Clara, la vampire par Léna Van Eyck – 1 – Résurrection

Clara, la vampire par Léna Van Eyck – 1 – Résurrection

Prologue

Le début de l’action se passe à Castelrouston, petite localité du Poitou.

Depuis longtemps la chapelle de Notre-Dame de Sainte-Trazibulle était abandonnée et partiellement en ruine. L’Etat, propriétaire des murs depuis la loi de séparation de l’église et de l’état, avait d’autres chats à fouetter que de la restaurer, au grand dam du clergé local qui s’opposa néanmoins à sa démolition définitive.

L’accès était muré et des écriteaux prévenaient le chaland par ses mots dissuasifs : « Défense d’entrer, risque d’éboulements »

Samedi 1er mars

François-René Couillard, jeune geek boutonneux à lunettes et amateur de vieilles pierres a réussi à convaincre Sidonie Grandvoisin de la Clitoune, sa petite amie de faire une expédition en ce lieux.

Sidonie est une jeune femme de vingt ans, étudiante en droit à Poitiers, elle habite toujours chez ses parents, Ses cheveux sont châtains roux coupées au carré, ses yeux sont bleus. Elle n’a rien d’un canon, mais comme on dit, elle est mignonne.

– Tu verras, on va s’éclater, et si ça se trouve on va même dénicher un trésor !
– C’est pas dangereux ?
– Non, mais on va quand même prendre des casques de chantier.

François-René s’était procuré un pain de plastic et un détonateur grâce à un cousin militaire et contre rétribution.

L’affaire fut rondement menée, le bruit de l’explosion ne sembla étonner personne dans le voisinage, la quantité de plastic était insuffisante mais le trou formé dans le pan muré d’une porte annexe pouvait néanmoins laisser passer un être humain. Ils n’en demandaient pas davantage et pénétrèrent les lieux avec leur barda, torche électrique, détecteur de métaux, pinces coupantes, jeu de tournevis, pied de biche et tutti quanti.

La poussière accumulée depuis des lustres les fit tousser, ils auraient dû apporter des serviettes et de quoi les mouiller, on ne peut pas penser à tout.

Après avoir tourné en rond dans la nef ils avisèrent une porte en bois que la serrure ne protégea pas bien longtemps.

La pièce dans laquelle ils pénétrèrent était vide et petite. Une tenture dans un bel état de délabrement pendait au mur du côté opposé à l’entrée. François-René tira sur le tissu qui s’écroula en se désagrégeant comme une chiffe molle. Et derrière la tenture, il y avait une autre porte, Celle-ci était en ferraille et fut compliqué à ouvrir, François-René s’acharnait mais n’y parvenait pas.

– On y arrivera pas, il n’y a rien là-dedans ! S’impatienta Sidonie.
– J’essaie encore cinq minutes !

Il eut alors l’idée de s’attaquer non pas à la porte, mais à son chambranle… et miracle après quelques coups de pied de biche bien placés, la porte commença à bouger puis à s’écrouler.

Elle était tombée dans un petit escalier, et du coup en empêchait la pratique. Ils durent donc la tirer vers eux ce qui ne se fit pas sans mal et d’ailleurs François-René se coupa légèrement à la main et aux doigts.

– Merde, je saigne !
– On n’a pas apporté de trousse de secours ! Constate naïvement Sidonie.
– C’est pas grave !
– Ça saigne beaucoup !
– Normal, le bout des doigts, ça saigne toujours beaucoup.
– Bon, on va rentrer !
– Attends, on va voir ce qu’il y a en bas de l’escalier !
– Je vais te faire un petit pansement avec un kleenex.
– Si tu veux !

Ils descendirent enfin, se retrouvèrent dans une minuscule piécette aussi vide que les autres, mais il y avait comme un passage protégé par une simple grille.

– C’est comme les poupées russes, ici, ça ne finira jamais !

La serrure de la grille était rouillée et ne résista pas longtemps, et les voici dans une nouvelle pièce.

Mais celle-ci n’est pas vide, et renferme un cercueil en son milieu.

– Wha ! Ça doit faire un bout de temps qu’il mijote là-dedans, le macchabé !
– Bon, on s’en va ?
– Et si c’était un faux cercueil ? Il y a peut-être un trésor là-dedans.
– Mais non, laisse les morts tranquilles !
– Si on le fait pas, on le regrettera toute notre vie !
– Pfff.

Cédric prend son pied de biche et soulève le couvercle du cercueil

– Wha, un squelette !
– Ben oui, tu t’attendais quoi ? Au trésor des Templiers ? Bon, on se casse ou pas ?
– On y va,…

Le sang s’écoulant de la blessure à la main de Cédric a coulé sur le squelette…

Et c’est comme ça que j’ai ressuscité !

Clara

Rapide description afin de savoir à qui vous allez avoir à faire :J’ai un âge canonique, mais mon corps est celui d’une femme de trente ans, on me dit bien faite, je suis brune aux yeux bleus, mes longs cheveux lisses descendent jusqu’u milieu de mon dos.

Revenons à notre histoire.

Qui donc est venu me délivrer de ce sommeil de mort dont je ne peux même pas estimer la durée ? J’ai soif, et puis je suis un peu engourdie quand même.

J’entends des gens parler :

– T’as remis le couvercle ?
– Pourquoi faire, il ne va pas s’échapper ! Attends, je n’ai pas bien regardé, il y a peut-être des trucs de valeur dans le fond ?
– Vite fait alors !

François-René revient près du cercueil :

– Aaaah ! Hurle-t-il, complétement paniqué
– Qu’est-ce qu’il y a ?

J’ignore qui est cet individu bizarrement accoutré mais je m’en fous, je lui saute au cou, le mord profondément ! Humm, c’est trop bon, le sang frais !

Je me lève pour de bon, toujours un peu étourdie, une femme, elle aussi dans un accoutrement ridicule et fort peu féminin est prostrée dans un coin de la pièce. Normal les vampires, ça a toujours fait peur aux gens, est-ce de ma faute à moi ?

Je fais quoi, je ne vais pas la mordre, le type que j’ai mordu a encore du bon sang sur lui, non, je vais la garder en réserve. Mais il faut que je l’immobilise.

Je cherche de quoi constituer des bandelettes de tissu, j’essaie avec ses vêtements, mais c’est quoi cette étoffe ? Je lui ouvre son espèce de gilet, en dessous c’est moins solide, j’arrache ça et avec les lambeaux de tissu, j’immobilise les poignets et les chevilles de cette étrange personne qui me regarde avec des yeux apeurés, incapable de prononcer une parole ou de faire un geste. Je ne suis pourtant pas méchante, ce n’est quand même pas de ma faute si je suis une vampire !

– Bon tu arrêtes de chialer sinon je te bâillonne !
– Qui êtes-vous ? Qu’avez-vous fait à mon ami ?
– Ton ami, je l’ai juste un peu mordu, j’avais soif, il est où le problème ?
– Vous l’avez tué ?
– Non, pas encore !
– Mais vous êtes un monstre !
– Les monstres c’est toujours les autres. Et maintenant ferme ta gueule. Tu m’énerves !

Bon un peu d’organisation. Il me faut des fringues pour sortir. Les miennes partent en loques et je m’en débarrasse.

– Bon, toi tu vas répondre à mes questions…
– Il faut appeler du secours, on ne peut pas laisser mon ami comme ça ! Et vous êtes qui d’abord à vous balader comme ça à poil dans ces ruines ?
– Moi je suis une vampire, pourquoi ?
– Vous vous êtes échappé d’un asile, vous êtes complètement malade, aller mordre les gens ! Et qu’est-ce que vous allez me faire ?
– Dis donc toi, tu ne crois pas que tu poses trop de questions.?

Sidonie se mit à sangloter.

– Je vous en supplie, appelez les secours, mon portable est dans ma poche.
– Ton quoi ?
– Mon téléphone portable, vite !
– Ton quoi ?
– Mais vous êtes bouchée ou quoi, dans ma poche !

Je fouille dans sa poche, j’en extrais un objet que je n’identifie pas.

– C’est quoi ce machin ?
– Mais vous sortez d’où ? Vous n’avez jamais vu de téléphone portable ?

Mais qu’est-ce qu’elle raconte ?

– Détachez-moi, je vais appeler.
– Ici, personne ne t’entendra.
– Avec le téléphone.

Elle m’énerve, elle m’énerve !

– Bon maintenant c’est moi qui pose les questions, dehors en ce moment, il fait jour ou il fait nuit ?
– Il fait jour, mais….
– Silence !

Donc il faut mieux que j’attende la nuit pour sortir. Qu’est-ce que je vais faire en attendant avec cette tar?e ? Des habits, je ne peux pas prendre les siens, je les ai massacrés, ceux du type ? Ridicules, mais je n’ai pas d’autre choix.

– On est en quelle année ?
– Vous êtes complètement larguée, vous !
– Réponds-moi !
– 2019.
– Z’êtes sûre ?
– Oui.
– J’aurais roupillé plus de 200 ans ?
– Vous êtes la belle au bois dormant ?
– Non, je m’appelle Clara et je suis un vampire.
– Bon, vous me détachez ? Si vous voulez je vous donnerais un peu de sous.
– Qui est le roi de France en ce moment ?
– Y’a pas de roi, on a un président…
– Il va falloir que quelqu’un m’aide à me réadapter, je sens que ça va être toi.
– O.k. mais pour ça faut me détacher !
– Me prendrais-tu pour une idiote ?
– Non, non pas du tout.

Bon, réfléchissons. J’ai dormi trop longtemps et je risque de me faire repérer rapidement dans ce monde qui a dû changer en 200 ans. Il faut donc que cette nana m’aide, seulement elle ne croit pas un mot de ce que je raconte, donc il faut que je la vampirise. Il ne faudrait pas qu’elle se rebelle non plus. Vas-y en douceur Clara, tact et diplomatie.

– Je vais avoir besoin de toi. Mais pour ça, il faut que tu arrêtes de me prendre pour une évadée de Charenton. Je suis vraiment une vampire, regarde mes dents !
– Des belles prothèses !

Indécrottable !

– En 1816, le roi Louis XVIII à fait pourchasser tout ce qui ressemblait à un révolutionnaire ou à un bonapartiste. Moi je n’étais rien de tout ça. Nous les vampires on s’en fout des rois et des empereurs, mais on ne les aime pas, quant aux révolutionnaires à part couper des têtes pour faire le bonheur des gens, ils sont pathétiques. Mais bon, il a bien fallu que je me cache, les hommes du roi étaient souvent des sadiques qui ne s’embarrassaient pas de procès quand ils tombaient sur un suspect.
– J’ai déjà rencontré des schizophrènes, mais vous vous tenez le pompon !
– N’emploie pas des termes que je ne connais pas, comment veux-tu que je m’y retrouve ? Donc je me suis cachée ici, j’ai découvert cette salle, il y avait le cercueil d’un évêque, je l’ai viré, j’ai pris sa place et suis entrée en léthargie.
– Tu devrais écrire un roman !
– Dis-moi : à part toi et l’autre benêt, qui habite ici ?
– Personne, c’est une ruine, voyons.
– Et qu’est-ce que vous faites ici, alors ?
– C’est mon ami, il adore les vieilles pierres…
– N’importe quoi ! Bon, tu ne me crois pas quand je t’explique que je suis un vampire et que je viens de me réveiller après un gros dodo de 200 ans, je renonce à te convaincre, j’ai besoin de toi, je vais donc te vampiriser, donc je vais te mordre bien comme il faut…
– Ne me touchez pas ! Au secours !
– Silence, tu vas tomber dans les pommes et à ton réveil tu auras soif de sang, mais je t’expliquerai la suite à ce moment-là.

Sidonie eut beau se débattre et hurler comme une damnée, je la mordais consciencieusement. Il fallait bien compter une heure avant qu’elle se réveille de sa torpeur. En attendant je décide de m’habiller, les fringues du grand benêt sont trop grandes pour moi, mais en attendant mieux, ils feront l’affaire.

Ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi je suis restée endormie pendant deux siècles ! Je regarde dans le fond du cercueil à la recherche d’un indice, je trouve un petit pieu pointu. D’accord, j’ai compris : un salopard est descendu jusqu’à ici, a dû s’étonner de la présence sur le sol du squelette de l’évêque, a ouvert le cercueil a découvert une belle jeune fille pas décomposée du tout et avec des drôles de dents, il a dû se renseigner sur la façon de tuer les vampires et m’a planté un pieu dans le cœur ! Franchement est-ce des choses à faire ?

Et le réveil ? Il suffit d’une goutte de sang, l’un de ces deux abrutis devait s’être écorché…

Un petit moment s’écoule…

Un bâillement. La donzelle émerge :

– Ou suis-je ?
– Tu ne te rappelles pas ?
– Ah, si ! Mais vous m’avez fait quoi ? Je me sens toute bizarre j’ai envie de mordre, j’ai soif.
– Normal pour un vampire !
– Je ne suis pas un vampire !
– Si, touche tes dents.

Elle le fait, pousse un cri.

– C’est quoi ce délire ?
– Hi, hi ! Si tu as soif, la réserve de sang est la ! Lui dis-je en lui montrant son copain toujours dans les vapes.
– Ça ne va pas, non ?
– Alors garde ta soif mais ça va être dur.
– Bon tu me détaches maintenant ?
– Et tu vas faire quoi ?
– Appeler les secours pour mon camarade.
– Quels secours ? On ne va pas abandonner notre réserve de sang.

Et soudain c’est la crise nerveuse, la nana se met à chialer comme une madeleine, il va falloir la jouer fine. Le gros problème est son grand benêt de copain. Il va m’être compliqué de faire à la fois ami-ami avec la jeune fille et de laisser mourir le gars !

Je laisse pleurer la fille, sachant qu’à un moment sa soif de sang va devenir ingérable.

– Je me sens mal ! Finit-elle par avouer.
– Bois son sang!
– N’importe quoi !
– Écoute-moi bien, ce garçon va mourir de toute façon, ce n’est pas le sang que tu lui prendras qui changera quelque chose. Si tu ne te nourris pas, tu vas tomber d’inanition, or j’ai besoin de toi et en forme. Si tu ne fais pas je vais t’obliger à le faire.

Et après les menaces, je change de registre :

– Il y a une seule façon de sauver ton ami mais ça va poser un petit problème.
– Vous n’allez pas le laisser mourir !
– Non, mais pour ça, il faut que je le vampirise…
– On est chez les fous !
– Il faudrait peut-être que tu te décides à accepter la réalité, les vampires, ça existe j’en suis une et maintenant toi aussi.
– Je ne crois pas aux vampires !
– Tu vas arrêter, oui ? Je te propose ceci : tu vas mordre ton ami afin de reprendre des forces après je le vampirise, seulement en faisant ça on perd notre réserve de sang et on sera obligé de s’abreuver à l’extérieur
– Oui, ben sauvez mon ami, le reste on verra après.
– D’accord mais mords-le, t’es toute blanche.

Assoiffée et décontenancée Sidonie approcha ses dents du cou déjà abîmé de François-René, elle se surprit à le mordre. Sans répulsion, elle avala une grande quantité de sang dans un quasi-orgasme, elle termina son action, les yeux exorbités, le sang lui dégoulinant sur le menton.

– Ça va mieux ! S’entend-elle dire.
– Bon maintenant je le vampirise.
– Mais il a déjà été mordu je ne comprends pas.
– Ce n’est pas la même morsure !

J’ai donc mordu le grand benêt, dans une heure il aura soif et on n’aura rien à lui proposer, il nous faudra sortir. Pas évident ! Mais j’ai toujours beaucoup de cordes à mon arc. Je m’approche de la fille.

– Il est sauvé, alors ? S’inquiète-t-elle.
– S’il ne fait pas de conneries, oui !

Je défais ses liens, elle ne sait trop quoi faire.

– On attend qu’il se réveille, après s’il fait nuit on pourra sortir.
– Il ne va pas comprendre.
– Justement, je compte sur toi pour lui expliquer.

Et tout en parlant je lui caresse ses doux bras. La fille se laisse faire.

– T’es mignonne, toi.
– Je ne sais pas.
– Moi je sais, j’aime bien les femmes.

Je quitte les vêtements du gars que j’ai sur moi, je les remettrais tout à l’heure. J’exhibe ma nudité, un peu devant, un peu derrière.

– Je te plais ?
– Comment ça ? Vous êtes une belle femme, mais je ne suis pas gouine.
– Ça ne t’empêche pas de me caresser.
– Pour quoi faire ?
– Parce que j’ai envie ! Tu n’as jamais couché avec une femme ?
– Ça ne vous regarde pas !

J’ai le pouvoir d’entrer dans l’esprit des gens, je pourrais donc l’obliger à être gentille avec moi, mais l’amour c’est tellement mieux quand c’est consenti…

– Tu as déjà léché les seins d’une femme ?
– Ça ne vous regarde pas !
– Tu me dis juste oui ou non.
– Oui ! Une fois.
– Et ça t’a plus !
– Oui mais je ne suis pas gouine.
– C’est pas grave, ça viendra !

Je lui fous mes seins sous le nez.

– Lèche, lèche mes tétons !
– Pas envie… juste un peu alors.

Et la voilà avec mes bouts de seins dans sa bouche, je n’en reviens pas que cela a été si facile, je n’ai pourtant pas usée de mes pouvoirs, mais j’ai peut-être une sorte d’ascendant naturel sur les mortels.

– Si tu te déshabillais ? Lui demandais-je
– On pourrait s’arrêter là, non ?
– On pourrait, mais moi j’ai envie de continuer.
– Il faut que je fasse pipi.
– Et bien déshabille-toi et fait pipi.
– Tu ne vas pas me regarder pisser quand même ?
– Si j’adore ça !
– T’es vraiment frapadingue !
– Où est le mal ?

Je n’aurais sans doute pas insisté, mais Sidonie avait sans doute dû se dire qu’elle aurait tout avantage à se montrer conciliante avec moi. Du coup elle se déshabilla, sans grand enthousiasme mais elle le fit.

Puis elle se mit au coin de la pièce, se baissa, ferma les yeux et urina, créant ainsi une joli flaque jaunâtre sur le sol carrelé.

– Je n’ai rien pour m’essuyer ! Rouspète-t-elle
– Je vais te le faire !
– Avec quoi ?
– Ma langue !
– T’es malade !
– T’as jamais fait ça ?
– Surement pas !
– Ça ne te fera aucun mal !
– C’est quoi ton plan ? T’a juré de me pervertir, c’est ça ?
– Ce ne sont pas des perversions, ce sont des fantaisies, Laisse-moi faire juste un peu et si tu me dis d’arrêter, j’arrêterais.
– Alors arrête !
– Non, là ce n’est pas le jeu, j’ai même pas commencé.

De guerre lasse, Sidonie me laissa faire. Sa chatte était à moitié rasée, quelle drôle d’idée de faire ça, pareil pour les poils de ses aisselles. En voilà une drôle d’époque !

Je me régalais des gouttes d’urine qui perlaient sur sa chatte en donnant de larges coups de langue. Mon doigt vint rejoindre ma langue. Sidonie ne protesta pas et commença à haleter, puis à pousser des petits cris.

– Qu’est-ce que tu me fais, c’est bon ! T’es en train de me gouiner, je ne voulais pas.

Je la laissais causer, de toute façon, elle ne me demandais pas d’arrêter. Elle gémissait de plus en plus, sa chatte redevenait humide et cette fois ce n’était pas de l’urine. Son clitoris érigé quémandait le coup de grâce. Je le lui donnais et son cri de jouissance envahit les souterrains de la chapelle de Sainte Trazibulle.

Je ne la laissais pas reprendre ses esprit et ma bouche vint se coller à la sienne. Elle eut peut-être un instant d’hésitation mais guère plus et accepta mon baiser, j’en profitais pour la peloter et caresser sa douce peau.

– Ça t’as plu ?
– Oui mais…
– Mais quoi ?
– Où suis-je tombée ?
– Il est où le problème, je ne suis pas méchante avec toi., et je viens de te donner du plaisir.
– J’étais une jeune fille convenable, maintenant t’as fait de moi une trainée !T’es contente ?
– Je suis contente de t’avoir donné du plaisir !
– T’es quoi exactement ? Tu m’as fait quoi au cou et ces dents à la con, c’est de la magie ?
– Si tu veux ! Tu sais ce que j’aimerais bien, c’est que tu me lèches comme tu m’as léché.

Et là, au lieu de refuser catégoriquement, elle me sort un prétexte pour ne pas le faire. Il ne faut jamais faire ça.

– Je ne sais pas faire, je ne suis pas gouine !
– Mais ça s’apprend, je vais te guider, viens mettre ta langue entre mes cuisses.
– Je ne peux pas faire ça !
– Non, mais tu peux essayer, si vraiment ça te bloque, on aura d’autres occasions.

Je lui écarte ma chatte pour qu’elle en ait plein la vue.

– Quel fouillis, jamais tu te rases ? Me demande-t-elle.
– Ben non, quelle idée, et toi pourquoi tu te rases.
– Toutes les filles le font.
– Approche toi mieux !

Elle se rapproche doucement, puis se recule.

– Non, je ne peux pas !
– Mais si ! Respire un bon coup, sors ta langue et lèche.

Elle le fait, deux trois coups de langues, elle recule son visage mais reste en position.

– Ça un goût de… je ne sais pas.
– Un goût de quoi ?
– De sexe !
– Ce soit être normal ! Rigolais-je
– C’est la première fois que je te vois rire !
– On aura d’autres occasions de rire ensemble, reprend tes léchouilles.

J’ai connu de meilleures lécheuses, mais je la guide et ça finit par le faire, le plaisir monte, il me faut jouir.

– Le bouton, suce mon bouton de rose !
– Le bouton de rose ?

Je lui montre.

– Ah ! Le clito ?
– Suce, suce ma chérie, suce, oh que c’est bon !

Et j’éclatais mon plaisir à mon tour.

Après un petit moment de tendresse. Elle m’offre une cigarette, je ne sais pas ce que c’est que ce truc là mais l’odeur du tabac me parle et il y a deux cents ans il m’arrivait de fumer la pipe.

Je me suis rhabillée avec les fringues du gars qui finit par se réveiller.

– Explique-lui rapidement la situation et déconne pas !
– François-René, tu es vivant. Embrasse-moi !
– Bien sûr que je suis vivant, mais qu’est-ce que je fous à moitié à poil, et c’est qui elle ? Pourquoi elle m’a piqué mes fringues.
– Je voudrais que tu te taises cinq minutes et que tu me laisse parler, il nous arrive un truc de dingue ! Mademoiselle, je ne connais même pas son nom…
– Clara ! Précisais-je.
– Donc Clara est comme une sorte de mutante, un peu contagieuse mais apparemment pas dangereuse sauf que quand on attrape son truc, on a besoin de sang et on a envie de mordre.
– Sidonie, tu es sûre que ça va ?
– Ça va si on veut, je n’arrive pas à tout réaliser. C’est un peu nouveau et un peu confus tout ça !
– Bon, tu me raconteras tout ça en route, on se barre d’ici, j’ai les crocs. Vous pouvez me rendre mes fringues ?
– Je suppose qu’il m’en faudra pour sortir. Demandais-je. A moins que votre époque tolère la nudité ?
– On sort et on vous ramène des fringues. Propose Sidonie.
– Non, tu sors toute seule et tu nous les apportes. Et dépêche-toi, bientôt tu ne pourras plus supporter la lumière du jour, c’est l’affaire de quelques heures
– Bon, toi la greluche, tu ne vas pas nous donner des ordres. S’énerve le boutonneux

Il va pour forcer le passage, je prends brièvement possession de son esprit.

– Bon faisons comme ça, je vais attendre ici, j’ai un peu la tête qui me tourne. Corrige-t-il

La fille partie, le garçon s’agace :

– Mais enfin, c’est quoi ce cirque ? Vous êtes qui ?
– Clara, une vampire.
– Sérieusement…
– Je suis sérieuse. T’as jamais entendu parler des vampires ?
– Si, au cinéma…
– Au quoi ?
– Au cinéma, vous ne savez pas ce que c’est que le cinéma ?
– Pas du tout.
– Vous êtes en traitement psychiatrique ou quoi ?

Mais qu’est-ce qu’il raconte ?

– C’est fou, ça, j’ai roupillé deux cents ans et je me réveille dans un monde qui ne croit même pas aux vampires !

A suivre

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5 réponses à Clara, la vampire par Léna Van Eyck – 1 – Résurrection

  1. François26 dit :

    Heureusement que les vampires ressuscitent, cela nous permet de lire de belles histoires de vampires comme celle-ci !

  2. Lemoine dit :

    C’est vrai que des vampires qui pissent on ne voit pas ça tous les jours 😉

  3. Lisov dit :

    Les vampires ne meurent jamais, surtout quand ce sont des vampires coquines

  4. Mathilda Stenberg dit :

    on est tout de suite dans le bain (normal avec des vampires !)

  5. Baruchel dit :

    J’adore les récits où se mêlent érotisme et fantastique, plus jeune, j’adorais Jean Rollin avec ses vampirettes en tenues vaporeuses.

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