L’odyssée de Zarouny (Vargala 3) – 20 – Le fantasme d’Artémise par Nicolas Solovionni

L’odyssée de Zarouny (Vargala 3) – 20 – Le fantasme d’Artémise par Nicolas Solovionni


Les deux femmes restèrent un moment assises l’une à côté de l’autre sans parler.

– T’aime qu’on te domine, alors ? Demanda Fédora afin de briser le silence.
– En fait j’ai toujours fantasmé sur ce genre de situations, mais vu ma position…
– C’est-à-dire ?
– Disons sans rentrer dans les détails que je fais partie des 200 personnes les plus influentes de Novassa.
– Je vois…
– Je ne pouvais pas aller trop loin dans mes fantasmes. Les gens parlent même quand ils disent qu’ils ne le feront pas, j’ai appris à me méfier de tout le monde.
– Même d’Asseb ?
– De tout le monde ! Répéta Artémise d’un ton désabusé… Mais avec toi je peux me lâcher.
– Pourquoi ? Je suis différente des autres ? Tu ne me connais même pas !
– La question n’est pas là ! Tu pourras raconter tout ce que tu veux, aucune novassiene ne t’écoutera !
– Parce que ?
– Parce que tu n’es pas novassiene et aussi pour d’autres raisons qu’il me serait prématuré d’évoquer.

« De toute façon, c’est son problème ! » Se dit alors Fédora

– Qu’est-ce qui t’humilierait vraiment, alors ?
– Attention, on est bien d’accord, il faut que ça reste un jeu !
– Bien sûr ! Alors ?
– Ben, propose-moi des trucs ?
– Je sais pas, moi ! Je peux t’attacher, te traiter de tous les noms !
– Oui, on peut faire tout ça, mais on peut faire encore mieux !
– Ça va devenir difficile, le S.M. violent, je ne fais pas.
– Je ne veux pas du violent, je veux de l’humiliant ! Tu ne vois pas ?
– Je peux te cracher dessus, te chier dessus, c’est pas trop mon truc, mais bon…
– Non, c’est pas ça ! Tu ne devines pas ?
– Je sèche !
– Je viens d’une planète où les rapports avec les hommes sont tabous…
– Ah ! je viens de comprendre ! Tu voudrais sucer de la bite ?
– Si tu m’obligeais à le faire, je crois que ça m’exciterait terriblement.
– Là tout de suite ?
– Pourquoi pas ?
– Je vais voir !

Mais la chose ne fut pas possible ce soir-là. Pacheco et Constantin après avoir partouzés avec Fanny avait vidé une bonne bouteille et s’étaient endormis sur le canapé du sous-sol.

– Désolée, ces messieurs roupillent et vu comme ils ronflent, je ne me vois pas les réveiller.
– Laisse tomber, ce n’est qu’un fantasme.
– Demain on pourra, tu me laisses organiser ça ?
– Demain je n’aurais pas forcément envie !
– Alors tu me diras, tiens je t’ai amené quelque chose !

Elle lui présenta alors, un joli gode en bois naturel.

– Regarde comme il est beau, c’est Constantin qui l’a sculpté et poli, il l’a même gravé à mon nom…
– Constantin ?
– C’est l’un des deux hommes que tu verras peut-être demain, c’est un artiste !

Artémise le pris dans ses mains et l’examina.

– C’est quoi qui est gravé ? Des caractères extraterrestres ?
– Non c’est mon prénom en cyrillique !
– Ah ? Il est joli ce gode, je le verrais bien dans mon cul !
– Ce n’est pas interdit les godes sur Novassa ?
– Si, mais l’interdiction est purement formelle, on va dire qu’on tolère.
– Et ils sont fabriqués où vos godes ?
– Aucune idée, on empêche par tous les moyens les trafiquants de tous poils de livrer leur camelote sur la planète, mais ils passent toujours au travers.
– La corruption ?
– Entre autres ! Euh, tu me le mets dans le cul où on discute « chiffons »
– Ça te plairait bien, hein ?
– Fallait pas me le montrer !
– C’est comme ça qu’on parle à sa maîtresse ?
– Le jeu est terminé, non ?
– On peut y rejouer un quart d’heure ?
– D’accord on y va !
– Alors demande, mais comme le ferait une bonne esclave bien soumise.

Artémise s’agenouille, se rend compte que cette position n’est sans doute pas très appropriée à ce qui va suivre, mais ne la modifie pas.

– Maîtresse, j’aimerais que vous m’introduisiez ce gode !
– Et en quel honneur ?
– Parce que j’ai envie !
– Et tu te figures, comme ça que parce que tu as envie, je vais accepter !
– Ce n’est qu’une suggestion maîtresse, si vous la trouver trop hardie, punissez-moi !
– Je n’ai pas besoin de ta permission pour te punir.

Fédora la gifla, pas trop fort, juste pour tester sa réaction.

– Qu’est-ce qu’on dit ?
– Heu, merci maîtresse !

La deuxième gifle fut un peu plus forte.

– Merci maîtresse ! Répéta-t-elle tandis qu’une larme apparaissait au coin de ses jolis yeux.

Manifestement elle craignait maintenant d’en recevoir une troisième, mais ne rebellait pas. Elle voulait montrer à Fédora qu’elle savait être forte. Elle releva légèrement la tête prête pour la suite.

– Tiens et tiens, salope !

Artémise ne s’attendait pas à ce que la gifle soit double, et poussa un petit cri !

– Il y a un problème ?
– Non ! Merci Maîtresse. Euh, si, il y a un problème, si tu continues les gifles, je vais me chopper une migraine, et ça va me couper toutes mes envies.
– Oh, la pauvre bibiche, elle va avoir mal à sa petite caboche ! Comme c’est dommage ! Bon c’est pas grave, on va faire autrement.

Et tout en parlant Fédéra attrapa les bouts de seins de sa camarade de jeu. Et entreprit de les tordre assez durement.

– Et ça, ça ne te donne pas mal à la tête ?
– Non, vas-y continue, oh la la, c’est fort, mais continue c’est bon !

Fédora s’amusa alors à tordre, à pincer, à tirailler les gros tétons de sa victime, la situation commençait à l’exciter. Elle approcha ses dents de l’un des petits bourgeons.

– Ne mord pas !
– Tais-toi !

Elle ne mordit pas, elle mordilla.

– Comme ça, oui ! Encore, encore ! L’autre aussi !

Mais bientôt Fédora voulu passer à autre chose.

– Relève-toi, je vais faire un contrôle technique.

Quand Artémise fut debout, elle lui passa la main sur la chatte.

– T’est trempée comme une soupe ! Tu n’as pas honte ?
– Non ! Je devrais ? Répondit-elle en éclatant de rire.
– Si tu te marres, comment veut-tu que je te domine ?
– Débrouille-toi !
– T’aimerais que je te foute le gode dans le cul, maintenant, c’est ça ?
– A toi de voir !
– Non, tu serais trop contente, porte-le à ta bouche, suce-le !

Elle ne se fit pas prier et se mit à engloutir le gode au plus profond de son gosier avant de commencer des allers et retours assez grotesques.

– Tu crois que c’est comme ça qu’on suce ?
– C’est pas comme ça ? J’ai pourtant vu des petits films clandestins…
– Les films, c’est pour les voyeurs, je n’ai rien contre, mais dans la vraie vie, ce n’est pas aux spectateurs qu’il faut penser mais au plaisir de celui qui se fait sucer, ce qui fait que la technique, elle est légèrement différente. Mais évidemment, toi sur ta planète, le plaisir des hommes je suppose que tu t’en tapes ?
– Ah, ça, complètement !
– Mais moi, mon métier c’était de donner du plaisir aux hommes, il y a deux ou trois trucs à savoir, ça t’intéresse ?
– C’est indispensable ?
– Si demain tu suces Pacheco comme tu as fait avec le gode, ça va lui faire drôle.
– C’est-à-dire ?
– Il va te prendre pour une gourde, et comme c’est un personnage très entier, il n’aura aucun respect pour toi.
– Ça je m’en fiche un peu.
– Artémise, nous devons cohabiter…
– Oui, bon… Donc pour que la cohabitation se passe bien, il faut que je me perfectionne en pipe, c’est ça ?
– Tu n’es pas obligée, mais puisque c’est ton fantasme, autant faire d’une pierre, deux coups.
– Alors d’accord, montre-moi ce que je ne sais pas.
– Voilà, je vais t’expliquer quels sont les points sensibles d’une bite, ce que les hommes aiment bien qu’on leur fasse quand on les suce. Ça c’est le gland, c’est la partie vraiment sensible, la couronne aussi…

Bref Artémise eut droit à une véritable leçon de choses…

– Mais ce que je faisais, faut pas le faire ?
– La gorge profonde ? C’est une performance, ça peut être amusant, mais crois-en mon expérience ce n’est pas cela qu’attendent la majorité des mecs.
– Du coup je ne sais pas si ça va me plaire !
– Nous verrons bien ! Allez essaie encore !
– Comme ça !
– Oui, ne t’inquiètes pas trop, je crois que tu as des dispositions, je vais te prêter le gode, mais tu me le rendra, j’y tiens. Tu pourras t’exercer… Bon, tu mouilles toujours ?
– Non, tu sais moi les cours théoriques, ça ne m’excite pas !

Fédora lui met la main pour vérifier.

– Menteuse !
– Non l’excitation est retombée !
– Attend je vais te la remonter ton excitation.

Et Fédora approche ses lèvres de celles de la papesse, les deux femmes s’échangent un baiser profond et passionné.

– Et maintenant tu me le présentes ton petit cul de salope, que j’y rentre le gode.

En deux temps et trois mouvements, Artémise se met en levrette, écarte ses cuisses, se cambre, et attends. Fédora s’approche, le gode entre sans avoir besoin de lubrifiant. Et c’est parti pour une série de va-et-vient infernaux.

– C’est bon, hein ?
– Ouiii, continue !
– Tu verras ce que ça fait d’avoir une vraie bite dans le cul ! Et pour se faire enculer, c’est magique, il n’y a même pas besoin d’apprentissage.
– Ah ! Oh ! Ooooh, c’est trop bon, ne t’arrête pas ! Arrête-toi ! Ne t’arrête pas !
– Faudrait savoir ?
– Whaaaaah !
– Tu vas réveiller tout le monde !
– A que c’était bon ! Viens m’embrasser !

C’est reparti pour une nouvelle fricassée de museau.

– Faut que je pisse, tu veux que…
– Non une autre fois, va pisser, ce que je voudrais c’est que tu t’occupes un peu de moi, ça m’a excité toutes ces conneries.
– Je te mets le gode ?
– Ben non, faut le nettoyer, un peu d’hygiène quand même !
– Qu’à cela ne tienne répondit Artémise en léchant sans aucune manière les pollutions brunâtres déposées sur la bite artificielle.

Mais quand elle le tendit tout nettoyé à Fédora, celle-ci le refusa :

– Non ce que je veux c’est ta langue.

Elle fut bonne (la langue)

Le lendemain

– Ah, au fait, Fédora, j’ai un petit contentieux avec la capitaine du vaisseau qui nous amené jusqu’ici. En fait je dois lui payer le prix du voyage… Bref ce n’est pas moi qui vais m’occuper de ça. Qui se charge de ce genre de choses ici ?
– Pacheco.

Artémise poussa un soupir d’exaspération.

– Pacheco, toujours Pacheco ! Donc qu’il prenne contact avec cette bonne femme, et qu’il lui donne ce qu’elle réclame.

Evidemment Pacheco bougonna, mais Fédora l’invita à obtempérer par soucis d’éviter tout incident.

Il réussit donc à joindre Pétra Van Yaguen par l’intermédiaire du cosmodrome. Et lui demanda son prix. Il ne discuta pas, mais quand il lança la transaction, elle ne put aboutir.

– C’est quoi ce bordel, pourquoi ça ne marche pas ? Bougonna-t-il
– Le bénéficiaire est inconnu. Lui expliqua Fédora qui le regardait faire.
– Je fais quoi ?
– Tu la rappelles, les coordonnées sont peut-être erronées.

Mais elles ne l’étaient pas.

– On fait quoi ? Demanda Pétra à Johan Stotz, son second de vaisseau. Le compte a du paraitre suspect à quelqu’un, ils l’ont bloqué.
– On va utiliser un autre compte, j’espère simplement que… une seconde, je vérifie.

Stotz ne tarda pas à s’apercevoir que son compte était bloqué également.

– Ils ont dû bloquer tous les comptes de l’équipage sur la base du dernier registre d’enregistrement.
– Quel registre d’enregistrement ? On est passé sans soucis quand on a embarqué sur Vargala.
– Quand on passe les portillons ils enregistrent nos ADN… au cas où la police fédérale en aurait besoin…
– Les connards ! Mais dans ce cas ça ne concerne pas les bras cassés qu’on nous a fait recruter sur Novassa. Répondit Pétra.
– T’as raison, je vais arranger ça.

Stotz se mit immédiatement à la recherche de l’un des cinq hommes ou de la femme qu’on leur avait adjoint d’office à l’équipage au moment de leur départ de Novassa.

Le maître d’équipage lui apprit alors qu’ils étaient partis en bordée et avait demandé une avance sur salaire en monnaie conventionnelle, ce qui était leur droit le plus absolu.

– Bon, je vais descendre voir…

Stotz se rendit dans le premier rade du port, muni de la photo de la très jolie Cora, il n’eut pas de mal à trouver des personnes qui lui indiquèrent qu’effectivement ces « gens-là » étaient passés, mais qu’ils ignoraient où ils s’étaient rendus. En fait au moins l’un des clients du rade savait pertinemment ce qui s’était passé mais ne voyait aucune raison d’en informer cet inconnu qui ne proposait rien en échange. Stotz visita ensuite tous les établissements où ils auraient pu se rendre. Sans succès.

Intermède

Depuis que le monde existe, il y a toujours eu des gens incapables de tenir leur langue. Cora et ses compagnons d’infortune intégrés contre leur gré à l’équipage de l’Armor ne tardèrent pas à apprendre que Pétra Van Yaguen, Johan Stotz et pas mal d’autres étaient recherchés pour piraterie, prise d’otages et trafic d’êtres humains.

Ils décidèrent unanimement de quitter le navire (c’est le cas de le dire) à la première occasion. Mais au rade du port, des dissensions apparurent rapidement dans le groupe..

– Si on les dénonçait, on aurait peut-être droit à une jolie prime !
– On ne sait même pas s’il y a une prime, et puis moucharder, c’est toujours une source d’emmerdes.

Bref ça discuta pas mal, mais pas trop fort pour ne pas qu’ils se fassent remarquer.

Deux des hommes tinrent absolument à tenter de ramasser une prime et s’en allèrent à la capitainerie du port. Un préposé les écouta, transmit l’information à Andersen, le responsable de l’astroport, lequel en référa au gouverneur par téléphone.

– Je ne veux pas de vagues, vous n’avez rien entendu, vous n’avez rien enregistré, je ne veux pas que la présence de pirates puisse entacher la bonne image de marque de Simac3. Dites à ces gars-là qu’on les remercie, qu’on va faire le nécessaire, mais qu’il n’est pas prévu de prime.

Andersen transmit la réponse. Les deux hommes furent dépités.

– On va faire quoi maintenant ?
– Allez donc faire un tour à Faratown, ils ont toujours besoin de gens qui cherchent du boulot. Leur conseilla quelqu’un.

Pas très motivé, ils se rendirent malgré tout dans cette petite ville de maraichers et d’éleveurs dont l’activité permettait de fournir en produit frais les riches résidents de la planète.

Au rade de l’astroport, un mystérieux personnage remarqua ce qui restait du groupe et constata qu’ils avaient chacun un petit barda près de leurs sièges.

« Ils ne sont pas en bordée, ils désertent leur vaisseau. »

En fait il était surtout intéressé par le visage d’ange de Cora.

– Bonjour ! Je vous paie les consommations, permettez que je m’assoie, je ne serais pas long.

Il s’installa sans attendre de réponse.

– Je suppose que vous cherchez du travail, répondez-moi simplement par oui ou par non, je ne vous poserais aucune question embarrassante, rassurez-vous.
– Ben oui !
– Mademoiselle, il se trouve que mon maître, Hudson Longgarden, recherche une servante, dont le portrait-robot vous ressemble de façon frappante, c’est fort bien payé.
– Faudra coucher ? Demande Clara.
– Vous êtes très directe, vous !
– Vous me répondez ?
– Je pense que le salaire proposé peut permettre à Monsieur Hudson Longgarden d’exiger quelques contreparties…
– Autrement dit faudra coucher ?
– Euh.
– Vous avez une photo de votre Hudson machintruc ?
– Bien sûr !

L’homme actionna son robophone sur lequel figurait la photo de l’employeur en question.

– Bon on va dire qu’il y a plus moche, et à part ce bonhomme il faudra que je couche avec combien d’autres personnes ?
– Encore une fois, c’est très bien payé !
– Vous ne m’avez pas répondu !
– Ça vous intéresse ou pas ?
– Il aura une période d’essai ?
– Bien naturellement. Je peux vous y conduire quand vous voulez. Euh, maintenant ?
– Je finis ma limonade et on y va… mais ces messieurs ?
– Ces messieurs pourront facilement trouver du travail à Faratown…

Pas étonnant que Stotz ne les trouvait pas.

Fin de l’intermède

– Sont bien quelque part ! S’énerve Pétra.
– Je ne sais pas où chercher ? Se désole Johan Stotz.
– Tu crois qu’on les a mis au courant pour nous ?
– On ne peut pas demander à un équipage entier de tenir sa langue ! Ils ont eu la trouille.
– Et en plus, ils sont capables de nous dénoncer.
– Non, je n’y crois pas, on aurait déjà eu la garde sur le dos.
– Tu proposes quoi ?
– On va aller dans l’enclave, faire une opération de commando, ils doivent bien avoir des valeurs à troquer, des bijoux, des œuvres d’arts. Répondit Johan Stotz.
– Non, on va d’abord aller leur demander gentiment et ensuite on avisera. Prends quatre hommes armés avec toi et vas-y de suite avec une barge.

Plusieurs heures plus tard, le haut-parleur de la résidence de l’enclave se mit à hurler :

– C’est quoi, encore ?
– Demandons autorisation d’atterrir, on veut juste négocier.
– Négocier quoi ? Vous êtes qui ?
– Nous venons de l’Armor, vaisseau indépendant.
– Une seconde…
– C’est le vaisseau de Van Yaguen ! Explique Uguett qui avait eu la bonne idée de passer par là.

Fédora est prise au dépourvue, ne sachant qu’elle attitude adopter. Par réflexe Pacheco quitte le sous-sol pour rejoindre la salle de contrôle, Constantin le suit.

– Attention, c’est une barge armée ! Intervint Constantin qui se souvenait de ses cours. Il ne faut surtout pas les laisser atterrir.
– Autorisation refusée ! Veuillez rebrousser chemin et quitter notre espace aérien.
– Ne soyez pas ridicule, on veut juste parler avec la dame qui se fait appeler Artémise.
– Dernière somation…
– Bon, bon on se casse ! Répondit Stotz, déconteancé.

Fanny affolée par le bruit avait rejoint à son tour Fédora dans la salle de contrôle. Artémise et Asseb lui emboitèrent le pas. Constantin résuma rapidement la situation.

– S’ils reviennent avec de la grosse artillerie on est cuit ! Se lamenta Pacheco, j’ai été trop impulsif, j’aurais dû les laisser négocier. C’est de ta faute Constantin, fallait me laisser faire !
– Ben voyons !
– Quelqu’un est d’accord pour me donner 3 000 crédits si j’arrive à vous débarrasser de ces gens-là ! Intervint Fanny.
– Ce n’est pas le moment de jouer aux devinettes.
– Ce ne sont pas des devinettes, j’ai une carte personnelle à jouer dans cette affaire, Uguett aussi. S’ils reviennent ils ne se contenteront pas de négocier, on risque toutes les deux notre peau, alors d’accord, je prends les devants et l’affaire va être réglée en moins d’une heure ? Quelqu’un peut me brancher avec la capitainerie de l’astroport ?
– T’as intérêt à être géniale ! Lui répondit Pacheco.

Les choses commencèrent assez mal :

– Pour des raisons que nous n’avons pas à divulguer, le lieutenant Andersen ne souhaite plus s’entretenir avec les gens de l’enclave.
– Même si c’est pour lui expliquer qu’il y a actuellement sur le tarmac de l’astroport un vaisseau dont les occupants sont recherchés par la police fédérale et dont la capture est soumise à récompense.
– Ne quittez pas.

Fanny raconta ce qu’elle savait.

– On vous rappelle. Restez vigilants.

Andersen déjà au courant de la présence de Pétra faillit l’envoyer promener, mais compris que la situation devenait compliquée, et préféra par précaution en référer au gouverneur.

– Lieutenant Andersen, nous avons déjà eu cette discussion, Je ne veux pas de scandale sur cette planète, taisez-vous, vous n’avez rien su, vous n’aurez pas la prime mais je vous dédommagerais largement.
– Je vous fais aimablement remarquer que si nous ne faisons rien, le scandale on va y avoir droit s’ils interviennent dans l’enclave.
– Ils risque de faire du grabuge, mais qui le saura ?
– Ça se saura forcement…

Moments de silence, le gouverneur réfléchit.

– Humm, évidemment… Je vous donne l’autorisation de faire sonner la garde, mais attention l’objectif est de leur flanquer la trouille afin qu’ils quittent la planète. Je ne veux ni arraisonnement, ni prisonniers, ni combats, rien qui pourrait ternir l’image de marque de Simac3, c’est bien compris ?
– Parfaitement, monsieur le gouverneur.

10 minutes plus tard, la radio de bord de l’Armor diffusait un message de la capitainerie de l’astroport.

– Ce message est un ultimatum adressé au capitaine de l’Armor. Vous avez été identifié comme étant recherché par la police fédérale. Nous vous donnons 20 minutes pour vous rendre, passé ce délai, nous donnerons l’assaut.

– Manquait plus que ça, quand ça va mal, ça va mal. Décollage d’urgence ! Lancez le compte à rebours, cria alors Pétra.
– Mais capitaine, Stotz n’est pas rentré !
– Merde c’est vrai ! Prends le micro et dis-leur que je suis dehors et que je ne rentre que dans trois heures.

Andersen réfléchit rapidement, il ne pouvait faire autrement que de leur donner ce délai.

– OK, on vous donne trois heures pour vous rendre, pas une minute de plus.
– On vous rappelle !

– Dès que Stotz sera en visuel, on lance le compte à rebours…
– Ils vont actionner l’assistance satellite et nous pulvériser ! Objecta le maître d’équipage.
– Non, ils nous veulent vivants, c’est la seule façon qu’ils ont de retrouver la piste des otages… Putain ça veut dire qu’ils vont intercepter Stotz… Allo Stotz, on va laisser le sas ouvert, si la capitainerie te contacte par radio tu leur dis que tu as des otages avec toi et tu te débrouilles pour gagner du temps, dès que tu seras rentré on décolle.
– Mais !
– Je t’expliquerai.

Mais personne ne contacta la barge de Stotz… Et bientôt l’Armor quitta sans encombre l’environnement de Simac3.

– On va où ? Demanda Johan Stotz.
– J’en sais rien. Pour l’instant, j’ai besoin d’un état des stocks alimentaires et du carburant.

Ils leurs restaient quinze jours de vivres, un peu plus en se rationnant, de quoi faire une entrée et une sortie en hyperespace, pas plus. Il ne s’agissait donc pas de se tromper de destination…

– Droit sur Vargala !

Le cosmodrome de Vargala n’est pas réputé pour son excès de zèle, mais à situation particulière, mieux vaut prendre ses précautions, Dès l’Armor posé sur le tarmac, Pétra Van Yaguen et Johan Stotz s’enfuirent à bord d’une barge. Nul ne sut vraiment ce qu’il advint d’eux même si d’aucuns prétendent qu’ils ont essayé de trouver refuge dans la presqu’ile des exclus (voir Vargala Station, livre 1)

La police locale interrogea mollement les membres de l’équipage, des comparses qui s’étaient contentés d’obéir aux ordres. On eut alors la certitude définitive que Jerko n’avait pas survécu et que Wilcox était porté disparu suite à un accident de barge sur la planète Muzdel. On apprit aussi que sur cette même planète Muzdel, le produit de la flibuste avait été intégralement vendu au capitaine Hans Bugler.

Autrement dit comme l’avait annoncé la police fédérale dans un communiqué, « l’enquête avançait à grand pas », mais on n’était guère plus avancé !

Le colonel Polmer, auteur du communiqué n’était plus en charge de l’enquête, et n’avait aucune envie de se la voir réattribuée. On s’abstint donc de rechercher Pétra Van Yaguen et Johan Stotz et on ne fit nulle part mention du rôle d’Hans Bugler.

L’enquête était maintenant entre les mains d’une entreprise privée, sollicitée par le holding des compagnies d’assurances couvrant les risques des victimes.

Personne n’était allé dire aux familles des victimes que les moyens mis à la disposition des enquêteurs étaient ridicules, ne se composant en tout et pour tout que de deux personnes, Gertrud Long, cadre d’assurance sans expérience des méthodes policières et Mark Greenwood, ancien agent fédéral passé au privé, ni que ces deux-là avaient suivi une piste qui ne les menait nulle part.

Et revenons sur Simac3…

A la résidence, tout le monde ronge son frein dans la salle de contrôle, c’est la première fois qu’Artémise et Asseb sont en présence de Pacheco et de Constantin. Personne ne s’est chargé de faire des présentations. Asseb est mal à l’aise et ne comprend pas que la papesse ne soit pas dans le même état qu’elle.

Au bout d’une heure, une personne de l’administration portuaire eut la diplomatie d’appeler l’enclave et de la prévenir que l’Armor avait réussi à s’échapper juste avant qu’on ne l’arraisonne.

– Ouf ! S’exclama Fédora. Fanny tu as été géniale, Pacheco tu lui donneras 3 000 crédits.
– Viens avec moi je vais te donner ça ! Répondit l’intéressé.
– Ils ne risquent pas de revenir ? S’inquiéta Artémise.
– Ce serait se jeter dans la gueule du loup, Pétra n’est pas si conne. Répondit Fanny.
– Cette affaire m’aura juste couté une bague, mais qu’importe ! Des bagues il doit y en avoir ici, non ? Demanda-t-elle à Fédora.
– Quelle bague ?
– J’ai confié une bague de grande valeur à madame Van Yaguen comme caution, je voulais savoir s’il y avait des bijoux ici…
– J’en sais rien, faut demander à Pacheco.
– Pacheco, toujours Pacheco !
– Gna gna gna.

Ce dernier fit semblant de ne pas entendre et se dirigea vers ses appartements entrainant Fanny avec lui.

Et comme Asseb regagnait sa chambre, Artémise pris Fédora à part afin que ni Constantin, ni Uguett ne puissent entendre :

– On peut faire ça se soir ? Ça me déstressera !
– Quoi donc ?
– Un truc avec les hommes !
– Je vais tacher d’organiser ça.
– Il faudra s’arranger pour qu’Asseb ne le sache pas.
– Ça risque d’être difficile, même si on demande aux mecs d’être discrets, ce qui n’est pas gagné, Fanny et Uguett finiront par être au courant et donc Asseb…
– J’ai compris. Mais j’aimerais autant que la première fois ça ne se passe pas dans ma chambre.
– Ce n’est pas un problème !

Fédora commença par approcher Pacheco :

– Moi pour baiser, je suis toujours partant. Répondit-il goguenard.
– Euh, elle ne suce pas très bien, tu comprends, il n’y a pas de mecs sur sa planète, enfin si, il y en a mais c’est comme s’il n’y en avait pas. Alors sucer des bites, elle n’a pas l’habitude.
– Du moment que je la baise !
– Oui, mais elle voudra te sucer, c’est son fantasme, donc tu te laisses faire, je m’arrangerais pour que Constantin passe avant toi, ça sera plus facile.
– Parce que ?
– Laisse-moi faire, fais-moi confiance.
– On sera quatre alors ?
– Oui !
– Super !

Quand à Constantin, il se fit prier :

– Je suis vraiment obligé ?
– Obligé, non mais ça serait mieux si tu collaborais.
– Et ça va servir à quoi ?
– A resserrer les liens, si on arrive à créer une certaine complicité avec elle, elle nous fichera la paix.
– Et sa copine ?
– Ce n’est pas sa copine, c’est une espèce de suivante, ce n’est pas elle qui commande.
– Bon, bon ! On va faire un effort !
– Habille-toi en garçon pour cette fois.
– C’est tout, oui ?
– S’il te plait !

A suivre

 

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6 réponses à L’odyssée de Zarouny (Vargala 3) – 20 – Le fantasme d’Artémise par Nicolas Solovionni

  1. Simon dit :

    Un lecture très émoustillante

  2. Darrigade dit :

    Ce qui est intéressant outre l’aspect érotique brut, qui n’est pas négligeable, loin de là, c’est qu’on a des personnages qui évoluent sous l’influence de leur fréquentations, comme dans le présent chapitre, et cela ajoute à l’excitation de la lecture

  3. Cora dit :

    Passionnant et très bien illustré

  4. horace dit :

    en même temps c’est ce qui fait le charme des récits érotiques, une personne n’a jamais fait quelque chose et elle se met à le faire, après tout dépend du talent de l’auteur pour nous décrire le passage à l’acte, ici c’est très bon.

  5. baruchel dit :

    C’était un peu prévisible, mais c’est bien amené

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