Chanette 21 – L’alibi de Frédo – 4 – Van Dick par Chanette

 

Chanette 21 – L’alibi de Frédo
4 – Van Dick par Chanette

Van Dick

17 heures : je fais entrer mon client, c’est un nouveau. La quarantaine, très brun, le visage est sanguin et légèrement boursouflé, signe qu’il doit aimer la bonne chère et la boisson. L’aspect de ses vêtements et de ses chaussures propres mais pas vraiment neufs et limite démodés semble indiquer qu’il ne roule pas sur l’or. Peut-être a-t-il gagné au « Millionnaire » ? Il me regarde avec des grands yeux étonnés, il ne m’imaginait sans doute pas comme ça, mais j’ai l’habitude de ce genre de réactions !

J’utilisais autrefois un petit questionnaire tout simple pour les nouveaux afin de connaître leurs attentes et leurs tabous. J’ai arrêté, d’abord en raison du côté un peu « fonctionnaire » de la chose, et puis surtout parce qu’avec le temps j’ai appris à m’en passer, me fiant à mon instinct.

– Alors ? On vient se faire faire des petites misères ?
– Oui ! Mais j’ai pas trop l’habitude…

Je m’en serais douté.

– T’aimes quoi ? Un peu tout : les humiliations, le martinet, le gode ?

La question n’est pas innocente, au mot « gode » certains émettent des dénégations plus ou moins embarrassés. Pas lui, il y aura donc droit.

– Bon, tu me payes et tu te déshabilles, je vais te gâter.
– Je vous paie une heure, mais on ne fera que trois quarts d’heures.
– Pourquoi ? T’es pressé ?
– Non, mais j’aimerais bien discuter cinq minutes avec vous.

Bizarre !

– Discuter de quoi ?
– De rien, juste le plaisir de discuter.

Mwais… ça me plait pas trop, mais bon….

– Bon, alors, à poil !

Il n’est pas trop mal foutu pour celles qui aiment le genre sportif. Il a gardé ses chaussettes. Je le lui indique d’un index inquisiteur.

– Faut que je les retire aussi ?
– Ben oui, on ne se présente pas devant une dame avec des chaussettes trouées.

Il regarde ses pieds, cherche un trou qui n’existe pas. Il retire les chaussettes, regarde de nouveau s’il y a un trou, n’ose rien dire. Ça m’amuse comme une folle, je suis restée très gamine.

– Alors comment tu la trouves ta maîtresse ? Demandais-je en me caressant sensuellement la poitrine par dessus mon bustier.
– Vous êtes très belle !

Le fait est qu’il ne cesse de me déshabiller des yeux. A ce stade les plus hardis osent me demander d’en voir plus, mais lui ne le fera pas, même s’il en meure d’envie.

– Tu aimerais bien en voir plus ?
– Oui !
– On dit « Oui maîtresse » !

Je le gifle, pas trop fort, il ne s’y attendait vraiment pas, il me regarde avec des airs de chien battu, c’est le cas de le dire.

– J’ai rien entendu !
– Oui maîtresse !
– Une maîtresse, ça ne se déshabille que quand elle le veut et au moment où elle le veut. Tu auras peut-être ce privilège tout à l’heure, ou peut-être pas, cela dépendra de mon humeur.

Voilà une perspective qui semble bien l’émoustiller si j’en crois sa queue qui donne de bons signes de redressement. Et sans crier gare, je lui attrape ses tétons et les tortille. Effet immédiat, le mec se pâme de plaisir et bande comme un mulet.

– T’aimes ça, hein ma salope ?
– Oui !
– Oui, maîtresse, on t’a dit !
– Pardon, oui, maîtresse !
– C’est une punition que tu cherches ? Tu vas en avoir une mais ce ne sera pas ce que tu crois !

La tronche qu’il tire ! Et quand je lui crache à la figure, c’est encore pire !

– Y’a un problème ?
– Non maîtresse !

Je recommence.

– Ouvre la bouche !
– Non pas ça !
– De la rébellion ? Attends !

Je m’empare à nouveau de ses seins, ça le tétanise.

– Si tu veux que je continue, ouvre la bouche !

S’il proteste je n’insisterai pas, mais il obéît.

– Tu es un bon esclave ! Si tu es sage, je te pisserais peut-être dessus.

Son regard se trouble, il ne dit pas non, ça tombe bien, j’ai comme une envie de pisser, mais chaque chose en son temps.

– Tourne-toi, je vais te rougir le cul.

Je me saisis d’un martinet pas trop méchant et m’apprête à m’en servir mais avant je lui sers l’un de mes numéros favoris.

– Tu en as un beau cul pour un homme !
– …
– Hé, je te parle !
– Je ne sais pas… Maîtresse.
– On t’avait jamais dit que tu avais un beau cul ?
– Non ! Non Maîtresse.

Je lui malaxe les fesses.

– Une vrai cul de pédé ! Je suis sûr que tu t’es déjà fait enculer !
– …
– Hé tu me réponds quand je te cause ! Insistais-je en lui administrant une énorme claque sur la fesse gauche.
– Aïe ! Non maîtresse, ça ne m’est jamais arrivé !
– Mais t’aimerais bien ?
– Je sais pas !

Il ne dit pas non, ce petit cochon !

Je mouille mon doigt, et hop le voilà en train d’aller et venir dans son cul.

– T’aimes ça ?
– Oui, maîtresse !
– C’est bien, j’adore les petits esclaves qui jouissent du cul, ce sont les meilleurs.

Je le doigte ainsi pendant quelques minutes, et puis j’arrête parce que je commence à avoir des crampes à la main et puis de toute façon, il faut bien varier les plaisirs. Je m’empare de nouveau du martinet. J’hésite à le conduire dans le donjon… inutile qu’il s’enfuit en courant en découvrant ce qui s’y passe. On verra tout l’heure !

Le premier coup lui cingle les fesses.

– Pas trop fort, maîtresse, je n’ai pas trop l’habitude !
– Retourne-toi ! Rétorquais-je d’une voix autoritaire.

J’aime bien quand il est paumé comme maintenant, il en deviendrait presque attendrissant !

– Je vais t’expliquer un truc, esclave ! Je connais mon métier et depuis que je l’exerce, je n’ai jamais encore envoyé personne à l’hôpital ! T’as compris, petit enculé !
– Euh, oui, maîtresse.
– Bon, reprenons, mais on va sophistiquer un peu la chose, bouge pas je reviens.

Je fais un saut dans le donjon, m’harnache d’un joli gode ceinture, et prend deux pinces à seins et un lacet. J’ai l’impression que mon joujou en plastique l’intrigue. Il ouvre la bouche pour dire quelque chose mais y renonce, tant pis je ne saurais jamais. Sans précaution particulière je lui accroche les pinces sur ses tétons. Il a un léger mouvement de recul, mais il supporte, je joue un peu avec, sa bite réagit très bien. Il est aux anges. Un petit lacet un peu serré autour des couilles, puis je le fais se retourner.

Reprise de la série de coups de martinets. Avec le temps j’ai appris à doser la force de mes coups en fonction de l’endurance du soumis. Après un coup moyen pour jauger, j’intensifie ou j’atténue l’impact, le bon truc étant de surfer à la limite de ce qu’il peut supporter.

Parfois je demande au soumis de compter les coups, c’est souvent amusant parce que ça permet des petits scénarios assez sadiques. Mais là je ne sais plus où j’en suis. J’essaie quand même ?

– Tu en as eu combien ?
– Je n’ai pas compté, Maitresse !
– Je t’avais pourtant dis de le faire ?
– Pardon Maîtresse !
– Tu sais ce que je leur fais aux vilains esclaves qui me désobéissent ?
– Vous les punissez, maîtresse !
– Bonne réponse ! Et tu ne perds rien pour attendre. Mais la séance de martinet n’est pas finie, alors on en était à combien ?
– Mais je n’ai pas compté, Maitresse ! Répète-t-il.
– Je viens de te le dire, où en était, tu ne m’as pas écouté.
– Pardon Maîtresse !
– Retourne-toi et ouvre la bouche !

Je tire violement sur les pinces posés sur ses tétons et je lui crache au visage. Il ne sait plus où il en est dans ce mélange de douleur, de plaisir et d’humiliation, du moins pour ce qui est de son cerveau parce qu’en ce qui concerne sa bite, la forme est toujours présente.

A nouveau il se retourne, à nouveau je lui flagelle les fesses. Petit problème, il a la peau qui se marque beaucoup. Je ne connais pas sa vie privé, mais il vaut mieux ne pas laisser de traces. Pas grave, on a encore largement de quoi s’amuser.

Ah ! Je voulais qu’il me lèche le cul, mais avec mon gode ceinture, ce n’est pas trop pratique, on verra ça après !

– Mets-toi à genoux et touche ma bite.

Avec un peu d’anxiété, il caresse le machin en plastique avec sa main droite.

– Elle est belle hein ?
– Oui Maitresse !
– Tu sais que tu vas la sucer ?
– Je ferais comme vous le voulez, Maitresse !
– C’est bien ! Dis-moi, tu aimes ça les belles bites.

Long moment de solitude, il ne sait pas quoi me répondre.

– Ben alors, tu as perdu ta langue ?
– Je ne sais pas, Maitresse !
– Ce n’est pas une réponse ! Tu en as déjà sucé des bites, je veux dire des vraies, pas des « en plastique ».

Il ne répond pas !

– Ecoute, je devine que tu meurs d’envie de sucer mon gode, j’ai raison ou pas ?
– Oui, je veux bien le sucer !
– Et bien tu n’auras l’autorisation de le faire que quand tu m’auras raconté dans quelle occasion tu as déjà sucé des bites… Et si l’histoire me plait, tu auras peut-être une autre récompense.
– Vos seins, Maîtresse ? Demande-t-il plein d’espoir.
– Tu verras bien ! Alors j’écoute !
– Moi je veux bien vous raconter, mais ça n’a rien d’extraordinaire…
– J’écoute !
– Un jour j’ai voulu aller dans un cinéma porno, il n’en reste plus beaucoup, quand mes yeux se sont habitués à l’obscurité, j’ai d’abord vu un mec qui se branlait, je me suis dit : « il n’est pas bien celui-là ! » mais je me suis aperçu qu’il n’était pas tout seul, j’en ai compté une dizaine, et puis je me suis rendu compte que des mecs se branlaient aussi entre eux. Alors ça m’a excité. Puis un mec s’est assis juste à côté de moi et a sorti sa queue. Alors je me suis dit, si c’est toléré, pourquoi ne pas le faire… j’ai sorti ma bite et je me suis branlé, mais quand mon voisin a mis sa main sur ma bite, je me suis levé et j’ai changé de place.
– Et tu l’as sucé quand ?
– Ben après j’ai regretté de ne pas être resté à côté de lui, je me suis dit que j’avais été bête de ne pas tenter une expérience. Alors j’ai voulu revenir à mon ancienne place mais le voisin n’était plus là. Alors comme j’avais envie de faire pipi, je suis allé aux toilettes. Et là, il y avait un type à genoux qui suçait la bite d’un autre. Il y avait aussi deux autres mecs qui les regardaient faire en se branlant, L’un des deux avait une bite superbe, je n’arrêtais pas de la regarder, alors le mec m’a demandé si je voulais le sucer.
– Et tu l’as sucé !
– Juste un peu, après je ne sais pas ce qui s’est passé… Un type est rentré dans les toilettes, ça a provoqué une petite panique, j’ai pas bien compris, tout le monde s’est reculotté, je suis sorti des toilettes et du cinéma.
– Et tu n’as jamais recommencé ?
– Non c’était une tocade, j’avais réalisé mon fantasme mais dans des conditions assez glauques, j’ai voulu tourner la page, j’ai rencontré une copine et je n’y ai plus pensé.
– Et avec ta copine, tu n’as jamais joué avec des godes…
– Non, j’ai jamais osé lui parler de tout ça, c’est aussi pour ça que je viens ici, on m’a expliqué que les dominatrices, elles ont toutes des godes !

Moi qui croyais qu’il allait me raconter un truc croustillant, comme il le dit lui-même, elle est glauque son histoire ! Et en plus il ne bande plus ce con ! On va arranger ça ! Petit jeu avec les pinces et le bonhomme a tôt fait de retrouver une quéquette en pleine forme.

– Allez suce moi ma bite !

Il ne se le fait pas dire deux fois, et se met à faire aller et venir le gode dans sa bouche, il est fond dans ses fantasmes. Par contre il suce comme une patate.

Je lui retire les pinces qu’il a aux seins, mais c’est pour les remplacer aussitôt par une autre paire dont les deux éléments sont réunis par une petite chainette. C’est amusant parce qu’il suffit de tirer sur la chainette pour stimuler les deux tétons en même, temps

– Si tu veux sucer de vraies bites, il ne faudra pas faire tout à fait comme ça, mais si tu reviens, je t’apprendrais. Maintenant suis-moi, j’ai une petite surprise, je ne sais pas si ça va te plaire, on verra bien !

Je le fais me suivre dans le donjon en tirant sur la chainette, il se demande où est la surprise, mais ne pose pas la question

Je m’assois, lui demande de se mettre par terre et de me lécher les pieds, manifestement ce n’est pas son truc mais il le fait de bonne grâce d’autant que je lui administre quelques coups de cravache pour l’encourager

– Suce mon gros orteil, mets le tout entier dans ta bouche, suce le comme si c’était une petite bite !
– Fwi maitreche.

Faut jamais parler la bouche pleine !

– Mets-toi là en levrette, je vais t’enculer avec le gode, mais je veux que ce soit toi qui me le demande !
– Enculez-moi, maîtresse, s’il vous plait !

Il n’a même pas hésité l’espace d’une seconde ! Il est chaud de chez chaud, Dommage, il ne reviendra probablement jamais, mais il me plait de faire comme si.

Je lui tartine bien le cul de gel, et je tente de pénétrer. Pas évident ce mec est réellement puceau du trou du cul ! Tant mieux, il parait que ça porte bonheur !

– Ouvre bien ton cul, on y est presque ! Voilà !
– Aïe, non, non, ça fait un petit peu mal !
– Laisse-moi faire, dans trois minutes, tu en redemanderas !
– Non, non !
– Trois minutes, je t’ai dit, j’y vais doucement, ça va mieux là ?
– Oui, un peu ! Han ! Han !
– Qu’est-ce que c’est ?
– C’est bon, Maîtresse !
– Qu’est-ce que je disais !

Cette fois il est en plein dans le trip, j’accélère, et ça la lui fait encore plus de bien. Certains jouissent comme ça, le massage de la prostate provoquant une sorte d’écoulement sans éjaculation. Mais il ignore sans doute ce phénomène qui peut être traumatisant si on n’est pas prévenu. Aussi j’arrête. Et me retire de son cul.

– Regarde ! La voilà la surprise !

Je viens de dégager le rideau noir derrière lequel deux hommes sont attachés de dos, les jambes écartées à un chevalet.

– Ce sont deux esclaves ! Ils voulaient se faire enculer, parfois j’ai des mecs qui ne sont pas contre, aujourd’hui j’en avais un de prévu, mais il a eu un contre temps. Il y a beaucoup de bisexuels potentiels parmi les soumis, le problème c’est qu’ils sont presque tous passifs ! Le monde est mal fait : Je ne te propose pas de leur rendre service, à moins que ça t’intéresse, bien sûr !
– Non, non !
– Je m’en doutais un peu, par contre je suis sûr que tu aimerais être un jour à leur place, à attendre une bonne bite qui te défoncerais le cul, une bonne bite que tu aurais bien sucé avant.

Il n’en peut plus, le client, il est rouge comme une tomate et bandé comme un bout de bois.

– Pourquoi pas ?
– Mais, il faudra me prévenir un peu avant, comme ça je pourrais bien organiser la chose… bon le temps passe, ça te plairait de te branler en matant mes seins.
– Oh, oui, Maîtresse.

Ce fut fulgurant, à peine m’étais-je dépoitraillée, que mon client commença à se toucher sa queue, il fit jaillir un geyser de sperme moins d’une minute après.

– J’en ai mis un peu partout, je suis désolé, je vais nettoyer.
– Y’a du Sopalin, là-bas, si tu veux !

Je le laisse nettoyer ses saletés, lui indique le lavabo pour qu’il se fasse une petite rincette, et le voilà de nouveau dans le salon en train de se rhabiller.

– Alors ça t’a plu ?
– Super ! Super !

Et il a l’air sincère. Il regarde sa montre, s’apprête à me dire quelque chose.

– Je sais, on n’a pas fait trois quarts d’heure, on a fait une heure. C’est normal, tu m’as payé pour une heure ! Cela dit, on peut discuter cinq minutes pendant que je me change et que je me démaquille. J’ai fini ma journée.

Le genre de geste qui ne me coûte rien, mais qui peut permettre de fidéliser un client. Même si en ce qui le concerne, je n’y crois guère, quoique j’ai des clients à « petits budgets » qui me sont fidèles à leur façon, je les vois tous les trois mois et je dois dire que cela me fait plaisir de les voir revenir.

Il prend une profonde inspiration, un air grave et me déclare dans un souffle :

– Je voulais vous dire : Ma compagne a été assassinée !

Merde ! Un mytho qui va me casser les pieds en me racontant ses salades. Dommage, j’avais jusque-là une bonne impression de ce gars-là !

– Je suis désolée ! Répondis-je avec l’air de la fille qui n’a pas envie de prolonger ce genre de conversation.
– L’assassin a voulu me tuer également, mais il m’a raté.
– Ah !
– Mais je l’ai reconnu, c’était l’ex de ma copine.

Bon, je ne réponds plus et dans cinq minutes, je vais être obligée de mettre cette andouille à la porte.

– Mais la police ne m’a pas cru, elle croit que j’ai tout inventé.

S’il savait comme je m’en tape de son histoire ! Devant mon manque de réaction, il continue de parler :

– Il a, parait-il, un alibi en béton, à l’heure du crime, il était avec une prostituée dans une boite de nuit.

La boite de nuit, l’image de Frédo… Je n’ai pas su cacher mon trouble. L’autre enfonce bien le clou et bien !

– Le type se fait appeler Frédo. Je suppose qu’il vous a menacé pour que vous cachiez la vérité.
– Mais qu’est-ce que c’est que ces salades que vous me racontez ? Tentais-je.
– Laissez-moi finir, juste un mot et je m’en vais. Aujourd’hui non seulement un assassin est en liberté, mais la police en est à me soupçonner du meurtre de mon épouse. Je voulais que vous le sachiez. C’est tout, au revoir, mademoiselle !
– Attendez…
– Non, j’y vais, je vous recontacterai probablement, mais si vous souhaitez me joindre, voilà mon numéro, mais ne vous pressez pas, prenez le temps de réfléchir.
– Mais qui vous a donné mes coordonnées ?
– Les flics.

Ils s’emmerdent pas les flics, et si ce type avait voulu me trucider, C’est quoi ces méthodes ?

Le type me tend un bout de papier préparé à l’avance et s’en va. Son prénom y est indiqué : « Justin » à côté de son numéro de portable.

Je suis anéantie. Une seule solution, téléphonez à Salvadori et lui dire la vérité. Que faire d’autre ? Une autre solution serait de contacter Frédo, mais il n’en est pas question, de plus sa ligne doit être sur écoute (et la mienne également par la même occasion)

Et puis je tente de me raisonner, qu’est-ce qui me prouve que ce type est bien ce qu’il dit être ? Ce pourrait être un complice de Frédo mais dans ce cas le sens de la manœuvre m’échappe ! Un flic ? Un détective ? Un redresseur de tort ? Quelque chose ne colle quand même pas : on ne vient pas se faire sodomiser chez une dominatrice juste huit jours après que sa copine se soit fait assassiner devant soi ! Quoique parfois les gens… Et puis s’il voulait me raconter tout ça, pourquoi avoir fait une séance ? Il s’amenait, me payait pour une heure, me proposait de me parler, juste de me parler. Aurais-je accepté ? Je suis incapable de le dire !

Bref, je ne sais plus trop où j’en suis !

J’ai passé la soirée avec Anna-Gaëlle, elle me conseille de dénoncer mon faux témoignage.

– J’ai failli le faire tout à l’heure ! Mais une supposition : admettons que Frédo se soit mis d’accord avec un tueur, un contrat du genre : « si je suis arrêté, tu flingues la fille ». En plus de la vengeance, il fait disparaître un témoin gênant.
– Oui, je ne voudrais pas t’inquiéter inutilement, mais il aurait même intérêt à te mettre hors circuit avant d’être arrêté.
– Donc je ne suis pas en sécurité avant son arrestation, mais après non plus.
– Tu pourrais demander la protection de la police !
– Pfff, tu rêves ! Ils s’en foutent de ma vie !

Jeudi 2 Octobre

Après une mauvaise nuit, je décidais de laisser venir les choses. Anna m’avait indiqué que je pouvais compter sur elle et qu’elle se tenait à ma disposition en cas de besoin.

A 11 heures, un client se pointe, encore un nouveau, il y a des semaines comme ça… Assez beau gosse, très brun avec des sourcils partout, yeux charmeurs, bouche sensuelle, habillé à la mode.

– Alors on vient se faire faire des petites misères ?
– Non, je veux juste causer, voilà l’argent, je vous paye une heure de votre temps.

Oui, ben ce n’est vraiment pas le jour, je n’ai pas envie de faire ça !

– Désolé, je ne fais pas ce genre de choses !
– Pourquoi ?
– Je n’ai pas à me justifier, je n’ai pas envie de faire ça et voilà tout !
– Je double le prix et je ne resterais qu’une demi-heure.
– Laissez tomber !
– Je m’appelle Justin Liansky !
– Enchanté, au revoir !
– Ça ne vous dit rien ?
– S’il vous plaît…
– Vous protégez Frédo, n’est-ce pas ?

Oups ! Tout bascule !

– Je ne vous veux aucun mal, vous avez ma parole. Me dit-il très calmement.

Je panique, je ne réfléchis plus à ce que je fais. Je fais entrer le type pour le regretter aussitôt.

– Je ne serais pas long ! Me dit-il.

Je l’entends à peine. En ce moment je dois être pale comme un cachet d’aspirine.

– Vous devriez boire un verre d’eau !
– Qu’est-ce que vous me voulez ?
– Aucun mal je vous ai dit. Rassurez-vous, je veux juste savoir pourquoi vous continuez à couvrir Frédo ?
– Mais qui êtes-vous ?
– Justin Liansky.
– Mais ça me dit rien !
– Le gars que Frédo a failli assassiner et qui a tué ma compagne.
– Vous aussi ?

Ça m’a échappé !

– Comment ça moi aussi ?

Inutile sans doute d’entrer dans les détails. Une idée quand même.

– Vous pourriez me prouver que vous êtes bien…

Il devait plus ou moins s’attendre à cette question. En un temps record, je me retrouve avec sa carte d’identité et avec une impression d’ordinateur de la gazette locale relatant l’affaire et citant mon interlocuteur. C’est donc bien le bon !

– Mais l’autre c’est qui ?
– L’autre ? Quel autre ?
– Il y a eu un autre assassinat cette nuit-là ?
– Pardon ?
– Je vous demande s’il y a eu un autre assassinat cette nuit-là ?
– Pas que je sache.
– Un type est venu ici hier, il s’est fait passer pour vous. Oh, lala, je ne sais plus où j’en suis.
– Hein ? Il a donné mon nom ?
– Non juste le prénom.
– Mais vous n’avez pas vu ses papiers ?
– Ben, non, je ne lui ai pas demandé.
– Ça vous embête de me raconter…

Je lui raconte tout ça en omettant toutefois la petite séance de domination.

Et voilà que mon portable sonne. Je ne réponds jamais lorsque je suis en séance, laissant la personne me laisser un message si elle le désire. Mais là, je ne suis ni en séance ni dans mon état normal.

– Allô, c’est Justin !

(le faux Justin, donc !)

– Oui !
– Je peux passer vous voir à 18 heures ?
– A 18 heures ? Attendez !

Je réfléchis, j’ai un plan tout simple qui me vient à l’esprit.

– D’accord 18 heures !

– Le faux Justin vient de m’appeler, il sera là à 18 heures.
– Mais qu’allez-vous faire ?
– Prévenir la police, revenir sur mon faux témoignage, et leur demander de se pointer ici à 18 heures pour cueillir ce type. Voilà, l’affaire sera réglée, je suis désolée pour le faux témoignage, mais quand on se sent menacée…

Le mec me regarde, semble réfléchir.

– Bon, on en reste là, reprenez votre argent, je n’en veux pas ! Lui dis-je
– Je crois malheureusement que les choses ne sont pas si simples.

Ben si, elles sont simples, qu’est-ce qu’il va me sortir encore ?

– Vous avez tort de craindre Frédo, c’est un salaud, mais ce n’est pas un tueur, en ce moment il doit se sentir cerné, il n’a aucune raison d’aggraver son cas.
– Il peut payer un mec pour me trucider, ça se trouve !
– Et ça sera qui le tueur ? Ce faux Justin que vous venez d’avoir au téléphone ? Il aurait voulu vous tuer, ce serait déjà fait !
– Que ce faux Justin soit ou non un complice de Frédo, je m’en tape, je vais faire comme j’ai dit, la police se débrouillera avec ce mec ! Bon, vous me laissez maintenant ? J’ai la tête comme une citrouille.
– Ce n’est pas un complice de Frédo, voyons, pourquoi vous aurait-il demandé de casser son alibi ?
– Oui, bien sûr, je m’embrouille un peu voyez-vous, faut vous mettre à ma place…
– Un dernier mot ! Vous savez ce que je crois ?
– Non, je ne sais pas ce que vous croyez, mais comme vous avez envie de me le dire…
– Frédo possède assez d’argent et assez de culot pour corrompre un fonctionnaire de police, il n’est pas impossible que l’on soit dans cette configuration ! Ça expliquerait pourquoi Frédo n’est pas encore arrêté alors que je l’ai reconnu formellement et qu’il a laissé son briquet à la maison.
– Son briquet ? Demandais-je machinalement.
– Oui ! On s’est bagarré un peu avant qu’il m’assomme, le briquet a dû tomber de sa poche et il ne s’en est pas aperçu, il devait être sous moi !
– Et ça change quoi ce que vous me racontez ?
– Ça change que je n’ai pas confiance dans la police. Et par conséquent votre plan n’est pas bon !

Ça se complique de nouveau ! Je ne sais plus quoi faire.

– Il faut savoir qui est ce mec ? Il y a forcément un rapport avec le meurtre de mon épouse et avec votre alibi ! Reprend-il.
– Ben, oui, forcement !
– A part Frédo et la police personne ne peut savoir au sujet de l’alibi.
– Sauf si a fuité quelque part… Alors récapitulons : un flic d’un autre service ou de l’IGS ? Je n’y crois pas trop ! Un détective privé payé par un proche de ma femme ? Je n’y crois pas non plus ! Un journaliste qui fait sa petite enquête tout seul pour se rendre intéressant ? Allez savoir ?
– Bon on fait quoi ?

Il réfléchit quelques secondes.

– J’ai peut-être une idée ! Vos clients vous les attachez ?
– Pas systématiquement, pourquoi ?
– Le faux Justin, vous allez l’attacher ?
– Non !
– Pourquoi ?
– Je ne pense pas qu’il revienne pour une séance…
– Vous ne pourriez pas vous débrouillez ?
– Vous voulez que je me débrouille pour l’attacher alors qu’il ne vient pas pour une séance. Faut peut-être arrêter de rêver !
– En l’aguichant… c’est vraiment impossible ?

J’ai une petite idée, un peu tordue quand même.

– Je pourrai peut-être essayer un truc, mais c’est sans garantie.
– Vous l’attachez, pendant ce temps-là, je lui ferais les poches ! Comme ça on saura qui c’est !
– Pourquoi pas ? Et ensuite ?
– Et bien, selon ce qu’on trouvera, on avisera… S’il n’a pas d’explications valables à nous fournir on appellera la police. En espérant qu’ils soient moins débiles que les types d’Orléans…
– Et s’il ne veut pas se laisser attacher ?
– On l’attache de force, mais si on avait un peu d’aide, ce ne serait pas du luxe.
– De l’aide ?
– Ben oui, vous avez bien un protecteur non ?

Trop pénible, cette légende qui voudrait que toutes les putes ne soient que des pauvres filles maquées !

– Ben non, je n’ai pas de protecteur, mais j’ai une copine…
– Une femme ?
– Ben oui !
– Personne d’autre ?
– Faudrait chercher, mais elle, je suis sûre au moins qu’elle sera disponible.
– On fera avec ! Vous avez un endroit où je pourrais me cacher ?
– La cuisine !
– Parfait, je serais là à 17 h 45.

Me voilà encore embarquée dans un truc pas possible !

Je raconte tout ça à Anna-Gaëlle, toute cette histoire la laisse perplexe mais elle me promet qu’elle sera là à 17 h 45.

Le maillon faible du plan c’est qu’il nécessite que le faux Justin puisse être attaché. Or il ne vient pas pour ça ! Il me faut donc créer les conditions pour qu’il le soit. Sinon on tombe dans un plan B qui ne me dit rien qui vaille.

Nœud-Pap maintenant ! Ceux qui ont lu mes précédentes aventures connaissent déjà ce sympathique bonhomme, l’un de mes clients réguliers et surtout un client que j’aime bien. Il fantasme à fond sur les relations bisexuelles et c’est pour cela que je l’appelle !

– Chanette ? Qu’est-ce qui se passe ?
– Tu peux me rendre un petit service ?
– Si je peux, bien sûr !

Pas l’air trop emballé tout de même !

– Tu peux parler librement là ?
– Oui, oui !
– Tu peux passer me voir ce soir à 17 h 45 ?
– J’avais plutôt prévu de passer la semaine prochaine…
– Ecoute, je t’explique, j’ai un type ce soir dont le fantasme serait de faire des trucs avec un autre homme. J’aimerais bien lui faire franchir ce pas, mais je n’ai personne sous la main.
– Ça m’embête un peu, en ce moment les finances ne sont pas terribles…
– Mais tu n’auras rien à payer !
– Ah ! Ben dans ce cas, je peux m’arranger.
– Merci Marcel (car c’était son vrai prénom), t’es un amour.

A suivre

 

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3 réponses à Chanette 21 – L’alibi de Frédo – 4 – Van Dick par Chanette

  1. Baruchel dit :

    Le séance des dominations bisex de Chanette sont toujours de grands moments

  2. Muller dit :

    Passionnant comme d’habitude et avec une belle séance de domination bisex !

  3. Forza dit :

    Ben et la suite ?

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