Martinov 16 – Professeur Martinov et le Fidélitas – 9 – Cocktail orgiaque par Maud-Anne Amaro

 

Martinov 16 – Professeur Martinov et le Fidélitas

9 – Cocktail orgiaque par Maud-Anne Amaro

Lundi 11 Novembre

Comme la veille, Perronoux s’est mis en planque devant le domicile des époux Framboisert à partir de midi. Il y est resté jusqu’à 18 heures, il n’a vu Edith Framboisert ni entrer, ni sortir. Il serait resté 10 minutes de plus, il aurait eu l’énorme surprise d’apercevoir Romain Framboisert allant chercher du pain chez le boulanger du coin.

Perronoux était perplexe, le fait qu’Edith Framboisert ne se rende pas à l’hôpital pouvait signifier plusieurs choses : que Framboisert venait de mourir ou aussi qu’il était hospitalisé à domicile.

Béatrice a averti le professeur Martinov qu’elle se rendrait chez Perronoux avant de venir travailler. L’adresse que lui a donnée Edith correspond à un immeuble ancien, peu élevé et passablement délabré du Faubourg Saint-Antoine. Elle est stupéfaite du nombre de boites aux lettres accrochées dans le hall. Certaines débordent de prospectus et semblent abandonnées. Comment autant de gens peuvent habiter ici ? L’une des boites est effectivement étiquetée au nom de Perronoux, rien n’y déborde signe qu’il relève bien son courrier, mais aucune indication d’étage ou d’escalier ne figure sur l’étiquette. Il y a une loge de gardienne, elle se renseigne. La dame a un look de camionneuse au long cours et toise Béatrice de toute sa hauteur :

– Il n’a pas de Monsieur Perronoux dans l’immeuble ! Répond-elle avec une moue de mépris.
– Attendez, j’ai vu la boite aux lettres…
– C’est une domiciliation, c’est juste pour le courrier !

Le procédé est classique, mais toujours efficace. (Cela lui rappelle une situation vécues dans une précédente aventure – voir Pr. Martinov et le droit piquet).

– Et je suppose évidemment que vous ne connaissez pas sa véritable adresse.
– Je ne suis pas une agence de renseignements.
– Il vient quand relever son courrier ?
– Vous êtes de la police ?
– Ce n’est pas une réponse.
– Je vous ai dit que je n’étais pas une agence de renseignements. Vous ne comprenez pas le français ?
– Vieille peau !
– Va te faire enculer ! Sale pute ! Répondit la mégère.

Mardi 12 Novembre

Monsieur Liou prévient Perronoux que les « Fidélitas » sont arrivés et qu’il en commence la vente et la publicité dès aujourd’hui.

Le soir même Perronoux était invité à un cocktail avec des gens du show-biz. Il détestait ce milieu, mais y avait été introduit par une journaliste revêche dont le frère était comédien et qui partageait sa passion pour l’Histoire et plus particulièrement celles des « Grandes batailles ».

Il s’y rendit donc, estimant que ce milieu pourrait être réceptif aux avantages de son « Fidélitas » et qu’il pourrait y prodiguer une publicité discrète.

Perronoux restait tout seul comme un con devant le buffet, son verre de champagne à la main. Personne ne s’intéressait à lui et il maudissait tout ce monde où il ne voyait que snobisme, intrigues, suffisances, médiocrité, extravertisme, sans parler du sexe et de la coke. A cette pensée il se mit à rougir comme un puceau.

Mais voilà qu’un type assez agité le bouscule et lui fait renverser son verre.

– Oh ! Je suis désolé !
– Pas bien grave.
– Je vous ai déjà rencontré, vous ! Vous n’êtes pas ingénieur du son ?
– Non, non, je ne suis pas ingénieur du son, je suis inventeur.
– Ah, oui ? Et vous avez inventé quoi ?
– Je viens de sortir le Fidélitas, c’est un petit dispositif qui se fixe sur la culotte des dames et qui permet de contrôler leur fidélité.

L’homme faillit lui rire au nez et puis il eut une idée qui lui sembla lumineuse :

– Mais c’est génial cette idée ! Et comment ça marche ?
– C’est sensible aux températures, et ça les enregistre. Si une femme quitte sa culotte, son mari le saura en incorporant la puce dans l’ordinateur, il apprendra à quelle heure ça s’est passé et pendant combien de temps !

L’homme fait un effort surhumain pour s’empêcher d’éclater de rire.

– Wha ! Trop génial ! Les détectives privés vont faire faillite avec votre truc !
– Tant pis pour eux !
– Ecoutez, vous avez de la chance de me rencontrer, vous êtes libre demain soir ?
– A priori, oui ! Mais pourquoi ?
– J’ai un ami qui travaille dans la pub, je crois bien que ça devrait l’intéresser.
– Je n’ai malheureusement pas les fonds nécessaires pour me payer une campagne de pub.
– Mais qui vous parle d’argent ?
– Il ne va pas me faire ça gratuitement ?
– Mais qui vous parle de campagne de pub ? C’est à une tout autre idée à laquelle que je pensais.
– Dites-moi !
– Ne vendons pas la peau de l’ours, préparez un petit exposé pour demain soir, on mettra un paperboard à votre disposition, si vous avez une démo, des graphiques, apportez tout ça ! Vous viendrez n’est-ce pas ?
– D’accord !
– Echangeons nos coordonnées, je m’appelle Oscar…

Oscar jubilait, au diner de cons de demain soir, avec un tel con, il aurait un succès fou. Il lui faudrait décommander son collectionneur de scoubidous filandreux, pas bien grave.

Mercredi 13 novembre

Les rapports du détective privé rassurèrent Michael Dereine pendant un mois complet, le temps sa mission. Il fut ensuite convenu que ce dernier se livrerait ensuite à trois jours de filatures fortuites mensuelles. Parma et Portillo s’en fichaient puisque le détective toucherait son bakchich !

Une qui l’avait mauvaise, c’était Maria Baule ! Elle s’était d’abord réjouie du fait que les médias ne s’intéressaient presque plus à Michael Dereine et par conséquent du flop qu’avait subi Luis Portillo en pariant sur ce « mauvais cheval ». Mais voilà qu’il se chuchotait dans les milieux du show-biz que le prochain album du bellâtre allait cartonner… Et cela, elle ne le supporterait pas.

Comment l’atteindre ? Il paraissait amoureux fou de Parma Schuller, et on le disait jaloux comme un tigre, ce qui n’empêchait pas le tout Paris de jaser sur les coucheries réelles ou supposées de la jeune femme.

« Lui montrer la réalité en face était sans doute une bonne façon de lui saper le moral et de mettre en péril le lancement de son album de merde ? » se dit Maria.

Mercredi 13 novembre

Pendant un quart d’heure, Perronoux lu le petit exposé qu’il avait préparé devant la petite assistance. Piètre orateur, il se rendit compte que son auditoire avait des réactions inattendues, visiblement peu passionné et prenant tout ça à la rigolade. Il en fut fortement affecté. Puis vinrent les questions :

– Vous ne craignez pas d’être inquiété pour atteinte à la vie privée ?
– J’assume ! Répondit Perronoux, sérieux comme un pape.

Il y eu d’autres questions souvent farfelues, jusqu’à ce que Maria Baule l’interpelle d’un ton goguenard.

– Et si la dame ne porte pas de culotte…
– Mais enfin, ce genre de situation n’existe pas !

L’assemblée éclata de rire, Perronoux décidément bien lourd cru qu’on se moquait de Maria Baule et non de lui, et afficha un sourire niais.

– Si je soupçonne ma femme de faire des pipes à mes amis, comment votre gadget va-t-il m’en informer ? Lança quelqu’un.

Perronoux est soudain mal à l’aise, cherche une réplique intelligente, mais n’en trouve pas… Il reste muet.

C’est Kathy Lyon qui lui porta le coup fatal.

– C’est nul votre truc et je vais vous le prouver :

Elle s’avança avec sa chaise jusqu’à la hauteur du paperboard, puis retira son pantalon. Et tandis que Perronoux devenait rouge de confusion, Kathy demanda à Maria Baule de venir la rejoindre. Alors elle écarta sa culotte dévoilant sa chatte rasée et demanda à sa partenaire de la lécher, ce que cette dernière comprenant le but de l’opération accepta avec malice.

– Et dans ce cas, elle enregistrerait quoi ma culotte ?

L’assemblée est hilare, Perronoux est au bord de l’apoplexie. Il vient (enfin) de réaliser qu’il s’est fait inviter à un diner de cons.

– Bande de salauds ! Fulmine-t-il. Faisant redoubler les rires.

Il cherche Oscar, lui lance un doigt accusateur.

– Toi mon salaud, je vais te faire regretter ce que tu as fait, et ce ne sont pas des paroles en l’air !

Les rires moqueurs redoublaient.

– Maria tu peux arrêter de lécher Kathy, la démonstration était parfaite, lança quelqu’un.
– Je n’arrête rien du tout, je termine toujours ce que j’ai commencé.

La soirée allait probablement tourner en partouze, mais Perronoux n’en verrait rien, il était déjà dehors partagé entre la rage et la honte.

Cette petite plaisanterie eut des conséquences inattendues, on se la raconta et on se la répéta en la déformant, en l’embellissant, en l’exagérant, mais du coup les ventes du « Fidélitas » furent boostées. Des magasins de province, de Belgique et de Suisse réclamèrent des exemplaires en nombre à Monsieur Liou, qui craignant la rupture de stock faxa une nouvelle commande en Chine, en oubliant de prévenir Perronoux (on ne peut pas penser à tout, n’est-ce pas ?)

Vendredi 15 novembre

Le professeur Martinov et Béatrice ont rencontré au cours de leurs aventures certains personnages « bien placés ». C’est ainsi que Gérard Petit-Couture. (voir Professeur Martinov et le grimoire magique) put leur fournir à l’aide du numéro de téléphone de Perronoux, l’adresse qu’il avait indiquée au moment de l’achat.

Béatrice s’y rendit sans plan précis, mais surtout sans trop de motivation. S’il s’agissait au début de cette affaire de récupérer des fonds chez un petit escroc à la manque, ce qu’elle avait depuis appris du personnage était plutôt inquiétant, l’homme était violent et ne semblait pas lésiner sur les moyens, (n’avait-il pas laissé Romain Framboisert comme mort ?) Elle décida donc de se livrer à une mission minimum, celle de vérifier l’adresse, ensuite, elle aviserait.

Sur place, on l’informa que Perronoux ne résidait plus là depuis longtemps et qu’il n’avait pas laissé d’autre adresse.

Elle décida donc de laisser tomber les recherches. Après tout, cette affaire était assez agaçante, mais n’avait rien non plus de fondamentale.

Perronoux a mis une journée à se remettre de l’humiliation que lui a fait subir Oscar. Il a cherché par quel moyen il pourrait se venger, mais n’a encore rien trouvé. Il a besoin d’un dérivatif. Il a donc l’idée de téléphoner chez Romain Framboisert sans se douter que celui-ci a repris son travail dans son entreprise.

– Je désirerai parler à Monsieur Framboisert.

Perronoux a eu beau maquiller sa voix, il est mauvais comédien et Edith Framboisert le reconnut de suite.

– Qui le demande ?
– C’est la sécurité sociale, c’est au sujet de ses derniers remboursements.
– Je suis sa femme, je vous écoute.
– Nous avons instructions de ne parler qu’à l’assuré lui-même.
– Il n’est pas là pour le moment !
– A quelle heure pourrais-je rappeler ?
– Je n’en sais rien, il n’a pas remis les pieds ici depuis plus d’un mois.
– Ah ! Je vous remercie.

Voilà qui excluait pas mal d’hypothèses, mais Perronoux n’y comprenait plus rien.

« Son coup sur la tête a dû lui faire péter les plombs, et à sa sortie de l’hôpital il a quitté le domicile conjugal, me voilà bien avancé. »

Lundi 18 novembre

Oscar Lichtenberg est une sorte de dandy, dragueur infatigable, partouzeur assidu et bisexuel affirmé, il dilapide à tout va l’héritage de son père, accumulant les projets farfelus et les réalisations foireuses. Il s’est récemment lancé avec plus ou moins de bonheur dans la production cinématographique et aujourd’hui il a organisé un cocktail pour fêter le lancement de son nouveau film : « Les amants du Mans ».

Quand elle reçut le carton d’invitation, Maria Baule eut une idée et téléphona à Oscar.

– Je vais te demander un petit service, ça t’embêterai d’envoyer un carton à une personne dont je vais te donner les coordonnées.
– Tu es consciente qu’avec les gens que j’invite, ça va finir en partouze ?
– Je le sais bien, c’est sans doute pour ça que je suis sur la liste des invités, non ?
– On ne peut rien te cacher.
– Alors ce service ?
– Mais ma bibiche tu sais bien que je ne peux rien te refuser… mais explique moi pourquoi.
– Un type avec qui j’ai un petit compte à régler, je n’arrive pas à le rencontrer, ça m’en fournira l’occasion.
– Faut que tu me racontes.
– Quand tu veux. D’ailleurs faut que je te demandes un autre petit truc en plus, rien de bien compliqué tu verras…

Michael Dereine était de moins en moins invité dans les réceptions et cocktails du show-biz, mais il ne montra aucun signe d’étonnement quand il reçut le carton. Cet Oscar Lichtenberg ne lui disait rien, mais il avait rencontré tellement de gens… Très flatté, il s’y rendit accompagné de son épouse. Evidement les hasards des bonjours bonsoirs et des salamalecs d’usages eurent tôt fait de les séparer. Maria qui n’attendait que cette occasion fonça dans sa direction.

Elle arbora un large sourire, genre, l’ex compréhensive et pas rancunière pour deux sous.

– Tiens ! Vous ici ! Quelle surprise ! Ça me fait plaisir de vous revoir !
– Le monde est petit ! Répondit Michael dans un grand élan d’originalité.
– En effet ! Vous avez fait un beau mariage, votre épouse est charmante.
– Merci !
– Vous ne l’avez pas amené ?
– Si, je vais vous la présenter…

Il la chercha du regard sans l’apercevoir.

– Je ne la vois plus !
– Elle ne doit pas être bien loin. Vous me la présenterez tout à l’heure. Il est vraiment dommage que des imbéciles colportent tous ces ragots !
– Les ragots, quels ragots ?
– Vous n’êtes pas au courant ? Remarquez c’est peut-être aussi bien, parce que franchement ces racontars, ça aurait plutôt tendance à déshonorer leurs auteurs.
– Mais enfin, de quels ragots parlez-vous ?
– Bof, les trucs habituels, faut toujours qu’on fasse coucher tout le monde avec tout le monde.
– Et on ragote sur ma femme ?
– Oui, on « ragote » !
– Je vais vous dire, je suis très tranquille de ce côté-là ! Il n’y a pas plus fidèle que ma femme !
– C’est bien ! Remarquez : on n’est quand même jamais sûr de l’autre à 100 % !
– En l’occurrence, moi j’en suis sûr à 100 %.
– Je peux vous demander la raison de cette certitude ?
– Au début, j’avais des doutes, je l’ai fait suivre par un détective privé.

Michael marque un point, Maria se demande si elle n’est pas en train de perdre son temps. Elle est prête à laisser tomber, mais décide de continuer… par jeu…

– Les détectives privés, c’est cher et ce n’est pas toujours fiables, et croyez-moi, je sais de quoi je parle ! Et en plus c’est dépassé, il y a bien plus simple aujourd’hui !
– Bien plus simple ?
– Et moins cher !
– Et c’est quoi ?
– Vous avez entendu parler du « Fidélitas » ?
– Non !
– C’est une puce minuscule que vous collez avec un velcro sur la culotte de la dame. La culotte enregistre la température de la peau, si elle l’enlève la température devient celle de l’ambiance.
– Je ne comprends pas !
– Quand on fait lire la puce par un ordinateur on obtient les heures où madame a enlevé sa culotte et les heures où elle l’a remise. Si l’écart est de 5 minutes, elle a fait pipi, si l’écart dépasse le quart d’heure…
– J’ai compris, on trouve ça où ?
– Chez les marchands de gadgets électroniques. Allez rue Montgallet, vous trouverez. Ah excusez-moi il faut absolument que je parle à quelqu’un…

Maria s’éclipsa et se dirigea vers Oscar, elle était satisfaite et pouvait passer à la phase 2 de son plan.

– Ca y est ? Tu lui as dit ce que tu voulais lui dire ?
– Oui, à toi de lui porter l’estocade.
– Compte sur moi !
– Tu vas produire un autre film après celui-là ?
– J’en sais rien, je n’ai pas de projet pour l’instant, mais j’ai envie d’organiser une expo pour présenter ma collection de bicyclettes anciennes.
– Depuis le temps que tu en parles…
– Je sais mais j’ai tout le temps des nouveautés, là je viens d’acquérir une draisienne d’époque complètement démantibulée. J’ai trouvé un mec qui va me la restaurer. Le professeur Martinov, il s’appelle, ça fait très film de série B, mais, bon, il est sympa, tu verrais son assistante, un vrai canon.
– Tu l’as dragué ?
– Pas eu l’occasion…
– Oh ! Tu peux peut-être y aller, regarde.

Dereine était seul devant le buffet en train de s’empiffrer, à trois mètres de lui donc à portée de voix, deux types faisait la causette. Un gros bedonnant et un petit maigrichon

« Laurel et Hardy ! » s’amusa Oscar

Oscar s’apprêta donc à rendre à Maria Baule le petit service qu’elle lui avait demandé. Il s’approcha de « Laurel » et de « Hardy ».

– Ça va, tout se passe bien ?
– Impeccable.
– Tu la connais, la belle brune au fond ?
– Non, mais elle est bien gaulée, c’est qui ? Demanda « Laurel »
– Parma Schuller…

En entendant le nom de son épouse, Dereine prête l’oreille.

– … Il parait que c’est un bon coup ! Poursuit Oscar. Une super suceuse !

Et le service demandé par Maria devait se terminer sur ces paroles. Le but était de jeter la suspicion sur Parma afin que Dereine la surveille, et qu’à court terme le ménage éclate, compromettant ainsi gravement la carrière du chanteur.

Mais le problème c’est que Dereine est un impulsif. Le voilà qui se précipite vers Oscar d’un air menaçant :

– C’est de ma femme que tu parles, connard ?
– Pardon ?
– Quand on sait pas de quoi on parle, on ferme sa gueule.
– Je ne sais pas qui vous a invité ici, c’est probablement une erreur, mais maintenant vous allez me foutre le camp, et en vitesse.

Mais c’est que Dereine ne s’en laisse pas conter, il s’agrippe après la veste d’Oscar et commence à le secouer. Il est heureusement vite maîtrisé.

– Dehors ! Lui adjoint Oscar.

Même si peu de personnes en ont compris l’origine, l’incident a jeté un froid, Dereine est la proie de tous les regards, il ne sait plus où se foutre. Rouge de honte et de dépit, il se dirige vers la sortie. Dans un geste dérisoire il fait signe à Parma qui est à l’autre bout de la salle, de le suivre. Elle hésite, ne comprend pas.

– Qu’est ce qui s’est passé ? Demande-t-elle à son vis à vis.
– Une chamaillerie, ça ne m’a pas l’air bien grave.

Dereine n’a donc pas attendu Parma, il fulmine et vient de décider qu’il allait s’empresser d’acheter le produit venté par Maria Baule.

Oscar remis de ses émotions revint vers Maria.

– Il est un peu nerveux, ton bonhomme, un peu plus, il m’en collait une !
– Ça m’aurait embêté !
– Et moi donc ! Ça mérite bien un gage un coup pareil.
– C’est comme tu le sens. Tu pensais à quoi ?
– Une bonne fessée par exemple.
– Pas en public quand même ?
– Juste un petit public…
– Maintenant ?
– Non, on va attendre que l’ambiance chauffe un peu.

« Laurel » n’a rien d’un play-boy mais son humour et sa « tchatche » font qu’il arrive souvent à draguer avec succès (le syndrome Groucho Marx)

– Bonjour, dit-il simplement en arrivant à la hauteur de Parma.

Cette dernière esquissa un vague sourire.

– Vous avez l’air de vous ennuyer !
– Je vais partir. Qu’est-ce qui vient de se passez là à l’instant ?
– J’ai cru comprendre que vous étiez le sujet d’une dispute.
– Moi ? Mais comment ça ?
– L’un disait des choses assez osées sur votre compte, le second a été choqué par les propos du premier.
– Le second comme vous dites, c’est mon mari !
– Oh ! Fit Laurel, faussement surpris.
– Je vais m’en aller !
– Dommage vous auriez pu éclairer cette soirée.
– Arrêtez donc votre baratin !
– Ce n’est pas du baratin, si vous saviez comme vous m’excitez !
– Vous vous en remettrez.
– Manifestement vous ne me croyez pas ! Mais je vous assure que vous me faites bander !

Surprise par la crudité du propos, Parma s’esclaffa.

– Je vous autorise à vérifier par vous-même ! Renchérit Laurel.
– Vous ne manquez pas d’un certain culot, vous !
– Vérifiez donc, j’insiste.

Allez savoir pourquoi, Parma jeta un regard circulaire parmi l’assemblée, sur sa droite une géante rousse se faisait sucer un sein par une femme en tailleur aux cheveux ultra courts. Un peu plus loin, une blonde anorexique se faisait peloter les fesses sans retenue par un type. L’ambiance devenait chaude. Cela arrivait parfois dans des réceptions auxquelles elle avait été conviée avec Michael, et c’est à ce moment-là qu’ils filaient à l’anglaise, ce dernier ne supportant pas ce genre de choses.

Mais en ce moment, Michael n’était plus là, et le champagne aidant, l’envie de s’amuser fut la plus forte. Voulant prouver à son interlocuteur qu’elle pouvait le dominer dans la grivoiserie, elle lui mit carrément la main à la braguette.

– Menteur, vous ne bandez pas !
– Parce que vous avez retiré votre main trop vite, remettez-là vous verrez la différence.
– Vous ne manquez décidément pas de toupet !
– S’entendre dire ça d’une femme qui vous tripote la braguette est amusant. Je crois plutôt que nous sommes fait pour nous entendre… enfin je veux dire juste le temps de faire un peu plus connaissance. Remettez votre main s’il vous plaît !
– Et qu’est-ce que je gagne ?
– Rien, ça vous fera un souvenir que vous garderez pour vous ou que vous raconterez aux copines.
– Parce que vous vous croyez sans doute inoubliable, pincez-moi, je rêve !
– Je vous pincerais, c’est promis, mais remettez votre main, la vie n’est qu’un jeu, alors jouons !

On ne voyait plus bien ce que la géante rousse et sa partenaire fabriquaient, mais ce qui était sûr c’est qu’elles étaient collées l’une à l’autre, entourés de quelques voyeurs et voyeuses. L’un des voyeurs avait cru bon de sortir son sexe de sa braguette et se masturbait mollement en regardant le spectacle. De l’autre côté, la grande blonde était en train de faire descendre le pantalon de son peloteur.

Parma posa une nouvelle fois sa main sur la braguette de Laurel, mais cette fois la laissa, elle put effectivement sentir la queue grossir sous le tissu…

– J’ignore si c’est ce que vous vouliez, mais quand on joue à ce genre de jeu avec moi, on en supporte les conséquences. Dit-elle en se baissant pour dézipper la braguette.

Laurel incrédule, se laisse faire, comme il laisse la main de Parma aller chercher sa bite derrière son caleçon et l’extraire.

– Elle a l’air en forme !
– Ma foi !

Elle masturba quelques instants le sexe de Laurel tandis qu’un cercle de curieux de formait autour d’eux.

– Et maintenant, tu voudrais que je fasse quoi, que je te suce ?
– Cela me paraîtrait une bonne idée ?
– C’est beau de rêver !
– La vie n’est qu’un rêve !

L’un des voyeurs avait sorti son sexe, un engin de bonne dimension. Parma lui fit signe d’approcher et emboucha aussitôt son membre, au grand dam de Laurel, qui se sentit frustré.

Il y avait donc dans la salle au moins trois points chauds et Oscar se dit qu’il était temps d’en ouvrir un quatrième, il « récupère » Maria Baule et d’une voix peu discrète lui ordonne :

– A poil, Maria ! Je t’ai promis une fessée, tu vas l’avoir !
– Là maintenant, tout de suite ?
– Et plus vite que ça !
– Bon, ben il ne me reste plus qu’à m’exécuter.

Maria avait toujours été très joueuse !

Un faux blondinet s’approche tout près d’Oscar pendant que la jolie mature se déshabillait sans aucune gêne.

– Qu’est-ce que tu vas lui faire ?
– Je vais lui faire ce que t’aimerais bien que je te fasse ! Répond Oscar.
– Oh ! Tu vas l’enculer ?
– Obsédé !
– Autant que toi !
– Va donc me chercher une chaise !
– Une chaise ?

Il l’apporta, et Oscar s’y installa et fit signe à Maria de se coucher sur ses cuisses. Sans préambule, il commença à la fesser du plat de sa main provoquant chez sa victime d’étranges petits gémissements. Bientôt le cul de Maria vira au rouge. Un petit groupe s’était formé autour d’eux. Le faux blondinet ne tarda pas à sortir sa bite de sa braguette et à se masturber. Hardy qui faisait partie des curieux avança sa main jusqu’à cette bite. Blondinet accepta le contact et se laissa branler par son voisin, lequel se baissa rapidement afin de mettre en bouche ce joli membré bien bandé.

Oscar jugea que le cul de Maria avait assez souffert et qu’il convenait désormais de passer à autre chose.

– Tu veux me sucer, maintenant ?
– Mais avec grand plaisir !

La soirée s’était donc transformée en festival de la pipe. Maria suçait Oscar, Hardy suçait Blondinet, Parma suçait un inconnu, quant à Laurel il attendait son tour en trépignant d’impatience.

Le gars que suçait Parma devait être un éjaculateur précoce, il fut bientôt saisi de spasmes et fit gicler son sperme dans la bouche de la belle avant que celle-ci eut le temps de se retirer.

– T’aurais pu prévenir ! Proteste-t-elle.
– Ta gueule, grosse pute ! Répondit le goujat.

Elle l’aurait volontiers giflé mais il s’était déjà fondu dans la foule. Elle recracha le sperme encore dans son palais dans un kleenex, puis ne voulant pas rester sur une mauvaise impression se choisit l’une des bites qui la narguait autour d’elle. Laurel fut une nouvelle fois déçu, ce ne fut pas la sienne !

Parma s’appliqua à prodiguer cette deuxième pipe de la soirée, mais en même temps, son excitation grandissait et comme disait quelqu’un (Non ce n’était pas Lao-Tseu !) « Faire turlutte ne calme pas les émois mais appelle les ébats ».

Sa fellation achevée, avec tact de la part du monsieur, cette fois, Parma se redresse et lance un regard circulaire dans la salle. La configuration est devenue singulière, que des cercles de gens dont elle n’aperçoit pas ce qu’ils entourent.

La meilleure façon est donc d’aller y voir de plus près ! Elle quitte donc son petit groupe au grand désespoir de Laurel. Lequel décide néanmoins de la suivre. Parma s’en va rejoindre un groupe au milieu duquel la grande blonde suceuse de tout à l’heure est maintenant en train de chevaucher son partenaire dans la position du Duc d’Aumale.

« Puisque ça se fait, faisons-le ! » Se dit Parma, elle choisit la première queue qui traîne, la branle un petit peu, regarde la tronche de son possesseur et ne trouvant point moche, opère une gracieuse flexion des genoux afin d’être à bonne hauteur de bite. Le type a alors un geste de recul.

« Je ne dois pas être à son goût à celui-là, on ne peut pas plaire à tout le monde. »

Mais elle n’a nul besoin de se redresser, une autre bite est là devant elle quémandant la pipe qu’elle s’empresse de prodiguer avec art et manière.

Et après avoir bien turlutté la chose, mais la laissant inachevée, elle se relève et glisse au bonhomme une franche proposition :

– Tu veux qu’on baise ?
– Oui, mais pas ici !
– Et toi ça t’intéresse ? Demande-t-elle au voisin.
– Ben…
– Ben quoi ? Prendre du plaisir ça vous savez faire, mais en donner c’est autre chose, hein ?
– Mademoiselle, je suis à votre disposition ! Dit alors Laurel.
– Viens mon biquet, je vais bien m’occuper de toi !

Qu’est-ce qu’il est aux anges, Laurel !

– Depuis le temps que t’attendais que je te la suce…
– J’ai su me montrer patient !
– Je te la remets bien en forme et après tu viendras sur moi !
– Comme vous voulez !

Le problème c’est que la queue de Laurel, sans doute lassée d’attendre son tour a du mal à redémarrer.

Parma connaît maintenant quelques trucs à employer dans ce genre de circonstances, l’un d’eux consiste à titiller les tétons de l’homme, mais elle en choisit un autre moins évident mais plus facile à réaliser dans la position qu’elle occupe.

Tout en continuant à pomper, elle dégrafe la ceinture de Laurel, fait glisser le pantalon et le caleçon, se mouille le doigt, cherche le chemin du petit trou et l’introduit d’un geste sec.

– Oh ! Oui ! Murmure Laurel !

« Bingo ! »

Bientôt la bite fut grosse. Parma se redresse et se demande comment elle va s’installer dans le peu de place que leur laisse les voyeurs. C’est alors que Laurel, tout penaud avoue :

– Je n’ai pas de capotes !
– C’est malin ! Bon ! Quelqu’un a une capote ?

Un type a l’extrême bonté d’en offrir une à Laurel qui s’en recouvre prestement tandis que Parma testant le sol craint que la position risque d’être inconfortable et s’installe en levrette. Laurel a tôt fait de la pilonner et pendant qu’il va et qu’il vient, un autre homme vient présenter sa bite à la belle qui n’hésite pas une seconde à la prendre en bouche.

Laurel s’interrompt un moment, ressort son engin, puis le positionne à l’entrée de l’anus.

– Heu, tu fais quoi ? Demande Parma en relâchant sa proie.
– Par là, je peux ?
– Oui, mais vas-y doucement.

Mais Laurel est un homme délicat et c’est en douceur qu’il l’encule. Parma peut reprendre sa fellation interrompue, mais il lui semble que la bite a changé. Evidemment, un petit malin a réussi à se placer à la place du précédent.

– Toi, t’attendras ton tour, lui balance Parma
– Pétasse ! Répond le type qui s’en va voir ailleurs.

Elle reprend donc ce qu’elle faisait tout en gardant un œil sur les autres quéquettes sorties de leur braguette. L’une d’entre elle lui plait bien, elle alterne donc ses sucettes, passant d’une bite à l’autre puis à une troisième jusqu’à ne plus savoir où elle en est.

Puis tout d’un coup elle se recule, se met à haleter, puis à gémir, puis à crier. Laurel l’a fait jouir par le cul. Il se retire. Un autre veut prendre la place, mais elle lui fait signe qu’elle ne veut pas. Elle se relève, des mains la touche, la pelote.

– Bon, c’est fini, maintenant ! O.K. !

Et il y en a, on a beau leur dire que c’est fini, ils n’entendent rien et continuent.

– On ne me touche plus, ou je distribue des baffes.
– Ben quoi on s’amuse !

Il n’a pas vu venir la gifle !

– Quand on est un gentleman on sait s’arrêter. Lui dit-elle.
– Salope !
– T’en veux une autre ?

Et Parma, pas mécontente de ses exploits décida de quitter les lieux, non sans avoir fait une nécessaire halte aux toilettes les plus proches

En se dirigeant vers la sortie, elle jeta un regard amusé sur la salle où l’orgie continuait. Maria après s’être régalée de quelques bonnes bites s’était acoquinée avec une petite jeune qui lui léchait la chatte en lui pelotant les fesses. Quant à Oscar, les mains agrippées sur une table il recevait dans son fondement les mâles assauts du gros sexe de Blondinet en proférant des « han han » fort peu discrets.

à suivre

 

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3 réponses à Martinov 16 – Professeur Martinov et le Fidélitas – 9 – Cocktail orgiaque par Maud-Anne Amaro

  1. Darrigade dit :

    sans doute l’une des plus grosses partouzes que j’ai eu l’occasion de lire sur ce site et l’auteur(e) s’en sort diablement bien

  2. Muller dit :

    ça pour être orgiaque, c’est orgiaque ! Fabuleux récit qui nous tient en haleine

  3. Robi dit :

    Une bien belle orgy comme sait si bien les décrire cette auteur talentueuse

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