comme une absence, la panne qui vous surprend d’un coup, par chance elle a joui à peine l’avais-je pénétré. « La petite pilule bleue », celle qui vous maintient en forme, un copain toubib me l’avait prescrite : « Tu ne fais pas le con, seulement en cas de soucis, et une seule à la fois ! » Juste pour voir, un soir j’ai essayé avec ma femme, à son insu. Faire semblant, donner l’impression de la désirer alors que je ne pensais qu’à l’autre, à Marie, celle qui déjà enchantait mes jours et mes nuits sans sommeil. Quand le cœur et la tête n’y sont pas, avec son effet dilatateur puissant et durable, oui, la fameuse pilule, ça fonctionne. Je repense à Joëlle, insatiable ; bien sûr c’était il y a longtemps mais je pressens chez elle toujours la même liesse, comme avant. Joëlle, j’ai tellement envie d’elle.

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Samedi 14 heures 30, À cette heure le parking de l’hôtel les Baladins est quasiment vide. Ce matin, par téléphone, j’ai réservé une chambre. Je règle la note, récupère la clé et sors attendre ma dulcinée qui ne devrait plus tarder. J’apprécie cet hôtel et son escalier extérieur par lequel on accède aux chambres, ça évite de repasser par l’accueil ; côté discrétion, il n’y a pas mieux. J’ai peu dormi cette nuit, une nuit de cauchemars à pester sur mon impuissance face à Joëlle offusquée de mon peu d’enthousiasme. Certes c’était un rêve, oui, mais l’autre soir avec Lydie c’était une évidence. Ce matin l’inquiétude me rongeait encore,  aussi, juste avant de partir j’ai pris un comprimé, une petite pilule bleue. Il est presque 15 heures, il fait chaud, la voilà. la 208 noire se gare à quelques places plus loin de la mienne. Elle m’a vu, elle descend de sa voiture. Elle est belle Joëlle dans sa robe en coton bleu. Je m’extirpe à mon tour, la rejoins et c’est bras dessus bras dessous que nous montons l’escalier de fer. Le couloir est désert, tant mieux, nous pressons le pas. Chambre 9, je glisse la carte dans la fente prévue à cet effet, la serrure claque, la porte s’efface. – Tu es venue ! J’ai crains un instant que tu ne te défiles au dernier moment, tu es ravissante. Laisse-moi t’embrasser. Nos lèvres s’approchent, hésitent, s’entrouvrent et se soudent. On s’étreint comme des amoureux.

– Tu sens bon !

Je bande comme un jeunot, mes mains se sont nouées autour de sa taille. Je me frotte à son ventre qui lui aussi va à ma rencontre. Mes mains se posent sur ses fesses rondes et fermes. Nos bouches voraces s’affrontent, nos dents se choquent, nos langues s’enroulent. – Tu m’excites, tu la sens ma queue.

– Oh que oui, elle est dure ! Attends, laisse-moi enlever ma robe, tu vas toute me la friper. On se déshabille, dans la précipitation, nos effets s’entassent en désordre sur le seul petit fauteuil. Toujours coquette Joëlle avec ses dessous sexy et son pubis chatoyant de blondeur :

– Garde tes bas, t’es trop belle ainsi. Ah, j’ai envie de te bouffer la chatte !

– Attend, il faut que je fasse pipi…

– Oui, oh oui ! dans ma bouche, je veux que tu pisse dans ma bouche, là, maintenant !

Je m’assieds sur la moquette, l’attire à moi, me glisse entre ses cuisses.

– T’es fou ! Pas dans la bouche, t’es malade ou quoi ? Sur le corps si tu veux, viens dans la baignoire, dépêche-toi !

Résigné, soucieux de ne pas la braquer je file vers la salle de bains et m’allonge sur la froideur rigide de la baignoire dans laquelle elle me rejoint et se perche sur les rebords avec une aisance qui en dit long sur une pratique familière.

– Ça vient…

Une giclée, puis une autre plus forte jaillit de ses lèvres qu’elle s’efforce d’écarter. Impassible, elle se soulage avec une joie contenue. Un jet chaud clapote sur mon ventre, m’éclabousse le visage de gouttes éparses que ma bouche tente de capter. Une accalmie, je rampe, à plat-dos, je me glisse entre ses cuisses, tout près de cet oasis enchanteur. Les jambes fléchies, figée, condescendante, elle chuchote :

– Un gros pipi, petit polisson, c’est donc ça que tu voulais.

Elle s’ébroue, des gouttelettes perlent, d’autres, en suspend, brillantes d’une transparence dorée, refusent obstinément de mourir ; nos regards se croisent :

– T’aime ça vieux cochon, essuie-moi à présent !

M bouche enveloppe sa chatte, ma langue paresse dans un marais visqueux, se baigne dans une saline qui exhale ses vapeurs grisantes. Je lèche et j’embrasse, je mords et je mâche ce beau coquillage goûteux, cette moule fraiche et délicate ; cyprine et urine s’emmêlent en une exquise liqueur euphorisante. Mon corps se tend. Hermétique et perméable ma bouche mastique, ma langue lèche et fore, inlassablement… Je bande comme un jeunot. C’est Joëlle qui capitule la première, engourdie de par sa position peu académique elle se dérobe, rejoint la chambre et s’affale sur le lit, me montrant expressément son désir. Ma tête lovée entre ses cuisses ouvertes, elle s’abandonne en poussant de petits cris stridents. On a fait l’amour, comme des fous, à la recherche d’un passé lointain. Comme avant, avec sa chatte soyeuse et son arrogant petit bourgeon, avec ses rondeurs éprises de mes baisers fougueux et son insipide petit trou dans lequel ma langue furetait avec rage, non, elle n’a pas changé ma Joëlle, si sensuelle, si charnelle. La petite pilule bleue : dur comme un roc, infaillible, j’ai prisé la chaleur de sa bouche, le velouté de sa langue, j’ai gémi dans la moiteur de son ventre, j’ai rugi de plaisir enserré dans la moiteur de son œillet fiévreux ; un plaisir mitigé, foutue capote, sans elle il aurait été plus fort, plus intime. Jouir en elle, me répandre dans sa chair, comme avant.

– Oula ! tu as vu l’heure, il faut que je me hâte, 16 heures 30 déjà ! Mes invités ! il faut que je me bouge.

– Et moi je dois aller laver ma voiture. On se reverra ?

– Je ne sais pas, appelle-moi ! N’attends pas trop, ne me laisse pas t’oublier. Sache que j’ai pris un certain plaisir à te revoir, t’es un vicieux, j’aime bien !

À suivre.

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Une réponse à Gourmandises 19 – Patrick face au présent et à son passé par Jerema

  1. Muller dit :

    l’auteur se laisse aller à la limite de la scato, mais c’est fait avec beaucoup de tact, ce qui fait que ça passe très bien.

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