Professeur Martinov 18 – L’héritage de tante Madeleine –30 – Désillusions par Maud-Anne Amaro

Professeur Martinov 18 – L’héritage de tante Madeleine –30 – Désillusions par Maud-Anne Amaro

Samedi 19 octobre

– Allo ! Marcel ! Ne m’engueule pas, j’ai complètement merdé hier ! Commence Ninotchka
– Plutôt, oui, qu’est ce qui t’es arrivé ?
– J’ai eu la trouille des flics.
– Tu n’avais pourtant rien à te reprocher !
– Je suis ta complice, non ?
– Complice de quoi ?
– Ben, la table truquée…
– S’ils commencent à mettre en tôle tous les voyants et les marchands d’horoscope de France et de Navarre, on n’est pas couché ! Les flics m’ont dit qu’ils étaient sur une fausse piste, ils ne m’en ont pas dit davantage, et ils ne vont pas revenir
– Tu vas rattraper le coup ?
– Je vais essayer, on verra bien.

Ninotchka soupira un grand coup ! Son mensonge était passé comme une lettre à la poste.

A 10 heures, Thérèse Gringola sonne au domicile de son frère Louis !

– Thérèse !
– Eh oui ! Je peux entrer, faut qu’on cause.
– Bien sûr, entre, je te fais du café ?
– Volontiers.

Louis est persuadé que la visite de sa sœur est en rapport avec les évènements de la veille. Il a bien raison.

– Tu sais ce qui s’est passé hier chez la vieille ? demande-t-elle.
– Le mage a foiré !
– Et tu sais pourquoi ?
– La personne qui était chargée de télécommander la table a eu… disons… une défaillance. Explique Louis.
– En effet, nous nous serions coordonnés avant la séance cela ne serait pas arrivé.
– Il fallait me le demander.
– Je ne pensais pas que ce serait nécessaire.
– Ben alors ?
– Ben alors, la situation a changé, désormais c’est nécessaire, il faut qu’on se coordonne.

Louis fit une pause afin d’aller chercher le café en cuisine et le servir.

– Concrètement, tu proposes quoi ?
– Que pour la prochaine séance tu nous laisse opérer. Un spécialiste, le professeur Martinov a mis à jour le trucage de la table…

Elle explique en détail la première partie du plan.

– Et ensuite ?
– Martinov fait irruption dans la petite salle, télécommande à la main, et confond le mage.
– O.K. Et c’est tout ?
– Ben non, la vieille elle peut très bien finir centenaire, et nous refaire un testament en faveur de je ne sais quel escroc. Donc il faut qu’elle nous fasse de suite un vrai testament… En notre faveur. Comme je l’aurais sorti des pattes d’un escroc, elle ne devrait pas faire de difficultés.
– En notre faveur ? Tu veux dire à tous les deux.
– Evidemment, on ne va pas faire hériter Herman, ce serait grotesque. Voilà j’ai déjà rédigé le testament, je te laisse une copie, elle n’aura plus qu’à le signer.
– Et si elle refuse ?
– Fais-moi confiance !

Ce projet de testament n’était qu’une ruse, ce n’est pas celui-ci qu’elle ferait signer à la vieille Madeleine. Thérèse n’avait aucunement l’intention de partager quoique ce soit avec son frère. Elle voulait tout mais avait cependant le projet de lui verser une rente régulière. Elle est comme ça, Thérèse !

Mercredi 23 octobre

C’est ce soir-là que doit se dérouler la nouvelle séance.

Louis attend en bas dans sa voiture, quant à Béatrice, ne voyant pas à quoi elle pourrait être utile ce soir, elle est restée à l’appartement prêté par Gérard.

A 18 heures, Ninotchka fait semblant de sortir et va se cacher dans le placard.

Le Mage Marcel arrive vingt minutes plus tard, se prépare, la vieille Madeleine le rejoint dans la petite pièce et ferme la porte. Ninotchka se précipite alors vers la porte palière et laisse entrer le professeur Martinov, Gérard Petit-Couture et Thérèse Gringola. Elle explique à Gérard le fonctionnement de la télécommande. C’est tout simple il n’y a que trois boutons.

– Esprit, es-tu là ? Commence le mage en prenant une pause de circonstance.

Gérard appuie une dizaine de fois sur la télécommande provoquant un mouvement de toupie de la table.

« Cette abrutie se trompe de bouton ! Tant pis. »

– Posez votre question !
– Je veux encore savoir des choses sur mes neveux.

Gérard appuie sur un autre bouton provoquant une série de boum-boum intempestifs

« Mais elle fait n’importe quoi ! »

– Je vois une vie dissolue, un défilé d’hommes au domicile d’une religieuse impie… Commence le mage.

« Cette salope de Thérèse ! » se dit la vieille Madeleine.

Gérard à doucement entrebâillé la porte.

– Excusez-moi, pour faire tourner la table c’est bien ce bouton-là ?

Et joignant le geste à la parole, il se met à faire pivoter le plateau de la table. En faisant des commentaires :

– Voilà, j’ai compris c’est tout simple, pour faire tourner la table on appuie là, pour faire du bruit on appuie là !

Boum boum !

Marcel est incapable de dire une parole. La mère Mornay-Sauvignac s’énerve :

– Mais, c’est quoi cette histoire ?
– Cette histoire, ma tante c’est que ce monsieur est un escroc et que si je n’avais pas eu des doutes, il te piquait tout ton argent, intervient Thérèse en faisant une entrée théâtrale.
– C’est une machination ! Balbutie Marcel, qui se lève pour sortir mais ne peut matériellement pas le faire, le professeur Martinov venant d’entrer à son tour et bloquant la sortie.
– Mais c’est qui tout ce monde ? Qu’est-ce qui se passe ? Pourquoi on ne me dit rien ! Piaille la vieille.
– Marcel est un charlatan et on vient de le prouver ! Reprend Thérèse.
– Mais comment tu es entrée ici, toi ? Créature du diable ? Je je…

Et voilà que la mère Mornay-Sauvignac tombe carrément dans les pommes.

– Je vais chercher un gant mouillé ! Dit Ninotchka qui a déjà assisté à une scène semblable (voir plus avant).

Gérard lui prend le pouls, et prend la décision d’appeler les pompiers. Thérèse veut s’expliquer avec Marcel mais ce dernier a profité de la confusion générale pour prendre la poudre d’escampette.

Les pompiers interviennent rapidement et emmènent Madeleine à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière.

– Bon, je pense qu’il vont garder la vieille en observation ! Je propose qu’on se retrouve tous ici demain matin à 10 heures, puisque Ninotchka à les clés. Propose Gérard.

Jeudi 24 octobre

A 10 heures, au domicile de Madeleine, Ninotchka et Louis accueillent le professeur Martinov et Béatrice, Gérard Petit-Couture arrive dans la foulée.

– Thérèse n’est pas arrivée ? S’étonne-t-il. Ah, excusez-moi, j’ai un message sur mon téléphone… Elle arrive dans 10 minutes. Je suppose qu’elle est passée à l’hôpital !

Tous ces braves gens ne savent trop quoi dire ni faire et Ninotchka se propose de faire du café pour tout le monde.

Thérèse finit par arriver, elle parait fort énervée, elle embrasse tout le monde avant de déclarer :

– On a un big problème ! La tante Madeleine est décédée pendant son transport à l’hôpital. Heu, Louis, il va falloir qu’on s’occupe des obsèques.
– Pas de soucis, je veux bien m’en charger, répond ce dernier. Et pour l’héritage faudra partager avec Herman.
– Pas forcement, j’ai là un testament tout près, il suffit d’imiter sa signature. Répond Thérèse.
– Je crains que ce ne soit pas une bonne idée, un testament olographe doit être intégralement écrit de la main du testateur ! Intervient Gérard qui avait fait du droit.
– Si vous nous parliez en français ?
– Olographe ! Ça veut dire sans la présence d’un notaire. Le testateur c’est celui qui fait son testament
– Et en présence du notaire, c’est quoi les règles ?
– Le testateur date et signe de sa main, et il faut deux témoins.
– O.K. J’en fais mon affaire, j’ai juste besoin d’un exemplaire de la signature de la tata. Intervient Thérèse.
– Dans son coffre on va trouver ce qu’il faut ! Intervient Ninotchka.
– On l’ouvre comment ?
– Je vais vous montrer, je sais faire, répond-elle, suivez-moi on va dans la chambre de la vieille.

Toute contente de jouer les vedettes en montrant ses talents « d’agent secret », Ninotchka retourne la petite chope dans laquelle est « cachée » la clé du coffre, puis comme au spectacle, procède à son ouverture.

– Et voilà !
– Vous permettez ? Demande Thérèse en en extirpant la pile de paperasse. Voyons voir, des photos, des coupures de journaux, ah, un acte de propriété, je prends une photo de sa signature, et on va pouvoir refermer.
– Pendant qu’on est là, on peut peut-être tout regarder, on en a juste pour cinq minutes. Propose Louis.
– J’ai déjà regardé ! Objecte Ninotchka.
– On ne sait jamais.

Louis feuillette à son tour le paquet de documents. Il négligea plusieurs grandes enveloppes indiquées « immobilier », (il n’aurait pas dû, mais n’anticipons pas). Une autre portant la mention « tableaux » contenait les titres de propriétés des œuvres qu’elle avait acquises.

– Celle-ci, on ne va peut-être pas la laisser là-dedans

Il la met donc de côté. Une enveloppe sur laquelle est indiquée « adresses » attire sa curiosité.

Il n’y a que quatre noms sur le papier qu’il vient de déplier. Mais l’un attire immédiatement son attention.

– Xavier Mornay-Sauvignac ! Qui c’est celui-là ?
– Ce doit être un cousin ! Suggère Thérèse.
– Et que ferait l’adresse d’un cousin dans le coffre ?
– Mystère ! Répond Thérèse. Il habite où ?
– A Rouen ! Cet après-midi j’irais voir, ça me fera une balade, je note l’adresse. Répondit Louis Gringola.

Après que le coffre eut été refermé, la petite assemblée regagna le salon.

– Tout cela va être à nous ! Déclama Louis en montrant d’un geste large la bibliothèque, les objets et les tableaux. Sauf que l’état va nous en piquer 55%. Alors Thérèse si tu en es d’accord nous allons nous retrouver demain pour faire un petit partage, je viendrais en camionnette.
– Je n’ai pas de véhicule ! Objecta Thérèse.
– Ne t’inquiètes pas, je t’accompagnerai.
– Mais ces messieurs-dames seraient sans doute intéressés par un petit souvenir. Allez-choisissez !

Le professeur Martinov jeta son dévolu sur trois ouvrages anciens uniquement pour leur intérêt bibliophilique, Gérard Petit-Couture par le tableau d’un peintre qu’il devait être le seul à connaître, Ninotchka, qui s’était déjà pas mal servi du vivant de la tata, par un hippopotame bleu de l’Egypte antique qui devait probablement être faux.

– Et vous, Béatrice ?
– Je prendrais bien le petit Tabouret !

L’assistance se demande si la pauvre fille n’est pas tombée sur la tête, à l’exception de Ninotchka qui elle, a compris. Les deux femmes s’échangèrent alors un regard complice lourd de sous-entendus. Puis Béatrice s’amusa à narguer le petit groupe :

– Comment ? Vous ne connaissez pas Joseph Tabouret ?
– Moi je connais ! Claironna Ninotchka qui décidément adorait aujourd’hui se faire remarquer.

Et d’un geste théâtral elle décrocha le tableau avant de le déposer entre les mains de la jolie Béatrice.

– Je ne sais pas ce que ça vaut mais ça me fera un souvenir.
– Qui va conserver les clés demanda Thérèse.
– Nous n’en n’aurons plus besoin. Objecta Louis.
– Sauf si je place un nouveau testament dans le coffre.
– Ça ne marchera jamais.
– Je peux toujours essayer.
– OK, Ninotchka donne les clés à Thérèse.

L’après-midi Louis fila à Rouen. Personne à l’adresse indiquée n’avait souvenance d’un Xavier Mornay-Sauvignac. Rien non plus sur l’annuaire. Il n’entreprit pas d’autres recherches.

Vendredi 25 octobre

Dans une brasserie du quartier latin, Thérèse explique la situation à Rosemonde, la clerc de notaire. Cette dernière intéressée par le résultat depuis le début de l’affaire est toute prête à collaborer.

– Voilà le testament, la signature n’était pas trop compliquée à imiter. Tout sera pour moi !
– Légalement, ça ne vaut rien, ce n’est pas son écriture.
– Qui va vérifier ?
– Personne, sauf si quelqu’un attaque le testament. Or je ne vois pas ton frère Louis s’assoir sur sa part. Tu en as fait ton complice. Que ce soit une erreur ou que ce soit parce que tu ne pouvais pas faire autrement, ça ne change rien au problème.
– J’en ai préparé un deuxième dans lequel je partage avec Louis.
– C’est déjà mieux, reste Herman.
– Non, lui, il est hors circuit…

Thérèse raconta alors ce qu’avait fait Gérard à Chantilly.

– Mwais, un jour il aura peut-être des doutes, s’il attaque le testament, une simple analyse graphologique et ton testament ne vaudra plus rien. En plus tu risques une belle mise en examen pour faux et usage de faux.
– Alors on laisse tomber ?
– Non, j’ai une autre solution, je fais enregistrer ton testament à l’étude, à ce moment-là le problème de l’écriture ne se pose plus.
– Mais le notaire ?
– T’inquiète pas pour ça.
– Tu enregistre lequel ?
– Celui avec Louis.
– Mais…
– C’est ça ou rien, il sait trop de choses. N’oublie pas que sans mon intervention, tu n’aurais rien eu du tout, alors ne sois pas trop gourmande !
– Oui bien sûr !
– Et le mage ?
– Il a voulu jouer pour son propre compte, c’est bien pour ça que j’ai modifié mon plan d’origine.
– Il a réagi comment ?
– Il a filé à l’anglaise.
– Faudrait pas qu’il nous fasse des ennuis, prépare-lui une petite enveloppe avec une indemnité, tu lui expliqueras que tu ne pouvais pas lui dévoiler le vrai plan, mais ne rentre pas dans les détails.
– Il faut vraiment ?
– On ne sait jamais, l’argent est un excellent calmant.

Jeudi 5 novembre

Rosemonde a de nouveau souhaité rencontrer Thérèse Gringola.

– J’ai deux mauvaises nouvelles, je commence par laquelle ?
– Par la pire ! Répondit Thérèse.
– On a commencé l’évaluation des biens. C’est pas terrible. Elle avait deux gros comptes courants, l’un a été vidé en plusieurs fois la semaine précédant sa mort, des virements en faveur d’un tiers, c’est limite mais inattaquable, l’autre compte est dans le rouge et pas qu’un peu, elle avait une autorisation de découvert garantie par son portefeuille de titres. Le problème c’est que ses derniers choix boursiers sont loin d’être judicieux, ils seraient même catastrophiques.

Thérèse commençait à faire la gueule.

– Les immeubles maintenant, attention, ça va faire mal. Son appartement de la rue Bonaparte a été vendu en viager…
– Non…
– Sa villa de Deauville également, quant aux appartements qu’elle possède rue de Rivoli dans deux immeubles, c’est la cata, aucune charge n’a été payé depuis 15 ans, y compris les quotes-parts de gros travaux ravalements, ascenseurs, résultat : tout cela est hypothéqué !
– Mais les loyers qu’elle percevait, et ses rentes viagères, elle en faisait quoi ?
– Elle boursicotait, enfin je suppose que c’est son « homme d’affaires » qui boursicotait, enfin bref.
– Et alors ?
– Alors il reste les valeurs contenues dans son appartement et à Deauville. Il faudra que le notaire se déplace avec un commissaire-priseur pour estimer tout ça, mais j’aimerais bien y aller faire un tour avant. Tu sais qui a les clés ?
– J’ai celles de la rue Bonaparte !
– Alors on y va !
– Tu n’as plus de mauvaises nouvelles à m’annoncer ?
– Si j’en ai encore une, mais j’attends de voir l’appart.

Sur place, Rosemonde s’aperçut de suite que l’appartement avait été vidé de ses objets de valeur.

– Tu t’es servie, on dirait ?
– Avec Louis.
– Tu sais que la visite des lieux doit se faire en présence de tous les héritiers ?
– Quel est le problème ?
– Assis-toi, je vais te raconter. La vieille s’est mariée en 1950. Ils ont fait un contrat de mariage précisant qu’à la mort de l’un des deux époux, le survivant conserverait l’usufruit des biens jusqu’à son propre décès, ça peut paraitre bizarre vu la suite, mais c’est comme ça !
– Parce qu’il y a une suite.
– Jérôme, le mari avait une maitresse. Il lui a fait un gosse et a fait une reconnaissance en paternité. Cet acte a eu lieu quelques semaines avant la mort de Jérôme. Sans doute avait-il l’intention de divorcer, on ne le saura jamais, mais ce gars-là devient l’héritier direct. Il s’appelait Xavier Mornay-Sauvignac. Il est mort en 1980 d’un accident de la route, mais il a eu trois filles et sept petits-enfants.
– C’est foutu pour moi, alors ?
– Attends, je récapitule : les petits enfants ont 55 % c’est la loi, reste 45 % pour toi et Louis conjointement, mais l’Etat va pomper 65 % dessus. Il vous reste donc 15 %, soit 7,5 % pour toi et comme tu m’en dois la moitié on arrive à 3,75 %. Maintenant 3,75 % de quoi ? J’ai fait une première estimation, elle est aléatoire parce qu’il faut tenir compte de la vente des apparts aux enchères, de celles de ses titres pourris et d’éventuelles factures non reçues.
– En clair ?
– En clair on arrive à une balance débitrice de 500 000 euros minimum, ta part serait donc de 20 000 euros.
– Qu’il faudrait que je débourse ?
– Non, tu n’es jamais obligée d’accepter un héritage.
– Alors on a fait tout ça pour rien ?
– Je le crains ! Sauf dans le cas où on trouverait un trésor dans son fouillis. Ici on dirait que vous avez bien fait le ménage, on fait un tour quand même !

La petite pièce où se trouvait la table truquée n’avait pas été refermée.

– C’est ça la fameuse table ? Le bois me parait bien jeune. Du Louis XVI de l’an 2000 ! Ça ne vaut pas un clou.

Le « tour du propriétaire » ne donna pas grand-chose.

– Si seulement on pouvait trouver un Picasso à Deauville ? On devrait pouvoir trouver les clés.

Ils les trouvèrent et les identifièrent facilement grâce à leur porte-clés.

– J’y pense, pour les tableaux, elle doit avoir des certificats de propriété.
– On les a trouvés et feuilletés, il n’y a rien d’exceptionnel, que des petits maitres, moyennement cotés.
– Mwais, un paquet de machins moyennement côtés, ça finit par faire un bon petit quelque chose. Tu t’en tires bien.
– Si j’arrive à les vendre.
– Les certificats de propriété des tableaux de Deauville sont peut-être sur place.
– Je récupère la voiture et on y va !

Sur place, ils ne trouvèrent aucun Picasso, mais beaucoup de poussière. Cette villa qui avait été la résidence de vacances de Madame Mornay-Sauvignac n’avait connu aucune visite en vingt ans à l’exception de l’agence qui avait négocié le viager. Rosemonde remplit son sac de voyage avec quelques croutes, des porcelaines de Sèvres et autres petits bronzes.

– Tout cela doit être « moyennement côté » mais faut bien que je me rembourse des sommes que j’ai engagées. Se moqua-t-elle.
– Bon on se casse !
– Je vais refaire un voyage dans la voiture, je vais emporter encore deux trois bricoles.
– Comment tu vas expliquer ça à ton mari ?
– Tu es bien curieuse !
– Je demandais ça comme ça ! En fait je m’en fous.

Tout en parlant, Thérèse fouillait dans les tiroirs.

– Tu trouves quelque-chose ?
– Des conneries, des cartes postales, du courrier, ah, une enveloppe bien rembourrée…

Elle la déchire afin de l’ouvrir !

– Des dollars !
– Des billets de 50 $ ! Y’en a combien ?
– Quatre paquets, on les compte !

C’était des liasses de 100. Ce qui faisait en tout 20 000 $

– D’où ça sort ?
– Du casino, je suppose ! Y’a pas d’autres enveloppes ?

Non, il n’y en avait pas d’autres.

– On partage ! Et je te paie le restau proposa Thérèse.
– Tu sais, j’ai pas trop envie de reprendre la route, si on se prenait une chambre d’hôtel ?

Thérèse n’ayant rien contre, elles s’en allèrent réserver.

– Une chambre pour deux, pour cette nuit.
– Avec des lits jumeaux ? Demande le réceptionniste
– Non, un grand lit ! Répondit Rosemonde.

Thérèse étouffa un rire

– On aurait dû commander du champagne ! Dit Rosemonde une fois qu’elles furent en chambre.
– Je peux t’offrir le mien, si tu veux !
– T’es décidemment toujours aussi vicieuse, toi ?
– Un vice n’est pas un vice quand il ne porte pas préjudice.
– Joli ! C’est de toi ?
– Non, mais j’aime bien ! Donc je repose la question autrement : Est-ce que tu veux boire ma pisse ?
– Mais bien sûr, ma chérie !
– Ah ben voilà ! Alors on va se déshabiller toutes les deux…
– Je te trouve bien directive ! Lui fit gentiment remarquer Rosemonde.
– Pourquoi ? Faut pas ?
– Si c’est un jeu, ça ne me dérange pas !
– Et d’abord je ne suis pas directive ! Alors tu te mets à poil ou pas ? C’est que j’ai envie de pisser moi !
– Tu vois que tu es directive !

Quelques instants plus tard, elles furent nues.

– Putain, elles sont trop petites ces salles de bain ! On va se débrouiller, assis toi dans le coin du carré à douche ! Je vais m’approcher et on va faire chatte contre bouche.
– Et en plus ça rime !
– Hein ?

C’est que Thérèse avait une grosse envie ! Elle tentait d’avaler tout ce qu’elle pouvait, mais plus de la moitié dégoulinait à côté, sur ses seins sur son ventre et ailleurs. Mais quelle importance ?

– Et maintenant qu’est-ce qu’elle va faire Rosemonde ?
– Je suppose qu’elle va lécher la chatte de la petite Thérèse
– Bonne réponse ! Mais viens sur le lit, on sera mieux !
– Attends, on en pleine de pisse !
– Et les serviettes, ça sert à quoi ?

Thérèse s’installa sur le lit, mais alors que Rosemonde pensait qu’elle l’attendrait sur le dos, c’est en levrette qu’elle se mit.

– Euh, pas trop pratique pour te lécher la chatte.
– Oui, mais pour me lécher le cul, ce n’est pas si mal !
– T’es vraiment une salope !
– Tu ne veux pas me lécher le cul ?
– Mais si bien sûr !

Elle dit « bien sûr », mais elle appréhende un peu connaissant les tendances un peu scatos de sa partenaire.

Et quand elle lui écarte les globes, ses craintes se trouve fondées, non pas que l’endroit soit dégoutant, mais disons qu’il aurait sans doute pu être mieux nettoyé, puisque quelques traces subsistent.

Alors, que faire ?

En fait elle hésite très peu de temps, et décide de lécher en fermant les yeux. Ce n’est que bien plus tard qu’elle se posera la question du pourquoi de cette décision : ne pas prendre le risque de vexer sa complice ou alors franchir le désir inconscient de surmonter ce tabou. Peut-être les deux raisons mêlées, allez savoir ?

Toujours est-il qu’elle ne rencontre rien d’abominable et qu’elle en est fort surprise ! L’explication lui paraît simple, elle n’a pas léché les « traces », alors elle ouvre les yeux, pour vérifier, eh bien si elle les a léchées ! Elle n’en revient pas ?

– Thérèse, tu sais ce que je viens de faire ?
– De me lécher le cul, non ?
– Oui, mais…

Elle allait lui dire, mais y renonce, craignant que Thérèse en profite pour l’emmener trop loin.

– Mais quoi ?
– C’était délicieux ! J’ai adoré !
– T’es trop mignonne, tu ne veux pas me mettre un doigt ?

« Et il va ressortir comment mon doigt ? »

Ce n’est pourtant pas la première fois qu’elle enfonce son doigt dans le cul d’un partenaire, Mais d’ordinaire elle n’y prêtait guère attention, un coup de kleenex le cas échéant et on n’en parlait plus.

Aujourd’hui elle a envie d’être cochonne, aussi fourre-t-elle son doigt dans la bouche en l’ayant à peine regardé s’étonnant que cette épreuve qu’elle s’inflige soit si banale.

« Mais assez de cochonnerie pour le moment » se dit-elle.

– Tourne-toi que je m’occupe bien de toi !
– Non ? Proteste Thérèse.
– Et pourquoi non ?
– Tu en marre de mon cul ?
– La question n’est pas là !
– Donne-moi la fessée.
– C’est nouveau ?
– Tu ne veux pas !
– Si ça peut te faire plaisir !

Et Rosemonde se met à taper du plat de la main sur les jolies fesses de sa victime consentante, tant et si bien qu’au bout de quelques minutes, le cul devient cramoisi. Rosemonde d’abord peu motivée par l’accomplissement de cette pratique se surprit à y prendre goût, et son entre jambe commençait à mouiller sévère.

– Bon ça ira comme ça ! Viens t’occuper de moi ! Lui dit Thérèse en se mettant sur le dos.

Rosemonde vint d’abord l’embrasser très tendrement avant de venir lui butiner les pointes de ses seins qui se durcirent d’excitation.

– Je les aime, tes tétons !
– Alors, régale-toi !

Personne n’a jamais étudié le fait que quand on lèche des tétons on n’arrête pas de passer de gauche à droite, puis de droite à gauche, alors que les deux ont exactement la même texture…

– Lèche-moi la chatte, je n’en peux plus ! Finit par supplier Thérèse en nage.

La langue de Rosemonde travaille en terrain humide et s’en régale, mais chez Thérèse, le désir de jouir est trop fort.

– Mon clito, mon clito, halète-t-elle.

La langue a à peine le temps de se poser sur le petit appendice que Thérèse éclate, ses mains agrippent le dessus-de lit (dès fois qu’il veuille s’échapper !), son corps se raidit, elle hurle comme une sorcière sur son bucher. Puis s’affale comme une chiffe molle en soufflant comme un bœuf.

Le plus beau de sourire, elle enlace sa partenaire. Rosemonde laisse passer quelques instants ponctués de calmes câlins avant de réclamer son dû ! Normal.

à suivre

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3 réponses à Professeur Martinov 18 – L’héritage de tante Madeleine –30 – Désillusions par Maud-Anne Amaro

  1. Rodrigo dit :

    Ah ! Revoilà Rosemonde, on l’avait oublié ceelle-ci et ce retour est plutôt chaud ! Quant à l’héritage, c’est mal barré

  2. Lucia dit :

    Le passage vers la fin entre Rosemonde et Thérèse m’a considérablement excité

  3. Forestier dit :

    Un joli petit coup d’uro-lesbos comme sait si bien les écrire la douce Maud-Anne.
    Et les illustrations m’ont raidi mon bâton

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