« Couvrez ce sein que je ne saurais voir: – Par de pareils objets les âmes sont blessées, – Et cela fait venir de coupables pensées. »
(Molière. Tartuffe, ou l’imposteur (1664), Acte III, scène 2)
Le numéro d’Avril de la revue « Votre Beauté » s’offre une publicité dans les vitrines des kiosques à journaux. On y voit une belle femme torse nu mais dans une position qui n’a absolument rien d’obscène, ce serait même du très joli nu artistique. Ça plait ou ça ne plait pas, mais ce ne choque pas, du moins quand on n’a pas de problèmes. Car ne voilà-t-il pas que les vitrines des affiches se sont recouvertes de petits autocollants collés juste sur le téton de la dame et sur lesquels on peut lire ce message péremptoire « Publicité qui racole, incitation au viol ». C’est ce qui s’appelle faire dans la finesse.
Ces gens-là ignorent sans doute qu’aucun sociologue digne de ce nom n’a jamais mis en évidence un lien entre la diffusion d’images érotiques et/ou pornographiques avec le nombre de viols ! Ce serait d’ailleurs plutôt le contraire : plus une société refoule la sexualité publique, plus les conséquences du refoulement qu’elle provoque sont dangereux (et le viol peut constituer l’une des manifestations).
Voyons voir maintenant la signature, car d’habitude, ces autocollants ne sont pas signés. Là ils le sont : il s’agit des « Jeunesses catholiques de France ». Vous savez ces jeunes gens qui manifestaient il n’y a pas si longtemps contre une loi qui ne leur enlevait rien du tout (le mariage pour tous) aux côtés de gens fort peu fréquentables.
Mais dites-moi, pour coller leurs autocollants aux bons endroits, ils ont dû être obligés de regarder fixement les seins de la dame pour ne pas le coller à côté… Je ne vous dis pas quelle érection ils ont dû se taper !
Les jeunesse catholiques, ce ne ne sont pas les mêmes que ceux qui ont cru malin de profiter de la visite du pape à Paris pour faire des chaines humaines devant les sex shop de la rue Saint Denis pour empêcher les gens d’y entrer ?
Les cons, ça ose tout ! C’est d’ailleurs à ça qu’on les reconnaît !
Ah ! C’est vrai qu’on jamais trouvé de salle pour le bal des hypocrites, il n’y a pas de salle assez grande !
J’ai adoré la conclusion de l’article