Stoffer 3 – La bâtisse rouge – 6 – Le boiteux par Nicolas Solovionni

Stoffer 3 – La bâtisse rouge – 6 – Le boiteux par Nicolas Solovionni

.

Un peu avant midi, je retournais voir la capitaine Jiker, afin de lui demander si elle connaissait ce citoyen.

– Tu commences à m’emmerder, Stoffer !
– Je te paierais le restau, après !
– Corruption de fonctionnaire ?

Je lui montrais la photo. Ça la fit rigoler !

– T’as plus besoin de le chercher ! On l’a trouvé !
– Comment ça ?
– Dans une benne à ordure, il y a une heure… apparemment un mec sans histoire, il faisait la plonge au Lupercus. Mort par étranglement avec juste un petit mot d’accroché « Dernoul est vengé ».
– T’as d’autre détails ?
– Non et on en aura pas d’autres, on ne va pas s’emmerder avec ça.

Autrement dit, si je veux des précisions, il faudra que je me démerde tout seul.

J’ai donc indiqué à Jiker que je lui offrirais le restaurant une autre fois et me suis rendu au Lupercus

Le Lupercus n’est pas mon restaurant habituel mais il m’arrive de m’y rendre, je me demandais comment aborder l’affaire dans la conversation,. Je connaissais un peu, Zina, l’une des serveuses, je la brancherais.

Ne la voyant pas, je demandais après elle.

– Elle est occupée, mais dès qu’elle sera libre, je lui dirais de venir vous saluer. Me répondit le loufiat.

Et effectivement, alors que je finissais mon dessert.

– Ah Capitaine Stoffer, ça faisait longtemps…
– Je sais, je ne peux pas être partout, mais je me disais « il faut que je trouve le moyen d’aller dire bonjour à Zina ».
– C’est gentil ! Tu as appris ce qui est arrivé à ce pauvre Conrad, lui qui était si gentil ! A mon avis c’est une erreur, on l’a pris pour un autre.
– C’est bien possible en effet ! Répondis-je histoire de dire quelque chose. Il avait l’air normal ces derniers jours, je veux dire il ne paraissait pas angoissé ?
– Non, pourquoi tu demandes ça ?
– Tu sais parfois, il y a des braves gens qui se trouvent mêlés à de drôles d’histoires malgré eux…
– Ah, oui, je n’avais pas pensé à ça ! Mais non, il était comme d’habitude, toujours à raconter des blagues.

O.K. c’est tout ce que je voulais savoir.

– Un petit extra, ça te tente, capitaine ?
– Allons-y !

Décidemment dans cette histoire, je baise avec tout le monde. Que voulez-vous en ce moment j’ai la libido débordante ! Et puis après le panpan cucul avec Marcia, la séance sadomaso avec Shapie Rô et mon trio avec les transsexuelles, un gros câlin bien classique avec Zina, la petite serveuse délurée frisée comme un mouton, ça va me « reposer ».

En fait pas vraiment, mais n’anticipons pas !

– On fait ça dans l’arrière-salle, ou tu préfères un salon ? Un salon je suppose ?
– Tant qu’à faire !

Nous montons à l’étage. Petite transaction financière puis déshabillage mutuel. Elle est mignonne Zina, même si je préfère les femmes plus grandes avec davantage de formes, mais elle a un sourire désarmant, ça compense.

– Tu t’allonges, je vais te faire une pipe pour commencer.

O.K. je fais comme ça, je ferme les yeux m’abandonnant à cette douce gâterie qu’elle me prodigue avec grand savoir-faire d’autant que tout en travaillant de sa bouche et de ses lèvres, ses mains se sont égarées sur mes tétons qu’elle tortille vigoureusement

Et soudain !

– Excusez-moi de vous dérangez, tu n’as pas vu mes cigarettes, Zina.
– Euh, non !

C’est gros comme une maison, à tous les coups cette blondinette que je n’avais jamais vue va essayer de s’enquiller dans notre duo afin qu’il devienne trio. Je me marre !

– Je ne sais pas où je les ai foutus. Tant pis, amusez-vous bien tous les deux. Au revoir monsieur ! Remarquez si vous voulez un petit truc à trois, ça peut se faire…

Qu’est-ce que je vous disais ?

– Pourquoi pas, soyons fou ! Répondis-je.
– Euh, pour le paiement…
– Laisse tomber, Kali, je connais monsieur, il te paiera après.

Kali se déshabille en deux temps, trois mouvements. On l’attend, puis Zina lui fait signe de venir la rejoindre afin qu’elles me sucent de conserve.

Une pipe à deux bouches ! Quoi de plus excitant ! Même si la blondinette n’a pas autant d’expérience que sa collègue.

Tout en poursuivant sa turlutte, Zina fait passer sa main sous mes fesses et m’introduit un doigt dans le cul. Tout va bien !

– Tu m’as bien payé, je ne voudrais pas que tu jouisses trop vite ! Me dit-elle. Tu aimerais nous voir en train de nous gouiner.

Bien sûr que je veux bien, c’est toujours très excitant et très charmant de voir deux belles jeunes femmes se faire des trucs.

C’est Zina qui mène la barque, elle demande à sa collègue de se coucher sur le dos et vient lui rouler une pelle magistrale avant de lui lécher les tétons. Moi aussi j’aurais bien gouté à ses seins, mais je patiente, la passe n’est pas terminée.

Zina descend maintenant son visage entre les cuisses de Kali et commence à lui brouter le gazon.

Tu peux nous caresse un peu pendant qu’on fait ça me dit-elle.

Ben oui, c’est la moindre des choses, non ? Je caresse donc les douces fesses de Zina, J’hésite à lui enfoncer un doigt dans l’anus, alors je fais un mouvement d’approche.

– Vas-y, vas-y ! Me dit-elle, s’interrompant une seconde.

Alors j’y vais, je la doigte avec énergie pendant qu’elle s’acharne sur le sexe de sa copine.

Sauf situations exceptionnelles ou particulières les filles que l’on paye, ne jouissent pas pendant les rapports et simulent. Mais en ce moment Kali ne simule rien du tout, la pression sanguine rougit le haut de son corps et elle halète comme une sprinteuse en fin de course, tandis que son visage dégouline de transpiration. Et soudain elle hurle de plaisir avant de souffler comme un bœuf

– Ben toi alors ? Dit-elle à sa collègue, tout étonnée d’avoir joui en de telles circonstances.
– T’as vu, ça je suis une championne !
– Tu veux que je te fasse pareil ?
– Quand on sera toutes les deux !

Ben oui, je suis là, moi quand même !

– Tu sais ce qu’on va faire, ma dit Zina, tu vas baiser Kali et en même temps tu vas me lécher le minou !
– Pourquoi pas ?
– Je peux te prendre par derrière ? Demandais-je à Kali.
– Comment ça ?
– Ben il te demande s’il peut d’enculer ! Lui précise sa collègue.
– Ah, non !
– Comment ça, « Ah, non ! » ? Le capitaine est très correct, il ne va pas te faire de mal…
– Il m’a demandé, j’ai le droit de répondre non !
– Justement s’il t’as demandé ça prouve qu’il est correct, alors maintenant tu arrêtes de faire ta chochotte et tu te laisses faire. S’énerve Zina.
– Je demandais-ça comme ça, si elle ne veut pas ça ne fait rien… tentais-je de tempérer.

Moment de flottement, je pensais que les deux filles allaient intervertir leurs rôles, mais Kali finit par me dire, d’un air embarrassé.

– Bon d’accord allez-y, mais n’y allez pas trop fort.

J’aurais pu lui dire que ce n’était pas la peine, mais j’ai craint que ce soit une source d’embrouille entre les deux filles.

Kami s’est donc placé en levrette, Zina l’a chevauché debout de façon à ce que ma langue puisse accéder à sa chatte… et c’est parti mon kiki.

C’est serré chez Kali et il a fallu une bonne tartine de gel pour faciliter l’introduction. Je m’enfonce le plus doucement possible, j’ai l’impression que la fille a mal mais qu’elle n’ose pas le dire. Je lui demande si ça va, elle me répond oui, je en suis pas convaincu, je la pilonne un peu.

– Tu vas t’habituer ! Lui dis-je pour la rassurer.
– Maintenant c’est mieux, finit-elle par me dire.

Du coup j’accélère, elle pousse des petits cris mais ce ne sont pas des cris de douleur, tout va bien, je n’ai plus aucune raison de me retenir, je pilonne comme un malade tout en ayant le museau plongé dans la chatoune parfumée de Zina.

Je jouis, je me retire.

– Tu m’as bien enculé ! Me dit Zina.

J’espère que c’est sincère, en tous cas, la réflexion a plu à Zina qui lui fait un joli sourire complice.

Salut les filles !

Bon j’ai compris ! Les tueurs de la mafia avaient ordre de tuer le type dont la photo avait été extraite du fichier de télésurveillance. Ils l’ont trouvé, l’ont étranglé sans chercher à creuser davantage les ordres. La mafia est sans doute puissante et dangereuse mais parfois, elle ferait mieux de réfléchir un petit peu plus.

Ce n’est pas parce qu’un mec a demandé un renseignement à son gérant, à savoir la provenance du fameux message « Trébussy », que c’est lui qui a assassiné Dernoul. En fait ce Conrad ne devait être qu’un comparse occasionnel et peut-être même inconscient, l’hypothèse selon laquelle on l’aurait mis sous hypnose pour aller aux renseignements restant hautement probable.

Donc, je commence par me rendre au Carrie’s bar. Dès mon arrivé, Marcia, l’ex-copine de Dernoul m’apostrophe et m’emmène dans un coin discret:

– Je suis au courant, c’est vous où ce sont des amis cachés ?
– Ni l’un ni l’autre, c’est la Mafia, et c’est juste une exécution de principe, elle veut montrer que c’est elle qui commande ici et qu’elle n’admet pas des règlements de compte auxquels elle ne participe pas !
– Seul le résultat compte, mais si je comprends bien vous n’y êtes pour rien.
– Sauf que le gars qui vient de faire tuer n’est probablement pas l’assassin de Dernoul, ce n’est qu’un sous-fifre. L’assassin il court toujours, et ma promesse de vous en débarrasser tient toujours.

Elle m’a demandé comment je pouvais parvenir à de telles conclusions, je lui ai donc raconté une partie de ce que j’avais appris.

– D’accord, mais vous allez faire comment pour trouver le véritable assassin ? Me demande-t-elle.
– J’en sais rien, mais comme vous ne m’avez tout dit l’autre jour…
– Dernoul avait peur… pas une grosse peur, non, mais quelque part il n’était pas trop rassuré, il m’a filé une copie de son livre de bord et il a voulu me confier un espèce de caillou qui avait ramassé là-bas. Je lui ai fait remarquer que s’il y avait un risque avec cet objet, ce n’était sans doute pas prudent que ce soit moi qui le garde.
– Et il est où ce machin ?
– Quelle importance, vous croyez que ça va faire avancer votre enquête ?
– Pourquoi pas ? Vous ne voyez rien d »autres à me raconter ?
– Non !
– Est-ce que je peux visiter sa chambre !
– Je n’ai pas le code et je ne pense pas que Carrie vous autorisera..
– Marcia, si vous voulez que je vous aide, il faut m’aider à vous aider.
– Je vous ai tout dit !
– Marcia, juste une question ? Quelqu’un est-il venu fouiller dans la chambre de Dernoul ?
– Je n’en sais rien.

Elle ment ! Je le vois bien. Et si elle ment c’est qu’elle a peur d’éventuelles représailles. J’ai été bête j’aurais dû attendre avant de lui dire que l’assassin n’était pas Conrad !

– Bon servez-moi un double watchibole, je vais attendre Carrie pour lui faire un bisou.

Et puis l’idée : il y a peut-être une caméra dans la chambre de Dernoul. En principe, elles sont interdites dans les chambres d’hôtel, mais ici c’est différent les chambres sont des chambres de passe et un enregistrement peut être utile en cas de problème avec un client. Reste à savoir si celle de la chambre de Dernoul est resté en fonction ou pas.

J’explique mon problème à Carrie, après qu’elle m’ait signifié un refus systématique, je parviens à lui expliquer que je n’ai même pas besoin d’entrer dans la chambre…

– Les caméras entrent en fonction dès que quelqu’un entre en chambre. J’ignore si celle de Dernoul était resté branchée, je ne me suis jamais posé la question. Et puis si : je me souviens maintenant, il avait demandé à ce qu’on la lui débranche.
– Ecoute, je comprends parfaitement que tu n’as pas envie de prendre des risques, mais des risques il y en a plus. La seule personne qui était au courant de mon enquête c’est le capitaine Jiker. Je vais lui faire croire que pour moi l’affaire s’est terminée avec l’exécution de Conrad. O.K.
– Non ! On ne parle plus de ça.

Marcia s’approche de notre table.

– Carrie, s’il te plaît, il essaie de m’aider… Lui dit-elle en sanglotant.
– Et si on vient cramer ma boite, c’est toi qui va me rembourser ? Répond-elle
– Par contre moi je peux le faire ! Interviens-je. Je peux même mettre une somme équivalente à la valeur de ton bouiboui sur un compte bloqué, jusqu’à la fin de l’enquête.
– Pourquoi prendre un tel risque ?
– D’abord parce que j’ai l’argent pour le faire, mais en fait je ne prends aucun risque, il ne vous arrivera rien.
– Bon tu veux quoi ?
– Je suppose que quand tu m’as dit que Dernoul avait demandé le débranchement des caméras, c’était du baratin ?
– Oui mais je ne peux pas t’assurer… Je me connecte. Alors quelle date ?
– Tu le sais bien !
– Oui bien sûr ! Donc chambre 8… Pas de bol, regarde, y’a bien du son mais y’a pas d’image, c’est Dernoul qui a dû l’obturer.
– Et dans la salle où on est, y’a une caméra ?
– Oui mais… Mais comment tu sais que quelqu’un est venu ?
– Parce que l’assassin de Dernoul cherchait quelque chose et que je pense qu’il ne l’avait pas sur lui, et puis je suppose aussi que ce mec t’a foutu une trouille bleue…
– J’espère que tu sais ce que tu fais… Alors le fichier de la salle, toujours la même date. Vas-y regarde.

Ben oui je regarde : pas grand monde dans la salle, juste Carrie, Marcia et le garde du corps. Entre un mec, petit, masqué, vêtu d’un long manteau, il boitille un tout petit peu. Pour les masques il existe des applications qui savent dire ce qu’il y a en dessous, mais il y a aussi des masques qui peuvent tromper l’application. On verra bien. Il menace tout le monde avec une arme automatique qu’il dissimulait sous son manteau. Le garde du corps esquisse un pas vers l’intrus mais se reçoit un rayon paralysant qui le cloue au sol. Nouvelles menaces… Bizarre, cette voix qu’il essaie de masquer en prenant un accent impossible me dit quelque chose… Pas une voix de jeune en tout cas. Il demande où est la chambre de Dernoul et le code d’accès. Il monte, et redescend moins de cinq minutes après. Ça veut dire qu’il a rapidement trouvé ce qu’il cherchait… probablement le fameux cailloux extrait de la ruine des précurseurs. En redescendant il renouvelle ses menaces « il ne s’est rien passé, si quelqu’un ici se mets à baver, je le saurais, je crame le rade et je vous jette de l’acide dans vos gueules de putes »

C’est un poète, ce mec !

– Je suppose que tu veux voir la chambre ?

J’ai dit oui, parce qu’on ne sait jamais. Quelques traces de fouilles, mais apparemment le visiteur a trouvé ce qu’il cherchait dans un tiroir de commode qu’il n’a pas refermé, les autres sont restés fermés.

J’ai donc appris quoi ? Pas grand-chose ! Mais la bonne question est maintenant de savoir si le visiteur est l’assassin, un comparse ou encore une fois un type zombifié par hypnose ?

Mais dans ce cas précis je crois qu’on peut éliminer l’hypothèse zombi, l’homme masqué savait ce qu’il cherchait mais ignorait tout du contexte, nombre de personnes,, disposition de lieux… difficile de programmer quelqu’un avec un tel éventail de situations.

Bon il me faut faire le point, et le moins que l’on puisse dire, c’est que ça se complique. Me voilà à la recherche d’un homme dont je sais seulement qu’il n’est pas jeune, qu’il n’est pas très grand et qu’il boite. De nos jours, il n’y a plus de boiteux permanents, la chirurgie étant au top pour ce genre de problème, sauf dans le cas d’un accident récent, autrement dit : il ne doit pas y en voir beaucoup dans le voisinage ! J’aurais bien examiné sa silhouette plus en détail, afin de rechercher d’autres éventuels indices, mais Carrie a refusé de me transférer le fichier sur mon spacephone.

L’assassin fréquentait le Lupercus, peut-être qu’en m’y rendant, à la même heure que celle de la diffusion du message, je trouverais quelqu’un qui ressemble à ce bonhomme ?

C’est donc ce que je fais. Zina est toute contente de me voir.

– Ben alors t’y prends goût ?
– Ma fois le koujnik aux olives était tellement bon, la dernière fois que j’ai envie d’en reprendre.
– Ah, c’est pour le koujnik que tu reviens, ce n’est pas pour moi ?
– L’un n’empêche pas l’autre…

Bon, elle est mignonne comme tout mais je ne viens pas pour la bagatelle. Je scrute autour de moi, je ne vois personne répondant au signalement de l’homme masqué. Je rappelle la serveuse.

– Tu veux quoi mon choux ?
– Je peux changer de place, ces deux-là parlent fort, je voudrais manger tranquille.
– Tu veux que je leur dise de baisser d’un ton ?
– Non laisse les tranquilles, je peux me mettre là-bas ?
– Mais bien sûr mon chou, mais ce n’est pas mon rang, tu auras une autre serveuse, mais si tu as besoin de moi tu m’appelles, pas de problème !

J’ai choisi une table stratégique située sur le chemin des toilettes, si un boiteux passe par là, je le verrais !

Je prends mon temps pour manger et j’observe, et même temps, je réfléchis et je me rends compte qu’en ce moment je fais des promesses à tout le monde. En ce qui concerne Hofjom, c’est très embêtant, je l’ai bluffé volontairement et sans aucun scrupule en pensant qu’il s’agissait d’un type dangereux et peu recommençable, alors qu’il s’agit très probablement d’un pauvre type qui s’est fait manipuler par hypnose… et moi je lui ai fait miroiter une place de mécanicien au sein de mon équipage ! Comment je vais pouvoir tenir cette promesse ? Et puis il y a Gundula, l’assistante du docteur Levkovich à qui j’ai promis un recasement… Levkovich … bon dieu, la voix… la voix de l’homme masqué ça ressemblait trop à celle de Levkovich. Coïncidence bien sûr !

– Le koujnik était à votre goût, capitaine ! Me demande cette jolie serveuse dont j’ignore le nom.
– Délicieux ! Absolument délicieux.
– Monsieur prendra-t-il un dessert, nous avons une excellente tarte aux pommes de Foga.
– D’accord pour la tarte, mais ne vous pressez pas pour me la servir, je voudrais souffler un peu..

Un quart d’heure de gagné, après je ferais durer le café, et le pousse café…

Je commence à désespérer. Me faudra-t-il revenir demain, et après-demain ? Après tout l’homme au masque n’est pas forcément un client régulier de l’établissement.

Et tout d’un coup… je vois un type de dos qui se dirige vers les toilettes, un type qui boite ! Il ne peut pas se retourner, ce con ? Ben non, il ne se retourne pas ! J’attends donc qu’il ressorte des chiottes ce qu’il fit relativement vite.

Putain ! Levkovich ! Je n’y crois pas ! Et comment j’ai fait pour ne pas le voir ? Parce qu’il vient d’arriver, tout simplement !

Evidemment, cela peut-être une coïncidence, mais ça fait quand même beaucoup, le mec boite, à la même voix que sur la vidéo et une taille analogue.

Comment être vraiment sûr ?

Le lendemain, je suis retourné au Carrie’s bar et je me suis fait repasser l’enregistrement en essayant de mémoriser le maximum de détails, il claudique de la jambe gauche, il des chaussures de toile et un pantalon bleu marine. Une vieille astuce policière consiste dans le fait de savoir que des mecs masqués n’ont pas toujours l’idée de changer de pantalon ou de godasses…

Puis, prétextant une visite de courtoisie auprès d’Hofjom, je me rendais à la clinique du docteur Levkovich.

Ça tombe bien, il est dans son bureau en grande conversation avec Gundula.

Je toque à la porte vitrée, le toubib me dit d’entrer, mais manifestement je dérange.

– C’est pour quoi ?
– Pour avoir des nouvelles de monsieur Hofjom.
– Je vous ai, semble-t-il déjà dit que je respectais le secret médical.
– Je veux juste savoir s’il est apte à sortir ?
– Non, c’est trop tôt !
– Je peux aller le voir ?
– Allez lui dire bonjour si vous voulez, mais si vous revenez m’importunez je vous fais foutre dehors par la sécurité !
– Bon, non, ne vous énervez pas, je monte le voir.

Je ne suis plus sûr de rien, je n’ai pas vu le toubib debout et ne peux rien comparer avec ce que j’ai vue au Carrie’s bar. Quant à la voix, il est possible que je me fasse des idées.

Je pourrais éventuellement attendre qu’il quitte la clinique et le suivre… Et là si les preuves sont négatives, ça ne prouvera rien du tout, si elle sont positives, je vais me retrouver devant un sacré problème : comment l’éliminer sans provoquer une réaction de la Mafia. Ici sur Vargala, seule la Mafia s’arroge le doit de tuer, et par voie de conséquences les assassins non encartés se font dégommer !

– Comment ça va ? Demandais-je à Hofjom.
– Je me sens bien, j’ignore pourquoi on me garde ? Sans doute pour payer des nuits supplémentaires.
– Il faut que vous exigiez de pouvoir sortir. Vous sauriez où aller ? Vous avez de l’argent ?
– Oui, j’ai eu ma solde, d’habitude je descends au « Foyer bleu » ! Mais vous êtes toujours d’accord pour me prendre dans votre équipage.
– Une promesse est une promesse, mais je ne sais pas quand je vais repartir, mais je peux vous pistonner auprès d’un confrère.

Bon, je vais rentrer, pas envie de filocher le docteur Levkovich aujourd’hui, je ferais ça demain si je n’ai pas d’autres idées.

J’ai quand même envie de discuter de tout ça avec Dyane, ma lieutenant de vaisseau préférée, en espérant qu’elle n’ait pas prévu une soirée « jambes en l’air » avec je ne sais qui.

Ça va, elle est libre et me rejoindra à 19 heures (heure locale évidemment).

Il n’est pas tout à fait 19 heures ! Ce n’est pas dans les habitudes de Dyane de se pointer en avance. J’active l’ouverture sans rien vérifier, je suis un peu inconscient parfois. Et qui c’est que je vois entrer, je vous le donne en mille ! Gundula !

– Bonjour ma belle, j’attends quelqu’un mais tu es la bienvenue, qu’est-ce qui t’amène ?
– J’ai une information qui pourra t’intéresser.
– Dis voir !
– T’es toujours d’accord pour me prendre dans ton équipage.
– Oui, mais j’ai dû te dire que je ne savais pas encore quand j’allais repartir…
– Ecoute j’en ai marre de Levkovich, en attendant ton poste administratif dans ton cabaret, ce serait possible.?

Me voilà embarrassé !

– Il faut que je voie avec mon régisseur.
– Eh bien vas-y, vois !

Elle m’énerve ! Je téléphone à Riquita en espérant qu’elle soit occupée et qu’elle ne me répondra pas. Pas de bol, elle décroche, je lui explique

– Ben je ne vois pas trop. Me répond-elle
– Réfléchis et rappelle-moi.
– Bon ben pas de boulot, pas de renseignement ! Me dit Gundula. Tu me rappelleras si t’as du nouveau.

Et elle allait partir, quand Dyane sonna.

A suivre

Ce contenu a été publié dans Histoires, Récits, avec comme mot(s)-clé(s) , , , , , , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

3 réponses à Stoffer 3 – La bâtisse rouge – 6 – Le boiteux par Nicolas Solovionni

  1. Antatostus dit :

    Ah, ce fantasme des arrières salles, qu’est ce que ça a pu me faire rêver !

  2. Lemercier dit :

    Vargala a bien de la chance de ne pas être envahie par les néo puritains et les mères la pudeur… et ça nous donne de la très bonne lecture érotique.

  3. Forestier dit :

    Le fantasme de la serveuse de restaurant qui propose de coquineries dans l’arrière salle, sauf qu »ici c’est la version cosmique !
    Bon récit !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *