Rencontre littéraire
Seconde partie
Par Maria Salama
Il est vivement conseillé de lire la première partie avant de commencer celle-ci.
Le lendemain soir, un mail de Marlène arrive, alors que j’étais en train de vérifier mes derniers relevés sur « ma_banque_en_ligne ».
« Bonsoir Marie,
Avant notre rencontre, j’avais une certaine idée de l’intensité du plaisir féminin. J’ai dû la réviser à la hausse. C’était extraordinaire et je t’en remercie du fond du cœur.
Mais pourquoi es-tu partie ? Jean et moi nous sentons terriblement coupables de t’avoir délaissée, alors que tu nous avais tellement comblés.
J’en suis vraiment désolée et j’espère que tu voudras bien nous pardonner.
Marlène ».
A vrai dire, ce mail ne m’étonne pas, conséquence logique de leur bonne éducation. Si je suis partie, ce n’est pas parce que je me sentais délaissée, mais pour ne pas risquer de gâcher ce moment parfait que nous avions vécu. Quand on atteint la perfection, on ne peut que régresser ensuite. La moindre hésitation, la peur de faire un geste déplacé ou de transgresser une inhibition auraient été insupportables. Mieux valait partir. Je la rassure en quelques clics.
Quelques minutes après, elle me répond.
« Chère Marie,
Comme je suis heureuse que ce malentendu n’en soit pas un, en réalité ! J’ai très envie de te revoir le plus vite possible. Jean est parti ce matin à l’étranger pour quelques jours. Il me laisse son appartement. Pourrais-tu venir demain soir ? Ce serait merveilleux, j’ai tant de choses à te dire et une dette à apurer.
Bises.
Marlène »
Le lendemain matin, pendant une réunion sur le plan stratégique de ma boite, alors que je médite longuement sur la « dette à apurer » et l’absence de Jean ce soir, mon smartphone se met à vibrer, un nouveau message de Marlène.
« Chère Marie,
C’était la première fois… tu as déclenché en moi quelque chose que je n’imaginais pas. Tu sais, malgré les apparences, je suis plutôt réservée et traditionnelle. Bien sûr, j’ai eu comme tout le monde des pulsions, mais jamais assumées.
C’est Jean qui m’a fait m’épanouir, enfin tu me comprends. Au début de notre relation, tout était comme j’imaginais que cela devait être. Quelques mois après, alors que nous faisions une grande promenade en forêt, j’eus une envie pressante. Je ne sais pas ce qui m’a prise, plutôt que de m’éloigner, je me suis accroupie là où j’étais, juste à côté de lui. Il m’a regardée faire, ce qui m’a beaucoup troublée. Pourtant, ma position ne laissait pas grand-chose à voir, une paire de fesses et un geyser. Nous en sommes restés là, mais j’avais gardé en mémoire ce moment et les sensations qu’il m’avait procurées. Je n’ai eu de cesse ensuite de le reproduire. Ma timidité m’interdisait d’en parler à Jean et puis ça n’aurait pas été pareil. Il fallait qu’il devinât et qu’une autre occasion se présentât. Lors d’un week-end volé à nos obligations respectives, les conditions furent enfin réunies. Après une longue séance lelouchienne de « chabada bada » sur la plage de Deauville, je me précipitai dans la salle de bain de notre chambre d’hôtel, direction les WC, l’urgence comme prétexte pour ne pas fermer la porte. Le jeans et la petite culotte en accordéon sur les chevilles, je m’assis sur la cuvette et fermai les yeux le temps de laisser monter les envies. Je les rouvris au début de ma miction ; il était là, debout dans l’embrasure de la porte, en train de me mater impudemment. Ses yeux brillants, son air lubrique et la bosse de son pantalon me firent plus d’effet que douze films porno. Comme dans le scénario mille fois joué dans ma tête, je lui facilitai la vue, une vraie catin. Il attendit que le flot cesse, puis me tendit la main sans un mot. Hypnotisée, je me levai et le suivis jusqu’au lit où il me fit m’allonger. Ses mains se posèrent sur mes genoux pour m’écarter les jambes. Je me rendis compte alors que je ne m’étais pas essuyée, je sentais même un filet humide le long de ma cuisse gauche. Il allait me lécher ainsi ; la honte me submergea ce qui eut pour seul effet de magnifier mon envie. A genoux ; Jean posa sa langue sur la goutte à l’extrémité du filet et le remonta avec une lenteur insupportable jusqu’à son origine. Ensuite, il me pénétra avec sa langue, chaque nouvel endroit exploré me déclenchait des décharges d’excitation : je le sentais se délecter de mes humeurs.
Ce que je ressentis alors me fit comprendre que notre relation allait prendre une autre dimension.
Bises humides.
Marlène »
Aucun de mes collègues n’a vu la soudaine rougeur de mon visage, totalement passionnés par la petite consultante qui racontait n’importe quoi, mais dont les avantages en nature étaient incontestables.
A 20 h 30, je suis à sa porte, après avoir réussi à m’éclipser discrètement d’un pince-fesses professionnel où je bus beaucoup d’eau, à la grande surprise des gens qui me connaissaient.
Nous échangeons un baiser pudique. Elle porte à peu près la même tenue qu’avant-hier. La conversation un peu convenue sur mon élégance supposée (robe de cocktail…) révèle un léger mal à l’aise, que l’on pourrait assimiler celui d’un lendemain de cuite, si le sexe produisait les mêmes effets que l’alcool.
Il va falloir faire quelque chose car j’ai très envie de Marlène, particulièrement de fouiller sa candeur un peu perverse, attestée par ce mail complètement dingue, mais qui m’a fait fantasmer tout l’après-midi. Je suis d’ailleurs dans un état assez proche du nervous breakdown. Nous nous asseyons aux mêmes places, ma robe fendue permet de me montrer sans être taxée d’exhibitionnisme. Je compte qu’elle découvre prochainement mon charmant petit slip en dentelle couleur chair, mouillé un peu à cause du mail et beaucoup d’un ou deux légers relâchements.
A nous voir ainsi, nul ne pourrait imaginer ce qui s’est passé ici. Je décide de laisser Marlène nous sortir de cette impasse et poursuis dans les banalités. Après quelques minutes qui paraissent de plus en plus longues, elle change soudain de sujet et de ton :
– As-tu eu mon mail ?
La pudeur avec laquelle ces mots sont prononcés et la rougeur qui lui monte aux joues sont délicieux, son regard étincelant est cependant un peu contradictoire. Sans chercher un quelconque assentiment ou encouragement, elle poursuit comme à confesse.
– Il fallait que je te raconte… pour que tu comprennes. Souvent, j’ai honte.
L’expression de mon visage se veut à la fois complice et en attente de la suite.
– Ensuite, Jean m’a emmenée plus loin. Chaque fois que nous étions ensemble, il venait avec moi aux toilettes et me regardait, toujours sans rien dire, mais je sentais bien qu’il en voulait plus. Alors, je lui dévoilai l’intérieur de mon sexe, puis je fis varier le débit ou l’orientation de mon jet. Je voyais que cela lui plaisait. Il terminait toujours comme la première fois. Pour qu’il soit complètement satisfait, je veillais à être la plus mouillée possible. Jean ne me disait jamais rien, mais je comprenais tout, à son regard. Je laissai pousser mes poils pour que les gouttes s’y arrêtent et qu’il puisse s’en régaler de même que mes doigts que je lui donnai à lécher.
Marlène raconte en me regardant, absolument pas gênée, bien au contraire. Sa prétendue honte n’est que le moteur de son excitation. Et puis, son quasi sacrifice pour faire plaisir à Jean ! C’est de la perversité à l’état pur. J’adore ça, comme cette torture que nous nous infligeons d’être impassibles, alors que l’éruption volcanique est imminente. Un léger mouvement ad hoc permet à la fente de ma robe de s’ouvrir un peu plus. Marlène doit voir à présent le haut de mes cuisses. Je luis souris, aussi innocente qu’elle essaye de l’être.
– Et puis, ça a continué. Une fois, je l’ai surpris à ramasser ma culotte et la sentir. Ce geste m’a émue et je me suis dit qu’il aimerait peut-être qu’elle soit humide. Alors, quand nous devions nous voir, je ne m’essuyais pas. J’ai appris à aimer cette sensation, synonyme de notre prochaine rencontre. Le voir la humer est aussi un vrai bonheur. Mais je sentais qu’il lui manquait encore quelque chose. Un jour, j’ai pris mon courage à deux mains et au lieu de me faire lécher comme nous en avions l’habitude, je me mis à califourchon sur lui. J’ai commencé à me frotter sur son visage. Il a aimé : j’ai été rassurée quand sa langue a pénétré dans mon sexe. J’ai pu me laisser aller et jouir ainsi.
La dernière phrase me fait frémir d’excitation, tant elle est ambiguë. Du coup, ma robe se fend complètement ; ma petite culotte doit être dans un drôle d’état, mais elle s’y fera sûrement… Marlène y jette d’ailleurs un coup d’œil intéressé, ce qui me donne bien sûr envie d’y ajouter quelques gouttes, en toute discrétion.
– Voilà, tu sais à présent presque tout de nous. Souvent nous faisons l’amour dans la salle de bains, ainsi je suis délivrée de la contrainte de faire attention.
Le doute est à présent complètement levé. Marlène est flamboyante, le feu aux joues. Nous échangeons un regard plein de promesses et de sous-entendus. Il ne me manque plus que la confirmation de ce qu’elle veut à présent. Et puis ce petit jeu de sado-maso verbal ne manque pas de sel. Je relance donc :
– Qui de vous deux a eu l’idée de m’inviter ?
– Quand Jean m’a prévenue de ton arrivée, j’ai été un peu en colère car il a pris cette initiative sans m’en parler. Après j’ai réfléchi. Tes textes nous ont vraiment plu et c’était une grande chance de te rencontrer. C’est à cause d’eux que j’ai rasé mon sexe et que.., enfin c’est Jean qui… Aucune d’importance, ce qui compte, c’est que tu sois là. Après ton départ, il m’a avoué que tu l’avais beaucoup excité.
– Et toi, tu veux connaître l’effet produit par une chatte bien baveuse en train de se masturber sur ton visage et qui se met soudain à t’inonder, juste pour savoir ce que ressent Jean quand tu le lui fais. Je me trompe ?
Marlène reste un peu interloquée par cette saillie, puis elle me regarde droit dans les yeux en redressant le buste :
-C’est exactement ça ! Et puis aussi te donner du plaisir, ne serait-ce que pour te rendre la pareille.
Elle tombe à genoux de son siège et avance ainsi jusqu’à moi, ma robe est à présent complètement ouverte.
– Tu le savais depuis le début, me demande-t-elle d’un ton d’écolière ?
– Bien sûr, c’était assez facile à comprendre. Ainsi, j’ai pu me préparer.
-J’ai vu et je trouve cela très excitant.
Elle saisit mon slip au niveau des hanches et tire doucement. Je suis comme une chienne en chaleur. Marlène s’arrête et se penche légèrement vers moi dès qu’elle peut voir mon sexe. Je n’ai défriché qu’autour des lèvres, ce qui les met en valeur, laisse une sensation d’inexploré pour le reste et donne une bonne idée de mon état par ce qu’il retient. Marlène semble satisfaite de son coup d’œil et finit délicatement l’effeuillage (le passage des chaussures à talon est particulièrement réussi). Une fois le slip libéré, elle le porte à son visage et inspire fortement. L’odeur a eu le temps de se développer pendant l’après-midi et les effluves qui parviennent à mes narines me satisfont. Marlène le retourne ensuite pour mettre à jour l’entrejambe qu’elle me montre avant de le poser sur sa langue. Il est à peu près dans le même état que s’il avait été arrosé de sperme, un peu moins blanc peut-être… En se courbant vers moi, elle le laisse négligemment tomber. Je suis curieuse de savoir ce qu’elle va faire à présent, car nous sommes dans le salon de Jean et il n’est pas question que nous allions, ici, jusqu’au bout de nos envies. Marlène me jette un regard très salace, elle n’a visiblement aucune réticence à me lécher. Seule sa langue établit le contact, au niveau du vagin et remonte, m’ouvrant au passage. Elle se relève, m’embrasse pour me faire partager sa récolte, au goût et à l’odeur puissants. Cette fille est incroyable : a priori novice, elle a des gestes complètement adéquats, de mon point de vue bien sûr.
– Tu as bien préparé mon baptême. On continue dans la salle de bains ?
Elle se déshabille rapidement, mais me laisse un peu de temps pour admirer de nouveau son sexe aux si grandes et si belles lèvres. Mutine, elle y enfonce un doigt puis me le donne à lécher.
– Regarde comme tu m’as excitée… Viens maintenant.
La salle de bains est immense pour un appartement parisien, entièrement carrelée de bleu cæruleum. Marlène s’est couchée sur quelques serviettes jetées à la va-vite, pendant que je me mettais en tenue. Presque immobile, ses doigts jouent avec son sexe, je ne peux m’empêcher de l’admirer une fois encore.
A cheval au-dessus d’elle, je lui donne un petit avant-goût en laissant échapper quelques gouttes qui tombent sur ses seins. Je me mets ensuite à genoux, avance un peu et descends mon bassin avec lenteur, jusqu’à ce que je sente le contact avec son nez. Encore un peu et je commence à me frotter. Son nez est comme un petit godemiché alors que sa bouche est un havre de douceur. Sa langue cherche la source, mais quand elle est sur le point de la trouver, je me déplace ; il est encore trop tôt. Ce jeu dure quelques minutes rythmées par des bruits humides et nos respirations, puis je me soulève un peu pour regarder son visage, il est trempé de même que ses cheveux ; ses yeux ont l’éclat que donne une excitation extrême. Je dois avoir les mêmes après ce moment d’érotisme absolu.
– Arrête de te caresser, lui dis-je dans un souffle, tu vas jouir, alors que nous venons à peine de commencer !
Je recule un peu et m’assois sur sa poitrine pour lui donner le temps de récupérer. La petite rigole qui se met à couler entre ses seins est charmante, elle se divise ensuite en deux de chaque côté de son cou. Marlène ouvre la bouche, difficile de résister à un tel appel, mon sexe revient s’y plaquer, alors que je ne suis pas bien sûre qu’il soit tari. Je ne bouge plus, sa langue trouve cette fois le chemin. Marlène se caresse si fort que nous en tremblons. Le plaisir monte en moi comme une grosse bouffée et je jouis avec brutalité, ce qui déclenche un ultime jaillissement. Marlène me rejoint alors dans cette volupté totale.
Le silence de la pièce n’est rompu que par nos deux halètements. Epuisée, je m’allonge à ses côtés. Les battements de son cœur font frémir son sein gauche, elle garde les yeux fermés et son visage est complètement détendu.
– J’ai adoré.
Le baiser que nous partageons ensuite est chargé de toutes nos folies.
La douche est juste à côté et nous en avons bien besoin. Spacieuse, deux personnes y sont à l’aise. Marlène y entre la première. Je la suis et m’assois sur les talons face à elle, les yeux en face des ailes de papillon qui brillent dans la pénombre.
– Montre-moi.
A suivre…
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