Mamie déprime – 1- par mlle_heleneD

Mamie déprime – 1- par mlle_heleneD

A soixante-trois ans, Michèle vivait seule dans sa grande maison. Son mari, Claude, l’avait quitté quelques années plus tôt, des suites d’une longue maladie, qui n’avait pas été si longue que ça. Après plus de quarante ans de mariage, après le départ de sa fille unique, Valérie, se retrouver seule avait été un choc. Il lui avait fallu plusieurs mois pour remonter la pente. Elle s’était inscrite dans différents clubs d’activités, participait aux voyages organisés, faisait du sport.

Malgré cette activité débordante, Claude lui manquait énormément. Il avait été le seul et unique homme de sa vie. Ils s’étaient mariés à peine un an après s’être rencontrés lors du bal du 14 juillet. Ils n’avaient pas attendu la nuit de noce pour consommer leur union mais selon les calculs, il fut fort probable que Valérie eut été conçue cette nuit-là.

Si Claude était porté sur le sexe, Michelle n’était ni passive, ni soumise aux désirs de son mari, qui, il faut bien le dire, était très, très demandeur. Michelle avait pris gout au sexe et en redemandait. Ils avaient d’ailleurs expérimenté toutes les positions du Kamasutra (le livre qui leur servait de guide, lui, n’y avait pas survécu), tous les lieux possibles et imaginables, la partouze (n’avaient pas aimé), les clubs échangistes (n’avaient pas aimé non plus).

Un jour, Michelle eut l’idée de mettre son index dans le cul de son mari en même temps qu’elle lui faisait une fellation. Ce qui provoqua une éjaculation immédiate. Une nouvelle tentative provoqua le même résultat. Si bien que Michelle réussit à convaincre son mari d’essayer la sodomie. Il refusa tout net mais se resigna sous la menace d’une grève du sexe. Finalement, Claude apprécia l’exercice, ce qui leur ouvrit de nouvelles perspectives.

Le couple resta très actif jusqu’au début de la maladie de Claude.
Malgré cette frénésie, Valérie resta fille unique.

Claude exigeait de sa femme d’être toujours élégante, et bien sûr, cela impliquait aussi des dessous raffinés, pour ne pas dire coquins. Michelle obéissait, pour le plaisir de son mari, mais aussi pour le sien. Car rien ne l’excitait plus que d’aller travailler avec des bas tenus par des jarretelles, de les dévoiler juste ce qu’il fallait pour faire baver de désirs ses collègues masculins et enrager ses collègues féminines.

Le deuil, puis ses activités avaient mis de côté les besoins et les envies sexuelles de Michelle. Au fil des années, ils refirent surface, doucement, insidieusement, inutilement. De toute façon, personne ne pouvait et ne pourrait remplacer son mari. Ni même tous les godes qui s’empilaient dans un carton au fond de l’armoire.
Or, depuis quelques temps, Michelle n’allait pas bien. Claude lui manquait de plus en plus, sa présence bienveillante, son humour souvent douteux, sa tendresse, le plaisir qui lui donnait mais aussi ses sautes d’humeur. Car, lorsqu’il n’était pas d’accord ou mécontent, il savait le faire savoir.

Elle commença à être moins assidue dans les clubs et aux séances de sports, refusait les sorties, ne prêtait plus attention à ses tenues.

Valérie, son mari Eric et leur fils Thomas, habitaient dans la même ville, à quelques pâtés de maisons. Valérie passait donc régulièrement voir sa mère, pour prendre des nouvelles, lui tenir compagnie. Son changement de comportement ne passa pas inaperçu.

– Maman, qu’est-ce qui ne va pas ?
– Mais tout va bien.
– Allons, ne dit pas de bêtise. Je le vois bien. Tu es triste, tu ne prends plus soin de toi, tu t’habilles n’importe comment.

Michelle ne répondit pas.

– Ton père me manque.
– Bien sûr qu’il nous manque. A moi aussi. Mais c’est comme ça. Tu crois qu’il aurait te voir te laisser aller ?
– Non évidemment. Mais ce n’est pas facile de faire comme si, quand on est toute seule.
– Fais-le pour toi, déjà.

Michelle haussa les épaules.

– Maman ! s’indigna Valérie. Dimanche, tu viens manger à la maison. Ça te changera les idées
– Je ne veux pas déranger.
– Mais tu ne nous déranges pas. Eric t’aime bien, tu le sais.

Michelle ouvrit la bouche pour parler mais la referma aussitôt.

– Bon d’accord, capitula-t-elle.
– Et tu ne viens pas en jogging !
– D’accord, d’accord, d’accord.

Valérie resta encore un moment avant de rentrer.

Dimanche.

Michelle arriva en fin de matinée, avec le dessert acheté sur le chemin. Elle avait accédé à la demande de sa fille et avait mis une robe, des escarpins à talons et s’était maquillée avec soin. Elle était même allée chez le coiffeur, nota Valérie.

– Bonjour Maman. Tu as l’air d’aller mieux.
– On va dire ça. Bonjour ma fille.
– Bonjour Belle-Maman, dit Eric en s’approchant pour lui faire la bise.
– Bonjour Eric. Thomas n’est pas là ?
– Non, il est chez un copain.

Valérie prit le manteau de sa mère.

– C’est une nouvelle robe ?
– Oh non. C’est juste que je ne le mets pas souvent
– Dommage, elle vous va bien, dit Eric.
– Vil flatteur ! répliqua-t-elle en lui décochant un regard noir.

Puis s’adressant à Valérie :

– Par contre, la tienne …
– Oui, je n’ai pas pu résister en la voyant dans la vitrine.

Car Valérie avait hérité des codes vestimentaires de sa mère. Pour la plus grande joie d’Eric qui n’en avait jamais espéré autant. Le petit pavillon de plain-pied, acheté quelques années plus tôt, permettait à Valérie de marcher avec des talons hauts, voire très hauts, son péché mignon, sans déranger les voisins.

Le repas concocté par Eric fut délicieux. Michelle aida sa fille à débarrasser la table et faire la vaisselle.

– Tout va ben avec ton mari ? demanda Michelle
– Euh … oui pourquoi ? répondit Valérie, décontenancée par la question.
– Non pour rien. Comme j’ai été très heureuse avec ton père, j’espère juste que c’est pareil pour toi.
– Oui, tout va bien. ne t’inquiète pas. Même au lit, si c’est ce que tu veux savoir.
– Parfait alors, dit Michelle sur un ton qui mettait fin malgré elle à la question.
– Maman, qu’est-ce que tu essayes de me dire ?
– Mais rien.
– Maman ?
– Bon, puisque tu insistes. Avec ton père on avait une vie sexuelle débridée. Et ça me manque.
– Ah. Et pourquoi tu ne fais pas des rencontres ? Il y a des sites exprès pour ça. Tu peux même trouver des jeunes. Les cougars sont à la mode.
– Je sais que ça existe mais je n’ai pas confiance. Je n’ai pas envie de tomber sur un détraqué.
– Ah oui mais là, ça va être compliqué.
– Je le sais bien.

La discussion en resta là. Michelle resta encore un moment pour rentrer chez elle en fin d’après-midi.

Le couple alla se coucher. Eric déshabilla sa femme mais lui laissa ses dessous et ses chaussures. Il lui fit un cunnilingus avant de lui faire l’amour. Il jouit dans sa bouche comme souvent.

– Maman n’est pas bien en ce moment.
– J’ai remarqué aussi. Qu’est-ce qu’elle a ?
– Papa lui manque.
– Je comprends. Il est parti si vite.
– Trop vite. Je crois qu’elle est passé d’une vie débordante au calme plat tout d’un coup.
– Pas facile à gérer.
– Elle m’a dit aussi, mais bon, je m’en doutais un peu, que le sexe était très important pour eux. Et ça lui manque aussi.
– Elle n’aurait pas de mal à trouver des prétendants. Ta mère est bien conservée pour son âge.
– Non mais dis donc ! s’indigna Valérie en lui donnant un coup de poing sur l’épaule.
– Je voulais dire qu’elle n’avait pas à rougir devant des femmes plus jeunes
– Mais c’est qu’il insiste ! pesta-t-elle en multipliant les coups.
– Ok, ok, j’ai rien dit.

Valérie se laissa tomber sur l’oreiller.

– Dans un sens, tu as raison. Maman est encore très séduisante.
– Pourquoi elle ne s’inscrit pas sur un site de rencontre ?
– Je le lui ai proposé mais elle a peur de tomber sur des gens peu recommandables. Ce qui se comprend. Une personne âgée est une proie facile.
– C’est pas simple.
– Non. J’espère qu’elle va se reprendre.
– Moi aussi.

Eric éteignit la lumière et s’endormit.

à suivre

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Une réponse à Mamie déprime – 1- par mlle_heleneD

  1. Pilouface dit :

    Je vais jouer cette semaine, à imaginer toutes les suites possibles a cette histoire pleine de promesses. J’attends avec impatience la semaine prochaine pour savoir si j’ai gagné. C’est comment mon pseudo déjà ?

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