Martinov 17 : L’élixir du docteur Lidenbrock
3 – Béatrice et le travesti par Maud-Anne Amaro
Vendredi 21 novembre
– Tu es sûre que c’est cette rue-là ? Demande Béatrice qui commence à manifester des signes d’énervement.
– Oui, je crois ? Répond Martinov, en fait peu sûr de lui
– Parce que ça va faire vingt minutes qu’on tourne.
– Il faisait nuit, je ne reconnais plus bien.
– Bon alors c’est cette rue, ou c’est pas cette rue ?
Le professeur Martinov eut un regard perdu.
– Je crois bien que c’est celle-ci !
– Et le numéro ?
– C’est pas ici, c’est peut-être là, ou l’autre après.
– Finalement tu n’en sais rien.
– Ben non !
– Tu te rends compte du truc, on n’a pas le nom du mec, on n’a pas l’étage, on n’a pas le digicode ! Avec une adresse précise j’aurais pu gérer quand même, là c’est impossible !
– OK, on laisse tomber !
Ils allèrent boire un café dans un bistrot du quartier.
– Je vais rester à Paris ce soir, j’irais dans le bistrot où j’ai rencontré son copain…
– Parce que tu t’imagines qu’il y vient tous les soirs ?
– Je demanderais au barman, ils ont l’air de bien se connaître.
– Et tu crois que le barman, il donne l’adresse de son copain à tout le monde ?
– Humm ! Tu as raison, il faut changer de plan.
– Ah, Ouais ?
– Je vais dire à Fanny d’engager un détective privé pour qu’il suive son mari et qu’il voit à qui il refile ses flacons, et après on agira.
– Pourquoi faire, le détective peut faire le boulot jusqu’au bout.
– Bien sûr ! Mais pourquoi elle n’y a pas pensé ?
– Mais mon petit professeur, un détective, ça coute très cher, elle n’a sans doute pas les moyens de se le payer… alors elle a cru trouver un pigeon qui lui ferait le boulot gratuitement…. Ou du moins qu’elle paierait avec son cul.
– Béatrice tu exagères !
– Non, tu n’as plus qu’à téléphoner à la fille lui dire que ta piste n’était pas bonne…
– Mwais…
– Bon, il est quelle heure qu’est-ce qu’on fait ? Il y a pas mal de musées dans le coin, ça te dit ?
Mais le professeur Martinov ne répondit pas, son regard s’était échappé sur les affiches scotchées sur les piliers intérieurs du bistrot. La plupart annonçait des expositions de peintures dans des galeries du Marais. L’une d’entre elles représentait un vue nocturne sans doute de Paris, sur la droite, un réverbère tordu. Le nom de l’artiste était indiqué en grosses lettres noires. Camille Adamsky.
– Ça y est, on a le nom du gars ! Allez, on paie et on retourne dans voir la rue.
– Pffff ! Souffla Béatrice qui croyait s’être débarrassé de cette mission bizarre.
Le problème c’est qu’ils ne trouvèrent aucun Adamsky dans les listes de résidents des immeubles qu’ii considéraient comme possible.
– Ou bien il se protège, ou alors c’est pas la bonne rue. Soupira Martinov
– Allons à la galerie, ils nous renseignerons.
La galeriste était une vieille dame, Béatrice improvisa un baratin.
– Je travaille pour le compte de Madame de Foxenberg, elle a vraiment eu un coup de cœur pour les œuvres de cet artiste, Mais disons qu’elle aimerait le rencontrer pour lui proposer une commande, vous pensez que ce serait possible.
– Mais certainement, laissez-moi vos coordonnées, je vais lui en parler et il vous contactera.
– Non, nous souhaitons une réponse aujourd’hui.
– Pourquoi être si pressée ?
– Ce n’est pas moi qui suis pressée, chère madame… et si je reviens bredouille je vais me faire engueuler, alors je vous en prie, soyez gentille…
– Bon je l’appelle, je vais essayer de vous avoir un rendez-vous., si vous pouviez vous éloigner pendant que je téléphone.
La conversation fut brève. La vieille galeriste revint vers eux.
– Je n’ai pas eu Monsieur Adamsky, j’ai eu son agent, il peut vous recevoir à 17 heures…
– Qui ? Adamsky ou son agent ?
– Adamsky, je vais vous chercher sa carte. Répondit-elle en fouillant dans le tiroir de son secrétaire.
– Une heure à glander, rouspéta Martinov.
– Te plains pas, on a son adresse, en attendant je vais te faire visiter le Marais, tu vas voir, il a plein de belles choses…
Il avait été convenu que Béatrice agirait seule, plusieurs scénarios avaient été envisagés suivant les circonstances.
– Je te téléphone sur mon portable dès que j’ai fini…
C’est Orlando qui vint ouvrir.
– Bonjour je viens de la part de Madame de Foxenberg, la galeriste vous a appelé tout à l’heure. Vous êtes Camille Adamsky ?
– Non, je suis son compagnon, entrez il va vous recevoir.
Manifestement Camille, n’est pas en forme, il est en robe de chambre, pas rasé, et seuls ses cheveux longs et décolorés ainsi que ses ongles vernis trahissent son état de « travesti ».
– C’est donc pour une commande ? Commença-t-il
– Oui, on voudrait un truc assez grand, deux mètres sur un mètre, le tableau devra se référer d’une façon ou d’une autre au pont Marie de façon visible, ce sont nos seules exigences, Vous pourriez faire ça pour quand et pour combien.
– Ma foi, ça va bien prendre un mois, on va dire 10.000 euros ?
– Je l’aurais donc d’ici un mois !
– Non. J’ai plusieurs commandes en cours et en ce moment je ne travaille pas très vite… Ça risque de nous emmener vers le mois de Février.
– C’est trop long…
Orlando n’assistait pas à la conversation et s’occupait à ranger des documents dans un coin. Béatrice sortit de sa poche quelques bouts de papier préalablement préparés en choisit un et le tendit discrètement à Camille.
« J’ai besoin de vous voir seul ! C’est très important »
– Dites le tout fort, je vais m’arranger ! Chuchota-t-il.
– En fait, j’ai une chose ou deux à vous préciser mais cela doit rester entre vous en moi… Reprit Béatrice entrant dans le jeu.
– Je comprends ! Euh, tu peux nous laisser, Orlando !
– Pourquoi, je gêne ?
– Mademoiselle ne nous connaît pas, elle a des choses à me proposer de façon privé et vu la commande qu’elle me propose… bref, je ne vais pas te faire un dessin.
– OK, je mets mes chaussures et je vais faire un tour… Je reviens quand ? Dans une heure ?
– Dans une heure, nous aurons fait affaire ! confirma Béatrice. Tout du moins, je l’espère.
Elle attendit le départ d’Orlando pour attaquer.
– Jouons cartes sur table, je travaille pour un cabinet de détective privé, et je n’ai absolument rein contre vous, bien au contraire…
– Mais…
– Je vais vous expliquer. Je ne viens donc pas pour commander un tableau…
– Merde, moi qui croyais avoir une rentrée d’argent !
– Je fais une enquête de santé publique au sujet d’un produit dangereux.
– Vous cherchez de la drogue ?
– Pas du tout, je continue ?
– Je vous en prie.
– Nous savons qu’un individu peu scrupuleux s’amuse à vendre des produits illicites et notamment un prétendu remède contre le vieillissement dont les effets secondaires seraient catastrophiques.
Camille devint blême.
– C’est impossible ! Murmura-t-il sans grande conviction.
– Est-ce que vous m’autorisez à prélever quelques gouttes de ce produit ?
– Pour l’analyser ? Vous ne trouverez rien !
– Pourquoi dites-vous ça ?
– J’aimerais déjà vous demander ce qui vous a conduit chez moi ?
– Secret professionnel !
– Ben voyons, il y a des gens, il faut toujours qu’ils causent, c’est plus fort qu’eux !
– Ah, que voulez-vous, la nature humaine !
– Vous ne voulez vraiment pas le dire… On dira que ça vous aura échappé.
– Même si je voulais… Mais je n’en sais rien, on m’a demandé de venir chez vous, alors je suis venue. Mais d’après ce que j’ai vu du dossier ce produit est dangereux, je puis vous l’assurer !
Camille prit une profonde inspiration avant de rétorquer.
– Et moi je vous assure du contraire. Je vais vous expliquer en deux mots et après, on va en rester là parce que ça m’énerve. Il y a des gens ils feraient mieux de s’occuper de leurs culs. Mes troubles ont effectivement commencé quand j’ai pris du Feel-Younger.
– Du quoi ? S’étonna imprudemment Béatrice.
– Du Feel-Younger, c’est le nom du produit, vous n’allez pas me dire que vous ne saviez pas ?
– Ben non, pas sous ce nom là, dans mon dossier il se nomme CT2014, improvisa-t-elle.
– C’est peut-être pas le même alors ?
– A mon avis, c’est le même… mais continuez donc votre histoire…
– J’ai donc tout naturellement attribué ces troubles à la prise du produit, j’ai donc prévenu Monsieur Lidenbrock…
– Votre fournisseur ?
– Oui !
– Vous pourriez me le décrire ?
– Ne comptez pas sur moi !
– Alors je vais le faire : La soixantaine, cheveux coiffés avec un catogan, lunettes à grosses montures, grand et maigre, c’est ça !
– On ne peut rien vous cacher.
– Sauf qu’il ne s’appelle pas Lidenbrock.
– Ce monsieur se fait appeler comme il le veut, c’est son droit le plus élémentaire.
– OK, on en était où ?
– Monsieur Lidenbrock était très étonné de ma plainte, il m’a dit qu’il y avait peut-être un problème avec le flacon, il m’a demandé de le jeter et m’en a offert un autre gratuitement en remplacement.
– Et ensuite ?
– Ensuite, les troubles ont persistés, en revanche l’effet de rajeunissement s’est stoppé. Je suis de nouveau intervenu auprès de Monsieur Lidenbrock, qui m’a donc expliqué que le rajeunissement avait tout simplement trouvé ses limites, quant aux troubles, il fallait voir ailleurs.
– Ah ?
– Je me suis donc fait faire un bilan complet, et on a rien trouvé… si le produit était responsable, on l’aurait vu, non !
« Ben, non pas forcément », se dit Béatrice, mais elle préféra ne pas en faire la réflexion.
– D’autant que j’ai eu l’occasion de parler de ce produit avec d’autres personnes, l’une d’elle m’a assuré que cela lui avait fait énormément de bien sans provoquer d’effets secondaires indésirables.
– Humm.
– D’après mon toubib, continua Camille, j’ai peut-être chopé un virus inconnu… c’est très réjouissant comme diagnostic…
– O.K. je vais vous laisser, je peux vous prélever un peu du produit.
– Non, finalement j’ai pas envie de vous être agréable.
« Merde ! Je fais comment ? »
– Vous ne m’avez pourtant pas l’air de quelqu’un de méchant ?
– Qu’est-ce que vous en savez, vous ne me connaissez pas.
– L’intuition féminine ! Savez-vous, il y a une chose que je regrette…
– D’être venue me casser les pieds ?
– Non, j’aurais aimé vous voir en vrai travesti.
– Parce que ?
– Ça me fascine !
– Vous bluffez !
– Je suppose qu’il vous faut un certain temps pour vous préparer, mais vous avez bien une photo ou deux à me montrer.
– Vous êtes chiante !
– Je suis une femme ! Vous n’allez pas me dire que vous détestez les femmes ?
– J’aime les femmes qui m’acceptent comme je suis, pas celle qui me considèrent comme une bête de foire.
– Et bien montrez-moi ces photos, et après c’est promis je vous dirais si vous êtes une bête de foire ou si vous arrivez à me troubler.
– Ça fait partie de l’enquête ?
– Non c’est « off » !
Le côté extraverti de Camille eut raison de ses hésitations.
– Il y a quelques photos sur mon téléphone, tenez, regardez !
– Fabuleux ! C’est vous, là ?
– Ben oui !
– Chapeau ! C’est troublant, c’est même excitant… Vous savez, ne prenez pas ça pour une avance, je suis une fille sérieuse, mais l’un de mes fantasmes, c’est d’avoir une expérience avec un travesti.
– Une expérience de quel type ?
– Ben sexuelle, pardi !
– Vous jouez très mal la comédie ! Et si, je vous prenais au mot ?
– Je vous ai dit que j’étais une fille sérieuse…
– Donc vous jouez la comédie !
– Si en ce moment vous étiez comme sur les photos, je me laisserais peut-être tenter.
– Chiche !
– Quoi, chiche !
– Accordez-moi une demi-heure, je serais prêt, je devrais dire je serais prête.
– Mais votre ami ?
– Je vais l’appeler et lui dire de ne revenir que dans deux heures, ça nous laisse de la marge.
– Euh, mais voulez qu’on fasse quoi, au juste ?
– Ce que vous voudrez ! C’est votre fantasme, pas le mien, non ?
– Euh, oui bien sûr !
– Alors d’accord ?
– Faut juste que je donne un coup de fil…
Béatrice téléphona donc au professeur Martinov, lui demandant de ne pas l’attendre, et lui précisa que la mission bien que plus compliquée que prévu était néanmoins en bonne voie.
– Je préférais que vous m’attendiez en bas pendant que je me prépare. Profitez-en pour feuilleter la bibliothèque, j’ai quelques jolis albums de photographies… de l’art bien sûr ! Proposa Camille
– J’avais compris !
Par politesse Béatrice parcouru un ouvrage consacré à Helmut Newton, mais en fait maintenant qu’elle était seule, elle se demandait ce qu’elle faisait là. Ce petit jeu du chat et de la souris confinait à l’absurde et n’était probablement pas terminé. Qu’allait-elle faire quand elle le verrait arriver en travesti ? Le flatter bien sûr, mais comment faire pour ne pas paraître hypocrite ?
Hypocrite ? Elle n’eut point besoin de l’être ! Devant elle se présentait désormais une véritable apparition : Le visage savamment maquillé et coiffé d’une perruque aux longues boucles blondes faisait parfaitement illusion. Camille était vêtue d’une petite robe noire à la ceinture extravagante laissant les épaules dénudées et s’arrêtant à mi-cuisses. Les jambes étaient gainées de bas bancs et les pieds chaussées d’escarpins aux talons vertigineux. Ella avait poussé la fantaisie – allez savoir pourquoi ? – jusqu’à chausser des lunettes à fines montures.
– Impressionnant ! S’entendit-elle s’écrier !
– Alors, toujours tentée ?
– Oui, mais dans mes rêves !
– Sauf que je ne suis pas un rêve, vous pouvez même toucher pour vous en assurer.
– Je n’en ferais rien, croyez-moi, je suis très touchée par votre geste et franchement troublée, mais restons en-là, s’il vous plait. Si vous pouviez maintenant me permettre de prélever un peu de ce produit.
Pour toute réponse Camille s’approcha de Béatrice qui pouvait à présent sentir son parfum.
– Quand on a un fantasme, et qu’un jour le fantasme est là devant vous, à cinquante centimètre de votre chatte, on ne s’en va pas en courant, on profite d’une occasion qui ne se représentera peut-être jamais.
– Comme vous y allez !
– Déshabillez-vous, vous serez plus à l’aise !
– Vous êtes fou.
– Vous permettez que je fasse glisser votre jeans ?
– Euh, on va peut-être arrêter, là !
Camille a déjà ses doigts sur le bouton du pantalon.
– Voulez-vous retirer vos mains.
– Je ne vous violerais pas !
– C’est gentil, merci ! Mais retirez vos mains.
– Vous me vouliez dans vos rêves, laissez-vous faire.
Quelque chose dans le regard de Camille, quelque chose de magique… et soudain elle se « jette à l’eau ».
– Bon, vas-y, déboutonne-le !
Le pantalon descend sur ses chevilles.
– Oh, les jolies cuisses, je peux les caresser, les embrasser ?
– Faites comme chez vous !
Et tandis que Camille lui embrasse les jambes, Béatrice revient à la réalité et se demande ce qu’elle fabrique ici. Du coup elle fait le geste de remonter son pantalon.
– Vous avez peur de quoi ?
– Je n’ai pas peur, ou plutôt si, j’ai peur que la situation m’échappe.
– Est-ce si grave ?
– Mais voulez-vous retirer vos mains. Proteste Béatrice alors que Camille lui pelote les seins par-dessus son pull-over.
– Vous me faites bander !
– J’en suis heureux pour vous !
– Vous ne me croyez pas ?
– Si, si !
Camille soulève sa robe sous laquelle il n’a aucun sous-vêtement. Une joli bite dressée comme un mât s’offre au regard de la jeune chimiste. De sa main droite, il se la masturbe lentement.
– Vous ne seriez pas un peu exhibitionniste ? Se moque-t-elle.
– Au diable les étiquettes !
– OK, alors pouce ! Essayons d’être clairs, c’est quoi vos intentions ?
– Faut-il vous faire un dessin ?
– Mais vous aimez les femmes, alors ?
– Evidemment, je les aime tellement que j’ai voulu en devenir une !
– Mais vous vivez avec un homme !
– Parfaitement, c’est un charmant compagnon, vous savez lorsqu’on se travestit trouver un partenaire masculin est assez facile, par contre, pour ce qui est de trouver des partenaires femmes…
– Je comprends !
– Alors, je continue de me branler ou vous me donnez un coup de main ?
« Si le jeu se limite à une branlette ! Pourquoi pas ? » Se dit Béatrice en avançant sa main vers la bite de Camille. Mais elle sait qu’en se disant cela, elle se ment à elle-même, le jeu ne se limitera pas à une branlette.
Mais pour l’instant, elle touche, elle caresse, elle masturbe à peine.
– Oubliez les conventions, laissez-vous aller, la vie est courte…
– Je connais ce refrain !
– Alors chantez-le !
– Pas mal, la répartie !
– Vos mains sont douces !
– Et comme ça ?
Cette fois, ses doigts sont disposés autour de la verge en situation de masturbation et se mettent à bouger comme il convient.
– Comme ça, c’est très agréable.
– Je continue alors !
– Un petit peu ! Mais je suis sûr que vous la suceriez bien.
– Je ne suis pas certaine que je la sucerais bien, mais je la sucerais volontiers.
– Vous évoluez vite !
– Non, je suis réaliste, en entrant dans ce jeu, j’entrai dans un engrenage, alors maintenant j’assume.
Béatrice s’accroupit et sans autre préambule engloutit ce pieu de chair dans sa bouche. Elle sait que les hommes adorent être englouti de la sorte alors que techniquement la fellation peut apporter des plaisirs bien plus subtils… Mais Camille raisonne-t-il comme un homme ? S’il en est un biologiquement, psychologiquement c’est sans doute autre chose…
Alors, elle change de tactique, et se met à faire danser sa langue sur le gland, allant par de savants frétillements du méat à la couronne et du frein au méat.
– T’es une super suceuse, toi !
– Merci ! Je vous suce à fonds ? Répond Béatrice ne se décidant pas à tutoyer son troublant partenaire.
– C’est l’une des éventualités.
– Et l’autre ?
– On baise !
– Et vous croyez que je vais être d’accord ?
– L’espoir fait vivre. Restons-en à la première éventualité, après tout vous sucez si bien… Oh ! Attendez, je peux quand même vous demandez une faveur ?
– C’est quoi la faveur ?
– J’aimerai vous voir à poil !
– C’est tout, oui ?
– C’est pour le plaisir de mes yeux, uniquement pour le plaisir de mes yeux.
– Bon, on va vous faire plaisir, j’enlève tout, le haut, le bas ?
– Tout, s’il vous plait !
Camille flashe sur la poitrine de la jeune chimiste.
– Quels jolis seins ! Qu’est-ce que j’aimerais en avoir des comme ça !
– Vous envisagez une transformation ?
– Disons que j’y pense, ou plutôt que j’y ai pensé, mais disons qu’en ce moment j’ai d’autres préoccupations, je peux toucher ?
– Vous pouvez les caresser doucement.
– Les bouts aussi ?
– Juste un peu.
Camille lui titille le bout des seins avec doigté et délicatesse, de petites ondes de plaisirs commencent à l’envahir.
– Je peux les embrasser ?
– Non… Ou alors juste un peu.
Le contact de la langue sur ses tétons l’électrise. Elle prend sur elle pour le faire stopper.
– Ça bande toujours ! Je vais m’en occuper.
– On pourrait…
– Chut !
De nouveau, elle a la bite dans la bouche, elle entreprend de faire coulisser énergiquement la verge entre ses lèvres tout en tamponnant le gland de sa langue, tandis que ses doigts serrent la base juste au-dessus des testicules.
Camille ne tarde pas à pousser des soupirs très explicites.
– Je… je…
Elle sent qu’il va venir, elle accélère, puis éloigne la bite de sa bouche. Camille gicle trois longs jets qui atterrissent sur sa poitrine.
Béatrice s’amuse à étaler le sperme sur ses seins.
– Il paraît que c’est bon pour la peau, commente-t-elle un peu bêtement.
– La salle de bain est là, il y a tout ce qu’il faut, voulez-vous une lingette ?
– Bonne idée, alors elle vous a plu cette pipe.
– Divine, réellement divine !
Béatrice se nettoya les seins, cette folle fantaisie avec Camille l’avait terriblement excitée. Elle aurait pu lui demander de l’aider à se calmer, en lui faisant lécher sa chatte, mais n’avait pas osé aller jusque-là. « On n’est jamais libéré à 100 % lui avait dit un jour une copine de rencontre. » Sans doute était-ce vrai, pourtant elle en avait fait des choses et les lecteurs s’en souviennent ! Elle se nettoya l’entrecuisse avec une lingette.
« Bon, ça finira par se calmer… et si ça se calme pas, j’irais me tripoter dans les chiottes d’un bistrot ! »
– J’aimerais faire un vœu déclara Camille à son retour.
– Oui ? Répondit Béatrice pas trop rassurée.
– Que cette rencontre ne soit pas sans lendemain !
– Comme vous y allez ?
– C’est juste un vœu !
– J’entends bien, l’expérience a été agréable, mais… Enfin, je ne vais pas vous raconter ma vie… Vous vous imaginez bien que je ne suis pas libre ! Mentit-elle.
– On ne sait jamais, peut-être aurez-vous besoin de me rencontrer de nouveau dans le cadre de votre enquête ?
« Si tu crois que je vais te sucer la bite à chaque fois que j’aurais besoin de toi, tu te fous le doigt dans l’œil, et d’ailleurs, je n’aurais plus besoin de toi ! » Se dit Béatrice.
– Bon, je peux avoir un peu de ce produit, je vais en prélever juste une ou deux gouttes, j’ai ce qu’il faut pour le faire…
– Je vais le chercher.
Une fois sortie, Béatrice ressentit le besoin de de se poser quelques instants, histoire de faire un peu le point de ce qui venait de se passer. Elle entra dans un bistrot, s’installa à une table et commanda un verre de « Côtes du Rhône », qu’on lui servit accompagnée d’une coupelle de cacahuètes bien graisseuses.
En fait Béatrice cherchait à savoir si Camille lui aurait confié son produit si leurs fantaisies sexuelles n’avaient pas eu lieu. Or elle eut tôt fait de se persuader que la réponse était « oui » ! Camille avait joué au chat et à la souris avec elle afin de savoir jusqu’où elle était prête à aller. Quant à elle, elle s’était mentit-à elle-même en imaginant que le sexe serait le passage obligé pour l’obtention du produit. Il n’en était rien, et son subconscient s’était fabriqué une bonne raison de réaliser cette expérience qui l’avait troublé, bien au-delà de ce qu’elle aurait pu imaginer.
– Vous avez l’heure, s’il vous plait ?
Béatrice dévisagea l’importune, la quarantaine, rousse, un peu boulotte, un sourire malicieux lui éclairant le visage. Elle se souvint qu’elle était en plein Marais et se demanda si cette requête anodine n’était pas un prétexte pour engager la conversation.
– L’heure ? Ah, non, je ne l’ai plus, un pauvre me l’a demandé tout à l’heure, je lui ai donné et il ne me l’a pas rendu.
– Pourquoi cette agressivité ? Je vous demandais juste l’heure !
– Excusez-moi, je voulais juste faire de l’humour, répondit la jeune chimiste, piquée au vif.
– C’est ça ! Répondit la femme en détournant son regard.
– Bon, il est 17 h 45 !
Pas de réponse.
– Mais enfin, c’est dingue ! Je vous ai répondu sur un ton qui ne vous a pas plu ! Alors d’accord, je vous présente mes excuses, ça va comme ça ? On ne va pas en faire un fromage !
Pas de réponse.
– Conasse ! Maugréa Béatrice, pensant conclure l’incident.
Elle ne vit pas arriver la gifle, le temps de l’encaisser et de réaliser, elle bondit vers la boulotte…
Et là tout alla très vite, une gigantesque serveuse sortie de nulle part s’interposa et apostropha la petite rousse.
– Mélanie, calme-toi ! Qu’est ce qui se passe ?
– C’est cette salope qui m’insulte.
– La salope, elle va se barrer de ce bistrot de dingues ! Répondit Béatrice,
– Faut peut-être payer !
– Je paierai au comptoir !
– Mais enfin, vous n’allez pas vous fâcher pour des conneries. Tente de temporiser la serveuse.
– Laissez-moi passer, proteste Béatrice bloquée par la serveuse.
– Attendez, il s’agit probablement d’un malentendu, dans ces cas-là on s’embrasse et on fait la paix… et tout le monde est content. D’accord Mélanie ?
– Moi je veux bien, répond Mélanie.
Tous les regards convergent à présent sur Béatrice :
– Je rêve ! Bon d’accord, un bisou et après je m’en vais !
Béatrice embrasse Mélanie dans le vide tandis que cette dernière pose ses lèvres sur sa joue.
– Un peu mieux que ça quand même ! Demande la serveuse.
Béatrice embrasse maintenant l’autre sur la joue, mais a un mouvement de recul quand elle s’aperçoit que les lèvres de Mélanie sont très proches de sa bouche.
– T’as les lèvres douces ! Lui susurre cette dernière.
– Ah ?
Béatrice découvre alors que cette fille possède vraiment un délicieux sourire.
– Ben assis toi ! Tu reprends quelque chose, c’est moi qui paie !
– Non, non, c’est moi, mais je n’ai pas beaucoup de temps…
– T’es mignonne !
« Ca y est, elle me drague ! »
– Oui toi aussi ! Répondit-elle alors qu’elle ne pensait pas vraiment, mais bon va falloir que j’y aille, je suis déjà en retard.
– Justement, un peu plus, un peu moins. Et puis je vais te dire un truc, ne le prend pas mal, mais tu racontes des bêtises… si t’es en retard pourquoi tu en entrée ici ?
– Si tu savais…
– C’est une belle histoire ?
– Non un truc pour le boulot !
– Ah tu fais quoi ?
– Je suis dans la chimie… et toi
– Du théâtre. Bon excuse-moi je vais être directe : j’ai mes chances ?
« Comment lui répondre, Autant être franche ! »
– Qu’est ce qui te fait penser que j’aime les femmes d’abord ?
– Hi, hi, hi ! T’es trop marante, toi !
‘Si je le lui dis que je suis entrée ici par hasard, elle ne va même pas me croire ! »
– Va vraiment falloir que j’y aille !
– C’est une façon de me dire de ne pas insister ?
– Je…
– Alors un dernier bisou, mais un vrai cette fois.
« Bon, ce ne sera quand même pas une corvée, on va faire comme ça ! »
Et quand Béatrice eut la confirmation que la boulotte voulait ce baiser sur la bouche, elle ne se déroba pas.
Et c’est exactement comme cela qu’on se fait prendre au jeu : cela devait durer quelques secondes, elles sont maintenant bien dépassées. Les deux femmes s’amusent et le désir de Béatrice, qui n’avait pas besoin de grand-chose en ce moment, monte, monte de façon irrationnelle (mais pourquoi demander à la libido d’être rationnelle ?)
– On va chez moi ou chez toi ?
– Euh, je n’habite pas le quartier.
– Allons chez moi, c’est à cinq minutes, euh, je m’appelle Mélanie.
– Béatrice !
– Quand je pense qu’on était parties pour se crêper le chignon.
à suivre
Une confrontation inattendue qui nous donne un récit très chaud et très bandant
C’est chaud, c’est très chaud, c’est bien !