La grande asiatique par Eddy

Le hasard ! Je sortais de cette réunion compliquée, très compliquée, trop compliquée. Besoin de relire mes notes, de les classer avant que tout ce fatras me sorte de l’esprit. Trouver un bistrot et mettre tout cela au propre en buvant un verre de bière. Un type m’emboîte le pas :

– Pas évident tout cela !
– Non !

Je ne relance pas l’importun, j’ai envie qu’on me foute la paix, j’ai horreur des gens qui continuent les réunions après les réunions.

– Ça donne soif, tout cela ! Je vous paie un coup ?

Au secours, pas moyen d’être tranquille, comment faire pour lui refuser alors que justement je cherche moi aussi un bistrot ?

Le temps d’y aller j’ai déjà un plan, c’est tout simple, j’abrège autant que possible ce pot inutile, je prends le métro et redescendrais à la prochaine… peinard !

– On s’assoit !
– Non, j’ai pas trop de temps !
– Juste cinq minutes ça nous détendra !

Mais il ne se rend pas compte qu’il m’emmerde, le gros lard ? On s’installe, il tient absolument à m’exposer son point de vue sur ce qui s’est dit cet après-midi. Je finis par mettre les points sur les i.

– Ecoutez, je suis crevé, je ne voudrais pas vous vexer, mais j’ai vraiment plus envie de parler boulot !

Du coup l’autre, il ne sait plus quoi dire ! il balbutie un machin du genre :

– Z’avez raison, il n’y a pas que ça dans la vie !

Puis silence radio. Je sirote ma bibine, des gens arrivent, ils s’assoient à quelques tables de nous. Machinalement je jette un œil.

Et là : le choc !

Mais d’où sortait donc cette étrange créature ?

Je ne l’avais pas vu s’asseoir mais il était évident qu’elle était très grande. Un visage parfait, une peau jaune foncé, des yeux en amande très noirs, des pommettes relevées, une bouche sensuelle, de longs cheveux raides et noirs évidements. La voix paraissait rauque, elle parlait un français très correct avec un accent bizarre, ça pouvait passer pour un mélange d’accent américain et chinois !

Le produit d’un métissage étrange, ou alors un travesti.

Elle était vêtue d’une sorte de pull-over vieux rose sous lequel les formes d’une poitrine de taille moyenne se devinaient nettement

Elle discutait avec un type, un type quelconque, il était parfois question d’un voyage en voiture à plusieurs, j’entendis aussi une allusion à des massages, mon esprit pervers s’efforça d’écouter alors davantage, mais il ne s’agissait, précisait la créature, que de massages chinois traditionnels, j’avoue ne pas savoir ce qu’est un massage chinois traditionnel.

– Bon, ben on va y aller !

Mais qu’est-ce qu’il me raconte l’autre ? C’est que je ne suis plus du tout pressé, moi ! Cette créature me fascine de trop !

– Un moment, une petite envie pressante !

Je me levais de mon siège, et me dirigeait vers les toilettes, ce n’était qu’un prétexte pour en voir davantage, je ne fus pas déçu ! Une petite jupe grise, de longues jambes gainées de bas noirs fantaisie. J’avais du mal à cacher mon trouble.

En revenant mon casse-pieds était déjà dans les starting bloc !

– Bon on y va !
– Je vais vous laisser, j’ai un coup de fil à donner, j’ai horreur de téléphoner dans la rue !
– Bon ben, je vous laisse téléphoner, je vais aller aux toilettes à mon tour.

C’est pas possible, un vrai Séraphin Lampion, l’archétype du beauf emmerdeur. J’aurais bien sûr pu lui dire que ma communication serait très longue, mais on ne pense pas toujours à tout.

Je profite de son absence pour reluquer cette créature de rêve. A force de la reluquer, elle finit par s’en apercevoir, et me lança un petit sourire ! Mon dieu, elle me souriait. Mais que pouvais-je attendre ? Qu’importe, on verrait bien.

Casse pied revient. On sort, on va au métro. On commence à en descendre les marches, j’ai un plan simpliste :

– Vous prenez quelle direction ?

Il me l’indique ! Je lui explique alors que justement moi je prends la direction opposée. Curieux et gonflé jusqu’au bout le beauf :

– Non, vous vous trompez pour la Gare du Nord, c’est l’autre direction !

Non, mais de quoi je me mêle !

– Oui, je sais, mais je vais dire bonjour à ma cousine !

Du coup son œil devient égrillard.

– Vous avez raison, faut en profiter !

J’espère simplement qu’il ne va pas avoir l’extrême culot de me proposer de m’accompagner. Je remonte les escaliers, retourne au bistrot en espérant que mon asiatique géante y sera toujours. Suspense ! Non, elle est toujours là ! Je m’assieds à la même place que précédemment. Elle m’a vu revenir, petit sourire discret. Je ne sais plus où me foutre ! Il fallait que je m’occupe, alors je sortis de mon porte-documents une feuille blanche et entrepris de décrire l’évènement. Je tendais l’oreille, mais rien d’intéressant jusqu’à ce que :

– Va falloir que je rentre !

Et voilà tout ce cinéma pour quoi ? Pour me retrouver seul à cette table ! Enfin il faut se faire une raison, primitivement j’étais là pour mettre mes notes à jour ! Les deux zouaves se lèvent, Monsieur devant, madame derrière. Et voilà que très discrètement la chinoise me tend un bout de papier, ce n’est même pas une carte de visite, c’est une espèce de coupon détachable, le genre de carton vendu avec les téléphones portables et destiné à en diffuser le numéro.

Elle m’a refilé son numéro de portable ! Il n’y a que le numéro, aucun nom. Je vais fondre !

Je ne me suis pas présenté, mais à vrai dire, je ne sais pas dire grand-chose sinon que j’ai quelque chose entre 35 et 40 ans, divorcé et présentement donc célibataire. Quelconque de chez quelconque. Je bosse dans l’informatique, ou plutôt je bidouille, concoctant des petits programmes que mon patron revend à des prix astronomiques. Le poste est sous-payé mais il a un avantage : Comme mes supérieurs hiérarchiques n’y connaissent rien, je suis assez gonflé pour leur dire qu’il faut un mois de développement pour patcher un programme alors que quelques heures sont seulement nécessaires. On me laisse aussi libre de mes déplacements pour les tests en clientèle. Autrement dit, j’ai du temps de libre !

Revenons à notre sujet ! Pourquoi avais-je été attiré par cette grande chose ? Je n’ai pas un type de femme particulier (quoi que si, je préfère les poitrines généreuses !), mais de toute façon, je ne cultive pas le culte des « géantes » et ne suis pas plus que cela branché sur les asiatiques. Sans doute alors est-ce l’ambiguïté supposée du personnage, ou du moins son caractère hors du commun ? Mais, bon, je ne dois pas être comme tout le monde. L’espèce de beauf qui m’accompagnait au bistrot n’avait, lui pas l’air particulièrement attiré par le personnage… ou alors il le cachait bien… c’est vrai aussi que l’hypocrisie ne s’est jamais aussi bien portée !

Alors ? Je l’appelle ou pas, la créature de rêve ? Et d’abord pourquoi m’a-t-elle refilé son numéro ? Elle racole ou quoi ? Et puis si c’était un travelo ? Je me demande si au fond de moi-même, je n’en arrive pas à le souhaiter, que c’en soit un ! J’ai en matière de sexualité les idées très larges ! Mais les idées seulement ! Je n’ai jamais concrétisé grand-chose et mes rares tentatives de débordement furent à l’époque jugées sévèrement pas mon ex auprès de laquelle je passais pour un pervers particulièrement obsédé. « – Heureusement, il a d’autres qualités ! » Ajoutait-elle à l’attention de ses amis. Cela ne l’a pas empêché de foutre le camp avec l’un de ses collègues. Je me suis toujours demandé qu’est-ce qui lui faisait que je ne lui faisais pas ? Peut-être une meilleure condition physique tout simplement, à moins que ça n’ait rien à voir avec le sexe ! Comme je dis toujours, il n’y a pas que ça dans la vie. Mais heureusement que ça existe !

Bon, je me lance ou pas ? Attention, ça va être la grande improvisation !

– Allô ! Je suis le monsieur à qui vous avez donné votre numéro, hier au café !
– Un monsieur à qui j’ai donné mon numéro ?

(Un instant de doute – pourtant c’est bien sa voix !)

– Oui !
– C’est possible, vous savez ! Je donne mon numéro a tellement de gens !

(Ce n’est pas possible elle se fout de ma gueule ! Mais du coup, je suis décontenancé et ne sais plus quoi dire…)

– Je plaisante ! J’ai reconnu votre voix ! Et que désirez-vous, cher ami ?
– Heu… Si vous m’avez donné votre numéro, c’est pour que je vous rappelle, alors voilà, je vous rappelle !
– Ah ! Ah ! Mais la bonne question serait :  » vous me rappelez pourquoi ?  » Répondit-elle en minaudant à demi.
– Pour nous rencontrer, je suppose ?
– Dites-moi votre prénom !
– Fabrice, et vous ?
– Kim !
– Vous êtes marié ?
– Je suis divorcé.
– Vous êtes libre, alors ?
– Comme l’air !
– Dites-moi Fabrice ? Pourquoi me regardiez-vous avec autant d’insistance hier après-midi ?

(Attention aux questions pièges !)

– Je vous trouve une beauté, disons, particulière !
– Merci ! Un compliment fait toujours plaisir, mais dites-moi, Fabrice, n’avez-vous pas peur des surprises ?

(Putain, la conversation prend une tournure bizarre, pourquoi parler toujours par allusion, si c’est un travesti, qu’elle me le dise, et je crois bien que j’irais quand même à son rendez-vous, si toutefois, elle m’en file un !)

– J’adore les surprises !
– Les bonnes, je suppose ?
– Tant qu’à faire !
– Et qu’est-ce qui vous fait dire qu’elle sera bonne ?
– J’ai confiance !
– Parfait ! Alors jouons cartes sur table. J’exerce une profession libérale un peu particulière, disons que je fais de la médecine douce…

(Merde ! Une pute ! J’aurais dû m’en douter !)

– Médecine douce ?
– Oui ! Mais je vais être très franche ! Je ne racole pas dans les bistrots ! Vous savez, quand vous achetez un portable, ils ne vous donnent pas cinq cents papelards à distribuer. Je sais lire dans les yeux des hommes ! Ce que j’ai lu dans les vôtres m’intéresse. !

(Attention, pour la brosse à reluire !)

– Je ne voudrais pas non plus vous décevoir !
– Bof ! On peut prendre des risques parfois, et celui-ci n’est pas bien grand ! Voulez-vous savoir ce que j’ai lu dans votre regard ?
– Ben, oui !
– Vous êtes un petit cochon ! Les coincés appelleraient cela un  » obsédé sexuel « , mais ce n’est pas le plus important. Le plus important c’est que dans ce regard, il n’y avait ni mépris, ni hypocrisie !

(Oups ! Elle va me faire rougir, l’asiatique au sexe inconnu, à moins que ce ne soit qu’une très bonne… commerciale !)

– Vous êtes forte !
– Alors, je vous propose deux formules, ou bien on se voit au bistrot pour continuer à discuter. Ou alors vous venez directement chez moi vous jeter dans la gueule du loup !
– Ce sera la gueule du loup ! Répondis-je sans aucune hésitation.
– Je l’aurais parié ! Heu… malgré tout une dernière chose, c’est très ambiance club chez moi, je ne serais peut-être pas seule !

(voilà qui m’embête un peu, mais pas au point de me faire renoncer…)

– Qu’importe ! La gueule du loup, c’est la gueule du loup ! Mais… Euh… C’est combien ?
– Pour cette fois, ce ne sera rien du tout ! Vous notez l’adresse…

Alors là ! Je suis sur le cul ! C’est quoi ce phénomène ? J’ai rendez-vous demain à 10 h 30. Je prétexterais un contact clientèle.

Le lendemain matin, je me bichonne, je me rase de près, je me soigne ma coiffure ou du moins ce qu’il en reste, je m’asperge avec de l’eau de toilette achetée spécialement pour l’occasion…

J’ai eu hier soir du mal à m’endormir. Cette histoire de surprise m’a travaillé. Tout est possible ! Une femme, alors qu’on s’attend à un travesti ! Un travesti alors qu’on s’attend à ce qu’il ne le soit pas ! Aucune hypothèse ne me rebute ! A moi d’être à la hauteur de la réalité ! Et si cette réalité est un gros sexe prêt à bander ? Un sexe qu’elle m’oblige à toucher, voire à sucer, et peut-être même qu’elle va vouloir me sodomiser ? Où est-ce que je m’embarque ? Calme-toi, Fabrice ! Si tu as peur, il suffit de ne pas y aller ! D’accord ?

Je me méfie quand même, on ne sait jamais, une vielle arnaque, je prends un minimum de papier, un minimum d’argent et n’emporte ni chéquier ni carte de crédit.

Je suis toujours très ponctuel. On ne peut pas avoir que des défauts ! Je tourne un peu dans le quartier, et à 10 h 28 je monte son escalier, direction le 4ème étage. Pas de nom sur la porte, juste la lettre K sur une petite carte ornée d’un dragon rouge.

– Dring !

Et ma déesse est là ! Elle est simplement vêtue d’une sorte de kimono s’arrêtant en haut des cuisses et découvrant des jambes… mais des jambes interminables. Déjà l’excitation m’envahit. Elle me fait entrer. Quelle merveille ! Maintenant que je l’ai près de moi, que je peux l’admirer sans loucher, je réalise à quel point cette créature est fascinante.

Une créature fascinante dont je ne sais pas encore le sexe, qui racole avec des petits pense-bêtes fournis avec les téléphones portables, qui fait la pute, mais qui ne fait pas payer le client parce qu’il a une bonne tête !!! Plus incroyable, tu meurs !

– Je te plais toujours autant ?
– Vous êtes magnifique !
– Tutoyons-nous ! Que voudrais-tu que je te fasse pour notre entrée en relation ? Que dirais-tu d’un petit massage à ma façon ? C’est classique mais je fais cela très bien !

Je lui marque mon accord ! Je ne vais quand même pas me mettre à discutailler ! Puisqu’en plus, c’est gratuit ! Elle me demande de me déshabiller.

– Euh, comme ça d’emblée ?
– Ben, oui, pour faire un massage, c’est quand même plus pratique d’être à poil, non ?
– Euh, bon ! Répondis-je en commençant à me dévêtir. Et vous… euh toi, tu ne te déshabille pas ?
– Sois patient ! Tu ne tarderas pas à me voir à poil ! Pose tes affaires ici, ils ne craignent rien, mes amants ne se rhabillent jamais seuls !

Me voici tout nu ! Elle me regarde, elle me sourit :

– Tu devrais te raser les poils, ça t’irait bien !
– Ah ?
– La prochaine fois que tu viendras me voir, je veux que tu sois complètement rasé, d’accord ?

Je ne réponds pas ! Qu’est-ce que vous voulez que je réponde ! Je n’ai aucune envie de me raser les tous les poils, et pour l’instant je ne sais pas encore si je reviendrais…

J’entends du bruit à côté, ça m’angoisse un peu de ne pas être en tête-à-tête avec Kim. J’ai toujours été un grand timide. Les bruits sont de plus en plus intrigants, on dirait des claques assez sourdes, suivies de gémissements plus ou moins étouffés.

– Allez ! Suis-moi dans mon petit paradis !

Mais c’est qu’il est étrangement peuplé son paradis, je comprends d’abord d’où venait le bruit, couchée sur une table de massage, une dame blonde et bronzée probablement d’une cinquantaine d’année se fait foutre une fessée en règle par une petite brunette assez maigre et aux petits seins. Les deux femmes sont évidemment à poil.

– C’est Natacha, une amie qui travaille parfois avec moi !

Pas du tout mon genre de femme, la Natacha ! Quoiqu’elle ait un joli visage et surtout un joli sourire. Un peu plus loin, attaché visage contre mur à une croix de St André, il y a un homme qui vu l’état de son dos et surtout de ses fesses a déjà reçu une assez sévère correction.

(Dans quel antre de farfelus es-tu tombé, mon pauvre Fabrice ?)

Je m’installe sur la deuxième table de massage, je me mets sur le dos, me demandant si moi aussi, je vais avoir droit à une fessée ! Bof ! Si ça fait mal, je pourrais toujours lui dire d’arrêter !

Et c’est parti ! Kim m’étale une sorte d’huile parfumée sur le dos. Et vas-y ! Les épaules ! Le dos ! Retour aux épaules. C’est très relaxant son truc, mademoiselle a des doigts de fée. Je ferme les yeux, je suis dans un rêve. Je ne m’intéresse même plus à ce qu’ils font à côté, tout ce que je sais c’est que la fessée a dû se terminer.

Maintenant Kim me masse les fesses. Voici un curieux massage, elle les malaxe, les pétrit !

– Tu sais que tu as un vrai cul de gonzesse ? Me dit Kim.

Elle réussit à me dire ce genre de chose sans aucune vulgarité, comme si c’était une évidence. Je ne réponds pas. Qu’est-ce que vous voulez que je dise ?

– On ne te l’a jamais dit ?
– Non !
– Arrête ! C’est pas possible ? Se moque ma masseuse
– Je t’assure !

Elle me masse à présent de façon de plus en plus curieuse partant du sillon séparant les deux fesses, et repartant vers l’extérieur en tirant. Le résultat est qu’à chacun de ses mouvements, mon anus se dilate. Un trouble étrange m’envahit…

– C’est bon ça ! Je lui dis.

Il faut bien que je lui dise que ça me fait du bien, non ?

– Clac !

Une fessée arrive ! Ça y est ! Est-ce que je vais être bon pour la flagellation ? Non, pas du tout ! Elle reprend le même mouvement, mais plus rapidement, provoquant une série de dilatations/contractions qui m’interpellent de plus en plus. Les doigts de l’asiatique se rapprochent ostensiblement de mon petit trou. J’ai parfaitement compris ce qui va se passer. Je suis prêt. Le doigt est au bord et furète. Tandis que l’autre main se contente d’agir sur un seul globe fessier Je bande à présent comme un âne. Kim furète encore. Est-ce l’assaut ? Non, elle s’amuse, franchit l’étroite bande de chair séparant l’anus de la racine du pénis et s’y attarde quelques instants sans doute pour en vérifier la rigidité, puis son doigt remonte… et s’enfonce !

– Ah !

Elle fait maintenant des allers et retours avec son doigt. Je n’en peux plus ! Comment ais-je pu me passer de ce truc là pendant des années ? Un second doigt… puis un troisième….

– C’est bon ! C’est trop bon !

Cette fois, si Kim a un pénis, elle va me le foutre, c’est inévitable. Les doigts sont partis ! Quelque chose les remplace, c’est un peu froid. Je jette un coup d’œil… Un gode ! Kim est en train de m’introduire un gode dans le fondement ! Il va loin ! Ça peut donc aller si loin ce truc ? Quelques mouvements de va-et-vient. Je m’abandonne dans le plaisir.

C’est alors que Kim me porta l’estocade. Changeant complètement de place, la voilà qui se positionne à la tête de la table, elle ouvre enfin son kimono et devant mes yeux ébahis m’exhibe un sexe de bonne taille d’une belle couleur sépia. Je n’ai pas réfléchi. Je n’ai rien demandé. On ne m’a rien dit, on ne m’a rien demandé. Ce sexe est comme qui dirait arrivé tout seul dans ma bouche. Je le suce. Ce contact est délicieux. J’essaie de ne pas être trop gourde, de me souvenir des gestes aperçus lors de la vision de films X. Je crains mal faire. Et puis, je me dis que la meilleure façon de procéder c’est encore de l’adorer, ce magnifique bout de chair, de regarder ce que je fais, de me pénétrer de son étrange beauté. Alors je le lèche comme je l’aurais fait d’un esquimau. Il est rapidement tout raide. Je ne suis pas peu fier de le faire bander ainsi. Je me régale de la douceur de sa bite. J’ai soudain envie d’employer des mots vulgaires. Des bites, des pines, des queues. Parce que justement je n’ai pas l’impression de faire quelque chose de vulgaire. J’ai au contraire l’impression de faire quelque chose de très beau, de très pur !

Elle (continuons à employer le féminin, cela lui va tellement bien) se retire de ma bouche, me fait un sourire, met son index devant ses lèvres pour m’inviter au silence. Je la vois prendre un préservatif à côté, se l’enfiler. J’écarte alors moi-même mes fesses. Le dard me transperce. Drôle d’impression tout de même.

Encore un pas de franchi, on ne peut pas dire que ça fasse mal ! Une fois l’introduction effectuée, elle y va avec une certaine ardeur me pistonnant le fondement de larges mouvements.

La voici qui freine. Je crois d’abord qu’elle ralentit pour retarder ma jouissance. Non ce n’est pas cela, elle se retire, se décapote et revient du côté de mon visage.

(Non, je ne veux pas de ça ! Pourquoi va-t-elle tout gâcher ?)

– Bonne ta bouche !

Je ne réponds pas, la fermant ostensiblement. Je ne veux pas de son sperme, je ne suis pas prêt pour cela ! Elle a l’intelligence de ne pas insister et s’emparant d’un mouchoir en papier, fit exploser sa jouissance dedans. Elle me sourit, semblant vouloir me dire que  » tout va bien  » !

Brave  » fille  » !

– Tourne-toi !

Je m’exécute, constatant à l’occasion que le « couple » de tout à l’heure a disparu de la circulation. Natacha toujours à poil est occupée à ranger un certain nombre d’objets et d’accessoires.

– T’as besoin de moi Kim ? Demande-t-elle.
– Non, c’est bon !
– Tu es sûre ? Je peux lui faire une petite douche, à ton client ?

(C’est quoi ce truc-là, encore ?)

– Hum, non ! Je me le garde !
– Bon, alors je t’attends pour bouffer !
– Ben, c’est à dire, je crois que je vais manger en ville avec monsieur !
– Bon, OK ! Salut ! Demain, j’arriverais un peu plus tard !

Elle veut venir au restaurant avec moi, c’est la meilleure, ça ! Et soudain, je réalise ! C’est la catastrophe, je n’ai pas assez d’argent pour y aller. Bon, je gérerais ça tout à l’heure. En attendant toutes ces digressions m’ont plus ou moins fait débander.

Mais Kim a des mains d’experte (c’est le cas de le dire !) Tandis qu’elle me masturbe, je peux voir ses longs doigts effilés, des doigts d’artistes. Je peux aussi à présent détailler ses seins, siliconés, bien sûr, mais elle a eu l’intelligence de le faire sans exagération et leur modelé est fort réussi. Quant aux petits tétons tout bruns qui les terminent, des petits bijoux, des petits bijoux, vous dis-je !

Ma bite est maintenant à nouveau bien bandée. Elle a alors ce détail trivial (pourquoi faut-il donc qu’il y en ait toujours ?) de me l’envelopper dans une lingette comme pour me la nettoyer. Bon, ce n’est pas bien grave et ça donne une impression de fraîcheur !

Et voilà qu’elle suce ! Elle a alors ce geste sublime, son visage étant de profil, de rejeter ses cheveux sur le côté de façon à ce que je puisse la voir effectuer sa fellation. La pression de ses lèvres est savante, l’agilité de sa langue inimaginable. Jamais on ne m’avait sucé comme cela ! Jamais ! Sa main gauche se balade sur mon torse, atteint mon téton, le pince. Un frisson m’envahit. Ma bite se redresse encore. Je sens que je vais  » partir’ « . Elle ne retire pas. Elle attrape une bouteille d’eau minérale, en boit une lampée afin de se rincer la bouche, puis m’offre ses lèvres !

Comment refuser un tel baiser ? Je ne me reconnais plus mais je suis sorti vivant de la gueule du loup !

(Et maintenant on fait quoi ?)

Je me relève, je m’essuie un peu le zizi.

– C’était très bien ! Super ! Je n’ai jamais pris un pied pareil !

(et maintenant, la fuite stratégique)

– Je vais te laisser, il faut que j’y aille !

Mais j’ajoute aussi et cela était fort sincère :

– Mais je reviendrais…
– Je croyais que tu allais me payer le restaurant ?

(Aïe ! Aïe ! Aïe !)

– Ça m’aurait fait plaisir, mais faut que je rentre au boulot…
– Menteur ! Tu m’as dit tout à l’heure que tu avais ta journée !

(J’ai dit cela, moi ?)

– Bon, écoute ! Tu vas me trouver con, mais je ne te connaissais pas, alors je me suis dit, c’est peut-être un traquenard, ce qui fait que je n’ai presque rien sur moi !

Elle rigole ! Elle rigole ! Comme si quelque part mon explication la rassurait ! J’ai comme un peu de mal à suivre !

– Ce n’est que ça ton problème ? Demande-t-elle.
– Ecoute ! Si tu veux, tu m’attends, je fais l’aller-retour jusque chez moi !
– Mais non ! Je ne t’ai pas demandé de m’inviter dans un quatre étoiles. Ce que je veux, c’est qu’on aille au bistrot du coin et qu’on fasse mieux connaissance !

Putain ! Le quiproquo ! Moi qui croyais que le restaurant allait être le salaire du sexe ! Que ça peut me faire plaisir une réaction comme celle-là !

– T’es vraiment adorable ! Lui dis-je en lui sautant au cou et en lui faisant un petit bisou sur le bout du nez !

Un quart d’heure plus tard, nous étions à la brasserie du coin en train de déguster un steak tartare tout à fait correct. Tout en elle était gracieux jusqu’à sa façon de porter sa fourchette à sa bouche ! J’étais tout simplement content d’être avec elle et me demandais -allez savoir pourquoi – à quel sorte d’animal j’aimerais bien l’identifier :

(une gazelle peut-être)

– Parlez-moi de vous ! Demande-t-elle.
– On ne se tutoie plus ?
– Si ! Parle-moi de toi !

Comme si c’était facile ! Je lui parle de ma vie, de mon divorce, de mon boulot, de mes goûts. J’essaie d’être bref… et puis inéluctablement, le retour :

– Et toi ?
– Oh ! Moi ! Tu crois que c’est marrant d’être travelo ?
– Je ne sais pas, mais si tu as envie de parler, je suis prêt à t’écouter !
– Classique, hyper classique, étant gosse, je n’ai jamais admis d’être un garçon, je voulais être une fille, je ne sais pas d’où ça vient, mon éducation n’a pas été influencée dans ce sens-là ! Certains disent que c’est une question de glandes, d’hormones. Je n’y crois pas trop ! Je pense plutôt à un évènement dans mon enfance, mais je ne sais pas lequel. Un psy pourrait peut-être trouver, mais pourquoi foutre ? A l’école je me faisais foutre de moi avec mes manières de fille. Ça m’a isolé encore un peu plus. Et puis il y a eu la puberté, la découverte de mon sexe. Pour moi c’était formidable, je réalisais que la nature nous avait dotés d’un truc qui nous donnait du plaisir. Une révélation ! Je n’ai pas compris alors pourquoi cette révélation n’était pas vécue de la même façon par mes autres camarades de classe. Quand j’en parlais, je me faisais traiter d’obsédé, de malade sexuel et j’en passe. Et puis comment concilier mon aptitude à la féminité avec les caprices de mon zob ? Les années qui passèrent me fournirent la réponse, je savais que dès que j’aurais l’occasion de le faire, je franchirais le pas, je me ferais faire des seins, épiler les poils et tout cela…
– Et tu penses un jour aller encore plus loin ?
– Non ! Ma queue je la garde ! J’ai compris aussi que ma sexualité était exacerbée. J’ai tout essayé, je suis un pervers polymorphe comme disent les andouilles, j’ai essayé les hommes, les femmes, les autres trans, l’amour de groupe, le SM, l’uro, le fétichisme. Tout, il n’y a que la merde et les clébards que je n’ai pas testés… Mais après il faut bien assurer sa condition… quand j’ai vu que mon avenir était tracé, je me suis mis à bosser comme un dingue à l’école. Je ne faisais rien, je suis devenu brillant. J’ai un diplôme de masseur kinésithérapeute. Mais je n’ai jamais pu exercer vraiment, juste de la bricole. Je croyais que mon nom chinois entretiendrait la confusion de sexe, mais il faut croire que ça n’a pas suffi. Alors il reste quoi ?

Elle s’arrête un moment, essuie d’un geste nerveux la larme qui perle au coin de son œil.

– Il reste le spectacle ou le tapin ! Pour le premier j’ai manqué d’inspiration et je ne voulais pas du deuxième. Alors je me suis menti à moi-même, j’ai créé un club !
– Un club ?
– Oui, un club dans mon appartement, un club de rencontres, destiné dans mon esprit à promouvoir toutes les sexualités alternatives, les trans, les bi, l’uro, la SM, tout ça quoi ! Les gens paieraient une contribution, suivant leurs moyens. Mais, bon, l’esprit de départ est assez loin, je me dis que ce n’est pas de la prostitution, mais c’en est quand même ! Mais ce n’est pas cela le pire ! Tu veux savoir ce que c’est, le pire ?
– Dis-moi, Kim !
– C’est de se retrouver le soir toute seule dans son plumard, comme une andouille !

Et Kim éclata alors en sanglot. Je n’en menais pas large non plus. Cette très, cette trop brève illustration de sa vie de travesti me bouleversait.

– Tu veux encore dire quelque chose ?
– Oui, je pourrais me jeter dans l’alcool, dans la drogue, où baiser avec n’importe qui pour attraper une saloperie et précipiter ma fin ! Ça viendra peut-être ? Je n’en suis pas tout à fait là ! J’en suis à chercher une bouée de sauvetage ! Un mec qui accepterait de me supporter… pourtant je ne suis pas méchante ! Je me raccroche à un regard, à un sourire, à une expression. Peut-être qu’un jour, je trouverais le bon, Fabrice, tu comprends ?

Putain ! J’ai les nerfs solides et les glandes lacrymales bien enfermées, mais là je craque, c’est les grandes eaux ! Et nous voilà à chialer comme deux gosses mains dans la main devant les restes de nos steaks tartares.

– Je vais te laisser ! Je n’ai plus faim ! Je vais payer ta part puisque tu n’as pas pris de fric ! Excuse-moi de t’avoir cassé les pieds ! J’ai bien aimé m’amuser avec toi tout à l’heure !
– Kim ! Reste ici, je t’en supplie !
– Fabrice, je veux bien rester ! Mais je ne veux pas que ce soit par pitié… S’il y a autre chose, je veux bien fournir un effort !
– Ils ont de la crème brûlée aux cerises en dessert, tu devrais en prendre, ça te ferait du bien de bouffer un peu de sucre !
– Non, je n’ai plus faim ! Et après, on fait quoi ?
– On fait ce qu’il te fera plaisir !
– Tu sais, mes après-midi… Au départ j’essayais de me cultiver. Je ne prends des rendez-vous que le matin. Alors je faisais les cinémas, les musées, les expos, ou je lisais… et puis même ça, ça ne tient plus beaucoup. Parfois je passe mes après-midi à roupiller ! Passionnant, non ?
– Tu sais ce que je voudrais faire cet après-midi, Kim ?
– Non, je ne sais pas !
– Te caresser ! J’aimerais te caresser tout l’après-midi !
– Salopard ! Répondit-elle. Mais son visage s’éclaira enfin de nouveau

J’étais malgré tout, circonspect. Kim attendait trop de moi. Je ne parvenais pas à me projeter dans un avenir très proche afin de me rendre compte de la façon dont on pouvait gérer tout cela. On verrait bien : L’improvisation ne donne pas toujours que des mauvais résultats.

On s’est déshabillé tout de suite, spontanément, sans se concerter. On s’est embrassé une première fois, debout, pressant nos nudités l’une contre l’autre. La fougue était toujours là, mais la tendresse l’avait rejoint. Nous sommes sortis de ce long baiser pendant lequel nous caressions nos peaux, émus et… bandés !

Kim m’entraîna dans sa chambre. Je fus surpris par la rupture du décor. Alors que la salle où elle exerçait ainsi que le vestibule faisait très  » restaurant chinois « , cette pièce n’avait rien à voir. Une dominante bleue très apaisante. Trois tableaux aux murs représentaient dans différentes scènes un être androgyne dans un style assez clair, un peu à la manière d’Ingres.

– C’est toi qui les as peints ?
– Non je ne dessine pas assez bien, mais ce sont des commandes. Je les ai fait faire par une copine. Une copine comme moi… elle s’en est sortie, elle… tu vois ?

Je préférais que la conversation ne reprenne pas sur ce terrain, et la poussait gentiment sur le lit. Nous fûmes alors pris d’une frénésie totale. Dans cet instant nous ne pensions qu’à nous embrasser et nous caresser, rien d’autre ! Un peu à la manière des amoureux qui s’excitent à leurs derniers chastes ébats avant de passer à des choses plus profondes et plus définitives. Comme des amoureux ais-je dis ? Comme des amoureux ! Je m’écarte un moment. Je regarde le visage de Kim, resplendissant de beauté, de bonheur, de sérénité… et toujours ce sourire.

– Kim
– Oui Fabrice !
– Je… je…

(Impossible, je bloque !)

– Laisse ! Tu me le diras tout à l’heure !

(Oui, je lui dirais tout à l’heure ! Comme je voudrais pouvoir lui dire tout à l’heure, mais pourrais-je le lui dire ?)

Les caresses reprennent. Nos corps roulent dans un ballet insensé. Nous nous découvrons, recherchons et repérons nos zones les plus réceptives, les plus sensibles. Ainsi Kim me serre mes tétons, me les tourne dans ses doigts. Voyant que je réagis très bien à ce genre de choses, elle n’hésite pas à faire plus fort, puis viens me mordiller. Je bande à ce moment-là à mon maximum. Je n’ai aucune idée de la façon dont nous allons jouir l’un et l’autre. On improvise ! On improvise ! Par contre j’ai envie de retarder le plus tard possible l’instant de cette jouissance afin de prolonger ces moments exceptionnels. Nous sommes à nouveau l’un contre l’autre à échanger l’un de ces baisers si nombreux qu’il n’y a aucun sens à les compter. Je me souviens m’être amusé au contact insolite, du moins pour moi de nos deux bites bandées se frôlant l’une contre l’autre.

C’est presque insensiblement que l’ambiance érotique monta d’un cran, les doigts sur les sexes, puis les bouches… La conclusion, toute provisoire serait-elle un magistral et inoubliable soixante-neuf. Je le crus un moment, quand soudain Kim se dégagea et se coucha sur le ventre :

– Prends-moi !

J’aurais dû m’en douter ! Je me souviens avoir à ce moment précis pensé aux réflexions imbéciles de ceux qui parlent des relations non hétéros :  » Qui c’est qui fait la femme ?  » Bandes de cons ! Pourquoi parlez-vous de ce que vous ne connaissez-pas ? Je ne savais pas trop comment m’y prendre, allait chercher un préservatif à côté… Elle écarta ses fesses dans un geste que d’autres auraient jugés obscène mais qui pour moi était la plus belle des offrandes. Son anus était autrement dilaté que le mien, la pénétration fut aisée. J’avais peu sodomisé dans ma vie sexuelle, mon ex ne voulant pas en entendre parler, et ne me sentais pas l’âme d’un expert. Je retrouvais malgré tout cette curieuse et excitante sensation d’étau enserrant le sexe. Je pistonnais mon amante qui poussait de petits gémissements. Je lui donnais du plaisir et cela me remplissait de bonheur !

– Essaie de me garder ton sperme ! Me demanda-t-elle.

Je ne vois vraiment pas pourquoi, je ne lui ferais pas ce plaisir, je la besogne encore un peu. C’est si bon… puis je me retire, enlève le chapeau et lui offre ma bite. Il était temps ! Déjà je décharge !

Comme ce matin, elle se rince la bouche, je note sa délicatesse.

– Tu sais pourquoi les hommes n’aiment pas le sperme ?
– Je ne sais pas ! Mais je ne trouve pas cela terrible !
– Pourquoi certaines femmes en raffolent alors ?
– Je n’en sais rien, ce doit être psychologique !
– Il y a un peu de ça. Beaucoup d’hommes y gouttent, je veux dire, ils goûtent à leur propre sperme mais ils le font au pire moment, juste dans les quelques secondes qui suivent la jouissance. Or à cet instant, il n’y a pratiquement plus aucune excitation. C’est avant qu’il faut goûter ! Je sais ce n’est pas évident ! Il faut en avoir sous la main !

Il me fait son petit cours en se branlant assez nonchalamment. Je lui demande de quelle façon, il veut jouir.

Branle-moi !
– Tu ne veux pas que je te suce ?
– Branle-moi, ça change !

Bon, ce n’est pas un problème, je masturbe la queue de Kim, en même temps j’agace un peu ses tétons de ma langue. Elle ferme les yeux, elle est aux anges. C’est un vrai plaisir de la masturber, de faire monter et redescendre cette belle peau satinée sur ce magnifique organe. Elle finit par éclater en une longue giclée qui atterrit sur son ventre. Elle ne dit rien. Elle sourit. J’ai failli prendre un mouchoir en papier. J’ai failli l’essuyer. Mais non ! Sans que je sache pourquoi, ce sperme je le lui étale sur le ventre, et m’en sert comme d’un onguent de massage.

Kim somnole à moitié, mes propres paupières sont lourdes, je les ferme un moment comme si j’allais dormir. Alors sans que j’ouvre les yeux, je sens la tête de Kim venir se poser sur ma poitrine.

On s’est réveillé deux heures plus tard dans la même position.

– Ça va, Kim ?
– Oh ! Que oui !

Je me lève pour aller pisser ! Il va falloir maintenant préparer la suite. Je suis dans la confusion la plus totale. La meilleure solution est sans doute de se séparer et de nous retrouver dans deux ou trois jours. J’allais le lui proposer, mais elle est comme ça Kim, elle a toujours de sujets de conversation imprévus. Elle me regarde avec des grands yeux malicieux :

– Tout à l’heure, quand Natacha t’a proposé une petite douche, tu savais ce que c’était ?
– Non !
– Elle voulait te pisser dessus !
– Ah !

Encore une chose que je n’ai pratiquée que fort rarement, les amateurs déclarés ne sont pas si nombreux. Alors pourquoi cette proposition de Natacha, justement ? Sans doute parce que les gens qui viennent chez Kim sont tous des « pervers polymorphes », chez qui ce tabou-là n’en est alors plus un ! Allez savoir ?

– Ça t’aurait tenté ?
– Oui !
– Tu sais pourquoi j’aime faire ça ? Parce que ça brise un interdit ! Certains ne voient là-dedans que du sale et du dégradant. D’abord ce n’est pas sale ! Et ensuite, il n’y a rien de dégradant entre deux personnes qui s’aiment !

(« Deux personnes qui s’aiment « , qu’elle a dit ! Mon dieu !)

Je la suis dans la cabine de douche. On en profite pour en prendre une vraie. On a transpiré comme des cochons, on en a bien besoin. Et puis Kim se lance :

– Attention, je t’arrose !

Elle m’envoie le jet de son urine sur le ventre, sur le torse et sur mon propre sexe. C’est chaud ! C’est troublant ! Si troublant que j’ai à nouveau une érection !

– C’est pas vrai que tu bandes encore ?
– Ben si ! C’est de ta faute, avec tes bêtises !
– Tu en veux encore un peu ? Encore une petite goutte ?
– Bien sûr !

Mais cette fois, je m’accroupis, j’ai décidé de l’étonner à mon tour, et tandis qu’elle projette en rigolant son jet sur mon visage, j’ouvre légèrement la bouche pour goûter sa liqueur dorée.

– Tu aimerais que je te domine ? Me lance soudain Kim.
– Oui ! Pourquoi pas ? Mais peut-être pas aujourd’hui !
– Juste cinq minutes !
– Pourquoi tu veux faire cela ?
– Parce que dans certains cas cela facilite les choses !
– Je ne comprends pas bien !
– Tu vas bientôt comprendre, rassure-toi ! Bon, on va faire ça très soft ! Je vais te donner dix coups de martinet, juste pour te montrer que je suis ta maîtresse et après tu devras répondre à mes questions. D’accord ?

(N’importe quoi ?)

– Si tu veux, mais pas trop fort !
– Pas trop fort, Maîtresse, on dit !

(Mais où veut-elle en venir ?)

– Pas trop fort, Maîtresse !

Et voilà que Kim me flanque une fessée au martinet. Pour une journée bien remplie, c’est une journée bien remplie. Je ne suis pas prêt de l’oublier celle-ci ! Ça me fait un peu mal son truc je supporte néanmoins, dix coups ce n’est pas le bout du monde !

– Alors esclave, remercie ta maîtresse pour cette punition !
– Merci Maîtresse !
– Et maintenant, Fabrice, regarde-moi dans les yeux !

(Ah bon ! ça y est, je ne suis à nouveau Fabrice, je ne suis plus son esclave)

– Oui, maîtresse !
– Fabrice, tu vas maintenant me dire ce que tu as essayé de me dire tout à l’heure !

(Mon Dieu !)

Et puis, je ne sais pas pourquoi, toutes mes réticences, tous mes blocages tombèrent :

– Je t’aime Kim !*

(Ça fout la chair de poule de dire des choses pareilles !)

– Moi aussi Fabrice ! Ce doit être cela qu’on appelle le coup de foudre !

On s’embrasse tendrement. Et puis j’ai soudain envie de lui donner encore plus, de lui faire mon cadeau de  » fiançailles « . Alors je m’agenouille devant elle, je reprends son sexe à moitié bandé. Je le prends dans ma bouche, m’applique à ma fellation et la fait jouir en mon palais.

– On retourne au restaurant ce soir ?
– Tu sais bien que je n’ai pas pris de sous ! Mais viens chez moi, je te ferais un bon petit truc, tu verras, je cuisine très bien.

Epilogue

Elle est venue chez moi. Elle y est restée, cela fera dix ans aujourd’hui. Dix ans sans problèmes majeurs, certes des hauts et des bas, mais pour rien au monde je ne regrette cette expérience. On s’est décarcassé pour qu’elle puisse exercer son métier de masseur-kinésithérapeute.

Qu’aurait donc été mon destin, si un jour en sortant d’une réunion, un connard ne m’aurait pas payé un pot dont je ne voulais pas. La vie est ainsi faite…

On s’est préparé un petit repas de fête ! Tout à l’heure nous soufflerons nos dix bougies !

– Dring !
– Qui vient nous emmerder à cette heure-ci ?

J’ouvre

Un livreur avec un énorme bouquet de fleurs. Je les emporte au salon et découvre la petite carte :

« Félicitations pour vos 10 ans de bonheur ! Puissiez-vous vous aimer encore longtemps ! Natacha  »

FIN

© Edvard Stokien
Cap d’Agde – Août 2001
Première publication sur Vassilia, le 02/09/2001

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6 réponses à La grande asiatique par Eddy

  1. Stablinski dit :

    C’était délicieux ! Merci Eddy 😉

  2. Muller dit :

    Un fabuleux récit très excitant et qui m’a fait bien bander. J’aimerais vivre ce genre de situation

  3. Baruchel dit :

    Savoureux et tellement vassilien

  4. Darrigade dit :

    Ça m’a rappelé des souvenirs (des bons 😉 )

  5. Enzel dit :

    Bravo l’artiste ! La pontée de l’érotisme est parfaitement maîtrisé, et puis cette note de sentiment ne fait de mal à parsonne au contraire c’est un plus.

  6. sapristi dit :

    Superbe récit de Monsieur Eddy, très excitant et avec beaucoup de tendresse

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