Chanette 27 – L’affaire Manet-Carrier – 15 – Jacques Alberti

Chanette 27 – L’affaire Manet-Carrier – 15 – Jacques Alberti

Lundi 31 mai

Les petits neurones de Remiremont ont fonctionné tout le week-end et ce matin il avait un plan, tout chaud, tout beau.

– Double attaque, on commence ce matin, on va bien se marrer ! Me dit-il en quittant le bistrot où nous avions pris le petit dej’.

A 10 heures, Tanya téléphone à Alberti.

– Jacques, c’est Tanya, je voulais te prévenir, pour mon article je voulais essayer d’étoffer un peu, seulement je suis tombé sur un os…
– Un os ?
– Manet-Carrier n’a jamais foutu les pieds au lycée Henri IV, ni à HEC, quant à la boite qui l’aurait licencié, on ne trouve pas non plus. Alors bon, on n’est pas un journal d’investigation, on ne va pas parler de ça, et on laisse tomber l’article.
– T’as essayé de redemander une interview de Manet-Carrier.
– J’y ai bien pensé mais le rédac chef m’a dit de laisser tomber.
– Bien, je te laisse, j’ai du monde, bisous.
– Bisous.

Le but était de placer le ver dans le fruit…

« Je creuse ou je laisse tomber ? » se demande Alberti. « Est-ce si grave ? S’inventer une scolarité brillante, il n’est pas le premier à le faire, c’est idiot, mais ce n’est pas dramatique. Mais j’aimerais quand même que les choses soient claires, je vais aller lui parler ! »

Mardi 1er juin

Fiona, comme tous les matins trie le courrier de Manet-Carrier. Il n’y a pas grand-chose, les demandes de rendez-vous sont honorées et conformément aux vœux de son patron, placés dans des tranches horaires permettant d’éviter le gueuleton. Les documentations, revues et circulaires sont classés à part. Elle a instruction de faire des réponses standard aux lettres de sollicitations, idem pour celles de félicitations mais il y en a pour ainsi dire jamais, elle a aussi instruction de ranger dans un endroit spécial tout ce qui ressemble à des injures ou des menaces, mais la chose est rarissime, et puis il y a le très rare courrier divers.

Or ce jour le courrier divers est véritablement particulier. Une simple phrase imprimée en très gros caractères.

 » Dugan Radzik » te salue bien ! »

« Je suppose qu’il voudra voir l’enveloppe »

Elle l’accroche donc avec un trombone et s’apprête à lui apporter tout ça, mais elle est interrompue par la sonnerie du téléphone.

– Oui, Monsieur Alberti ! Monsieur Manet-Carrier sera disponible entre 10 et 11 heures, cela vous convient-il ?
– Parfaitement.

Elle frappe à la porte, le sous-ministre est tellement débordé qu’il est en train de lire un grand quotidien sportif.

– Le courrier, Monsieur.
– Rien de spécial ?
– Si, ça ! Un plaisantin, je suppose.

Manet-Carrier regarde le papelard d’un air circonspect.

– Aucune importance, mais gardez ça dans un coin, on ne sait jamais.

Effectivement ça ne pouvait rien lui dire, son complice de l’époque ne lui ayant jamais confié son identité…

– Vous avez rendez-vous avec Monsieur Alberti à 11 heures. Poursuit Fiona.
– Ah ?

Il est surpris parce que d’ordinaire, Alberti se contente de lui téléphoner.

« Si ça pouvait être un remaniement, j’en ai marre de ce poste, si je pouvais être tranquille et toucher ma pension d’ancien ministre… le rêve ! »

Et à 10 heures Alberti, se pointait. Poigné de main molle.

– Charles-Paul, je suis embêté, j’ai été informé que ton CV serait faux.
– Les gens disent n’importe quoi…
– Tu pourrais prouver que tu as fréquenté le lycée Henri IV et HEC ?
– Oui, enfin, non ! Toutes mes affaires personnelles ont brulé.

Il se rend compte en parlant que s’il a servi cette fable à son épouse, il ne l’a jamais raconté à Alberti. Et que si celui-ci se lance dans des vérifications, ça risque de mal tourner. Il change donc complétement d’attitude :

– Ben oui, j’ai inventé ça pour faire style. C’est si grave que ça ?
– Si un canard d’investigation l’apprend, tu vas être ridiculisé et le parti éclaboussé.
– Tu veux quoi ? Que je démissionne ? Ce n’est pas un problème…
– Nous n’en sommes pas là. Je voudrais simplement que tu fasses refaire la plaquette du ministère et que tu enlèves ces conneries de ton CV.
– Ça peut se faire.
– J’espère qu’on ne va pas me sortir d’autres bricoles…
– Mais non !
– C’était quoi la boite qui t’as licencié ?
– Les pâtes Buitoni !

« Il ne va tout de même pas aller vérifier ça »

– Bon on va en rester là, dis-moi, entre-nous, ta scolarité, tu l’as passé où ?
– Au Québec !
– Tu ne mens pas ?
– Pourquoi mentirais-je ?
– Bon je te fais confiance, mais à la prochaine gaffe, tu sautes. Je te laisses.

Manet-Carrier est désemparé. Quelqu’un est en train de fouiller dans son passé ? Mais qui ?

Première solution, démissionner sur le champ, il a failli le faire devant Alberti, mais a hésité au dernier moment pensant qu’il lui faudrait du recul. Deuxième solution, envoyer un barbouze casser la gueule d’Alberti afin de savoir qui est la taupe ?

« Oui c’est la bonne solution, mais pas de précipitation, les coups qui échouent c’est toujours parce qu’ils ont été décidés dans la précipitation. J’en sais quelque chose. C’est comme le casse chez Amberson, si ce con de Dudu n’avait pas été si pressé… conard de Serbe ! Oh mais…

– Fiona ! Apportez-moi la lettre anonyme de ce matin, il faut que je vérifie quelque chose.
– Voilà monsieur ! Autre chose ?
– Non, rompez !

Il a de nouveau le papelard devant lui, il devient blême :

« Dugan Radzik », un nom serbe et Dugan ça fait Dudu ! Il n’est donc pas mort ! Bon, c’est clair ce salaud a refait surface après avoir purgé sa peine ! Mais il cherche quoi ? Sa part de butin évidemment ! Ce butin incomplet mais conséquent planqué chez lui dans un coffre mural. Mais que viens foutre Alberti là-dedans ? Il a dû lui promettre du fric, beaucoup de fric ! Inutile de chercher la taupe, la taupe c’est Dudu !

Il regarde la cachet de la poste sur l’enveloppe : « Paris-Louvre »

« En plus il est à Paris, là, tout près tapi dans l’ombre… ! Oh mais ça ne va pas du tout. Il va forcément y avoir une suite, demain très probablement. Que faire ? La meilleure défense c’est l’attaque ? Alberti doit savoir où se cache Dudu. Alors ? Envoyer Ergan ? Trop dangereux, il faudrait que je lui révèle des choses qu’il n’a pas besoin de savoir. Alors le travail je vais le faire moi-même ! »

Alberti est célibataire depuis sa séparation d’avec son épouse, en fait il est bisexuel avec de forts penchants homo, mais n’a jamais fait son come-out et ne vit pas avec son amant.

Manet-Carrier sait qu’il vit seul et connait le confortable appartement d’Alberti puisque ce dernier l’a reçu chez lui. Ses fenêtres donnent sur la rue, il se met en planque et attend qu’il y ait de la lumière.

« Ce type n’a pas de couilles, il va tout suite accepter ce que je vais lui proposer, trop facile »

– C’est Manet-Carrier, je peux vous voir c’est urgent ?
– Montez je vous ouvre.
– Alberti, nous allons jouer cartes sur table, vous savez tout sur moi, mais par contre vous ne savez pas dans quoi vous mettez les pieds, Radzik est un tueur, et il vous éliminera…
– Mais Paul, de quoi parles-tu ?
– Tu le sais très bien, alors je te propose un deal, tu m’expliques comment le trouver et moi je te donne un quart des bijoux.
– Je rêve ! C’est quoi cette histoire ?
– Tu es coincé, Alberti, tu n’as pas d’autre choix.
– Non, écoute, Paul; tu te calmes et on va essayer de discuter intelligemment…
– On perd du temps ! L’histoire du Lycée Henri IV, tu ne l’as pas appris tout seul, non ?
– Non je ne l’ai pas appris tout seul, mais…
– Donc c’est Radzik ! Alors tu m’expliques où je peux le trouver sinon la discussion va prendre un autre ton.
– Des menaces, maintenant ?
– Où se cache Radzik ?
– Je ne connais pas de Radzik.

Hors de lui, Manet-Carrier administre un direct du droit sur le visage d’Alberti, lui éclatant son nez qui se met à saigner d’abondance. Le choc est si violent que l’homme dégringole en arrière et se heurte le crane contre le rebord d’un meuble bas ce qui l’assomme à moitié. Dans sa chute il fait tomber un lourd serre-livres en bronze..

– Bon, ben relève-toi, t’es pas mort.
– Salaud ! Parvient à articuler Alberti.
– Je vais te chercher un verre d’eau, ça va te réveiller.

Il s’en va dans la cuisine, trouve un verre et le remplit d’eau du robinet et le jette au visage d’Alberti.

– Bon alors t’a rien à me dire ?

Alberti balbutie des mots incompréhensibles. Le ministre le secoue violemment.

– Tu vas parler, oui ?
– Fous moi la paix, j’ai juste vu une journaliste, il n’y a pas de quoi en faire un drame !

« J’ai compris », se dit Manet-Carrier, « Dudu s’est servi d’un intermédiaire… Ce n’est pas un problème, une piste ça se remonte… »

– C’est qui ta journaliste ?
– J’ai sa carte ! Répond-il en regardant la pendule d’un air angoissé.
– Qu’est-ce qu’elle a ta pendule ?
– Dans le tiroir à droite, celui du haut…

Il ouvre le tiroir en question, découvrant un incroyable désordre. Une carte au nom d’une Gisèle Dupré, journaliste se trouve au-dessus du fouillis

– C’est celle-là ? Demande-t-il avant de la mettre dans sa poche.
– Oui.

Le ministre a un moment d’inattention, faisant l’effort de se relever Alberti se jette sur son adversaire et le menace du serre-livres en bronze. Mais le ministre se retourne à temps, esquive le coup. Les deux hommes roulent à terre, le pauvre Alberti n’a pas le dessus et est roué de coups.

Et voilà que l’on frappe à la porte.

« Merde je fais quoi ? Je n’ai même pas pensé à prendre un révolver… Empêcher la personne de rentrer… trouver un prétexte… »

Il se précipite en direction de la porte. Trop tard, celle-ci vient de s’ouvrir, C’est Orlando, l’amant d’Alberti.

– Jacques qu’est qui se passe ?

Manet-Carrier fonce :

– Pousse-toi conard. Eructe-il en bousculant le nouveau venu, il sort et dévale l’escalier à toutes vitesse.

Le ministre est dépité, lui qui croyait que l’entretien se passerait en douceur, l’affaire a tourné en catastrophe. Il décide de ne pas rentrer chez lui et prévient son épouse. Il loue une chambre d’hôtel. Demain il faudra qu’il coince cette journaliste et pour la suite… Qui vivra verra !

– Qu’est-ce qui s’est passé ? On appelle la police ? Propose Orlando.
– Non attends. J’ai du sang partout, il faut que je nettoie tout ça.
– Je vais chercher ce qu’il faut dans la salle de bain.

Il revient avec des pansements, du coton, du désinfectant.

– Il t’as bien arrangé ! Ne me dis pas que c’est une plan cul qui a mal tourné.
– Non ! Tu sais qui c’est, ce mec ?
– Bien sûr que non !
– C’est Manet-Carrier, notre représentant au gouvernement.
– Et tu lui a fait quoi ?

Il lui explique pour l’interview, puis le refus de publication suite aux mensonges sur la scolarité du ministre….

– J’ai voulu m’expliquer avec lui, je suis allé le voir au ministère, ça a été un peu tendu, mais ça s’est déroulé sans incident. Et voilà que ce soir il revient à la charge en me racontant des trucs que je ne suis même pas au courant.
– Des trucs comment ?
– Des trucs louches, je n’ai jamais eu la curiosité de fouiller dans son passé, mais à mon avis si on le fait, on va tomber sur des sales trucs.
– Ouais, tu vas porter plainte ?
– Contre un ministre ?
– Et alors, les caméras de surveillance l’on vu entrer, il doit y avoir son ADN et ses empreintes digitales un peu partout.
– Tiens c’est vrai, ça, pourquoi ne s’est-il pas protégé ?
– Parce qu’il est con ! Bon je téléphone à la police, je te servirai de témoin.
– Non ! il y a deux problèmes. Le premier est politique, si on perd Manet-Carrier, non seulement je n’ai personne à mettre à la place, mais si des trucs louches sont découvert, le parti risque d’éclater…
– Sacrifie-toi ! Prend sa place…
– Je ne peux pas, tu sais bien que je ne suis pas assez clean… Et puis il a une autre raison, plus terre à terre, j’ai la trouille.
– Tu ne vas pas rester les bras croisés, tout de même ?
– Non je vais lui proposer un « gentleman agrément », de faire comme si ce qui s’est passé ce soir n’avait jamais existé.
– Et tu crois qu’il va accepter ?
– Oui, il est coincé !
– Tu m’as toujours dit qu’il s’en foutait de son poste de secrétaire d’état…
– Sauf que j’ai bien l’impression que s’il saute, la boite de Pandore va s’ouvrir. Donc si on peut éviter…
– C’est toi qui voit, tu te sens un peu mieux, là ?
– Je suis encore sous le choc.
– Un petit massage ça te ferais du bien, non ?
– Tu veux me masser ou m’enculer ?
– L’un n’empêche pas l’autre ! Répondit Orlando qui avait toujours été pragmatique.

Et comme Orlando commençait à se déshabiller, Jacques Alberti en fit autant, espérant ainsi qu’un petit trip sexuel serait de nature à lui changer les idées.

Comme ils en avaient l’habitude, leur étreinte commença par un long baiser langoureux à pleine bouche pendant que leurs doigts pinçaient et tortillaient les tétons.

Un protocole classique mais qui eut pour effet e faire bander joliment les deux amants.

Alberti est plutôt passif, il a tôt fait de prendre la délicieuse colonne de chair de son partenaire dans la main et de la branler, juste comme ça pour le fun.

Puis il effectue une flexion des genoux, le voilà accroupi devant sa bite préférée, il s’en lèche déjà les babines, il l’embrasse d’abord quasi chastement. Comment peut-on embrasser chastement une bite ? S’écriera le chœur des lecteurs. Ben si c’est possible, vous mettez votre bouche en cul de poule, vous l’approchez du gland et vous faite un petit smack, comme quand vous dite bonjour à votre cousine en l’embrassant sur la joue.

Mais vous pensez bien que l’Alberti ne va pas en rester là ! Il ouvre, tel le corbeau de la fable, une large bouche, sauf que ce n’est pas ici pour relâcher le fromage mais pour s’emparer de la bonne bite de son amant et la faire coulisser dans son gosier sur l’air de « tu entres, tu sors ».

Orlando adore quand son amant lui suce la bite. Il faut dire qu’il a acquis une belle expérience, dans sa jeunesse il en a sucé des kilomètres, de toutes tailles, de toutes couleurs. Ce fut toujours des relations sans lendemain, Alberti aimait sucer des bites mais n’étaient pas plus que ça, attiré par les hommes. Les femmes, il aimait bien, en fait il adorait autant lécher des chattes que sucer des bites. Un jour il se maria avec la plus gentille des femmes, au bout d’un mois de vie commune, il se rendit compte qu’il n’était pas fait pour la vie en couple. Alors ils se séparèrent d’un commun accord. Retour à la case départ ? Cela aurait pu, mais Alberti rencontra Orlando. Coup de foudre réciproque, ils se rencontraient en moyenne deux fois par semaine. Au début il fut fidèle, puis le naturel repris le dessus, des hommes, des femmes… Orlando le sait, il s’en fiche du moment que cela ne lui retire rien.

Foin de ces digressions, Alberti ne se contente pas de simples mouvements mécaniques de la bouche, non , il lèche, la langue va partout, du gland aux testicules. En revanche il ne suce pas derrière, Orlando n’aime pas ça.

« Il en sait pas ce qu’il perd ! » Ne peut s’empêcher de penser Jacques Alberti.

Au bout d’un moment la mâchoire fatigue, alors notre secrétaire générale du Parti du Centre, s’en va sur le canapé offrir son anus a son partenaire.

Non, il ne se met pas en levrette, il veut voir son amant le pénétrer et prendre son plaisir en le besognant. Alors il se met sur le dos et lève ses jambes au ciel. Orlando arrive et commence par humecter l’endroit de sa langue baveuse, puis ayant revêtu son organe favori d’un préservatif, il s’enfonce dans le cul d’Alberti, d’abord doucement puis carrément avant d’entamer une jolie série de va-et-vient.

Alberti se branle en même temps. Depuis le temps qu’ils se connaissent les deux amants ont appris à se synchroniser. Aussi Jacques retarde-t-il son éjaculation pour se lâcher au moment où son partenaire jouira en lui.

Orlando s’est retiré, il retire promptement sa capote et confie sa bite gluante de sperme aux bon soins de la bouche gourmande d’Alberti qui sen régale ! C’est qu’il aime ça le sperme, ce petit cochon !

Mercredi 2 juin

Manet-Carrier, malgré le fait qu’il se soit offert une chambre d’hôtel de grand standing a fort mal dormi. Sans attendre le petit déjeuner, il téléphone à cette mystérieuse Gisèle Dupré. Ça sonne mais ça ne répond guère. Il fait plusieurs autres tentatives, toujours aussi infructueuses.

Il quitte l’hôtel de fort méchante humeur et à 10 heures après s’être installé à la terrasse d’un café, il prévient le ministère qu’il ne sera pas présent aujourd’hui, sans fournir davantage d’explications.

Une nouvelle tentative de liaison téléphonique n’aboutissant pas il téléphone au journal où est censé travailler la dame et après avoir été baladé d’interlocuteur en interlocuteur on finit par lui dire que Gisèle Dupré est inconnue en ces lieux et que « monsieur doit faire une erreur »…

« Que faire à présent ? » Se lamente-t-il. « Dudu a bien joué le coup en envoyant une fausse journaliste chez Alberti, ce qui fait que je n’ai plus de piste.! Mais il ne va pas s’arrêter là, il va finir par me contacter… A priori il n’a pas mes coordonnées téléphoniques, j’ignore s’il connait mon adresse personnelle, mais s’il la possède, c’est là qu’il me joindra, à moins que ce soit au ministère… Mais comment y retourner après le scandale de la veille ? »

Il ne s’attendait pas à ce que ce soit Alberti qui lui fournisse la « sortie de crise ».

Alors qu’il était en train de gamberger, Manet-Carrier reçoit un appel de ce dernier.

– On peut se parler sans témoin ?
– Je suis tout seul.
– Je te propose un deal : j’oublie ce qui s’est passé hier soir… attention : je ne suis pas en train de m’aplatir : j’oublie uniquement pour des raisons qui ne regarde que moi. J’oublie, mais je ne pardonne pas.
– Et en clair ?
– On m’a indiqué que tu n’étais pas au ministère ce matin, Rien ne t’empêche d’y retourner puisque comme je viens de te le dire, il ne s’est rien passé.
– Il y a une contrepartie ?
– Non ! Mais pense à faire refaire ta plaquette. Et puis ta présence aux réunions du Bureau National du Parti n’est peut-être plus indispensable, j’expliquerai que tu es débordé.
– J’espère qu’il y n’y a pas de piège ?
– S’il y a un piège, je ne vais pas te le dire. Salut !

Du coup, Manet-Carrier, tout ragaillardi, rentre au ministère.

– Bonjour Fiona, j’étais pas dans mon assiette ce matin, mais maintenant ça va beaucoup mieux. Rien de spécial ?
– La routine, le plaisantin d’hier a envoyé un nouveau courrier, c’est dans la chemise grise.
– Merci, je vais regarder ça.

Il regarde, fébrile.

« Je veux ma part. apporte-moi ça cette nuit à 2 h 30 au milieu du pont d’Austerlitz. Dusan. »

Le ministre est loin d’être un imbécile et il se pose la bonne question :

« Pourquoi signe-t-il Dusan, alors que je ne l’ai jamais appelé ainsi ? A mon avis, il s’agit plutôt d’un gars qui se fait passer pour lui ! N’empêche que cet inconnu a réussi m’identifier. Je n’ai évidemment aucune intention d’aller à ce rendez-vous qui a tout l’air d’un traquenard. A moins qu’il ne soit bidon, si ce mec est un tant soit peu intelligent il sait très bien que je n’irais pas. Il veut juste faire monter la pression. L’action, elle interviendra au moment où je serais censé ne pas l’attendre. Ces gars-là peuvent m’attendre à la sortie du ministère ou mieux quand je rentrerais à la maison. Merde ! je ne sais plus quoi faire !

A suivre

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3 réponses à Chanette 27 – L’affaire Manet-Carrier – 15 – Jacques Alberti

  1. Voisin dit :

    Je ne m’attendais pas à ce que Chanette nous écrive un épisode gay. Mais ça m’a bien plus et ça m’a rappelé d’excellent souvenirs !

  2. Forestier dit :

    Un intermède gay fort bien raconté, ça change et Chanette sait nous rendre la scène très excitante

  3. Serge_sodo dit :

    Chic des mecs qui s’enculent ! J’adore ces histoires étant moi-même friand de belles enculades dans mon petit cul acceuillant

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