Destinée en virage 5 – Installation par betwo21

Destinée en virage
5 – Installation
par betwo21

Le soir, avec deux valises et mon ordinateur portable, je rejoignais mon nouveau domicile : Andréas, parti pour trois jours, m’en avait donné les clés et j’eus tout le temps de prendre possession de mon nouvel environnement. J’installai mes affaires dans ma chambre ainsi que nous en avions convenu et pris possession du bureau où je travaillerai pour moi et pour Andréas. Je m’aperçus en inventoriant la cuisine que manifestement mon amant ne s’en servait pas beaucoup car il n’y avait que le strict nécessaire pour le petit déjeuner mais aucune trace de tout ce qu’il fallait pour cuisiner : souvent absent, oui, mais quand il était là comment faisait-il ? En tous cas, moi j’avais besoin de pouvoir me cuisiner quelques plats simples et j’allais assez vite acheter les ingrédients nécessaires. L’idée me vint d’un coup que ce serait sans doute et le surprendre et lui faire plaisir que de préparer quelque chose d’agréable pour son retour.

Pendant son absence – il faudrait que je m’y habitue – j’avais eu le temps de m’installer dans ces meubles qui m’étaient étrangers quelques jours auparavant. J’avais encore découvert qu’Andréas était un très grand lecteur puisque une pièce entière qu’il ne m’avait pas montrée était une véritable bibliothèque très soigneusement rangée et où l’on pouvait aller de Platon à Houellebecq en parcourant plusieurs centaines d’auteurs à la fois classiques et hors des chemins battus pour un bon nombre : j’aurai là de quoi me sustenter largement.

Son retour était prévu, d’après son courriel, pour 18 heures, je consacrais l’après-midi à préparer un dîner qui devait lui indiquer que je savais et aimais cuisiner, au-delà de l’ordinaire. Bien avant qu’il n’arrive tout était prêt comme pour une fête.

J’avais pris la veille une grande décision : vérifier que la lingerie qu’il souhaitait manifestement me voir porter pouvait ne pas me déranger. Décidément, le « redresse seins », non, mais par contre j’avais revêtu avec plaisir cette sorte de nuisette et j’avais passé la nuit dans cette vêture : au réveil cela ne me parut pas incongru et, comme j’étais seul dans la maison, j’avais passé la matinée dans cette petite tenue, appréciant cette sorte de liberté de mouvement sans être nu. L’après-midi, mu par un besoin irrésistible, j’avais franchi la porte d’un magasin de lingerie féminine et, bafouillant une idiote excuse d’un pari à tenir, j’avais essayé et acheté sur les conseils avisés de la vendeuse une ensemble formé par un ample pantalon soyeux et d’un top (c’est le terme qu’elle m’apprit) au manches mi- longues un peu garni de dentelle et qui laissait apparaître le nombril, le tout complété par une sorte de caftan tout aussi soyeux qui, me dit-elle, remplaçait l’ancien déshabillé. Un bonne partie de mes économies y passa, mais…

C’est dans cette tenue, revêtue après une toilette soigneuse, que j’attendis le retour de mon amant, confortablement installé dans le salon en écoutant une excellente interprétation de la Traviata.

Quand je vis sur l’écran de contrôle le portail s’ouvrir, la voiture passer… je ressentis une sorte de choc intérieur, c’était comme si tout mon corps avait été en attente, tendu et que d’un coup l’angoisse disparaissait : maintenant je savais ce que c’était d’avoir envie de quelqu’un, qu’il revienne pour me faire revivre les moments de jouissance. Je savais que j’allais être à la hauteur et je laissai Andréas arriver au salon après s’être débarrasser de son apparence extérieure, sans plus ; il avait fait vite et je pris cela comme un une nouvelle preuve d’amour.

A mon sourire il répondit avec empressement :

– « Ilia, ma chérie, tu es encore plus belle ! Je vais te croquer… » Et il se jeta littéralement sur le canapé pour m’embrasser avec fougue puis de plus en plus tendrement, tandis que ses mains erraient partout sur mon corps.

Ces caresses me donnèrent des frissons tant les sensations étaient décuplées par le contact du tissu soyeux. Puis mon caftan s’ouvrit et sa bouche alla chercher mes tétons érigés qu’il fit plus que suçoter : j’étais redevenu un corps de femme sous l’emprise de ces démonstrations de désir masculin.

Le canapé se prêtait mal à la suite et Andréas me prenant par la main m’entraîna dans notre chambre puis tout en nous embrassant avec volupté, nous déshabillâmes tranquillement avant que je ne me couche sous lui pour le recevoir cet amant dont le sexe me mit rapidement en transe. Bien que m’ayant pris avec la fougue que son impatience avait générée, Andréas s’appliqua à me faire jouir deux ou trois fois avant de m’exploser son éjaculation au plus loin de mon conduit. Cette fois encore mon sperme s’était répandu entre nos deux corps : nous savions que c’était le signe de ma jouissance à l’égal de son éjaculation. Je retins mon amant en moi le plus possible mais quand sa verge se retira il se coucha à mon côté ; ce fut à mon tour de parcourir son corps puissant de baisers. Oui j’étais amoureux et reconnaissant à Andréas de m’avoir fait découvrir ce moi féminin et je savais que j’allais de plus en plus être SA femme.

Une dizaine de minutes plus tard, il me dit qu’il nous fallait nous préparer pour aller manger, ce à quoi je répondis que nous pouvions prendre notre temps et j’ajoutai :

« Prends ta douche et rejoins moi au salon, d’accord ? ».

Je lui avais préparé, dans sa salle de bain une tenue légère d’intérieur en pensant qu’il aurait l’intuition de s’en vêtir sans question. Moi je passai vite sous la douche et remis ma lingerie et arrivai au salon suffisamment tôt pour préparer l’apéritif ; quand il arriva, me voyant installé dans le canapé dans mes soieries :

« Ilia, tu me caches quelque chose … ».

J’avais eu le temps de me lever et de poser un doigt sur ses lèvres :

« Chut, laisse-toi aller et dégustons d’abord cet apéritif en bavardant un peu… »

Le temps qu’il me raconte quelques détails de son voyage cette séquence s’acheva, je me levai et l’entraînai vers la cuisine :

« Voilà un élément de notre nouvelle vie, mon chéri, je suis aussi capable de cuisiner et j’espère que cela te conviendra… ».

C’est par un baiser tendre qu’il acquiesça et ainsi commença notre vraie vie de couple pour laquelle j’avais décidé d’assumer aussi quelques conséquences quotidiennes de mon envie d’être un peu comme sa femme.

Ce contenu a été publié dans Histoires, Récits, avec comme mot(s)-clé(s) , , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *