Lilly Firefly par Léna Van Eyck – 14 – Les fourberies de Stanley

Lilly Firefly par Léna Van Eyck – 14 – Les fourberies de Stanley

Il ne restait à Stanley qu’à manœuvrer, mais ça il savait faire, il adorait même ! Il attendit un peu puis il aborda Dorothy.

– Tu sais, le mec avec la chemise verte avec qui j’ai parlé… inventa-t-il.
– Non, je n’ai pas fait attention.
– Il a un drôle de fantasme, il veut baiser Lilly dans une grange sur un tas de foin.
– Tous les fantasmes sont dans la nature ! Il est où son tas de foin ?
– Sur la route de Norton City..
– Et tu lui a dit quoi ?
– Je lui ai dit que je ne savais pas si la chose était possible.
– Il paie bien ?
– Il a du pognon, tu as vu comment il était habillé ?
– Bin non, je te dis que je ne l’ai pas vu !
– Je lui dis quoi ?
– Tu lui dis que c’est d’accord, mais que tu restes à proximité avec un flingue pendant qu’ils s’envoient en l’air, on est jamais trop prudent.
– On va faire comme ça !

Malin le Stanley, car ce n’est pas lui qui m’a incité à accepter mais Dorothy.

– Et à mon avis tu vas pouvoir te faire un bon pourboire… et puis tu n’as rien à craindre, Stanley sera dehors à t’attendre.

Et c’est ainsi que le lendemain, je montais dans une cariole conduite par Stanley avec lequel je n’échangeais pas une parole.

Nous arrivons dans une baraque qui n’est pas une grange, mais plutôt un abri de berger ! Bizarre… On entre… et…

Voilà que le shérif de Norton city et son acolyte nous tiennent en joue. C’est quoi ce bordel ?

Ils désarment Stanley et le prient d’aller voir ailleurs.

– Fous le camp et estime-toi heureux de t’en tirer à bon compte. Allez ouste.!
– Mais qu’allez-vous faire de Lilly ?
– Si on te demandes…

Je crie, je gesticule, on me bâillonne, mais je ne peux pas faire grand-chose.

Mes ravisseurs attendant que Stanley soit parti… pour m’emmener dans leur propre cariole, j’espère qu’il aura au moins l’intelligence de les pister.

On me bande les yeux et au bout d’une demi-heure de route on me fait descendre, et on me pousse sans trop de ménagement dans ce qui ressemble à une ferme abandonnée, on m’enlève mon bandeau sur les yeux.

Bon c’est quoi ce délire ? Il n’y a personne d’autres que ces deux abrutis. Que me veulent-il ? Je crois que je ne vais pas tarder à le savoir. On m’invite à m’assoir sur une vieille chaise.

– Nous avons quelques questions à te poser ! Commence le shérif Lynch.
– Et vous ne pouviez pas me les posez au saloon ?
– On voudrait savoir pourquoi tu as disparu tout d’un coup du saloon pour réapparaitre ensuite comme une fleur ?

De mes quelques expériences passées de gamine de l’Ouest, j’ai appris que pour bien mentir il ne fallait le faire que quand cela avait une utilité, et puis les meilleurs mensonges ne sont-ils pas ceux qui contiennent une parcelle de vérité !

– Vous n’avez aucun droit de me poser ces questions, Je n’ai pas à vous répondre.

Ça c’est pour faire la fière à bras parce que je sais bien qu’ils ne vont pas se contenter de cette non-réponse…

– On peut parler entre gens raisonnables, c’est pour cela qu’on t’a emmené ici, tout ce qui va se dire va rester entre nous.

Donc je joue le jeu, ou plutôt je fais semblant de jouer le jeu.

– Il a eu une bagarre au saloon, j’ai pris peur je me suis sauvée, c’est aussi simple que ça !

Je remarque que l’autre bonhomme qui ne s’est pas présenté me regarde d’un air concupiscent. J’espère ne pas me tromper mais ce pourrait être intéressant.

– Et comme par hasard Davy disparait aussi ?
– Et alors ?
– Vous ne seriez pas un peu complice, dès fois ?
– Complice de quoi ?
– Je suppose que si je te demande ce que tu as fait pendant tout ce temps, tu ne vas pas te rappeler.
– Je m’en rappelle très bien, mais ça ne vous regarde pas ?
– Et qu’est-ce que tu foutais dans la diligence qui a été attaquée ?

Aïe, ça se corse, comment peuvent-ils être au courant ?

– Je quittais la ville !
– Et ensuite ? Tu n’étais pas avec les autres passagers.

Qu’est-ce qu’ils savent et qu’est-ce qu’ils ne savent pas ! J’ai peur de me faire piéger.

– Les bandits m’ont emmené avec eux.
– Et on peut savoir pourquoi ?
– Mais vous êtes lourds ! D’après vous quand des bandits tombent sur une femme plutôt jolie et sans défense, il se passe quoi ?
– Vous mentez ! Quand une femme se fait violer, elle ne le crie pas sur les toits.
– Mais ils ne m’ont pas violé !

Les deux abrutis en comprennent pas.

– Je vous explique : j’ai bien sûr deviné leurs intentions, alors je leur ai dit : »Messieurs vous voulez me baiser, alors baisez-moi je me laisserai faire ! Voilà !
– T’es vraiment une pute !
– Oui, pourquoi ? Ça vous intéresse ?

Le copain du shérif qui n’a pas encore ouvert la bouche me regarde avec de plus en plus de convoitise. Mais comment gérer ça ?

– Bon maintenant que j’ai répondu à vos questions, vous pouvez peut-être me relâcher parce que je n’ai pas fini ma journée et en plus j’ai une grosse envie de pipi.
– Pas si vite ! On va procéder autrement ! Il y a des choses pas claires dans ta version des faits…
– Euh ! le coupais-je. Je vous ai dit tout ce que vous vouliez savoir alors que rien ne m’y obligeais. Vous allez faire quoi maintenant, me torturer ? Pour que j’avoue n’importe quoi ? Ou alors me violer, mais justement moi on ne me viole pas !

Le shérif ne sait plus comment mener la danse. Taylor (qui ne s’est toujours pas présenté) m’adresse un sourire énigmatique, je lui rends, l’autre ne s’aperçoit de rien.

– Et si tu nous parlais du mégot du vieux McGregor.

Et là, je n’ai pas pu m’empêcher de rougir, et les deux crétins s’en sont aperçus. Mais comment peuvent-ils savoir ? Me voilà dans de sales draps. Et puis encore une fois comment peuvent-ils être au courant, il me faudrait prendre l’initiative, mais je ne vois vraiment pas comment… Jouer la carte de Taylor… mais comment ?

– Je suis chargé par McGregor.de retrouver son magot, mais je vais te faire une confidence je n’aime pas McGregor, alors si le magot me tombe sous la main on peut se le partager.
– En voilà une idée ! Répondis-je juste histoire de temporiser.

Il est complètement con ce shérif. Pour l’instant le « magot » est irrécupérable ou alors il faudrait que William Buchanan le sorte de la banque ! Mais ça il ne le sait pas, sinon il ne m’aurait pas fait cette proposition débile.

Débile, oui ! Parce qu’admettons que le magot soit caché quelque part, que je sache où, et je le lui dise, vous croyez vraiment qu’il va se me mettre à partager ?

– Alors ? s’impatiente Lynch.

Je tente le coup on verra bien

– Alors tu m’emmerdes, je ne savais pas que McGregor avait un magot. Et puis d’abord éloigne-toi de moi tu pues de la gueule.

Et c’est la gifle ! C’était prévu. Et il m’a fait mal, ce con ! J’interpelle Taylor.

– Mais enfin, monsieur vous n’allez pas me laisser violenter par cette brute épaisse !

Et j’en reçois une deuxième. Si mon pauvre stratagème ne fonctionne pas, je suis mal !

– Laisse-la tranquille ! Intervient Taylor, on n’obtiendra rien comme ça !
– Faudra bien qu’elle parle ! Hein tu vas parler, putain !
– Je t’ai dit de la laisser tranquille! .Répète Taylor.

Lynch en a cure et me gifle à nouveau.

– Ça suffit ! S’énerve Taylor.
– T’es avec moi ou t’es contre moi ? lui répond le shérif.
– J’aime pas ces méthodes !
– Je m’en fous !

Et il lève une nouvelle fois la main sur moi.

– Stop ! Je t’ai dit de la laisser tranquille !

Et cette fois Taylor a sorti son flingue, laissant Lynch interloqué.

– Je rêve ou t’es en train de me braquer, là ?
– Tu perds ton sang-froid, Lynch ! Calme-toi.
– Range-moi ce pétard

Pendant qu’ils s’engueulent je jette un bref regard circulaire sur l’environnement, des vieux outils mais assez loin de la place que j’occupe, une vieille pelle un peu plus près. Si je pouvais l’attraper…

Lynch s’approche crânement de son adjoint.

– Ne t’approche pas !
– Je t’ai dit de me ranger ce flingue !

Et c’est le corps à corps. Je me lève, attrape la pelle sans savoir ce que je vais en faire et comme une automate je me dirige vers la sortie.

Un coup de feu ! Je m’arrête dans mon élan. La scène est hallucinante. Lynch est à terre et perd du sang, Taylor le regarde avec un air idiot.

– Qu’est-ce que j’ai fait ? Qu’est-ce que j’ai fait ? Répète-il en boucle.

J’aurais pu planter là ces deux cornichons, mais non, je m’approche du corps de Lynch, il délire. Je n’ai aucune formation de soignante, mais il n’est pas nécessaire d’être grand clerc pour comprendre que le type n’en a plus pour longtemps.

– On va le porter dans la cariole et l’emmener chez le toubib ! Me dit-il.
– Et qu’est ce tu vas raconter ?
– Euh… la vérité…
– Tu ne crois pas que tu devrais l’arranger un peu la vérité ?
– Je ne sais pas ! Qu’est-ce que j’ai fait ? Qu’est-ce que j’ai fait ?
– C’est un accident, tu n’as pas à t’en vouloir, tu as voulu me protéger.
– Bin oui, j’ai voulu te protéger.
– Alors voilà tu vas raconter que toi et le shérif vous étiez partis au Pretty Saloon dans l’espoir de glaner des renseignements et qu’au retour vous avez été attaqué par des hommes masqués. Une fusillade s’en est suivi et le shérif s’est pris une balle.
– Hummm
– Ça a le mérite d’être simple, ça ne t’implique pas et moi non plus !
– Oui !

Et soudain un déclic… Stanley aurait dû accourir en entendant le coup de feu ! Il est passé où celui-là ?

– Mais dis-moi, Stanley était au courant que vous vouliez m’interroger ?
– Bien sûr c’est lui qui nous a proposé son aide.

Le salaud ! L’infâme salaud ! Mais pourquoi ?

Je crois quand même comprendre, Lynch et Taylor ont dû faire comprendre à Stanley que j’étais censé savoir où était le mégot et il a négocié sa part !

– Et il voulait combien pour se service ?
– 20 dollars !

Quoi ? Donc mon explication n’est pas la bonne, en fait il devait avoir un plan bien plus machiavélique, peut-être me faudra-t-il le découvrir, mais pour le moment j’ai une autre idée, car moi aussi je peux être machiavélique quand on vient m’emmerder.

– Tu sais ce que je crois ?
– Le magot que vous cherchez, j’ai l’impression qu’il sait très bien où il se trouve, et s’il vous a proposé son aide c’est pour donner le change. Insinuais-je.
– Tu crois ?
– Je ne suis pas sûre, sûre, mais je miserais cher sur cette hypothèse.
– Il risque d’être surpris de te voir revenir ?
– Pourquoi ? Vous vouliez me faire quoi ? Demandais-je
– Avec Lynch, c’est difficile de savoir, mais dans le cas où tu n’avais rien à voir avec le magot, on t’aurais relâché.
– Mais comme Lynch était persuadé que je savais quelque chose, ça ne se serait pas bien fini.
– Il ne t’aurais pas tué !
– Qu’est-ce que tu en sais ?
– Rien, je ne sais plus rien.

J’ai aidé Taylor à mettre le cadavre de Lynch dans la cariole et lui ai demandé de me conduire à l’entrée de Colsontown.

Taylor est revenu à Norton City. Il dépose le corps de Lynch chez le pasteur puis prévient sans plus tarder le maire en lui servant la version que je lui ai proposé

Celui-ci a le mérite d’être simple, et d’éviter de se perdre dans des mensonges trop compliqués.

Il n’en revient pas, monsieur le maire.

– C’est pas vrai ! Cette région devient pourrie ! Les attaques de diligences, le casse chez McGregor et maintenant ce pauvre Lynch. Et cet incapable de marshal qui ne fait rien.
– Il va peut-être falloir organiser des groupes d’autodéfense ! Propose Taylor, juste histoire de dire quelque chose.
– Bonne idée, tu vas t’occuper de ça ! Je vais signer un décret te nommant shérif en titre.
– Merci de votre confiance, monsieur le maire !
– Reste le problème de McGregor ! On va laisser tomber toutes recherches, toutes enquêtes, je ne vais pas mettre en danger la population entière de la ville pour les caprices d’un vieux grigou. Après tout c’est de sa faute, on n’a pas idée de garder plein de fric chez soi !
– Mais comment il va prendre ça ?
– On ne va rien lui dire ! Tu vas faire semblant de chercher, lui dire que toutes les pistes s’écroulent les unes après les autres.
– Humm…
– Et on va faire mieux que ça ! On va, l’air de rien répandre le bruit dans toute la ville que si Lynch a été tué c’est à cause de ses caprices d’enfant gâté.
– Et si on trouve le mégot par hasard ?
– Eh bien on se le partagera ! Répond le maire en rigolant comme un bossu. Bon on a du boulot, nomme déjà deux adjoints et explique à la population qu’on maîtrise la situation.

Finalement Taylor est satisfait, il jouera à l’homme chagriné jusqu’aux obsèques du shérif, ensuite il pourra se pavaner et aura les mains libres. Etre shérif en ces lieux peut être risqué mais n’est pas sans avantages, et puis une petite idée lui trotte dans la tête,

Quand je lui ai dit que Stanley était susceptible de savoir où se trouvait le magot, ce n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Mais il ne sait pas encore comment exploiter cette (fausse) piste.

« Peut-être que cette Lilly m’a baratiné, mais peut-être que c’est vrai. La seule façon de le savoir c’est de la revoir, ça me permettra de savoir si les œillades qu’elle m’a lancées étaient sincères ! »

Revenons un tout petit peu en arrière, J’ai demandé à Taylor de me reconduire, mais de me laisser à un demi-mile de l’entrée de la ville.

Je me dirige à pied vers le Pretty-saloon et évidemment fringuée comme je suis je ne manque pas d’essuyer les quolibets de quelques acariâtres bonnes femmes auxquels je ne réponds pas.

Stanley n’est pas dans la salle, mais Dorothy m’accueille avec le sourire.

– Alors, ça s’est bien passé ?
– Faut pas se plaindre !
– Donc tu nous dois des sous !

Merde et crotte de bique ! Je n’avais pas pensé à ça !

– Je te donne ça tout de suite, mais il faut que je monte dans ma chambre, j’ai un truc qui me gratte.

Je prends donc ce qu’il faut d’argent sur ma cagnotte ! C’est vraiment la totale, obligée de payer de ma poche les conneries de Stanley. Et d’abord, il est où celui-là ?

En redescendant l’air de rien, je m’informe.

– Il est parti faire une course, je ne sais plus où, il reviendra demain… Dis donc ils n’ont pas été généreux tes clients… Me fait remarquer Dorothy.
– Je n’ai même pas eu de pourboire !
– Le tiroir-caisse est bien plein je vais mettre tout ça dans le coffre et demain j’rais à la banque. Viens avec moi que je fasse ça discrètement.
– Oui !
– Aaaaah !

Le cri qu’elle a poussé.

Molly (ma mère) qui était dans la salle accourt, comprend ce qui vient de se passer et rassure la cantonade.

– Rien de grave, Dorothy s’est cogné le pied, ça fait vachement mal !

Et je réalise à mon tour ! Le coffre est ouvert sans avoir été forcé… Et il est vide !

– C’est impossible ! C’est impossible ! Répète-t-elle en boucle ! Un mois de recettes là-dedans ! Un mois !

C’est un petit coffre tout simple, très lourd mais sans combinaison, il suffit d’avoir la clé, or Dorothy l’a toujours sur elle.

Alors qui ? il existe des tripoteurs de serrure particulièrement doués, une autre méthode consiste à prendre une empreinte à la cire de la clé et de se faire faire un double par un serrurier.

Et saisi d’une impulsion subite Dorothy grimpe à l’étage pour en redescendre presque aussitôt.

– C’est Stanley ! Il a embarqué toutes ses affaires, il est parti ! Le salaud ! Le salaud.!
– Monte dans ta chambre, lui conseille Molly, il faut mieux que les clients ne se doutent de rien, je vais te remplacer à la caisse. Toi Lilly va avec elle, essaie de la consoler et puis aussi d’avoir des renseignements sur Stanley, si on l’aidait à retrouver ses sous, elle nous en serait reconnaissante.

Revenons un peu à Stanley, je n’ai appris que bien plus tard ce qu’il avait fabriqué… mais pour la bonne compréhension du récit il faut en parler maintenant.

En fait, il était persuadé que je pouvais fournir une piste permettant de retrouver le magot de McGregor. L’affaire pouvait se révéler compliquée, ce qui sous-entendait que le shérif de Norton city et son adjoint m’emprisonneraient afin d’en savoir le plus possible éventuellement en me faisait craquer. Stanley profiterait donc de ce laps de temps pour doubler le shérif.

Comment ? Avec de l’argent on peut tout obtenir, il soudoierait donc le shérif adjoint qui lui semblait plus malléable que son supérieur.

Mais avec quel argent ! Celui de la caisse du Pretty-saloon qu’il avait subtilisé juste avant de m’accompagner. Cela tombait bien, le coffre était plein, Dorothy remettant toujours au lendemain le versement à la banque.

Il n’était de toute façon pas question qu’il retourne au Pretty-Saloon, tout le monde lui tomberait dessus et le rendrait responsable de ma disparition

Et donc tandis que Lynch et Taylor me séquestraient dans la vieille ferme. Stanley s’en était allé tuer le temps au saloon de Norton-City en attendant que ces messieurs rentrent au bercail avec leur prisonnière.

Puis en fin d’après-midi la rumeur s’est répandue comme une trainée de poudre.

« Le shérif a été tué… ils sont tombés dans une embuscade… Non, Taylor n’est pas blessé…
Le corps de Lynch est dans l’église… Taylor est allé voir le maire… »

« Une embuscade ? ce sont des choses qui arrivent mais en principe c’est pour voler quelque chose ou se venger de quelqu’un ! » Se dit-il, mais c’est bien sûr, si personne ne parle de Lilly, c’est qu’elle a été kidnappée. Et pourquoi a-t-elle été kidnappé, parce qu’elle sait où est le magot ! On ne revient toujours à la même case ! »

« L’hypothèse est plaisante mais comment la vérifier ? Approcher Taylor serait insensé, il va se demander ce que je fous-là »

Il se creuse la tête, Stanley,

« Embuscade, certes, mais qui pouvait savoir où allait Lilly ? » Personne ! A moins que Taylor fasse double jeu… »

Et puis, il y a autre chose, Stanley réalise que si l’enquête est confiée au Marshall, il deviendra le suspect n°1 !

Il décide de ne pas s’attarder et chevauche jusqu’au hameau voisin de Stomonton. Il n’y pas d’hôtel, qu’importe il dormira dans la cariole.

Le lendemain matin il constate que le coin est véritablement paumé, le saloon est minuscule et il fait juste saloon, mais ni hôtel, ni auberge, ni bordel. Sa technique de joueur de poker lui fait de suite repérer un bon pigeon, il l’aborde avec assurance.

– Forest de l’agence Pemberton de détectives privés, pourriez-vous me rendre service, contre une rétribution substantielle, bien entendu.
– Euh… Hawkins. De quoi s’agit-il ?
– Il faudrait aller au Pretty-saloon de Colsontown, vous demanderez Lilly. Si parfois, elle est là vous monterez avec elle, c’est moi qui paie, mais ça m’étonnerait. Sinon vous ferez le chagriné, vous direz qu’on vous l’avait vivement conseillé, bref il faudra essayer de savoir où elle est passée, si on vous répond qu’elle n’est pas rentrée depuis la veille vous vous contenterez de cette réponse..
– Et vous me payez combien ?
– Voici, l’agence Pemberton sait être généreuse ! Répondit Stanley en exhibant quelques beaux billets.
– Je vois ça ! J’y vais maintenant ?
– Attendez le début de l’après-midi, à cette heure-là ça roupille sec là-bas !

Nous sommes en début d’après-midi, je descends au saloon. J’ai essayé de chercher un moyen de retrouver la trace de Stanley, mais j’ai beau tourner le problème dans tous les sens je ne vois comment procéder.

Un coup d’œil circulaire dans la salle aux trois quarts vide aujourd’hui, il y a des jours comme ça !

Un mec est attablé et regarde dans ma direction. Jamais vu ce type ! Mais qu’importe si je l’intéresse, je m’en vais l’entreprendre.

Je m’approche avec le plus beau de mes sourires et je me penche afin qu’il puisse plonger ses yeux dans mon joli décolleté.

– Alors beau brun, envie d’un moment agréable ?
– Oui, pourquoi pas, mais on m’avait conseillé Lilly, elle est là ?
– Bin oui, elle est juste devant toi, Lilly, c’est moi !

Le gars a l’air surpris. Et je ne comprends pas qu’il soit surpris.

– Vous êtes déçu ? Demandais-je.
– Oh, non pas du tout… c’est que…
– Dites-moi, dites-moi ce que vouliez me dire ?
– On m’avait dit que vous ne seriez sans doute pas là…
– Les gens racontent n’importe quoi, allez viens, je t’emmène.

Il n’est pas clair ce type, on lui conseille ma modeste personne tout en lui précisant que je serais sans doute absente. C’est vraiment d’une logique irrésistible. Mais j’essaierai d’en savoir plus tout à l’heure, en principe je sais faire parler les mecs sur l’oreiller.

– Alors mon biquet, qu’est-ce qui te ferait plaisir ? On peut faire du classique, sinon j »ai plein de petites spécialités.
– Euh des spécialités, pas vraiment, mais j’aime bien lécher.
– Tu veux me lécher la chatte ?
– J’aime bien ! Le cul aussi !
– Pas de problème ! C’est tout ? Tu voudras que je te suces ?
– Non, c’est pas mon truc, mais pour baiser, j’aime bien quand on me monte dessus.
– Ah, ah ! T’aimes bien quand c’est la femme qui fait le travail ?
– J’avoue !
– Tu sais que dans cette position-là, tu peux aussi m’enculer, mais c’est un peu plus cher.
– Euh, j’aurais peut-être pas assez… répond-il en rougissant.
– Mais ce n’est pas grave, mon biquet, allez à poil !

Marrant ce type, bien propre sur lui, un peu timide, je me demande d’où il sort ? Je lui demande si je dois me mettre toute nue. Oui, il préfère comme la plupart des mecs, d’ailleurs.

Quand il découvre ma poitrine, ses yeux semblent vouloir sortir de leurs orbites.

– C’est mes nénés qui te font cet effet ?
– Ils sont beaux !
– T’as le droit de les caresser, mais juste un peu !

Vous pensez bien qu’il ne va pas se le faire dire deux fois. Je me méfie toujours de ce moment avec les nouveaux clients, certains ont parfois tendance à se croire à la foire aux bestiaux, mais ce type est très doux, il ne caresse même pas, il effleure en évitant de frôler mes tétons.

– Ben dis donc, tu bandes joliment, on dirait !
– Oui, je peux te lécher !
– Vas-y mon grand, lèche-moi bien la cramouille, régale-toi !

Et je me mets en position, offrant mes trésors à sa langue.

C’est mon petit trou qui l’intéresse en premier.

– Oh ! Que c’est beau ! S’exclame-t-il en préalable avant de me faire feuille de rose.
– Eh ! T’as vu ! Le jour ou t’auras un peu de sous tu pourras y enfoncer ta bite.

Faire naître le désir tout en évitant de passer pour une grippe-sous… tout un art…

Après s’être régalé de mon petit orifice, il déplace sa langue pour venir sur ma chatte. Evidemment il lèche comme un cochon. Normal, il est là pour son propre plaisir et non pour le mien. C’est sur les doigts d’une main que je peux compter les quelques bonhommes qui m’ont donné du plaisir de cette façon. En plus je ne mouille pas mais apparemment il en a cure !

Quelques minutes plus tard, il éprouvait le désir de conclure et s’allongea sur le dois, la bite bien droite afin que je m’empalasse dessus.

Et allons-y pour la chevauchée des Walkyries. Dans cette position c’est moi qui fait tout le boulot, ça ne me dérange pas, ça me fait de l’exercice, je monte, je descends, je coulisse.

Le monsieur jouit, plutôt discrètement.

Il est content comme tout le bonhomme. A moi maintenant de jouer de mes autres talents :

– Tu vois, tout s’est bien passé ! Non ne te rhabille pas de suite, reste cinq minutes à côté de moi, on est bien comme ça tous les deux !
– D’accord ! Répond-il, un peu surpris.
– Mais dis- moi : quel est donc le farfelu qui t’a raconté que je ne serais pas là ?
– Euh…
– Dis-le moi, tu sais dans notre métier, on ne répète rien.
– Je me souviens plus de son nom, c’est un détective privé de l’agence Pemberton.

Ah ! Bon ! J’aurais couché un jour avec un détective de chez Pemberton ? Possible après tout ! Mais pourquoi allez raconter que je ne serais sans doute pas là ?

Tilt !

– Dis-moi, ton détective, il n’aurait pas une balafre sur la joue gauche ?
– Ah, tu le connais ?
– Oui, c’est un gars qui est tombé plus ou moins amoureux de moi, je l’ai envoyé un peu promener, je suis sûre qu’il rêve de me revoir mais il n’ose pas.
– Ah, c’est donc ça…
– Si tu le revois, dis-lui qu’il peut revenir me voir, je ne vais pas le mordre. Il est où en ce moment ?
– A Stomonton.

Hi ! Hi !

A suivre

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3 réponses à Lilly Firefly par Léna Van Eyck – 14 – Les fourberies de Stanley

  1. Nestor dit :

    On n’ pas le droit de dire du mal des putes qui font correctement leur métier (François Cavanna)

  2. Archibald dit :

    Moi j’aime bien les putes décontractées comme Lily

  3. Forestier dit :

    J’adore la décontraction avec laquelle Lilly nous narre son activité !

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