Annabelle, la reine des mutants par Anne-Abigail Lemeunier du Chesne – 7 – Les sorcières de la forêt
Je ne pensais vraiment pas détecter une odeur de Mutant dans cette sombre forêt… et pourtant
L’odeur se fait de plus en présente, je descends, aperçois une cabane, si l’on peut appeler ça une cabane, des planches disposées un peu n’importe comment, des branches d’arbres, du torchis, pas de fenêtre. Il y a un Mutant à l’intérieur.
Je tente le coup, je me matérialise devant la porte, et là tout alla très vite. Un énorme chien se jette sur moi en aboyant comme un forcené.
Je me dématérialise laissant le chien circonspect.
Une bonne femme sort de la baraque, tout habillée de noir, large chapeau sur la tête. Et puis l’odeur, certes ça sent le Mutant, une odeur particulière mais non désagréable, mais il n’y a pas que cela, la bonne femme n’a pas dû se laver depuis la chute du Mur de Berlin et répand une odeur de vieille serpillère mal rincée. Berck !
Une deuxième bonne femme sort à son tour, attifée comme l’autre et aussi malodorante, mais plus vieille.
– C’est quoi ? Demande la première.
– Comprends pas, il du sentir un sanglier passer…
– Bizarre.
Je me demande si je peux entrer dans l’esprit du chien ? Ça doit être marrant là-dedans ! De toute façon, ça ne me coûte rien d’essayer !
Je lui envoie mentalement mon image, mon odeur, ma voix associée à quelques mots clés « Gentille, caresses, bon chien ».
J’attends que les deux « sorcières » soient rentrées et je me matérialise à nouveau. Le chien aboie juste un peu avant de remuer la queue de contentement. Je n’en reviens pas d’avoir fait ça ! Maintenant allons-y pour le contact.
– Salut, je suis Annabelle ! Indiquais-je sur le pas de la porte.
– Vous venez pour nous tuer ? Demande la plus jeune avec un calme étonnant.
– Qu’avez-vous fait au chien ? Vous l’avez drogué ? S’énerve la plus vieille.
– Je ne viens pas pour vous tuer, et je n’ai pas drogué le chien, je lui ai simplement indiqué que j’étais gentille et il l’a parfaitement compris.
– Mutante ?
– On ne peut rien vous cacher !
– Vous nous avez repéré comment ?
– Il paraît que j’ai des super pouvoirs ?
– Et qui vous les a révélés ?
– Je vous le dirais un peu plus tard. En fait je cherche à joindre Rosalio, lui répondis-je en ouvrant légèrement mon esprit.
– Je ne vois pas comme vous aider.
– En discutant on trouvera peut-être une piste. Vous avez un téléphone ?
– Oui, mais je n’ai plus de batterie depuis des mois.
– Vous n’allez jamais en ville ?
– J’y retournerais quand la situation se sera calmée,
– Mais vous le saurez quand ?
– Je le saurais !
– Vous pourriez m’indiquer quelqu’un qui pourrait m’aider.
– Peut-être ! Mais vous n’allez pas repartir de suite, je n’ai plus personne à qui parler, la vieille Albertine radote, ça me ferait du bien de raconter mon histoire, et qui sait… ça vous aidera peut-être. Venez, ne restons pas là, marchons jusqu’à la rivière.
C’est en fait un petit torrent peu profond, les berges sont envahies par les nénuphars et les grenouilles. De temps à autre le mouvement brusque d’un petit poisson fait bouger l’eau. Spectacle enchanteur et magique simplement gâché par la présence d’une veille marmite en train de rouiller.
– Je m’appelle Constance, me dit la femme, en se débarrassant de ses vêtements. Une belle brune, son âge ne veut bien sûr rien dire, elle ne devait pas avoir la trentaine quand elle a subi sa mutation.
– Je te plais ! Me demande-t-elle en faisant sa star, elle pivote, prend des poses, fait bouger ses seins, rigole…
– Tu es belle !
– Oui mais je sens la crasse, je vais arranger ça.
Constance prend dans ses mains un peu de la boue présente sur la berge et s’en badigeonne le corps, le visage et les cheveux, elle se frotte, puis entre dans l’eau pour se rincer.
Elle ressort toute propre. Elle est mignonne dans son genre, légèrement rondelette, le visage malicieux, des seins généreux, et une touffe conséquente.
– Tu n’as pas envie de te baigner ? Me demande-t-elle.
– Pas de suite !
– T’as envie de me faire l’amour ?
– Tu as lu dans mes pensées ?
– J’avoue !
On ne pense pas toujours à se protéger…
– Il y a un joli petit tapis de mousse un peu plus loin, tu viens…
– La dernière fois que je suis venue dans cette clairière, je me suis fait baiser par un clodo, il ne m’a même pas fait jouir, ce con !
– Tu n’as pas pris tes fringues…
– Faut que je les lave et que je les fasse sécher, je ferais ça tout à l’heure, mais pour l’instant j’ai envie que tu me lèches l’abricot.
Je pensais qu’elle allait s’affaler sur le tapis de mousse puis m’inviter à la rejoindre, mais les choses se sont passées autrement.
Elle avise une branche de noisetier, la défeuille, et me la tend.
– C’est pour quoi faire ?
– Tu vas me cingler le cul avec, ça ne te dérange pas ?
– Non, non !
Constance s’enroule autour d’un arbre, tout est prêt, je n’ai plus qu’à frapper. J’arme mon bras, le premier coup dégringole et lui zèbre la fesse gauche.
– Humm, c’est bon, tu peux faire un peu plus fort !
Si elle veut que je tape fort, je vais taper fort, et j’y vais, je cingle et je cingle encore. Et voilà que je mouille comme une fontaine, les émois coupables qui m’avaient submergé lorsque j’avais puni Jenny me reviennent en mémoire.
Mais la situation est quand même différente, Constance en redemande encore profitant d’une petite pause pour se retourner et offrir son ventre et sa poitrine aux sévices de la branche de noisetier.
– Ça va ! Finit-elle par dire! On arrête là !
Ouf ! Enfin je suis dans un drôle d’état, excitée comme une puce, la chatte dégoulinante et plein de questions dans la tête.
– Tu veux qu’on inverse les rôles ! Me demande Constance.
– Certainement pas !
– C’est un coup à prendre, il faut réussir à sublimer la douleur, après c’est génial.
– J’essaiera un jour mais pas aujourd’hui.
– Juste un coup !
– N’insiste pas ! Tu sais je vais te dire, avant de rencontrer la famille de Malvina j’étais une jeune femme comme il n’y en a beaucoup, j’aimais bien le sexe mais sans extravagance, j’aimais bien les parties où il y avait plusieurs garçons, parfois des filles aussi, mais ça n’allait pas plus loin. Depuis que je suis mutante, on m’a fait prendre par un chien, j’ai bu de la pisse, j’ai des instincts sadiques et des fantasme scato, alors les coups de badine sur le cul, ça attendra.
– O.K. je comprends, tu pourras me pisser dessus quand même ?
– Oui !
– Et après tu me fera jouir… ou plutôt on se fera jouir toutes deux ensemble comme deux vielles goudous.
J’avais justement une grosse envie, je lui ai pissé dessus d’abondance, elle en a avalé une bonne rasade, puis ça a été le soixante-neuf… Excitée comme j’étais je n’ai pas tardé à exploser, Constance a été un peu plus longue à venir.
Du bruit dans les feuillages ? Un voyeur ? comment serait-ce possible ? En fait il a quatre pattes, le voyeur qui s’amène avec le pantalon de Constance dans la gueule.
– T’es un bon chien ! Tu m’as rapporté ma culotte ! Le flatte Constance en passant sa main sous son ventre.
J’ai comme l’impression que ça va dégénérer cette affaire-là !
– Il aime bien que je lui tripote la bite ! Ajoute-t-elle.
Et en fait quelques instants plus tard Constance dégageait le sexe de l’animal le faisant ressortir par l’arrière de ses cuisses.
– Tu veux le sucer avec moi ?
En d’autres circonstances, je voudrais dire, en d’autres temps j’aurais balayé cette proposition d’un refus catégorique et indigné, mais là je me contente d’hésiter. Après tout je l’ai déjà fait une fois et le plaisir de transgresser un tel tabou m’avait bel et bien submergé.
Alors j’ai pris en bouche la bite dégoulinante et toute raide du chien, et je l’ai sucé de conserve avec Constance. Je ne me reconnaissais plus d’avoir fait ça, d’avoir voulu le faire… Et je sais que je recommencerai !
– Je deviens une vraie salope ! Me dis-je
– Oui mais tu ne fais de mal à personne ! Me répond une petite voix intérieure.
– Pourtant j’ai pris du plaisir à lui fouetter le cul…
– Et alors, elle ne demandait que ça !
– Alors tout va bien.
Constance s’est ensuite fait prendre par le chien, j’étais à deux doigts de prendre mon tour mais le chien après avoir éjaculé s’en alla ronfler comme un bienheureux. Vilain toutou !
On s’est assises dans l’herbe, très près l’une de l’autre afin de pouvoir échanger de douces caresses et Constance s’est mise à parler :
Le récit de Constance
J’étais serveuse à Couillardeau, je faisais partie d’une petite communauté de mutants, nous étions huit, nous étions informés de l’évolution de la situation. D’après les messages télépathiques que nous recevions, il semblait que la santé mentale de Lothaire semblait de dégrader. A une réunion de la Guilde, il aurait demandé l’exclusion de Rosalio sous prétexte de sa relation avec une nana non mutante.
L’exclusion n’a pas été voté, Lothaire s’est alors désolidarisé des décisions de la Guilde, il a brandi les premières menaces en se prenant à un fidèle de Rosalio, mais l’incident n’a pas eu de suite. Du moins pas de suite immédiate. En fait il a réussi à entrainer autour de lui une poignée de fanatiques. En gros leur crédo était simple, et tenait en deux directions : muter le maximum de personnes pour avoir à sa disposition une armée à sa solde. Et évidemment massacrer ceux qui n’iraient pas dans ce sens, et en premier lieu les partisans de Rosalio.
On n’y a pas fait trop attention, jusqu’au jour où nous avons appris la mort pas décapitation de Roth, l’un des lieutenants de Rosalio, puis celle de plusieurs mutants au château de Glandou. Et puis Marha l’une des femmes de ma communauté a échappé par miracle à un tueur fou…
Nous avons pris alors la décision de nous planquer en attendant que ça se calme. Il se trouve que j’avais un jour rencontré par hasard la vieille Albertine qui se prétend sorcière, je l’ai mutée et elle me sert de réserve d’élixir de survie.
La cachette est idéale, il est très rare que des gens s’aventurent dans le coin, parfois des promeneurs égarés, des clochards, une autre fois toute une bande de scouts, quand ils ont senti l’odeur, ils voulaient bruler la baraque, je suis sortie avec le chien, fallait voir à la vitesse à laquelle ils ont détalé.
Pour le reste, on arrive à se nourrir, il y a les poissons, les lapins, les écureuils, les baies, en hiver se sera plus difficile, Albertine, elle bouffe des racines, c’est pas terrible, mais d’ici là la situation aura peut-être évoluée.
Fin du récit de Constance.
A suivre
On n’est pas sans remarquer qu’il y a beaucoup plus de sorcières que de sorciers.
Joli chapitre mais aussi belle illustration, je me verrais volontiers à la place du potiron
Il y a des sorcières dans les forêts maintenant! Je vous dis, on n’est plus en sécurité nulle part !
Comme disait le « Grand orchestre du Splendid », faut se méfier des sorcières car parfois elles jettent des ressorts 😉