Sauna des ombres et des miroirs par Alexis Defond-Rossignol

Chapitre 1 – Eric
Un an, cela fait un an aujourd’hui que Julie est partie ! C’était bien la peine d’avoir acheté ce pavillon qu’il va falloir revendre, c’était bien la peine d’avoir fait un mariage de « première classe », avec robe hors de prix, location de limousine, traiteur très cher, et photos obligées !

…Et surtout c’était bien la peine que je sois resté fidèle pendant 24 ans.

Comment, vous ne me croyez pas ? Pourtant c’est vrai ! Je croyais ma femme fidèle, alors pourquoi ne l’aurais-je pas été ? Il faut dire aussi que je n’ai jamais eu d’occasions. Nous n’avons pratiquement pas de famille, peu d’amis et ne fréquentons pas le voisinage, je me rends en voiture à mon travail et j’ai fais toute ma carrière dans les bureaux d’une maison d’édition catholique ! Oh, n’allez pas croire que ce sont des saints, il y a même beaucoup d’hypocrisie dans ce milieu, n’empêche que comme lieu de drague…

Et puis surtout, j’ai toujours été très timide, pourtant on m’a souvent dit que j’étais plutôt bel homme sauf que j’ai une jambe un tout petit peu plus courte que l’autre… Et au temps des premiers amours, ben les filles, elles préfèrent les mecs avec les deux jambes pareilles.

Jeune, j’allais d’échec en échec, et puis un jour de kermesse je me suis mis à discuter avec Julie. Mignonne, un peu forte, les yeux bleus et le nez retroussé, je l’ai fais rire, ma compagnie lui a plu, je l’ai invité au restau le lendemain et miracle elle a accepté, en sortant on s’est embrassé, puis tout s’est enchaîné jusqu’au mariage.

On a eu une vie tranquille, on a élevé un gosse, maintenant casé. Julie travaillait dans une pharmacie, nos finances ne nageaient pas dans pas l’abondance, mais on était loin d’être malheureux. En amour elle savait être coquine, mais après avoir traversée une période plutôt délurée à nos débuts, il ne fallait plus compter sur elle ni pour la fantaisie ni pour l’improvisation, sinon elle n’était pas farouche, quand je voulais, elle voulait bien, elle avait rarement « mal à la tête » elle le faisait au début avec plaisir, puis après… puis après… je ne me suis rendu compte que bien plus tard qu’elle simulait souvent…

Et moi pendant ce temps là, j’accumulais les fantasmes dans ma tête, une vraie collection, des pratiques, des situations, des mises en scènes, mais ça restait mon jardin secret, je n’en parlais jamais à Julie… alors quand l’occasion se présentait je me masturbais, je ne trouvais pas ça très « normal » au début et puis j’ai su dépasser le stade de la culpabilité. Je me branle, j’aime me branler et voilà !

Le premier choc, ça a été quand j’ai reçue ce mail, un(e) inconnu(e) sur une messagerie anonyme.

« Je suis désolée de vous envoyer ça, mais vous êtes aveugle et ça ne m’arrange pas » pas de signature, je craignais une plaisanterie douteuse, j’ouvris la première des trois images attachées : Julie sur un banc dans un jardin public en train de se faire peloter par un mec ! Et pas le petit pelotage, une main du type dans le chemisier, l’autre dans la culotte… J’ai gueulé « la salope ! » avant de m’écrouler en larmes… Les deux autres photos, c’était pire… Et puis j’ai essayé de me raisonner me disant que dans une vie de couple ça pouvait arriver, et qu’il suffisait qu’on en parle ensemble… Tu parles, on n’a jamais parlé beaucoup tous les deux, alors parler de ça ? J’ai imprimé les photos et je les ai laissé sur la table de la cuisine dans une enveloppe.

Julie rentre un peu après moi, je ne savais comment elle allait prendre ça ?

– Il y a du courrier ?
– Sur la table de la cuisine !

Elle ne revient pas, je vais voir, elle chiale comme une madeleine.

– Je voulais t’en parler, mais je vois qu’il y a des gens qui feraient mieux de s’occuper de leurs oignons !
– Si c’est juste un truc sans lendemain, on peut faire comme si ça n’avait jamais existé ! Proposais-je, bon prince.
– Ce n’est pas un truc sans lendemain ! Répondit-elle, cinglante.

Et toc ! Ce fut le deuxième choc !

Le troisième ce fut quand elle fit sa valise…. Et le quatrième fut quand je compris qu’elle ne m’avait pas trompé au bout de 24 ans, mais qu’elle me trompait depuis 24 ans, ce qui n’est pas la même chose…

J’ai eu du mal à m’en remettre ! Quand je pense que… non on va pas recommencer au début…

« Alors puisque c’est comme ça… » Me suis-je dis au bout de quelques semaines, « je vais rattraper le temps perdu ! »

Tu parles ! Est-ce à cause de mon manque d’expérience ou de ma patte plus courte que l’autre, mes tentatives allaient droit dans les murailles de l’échec et de la déconvenue.

Alors j’ai fais autrement, je suis allé voir des prostituées, la première fois carrément deux d’un coup, l’un de mes fantasmes, l’une des deux était super gentille, l’autre n’en avait rien à cirer…

Puis je me suis tourné vers les clubs de rencontres, les bistrots pour célibataires, les saunas.

C’est dans ces derniers que je me trouve le mieux, il y a parfois des femmes, mais jamais je n’ai eu de contacts avec, d’autres ont eu plus de chances. Il y en a qui viennent simplement pour s’exhiber, d’autres qui viennent en couple avec un autre couple d’amis, ils font de l’échangisme mais entre eux.

Par contre je ne m’imaginais pas que mes fesses et mon sexe auraient autant de succès dans ces endroits. La première fois qu’une main est arrivée sur ma bite, je me suis reculé, et j’ai failli quitter l’établissement, pourtant dans mes fantasmes… mais bon, les fantasmes ce sont les fantasmes… Je me suis raisonné et la deuxième fois je me suis laissé faire ! J’aime maintenant cette sensation d’une main sur mon sexe, certains masturbent très bien, et ceux qui le font mal je les envoie promener… J’ai fini par faire pareil, et j’ai appris le plaisir à branler une belle queue. Je n’aime pas trop qu’on me suce. Pour moi la fellation c’est la rencontre d’un beau visage féminin avec une belle queue. Donc me faire sucer par un mec, je laisse parfois faire mais sans plus. Par contre le contraire me plaît bien, j’adore sucer un beau membre. Mais enfin ça ne vaut pas les femmes tout ça…

Un an jour pour jour qu’elle a fait ses valises ! C’est samedi, j’ai acheté de quoi me faire un bon petit gueuleton ce soir, j’ai tout acheté en double, dés fois que je ramène quelqu’un à la maison… On peut toujours rêver ! Et en attendant, direction le sauna :

Un attroupement, c’est bon signe, cela signifie qu’il y a une femme, le temps de m’approcher, un cri d’orgasme crève le silence feutré du lieu, le groupe se disloque, je continue à avancer afin de me rendre compte de ce que j’ai manqué : il y a là deux femmes, l’une est un véritable canon, brune aux cheveux frisés, le corps intégralement bronzé, élancée, cambrée, des seins magnifiques, la trentaine, l’autre est plus mûre, plus massive, mais non dénuée de charmes.

Au moins l’une des deux va rester, me dis-je ! Ben non, elles quittent toutes deux l’endroit accompagnées de leurs mecs ! Frustration !

Il n’y a plus que des mâles à présent. Un premier mec me croise, approche sa main de mon entrejambes, je le regarde, il ne m’inspire pas, je fais une dénégation de la tête, il n’insiste pas, en principe ici les gens sont bien élevés. Mais c’est qu’en voilà un second, des cheveux blonds jusqu’aux épaules et des moustaches, en voilà un look ? Il passe à côté de moi, la pine tendue comme un piquet. Joli bite en vérité, un peu sombre, assez longue et pas trop épaisse, le gland brillant. Un petit sourire, je lui rends. Ma main a du s’avancer vers son sexe en même temps que la sienne faisait la même chose, c’est beau la simultanéité improvisée !

Je branlote quelques instants cet attendrissant cylindre de chair soyeuse, j’espère qu’il va accepter que je le suce !

– Je m’appelle Bertrand !

Surpris ! Non pas qu’il s’appelle Bertrand, mais qu’il se présente. J’ai en effet appris avec quelque tristesse que dans ce lieu les rapports étaient silencieux, on se touche, on se suce, on s’encule, tout cela parfois s’en échanger un seul mot. Dans le meilleur des cas on a droit à un sourire, à un merci, à un « ça va ? », mais c’est tout. Je lui réponds en inventant un prénom au hasard.

– Tu viens souvent ? Demande-t-il
– Non, il n’y a pas longtemps que j’ai découvert ce truc, et toi ?
– Je suis de province, j’y viens quand je monte à Paris, une fois par an…. Tu la trouves comment ma bite ?
– Elle est superbe !
– En principe elle plait bien, mais la tienne n’est pas mal non plus… Tu as envie de me sucer ?

Oh oui, oh oui…. Je lui dis, bien sûr, lui demande si je peux y aller, me baisse, et glop ! Me voici en train d’embrasser la hampe, c’est doux, c’est frais, c’est excitant… Ma langue entre ensuite en action mais sans changer de place, je remonte ensuite vers le gland, il a une légère odeur, peut-être vient-il de pisser mais ça ne me dérange pas, je fais des petits mouvements linguaux sur la couronne, ça a l’air de lui plaire au viking, puis embouche carrément l’extrémité de cette trop jolie quéquette. Et je pompe et je pompe, l’autre est aux anges. Ayant l’intention de faire durer le plaisir, je m’interromps de temps à autre pour aller gober ses testicules, je ne suis pas trop friand de la chose mais je sais que les mecs aiment bien ça !

– Tu me suces un peu derrière ?

Aïe ! Je craignais cette demande, mais allez savoir pourquoi, j’ai envie de lui faire plaisir au moustachu, je vais derrière, il écarte ses fesses, et j’avance ma langue dans son troufignon, ça va, monsieur est bien propre sur lui, il ne l’aurait pas été, j’aurais sans doute abrégé la chose (quoique, allez donc savoir… avec l’excitation) mais là, c’est rassuré que je lui fais un furetage anal en règle…. A tel point que j’attrape des crampes à la mâchoire… Il est temps de revenir devant ! Ça bande toujours autant ! Cette fois j’essaie d’en pénétrer le maximum dans la bouche, pas si évident, puis je coulisse en de larges mouvements badigeonnant son sexe de ma salive. Et pendant ce temps là ma propre bite est devenue raide comme la justice.

– Ne me fais pas jouir ! Dit-il

Pourquoi ?

– Tu veux que j’arrête ?
– Tu suces super bien ! T’aimerais que je t’encule ?
– Je ne suis pas contre, mais il est un peu tôt… tout à l’heure peut-être…
– Tout à l’heure il sera peut-être trop tard….

Je ne sais pas ce que j’allais répondre, mais notre tête à tête (si je puis dire) est alors interrompu par le bruit d’une arrivée….

Et quelle arrivée, des types se retournent. Et on aperçoit alors ce spectacle complètement dingue d’un mec qui débarque en tenant une femme en laisse, laquelle est accrochée à un collier de chien qu’elle a autour de son cou. La soumise a les yeux bandés d’une bande de tissu noir. Le maître l’aide à s’asseoir sur un rebord, puis prend place à ses côtés. Je rage d’avoir laissé mes lunettes au vestiaire, déjà la dernière fois j’avais commis cette erreur.

– S’il y en a qui veulent se faire sucer, elle peut vous le faire, mais attention, comme elle a les yeux bandés, c’est moi qui choisit à sa place et c’est moi qui surveille !

Oups ! Depuis le temps que j’attends une occasion comme celle-ci ! Mais toujours ma timidité, je n’ose pas y aller en premier. Et là, même si j’avais voulu, j’aurais été battu sur le poteau par un grand chauve qui s’approche la bite en avant.

Le maître lui fait signe qu’il peut y aller.

Je vois mal ce qui se passe, le mauvais éclairage de ce coin, mes problèmes de vue, et puis ses cheveux qui lui dégringolent sur le côté et qu’elle ne pense pas toujours à dégager. De plus, pratiquement tout le sauna s’est pointé, et évidemment je ne suis pas au premier rang,

L’homme lui a placé son membre contre la joue, la femme s’en empare de ses mains, le caresse quelques instants avant d’embrasser la hampe, puis le gland, elle fait durer ce manège quelques minutes avant de sortir sa langue pour la faire virevolter, léchant de sa pointe le méat et la couronne de cette virilité offerte à sa gourmandise. Puis soudain elle engouffre tout ça, elle agrippe l’homme par l’arrière de ses cuisses en s’efforçant d’effectuer des mouvements longs.

– Ne jouis pas dans sa bouche ! Prévient le maître.

Le mec se dégage, va pour partir mais le maître lui prend sa queue en main et la dirige vers celle de la femme afin qu’elle le masturbe à l’aveuglette. Quelques instants plus tard, un jet de sperme lui atterrit sur le ventre. La femme rit !

– Un autre volontaire !

Le problème, c’est qu’ils sont tous volontaires. Le maître en refuse un premier pour des raisons qui m’échappent, puis un second, il y a un mouvement de foule, je me retrouve au premier rang. Oserais-je ? Non je n’ose pas, le maître choisit deux mecs, s’arrange pour placer leur queues l’une à côté de l’autre, puis guide le visage de la femme !


Je vois mieux à présent ! Quel choc ! Je voulais une fête, je suis comblé par ce spectacle, même si je n’y participe pas directement je me sens comblé et heureux. On est bizarre parfois !

Cette fois ça dure plus longtemps, elle passe d’une pine à l’autre et pompe avec un plaisir non dissimulé ! Ce doit être communicatif, je plane devant cette scène surréaliste, je suis au ciel et ma bite en montre la direction !

L’un des types finira par envoyer une décharge peu abondante sur le ventre de la soumise, l’autre suivra cinq bonnes minutes plus tard, en expédiant de larges giclés.

Je crois alors que son maître va demander un ou deux autres volontaires, je commence à m’approcher, fébrile… mais pas du tout

– Allez, je veux que tout le monde la pelote, mais attention, pas de brutalité, vous avez deux minutes pas une de plus, après à mon signal, vous la laisserez, d’accord. ?

On entend un vague murmure d’approbation !

– Allez !

Il y a combien de mains sur elle ? Certains sont un peu empruntés à cause de la présence du sperme sur le ventre, mais sinon chacun veut son bout de peau, les seins ont été choisi par les plus rapides, les pieds ont leurs amateurs, je me contente de l’avant bras que je caresse comme je le ferais d’un petit animal domestique ! Drôle de sensation….

– C’est fini !

Déjà ?

Tout ce petit monde recule, il y en a deux qui essaie de tricher !

– C’est fini, j’ai dis ! Répète sèchement le « maître »

Je crois alors la séance terminée, mais non, le maître de cérémonie improvisé reprend la parole !

– Il y a des volontaires pour la sucer ?

Je n’ai pas ouvert la bouche ! J’ai simplement fait ce geste antique consistant à pointer mon doigt plusieurs fois sur mon torse, mais sans y croire…

– Viens !

Non, ce n’est pas possible, il va m’arriver ça ! Ce soir ! Je m’avance, la queue frétillante ! Pourvu qu’elle n’enlève pas son bandeau, je n’ai pas envie qu’elle me voit.

Me voici entre ses cuisses, ses effluves intimes me montent aux narines et me rendent fou, mélange de sueur, d’urine et de mouille. Sa chatte est humide, ses grosses lèvres gonflées, son clitoris érigé. Je sors ma langue au maximum et je lape, une fois, deux fois, plein de fois. Madame se met à gémir ! C’est moi qui la fais gémir comme ça, je n’en reviens pas ! J’écarte très largement ses chairs pour m’enfouir dans son intimité, mon excitation est au maximum, je ne sais pas comment je vais pouvoir tenir comme ça !

Quelqu’un est en train de me tripoter les fesses ! Il ne peut pas me laisser tranquille celui-ci, obligé de me tourner pour protester, mais me rendant compte qu’il s’agit de Bertrand, je le laisse faire.

Je reprends, je vais partout, au fond, sur les côtés, je joue avec les lèvres !

– Fais moi jouir ! Dit-elle.

Sa voix ! C’est la première fois que je l’entends depuis qu’elle a pris possession du lieu, j’en suis tout chaviré. OK ! Direction le clitoris, il est dur, décapuchonné, en attente. Je donne de brefs coups de langue comme pour le cogner, puis je fais de mes lèvres un mouvement de succion, j’alterne les deux méthodes, pas longtemps… je sens la femme se raidir, échapper à mon étreinte de quelques millimètres avant de crier sa jouissance avec un cri à ameuter tout le quartier

C’est fini !

C’est fini ! Je vois le maître qui tirant la laisse dirige mon ex femme vers la sortie !

Pour son maître ce sauna n’était donc qu’un préliminaire… N’empêche que désormais je me compte dans le nombre des ex amants de ma femme ! Drôle de situation, l’émotion du moment me fait venir une petite larme que je n’ai pas demandée et que je m’empresse d’essuyer…

Je me dirige vers Bertrand !

– Ça te dirait si je t’invitais chez moi pour finir la soirée ?

Il me sourit… je vous dis, aujourd’hui c’est la fête !

Chapitre 2 – Julie
J’ai toujours eu la mémoire des dates, cela fait un an que j’ai fait mes valises et que j’ai quitté comme une voleuse le domicile conjugal…

Ça me fout le vague à l’âme, pas tant d’être partie, car après tout ce départ m’a apporté plus d’avantages que d’inconvénients… mais j’ai une pensée pour Eric, quelque part, je l’aimais bien…

J’en parle à Max, mon compagnon, j’ai peur qu’il se foute de moi !

– Non, je te comprends ! Tu veux que je te sorte ?
– Oui, sors moi !
– Ok, on fait les courses en vitesse, et je t’emmène au restau.
– Non pas ce midi, je n’aurais pas faim.
– Alors on sortira cet après midi… Tu veux aller où ? Au ciné ?
– Improvise, j’ai pas envie de chercher, décide pour nous deux…
– Tu voudrais être soumise cet après midi !
– Pourquoi pas ?
– Je crois que j’ai une petite idée ! Dépêche toi de finir de t’habiller, il va y avoir la queue au super marché !

Il a une petite idée, il est comme ça, Max, des idées il en a plein, il en a mille, qui s’entassent et qui s’empilent, on ne s’ennuie jamais avec un mec comme ça !

Quand même, que doit faire Eric en ce moment ? Est-ce qu’il y pense lui, à cette date…

Il était (presque) le type de l’homme que je recherchais dans mes années de jeunesse… Oh, il y en avait de plus beau, de plus séduisant, de plus craquants mais ceux là se réservaient les canons qui mimaient les starlettes de l’époque…. Moi, je ne venais qu’en seconde catégorie, tout cela parce que j’étais un peu forte, cela me mettait d’emblée hors compétition… j’en ai été malheureuse, puis je me suis dis que cela était peut-être un avantage, tous ces bellâtres courant après des imitations de mannequins n’avait aucune imagination, aucune culture, et pas beaucoup de conversation… Au plumard peut-être étaient-ils bons, mais ça m’arrangeait de penser qu’ils ne l’étaient pas….

Je me suis longtemps réfugié dans la masturbation, m’inventant des scénarios dans un monde personnel d’une absolue complication, à tel point que j’en notais les noms des personnages et ce qu’ils faisaient sur un petit carnet afin de ne pas trop m’y perdre…

J’avais eu l’occasion d’entendre Eric discuter à l’occasion d’un pot dans un bistrot, je l’avais trouvé intelligent et plein d’humour… A la première occasion, je l’ai dragué. Ça a marché tout de suite…

Adieu les branlettes solitaires, adieu mes personnages de carnets, et vive la vraie vie, me disais-je, sauf que les premiers ont fini par me rattraper.

Au lit, Eric acceptait pas mal de choses, mais cela restait tout de même très classique. Et lui si loquace sur tous les sujets n’aimait pas qu’on parle sexe… un jour je me suis acheté un string et je me suis baladé devant lui. Je croyais l’allumer, il m’a simplement dit qu’on n’était pas au carnaval… De rage j’ai jeté le string… Une autre fois je lui ai demandé s’il voulait me regarder pisser, il m’a répondu que « j’avais du trop boire de bière »… J’ai fait la grève de l’amour 10 jours, au-delà je ne peux plus…

Je me suis dit qu’à la première occasion j’irais voir ailleurs… mais les choses ne se passent jamais comme prévues. Les occasions, je les ai eus, mais je suis restée avec Eric… Après tout, mis à part son manque de fantaisie sexuelle, il ne manquait pas de qualités…

Et puis un jour, plus de 20 ans plus tard, j’ai découvert en rentrant du travail les photos où on me voyait dans les allées du parc avec Max ! Quel connard avait donc pris ces clichés ? Gérard, bien sûr, il avait été mon amant trois ans et avait fini par me demander de rompre avec mon mari ! J’ai refusé ! Il l’a mal pris, on s’est engueulé et on a rompu, il m’avait alors menacé de faire éclater notre couple ! Il l’a donc fait ! Quel salopard !

Je crois qu’Eric aurait pu me pardonner ! Mais moi par pur masochisme ou voulant expier ce que je ressentais comme une faute, j’ai aggravé mon cas et je suis partie…

– Bon alors tu t’amènes !
– Voilà, voilà.

Vers le milieu de l’après-midi, Max m’a demandé de me chausser et de mettre un manteau.

– On va où ?
– Au sauna !
– Bonne idée ! J’espère que ça va bien m’exciter.
– Mais tu vas être mon esclave, je vais te faire faire des pipes et te faire peloter par tous ceux qui voudront…
– Et après ?
– Après, on rentre et je te baise ! Et après, on ira au restau en amoureux.
– Pas chiche !
– Tu vas voir si je suis pas chiche !

On arrive, on se déshabille. Devant les vestiaires, Max me fixe un collier de chien auquel est attaché une laisse ! Bizarre son idée, mais ce n’est pas bien grave, c’est surtout la suite qui m’intéresse !

– On mate un peu avant, ou on y va direct ? Demandais-je.
– On va se planquer cinq minutes !

On se place derrière une glace sans tain ! Cela a toujours été l’un de mes fantasmes de voir des mecs faire des trucs ensembles. Comme Max est assez libéré de ce point de vu là, cela ne pose pas de problèmes entre nous. Ce soir, il n’y a pas grand chose à voir, les hommes ne sont pas terribles à l’exception d’un grand blond à moustaches et aux cheveux longs. Il croise un autre mec, marrant celui-ci, il ressemble a mon ex, c’est à s’y méprendre ! Mais… Mais… C’EST mon ex ! Mais qu’est ce qu’il fout là ! C’est à peine croyable. Je le dis à Max.

– Tu veux qu’on s’en aille ?
– Je ne sais pas, attends…

Je vois Eric qui maintenant se branle mutuellement avec le blondinet. Ainsi c’était donc ça, mon ex devait être un homosexuel qui refoulait ses pulsions, le fait de nous être séparés l’a donc sans doute libéré. Voilà qui explique rétrospectivement bien des choses… Je me demande jusqu’où il va aller, et c’est à ce moment là que je le vois se pencher pour sucer la bite de son partenaire ! Eric en train de sucer une bite ! Dingue ! J’ai soudain une idée, je la chuchote à Max, puis regagne mon vestiaire ou je récupère l’un de mes bas noirs !

– Voilà tu me le mets sur les yeux !
– Tu arrives à voir au travers ?
– Pas beaucoup, mais ce sera suffisant… Ce qui compte c’est que mon ex croit que je ne vois rien… On y va, je vais jouer à l’esclave. Tu fais ce que tu veux de moi mais j’aimerais bien que tu te débrouilles pour me le garder pour la fin… si toutefois, ça l’intéresse !
– Tu espères quoi ?
– Je n’en sais rien à vrai dire.

On a fait notre entrée, Max devant, moi derrière tirée en laisse comme une chienne ! Dingue, les voilà tous autour de nous comme une nuée de sauterelles. Ça fait plaisir d’être encore maté comme ça à quarante ans bien passés, ma stature, inconvénient de ma jeunesse est devenue un avantage à ma maturité. Max demande un premier volontaire, il y en a trop de volontaires, et dans les volontaires il y a Eric ! Vous pouvez pas savoir ce que ça me fait, il n’est donc pas homo, mais bi, mais bon dieu pourquoi n’en n’avons-nous jamais parlé… Max choisit l’heureux élu. Joli choix, le mec à une jolie bite, du moins pour ce que je peux en voir à travers le brouillard de mon voile. Je le branle un peu ! J’adore branler des bites, mais j’aime encore mieux sucer ! J’ai envie d’en avoir plein dans ma bouche ce soir. Celle-ci, je la gâte, la couvrant de baisers, la taquinant de ma langue avant de l’engloutir. J’ai peur que le mec parte trop vite, Max doit aussi s’apercevoir de quelque chose et lui interdit de jouir dans ma bouche ! Pourquoi ? Le mec va pour s’en aller mais finalement décharge sur mon ventre ! Max me demande de ne pas m’essuyer et réclame deux autres volontaires…

Ça m‘amuse parce que Eric est dépité de ne pas être choisi ! M’a-t-il à ce stade reconnu ! Pas sûr, j’ai changé de look, il n’a pas ses lunettes et le coin est obscur. Tant mieux, tout à l’heure la surprise n’en sera que plus grande ! J’espère simplement que je ne joue pas à un jeu trop dangereux et que tout cela ne va pas virer au drame ! Mais non, j’ai confiance… Pour l’instant je m’occupe de ces deux queues, pas évident de se coordonner, mais ces messieurs ont l’air satisfaits de mes traitements, tout va bien, l’un des deux se lâche, le second est un peu plus lent à la détente, mais ça ne me dérange pas, j’aime bien faire durer le plaisir… Me voici avec trois spermes différents sur le ventre… J’ignore ce que va inventer Max à présent, deux autres bites, trois ? Non ce n’est pas ça, il demande à tous les présents de me peloter : N’importe quoi ? Me voilà avec dix, vingt, trente, (je ne compte plus) paluches sur l’ensemble du corps ! Ils évitent le ventre tout « spermeux », par contre les seins ça y va, les cuisses aussi, d’autres s’occupent de mes pieds, il y en a un qui me chatouille, il est fou celui-là ! Je cherche Eric. Il est là il et me pelote l’avant bras, il est si près de moi qu’il n’a sans doute pas pu faire autrement que de me reconnaître… Il me faut aller jusqu’au bout de mon défi, je fais un petit signe à Max qui demande à la petite assemblée se s’écarter de ma personne.

– Avant de partir, je voudrais que quelqu’un la lèche ! demande Max

Va-t-il oser maintenant qu’il m’a reconnu ? Oui il est volontaire. Max le choisit ! Tout va bien !

Eric est entre mes cuisses, je mouille comme une fontaine à l’idée de ce qu’il va se passer : Il croit que je ne le vois pas, aura-t-il l’intelligence de conserver l’anonymat ? La situation me ferait presque oublier l’action, du moins dans un premier temps, car bientôt sa langue révélait son efficacité. Eric a rapidement su et aimé pratiquer le broute minou… Il me faisait toujours monter au ciel à nos débuts, et puis la pratique est devenu monotone, j’avais parfois l’impression qu’il s’ennuyait à me lécher, ça ne venait pas, je faisait parfois semblant, la monotonie et l’habitude sont sans doute les pires ennemies de l’amour, mais recommence t-on si souvent les mêmes conquêtes ? Par contre aujourd’hui, il est en pleine forme le salopard, sa langue va partout. Je frissonne de tous les endroits et des ondes de plaisirs me traversent les pores.

– Fais moi jouir ! Demandais-je

Aïe, j’ai parlé ! Pourvu qu’il n’en profite pas pour me répondre, pour se dévoiler… non….il attaque le clitoris. Je sens que ça ne va pas être long. La nébuleuse est proche de l’éclatement, ma respiration se saccade, mon corps se tétanise. Je jouis en braillant comme une dingue, puis me recroqueville sur mon siège, pantelante.

Je ne peux pas le laisser partir comme ça ! Il ne sait pas évidemment que je l’ai reconnu ! Mais je ne sais ni quoi dire, ni quoi faire, le voilà qui discute avec son blondinet… Drôle de penser qu’on a vécu pendant 24 ans avec quelqu’un sans le connaître… mais lui peut aussi en dire autant….

Cette expérience m’a troublé, mélange de soulagement car je suis consciente d’avoir pris un risque, d’interrogations en tous sens et d’excitation, car je ne suis pas rassasiée.

Max me tire vers les vestiaires !

– Allez, après tout ces préliminaires, on va passer aux choses sérieuses. Direction la maison ! Toujours d’accord, ma chérie !
– Bien sûr

Une idée folle me traversa la tête alors que Max m’enlevait mon collier de chien : « et si je prenais comme amant mon ancien mari ? »

Fin

Alexis Defond-Rossignol
(mai 2005)

ce récit a été écrit pour le concours organisé en mai 2005 par notre confrère « revebebe », ils souhaitaient un récit sans pénétration, avec uniquement des préliminaires. Bien que très bien classé tant par le public que par la critique (16//20) il n’a pas gagné, sans doute trop éloigné de la ligne actuelle de ce site ? Nous on adore !

Cette nouvelle a obtenu le 3ème Prix de la meilleure nouvelle pour l’année 2005 sur le site de Vassilia

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3 réponses à Sauna des ombres et des miroirs par Alexis Defond-Rossignol

  1. Pascalou dit :

    Une très belle histoire érotique

  2. Muller dit :

    Une petit chef d’oeuvre malicieux, j’ai bien bandé

  3. Orlando dit :

    Un très bon texte, bien écrit et très excitant

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