C’était l’été, j’avais décidé de sécher les cours pour aller faire un tour en bateau avec ma copine de l’époque.
Nous sommes donc partis ensemble sur son voilier 420 dans le but de passer un moment agréable à discuter et rêvasser sur les flots. La chaleur accablante nous a vite fait retirer nos t-shirts. Elle, pratiquante des seins nus, exposait fièrement son corps de rouquine aux mouettes.
Une brise légère nous poussait langoureusement vers le large. Nous parlions de nos passions et de nos rêves lorsque Carine me demanda de lui passer de la crème solaire sur le corps. Je pris donc grand soin de lui appliquer le produit qui se mélangeait rapidement à la fine sueur perlant sur sa peau délicieusement chaude. Puis elle fit de même avec moi. Ses doigts caressaient vraiment très agréablement l’ensemble de mon corps, comme je venais de le faire pour elle. Puis nous avons repris le cours de notre discussion.
Cependant, plus nous nous éloignions du rivage et plus le silence s’installa entre nous. Nous profitions de ces instants paisibles sans qu’il soit utile de continuer à parler. Le soleil était comme une fournaise et nous nous sentions proches de nous laisser aller au farniente. Le bateau tanguait doucement sur l’eau et le clapotage résonnait dans nos oreilles. Carine eue soudain un geste tendre, naturel et féminin, en même temps terriblement excitant par sa spontanéité : elle venait de retirer son slip de bain.
Cela eu comme effet de me sortir de la torpeur dans laquelle je glissais doucement. Je fis de même et nous nous sommes retrouvés nus, au milieu de cette paisible étendue d’eau. Carine était en face de moi, tenant le gouvernail, fièrement assise, les fesses nues sur son banc de bois. Nous reprîmes la discussion, mais je ne pus dès ce moment pratiquement plus quitter des yeux son pubis, d’autant plus que la coquine écartait très négligemment les cuisses.
L’instant était précieux. Le corps de Carine respirait la nature, l’épanouissement, la sérénité, la confiance et le bonheur de ces instants exceptionnels. Je commençais à percevoir, à l’intérieur de ses lèvres, la présence du liquide chaud issu des profondeurs de sa grotte mousseuse. Elle ruisselait de désir et d’excitation. J’aurais eu envie de lui sauter dessus en n’écoutant que le primate qui ne dormait plus du tout en moi. Mais je fis durer le plaisir, une minute, 5, 10… et le temps ne compta bientôt plus.
J’avais les joues rouges de désir, mais mon sexe n’était pas en érection, et j’éprouvais la secrète satisfaction de contrôler mes pulsions en parvenant à empêcher qu’une grosse protubérance ne casse trop tôt ces préliminaires érotiques.
La touffe poilue de Carine était maintenant abondamment lubrifiée, cela ne se devinait plus mais se voyait pour peu qu’on y prête un regard attentif. Je tombais alors à genoux devant elle et lui glissais quelques mots exprimant tout mon désir à l’oreille. Elle frissonna, j’abandonnais le contrôle sur mon érection et lui laissait maintenant libre cours au moment ou ma main vint caresser son entrejambe. Tout était trempé, du clitoris à l’anus. Mes doigts furent glissants de sa sève, je perdis la tête entre ses cuisses, j’utilisais tout ce dont je disposais pour la toucher, la goûter, la boire, la caresser.
Nous avons fait l’amour comme des sauvages, et avions le sentiment d’être perdus dans au milieu de l’océan, avec comme seul et unique lien avec le monde l’ivresse de nos corps tordus et frissonnants sous le soleil de plomb. Nous transpirions comme jamais, et la frénésie du désir enfin libéré ne faisait qu’ajouter à tous nos liquides corporels.
Ce fut inoubliable. Repus, comblés, écroulés au fond de notre coquille de noix, nous jouissions de tous nos sens. Il y avait là l’odeur de l’eau et de nos liquides secrets, le silence à peine rompu par le murmure de nos respirations, le ciel éclatant, la douceur de nos peaux juxtaposées.
Un peu plus tard, alors que nous rentrions vers la berge, et que nous avions remis nos slips de bain, Carine eu un nouveau geste spontané qui me troubla au plus profond de mes sens : elle se mit légèrement accroupie sur le bord du dériveur, le bassin au-dessus de l’eau, s’agrippa d’une main à une corde et de l’autre écarta doucement son caleçon de bain, me regardant profondément dans les yeux. Puis, avec complicité et malice, mais sans vulgarité, elle urina devant moi dans les eaux du lac. Cette scène, ce bruit de léger sifflement suivi des petites éclaboussures sonores des deux liquides se mélangeant, restent gravés dans mes meilleurs souvenirs érotiques.
Benoît de Macadamia
Note de la rédaction : l’image est une photo d’Adara Michael
Première publication sur Vassilia, le 05/02/2001
C’est trop mignon !
Elle est courte mais elle est bonne
Ça nous change du gonzo, c’est très très frais !
Votre plume m’a enchanté, monsieur le poète !
Très joli petit texte
Trop mignon