Martinov 25 – Les agents secrets – 3 – Le Fly-tox par Maud-Anne Amaro
Vendredi 6 septembre
Olga avait mal dormi, d’une part parce que Martinov ronflait comme un moteur, mais surtout parce qu’elle se demandait si son opération de charme aboutirait à lever les scrupules qu’avait émis le professeur à propos de sa requête.
« On va en rajouter une couche, juste une petite couche ! » se dit-elle
Sa main vient tripoter l’entre jambe du professeur, la bite est demi molle, mais quelques mouvements de masturbation ont tôt fait de la rendre raide comme un bout de bois.
– Quel délicieux réveil ! Commenta-t-il
Olga ne répondit pas mais plongea sa bouche sur la bite de l’homme et lui suçota le gland, tandis qu’un doigt inquisiteur entreprenait de lui trifouiller l’anus..
– Attends, j’ai envie de pipi ! Objecta-t-il avec regret.
– Moi aussi ! Tu veux que je fasse sur toi ?
– On y va.
Direction la salle de bain, Martinov se débarrasse de son pyjama ringard et s’étale sur le sol…
– Je te pisse sur la bite ?
– Je veux bien gouter un peu…
– Petit cochon !
Elle se met en position, s’accroupissant, la vulve à quelques centimètres de la bouche. Et tout d’un coup c’est le déluge, ça coule, ça dégouline, le « pauvre » professeur ne peut pas tout avaler et en met partout.
Pas grave, c’est du carrelage, ça se nettoie bien !
– A toi ? Lui dit-elle.
– A moi ?
– Ben oui, pisse-moi dessus !
– Tu aimes ça aussi ?
– Evidement, sinon, je ne te l’aurais pas proposé !
Alors le professeur lui fit cadeau de son urine, la belle avait l’air d’apprécier.
« Si avec tout ça, il refuse toujours de me rendre service, je me fais bonne sœur ! »
– Assis-toi sur la cuvette, on va faire un petit extra ! Lui suggéra-t-elle.
Dans cette position, Olga vint une nouvelle fois lui faire durcir sa bite encore imprégnée d’urine.
Reste-là et dis-moi où sont des capotes ?
Quand elle revint, après avoir encapoté le membre de l’homme elle s’assit carrément sur lui s’empalant, puis coulissant.
Cette fois elle simula son plaisir, mais le professeur tout sur son nuage ne s’en rendit pas compte.
– Bon il est temps que je parte ! Merci pour ces délicieux moments. Tu m’offres un petit café avant ?
« Tu parles ! » Se dit Martinov, « c’est moi qui devrais la remercier. »
– On ne se reverra sans doute plus, mais… commença-t-il en versant le café.
– Il ne faut jamais dire jamais… Et si vous voulez me faire plaisir, repensez à cette histoire de Fly-tox… mais ne vous croyez surtout pas obligé. Un bisou professeur ?
Ce ne fut pas un bisou mais un véritable patin. Imaginez l’état de notre vert professeur qui en est tout chose !
« Je vais essayer de lui faire plaisir, après tout, ça ne me coute pas grand-chose ! »
Et voilà comment on manipule les gens ! Tout en douceur !
Le professeur Martinov ne s’est pas fatigué, sur le site d’EBay, ils étaient plusieurs à vendre des Fly-tox de collection, l’un habitait Paris et se proposa de lui livrer l’objet dans la journée.
« Bon, maintenant, je vais téléphoner à Blotz-Henri… »
– Ah, vous tombez bien, je n’ai pas reçu votre devis ! Commença ce dernier.
– Je sais, il y a juste un petit problème que nous allons pouvoir régler ensemble. Par précaution je me suis renseigné auprès de mon avocat. La lettre de décharge ne suffira pas.
– Vous voulez quoi d’autre ?
– Que vous expérimentiez le produit en ma présence.
– Il n’en est pas question !
– Qu’est-ce qui vous gêne ?
– Je n’ai pas à divulguer sur quoi je travaille.
– On ne vous demande pas de divulguer, on vous demande d’expérimenter devant nous.
– Je vais réfléchir, je vous rappelle.
« Ça va foirer ! » se désola le professeur, déjà contrarié de ne pas pouvoir faire plaisir à la belle Olga.
– Je ne sais pas ce que tu fabriques, mais je ne la sens vraiment pas cette histoire ! Lui dit Béatrice.
– Ne sois pas parano, ma petite Béa !
Blotz-Henri prend son assistante à témoin :
– Il est complètement cinglé ce Martinov, s’il croit que je vais prendre le risque de divulguer ma découverte…
– Vous vous inquiétez pour rien, ce monsieur est tenu au secret professionnel !
– Je n’y crois pas !
– Vous avez tort.
Un quart d’heure plus tard, Blotz-Henri rappelait et donnait son accord.
– On peut faire ça quand ?
– Lundi si vous voulez !
Odette Morvan ne s’explique pas ce revirement inattendu mais ne cherche pas trop à comprendre.
Wan Ting Koh
Wan Ting Koh est une chimiste chinoise travaillant au CNRS sur les substituts végétaux aux matières plastiques. Elle est ici dans le cadre d’échanges de compétences entre les deux pays. Aimable et gracieuse, sa compagnie est appréciée, mais attention pas touche, on ne la drague pas.
Wan Ting Koh et Odette Morvan se connaissent un peu, il leur arrive parfois de prendre ensemble leur repas au restaurant d’entreprise. Des copines de cantine comme on dit…
– T’as l’air fatiguée, toi !
– Oui, un peu, c’est mon responsable qui me stresse. Répond Odette
– Il te stresse comment !
– Attends, il est dangereux ce mec ! L’autre jour il a quitté le labo en plein bordel, j’ai voulu ranger un peu et j’ai cassé une éprouvette. Tu te rends compte, il y aurait eu du gaz mortel à l’intérieur je ne serais plus là en train de te parler.
– Il y avait quoi dedans ?
– Une saloperie ! Je suis pratiquement retombée en enfance pendant 10 minutes. Ça fait drôle quand même !
– Comment ça ?
– J’ai d’abord cru que j’étais devenue inconsciente et que j’avais rêvé, mais quand je me suis réveillée, j’ai compris que ce n’était pas un rêve…
– Mais comment ?
– J’avais fabriqué des cocottes en papier avec des feuilles de magazines.
– Ça alors !
Puis elles parlèrent d’autre chose. Mais à l’heure de la sortie, l’air de rien, Wan Ting Koh attendait Odette.
– Tu rentres en métro ?
– En bus !
– J’ai une proposition à te faire…
– Une proposition ?
– T’aimerais gagner 5 000 euros.
– Ça m’arrangeait bien oui, en ce moment je suis à sec et j’ai la voiture au garage… Mais bon, je ne crois plus au père Noël, les combines à la gomme je n’y crois pas.
– Ce n’est pas une combine à la gomme, je te demande juste un service et je te paie.
– Et ce serait quoi le service ?
– Bien sûr si tu refuses, cette conversation n’aura jamais existé !
– Mais c’est quoi ?
– Ce produit dont tu me parlais à midi, celui qui t’as fait retomber en enfance, si tu pouvais m’en piquer un peu !
– Quoi ?
– Tu veux que je répète ?
– Non, c’est tout ce que tu demandes ?
– Oui ! Ça te paraît possible ?
– T’en piquer, je ne vois pas vraiment comment faire, mais je peux te photocopier le compte-rendu d’expérimentation avec la liste des composants.
– Super !
– Seulement il y a un problème, l’un des composants, on ne sait pas ce que c’est, il porte un nom de code.
« Oh, mais c’est qu’elle s’est déjà bien renseignée, la mère Morvan ! » Constate la jolie chinoise.
– Donc c’est foutu ?
– Pas forcément, lundi Blotz-Henri doit se rendre chez un mec qui lui bricole un pulvérisateur, il emportera avec lui le produit.
– Et t’as les coordonnées de ce bricoleur ?
– Mais bien sûr ma biche !
Lundi 9 septembre
– Morvan, vous allez venir avec moi, on fait un saut à Louveciennes. Lui dit Blotz-Henri.
– Mais en quoi ma présence…
– Laissez-moi vous expliquer : Martinov veut qu’on vienne avec le produit. Nous allons le bluffer, j’ai préparé un gaz lacrymogène très léger, c’est cela qui sera placé dans le Fly-tox. Pour l’expérimentation j’ai apporté des masques à gaz. Vous, vous servirez de cobaye…
– Vous n’allez pas me gazer, tout de même ! Proteste la femme.
– Ça vous fera chialer cinq minutes, j’ai aussi emporté des kleenex…
– Mais…
– Ce n’est pas dangereux du tout !
– J’ai le droit de refuser ?
– Vous n’allez pas me faire un mélodrame, vous allez pleurer un peu, quelle affaire, vous pisserez moins !
– Vous êtes d’un romantisme…
Mais pour Odette Morvan, le problème est ailleurs. Ce plan idiot de son supérieur est en train de lui faire perdre les 5 000 euros sur lesquels elle comptait. Elle se demande déjà comment rattraper le coup.
A 10 heures, Blotz-Henri arrivait à Louveciennes.
– Je vous présente Odette Morvan, mon assistante qui est volontaire pour servir de cobaye.
– Un cobaye humain pour un insecticide ? S’étonne Martinov.
– Ce n’est pas un insecticide, j’hésitais à vous le dire, mais puisque le protocole a changé… En fait il s’agit d’un gaz lacrymogène amélioré, il est à la fois plus puissant que le produit employé généralement, mais il est aussi plus propre puisqu’il ne provoque aucun effet secondaire.
– Ah ?
– Evidemment pour l’expérimentation, nous allons faire une pulvérisation minimum… Nous sommes d’accord ?
En fait Martinov s’en fichait, la phase la plus difficile pour lui allait maintenant être de subtiliser une partie du produit en douce.
– O.K, vous avez le produit ?
Blotz-Henri lui tend une éprouvette bouchée.
– Ah, ça ne va être pratique, il aurait fallu une éprouvette plus fine, je vais faire une petite manip, je reviens de suite et après je vous montrerais comment recharger.
« Pourvu qu’il ne soupçonne rien ? »
Ben non que voudriez-vous que Blotz-Henri soupçonne ? Le gaz n’est pas le bon, et seul le Fly-tox l’intéresse !
Martinov se livre alors à un prélèvement express, puis il remplit le Fly-tox.
– Voilà c’est rempli, on va peut-être ouvrir la fenêtre pour l’expérimentation.
– J’ai apporté des masques à gaz.
Le professeur explique comment se servir de l’appareil, puis Blotz-Henri se livre à une petite pulvérisation sur Odette Morvan qui se met à pleurer. Mais personne ne pouvait deviner qu’elle pleurait aussi de rage !
Zhang Lei et Li Xia attendent patiemment à bord d’une Renault Mégane, que Blotz-Henri et son accompagnatrice daignent sortir de chez le professeur Martinov.
– Il avait besoin de se faire accompagner, cet imbécile ! Grogne Li Xia. Ça va nous compliquer les choses.
– Mais non, on va faire ça comme des artistes ! Rétorque son comparse.
Leur plan est tout simple, provoquer un léger incident avec leur voiture, puis profiter de l’établissement du constat pour piquer le Fly-tox !
Mais ils n’eurent même pas besoin de faire ça !
Odette et Blotz-Henri sortent, ce dernier tenant à la main un grand sac en plastique rouge. Puis alors qu’ils viennent de démarrer, il déclare à son assistante :
– On va s’arrêter dans un bistrot, j’ai trop envie de pisser !
– C’est gentil de me parler de votre vessie, mais je viens de me faire gazer, vous n’avez même pas le tact de me demander si ça va !
– Arrêtez donc de rouspéter. On va s’arrêter là.
Ils sortent de la voiture, entrent dans le bistrot.
– Trop la chance ! Commente Zhang Lei qui en bon agent secret sait ouvrir toutes les portières de voitures. Il n’a plus qu’à s’emparer du sac rouge posé négligemment sur le siège arrière, et jeter un petit coup d’œil pour vérifier si c’est bien le Fly-Tox qui est à l’intérieur. Mission terminée !
Dans le bistrot, Blotz-Henri commande un demi au comptoir et se précipite vers les toilettes. Odette commande un café.
– Ouf, ça fait du bien ! Commente-t-il en revenant. Je vous dois combien ?
– 4,50
– 4,50 un demi ?
– Non, un demi et un café !
– Je vous paie juste le demi, ça fait combien ?
– Non mais c’est dingue, ça ! Eructe Odette. Vous n’avez même pas la galanterie de me payer mon café !
Le serveur lève les yeux aux ciel, l’air de penser « on aura décidemment tout vu ! »
Blotz-Henri est un peu décontenancé, se demande quelle position adopter. Odette jette rageusement 2 euros sur le comptoir et sort du bistrot.
– Je vous attends devant la voiture ! Dit-elle.
L’homme ne tarde pas à la rejoindre, il ouvre les portières, ils s’installent.
– J’ai croisé quelques mufles dans ma vie, mais vous, vous tenez le pompon ! Lui lance-t-elle.
– Je ne vous ai pas demandé de me suivre dans ce troquet ! Où est le problème ?
– N’aggravez pas votre cas !
Et ce n’est qu’en se garant dans le parking du CNRS qu’ils constatèrent la disparition du Fly-tox.
– Qui a pu faire ça ? Louveciennes est pourtant une banlieue calme ! Se désole Blotz-Henri. C’est de votre faute, vous seriez restée dans la voiture…
– Mais vous êtes con ou quoi ?
– Je ne vous permets pas de me parler sur ce ton.
– De toute façon demain, je demande ma mutation, j’en ai marre de travailler avec vous !
– Eh bien, faites-le, ça me fera des vacances !
Revenu au laboratoire, Blotz-Henri se rendit compte que l’éventuel départ d’Odette Morvan était de nature à lui compliquer la vie, si on lui collait une nouvelle assistante, il lui faudrait tout lui apprendre. Quelle perte de temps !
– Bon nous avons eu des mots, ce sont des choses qui arrivent ! Quoique vous décidiez vous êtes encore pour le moment sous mes ordres…
– Ben voyons !
– La disparition du Fly-tox n’est pas une catastrophe puisque le gaz n’était pas le bon. Vous allez commander de ce pas un autre Fly-tox à ce monsieur Martinov.
– Oui chef, bien chef, à vos ordres chef !
– Oh, ça va !
Le professeur Martinov ne comprend pas bien.
– Un deuxième Fly-tox ? Oui pourquoi pas, mais ce ne sera peut-être pas pour tout de suite, mais vous en voulez combien au total ?
– Juste un deuxième, Vous pourriez nous l’avoir dans quel délai ?
– Je dirais une semaine.
– Ne quittez pas… mon responsable demande si en doublant le prix on ne pourrait pas raccourcir les délais
– Je crains que non, mais téléphonez-moi dans deux ou trois jours…
Du coup Blotz-Henry se mit en stand-by sur le B107, remettant la suite de ses expériences au jour où il serait en possession de son nouveau Fly-tox.
Il est 18 heures, dans un petit studio discret du 13ème arrondissement, Zhang Lei et Li Xia sont rejoints par la jolie Wan Ting Koh.
– Mission accomplie, camarade ! Annonce fièrement Zhang Lei en lui montrant l’objet.
– Il est rempli ?
– Oui répondit l’agent secret en secouant l’engin qui produisit un bruit de floc-floc.
– Alors ne perdons pas une minute, pulvérise Li Xia.
– Mais je ne veux pas ! Proteste l’intéressé.
– Li Xia, tu es un militaire ?
– Oui camarade !
– Et un militaire, ça obéit aux ordres.
– Euh…
– Alors ferme ta gueule !
Li Xia reçoit le gaz en plein pif, il toussote et pleure à grosses gouttes, mais ne présente aucun des symptômes décrits par Odette Morvan.
Wan Ting Koh laisse éclater sa colère.
« Cette conne m’a refilé un tuyau pourri, elle ne perd rien pour attendre… »
– Zhang Lei, tu as failli à ta mission ! Lui dit-elle avec une mauvaise fois évidente. Tu seras puni en conséquence.
Un petit aparté pour comprendre mieux nos trois personnages :
Wan Ting Koh avait postulé dès sa majorité pour travailler dans les services secrets chinois, elle pensait que ce choix lui permettrait d’affirmer sa personnalité. Elle avait foiré l’une de ses premières missions, pourtant fort simple puisqu’il s’agissait au début de filocher un opposant au régime et de noter ses rencontres. On lui demanda ensuite d’entamer une situation de séduction afin de le faire parler. Elle le fit et ils ne tardèrent pas à s’envoyer en l’air, le type ne lui fit aucune confidence, mais la jolie Wan trouva le personnage tellement sympathique qu’elle décida de le laisser tranquille.
Elle déclara à ses supérieurs que l’individu s’étant douté de quelque chose avait soudain disparu de la circulation et qu’elle ignorait où il se trouvait. Elle pensait s’en tirer avec une sévère réprimande.
Ce fut pire ! On l’accusa carrément de faire double jeu, elle fut fouettée sévèrement devant un groupe d’aspirants qui furent invités à abuser d’elle. Elle fut ensuite emprisonnée pendant plusieurs semaines avant d’être convoqué devant un conseil de discipline.
Là le double jeu de Wan n’ayant pu être prouvée, ce fut la mutation disciplinaire.
La Chine ne considère pas la France comme un lieu de renseignements intéressants mais comme aurait dit Confucius « On ne sait jamais » ; alors comme Wan possédait un diplôme de chimie organique et un autre de français, on l’envoya au CNRS, officiellement dans le cadre d’échanges de compétences entre les deux nations. Elle n’avait plus qu’à attendre une occasion, quelque chose qui lui permettrait de revenir en grâce auprès de ses supérieurs.
Nous ne nous attarderons pas sur ce qui a amené Li Xia et Zhang Lei en France. Même Wan l’ignore. Les espions ne racontent pas leurs échecs à tout le monde, même pas à leurs collègues. Mais ce qui était évident c’est qu’eux aussi avait failli quelque part.
Fin de l’aparté
A suivre
Martinov, toujours prêt !
Trop bizarre cet épisode