Les filles du bois maudit – 3 – Père Godefroy par Léna Van Eyck

Les filles du bois maudit – 3 – Père Godefroy par Léna Van Eyck

Il avait plu toute la journée, mal abrités sous une racine surélevée, ils ne se nourrirent pas. La pluie ayant cessée, ils se rendirent compte que le terrier était devenu pour le moment inhabitable. Ils retournèrent sous l’arbre, firent des tours de garde pour se protéger des loups, et le lendemain décidèrent d’aller voir ailleurs.

– Il faut qu’on se repose quelques jours, qu’on reprenne des forces, et qu’on s’organise pour changer de coin. Je sais où aller, mais c’est un peu glauque !

L’ermite ouvrit la porte de sa baraque, il était sale, pas vraiment répugnant non plus, mais vraiment pas propre. Il poussa une exclamation de surprise en découvrant Sarah, manifestement sa présence le dérangeait ! Il mit son doigt devant la bouche invoquant le silence.

– Père Godefroy, héberge-nous quelques jours !
– Je ne peux point ! Grogna-t-il.
– M’obligerais-tu à recourir à quelques méchants pouvoirs.
– Bon, entrez, mais on ne se connaît pas, on ne s’est jamais vu !

Ils entrèrent dans la baraque, l’odeur y était abominable, la saleté repoussante. Sarah qui en avait pourtant vu d’autres se boucha le nez. Deux paillasses étaient posées sur le sol. Un personnage longiforme sortit de l’ombre.

– C’est frère Léon ! Indiqua l’ermite, il semblerait qu’il ait commis quelques bêtises au monastère, un vol semble-t-il, le prieur l’a envoyé ici quarante jours afin de faire bonne pénitence en goûtant aux joies de l’ermitage.

– Mais comment t’a-t-il trouvé ?
– Il m’attendait chez Nathanaël…

Nathanaël est en quelque sorte le fournisseur occulte des habitants du bois, nous en reparlerons un peu loin…

Le jeune moine regarda les nouveaux venus d’un air circonspect.

– Je ne vais pas pouvoir vous offrir l’hospitalité très longtemps, juste une nuit ou deux, pas plus, ici ça pue, et ça manque de place. Mais j’ai du pain qui est encore mangeable, du vin qui n’est qu’une pauvre piquette et de quoi faire une soupe qui je le crains risque d’être plutôt claire. Et pour dormir, il faudra faire avec des paillasses de foin.

– Mon père ! Intervint frère Léon, vous ne pouvez héberger une femme ici !
– Mêlez-vous de ce qui vous regarde, frère Léon, je n’ai aucun conseil à recevoir d’un voleur !
– Il me faudra pourtant rapporter ce fait au prieur.
– Il m’étonnerait que le prieur s’insurge contre le droit d’asile. Va donc nous chercher de l’eau.

Et pendant que frère Léon partait s’acquitter de sa tâche, le père Godefroy, prenant prétexte d’aller chercher du bois entraîna Sarah derrière la cabane.

– Qui c’est, lui ? Demanda-t-il. En désignant Jehan.
– Un soldat perdu, il m’apporte une chose que je ne possède pas : sa force.
– Il faut que tu saches une chose, à propos de ce frère Léon, je ne sais si c’est un voleur mais je crois bien qu’il s’agit d’un espion. L’évêque me prend pour le dernier des imbéciles, ils m’ont envoyé cet abruti pour me délier la langue, il n’arrête pas de me poser des questions sur tout et sur rien, alors moi je ne réponds pas ou je réponds à côté, le pauvre il ne sait plus où il en est. Le seul problème c’est qu’il est mignon. Il s’est arrangé deux ou trois fois pour me montrer son cul, c’est une merveille, je le pelote, je le lèche, je lui suce le fion et je l’encule, mais seulement dans mes rêves ! Heureusement la nuit ma main me vient au secours, mais si je pouvais avoir mieux…

Sarah fit semblant de ne pas avoir entendu la dernière phrase de l’ermite qui lui était bien sûr destinée, il n’était pour s’en convaincre de regarder ses yeux bouffis de concupiscence.

– Et pourquoi le nouveau prieur t’espionnerait-il ?
– Pour lui, je suis un hérétique, je suis devenu moine, mais je n’obéis à aucune hiérarchie et je sers Dieu à ma façon. Dieu ne peut être qu’un seigneur de bonté, pas un tyran. Je représente un danger parce que je peux être un modèle pour certains moines. Le prieur ne peut l’accepter, alors il cherche des preuves.
– Et s’il n’en trouve pas ?
– Il en inventera, mais ça me laisse du répit ! Aidez-moi à jouir !
– Il me faudrait quelques pièces !
– Tu n’es qu’une putain !
– Pas de pièces, pas de câlins !
– Tu en auras ! Fais vite nous n’avons pas beaucoup de temps.

Le père Godefroy retira prestement sa robe de bure sous laquelle, il était complètement nu. Sa bite était superbement bandée mais sentait le vieux fromage.

– Jamais tu te laves la bite ?
– Si parfois !
– Alors va te faire une rincette si tu veux que je te prenne en bouche.
– Inutile, je vais t’enculer !
– L’un n’empêche pas l’autre !
– Dans ce cas, je vais me faire quelques ablutions rapides
– Et tu fais ça bien, tu te décalottes et tu n’oublies pas les roubignoles !
– C’est bien des manies de sorcières, ça…

Il revint rapidement avec la queue nettoyée, Sarah se baissa.

– Attends ! Montre-moi tes nichons !
– Vite fait alors ! Répondit-elle en se dépoitraillant.
– Oh ! Qu’ils sont beaux ! Comment croire que Dieu qui a créé ces merveilles nous interdise de les admirer !
– Tu feras de la théologie, plus tard, le temps nous est compté.
– Ne t’inquiète pas, le frère Léon, nous l’entendrons revenir assez tôt…

Et le père Godefroy fou de désir se mit à peloter et à lécher les seins de l’apprentie sorcière avec frénésie.

– Bon, ça y est je peux sucer, maintenant.

Père Godefroy avait la bite trapue. Elle prit en bouche le gros gland turgescent et le suça telle une délicieuse friandise, puis elle introduit toute la colonne de chair en faisant de rapides allers et retours entre ses lèvres serrées.

Sarah espérait bien le faire jouir ainsi, la perspective de devoir subir une sodomie de la part de cet homme qui n’avait pas la douceur comme vertu première ne l’emballant vraiment pas.

– Arrête, ça vient, tourne-toi, que je fasse mon affaire dans ton joli petit cul.

Et contrairement à ce qui s’était passé avec Jehan, Sarah devait subir l’assaut et non le contrôler. Elle s’arc-bouta contre la porte après avoir dégagé son postérieur potelé et attendit, espérant qu’il vienne vite.

L’introduction est un peu douloureuse, les pilonnages peu agréables, mais bientôt Père Godefroy grogne comme un cochon, jouit et décule.

Sarah n’eut pas envie de lui nettoyer la queue, mais empocha les écus que lui donna le moine.

« Il les trouve où ses écus ? »

– Ça va mieux ?
– C’était divin !
– Je ne te le fais pas dire.

Ils rejoignirent Jehan qui sommeillait à moitié. Bizarrement frère Léon n’était pas encore rentré.

– Qui règne au château, aujourd’hui ? Demande Sarah.
– Messire Baudoin, il s’est emparé du château de son frère avec la complicité de ses cousins. Messire Thierry a été pendu ainsi que sa famille et les hommes qui ne sont pas morts pendant l’assaut.
– Ce n’est pas une grosse perte !
– Détrompe-toi, celui-ci est pire. Messire Thierry était cruel mais n’était point sot. Celui-ci avec l’aide du prieur a entrepris de débarrasser le duché de tous ce qu’il compte de sorcières, de magiciens, de mages, d’ermites…
– Et de ribaudes ?
– Aussi, oui !
– C’est sottise, les sorcières, les seigneurs sont pourtant bien ravis de les trouver pour leur fournir poison et philtres d’amour.

C’est un plus tard que Père Godefroy commit une énorme bévue. En effet, Jehan fut pris d’une envie aussi subite que saugrenue de se confesser. Il en référa à l’ermite qui lui expliqua que n’étant pas ordonné, il ne pouvait accomplir ce sacrement. Têtu comme une bourrique, il formula alors sa requête en aparté à Frère Léon. Ce dernier n’était pas habilité à le faire, mais il se dit que ce qu’avait à confesser le bonhomme pourrait intéresser le prieur et l’emmena à l’extérieur, à l’écart :

– Je vous écoute, mon fils :
– Cette femme que j’accompagne possède des pouvoirs de sorcellerie !
– Ah !
– Elle m’a obligé à commettre le péché de sodomie !
– Racontez-moi par le détail.
– Je n’ose !
– Il le faut !

Il le fit.

– Que vous a-t-elle dit à propos du père Godefroy ?
– Qu’il pourrait nous héberger quelques temps en échanges d’actes interdits.
– Mon fils, vous êtes en état de péché mortel, je ne peux vous donner l’absolution, je vais vous conduire auprès du prieur. J’espère pour vous qu’une vie entière cloîtré dans un monastère sera suffisante pour avoir le pardon de Dieu.
– Ah ! Fit bêtement Jehan qui ne s’attendait pas à ça !
– Partons de suite !
– De suite ?
– Ne tardons pas.
– Mais…
– En avant !

Frère Léon avait maintenant les preuves qu’il était venu chercher, il n’avait plus aucune raison de rester. Et en plus il allait ramener un témoin…

– Je vous laisse, je conduis Jehan au prieuré. Annonça Frère Léon en rassemblant quelques affaires dans un baluchon
– Tu me laisses, Jehan ? S’étonna la jeune femme.
– Oui, tu m’as fait assez pécher comme ça !
– C’est comme tu veux ! Répondit Sarah, complètement dépitée, mais tu devrais te méfier de ce type, je ne sais pas ce qu’il t’a promis, mais c’est peut-être vers le bûcher qu’il t’entraîne… Avec tout ce que cela suppose comme tortures juste avant.
– Tais-toi, sorcière ! Vociféra Frère Léon.
– Tu devrais faire attention aux mots que tu prononces, vilain petit moine qui ne connaît rien de la vie.
– Je sais ce que je dis, c’est Jehan qui m’a confié ce terrible secret !
– Et tu te crois obligé de croire ce sot ?
– Il me l’a dit sous le secret de la confession !
– Ben si c’est un secret, pourquoi le répètes-tu ?
– Parce que je ne suis pas confesseur !
– Ton esprit est décidément plus tordu qu’un topinambour ! Quant à toi, Jehan, c’est comme ça que tu me remercies de t’avoir soignée ?
– Tu ne m’as soigné que pour essayer de vendre mon âme au diable !
– Sornettes que tout cela ! Dans quelques heures tu regretteras ce choix ridicule !

Frère Léon sortit de la cabane, Jehan lui emboîta le pas.

Le père Godefroy résuma froidement la situation.

– Je crois que je vais devoir quitter la région. Frère Léon a trouvé ce qu’il cherchait. Dans trois ou quatre heures il aura atteint le prieuré, il fera presque nuit. Demain le prieur avertira le baron. Ses cavaliers seront bientôt ici.
– S’il te trouve…
– Il me trouveront, on peut toujours repérer une lumière dans la nuit et puis ils ont les chiens…
– On part ensemble ?
– J’espère que tu seras plus une aide qu’une charge ! Répliqua l’ermite.
– Si tu ne veux pas de ma compagnie, je te laisse ! Répondit Sarah, piquée au vif.

Le père Godefroy était une force de la nature, son physique pouvait être un atout.

– On va partir ensemble, on verra bien, répondit l’ermite.
– Et on va où ?
– Vers Dijon ? Suggéra-t-il
– Ils nous rattraperont avant qu’on soit sortis de la forêt. On ne pourra pas marcher de nuit, la lune est nouvelle et le ciel couvert.
– On prendra une lanterne !
– Non il y a mieux à faire, je vais préparer un onguent pour nous enduire la peau et tromper les chiens…

Elle lui expliqua la suite de son plan. Dès qu’ils le purent, ils partirent emportant dans des baluchons quelques vivres et outils. Ils marchèrent vers la rivière, puis les pieds dans l’eau et stoppèrent deux cents mètres plus loin. Ils traversèrent et Sarah accrocha à une branche un morceau du tissu de sa robe, puis regagnèrent la berge initiale. Là ils se badigeonnèrent les mains, le visage, leurs chaussures avec l’onguent destiné à tromper l’odorat des chiens. Puis, ils gagnèrent l’abri précaire qu’elle avait partagé avec Jehan. C’était moche, humide et inconfortable au possible, mais la cachette était bonne.

Pendant ce temps :

Frère Léon et Jehan marchaient depuis plus d’une heure. Ils progressaient lentement, le moinillon ayant du mal à retrouver les marques qu’il avait laissé sur les écorces des arbres afin de retrouver sa route. Jehan était un peu dur à la détente, peu habitué à réfléchir sur le coup, ce n’est qu’après avoir pris une décision qu’il se demandait s’il avait fait le bon choix.

Et justement, il se disait maintenant qu’aller là où l’emmenait Frère Léon était peut-être prendre un risque insensé. S’en sortir était fort simple, il était armé, le moine ne l’était pas. Le seul problème était de savoir où aller ensuite.

Mais pour l’instant Jehan avait une autre priorité :

Une priorité bien basique puisqu’il était à cet instant précis saisi d’une envie si pressante que sa vessie en devenait douloureuse. Il en prévint son compagnon de marche et se tourna vers un gros tronc d’arbre avant d’aller chercher son sexe dans son fouillis de chausses et de braies. L’envie devait être contagieuse, puisque Frère Léon vint se placer à ses côtés, retroussa sa soutane et l’imita non sans avoir lorgné sur le membre viril de Jehan.

– Humm ! Bel organe !

Que voici une curieuse réflexion de la part d’un homme d’église ! Jehan est stupéfait, il se tourne brusquement, pressé de terminer cette miction qui n’en finit pas. L’autre se rapproche.

– Je peux pisser tranquille !
– Je ne fais que regarder, regarder n’est pas pécher !
– Ah ! Répond Jehan qui n’avait jamais réfléchi à la question.
– Sinon, tu pécherais à chaque fois que tu pisses.

Il y avait une certaine logique là-dedans, mais n’empêche que Jehan était mal à l’aise, très mal à l’aise !

– Et toucher n’est pas pécher non plus, car sinon tu pécherais à chaque fois que tu sors ton chibre de tes brais !

Et le moinillon joint le geste à la parole et attrape la queue de Jehan, lequel recule de trois pas !

– Ne me touche pas !
– N’aurais-tu point confiance en un homme d’église.
– C’est le démon qui te fait parler, tu es envoûté. Vadé retro Satanas !
– Calme-toi ! Tu n’as rien à craindre de moi.

Le moine l’attrape par les manches, veut l’empêcher de bouger, mais Jehan se dégage en envoyant un violent coup de pied dans le tibia du moinillon qui se tord de douleur.

– Démon, tu es un démon ! Braille Jehan qui avise une branche morte, en assène un grand coup sur la tête du moine, qui sombre dans l’inconscience.

Jehan peut enfin finir de pisser tout en essayant de réfléchir à l’étrange attitude de ce moine. Il ne sait qu’en faire, le fouille sans rien trouver d’intéressant. Puis il va pour s’en aller mais se ravise : s’en aller où ? Déjà il lui faudrait sortir de cette forêt… Comment faire ? Il se dit alors, qu’il suffit d’aller tout droit, cette forêt ne pouvant se prolonger indéfiniment. Mais dans quelle direction ? Il choisit bien par hasard de bifurquer vers la gauche.

Il eut bientôt grand soif, et son ventre commençait à crier famine. La forêt devenait sombre et il ignorait où il se trouvait. Il se résolut à l’idée de devoir passer la nuit dans ce lieu ! Sa peau ne vaudrait plus chère, il serait dévoré par les loups, déchiqueté par les monstres de la nuit, éventré par des créatures diaboliques. Il se mit à claquer des dents.

Chercher un refuge ? Mais point de grotte, d’antre, de trou. En construire un ? Comment ? Retourner vers le père Godefroy ? inutile d’y songer. Alors il se décida à grimper dans un arbre, il y attendrait le jour !

Il n’eut même pas le temps d’en choisir un qu’une pierre vint lui heurter le crâne, il s’effondra, inconscient.

A suivre

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4 réponses à Les filles du bois maudit – 3 – Père Godefroy par Léna Van Eyck

  1. Honorine dit :

    Que serait une histoire érotique se déroulant au Moyen-âge sans quelques curés pas trop catholiques ?

  2. Lesignac dit :

    J’adore les histoires mettant ne scène de curés libidineux

  3. Sapristi dit :

    Un petit peu d’anticléricalisme dans la meilleure tradition de la gauloiserie française

  4. Marly dit :

    J’adore les histoire de moines lubriques

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