Chanette 16 – La partouze de monsieur le ministre 2 – Manipulations par Chanette

2 – Manipulations

Mercredi suivant

Bouchard est hors de lui, le journal ne parle pas de la partouze, il regarde partout, se demande s’il n’a pas loupé quelque chose, parcoure la dernière page et découvre enfin un entrefilet ridicule :

« Jean-Thibault Tirondel dit Titi, a joyeusement fêté son anniversaire en compagnie de drag-queens, de prostituées de bas étages et de ripailleurs professionnels dans une luxueuse propriété. Il faut bien que le budget de son ministère serve à quelque chose. »

– C’est tout ? S’exclame-t-il prenant Lucien à témoin. Bon Lucien il me faut l’adresse des deux pétasses…
– Pas celles des trans ?
– Ben, non puisqu’il n’a rien fait avec !
– Ok, patron, je vais vous trouver ça !

Lucien parti, Bouchard passa quelques coups de fil, puis se consacra à ses activités professionnelles traditionnelles. Encore une fois il lui fallait attendre !

Lucien, lui, se rendit donc chez Valentin :

– On a besoin des cordonnées des putes, les noms, les pseudos, les adresses ! Ou de leur numéro de téléphone !

Valentin pensa tout de suite à la sécurité de Carole, il biaisa :

– Je ne les ai pas conservés !
– C’est pas bien ! Tu les as trouvés où, leur références !
– Dans un journal d’annonces.
– Tu l’as toujours ?
– Non, et si vous pouviez arrêter de me tutoyer ça m’arrangerais !
– Très bien monseigneur !
– Et, bien allez racheter ce journal, je vous attends ici.
– Ce ne sera pas le même numéro, les annonces n’y seront peut-être plus !
– Monseigneur se fouterait-il de ma gueule ?

Valentin s’abstint de répondre, mais le regard de Lucien le glaça d’effroi.

– Bon récapitulons, reprit ce dernier, vous n’avez aucune coordonnée de ces personnes, mais vous les avez bien rencontrées, non ?
– Oui, répondit, Valentin, coincé.
– Donc vous savez où c’est ! Alors mettez vos chaussures et on va y aller ensemble à moins que la mémoire vous revienne.
– Je vous répète que je n’ai pas leurs coordonnées et maintenant, je vous prie de bien vouloir me laisser tranquille, j’ai du travail !
– Monsieur Machicour, notre contrat précisait bien que vous deviez rester à notre disposition. On ne vous demande pas la lune ! On vous demande des adresses ou des téléphones. Alors pour la dernière fois avant que je me mette en colère, ou bien vous me communiquez ce que vous savez, ou bien on se rend sur place.

Valentin se résigna à la seconde solution uniquement pour gagner du temps. Sur la moto de Lucien, l’angoisse lui tenaillait l’estomac, et cela n’avait rien à voir avec la conduite très sportive du Lucien. Un vague plan commença néanmoins à germer.

– C’est là ! Dit-il quand ils arrivèrent au 55 de la rue des Saulniers.
– Ok, je note ! Etage ?
– Troisième gauche !
– Et son nom ?
– Elle se fait appeler Chanette.
– OK, ça colle ! On redémarre. On va vers où pour aller chez l’autre ?
– Nulle part, je n’ai peut-être pas effacé son numéro de mon portable. Je vais vérifier.

Le plan était simpliste, mais il pouvait marcher, se dit-il en lui communiquant le numéro quelques minutes plus tard.

– Vous voulez que je vous ramène chez vous ?
– Non j’ai une course à faire aux Galeries Lafayette, prétexta Valentin.

Il attendit que Lucien ait disparu de son horizon pour prendre son portable. Il s’apprêta à téléphoner à Carole pour lui demander de ne répondre à aucun numéro inconnu. Mais lui dire ça comme ça sans explication lui paraissait maintenant puéril. Alors ? La rencontrer ? Oui pourquoi pas ?

Miracle ! Non seulement Carole répondit mais elle acceptait de le revoir… mais pas avant la semaine suivante. Qu’importe, fou de joie à la perspective de cette rencontre, il se dit qu’après tout que les gens qui avaient besoin de son numéro ne lui voulaient pas forcément du mal. C’est vrai, ça, faut pas voir non plus des méchants partout, et il en resta là.

Quant à Lucien, il avisa la première cabine téléphonique de libre et téléphona au numéro que lui avait communiqué Valentin. S’en suivit ce dialogue surréaliste.

– Bonjour c’est à propos de l’annonce, ça m’intéresse, je voudrais prendre rendez-vous !
– Hein, quelle annonce ?
– Ben l’annonce sexy !
– Quelle annonce sexy ?

A ce moment-là, Lucien se demanda s’il n’avait pas faire une erreur de numéro.

– Je me suis peut-être trompé, vous n’êtes pas Carole ?
– Si, je suis Carole, mais des Caroles il y en a des paquets ?
– Vous ne faites pas de domination ?
– Allez-vous faire foutre !

Elle raccrocha, me téléphona aussi sec et me narra l’anecdote.

– C’est ce con de Valentin qui a dû communiquer ton numéro à tous ses copains !
– C’est ce que je pense aussi. Il m’a téléphoné l’autre jour, pour prendre rendez-vous, je ne savais pas trop si je donnerais suite. Maintenant, je sais, je vais lui poser un lapin !
– OK, et moi, s’il m’appelle, je le zappe.

Valentin devint blême quand il aperçut Lucien revêtu de son casque de motard au bas de sa porte :

– Dis donc, c’est quoi cette Carole. Elle m’a dit qu’elle ne passait pas d’annonces et je n’ai pas pu avoir son adresse ! C’est quoi ce cirque ?

Une fable s’imposa alors à Valentin qui la servit à son interlocuteur, avec une conviction feinte :

– Je vais vous expliquer, j’ai rencontré cette fille à la terrasse d’un café, son attitude, sa façon de s’habiller, son regard m’ont tout de suite fait penser qu’il s’agissait d’une occasionnelle, je l’ai abordé, on s’est mis d’accord et on a été chez moi. Après la séance, elle m’a communiqué son numéro de téléphone. Je l’ai rappelée pour lui proposer de venir à la partouze, elle a accepté tout de suite, mais je ne sais pas où elle habite.

Lucien était habitué aux mensonges des hommes, il eut alors la conviction que Valentin disait vrai sur le dernier point, uniquement le dernier point, le reste était du baratin.

– Bon, tu vas faire un truc, tu vas téléphoner à la nana et tu vas lui dire que tu as une grosse surprise pour elle.
– Une surprise ! Quelle surprise ?
– On s’en fout, le but de l’opération c’est qu’elle vienne à un rendez-vous, ce qui me permettra de la filer.

Il est blême, Valentin, blême de chez blême.

– Je ne peux pas faire ça !
– Et pourquoi donc ?
– Ça ne marchera jamais !

Coincé, aculé, cette petite plaisanterie risquait d’anéantir tous ces espoirs de la revoir. Lucien lui demandait tout simplement de créer les conditions d’une situation qui l’empêcherait définitivement de rencontrer de nouveau Carole.

– Il doit y avoir une autre solution ! Tergiversa-t-il
– Et bien dites, je vous écoute !

Valentin eut soudain une idée, un peu fofolle, pour trouver cette adresse, si ça marchait, il lui faudrait ensuite prévenir Carole, par précaution.

– Vous faites quoi ? Demanda Lucien.
– Je vais l’appeler, je vais essayer un truc mais je masque mon numéro.
– Mettez l’ampli !

Valentin modifia sa voix et utilisa ses talents de bonimenteur.

– Allo, ici Christophe Boldini de Radio Neurasthénie, vous êtes en direct à l’antenne, voulez-vous répondre à la question du jour ?
– Euh, oui !
– C’est comment votre prénom ?
– Carole.
– Et vous faites quoi dans la vie
– Professeur !
– Quel beau métier, professeur ! Ne put s’empêcher de dire Valentin, (mais Carole ne releva pas la contrepèterie). Et bien Carole, voici la question du jour : Dans le film « Le Titanic », tourné par James Cameron en 1997 qui tient le principal rôle masculin ?
– Léonardo di Caprio.
– Vous avez dit Léonardo di Caprio, c’était la bonne réponse, vous avez gagné un superbe lecteur de DVD, ne raccrochez pas, on va vous demandez vos coordonnées hors antenne. Nous vous souhaitons une superbe journée à l’écoute de Radio Neurasthénie. Au revoir Carole !

Et hop, Valentin passe le téléphone à Lucien.

– Carole Lafleur, 11, rue Krasucki, mais euh, j’en ai déjà un lecteur de DVD.
– D’accord, on va vous envoyer un bon d’achat ! Répondit Lucien s’étonnant lui-même de cette soudaine facilité de répartie.

Lucien n’en revient pas et repart avec un sourire idiot non sans avoir longuement serré la paluche de Valentin.

Ce dernier en sueur s’empare de son téléphone, démasque le numéro et tente de joindre Carole. Elle ne répond pas, il recommence sans plus de résultats dix minutes plus tard, puis une nouvelle fois, il laisse un message : rappelle-moi de toute urgence.

Mais elle ne le rappelle pas, Il essaie de se raisonner, elle est peut-être tout simplement occupée, ou elle prend sa douche, ou elle dort ! Il se morfond, s’angoisse, ne reste pas en place. Il a l’idée de remasquer son numéro :

Miracle, elle décroche !

– Allo, c’est moi Valentin, Allo, Allo …

Elle a raccroché ! Valentin ne comprend rien, Carole le snobe ! Mais pourquoi ? Pourquoi ! Deuxième tentative, ça ne répond plus ! Alors, il n’hésite pas, il prend le métro, jusque chez elle puisque maintenant, il connaît l’adresse.

Il cherche l’étage sur les boîtes aux lettres, le trouve, monte au quatrième gauche, sonne ! Carole ouvre après avoir jeté un regard dans l’œilleton

– Toi ! Mais qu’est-ce que tu viens foutre ici ?
– Mais, Carole pourquoi cette agressivité, je ne t’ai rien fait ?
– Non, tu ne m’as rien fait, tu donnes mon numéro de téléphone à tout le monde, tu me harcèles. Alors je vais te dire : tu dégages, tu me fous la paix et je ne veux plus jamais te revoir ! C’est clair ou faut que je répète ?

Valentin est livide. C’est tout un monde qui vient de s’écrouler à la façon d’un château de cartes. Il tente de bredouiller quelque chose mais Carole lui ferme la porte au nez. Il est là comme une andouille, n’arrivant pas à se décider à descendre, quand soudain la porte se rouvre :

Espoir.

– Et d’abord qui t’a donné mon adresse ?

Espoir, il va pouvoir s’expliquer.

– Je vais te dire, tu me laisses entrer cinq minutes ?
– Qui t’as donné mon adresse ? Hurle-t-elle.
– Le coup de radio-neurasthénie, c’était moi, mais…
– Ah, d’accord, sale petit fouineur, minable, petit con !

Et la porte se referme de nouveau. Faute de lui avoir laissé le temps de s’expliquer, il aggravait son cas au lieu du contraire. C’est en homme brisé qu’il descendit alors l’escalier.

Le lendemain, après une très mauvaise nuit, il lui adressa un long texto :

« Pour une raison inconnue la personne qui m’avait demandé de lui trouver deux filles pour la partouze, a voulu que je lui communique ton adresse. J’ai pressenti un danger. Mon plan était le suivant, lui filer l’adresse, puis ensuite te prévenir. J’espère que tu me croiras et qu’éventuellement tu me rappelleras, je t’embrasse, Valentin »

– Mytho, connard ! Pesta-t-elle en découvrant le message. Elle l’effaça dans un mouvement de rage, pour le regretter quelques minutes plus tard. Et s’il disait vrai ? S’il y avait un lien avec ce type qui évoquait une annonce qu’elle n’avait jamais passée ? Pourtant elle n’envisagea pas de rappeler Valentin.

Alors elle m’appela… moi ! Me raconta tout ça :

– C’est bizarre, non ? Conclue-t-elle
– C’est même inquiétant, tu veux que je t’héberge quelques jours ?
– Je te remercie, j’accepterais peut-être s’il se passe autre chose, en ce moment je suis en pleines démarches pour mon studio.
– Tu vas le rappeler, le Valentin.
– Je sais pas, je vais voir !

Nous voilà bien avancées ! Qui est vraiment ce Valentin ? Pour qui roule-t-il ? Mystère !

Maître Bouchard écrivit une nouvelle lettre au Canard paraissant le mercredi :

« Vous n’avez pas, à mon humble avis mesuré à sa juste valeur, le compte rendu photographique de la partie très spéciale dont le ministre Tirondel était la vedette. Je ne peux que vous suggérez de faire votre enquête vous-même en vous assurant que vous allez au-devant de révélations étonnantes. Voici les coordonnées de deux des jeunes femmes qui ont participés à cette orgie, et qui n’en gardent pas un très bon souvenir. »

Parallèlement, il envoya un mailing-liste à une bonne centaines d’organisation de rouspéteurs en tous genres et autres redresseurs de tort en y joignant une sélection de photos prises pendant la partouze.

Mercredi suivant.

Maître Bouchard est énervé, le résultat de son mailing est minable, seule une vague organisation de contribuables et un groupuscule « pour la sauvegarde des valeurs morales » se sont fendus d’un communiqué de presse que personne n’a relayé. Quelques photos ont été publiées sur le net, mais le buzz n’a pas fonctionné. Et voilà un quart d’heure qu’il lit le nouveau numéro du journal satirique sans rencontrer la moindre allusion à cette affaire.

Mais il n’est pas homme à admettre la défaite, il lui faut simplement faire autrement. Il réfléchit… Un livre ! Voilà la solution, il faut que les deux putes écrivent un livre qui racontera leurs mémoires de façon romancée et évidement le dernier chapitre serait consacré à la partouze de Tirondel. Ce dernier demanderait l’interdiction du livre, et cette fois le buzz pourrait se répandre, et la carrière du ministre serait brisée. Mais comment leur faire écrire un livre. Il faut deux choses, un écrivain : ce sera Valentin Machicour, et du temps, il faudra que ces nanas soient disponibles à plein temps pendant une bonne semaine… facile !

– Lucien, venez donc me voir, ça urge !

Il lui explique le plan

– Evidemment, vous ne traitez directement qu’avec Machicour, pour le reste vous sous-traiterez.

Valentin fait entrer Lucien avec un soupir d’exaspération.

– Encore vous !
– Ben oui ! Vous n’avez pas l’air en forme dites-donc !
– Pas trop, non !
– Donc voilà une mission qui va vous remettre en forme…

Il lui explique ce qu’il doit faire, convaincre les filles d’écrire leurs mémoires avec un chapitre chargeant Tirondel. Valentin ne lui dit pas que Carole ne veut plus lui parler. Cette proposition lui semble une excellente idée, il va consacrer son énergie à convaincre Chanette, il en profitera au passage pour lui donner en détail sa version des faits… et comme Chanette et Carole semble amies… Et en plus ça lui fera du bien de se remettre à écrire.

– En cas de soucis, si vous voulez me joindre, on fait comme d’hab’, un bout de scotch rouge sur votre boite aux lettres…Ah, au fait, fixez un rendez-vous le plus rapidement possible avec les filles, mais le rendez-vous, ne le prenez pas pour aujourd’hui ni pour demain.
– Ah !

Jeudi

J’ai un message de Valentin sur mon répondeur, je me suis d’abord demandé si je devais le recevoir, puis après en avoir discuté avec Carole, on s’est fait un petit plan. Je le verrais demain à 18 heures, et je m’arrangerais pour le faire causer. Carole sera planquée, prête à intervenir s’il besoin.

A midi moins le quart, j’étais très occupée avec un soumis que j’avais maquillé et travesti avant de le punir comme il se doit…

– T’aime ça, mon gros gode dans ton cul ?
– Oui, maîtresse
– Han ! Tu sens comme il est bien enfoncé.
– Oui, maîtresse, c’est bon !
– La prochaine fois, je te ferais enculer par une vraie bite !
– Oui, maîtresse, je le ferais pour vous !
– Et avant, le gars, tu le suceras bien comme il faut !
– Oui, maîtresse ! Répond-il d’une voix chevrotante.
– Répète-moi ce que tu feras !
– Je sucerais bien une bonne bite et après je la prendrais dans mon cul.
– Parce que tu es un enculé, c’est ça, hein ?
– Oui, maîtresse je suis un enculé.
– Tu t’es déjà fait enculer par un homme.
– Non, maîtresse, mais je veux bien essayer.
– On arrangera ça…

…et voilà qu’on sonne. Je n’attends personne à midi, je dégage et retire le gode-ceinture, j’enfile mon kimono et je vais voir. Coup d’œil dans l’œilleton, c’est le facteur, j’ouvre et reçois aussi sec deux directs au visage l’un dans l’œil, l’autre sur le nez. Le (faux) facteur détale, tandis que je dégringole sur le pas de ma porte.

Mais merde, j’en ai marre de me faire agresser, je me relève, j’ai mal à l’arcade sourcilière, j’ai mal au nez, je pisse le sang. Je m’arrange comme je peux et retourne voir le soumis.

– On arrête, je viens de me faire agresser, c’est la première fois que ça m’arrive, je vais te rembourser.
– Non, non, ne me remboursez pas, je vais vous aider, je travaille en milieu hospitalier, je vais vous aider…

Sympa le client, je ne le connaissais pas sous ce jour, il me soigne avec ce qu’on a sous la main, me conseille de porter plainte et d’aller voir un ophtalmo (on ne sait jamais). Il est vraiment aux petits soins pour moi, il me propose d’aller m’acheter des lunettes noires. Non merci je les achèterai toute seule. Il se change, il s’en va, bisous, bisous, c’était un client plutôt irrégulier, c’est devenu un copain.

Bon impossible de travailler comme ça, me voilà une semaine au chômage technique.

Je me rhabille « en civil » pour entrer à la maison, en n’arrêtant pas de me demander qui pouvait être le taré grave qui est venu m’amocher. Un client mécontent, un casseur de putes, un cinglé ? Ça y est, j’ai toutes mes affaires ? Ah, il faut que je décommande mes rendez-vous de l’après-midi, pour les autres je le ferais à la maison… J’ai un message de Carole ! Qu’est ce qui a bien pu lui arriver encore ?

– Carole ? Ça va ?
– Ça pourrait aller mieux, j’ai ouvert à un connard déguisé en facteur, il m’a éclaté la gueule ! Me confie-t-elle
– Non ?
– Si !

Alors là, évidemment, le déclic : il me paraît évident que ces agressions ont un rapport direct avec la partouze de l’autre jour. Mais n’empêche que je ne comprends rien. Certes, on s’est sauvé avant la fin, mais on ne nous a pas retenues, le dénommé Jean-Thibaut nous a payé et a été très correct quand Carole se faisait culbuter par un imbécile. Une rivalité entre les organisateurs de cette partie ? Je me souviens à ce propos du regard de mépris que nous avait lancé Lucien. Ce type agirait de son propre chef ? Ça n’avait aucun sens. Et puis en réfléchissant bien c’est quoi cette opération aujourd’hui, certes, on m’a amoché, mais s’il avait voulu cela aurait pu être bien pire : un tabassage en règle, une projection d’acide au visage, un coup de couteau… Brrr… rien que d’y penser j’en ai la chair de poule !

Bon, je ne vais pas rester sans rien faire, ce n’est pas le genre de la maison. Une seule personne en sait probablement plus, c’est Valentin, et je n’ai vraiment pas envie d’attendre le lendemain en fin d’après-midi pour l’entendre.

J’arrive à le joindre, il ne peut absolument pas venir aujourd’hui. Je lui propose demain à 11 heures, ça marche.

Je ne vous raconte pas la nuit que j’ai passé, cela n’aurait rien ni de passionnant, ni d’érotique.

Vendredi

Ah, je suis mignonne comme tout avec mes lunettes noires et mon pansement sur le nez ! Plus sexy que moi, tu meurs ! J’ai dégagé le placard à aspirateur, Carole s’y introduit, je lui dis qu’elle pourra en sortir dès qu’elle le jugera nécessaire.

Valentin se pointe :

– Oh, mais que vous-êtes-il arrivé ?
– Rien j’ai fait tomber une valise qui était sur mon armoire !
– Ah !

J’ai failli lui demander de ne pas se déshabiller, mais tout compte fait, s’il veut partir en courant, être à poil compliquera quelque peu la chose.

– Déshabille-toi, j’arrive dans deux minutes.
– Mais…
– Dépêche-toi !

Le problème c’est que deux minutes plus tard, il était toujours habillé.

– Je t’avais dit de te mettre à poil ! Qu’est-ce que tu attends ?
– Je ne viens pas pour une séance, je viens vous faire une proposition… mais rassurez-vous je vais vous payer.

Evidemment, dans ce cas… Je décide donc de l’écouter et pour ce faire, je fais assoir Monsieur dans un des fauteuils du salon.

– Alors ?
– Pourquoi n’écrivez-vous pas vos mémoires ?
– C’est ça ta proposition ?
– Oui, ça se vendrait très bien. Je suis écrivain, je vous interviewe, je mets tout ça en forme et c’est vous qui empocherez tous les bénéfices !
– C’est bien d’être désintéressé !
– Disons que ça m’amuse !
– Le problème c’est que je trouve que je rédige assez bien et que mes mémoires je peux les écrire toute seule.
– Pour que le livre ait du succès, il faudrait qu’il sorte assez vite et qu’il inclue un passage assez long sur la partouze du ministre…
– Quel ministre ?
– Ben Tirondel !
– C’est qui Tirondel ?
– C’est la personne qui a organisé la partouze.
– Son prénom ?
– Thibault, ou Jean-Thibault, je ne sais plus…

Ça se complique et ça se complique bougrement même, nous étions chez un ministre ! Première nouvelle !

– Ne bouge pas !

Je prends mes clés, m’en vais dans l’entrée et verrouille la porte. Pas envie que l’oiseau s’échappe !

– Et tu voudrais que je raconte quoi au sujet de cette partouze ?
– Tout !
– Y compris ce qui s’est mal passé ?
– Surtout ce qui s’est mal passé !

Je me lève de nouveau, lui demande de rester assis, je m’empare d’une bombe lacrymo sur une étagère, je m’approche de lui, et je lui retourne une paire de gifles. Il ne bronche pas, il est livide, se demande ce qui se passe. Je lève le ton :

– Bon écoute, pépère, je n’aime pas du tout ce que tu es en train de me faire faire ! Je ne suis pas un pion qu’on manipule. Alors si tu ne veux pas que ça se gâte, tu vas gentiment me dire pour qui tu travailles ?

Je joue un jeu dangereux, trop dangereux, mais tant pis, je ne peux plus reculer.

– Attendez, attendez ! Se contente-t-il de répondre.
– Attendre quoi ? J’en ai marre, hier matin je me suis fait casser la tronche par je ne sais pas qui. Ma copine Carole aussi ! Tu vas aussi m’expliquer pourquoi !
– Carole s’est fait agresser ?

Il a l’air de tomber du placard ! Dans cette affaire, il est possible qu’il soit lui aussi, manipulé.

– Et l’adresse de Carole, tu en avais besoin pourquoi ? Pour lui envoyer ton copain qui l’a amoché ? Hein, c’est ça ?
– Carole est amochée ? Ce n’est pas trop grave ? Balbutie-t-il.
– Si, elle risque de perdre un œil ! Mentis-je
– Oh, non !

Et voilà qu’il éclate en sanglot ! Je n’avais pas prévu ce scénario.

– Vous n’êtes pas obligé de me croire, mais tout mon soucis dans cette affaire, ça a été de protéger Carole… et maintenant…

Et c’est reparti pour une crise de larmes. J’ai l’impression qu’il va nous en faire une autre dans quelques instants.

– Carole, tu peux venir !

La tête de Valentin !

– Carole ! Oh, mon dieu, Carole qu’est-ce qu’ils t’on fait ? Chiale-t-il
– T’as déconné, Valentin ! Répond-elle.
– Non, j’ai tout fait pour te protéger, je ne comprends plus rien !
– Bon tu te mets à table, tu réponds à toutes les questions que je t’ai posées.
– Il va me tuer !
– Qui ?
– Bon, si je vous dis tout, rien ne sortira d’ici ?
– On verra ça après ! Mais en principe tu n’auras rien à craindre.

Alors il déballa tout, son recrutement par Lucien, la recherche de l’adresse de Carole et le malentendu qui s’en suivit. Il expliqua que le livre qu’il souhaitait leur demander d’écrire était en fait un brulot destiné à briser la carrière du ministre.

– O.K. tu vas rentrer chez toi. Tu diras à Lucien que c’est bon, demain passe ici vers 11 heures, je t’apporterais des manuscrits que j’ai à la maison, tu pourras lui dire qu’on a commencé.
– Et après ?
– Je vais voir ! J’ai une petite idée qui mijote…
– Carole… tu… tu n’es plus fâchée ?

Pourvu qu’elle réagisse comme il faut !

– Mais non, couillon ! Viens me faire un bisou.

Bravo ! Il fond !

– On va… on va… il n’arrive pas à parler
– On va se revoir, c’est ça ? Demande Carole !

Il opine du chef !

– J’espère bien ! Ajoute-t-elle

Valentin rentra ce midi chez lui avec des sentiments contradictoires. Mais la joie d’avoir renouée (pourtant si peu) avec Carole, l’emportait sur les craintes que le futur de cette affaire lui inspirait.

Les explications se décantaient. Lucien jouait donc contre son patron ? Il était impossible de savoir pour qui il roulait. Sa manœuvre était simpliste : faire venir deux filles supplémentaires à la partouze, les humilier afin qu’elles conservent un mauvais souvenir de la séance, les inciter à écrire… Il manquait des choses, mais on tenait un bout du fil de l’histoire.

Le problème c’est que c’est politique, il y a deux équipes qui s’affrontent, avec des gens qui font peut-être double jeu. C’est dangereux, hyper dangereux. Des affaires politiques impliquant des filles il y en a eu : l’affaire Markovic, l’affaire Allègre… avec à chaque fois des vies brisées, des chantages et des meurtres.

Ma carrière m’a bien fait connaitre quelques personnages un peu marginaux, voire un peu louches, mais là il me faut viser plus haut, beaucoup plus haut.

Je retrouve le numéro privé de Jean-Luc Gautier-Normand. (voir « Pho »)

– Chanette ! Quelle surprise, il y a si longtemps.
– Jean-Luc, je m’en veux de ne pas vous avoir donné de mes nouvelles, d’autant que si je vous appelle aujourd’hui c’est pour solliciter votre aide.
– Mon aide ? En quoi pourrais-je vous être utile ?
– J’ai été mêlé contre mon gré à une affaire impliquant un ministre, Thibault Tirondel.
– Tirondel, ce minable ! J’ai lu l’autre jour qu’il organisait des partouzes je ne sais plus où !
– Ah ? La presse en a parlé, j’ignorais, c’est peut-être encore plus grave que je ne le pensais, alors ?

Je lui explique.

– Je comprends, je vous envoie Max, il va vous arranger ça ! Mais j’y mets deux conditions.
– Dites !
– La première c’est que Max possède ses propres méthodes, elles sont très efficaces, mais parfois un peu… limites, il faudra le laisser faire comme il le sentira.

(Ce n’est pas un problème, le Max je l’ai mis dans ma poche une fois, je saurais recommencer.)

– OK, et la seconde ?
– En réfléchissant, je viens de me dire, qu’il n’y a pas de seconde condition, vous me demandez un service, je vous le rends gratuitement… mais si votre amie Anna-Gaëlle pouvait me faire l’honneur de me rendre une petite visite…
– OK, j’ai compris ! Elle n’est pas en France pour le moment, mais je lui en parle…

J’ai donc joins Anna qui m’annonce (O joie !) qu’elle ne va pas tarder à rentrer. Je lui raconte tout, y compris et surtout les sollicitations de Jean-Luc Gautier-Normand. Ça l’a fait rire !

Lundi suivant

J’ai un message sur mon répondeur, c’est Jean-Thibault Tirondel, le ministre.

« Chère Chanette, je devrais dire chère maîtresse Chanette, je vous avais promis de vous rappeler afin que nous convenions d’un rendez-vous où vous pourriez me traiter comme un esclave. J’ai une opportunité jeudi de 17 à 19 heures. Si vous pouviez me réserver cette tranche horaire, j’en serais le plus heureux des hommes. Vous pouvez compter sur ma générosité. »

Oui, ben non ! Je n’ai plus du tout envie d’être mêlée de près ou de loin avec ces gens-là… Moins je les verrais, mieux je me porterais.

Je réponds un laconique « pas libre et impossible de me libérer jeudi à l’heure souhaitée » et je récupère le numéro privé du bonhomme, ça peut toujours servir.

Max est arrivé et résume la situation :

– Bon, ça me parait simple, il y a Lucien et il y a Valentin. On va commencer par savoir qui est derrière ce Lucien. Téléphonez à Valentin, demandez-lui comment il fait pour contacter Lucien.
– Valentin m’a expliqué, il met un scotch sur la boîte aux lettres. L’autre passe tous les jours, s’il voit le scotch, il monte.
– Super, et il habite où Valentin ?
– Je vais lui demander.

Max le dur

– Ecoute, Valentin, tu fais comme si je n’étais pas là, quand il va se pointer, il ne faut pas que ce mec devine que tu n’es pas seul. Met la télé, assez fort, on ne sait jamais. Je vais attendre dans la chambre, quand il sera là, tu feras tomber ton trousseau de clé, ce sera le signal, j’en ferais mon affaire. Expliqua Max.
– Pourquoi un signal ?
– Parce qu’on ne sait jamais, si le voisin ou le concierge se pointe je n’ai pas envie de l’assommer.
– Bon j’y vais, il me faut une bouteille d’eau et de la lecture, t’as des bandes dessinées ?
– Il y en a dans la chambre !

Max se dirigea vers le fond de l’appartement, puis, saisi d’une envie de s’amuser, il fit un geste avec le doigt pour appeler Valentin.

– Il n’est jamais venu avant 20 heures ?
– Non
– Ça nous laisse du temps, viens !

Intrigué Valentin suivit son hôte. Ce dernier pas gêné du tout s’assis sur le rebord du lit :

– Tu sais que t’es beau gosse, toi ! Lâcha-t-il.
– Ben, oui, il en faut !
– Moi si j’étais une femme, je n’hésiterais pas.

Valentin se demanda bien ce qu’il pouvait répondre, et ne trouva pas, il ne répondit rien.

– Si j’étais pédé, je n’hésiterais pas non plus ! Insista lourdement Max.
– Oui, bon j’ai compris, il se trouve que si j’ai bien compris vous n’êtes ni une femme, ni homo !
– Quoique vous savez, faut goûter à tout ! Je me demande si te voir à poil, ça me ferait bander ?
– Bon, je vous laisse, ou vous avez encore besoin de moi ? Biaisa Valentin.
– Tu as déjà eu des expériences avec des hommes ?
– Ça ne vous regarde pas !
– C’est donc « oui » ! Tiens je te propose un jeu, tu te fous à poil, si je bande je te donne 200 euros, si je ne bande pas, ben… rien.

Pour Valentin, le message était très clair, l’autre voulait le sauter. Pas si mal ce Max, plutôt bel homme, rasé de près et bien propre sur lui. Entrer dans son jeu était une possibilité, le seul problème c’est qu’il n’était pas tout à fait décidé.

– Si tes fesses sont aussi belles que ta petite gueule, ce doit être quelque chose. Enonça doctement Max.
– Vous ne pourriez pas changer de sujet ?
– Si je pourrais, mais j’ai pas envie, tu m’excites de trop ! Reprit Max en portant sa main à la braguette de Valentin.

Valentin se laissa faire, cette main qui à travers le tissu, lui faisait durcir son sexe, il lui devenait incapable de la chasser. Par contre, il n’avait aucunement l’intention de laisser toute initiative à ce Max. Ce serait, lui Valentin qui resterait maître du jeu.

– Assis-toi et ne bouge pas, je vais me foutre à poil ! Je crois que tu peux préparer tes 200 euros. Proposa-t-il.

Valentin retira prestement tous ses vêtements à l’exception de ses chaussettes et de son caleçon.

– Whaa ! Le mec ! Pas un poil sur la peau, dit-donc ! Et ces gros tétons ! Tu vas me rendre fou, je peux toucher ?
– Quand tu m’auras filé mes 200 euros !
– Tu ne sais pas si je bande ?
– Bien sûr que tu bandes ! Mais montre-moi quand même !

Max dégrafe son pantalon, retire son caleçon et exhibe une jolie bite droite comme un piquet. Le gland décalotté laisse déjà perler une goutte de liqueur séminale.

– Alors ?
– C’est joli, j’avoue ! Répondit Valentin désormais plutôt excité en s’approchant de cet organe qui le provoquait.

Sans transition il la prit dans sa bouche, et commença un mélange de balayage de langue et de pompage classique.

– Tu suces bien, ma petite salope ! Le félicita Max.

Valentin ne répondit pas, sa maman lui ayant toujours dit d’éviter de parler la bouche pleine, et puis il n’avait pas du tout envie d’interrompre cette intéressante fellation.

– Bon alors tu me les montres, tes fesses ?

Cette fois Valentin du lâcher sa proie, à regret, mais la perspective de prendre cette jolie bite dans le trou de balle le consola amplement.

Ouah ! Ce cul ! Un vrai cul de nana !

Et voilà le Max qui lui embrasse les fesses, qui les pétrit, qui les cajole, qui introduit un doigt dans l’anus qu’il le fait aller et venir. Ça le rend fou !

– Je deviens de plus en plus pédé, il va falloir que je me surveille. Hé, c’est que j’ai une réputation à tenir, moi ! T’as envie que je t’encule, hein !
– Pourquoi pas ? Prend du gel et une capote dans le tiroir de la table de nuit.
– On y va !

Dring !

– Oh, merde, on sonne ! Mets-toi une robe de chambre et va voir, n’oublie pas le signal, les clés qui tombent…

Lucien a flairé le piège, cette télé trop forte n’est pas dans les habitudes de Valentin, il est de surcroit surpris de voir ce dernier en robe de chambre.

– Tu faisais quoi ?
– Je sommeillais ?
– Avec la télé allumée ?
– Oublié de l’éteindre !

Il fait tomber les clés ! Lucien a compris, il se retourne, mais Max est plus rapide, le coup qu’il reçoit sur le crâne l’envoi dans les vapes.

– Et voilà, aide-moi à lui passer les menottes.

Un coup de fil ! On était au café d’en face en train de nous morfondre, Carole et moi, on monte !

Spectacle insolite : Lucien est menotté sur une chaise, Valentin est en robe de chambre et Max est complétement nu à l’exception de ses chaussettes. Pas trop le temps de se faire des politesses, mais Carole et Valentin se font un petit bisou.

Une cuvette de flotte en pleine poire, Lucien revient à lui !

– Ma moquette ! Proteste Valentin.
– Excusez ma tenue, mesdames, je n’attendais pas le lascar si tôt et je m’apprêtais à prendre une douche. Se croit obligé de préciser Max.

Il passe dans la pièce d’à côté pour remettre son caleçon et revient gai comme un pinson :

– Et maintenant on va tout savoir, Mesdemoiselles si vous avez le cœur sensible, accrochez-vous, je m’en vais torturer Monsieur !
– Est-ce bien nécessaire ? Intervient Carole.
– Ce n’est pas nécessaire, c’est indispensable ! Répond Max. Donc première torture, la plus cruelle, le portefeuille, ça va être insoutenable !

Max prend le portefeuille de Max et le vide !

– Des jolis billets, on se les partagera tout à l’heure, je lui laisse les billets de 20 et de 10, je vous expliquerai, c’est stratégique… Voyons, deux cartes de crédits : Lucien Renard, c’est toi ça je suppose, et l’autre… ah, une carte professionnelle : Didier-Georges Bouchard, qui sait celui-là ? C’est ton patron ?

Silence de Lucien.

– Continuons, des cartes de visite : Ah, Maître Didier-Georges Bouchard ! C’est un avocat ? Tu ne sais plus parler, toi ? Tu crois que tu vas tenir longtemps si je t’interroge à ma façon ?
– On fait un deal ? Proposa Lucien. Je réponds à vos questions et vous me laissez en vie !
– Tu réponds à nos questions, tu retournes ta veste, et on ne te torture pas !
– Je suppose que je n’ai pas le choix !
– Non !
– Je travaille pour Bouchard…

Il n’était pas obligé de tout dire, mais Valentin avait parlé et l’avait balancé, il se contenta donc de corroborer ce que savait ce dernier et d’être plus ou moins évasif sur le reste.

– Bouchard cherchait à créer un scandale autour de Tirondel… Il m’a chargé de recruter deux filles qu’on pourrait manipuler.
– Manipuler comment ? Demanda Carole.
– Il fallait que vous quittiez la partie en en gardant un mauvais souvenir, cela afin que vous n’hésitiez pas à en parler, si on vous demandait de raconter… Tout devait être bon pour noircir le tableau.
– Attendez, je ne comprends plus, vous travaillez aussi pour Tirondel ?
– Pas vraiment, mais Tirondel est un vieux copain de Bouchard… Et c’est moi qui organise ses partouzes
– Ah ?
– Ensuite on m’a demandé de trouver vos adresses…
– Pourquoi faire ?
– Ben disons, que mon patron voulait vous mettre en « arrêt de travail », donc on vous a envoyé un « cogneur ».
– Bravo ! Et pourquoi donc ?
– Il fallait que vous soyez disponible pour écrire vos mémoires. C’est tout ce que je sais, mon patron ne me dit pas tout.
– T’as des complices ?
– Non, j’ai sous-traité l’affaire des baffes avec une petite frappe.
– Donc, tu vas nous donner le nom…

Il nous indiqua effectivement le surnom du type, le bar où on pouvait le trouver et ses horaires de présence. Max nota.

– Voilà, c’est tout ce que je sais, conclue Lucien. Si vous avez des questions ?
– Mesdames ? Demanda Max.
– Le cornichon qui m’a téléphoné suite à une annonce que je n’ai jamais passée, c’est vous aussi ?
– Ben oui, je cherchais l’adresse !
– Autres questions ?

Non, mais on le fait revenir en détail notamment sur la façon dont il s’y est pris pour rendre la fin de la partouze aussi horrible !

– O.K., je vais faire une petite piqûre à ce monsieur, il va roupiller quelques heures, il va falloir aussi qu’on s’organise pour la suite ! Déclara Max, mais avant il faut que je termine ce que j’avais entrepris avant vos arrivées !
– Quoi donc demanda Carole, toujours aussi curieuse ?
– Ah, ah ! répondit-il, en sortant de sa mallette, une petite seringue destinée à Lucien, figurez-vous que je m’apprêtais à enculer ce bon monsieur ! Indique-t-il en désignant Valentin.
– Non ?
– Si !

Valentin devient rouge comme une écrevisse alors que Carole éclate de rire.

Lucien se met à bailler et à avoir les paupières lourdes.

– Bon, ben toi, Valentin, arrête de faire ton timide, allez viens dans la chambre !
– Je ne suis plus très motivé !
– Tu n’as pas de chance parce que moi, je suis remontée à bloc, ça m’a excité de neutraliser ce con. Allez, je vais te faire ça en douceur. Ah, mesdames si vous voulez vous rincez l’œil, ce n’est pas défendu, ce mec a un de ces petits culs, c’est sublime !
– Humm, viens Chanette, ça va nous changer les idées ! Me dit Carole.

Bof, ce genre de choses, j’en vois tous les jours… mais bon, je ne vais pas faire la gueule non plus. Quant à Valentin, il se sentait un peu gêné de faire ce genre de choses devant Carole. Certes il l’avait déjà fait mais il n’en était pas à ce moment-là, amoureux. Mais comme elle prend la chose avec autant d’amusement que de désinvolture….

Nous voilà dans la chambre !

– Vous comprenez, une pulsion c’est une pulsion ! Une paire de miches comme ça, comment voulez-vous résister ?
– Mais comment avez-vous fait pour pouvoir les voir ? Demande Carole avec malice.
– Ben je lui ai demandé de me les montrer !
– Ah, bon ! Valentin, tu es un cas, toi ! Si je comprends bien, si quelqu’un demande à voir tes fesses, tu les montres !
– C’est mon petit côté exhibitionniste ! Répond Valentin, tout content de sa boutade, et en se débarrassant de sa robe de chambre.

Max envoie valser son caleçon, et Valentin ne sachant trop comment reculer se dit que refaire une petite fellation à son partenaire serait un excellent préalable.

Il gobe donc la bite de Max avec délectation. Elle est bien jolie la quéquette de Max, et je l’ai d’ailleurs déjà pratiquée. Je ne sais pas ce qui m’arrive, mais elle m’excite cette queue, pourquoi donc ? J’en ai pourtant vue des kilomètres, des bites ! Ce doit être le stress accumulé depuis plusieurs jours, je ne vois que cette explication, toujours est-il que me voilà agenouillée aux côtés de Valentin en train de sucer la bite de Max le dur.

Je ne vous dis pas la mine béate et satisfaite du Max, qui ne s’attendait pas à ça !

– Si vous pouviez me faire l’honneur de vous déshabiller, je pourrais ainsi avoir l’honneur de vous honorer. Bredouilla-t-il
– Et en quel honneur ? Répondis-je.

Mais j’avais lâché ma proie, me débarrassais de mes vêtements à très grande vitesse, et me couchait sur le lit de Valentin, les cuisses écartées, et la chatte humide, en attendant l’assaut du mâle, en femme soumise que je ne suis pourtant pas. Pendant que Max s’encapote, il me vient une idée encore plus perverse, je change de position, me mets en levrette, cambre mes fesses et offre ainsi mon cul à la bite de Max, lequel comprend parfaitement le message, demande à Valentin si parfois il n’aurait pas un peu de gel. Miracle, il en a. Et hop, Max le dur, mon beau voyou m’encule comme une reine, à grands coups de boutoir. Heureusement le lit a des barreaux. Il faudra un jour que quelqu’un écrive un essai sur « l’utilité des barreaux de lit dans l’exercice de la sodomie » !

On termine en fanfare, Max congestionné et poussant d’incompréhensibles grognements, et moi le cul en joie et en choux fleur. On est en nage tous les deux, il veut m’embrasser, j’accepte mais juste ce qu’il faut, il ne faudrait pas qu’il devienne amoureux ou collant, non plus.

Je lui propose de prendre une douche, une douche à deux, bien évidemment. Carole et Valentin dans un coin de la chambre se pelotaient et se bécotaient en attendant la place. On leur laisse.

– Avec tout ça je n’ai pas enculé Valentin ! Fait mine de se plaindre Max !
– Ben oui, on ne peut pas tout faire !
– Ça m’a rassuré d’avoir baisé avec toi, euh avec vous, euh on se tutoie ?
– Si tu veux !
– Ça m’aurait embêté de virer pédé !
– Je n’ai rien contre les homos, mais en ce qui te concerne ce n’est pas ça, tu es simplement légèrement bisexuel, comme un tas de mecs. Et la plupart s’en défendent.
– Ah, mais voilà une belle façon de présenter les choses qui m’arrange bien ! Il faudra que je m’en souvienne quand je l’enculerais alors ! Oh, c’est quoi ce bruit ?
– Ça c’est Carole qui jouit, je crois.

à suivre

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3 réponses à Chanette 16 – La partouze de monsieur le ministre 2 – Manipulations par Chanette

  1. Bidocase dit :

    « Je n’ai rien contre les homos, mais en ce qui te concerne ce n’est pas ça, tu es simplement légèrement bisexuel, comme un tas de mecs. Et la plupart s’en défendent. »
    Vous ne pouvez pas savoir comme ça m’a fait du bien de lire cette phrase, elle m’a déculpabilisé.

  2. Transmonique dit :

    Le passage avec le soumis qui se fait travestir est trop court.
    J’ai connu une expérience similaire, j’étais allé en fille chez une dominatrice, je lui a dit que je venais pour faire la chienne. Elle m’a fouetté durement (50 coups de cravache), puis elle m’a fait sucer les bites de deux soumis qui étaient attachés ! quel régal ! Ensuite, elle m’a fait enculer par l’un des deux J’aurais bien pris l’autre aussi dans le cul, mais je n’y ai pas eu droit.
    Ensuite elle m’a arrosé de sa bonne pisse que j’ai avalé avec gourmandise
    Puis j’ai eu droit à son caca, non pas sur mon visage car elle ne voulait pas abimer mon maquillage (charmante attention) mais sur ma bite
    Pour finir je me suis branlé !
    C’était super

  3. Chandernagor dit :

    J’ai adoré le passage avec Max ! On s’y croirait

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