Eléonore 4 – Impératrix par Kebur

Eléonore
4 – Impératrix
par Kebur

Chapitre quatrième : Imperatrix
Lieu : Arrondissement de Passy
Date & Heure: 10h15, dimanche 30 octobre 2016
Temps : éclaircies, 7-8°C

Eléonore passa deux jours doucereux, dans un cocon de duvet grâce auquel elle lévitait au-dessus de tout dans un état de plaisir extatique, qui, bien qu’édulcoré par rapport à ses expériences nocturnes et matinales, n’en restait pas moins fort agréable. Le dimanche matin enfin elle sortit de ce cocon pour reprendre pleinement conscience de l’état de son appartement, et du sien … Réveillée tôt par un bruit dans la rue, Eléonore en profita pour prendre un long bain relaxant qui la fit définitivement redescendre sur Terre, reléguant à l’état de souvenirs ses expériences hédonistes et ondinistes. Le salon fut nettoyé à fond, ainsi que le fauteuil en daim, les draps furent mis à laver tandis que d’autres venaient prendre leur place sur le lit de la jeune femme, et ces quelques rangements eurent finalement pour effet de déclencher une envie d’ordre chez Eléonore qui nettoya l’intégralité de l’appartement – lubie qui la prenait de temps à autre. Vers dix heures et quart, l’ondine alla se servir un thé tout en s’asseyant en face de l’ordinateur pour finir le boulot qu’elle avait en court. Calculs d’hydrodynamisme pour un nouveau modèle de sous-marin dont le brevet était en court d’étude, présentations pour le lendemain et le reste de la semaine lors des réunions importantes, envois de mails, réponses … Plongée dans les méandres infinies des politesses à l’anglaise, la sonnerie du téléphone fit sursauter Eléonore sur son siège.

« – Ordinateur, passe le téléphone sur le casque.
– Bien.
– Oui, Eléonore Ren.
– Salut c’est Jake ! Comment vas-tu ma douce ?
– Oh ! Bah pourquoi ça n’irait pas ?
– Je te rappelle que tu étais malade vendredi … ?!
– Hmmm … oui ça va mieux. C’était juste la fatigue : je suis restée dans un bouchon environ 5 heures avant de pouvoir rentrer chez moi.
– Ah bon, tout va bien alors. Ça te dirait de me rejoindre pour déjeuner ce midi ?
– Bien sûr ! Tu es où ?
– En bas de l’immeuble, darling.
– J’arrive !  »

Elle et Jake ne se connaissaient somme toute pas depuis longtemps -peut-être un mois et demi- mais il se produisait entre eux un phénomène des plus cocasses qui les avait fait s’aimer l’un l’autre très rapidement et sans heurts. Les repas ensemble s’étaient multipliés et ils passèrent bientôt le pas de la passion et de la fougue amoureuses, pour ne plus se quitter, ce qui était d’autant plus facile qu’ils étaient tout deux employés par la même société, et y occupaient un poste du même niveau. Jake Hometree, 24 ans, expatrié depuis Londres était agent de brevet tandis qu’Eléonore était chargée de vérifier, en tant que physicienne, que les qualités vantées par les créateurs du brevet n’étaient pas du vent. Il est plus rapide de dire qu’ils étaient régulièrement amenés à se voir au boulot pour des raisons professionnelles. Lui aussi était un enfant de la science que ses parents avaient voulu comme-ci, comme-ça, si bien qu’il était particulièrement séduisant, avec sa fine musculature qui suffisait à tendre sa chemise, son sourire irrésistible et ses yeux gris perle qui faisaient contrepoint aux perles d’or en fusion d’Eléonore. Ils allaient si bien ensemble, qu’un généticien aurait pu croire leurs gènes modelés par complémentarité…

Rallier la porte de l’immeuble ne prit que quelque secondes à Eléonore : le temps d’ordonner à l’ordinateur la sauvegarde des fichiers, de sauter dans ses escarpins et d’attraper sac-à-main et veste chaude. Si bien qu’elle ressemblait beaucoup à la jeune femme qui avait inondé sa Mini le jeudi précédent, à ceci près que ses dessous étaient de dentelle blanche et non de soie et que le tailleur avait laissé la place à une tenue décontractée composée d’un jean taille-basse ajusté et d’un petit chemisier bordeaux. Dans cette tenue, Eléonore était décidément très élégante, et son maquillage sobre suffisait à parfaire sa beauté exceptionnelle. Un baiser langoureux l’accueillit dans l’entrée de l’immeuble, et le couple partit main dans la main vers le restaurant promis. Ils étaient tous deux souriants, évoquaient tout et rien, entrecoupaient leur conversation de baiser plus ou moins volés, plus ou moins profonds. Ils étaient Aphrodite et Apollon marchant ensemble dans un amour parfait et dans une beauté synchrone. Deux divins qui s’arrêtèrent enfin à la porte du Cristal Room pour apprécier le menu sous verre que présentait ce dernier. Ce restaurant, ils le connaissaient bien tous les deux : un restaurant de gastronomie française, dans un cadre fastueux ; bref, un déjeuner très agréable en perspective.

« – Bonjour. Nous souhaiterions une table, pour deux personnes s’il vous plaît.
– Bien sûr monsieur. Souhaitez-vous garder vos vestes ?
– Tenez. Merci.
– Madame ?
– Je vais garder ma veste, je n’ai pas très chaud !
– Suivez moi je vous prie. Cette table-ci vous convient-elle ?
– C’est parfait, merci.
– S’il vous plaît. Voici les menus et les vins. Souhaiteriez-vous un apéritif ?
– Oui, je prendrai un kir royal.
– La même chose.
– Bien madame, je reviens dans un instant.  »

Le maître d’hôtel les avait sans doute reconnus, mais en professionnel, il n’avait mis aucun accent de familiarité dans ses questions. L’homme n’était plus très jeune, mais restait très stylé, et le service n’en était que meilleur.

« -Alors dis moi, tu étais dans ce bouchon dont ils ont parlé aux infos hier ?
– Je ne savais pas qu’il avait passé ça à la télé ? Ils disaient sur le coup à la radio qu’un 78 tonnes avait percuté deux motards je crois, mais toujours est-il qu’il s’était renversé en travers de la voie et qu’ils ont mis plus de 4 heures pour le mettre sur le bas côté.
– A hauteur de la porte de la Muette ?
– Oui c’est ça.
– Alors ils en ont bien parlé hier à la télé. En même temps, être obligé d’en appeler à la Croix Rouge pour fournir un soutien psychologique et alimentaire aux automobilistes, c’était du pain béni pour les journalistes ! Il paraîtrait même que quelques personnes ont dû passer la nuit à l’hôpital tant elles étaient traumatisées ! Enfin, si tu dis que ça s’est bien passé pour toi.  »

Eléonore ne répondit qu’après un léger temps de battement, et cette hésitation dû mettre la puce à l’oreille de Jake auquel elle passa environ cinq autres minutes à affirmer que tout s’était bien passé, qu’il n’y avait rien eu, et que le moment à vide n’était dû qu’à un mail qui la taraudait. Et quel mail ! Mais étrangement elle ne se sentait pas l’envie de lui raconter en détail ce qui s’était passé dans la voiture. Il comprendrait sûrement qu’elle se soit allègrement mouillée faute d’échappatoire, mais que la plénitude de sa vessie lui aie procuré un plaisir inimaginable, ce serait plus difficile à faire passer – à moins qu’il soit aussi ouvert qu’elle, mais elle n’en était pas encore sûre – aussi préférait-elle taire la soirée du 27.

Sur ces entrefaites arrivèrent les apéritifs et la conversation dévia assez rapidement sur de nombreuses choses dont la liste exhaustive serait bien longue à dresser. De perspectives de vacances en passant par les beaux-parents et le boulot, la gamme complète des sujets possibles y passa durant le repas. Repas qui somme toute se fit assez léger pour les deux, composé de poissons et de fruits de mer, accompagnés comme il se devait d’un vin blanc d’Alsace fort appréciable. Le seul qu’appréciait Eléonore en tout cas … Comme beaucoup de femmes, l’ondine n’appréciait guère le goût du vin rouge, le trouvant par trop tannique, trop âpre en bouche parfois, mais adorait littéralement le vin blanc, plus sucré que le vin rouge, et dans lequel elle disait retrouver bien plus le fruit. De son côté, Jake n’était pas grand connaisseur de vins, et se fiait généralement au maître sommelier pour accommoder vins et plats, ce qui donnait évidemment des résultats très agréables. Une fois les couverts en argent reposés sur l’assiette, le fromage refusé, vinrent les desserts qui furent pour les deux amoureux un véritable festival de fragrances prompt à exciter leurs papilles. Millefeuille au Matcha pour madame, tandis que monsieur s’abandonnait à la gastronomie française et sa crème brûlée à l’orange saupoudrée de cannelle. Dégustation était un terme qui collait parfaitement au repas : la satisfaction du besoin trivial de nutrition associé au plaisir des sens gustatifs et olfactifs restant toujours le critère primordial pour décrire un bon repas. Et il était bien rempli quand Eléonore et Jake commandèrent respectivement un thé et un café noir, ainsi que l’addition, dont ce dernier s’empara rapidement, en galant homme. Puis Eléonore se leva et s’approcha de son ami pour lui souffler discrètement dans l’oreille qu’elle allait passer aux toilettes rapidement avant de partir. Son souffle était saturé des arômes du thé noir, de cardamome, de cannelle et autres herbes, ses lèvres plus rouges que d’ordinaire suite à la chaleur brûlante de la tasse qui avait eu le bonheur de les toucher, et ses yeux ne cessaient de ravir Jake, perles d’or au milieu d’un océan d’une blancheur éclatante.

Dans le bâtiment ancien, les toilettes avaient été aménagées à l’étage qui se tenait sous la salle de restaurant, auquel on accédait par une volée de marches plutôt raides faites en pierres de taille brutes, et qui donnaient sur un couloir pavé de tomettes blanches et bleues, décoré tout du long de portes à intervalles réguliers sur lesquels le sigle international précisait la fonction de la pièce qui se tenait derrière. Jetant rapidement un œil à la couleur des poignées, Eléonore poussa la première porte déverrouillée pour se retrouver nez à nez avec une dame quinquagénaire. Immédiatement, la nymphe dorée bredouilla quelques excuses embarrassées avant de refermer la porte pour se diriger vers une autre. Seulement, un détail avait attiré son attention dans la posture de la dame. Elle ne l’avait vu que de dos, et avait pensé que cette dernière se lavait les mains, mais point de bruit d’eau, et surtout, la femme n’était animée d’aucun mouvement, fut-il léger. Prise d’un doute, elle s’en retourna et frappa légèrement à la porte.

« – Madame, tout va bien ?  »

Pas de réponse.

« – Madame, est-ce que vous m’entendez ? … Madame ?  »

Après quatre secondes sans réponse, la jeune femme décida d’ouvrir de nouveau la porte, quitte à bredouiller encore quelques excuses gênées. D’abord elle ne la vit pas. Puis elle remarqua un pan de manteau qui dépassait de l’angle, et en s’approchant elle vit avec stupeur la même dame évanouie sur le sol. Elle respirait, mais lentement, et avec un sifflement des plus inquiétants. En quatre enjambées elle eut remonté les marches et attrapé un serveur pour lui signaler qu’une dame avait fait un malaise dans les toilettes, déclenchant parmi le corps hôtelier un branle-bas de combat qui paraissait complètement chaotique à cause du monde qui peuplait le restaurant, mais qui, à bien y regarder, était réglé comme du papier à musique. Deux jeunes hommes remontèrent la dame pour l’allonger sur un sofa plus confortable que le carrelage des toilettes, et les pompiers furent sur place en quelque minutes, emmenant le couple -elle et son mari qui l’attendait- à la clinique qui se situait deux rues plus loin, pour les soins que nécessitait la femme qui s’était méchamment fêlé le crâne contre l’angle du mur en tournant de l’œil. Après quoi Eléonore et Jake sortirent du restaurant main dans la main, dans le but ultime de flâner sur les contre-allées, sur les places et dans les rues de l’arrondissement.

Une fois dehors, les deux compagnons prirent au sud et descendirent tranquillement l’avenue d’Iéna en direction de la Seine, qui grâce à une campagne de nettoyage hors-norme qui avait eu lieu en 2015, avait retrouvé sa clarté et sa pureté originelles. Plus de bateaux à moteur, ne serait-ce que pour s’arrimer au quai. Seuls les voiliers étaient autorisés à remonter et à descendre le fleuve, ce qui n’avait pas manqué de créer une belle pagaille lors de la parution de l’interdiction à cause de toutes les péniches qui étaient utilisées et qui étaient devenues irremplaçables … il avait bien fallu faire avec ! Le fond de l’air s’était un peu réchauffé, mais Eléonore ressentait toujours le froid qui s’insinuait par les ouvertures de sa veste jusque sur sous son chemisier. Puis tandis qu’au loin croisait un splendide deux mâts, la belle d’or souffla un « Mince ! » soudain qui lui valut encore l’inquiétude de Jake. Non elle n’avait rien, tout allait bien. Seulement, au restaurant, elle avait vu la dame avant d’avoir pu soulager sa vessie, et le froid aidant, cette dernière se faisait de plus en plus présente ! Le jean taille-basse avait l’avantage de ne pas ajouter de pression supplémentaire sur le bas-ventre de la jeune femme, mais le vin et le thé s’en chargeaient très bien seuls ! Il aurait suffit d’un mot à Jake pour qu’ils retournent vers le restaurant, mais elle n’avait pas vraiment envie de passer pour une petite fille aux yeux de Jake, à oublier d’aller faire pipi alors que c’était nécessaire … Arrivés au carrefour avec l’avenue du Président Wilson, la vue du Palais de Tokyo non loin fit penser à Eléonore qu’il s’y trouvait un musée, et qu’il y aurait sans doute des toilettes là bas, quitte à passer pour une pisseuse. Mais cette idée, elle l’oublia presque quand Jake l’entraîna soudainement dans un long baiser langoureux qui la fit frissonner derechef et permit à une petite goutte mesquine de se frayer un chemin jusqu’aux dessous blancs de la nymphe, qui s’humidifièrent aussitôt. Surprise, elle serra fort les jambes tout en essayant de ne rien montrer de son désagrément et sans rompre le baiser.

« – Un petit tour au musée ça te dirait ?
– Pourquoi pas ? Tu penses au Palais de Tokyo ?
– Oui, ça fait longtemps que j’y suis pas allé …
– Alors allons-y.  »

Le couple traversa l’avenue et partit en direction de l’est, en longeant la Seine d’un pas nonchalant – au grand désespoir de l’ondine d’or qui commençait à s’inquiéter de l’état d’humidité dans lequel arriverait sa culotte. Il est parfois effrayant de voir à quel point de petites choses, si mesquines qu’une légère bise ou qu’une infusion de feuilles séchées, peuvent faire basculer du tout au tout une situation. Il est évident que le froid entraîne la contraction spasmodique des muscles et que trivialement, tout liquide qui entre finit par être recyclé, mais le facteur d’envie d’uriner est une chose tout à fait formidable. D’une seconde où l’on se sent bien, on peut passer à la suivante qui fera apparaître une envie de faire pipi très urgente dont la soudaineté sera sans égale. Et une fois arrivés devant le musée, l’esprit d’Eléonore n’était plus guère concentré que sur le bon litre de liquide qui ne demandait qu’à sortir, et qui avait des alliés hors de la place qui faisaient tout pour ouvrir les portes. Et de goutte en goutte, que la nymphe avait senti une par une descendre à l’intérieur d’elle, sa belle culotte en dentelle blanche était devenue humide. Une douce humidité chaude qui apaisait tout d’abord, mais qui ne tarda pas à devenir un glaçon à cause du vent, un glaçon qui décuplait l’envie de la jeune femme. Hélas, pour préserver les apparences, il faudrait encore faire le tour du musée, et ne faire un saut aux toilettes qu’à la sortie, avant de rentrer chez elle pour une fin de journée encore imprévisible …

« – Bonjour monsieur, dame.
– Bonjour, nous sommes deux.
– Bien, alors voici deux entrées. Et un plan. Alors, vous trouverez au rez-de-chaussée l’art contemporain français, et si cela vous intéresse, nous avons dernièrement installé à l’étage une exposition sur l’art asiatique de ces six-sept cent dernières années. Bonne visite.
– Merci.  »

Que c’était grand ! Il n’y avait personne, seuls leur pas résonnaient dans la grande salle d’exposition. Il faisait chaud, plus chaud qu’à l’extérieur, mais là encore, le choc thermique était important, peut-être trop pour la vessie d’Eléonore dont les muscles se relâchèrent d’eux-mêmes à la chaleur, laissant échapper un jet doré dans les dessous de l’ondine qui sentait en permanence dans une douce et légère humidité au niveau de l’entrejambe. Bientôt Jake lui lâcha la main et partit de son côté, tandis qu’elle même restait à faire le tour le plus doucement possible, sans brusquer sa vessie. Les œuvres étaient originales, mais la belle physicienne n’avait décidemment pas l’esprit à ça. Le souvenir de jeudi soir était encore trop vif, et elle craignait que son jean ne finisse aussi mouillé que le fut sa Mini, sans qu’elle puisse rien faire.

Une demi-heure était passée, et elle avait déjà fini de passer en revue les œuvres accrochées au mur, tout en ayant évité une petite pièce accolée à la pièce centrale, dans laquelle elle s’était dit qu’elle pourrait toujours se réfugier si jamais ça tournait mal … Et souvent, sa main droite glissait vers son entrejambe pour venir en renfort aux muscles de son vagin qui commençaient à faiblir et à laisser passer de plus en plus de liquide. Mais le succube n’était pas en reste, et aux simples souvenirs qu’elle avait du vendredi matin, elle sentit ses lèvres se gorger de sang et son bas-ventre pétiller de plaisir. Dans sa culotte se mêlèrent ses liqueurs les plus intimes, rendant l’effort qu’elle devait fournir pour ne pas inonder son jean encore plus important, et faisant monter son excitation derechef. Elle était entrée dans un cercle vicieux au simple souvenir de cette matinée et elle se sentait fondre, sentait ses joues rougir, et ce, sans raison apparente. Un observateur tiers aurait été bien surpris de voir cette jeune femme dans un état pareil à la simple vue de tableaux d’art moderne, les seins fièrement dressés à travers le chemisier pourpre, les joues rosies et les dessous mouillés. Hélas, elle sentait qu’elle ne tiendrait plus très longtemps alors elle se dirigea vers le hall d’entrée en essayant de garder un pas le plus calme possible.

« – Excusez moi, pourriez vous m’indiquer où se situent les toilettes s’il vous plaît ?
– Madame, je suis désolé. La visite est censée durer moins de deux heures, et à cause de cela, il n’a pas été prévu de toilettes pour les visiteurs. De plus, l’accès aux toilettes du personnel est réservé au personnel d’après le règlement.  »

Elle n’était plus au réceptionniste. A la nouvelle, toute son attention se reporta en elle même, sur ce long jet bouillant qui fusa pour rebondir contre le fond des dessous de la jeune femme et frapper de plein fouet son bouton d’amour tremblant d’excitation. Un orgasme microscopique se déclencha en elle, inattendu, tandis que le réceptionniste finissait de se confondre en excuses. Elle n’avait fait pipi quelque centisecondes, mais cela avait suffit pour foncer son entrejambe, et la cyprine qui s’était rajouté à cela avait transformé son entrejambe en un cocon d’une chaude humidité. Quelques microsecondes plus tard, quand elle fut redescendue sur Terre, elle remarqua le regard inquiet du réceptionniste.

« – Tout va bien. Je vous remercie quand même …  »

Il ne fallut à l’ondine qu’un coup d’œil rapide pour constater que la tache n’était finalement pas si visible que cela et se limitait à l’intérieur de son entrejambe, juste au niveau de son vagin dont l’environnement fluide et bouillant la faisait devenir folle d’envie. Les joues toujours aussi roses, elle retourna d’un pas plus rapide vers la salle d’exposition pour retrouver Jake, auquel elle souffla avec une voix mielleuse :

« – Jake, sincèrement, ce musée ne m’intéresse absolument pas… On rentre ?
– Si tu veux … mais tu es sûre que ça va ? Tu as l’air bizarre ?
– Oui oui, tout va bien. Allons-y !  »

D’un clin d’œil discret, elle salua le réceptionniste en sortant, tout en pensant complètement à autre chose. Elle espérait très fort qu’un taxi passerait non loin de telle sorte qu’ils n’aient pas à marcher jusque chez elle, épreuve que la jeune femme ne se sentait pas capable de surmonter. Et d’un autre côté, elle se rendait compte avec amertume que la situation qu’elle avait vécu dans son rêve -nue avec une vessie pleine et qui produisait un bruit de baudruche à chaque pas- commençait à se reproduire. Il était inéluctable qu’elle se mouille ; jamais elle ne parviendrait chez elle.

Dehors, l’air froid eut pour effet une contraction soudaine de ses muscles, et elle laissa échapper un petit cri quand elle sentit la fameuse goutte perler et réchauffer sa culotte qui tendait à se refroidir bien trop vite.

« – J’y arriverai pas, j’y arriverai pas…
– Pardon ?  »

La nymphe dorée sentait bien qu’il lui était inutile de cacher plus longtemps la situation dans laquelle elle se trouvait, mais il lui fallut une longue inspiration pour se calmer et réussir à tenir ses muscles le temps d’expliquer à Jake ce qui se passait.

« – Au restaurant, avec cette femme évanouie, je n’ai pas eu le temps de passer aux toilettes. Et maintenant, je n’en peux plus Jake … je … je suis déjà mouillée, et sauf à trouver un taxi, je vais me faire dessus avant d’arriver à l’appartement. Et même avec un taxi je … »

Sa vessie lui coupa la parole. Un violent spasme d’indignation de cette dernière obligea Eléonore à se plier en deux quelques instants, le temps de recouvrer le complet contrôle de ses muscles vaginaux et d’éviter l’inondation.

« – Oh … je vois. Dépêchons-nous alors.  »

D’un hochement de tête Eléonore acquiesça, et ils commencèrent à marcher le plus vite possible -pour elle-, en suivant la Seine, ce qui devait les mener en ligne droite à l’immeuble qu’habitait la douce. De son côté, elle ne vivait plus avec le monde extérieur. Elle se tenait droite, une main agrippée à l’anse de son sac-à-main qu’elle portait à l’épaule, l’autre crispée le long de sa cuisse, tandis que sa démarche se voyait un peu gênée par ses cuisses serrées autant que possible. Elle était dans son rêve. Concentrée sur elle même, elle percevait parfaitement le bruit de ballon d’eau qui s’échappait de son bas-ventre à chacun de ses pas, et elle était surtout parfaitement consciente du goutte-à-goutte qui s’était fait incessant, et qui humidifiait d’une douce chaleur sa culotte, l’excitait de plus en plus, et lui donnait hélas de plus en plus envie de faire pipi. Elle n’était plus qu’un barrage, qu’un seul muscle, et elle ne devait surtout pas se relâcher, sans quoi elle se mouillerait, comme une petite fille incapable de prendre ses précautions. Ainsi parlait la face consciente de son esprit. Mais cette face menait une rude bataille contre une autre force, subconsciente, faite de souvenirs, de miel, de délices, d’humidité et d’or liquide et qui se grignotait petit à petit un chemin vers la reconnaissance. Cela avait été trop bon pour que l’esprit de la jeune femme ne considère que se mouiller, inonder son jean en pleine ville, soit une chose à éviter. Alors la civilisation, l’éducation reculaient petit à petit, et avec elles les digues. Le goutte-à-goutte s’était transformé en une succession de petits jets qui venaient frapper le fond de sa culotte à chacun de ses pas. De petits filets d’or liquide lui descendaient le long des jambes, trop fins pour laisser des traces sur la toile du jean, mais suffisamment présents pour électriser l’ondine. De l’extérieur l’ombre de son entrejambe paraissait particulièrement foncée et étendue ; mais de l’intérieur, sa douce vulve baignait dans un bouillon, un mélange de ses liqueurs, fait d’or liquide et de cyprine dont le contact lui était extatique. Elle n’y tenait décidemment plus, et son esprit même avait perdu sa bataille contre ce subconscient charmeur et érotique. Elle se tourna vers Jake, et lui adressa un regard ardent : ses yeux n’étaient plus deux boules d’or en fusion parmi un champ d’une blancheur immaculé mais deux étoiles brillantes sur des flots de platine liquide. Son visage était rouge du plaisir que lui procurait son sous-vêtement inondé, et ses seins menaçaient de rompre la barrière des bonnets qui les enlaçaient.

Elle arrêta son ami d’un appui sur le bras et le fit se coller contre le parapet du bord de Seine, puis elle l’embrassa, à pleine bouche, passionnément, tout en enroulant sa jambe autour des siennes, dans une étreinte splendide dans laquelle se perdaient toutes notions de formes, de corps, d’êtres séparés. Et alors elle se lâcha complètement, permit enfin à ses muscles fatigués de reprendre la position de repos, tandis que jaillissait de sa vulve gorgée de sang et d’envie un jet puissant d’une urine dorée. Il sortait, frappait le fond de la culotte d’Eléonore pour revenir et frapper le clitoris vibrant de la belle. Comme le soir précédent dans la Mini, elle montait, elle montait rapidement vers des cieux inconnus tandis que le contenu de sa vessie se répandait à grands jets dans son jean. Et elle maintenait ses lèvres hermétiquement closes sur celles de Jake, l’embrassant plus passionnément, et plus fougueusement que jamais, en subissant orgasme sur orgasme, chacun envoyant milles arceaux électriques parcourir son corps. Et elle criait, bien que ses cris furent étouffés par son étreinte, tout autant que son esprit qui vivait d’intenses minutes de plaisir et qui criait lui aussi. Puis tout se tut. Elle y était, elle se tenait de nouveau en haut de cet escalier, doré, blanc et lumineux, un pied sur le palier, l’autre sur l’avant-dernière marche. Et comme elle franchissait le pas, elle se retrouva en face de cette nova merveilleuse et sombre qui se réduisait à une vitesse phénoménale, sans bruit, tout à s’effondrer sur elle même. Puis l’explosion, ultime palette de couleur, l’engloutit dans mille cris et mille orgasmes. Tout son corps fut secoué de très violents spasmes et elle perdit connaissance tandis que de son bas ventre s’échappaient à la fois les dernières gouttes d’urine et de longs jets clair de cyprine qui poursuivaient l’office des dorés pour la maintenir dans un état d’extase complet, dans cette bulle de coton chaude et agréable.

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