Sorcières dans le brouillard
Conte d’hiver
par Estonius
Robert, chauffeur routier, à votre service, bonjour messieurs dames !
Ça n’allait pas très fort ? Je n’arrivais pas à digérer cette saloperie d’escalope qui n’avait de Milanaise que le nom. Obligé de m’arrêter sur une aire de repos afin de me débarrasser de tout cela… Et l’autre idiot de Jean-Pierre qui avait eu l’air de se régaler et qui me balançait des grands yeux satisfaits ponctué de réflexions qui se voulaient pertinentes comme « elle est vachement bonne, hein ? » ou pire « Ils me servent toujours bien, je suis un habitué, ici… » Cet abruti ne devait pas avoir de palais, ou alors c’est moi qui devait me faire des idées, mais non, elle avait un goût bizarre cette escalope… Un « goût pas varié » comme disait ma tante Georgette. Berck ! Ça allait mieux à présent, mais je me sentais las, je décidais de me reposer un peu avant de repartir vers Paris au volant de mon quinze tonnes.
L’idéal ce serait de pouvoir faire un petit somme, mais je n’ai pas spécialement sommeil. Je jette un coup d’œil dans ma pochette, je range deux trois papelards, en déchire d’autres inutiles dont je stocke provisoirement les morceaux dans la boite à gants. Et ça, c’est quoi ? L’impression d’un mail, c’est Luc, un incorrigible obsédé, toujours en train de m’adresser tantôt un dessin, tantôt une photo, ce n’est pas toujours du meilleur goût, mais bon sur le tas parfois… cette fois c’est un texte de trois pages, une histoire cochonne. Ça s’appelle « C’est moi la sorcière » ! Je n’aime pas les histoires de sorcières ! Et puis, s’il se figure que je vais lire tout ça ? Quoique, pourquoi pas, puisque je n’ai que ça à faire… je me surprends à lire ce récit écrit de façon palpitante et d’une écriture très fluide… Mais voilà que je baille, sans doute faudrait-il mieux que je me réserve ce texte pour quand ça ira mieux…
C’est en me réveillant que je prends conscience du brouillard. Dingue ! On n’y voit pas à cinq mètres ! Un coup d’essuie glace ! Bof ! Les phares ne servent pas à grand-chose. J’allume la radio et je recherche une fréquence d’information. J’apprends alors « qu’une nappe de brouillard d’une rare intensité était tombée sur toute la région ». On déconseillait toute circulation automobile, et on était incapable de faire des prévisions sur la durée du phénomène. « Bien, ma chance ! »
En attendant, j’ai soif, j’ai envie de me dégourdir les jambes et de pisser. C’est quoi ces feuilles sur le plancher de la cabine ? J’ai horreur du bordel ! Ah oui le texte érotique de mon collègue, l’histoire de la sorcière, je rassemble les feuilles, les plie en quatre et les mets dans la poche de mon veston, on verra ça plus tard. Je sors du véhicule et je libère ma vessie, ça au moins c’est facile ! Trouver à boire sera plus compliqué, mais ce n’est quand même pas un vulgaire brouillard, aussi épais soit-il qui allait m’arrêter. Il me semble apercevoir une vague luminosité vers la droite de ma voiture, je décide donc d’emprunter cette direction.
J’avance doucement, j’ai rarement vu un truc pareil, la lumière est toujours devant moi, mais je n’ai pas l’impression de m’en rapprocher, j’aurais dû emporter une torche électrique. Ce n’est pas possible, cette lumière doit être trop loin, j’y renonce de peur de me perdre dans ce brouillard ! Se perdre dans le brouillard ! N’importe quoi, faut pas charrier tout de même ! Je fais demi tour, je n’ai plus de repère, ou plutôt le seul que j’ai consiste à tourner radicalement le dos à cette lumière, j’avance, j’avance lentement, j’avance encore. Je n’ai pas fait tant de pas que ça à l’aller ! C’est tout à fait ce que je craignais, j’ai du bifurquer. J’aurais du marquer le sol, tel un petit poucet, j’aurais dû, j’aurais dû… combien de catastrophes petites et grandes aurait été évitées si on avait pensé à tout… Je stoppe, plus je vais zigzaguer, plus je vais me perdre.
Je n’entends aucun bruit, ce n’est pas normal… où sont donc passées les voitures ? Peut-être me suis-je trop éloigné de l’autoroute… Mais comment aurais-je fait, il n’y a pas de sortie « piétons ». Le sol à mes pieds est meuble, de la terre, de l’herbe humide.
– Y’a quelqu’un ?
Personne ne me répond. Que faire ? Je ne peux même pas m’assoir, je vais avoir le cul tout mouillé, il me reste qu’à espérer que cette saloperie de brouillard finisse par se dissiper… Et s’il ne se dissipe pas avant la tombée de la nuit, je fais quoi, je ne vais quand même pas dormir dans l’herbe trempée. Il faut que j’avance, il faut que je me remue.
– Y’a quelqu’un ? Criais-je.
– Il y a moi !
Hein qui c’est ?
– Où êtes-vous ? Je ne vous vois pas ! Repris-je.
– J’arrive !
C’est une voix de femme, mais une voix rauque, du genre à se fumer ses trois paquets de clopes par jour.
– Je ne vous vois toujours pas ! Insistais-je
– Ne bougez pas ! Si vous bougez tout le temps, je ne pourrais jamais vous rejoindre.
O.K. je ne bouge plus !
Et soudain elle émerge du brouillard ! Une géante, elle doit bien faire ses 1 m 80 et comme si ça ne suffisait pas, elle est coiffée d’un chapeau de sorcière, vous savez le truc comme dans Halloween… Elle est revêtue d’un long ciré noir.
– Je suis Katia, la sorcière du brouillard ! M’annonce l’apparition.
Merde, c’est bien ma chance, je tombe sur la cinglée du coin.
– Ecoutez, je suis perdu, si vous pouviez m’indiquer un endroit où m’abriter.
– Ha ! Ha ! Ha !
– J’espère que vous n’êtes pas perdue, vous aussi ? Relançais-je.
– Une sorcière n’est jamais perdue.
Je ne sais pas quoi répondre. La soit-disante sorcière commence alors à déboutonner son ciré en commençant par le haut. Après avoir libéré le troisième bouton, elle écarte le tissu, elle n’a rien en dessous, et m’exhibe sa poitrine, une très belle poitrine, probablement refaite, mais très belle.
– Ça te plait ?
– Vous êtes très belle.
– J’ai perdu un bouton, là ! J’ai mis une broche à la place, garde-la moi, tu me la redonneras tout à l’heure.
C’est une jolie broche dorée décorée avec un paon très coloré, je la mets dans ma poche en faisant attention de ne pas me piquer avec. Katia termine son déboutonnage, écarte tout et m’exhibe alors une magnifique bite bien bandée, la sorcière est donc une transsexuelle.
– Ça te plait ?
Ben, oui ça me plait… Je lui dis. Elle se masturbe devant moi, sa bite devient magnifique, et voilà que je bande.
– Suce-moi la bite !
Pourquoi pas ? J’ai les idées larges ! Je m’approche et mets ce joli membre dans ma bouche. Pendant que je m’applique et que je me régale à sucer, je sens des mains qui s’activent sur ma ceinture, qui me la dégrafe, qui me baisse mon pantalon, puis mon slip. Je quitte un moment ma fellation, pour voir ce qui se passe. Une deuxième « sorcière » est derrière moi, plus petite, et elle me lèche le trou de balle. J’aime bien ça, une bonne petite langue qui me rafraîchit l’anus !
– C’est Sandra, mon apprenti sorcière, elle est très douée ! Me précise la grande Katia, elle va bien te préparer le cul et après je vais t’enculer.
Sandra m’a maintenant mis un doigt dans mon orifice et l’agite ostensiblement, c’est bon.
– Il aime ça ! Commente cette dernière.
Ben, oui, j’aime ça… La route c’est un monde parallèle, un monde de mecs, un monde de queues, au départ on se dit que ces trucs là c’est pour les autres, puis un jour on essaye comme ça pour voir ce que ça fait, comme on essaie le sucré-salé ou le quatuor à cordes (ben oui, on peut être routier et mélomane). Vingt ans j’ai attendu, et puis un jour je me suis retrouvé au milieu d’une orgie dans les chiottes d’une aire de repos. Quand Marcel m’a mis au défi de sucer la bite d’un travelo, je me suis dis qu’il ne fallait pas mourir idiot ! Putain qu’elle était bonne cette bite ! Une révélation ! Douce, veloutée, une friandise. Dix minutes après je m’étais dis « au point ou j’en suis, autant continuer », et il me l’a foutu dans le cul. Moins évident, une sensation étrange, un mélange de bonnes choses et de moins bonnes, mais bon j’ai aimé, j’ai recommencé. Mais attention, tout ça c’est la route, quand je reviens chez moi, je me blottis contre la Jacqueline et j’oublie tout ça. Un jour je lui ai dis, parce que j’en avais marre d’avoir une double vie, elle ne m’a pas cru, après tout c’est peut-être aussi bien comme ça !
Un second doigt rejoint le premier, puis un troisième. Je me trémousse, je me sens chienne.
– Il est prêt ! Dit alors Sandra.
Les deux sorcières échangent leur position, Katia vient derrière moi et m’encule tandis que Sandra me donne sa bite à sucer. Elle est moins belle que l’autre, mais ça va ! Derrière c’est l’extase, les coups de boutoir que je reçois dans mon fondement me font fondre de plaisir. Je vais défaillir si ça continue. Mon cul n’en peut plus de me donner du plaisir. Au bout de quelques minutes, elle se retire, repasse devant moi, se retourne.
– A ton tour, viens jouir dans mon cul !
Je me précipite pour me mettre une capote que l’on vient de me tendre et je pénètre ce trop joli cul bien cambré. Trop d’excitation accumulée en si peu de temps, je sais que je ne vais pas tenir longtemps. Alors je jouis, violemment, intensément… Il me semble même que je perds conscience quelques instants
…Et quand j’ouvre les yeux, le brouillard est presque dissipé.
– Et ben dis donc toi, quand tu jouis tu ne fais pas semblant ! Commente Katia.
Je suis revenu dans la cabine de mon quinze tonnes. Katia et Sandra, deux jolies prostituées transsexuelles m’entourent, elles sont hilares et manifestement d’humeur joyeuse.
– Ben alors tu étais parti dans tes rêves ? Me demande Sandra.
– Je crois bien, oui, je vous ai pourtant bien sucé, où c’était dans mon imagination ?
– Qui sait ? Répond Sandra !
– Bon, je vais pouvoir repartir, vous descendez ou je vous dépose quelque part ?
– Ben, tu ne nous avais pas promis de nous payer le restau ?
– Ah bon ? Je vous ai promis le restau ? Alors d’accord, je me refringue un peu et on redémarre.
Et nous voila partie, un moment Katia prend une cigarette, puis farfouille dans la boite à gants à le recherche d’un briquet :
– Elle est jolie cette petite broche dorée avec un paon ! Tu as trouvé ça où ?
– Je n’en sais rien, ce n’est pas à toi ?
– Ben non !
FIN
Dis donc Estonius, tu n’as qu’à venir me rencontrer, je ne suis pas dans le brouillard et je en suis pas un rêve ! (Mais bravo pour cette excellente histoire)
Adorable fantasme
Le gene de rêve que j’aurais aimé faire, ça met en forme pour la journée
J’aimera bien faire un rêve comme ça !
J’ai adoré, v’est toutes une ambiance et puis ça fait rever
C’est dans les vieux pots… et le rêve qui n’est peut-être pas un rêve en fait partie, reste à le réussir ici c’est le cas, votre récit est très bien Monsieur Estonius
Voici le genre de rêve que j’aimerai bien faire. L’argument est facile, mais c’est bien écrit et c’est bandant