Carnet de croquis Croquis n°1 : Forêt Humide par Kebur

Carnet de croquis
Croquis n°1 : Forêt Humide
par Kebur

Bonjour à tous ceux qui me lisent et que je remercie… Peut-être en est-il qui ont lu mes deux séries précédentes, Eléonore et Ariane, et se sont vus désappointés par le manque de conclusion. Certains parmi les plus observateurs auront peut-être compris que je comptais écrire une fin croisée, qui recouperait les vies de mes deux jeunes protagonistes féminins et les nouerait en un nœud serré. L’entreprise s’est révélée périlleuse – trop, hélas. Je n’abandonne toutefois pas l’idée, et espère toujours trouver l’inspiration pour la rédiger telle que je la vois.

Aussi pour l’instant me suis-je lancé dans la rédaction d’autre chose, quelque chose de plus inné, de plus naturel et de moins recherché qu’une série.
A la manière de certains amis peintres et dessinateurs qui croquent des situations, de-ci, de-là, afin de les réutiliser ou de s’en inspirer plus tard, j’ouvre ici ce qui a la prétention d’être un carnet de croquis littéraire. Vous l’aurez compris, les situations ne seront pas complètes, elles seront brouillonnes souvent – seule compte l’idée, la trame, que je me dois de reproduire brute de fonderie, en quelques coups de plume seulement. Ci-dessous se trouve le premier de ces écrits en style libre et rapide, un style qu’il me faut vous avouer expérimenter par ces articles !

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¤Evidemment, ça ne peut pas se dérouler comme hier …¤

Trois jours. Il avait fallu trois jours à Shae pour parvenir à réunir tous les éléments qui assureraient la réussite de son entreprise d’évasion des cuisines du baron Seldon. Et dans la nuit qui suivit cette tierce journée, elle s’était coupé les cheveux aussi courts que les écuyers, s’était enveloppé la poitrine dans une pièce de lin qu’elle avait noué très serré, et avait troqué ses atours de plonge contre des chausses et un gilet fait d’une toile grossière qui finissaient de cacher aux yeux extérieurs ses formes féminines.

¤Bien, maintenant, il suffit que j’évite de parler¤

Puis ça avait été la course. Sortir de la cuisine par le soupirail, courir –courbée en deux et pieds nus- jusqu’à la cours des cuisines. Reprendre son souffle en attendant que le garde tourne la tête, et partir à toutes jambes en direction de la porte en bois par laquelle les vivres arrivaient au manoir.

A dix-sept ans, Shae Lhûn de Bihre, princesse de son état, avait vécu un certain nombre de mésaventures qui s’étaient terminées dans cette cuisine, dans ce manoir éloigné de tout, et surtout de ses terres du Nord. Autant dire qu’elle n’avait pas grande idée de la direction qu’il lui fallait suivre : faute de mieux, elle suivit la mousse. Et chemin faisant, plusieurs problèmes lui apparurent. D’abord elle n’avait guère de vivres, et il lui faudrait trouver un village ou ne serait-ce qu’une ferme pour demander du pain – ce qui, en temps de guerre, allait se révéler assez compliqué. Et ensuite, ses seins lui faisaient atrocement mal, comprimés par la bande de tissu … mais surtout, elle n’avait pas de dessous, et ses menstruations ne devraient plus se faire attendre bien longtemps ! Rapidement le sommeil la rattrapa et il lui fallut trouver un coin suffisamment peu exposé pour s’assoupir sereinement …

Shae, sans ses vêtements d’écuyer, était belle. Ses yeux gris clairs relevaient joliment un visage à la peau douce heureusement peu marquée par ses mésaventures. Son corps était déjà celui d’une femme, une poitrine avantageuse, des hanches larges mais point trop et des jambes finement musclées par les courses qu’elle s’était vue attribuées. De pilosité guère, si ce n’était une courte brosse qu’elle aimait conserver au niveau de son pubis du temps où elle était encore princesse – une brousse hélas ces jours-là. Pendant cinq heures elle dormit du sommeil du juste, confiant sa protection à la sylve qui l’entourait – et de raison. Ce ne furent ni moustiques, ni rongeurs curieux, ni même un hibou bruyant qui la réveillèrent, mais son corps. Son propre corps osa la tirer de ce sommeil réparateur en lui faisant douloureusement sentir l’état de plénitude de sa vessie. Les yeux pleins de sommeil, elle remarqua à peine la pâle lumière orangée qui poignait à l’est, et ne remarqua pas non plus les traces de pattes qui entouraient son petit nid de feuilles mortes. Ses sens étaient tous tournés vers sa pauvre poitrine qui la faisait souffrir le martyr et sa vessie, pleine et douloureuse elle aussi, d’autant plus que coupée par le bout de corde qui lui tenait lieu de ceinture. Et protégée par le couvert des arbres, elle entreprit de retirer ce gilet grossièrement coupé, dévoilant ainsi sa taille fine et sa peau pâle et doucement attirante. Alors parfaitement éveillée, elle sentait la pulsation languissante de sa vessie dont le flot interne menaçait de rompre les digues à chaque instant, mais elle sentait aussi ses seins qui criaient au secours, et dans un élan soudain elle dénoua la bande de tissu. A force d’enlever des tours, le sang revenait de plus en plus dans ses extrémités tendues au maximum et cela lui procurait une sensation à la fois insupportable et divine. Sans même se toucher elle se sentait au bord du gouffre, ce gouffre dans lequel elle n’avait osé tomber depuis bien longtemps – trop longtemps. Jetant la bande de tissu à bas, elle caressa ses pointes douloureuses d’une main droite aérienne, tandis que la sinistre volait vers son sexe déjà humidifié. D’abord elle se posa sur le tissu épais, massant par impulsion ce mont avide de caresses, la paume posée délicatement sur sa vessie gonflée. Mais sans dessous, la toile devint rapidement douloureuse et alors elle glissa sa main en catimini jusqu’à ce que la paume n’englobe plus que sa vulve elle-même, les doigts titillant son œillet rose et lui transmettant à chaque frôlement des étincelles de plaisir. Mais alors que la douce s’apprêtait à se libérer de son enveloppe pour laisser place à une vague de pur plaisir, un bruit attira son attention.

Toujours dans cette position qui frôlait l’obscénité, une main enserrant son sein droit et l’autre posée sur sa vulve, elle ouvrit les yeux pour vérifier que le bruit n’était que le fruit de son imagination … Un renard … Un renard avait surgit des fourrés les plus proches et se tenait devant elle, presque aussi effrayé que la jeune femme. Seulement le goupil décida de montrer les dents, et Shae ne put manquer l’écume blanche qui ornait ses babines.

¤Oh non … la rage !¤

De frayeur, elle sentit un long et épais filet tiède couler d’abord dans sa main avant de déborder et se faufiler jusqu’au sol en suivant l’intérieur de ses cuisses et de ses jambes. Puis bientôt en vinrent d’autres, plus épais, plus longs dans le temps aussi ; et il ne fallut que peu de temps à Shae pour se retrouver complètement mouillée – et pas seulement d’urine. Le renard, lui, observait la scène d’un œil qui semblait curieux, mais n’avait pas l’air d’abandonner son repas pour autant. Repas qui, de son côté, venait de subir un merveilleux orgasme déclenché par le reflux du jet d’urine chaude qui tapa contre l’intérieur de sa paume pour s’écraser divinement sur le clitoris de la belle. Reprenant ses esprits, elle attrapa son gilet et les quelques vivres qui lui restaient pour courir à en perdre haleine, à moitié nue, vers un arbre proche qui possédait des branches basses – suffisamment pour qu’elle puisse y grimper.

La journée qui suivit, après bien sûr que le renard se soit lassé d’attendre et ait esquinté ses griffes et ses crocs contre l’écorce suffisamment longtemps, fut agréable. Forte de ses expériences matinales, Shae ne manqua pas de trouver un coin de ruisseau pour se baigner et se masturber de nouveau tout en vidant sa vessie pleine derechef.

¤Ooooooh … que de divines sensations ! Hhhmmm …¤

Et elle s’amusa aussi quelque temps avec son petit œillet, le pénétrant et allant le plus loin possible, se satisfaisant pleinement de cette stimulation sans avoir à briser son hymen.

¤Et si ? … Non …¤

Non, mais la jeune femme finit tout de même par répondre à l’appel de ses intestins dans le ruisseau, situation cocasse qui, à son grand étonnement, l’émoustilla follement ! De la même façon que l’heure qu’elle passa nue au soleil à se faire sécher. Le reste de l’après-midi se déroula dans la même ambiance coquine et joueuse, la douce s’amusant avec son corps et ses sensations, tout en gardant un coin de son esprit pour sa direction et l’urgence de sa situation – d’autant plus qu’avec le renard, elle y avait laissé sa gourde et la miche de pain qui lui avait fournis une collation la veille avant de dormir. Mais la douce n’en perdit pas pour autant le sommeil, et dès que le soleil eut disparu derrière l’horizon ouest, Shae disparut elle aussi dans les bras de Morphée …

Point de goupil ce matin-là, mais une surprise guère amusante. De nouveau le soleil pointait à peine son nez à l’opposé de là où Shae l’avait laissé la veille, et de nouveau elle fut réveillée par un grondement sourd dans son abdomen qui lui indiquait sa faim et surtout son envie de relâcher ses eaux. Dans la perspective de la seconde, Shae s’écarta un peu de son « campement » pour traverser un fourré –pudeur inutile, mais il est bien connu que ce qui est inutile est indispensable …

Inutile de décrire ici sa surprise quand elle sentit une forte poigne lui attraper le haut du bras et la traîner un peu plus avant dans une clairière où se trouvait déjà cinq autres hommes et une poignée d’enfants plus ou moins jeunes.

-Alors gamin, on s’promène p’têt ?
-Je … euh … non, j’étais là c’est tout !
-Mouais mouais mouais ! T’vas v’nir avec nous toi, un d’plus, ç’fait des tunes en plus ! Hein les gars ! Ehéh … L’Seigneur Seldon s’ra content, ça lui f’ra pleins de loufiats, et dociles en plus !
-Mais je …
¤Mais il faut absolument que je fasse pipi !!¤

Seulement, elle ne le dit pas, et ce, uniquement par instinct de survie. Car d’un coup d’œil, elle s’était tout simplement rendue compte que si les quelques filles du groupe étaient enchaînées, les garçons, même s’ils étaient bien encadrés, ne portaient pas de chaînes. Il était hors de question de trahir son identité dans tous les cas – et tant qu’elle serait chevalier d’Eon, tout irait mieux ! Toutefois, avec sa vessie qui se faisait bien présente après la longue nuit qu’elle avait passée, il serait difficile de se retenir jusqu’à l’arrêt et ensuite trouver un coin suffisamment discret pour ne pas se trahir en s’accroupissant … La journée serait longue.

Personne ne parlait. Le convoi lugubre traçait sa route à travers les bois épars, allant dans la direction opposée à celle que cherchait à atteindre Shae. Seul le bruit métallique des chaînes brisait le lourd silence de la forêt, et, lui semblait-elle, un stupide bruit de vase rempli d’eau qu’on ballotait dans tous les sens.

¤Non Shae … tu n’y arriveras pas, et tu seras découverte. Pas d’échappatoire cette fois-ci. Sauf si …¤

D’un coup d’œil, son maigre espoir tomba à l’eau. Bien sûr, les six compères allaient sans doute s’arrêter pour manger –eux-, et cet arrêt allait sans doute se produire aux alentours de la mi-journée. Seulement le soleil était au début de sa course, peut-être une heure ou une heure et demie après s’être levé. Guère plus.

Une heure après la pression était insoutenable, les jambes de la jeune femme tremblaient à chaque pas qu’elle faisait, et sur son visage se lisait la douleur insupportable avec laquelle elle essayait de composer. Evidemment cela la ralentissait et le garde le plus proche ne cessait de lui donner des bourrades ou de légers coups de bâtons sur les fesses et dans les jambes pour la faire avancer – ils avaient sans doute ordre de ne pas abîmer la marchandise. Et à chaque choc qu’elle recevait, elle perdait de plus en plus conscience du monde qui l’entourait, tout occupée qu’elle était à tenir closes les vannes de sa vulve. Oui, de sa vulve, car au fond d’elle, sa vessie avait déjà lâché depuis quelques minutes et l’urine remplissait tout jusqu’à son urètre, sans aucune pitié pour la condition qu’elle aurait à vivre si jamais elle s’inondait – car les marauds ne manqueraient pas de remarquer que, pour un sexe masculin, elle s’était mouillée de drôlement bas, et souhaiteraient sans doute vérifier. Voilà à quoi elle en était réduite, elle, une princesse : à se battre avec son propre corps pour éviter d’uriner subitement un torrent.

-Bon. L’soleil y dit qu’c’est l’heure de casser la croûte – ou pas. R’marquez, j’m’en fous, héhé. Alors les marmots, dans l’coin là-bas, dos aux arbres, et vous mouftez pas, compris ! Z’êtes surveillés.
¤Oh ! Ancêtres merci ! Merci merci merci !!¤

Docilement, Shae, ou plutôt Brice pour l’occasion, suivit les autres jeunes hommes et jeunes femmes, en faisant toutefois bien attention d’arriver la première et de se placer le plus proche possible des fourrés, avec le groupe tout entier entre elle et les six hommes. Car enfin la chance lui sourit. Au niveau du « coin » qui leur avait été indiqué se trouvaient de hautes touffes de bruyères, qui, sans la cacher entièrement, cachait sans soucis son corps jusqu’au nombril –une fois assise évidemment. Mais là la belle jeune femme avait un léger souci. Sa vessie la faisait atrocement souffrir, et elle était presque incapable de se concentrer sur son environnement, si ce n’était pour trouver une échappatoire possible. Aussi dès que Shae esquissa le mouvement nécessaire pour s’asseoir, elle sentit couler le long de l’intérieur de sa cuisse un long et épais filet de liquide brûlant qui termina sa course absorbé par le sol de la forêt. Son vêtement ne montrait rien encore …

S’en suivit une parodie étrange de mouvement. Elle s’accroupit d’abord très doucement, jusqu’avoir ses cuisses perpendiculaires à son buste. A partir de là, elle se mit à respirer profondément, doucement, se concentrant autant qu’elle le pouvait sur ce petit muscle qui était tout pour elle à ce moment-là. A la troisième inspiration elle le pressentit, comme une fatalité qui lui apparaissait. Et dès qu’elle expira, avec l’air sortit de son corps un jet puissant d’urine qui trempa littéralement son fond de culotte et la poussa à s’asseoir aussi vite que possible. Derrière la bruyère, elle avait plongé une main dans ses chausses appuyant à s’en faire mal sur la vulve. Elle était assise, les genoux pliés, et d’un geste rapide pour ne pas éveiller plus de soupçons, elle remonta un peu ses chausses pour avoir les fesses directement posées sur le sol, la vulve orientée vers le paquet dense de bruyère. Ce fut un coup d’œil discret d’abord, puis plus long, pour s’assurer que les gardes étaient effectivement occupés à manger, et que tous les autres regardaient uniformément leurs pieds, abattus. Ensuite ce fut un frisson, comme une coulée de sueur froide qui remonta dans son dos, pour se transformer en un spasme. Un autre, plus violent. Et enfin elle ne tint plus. Même sa main aux jointures blanchies par l’effort ni pouvait plus rien, ni même sa volonté. Un jet puissant jaillit soudainement, un jet qu’elle s’efforça de maîtriser pour en diminuer le bruit qui lui paraissait terrible. Longtemps elle urina en direction de la bruyère, et le sol buvait, la buvait, elle qui ne paraissait plus vouloir s’arrêter. En effet, vouloir, car son plaisir était tel – le plaisir de pouvoir enfin se relâcher, vider cette vessie pleine et douloureuse- qu’elle aurait souhaité ne jamais s’arrêter et se sentir toujours dans cette bulle de coton merveilleuse …

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3 réponses à Carnet de croquis Croquis n°1 : Forêt Humide par Kebur

  1. Claire dit :

    Une atmosphère étrange mais le fantasme uro fonctionne à fond

  2. David dit :

    Le style est surprenant mais le fantasme est bien évoqué

  3. Heron dit :

    L’auteur aurait du se relire parce que le repas qui subit un orgasme je ne comprend pas trop…

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