(1744)
Que vois-je ! O ciel ! c’est un étron !
Que la matière est louable !
Il est gros comme un saucisson
Et garnirait bien une table
C’est l’œuvre du plus grand des rois
L’odeur, le goût sentent le trône :
Et jamais un anus bourgeois
N’en eût été accouché sans matrône
Instrument de notre bonheur,
Etron, délice de la France,
Je te croquerai de bon cœur
Si je t’avais mis en ma puissance.
Mais je vois Dumoulin présent
Te regarder d’un œil d’envie
Ciel ! Il porte sur toi la dent,
En dépit de La Peyronie
Alexis Piron (1689-1773) publia ce poème en 1744 alors que le roi Louis XV était convalescent. Poète et chansonnier jouissant d’une certaine notoriété à son époque, il fut élu à l’Académie Française, mais le roi refusa de ratifier l’election en raison de quelques écrits « propres à offenser la morale » comme disaient et comme disent toujours les coincés.
note : La Peyronie était le chirugrien du roi, je n’ai pas trouvé en revanche qui était ce Dumoulin !
Comme quoi la scato peut être élégante ! Vous en doutiez ?
Autre temps, autres mœurs