Résumé du chapitre précédent : A bord du Siegfried 7, Rachel, se lie de façon très intime avec la comtesse Fédora. Pour des raisons techniques, le vaisseau doit se poser sur Mabilla, une planète peu hospitalière, Rachel y rencontre Wilcox, l’adjoint de Jerko qui lui propose de pirater le Siegried 7
Pour le résumé du livre 1, voir au chapitre précédent.
4 – Fédora en galère
Une sorte de grattement sous la porte interrompt Fédora, elle va voir, quelqu’un essaie de glisser quelque chose en dessous, mais ça ne passe pas !
– C’est qui ? Demande-t-elle
Pas de réponse ! Se moquant d’être nue, elle ouvre d’un geste brusque ! Personne, mais sur le pas de la porte un bout de feuille pliée en quatre. Elle lut alors cet étrange message :
« L’incident de la cloison a servi de prétexte pour atterrir sur cette planète. Le vaisseau s’y serait arrêté de toute façon. L’équipage va être remplacé par une nouvelle équipe et tous les passagers vont probablement être pris en otage. Je ne peux prévenir personne, une partie de l’équipage actuel semble complice ainsi que les autorités locales. On ne s’en sortira pas tous, j’ai prévenu simplement quelques personnes. Essayez par tous les moyens de quitter le vaisseau mais ne cherchez pas à en savoir davantage, nous nous retrouverons ensemble qu’après qu’il ait décollé… sans nous ! Soyez discrète ! »
Qui pouvait bien avoir écrit ce machin ? Le vieux Manfred qui semblait avoir le béguin pour elle ? Mais comment avait-il pu accéder à ce genre d’information ? Elle brûlait d’aller lui demander, mais c’était en pleine contradiction avec ce que conseillait le message… et si ce n’était pas lui… A moins que cela ait un rapport avec sa quête. Jusque-là elle avait trouvé la mission qu’on lui avait confiée, plutôt anodine. Il ne s’agissait après tout que de trouver les moyens d’obtenir des renseignements auprès d’un vénérable retraité. Pas de quoi s’affoler donc, mais voilà qu’elle voyait désormais les choses autrement. Quelqu’un pouvait avoir intérêt à ce qu’elle échoue ! Mais qui ? Le gouvernement ? Un groupe pro-précurseurs rival, qui aurait été prévenu par un élément infiltré ? Pas les précurseurs eux-mêmes, elle n’était pas si naïve et avait la conviction qu’ils s’étaient éteints depuis des centaines de milliers d’années ! Que de questions et puis dans ce cas, ceux qui tiraient les ficelles jouaient quel jeu ? Remettre le vaisseau à des pirates pour l’empêcher d’arriver à sa destination était une option ! Monter un coup de bluff pour lui faire quitter le navire en était une autre !
De toute façon, quel que soit l’auteur de ce message, voilà qui ne l’incitait vraiment pas à rester ici, car elle estimait que c’était la situation présentant le plus de risques.
On avait indiqué aux passagers de ne pas tenter de descendre sur la planète, réputée dangereuse. Dangereuse… pff ! Les gens exagèrent toujours ! N’était-ce pas là plutôt la preuve de la complicité de certains responsables de l’équipage qui avait tout intérêt à ce que les futurs otages se tiennent tranquilles…
– Vous ne pouvez pas faire ça ! Balbutiait Bardon, le responsable de la sécurité des passagers.
– Ah ! Oui ! Ne me dites pas que je suis prisonnière tout de même ?
– Vous n’êtes pas prisonnière mais vous ne pouvez pas sortir et ceci dans votre intérêt, pour votre sécurité.
– Je vais flanquer un de ces procès au cul de votre putain de société de merde quand nous serons de retour sur Terre, ça ne va pas être triste.
– Comtesse Fédora, restez correcte !
– On va prendre le problème autrement ! Que faut-il indiquer comme mention obligatoire sur la lettre de décharge de responsabilité que je vais vous signer dans les minutes qui viennent pour que vous m’ouvriez le sas ?
– Je ne sais pas si j’ai le droit de vous autoriser à sortir, même avec une lettre de décharge, vous ne vous rendez pas compte, c’est du suicide je ne peux décemment pas vous autoriser à vous suicider…
– Bien on va faire autrement ! Vous voulez combien ?
– Je ne suis pas corruptible, je suis désolé !
– 5.000 crédits c’est assez ? A moins que vous préfériez que je couche avec vous ?
– Je suis désolé…
– On dirait que vous l’êtes déjà moins… je peux monter jusqu’à 6.000 crédits je n’irais pas plus loin, si vous refusez je m’arrangerais pour négocier directement avec le commandant du vaisseau.
– Pour 10 000 crédits je peux fermer les yeux !
– 6.000 Monsieur Bardon, pas un crédit de plus !
– Bon d’accord pour 6000 si en plus vous acceptez de coucher avec moi !
– C’est soit 6000 et rien d’autre, soit 5000 et une demi-heure de sexe.
Bardon accepta alors sans discuter la deuxième proposition.
– Dites-moi ce que vous voulez exactement et je ferais selon…
– Heu, si vous pouviez vous déshabiller assez lentement, et après vous me faites une petite gâterie, et après…
– Et après, on verra… Coupa Fédora. Mettez moi un peu de musique et tamisez la lumière, sinon ça ne va rien donner…
– La lumière on peut laisser comme ça…
– Tamisez la lumière, Monsieur Bardon, vous m’avez dit ce que vous vouliez, on va le faire, mais à ma façon à moi.
Le responsable de la sécurité se résolut à baisser l’intensité de la lumière, eut quelques difficultés à trouver une musique de circonstance, puis s’assit dans un fauteuil.
– Ça y est, on peut y aller ? S’inquiéta la comtesse.
Bardon opina du chef, et Fédora commença à se trémousser comme elle le pouvait au son de la musique. Habillée d’un simple pantalon fuseau et d’un pull-over, certes moulant, mais pas vraiment adapté à ce genre de prestation, elle compensait en se passant les mains sur les fesses et sur les seins de façon fort subjective.
– Si tu veux te branler un peu en me regardant, ça ne me dérange pas du tout ! Déclara-t-elle à son unique spectateur…
– Non, non répondit-il, bien que sa main sur son entrejambe le contredisait.
La comtesse retira son pantalon, puis se caressa longuement ses belles jambes… mais Bardon n’avaient d’yeux que pour la petite culotte en dentelles vert pâle, légèrement transparente, dont quelques très rares poils espiègles dépassaient. Elle joua de façon à ce que le tissu lui entre dans la raie des fesses, et recommença à se tortiller à quelques centimètres de l’homme.
– Alors tu la sors ta queue ? Demanda-t-elle à nouveau.
Il ne répondit pas, mais désormais sa main était entrée dans le pantalon, sans doute en contact direct avec son sexe. Elle allait pour retirer son pull-over mais préféra le surprendre en retirant tout de suite la culotte, puis en avançant vers lui de façon obscène en s’écartant les grandes lèvres. Bardon, dont le visage se congestionnait, sortit enfin son engin, joliment bandé, de sa tanière.
Fédora se pencha vers le membre viril et lui envoya son souffle chaud, puis elle le frôla juste du bout du doigt…
– Je te suce, ou je continue à me déshabiller.
– Je ne sais pas ! Balbutia Bardon.
– Je fais comme je veux, alors ?
Il lui fit signe de la tête qu’effectivement, elle n’avait qu’à faire comme ça. Alors elle approcha sa bouche du gland, décocha un petit coup de langue, qui le fit tressauter, un second, un troisième, puis l’emboucha complètement, déjà la liqueur séminale perlait. Elle fit coulisser la verge avec sa bouche.
– C’est bon, c’est bon ! Commentait le bonhomme.
Il ne lui demandait donc pas de ralentir, elle accéléra donc, il savait maintenant que la jouissance était très proche et se laissait aller. Moins de deux minutes plus tard, il éjaculait en grognant. Fédora recracha le sperme et ne fit aucun commentaire.
– C’est dommage, je n’ai pas vu ta poitrine finit par déplorer Bardon.
– Il fallait me le demander, je vous en ai laissé la possibilité. Rétorqua-t-elle en reprenant le vouvoiement.
– Bon, OK, je vais vous dicter ce que vous devez indiquer sur la lettre de décharge.
La prise
L’affaire fut rondement menée. Les ouvriers qui s’étaient occupés du remplacement de la cloison défoncée et du check-up des autres structures avaient réclamé la possibilité d’avoir à leur disposition un endroit afin d’y déposer des outils et du matériel. La requête n’était pas bien compliquée à satisfaire, la partie passagers était équipée de plusieurs petits locaux contenant différents équipements de survie. Rachel leur en avait donc attribué un et en avait conservé le code d’accès. En se serrant un peu on pouvait y tenir à quatre. C’est là que dès que l’endroit fut débarrassé des outils entreposés, Rachel fit entrer Wilcox et trois de ces acolytes déguisés en ouvriers, le risque qu’un officier consulte le relevé des entrées et des sorties avait été jugé comme négligeable.
Mais voilà, on ne devrait jamais dire qu’un risque est négligeable ! Car justement le commandant Fuller édita cette fameuse liste. Ce genre de contrôle faisait partie du check up de décollage. Il aurait pu ne pas le faire, il le fit ! On imagine alors ce qui aurait pu se passer. La découverte de quatre entrées non suivies de sorties, la chasse à ce qui ne pouvait être que des passagers clandestins rendu facile par l’interrogatoire des seuls complices possibles dont Rachel constituait la tête de liste. Laquelle Rachel écopait dans le meilleur des cas de nombreuses années d’emprisonnement.
Mais le destin voulu que Fuller tombe auparavant sur une autre anomalie, dans le sens contraire. Celle-ci : La comtesse Fédora Ivanova avait quitté le vaisseau ! Il s’en suivit une violente altercation entre Fuller et Bardon qui se conclut par un ultimatum du commandant :
– Je vous donne 24 heures pour la récupérer. Dans le cas contraire je vous fais mettre aux fers.
Bardon eut beau exhiber la lettre de décharge de la comtesse, rien n’y fit, il sortit donc. Il n’était pas dans ses intentions d’obtempérer, la comtesse ne reviendrait pas sur sa décision et il n’avait pas la moindre envie de perdre 5 000 crédits. Il revint donc évidemment bredouille et quelque peu inquiet après 24 heures terrestres passés à ne rien faire dans les locaux désaffectés de l’astroport. Entre temps Fuller s’était calmé, et avait complètement négligé de s’intéresser à la suite de la liste. Ce manquement grave aux instructions personnelles du commandant fut très longtemps après considéré comme une très grave faute professionnelle !
Les quatre hommes se morfondaient dans l’exiguïté de leur local. Sans information, la tension devenait vive, à un moment l’un manifesta son désir de sortir de là, on lui expliqua donc que la porte ne s’ouvrait pas de l’intérieur, il fallut néanmoins le maîtriser afin de l’empêcher de tambouriner ! Et puis il avait autre chose. S’ils avaient heureusement à leur disposition de quoi manger et boire au cas où leur attente se prolongerait, il n’avait pas pensé à la gestion de certains besoins bien naturels qui eurent tôt fait de transformer le cagibi en un trou puant. Ajoutons à cela la difficulté de dormir correctement dans de telles conditions, vous aurez une idée de l’ambiance électrique du lieu.
– Bon si dans une heure, on n’a pas décollé, on cogne jusqu’à ce qu’on vienne nous ouvrir !
– Et après ?
– On prend deux ou trois personnes en otages ! Suggéra quelqu’un
– Ça me parait bien risqué ? Répondit Wilcox. Tout est prévu pour empêcher ce genre de chose. Dès qu’on sera sorti, on va être filmé, on sera aussitôt isolé. Ça ne marchera jamais. Tout notre plan est basé sur l’effet de surprise et la vitesse à laquelle on atteindra la partie équipage du vaisseau.
– Alors ?
– On planque les armes dans ce bordel et on demandera à quitter le vaisseau. Il suffira de dire qu’il s’agissait d’un règlement de compte et que ce sont d’autres « ouvriers » qui nous ont enfermés !
– Avec de l’eau et des vivres ! N’importe quoi ! Et on ne va pas trouver drôle qu’on n’ait pas réagit plus tôt !
– On dira qu’on a été drogué !
– C’est tiré par les cheveux !
– Si tu as une autre solution, tu nous le dis, on n’a presque plus de flotte, ça empeste, si le vaisseau pour une raison ou une autre ne décolle pas, on va crever là-dedans… en plus j’ai l’impression que l’aération ne fonctionne pas bien…
– Alors OK, on se donne une heure !
Mais un quart d’heure après, une vibration qu’ils connaissaient bien se fit sentir.
– On part !
– Ça veut dire plus que 4 ou 5 heures à attendre !
– Ils vont peut-être sauter en hyperespace avant, histoire de rattraper leur retard !
– Je ne pense pas, ces mecs ne prennent aucun risque, ils sautent toujours très loin de l’étoile.
– On va essayer de se reposer un peu en attendant…
Rachel est fébrile… elle ne peut plus reculer… Un moment elle avait envisagé de laisser les hommes pourrir dans leur cagibi, sacrifiant ainsi son amour pour Bryan, mais la chose était utopique, si on ne venait pas les délivrer, ils tenteraient quelque chose de désespéré, et sans doute sa complicité serait vite mise à jour. Se repentir auprès du commandant neutraliserait le commando de façon certaine, mais son destin à elle devenait alors très aléatoire… Inventer une histoire de chantage, dire qu’on l’avait poussé à faire ce qu’elle ne voulait pas… il était sans doute trop tard !
– Je te trouve bien pâle, Rachel ! Lui dit Florentine.
– Ouais, je ne me sens pas très bien, je ne sais pas si je vais pouvoir assurer mon quart.
– Vas te reposer, je te remplace, tu reviendras quand ça ira mieux !
Le haut-parleur mit fin à leur conversation
– Attention, attention ! Passage en hyperespace dans quinze minutes, tous les passagers et les membres d’équipage en repos doivent rejoindre leurs cabines et se tenir en position couchée. Tout l’équipage de quart à son poste. Merci de ne pas quitter cette position tant que nous ne vous en aurons pas fait l’annonce.
10 minutes… 5 minutes… dans le cagibi les quatre hommes sont prêts à bondir… 3 minutes… 2 minutes… 1 minute… Rachel court vers le sas de communication entre les deux parties de l’appareil ! Les battements de son cœur font un toc-toc étrange de très mauvais augure… 30 secondes… Elle s’assoit devant le sas, les bras entourant ses genoux relevés, la tête penchée !
– Passage en cours ! Indique le haut-parleur
Ça vibre, ça fait un drôle de bruit, puis un silence de mort.
– Passage effectué. Merci de conserver votre position.
Rachel se lève ! Pourvu que personne n’ait changé le passe. Elle actionne la porte, elle s’ouvre. Personne dans les couloirs, mais elle sait que toutes les caméras la filme… Elle court vers le cagibi, nouveau code. Ça s’ouvre ! Une odeur pestilentielle s’en dégage ! Les quatre hommes sortent en trombe armes à la main, ils connaissent le chemin pour l’avoir répété. En une minute ils sont dans la partie « équipage » : direction : le poste de commandement ! L’effet de surprise est complet ! Rachel se tient en retrait. Pour l’instant sa complicité est restée invisible, il lui faudra par la suite détruire les enregistrements qui pourraient la confondre…
Et tandis que le micro annonce :
– Phase de passage effectuée avec succès ! Vous pouvez quitter les positions de sécurité. Nous naviguons actuellement en hyperespace…
Fuller n’en croit pas ses yeux ! C’est quoi ces quatre abrutis qui sentent la merde ! D’où sortent-ils ? N’empêche qu’il fait comme les autres, ses mains sont au ciel ! Il tente néanmoins de négocier !
– Vous cherchez quoi ? Messieurs ce que vous faites est extrêmement dangereux et pour vous et pour nous !
– On ne cherche rien, on a trouvé ! Rétorque Wilcox !
– Mais comment avez-vous fait ?
– On te racontera un jour !
– Bon on fait comme on a dit ! Phase 2 ! Indique-t-il à deux de ses acolytes.
L’un après l’autre chaque officier fut conduit dans sa cabine par les deux pirates, une fois sur les lieux les moyens de télécommunications furent neutralisés…
Une fois tout l’équipage séquestré, y compris Rachel, ce qui était prévu à l’avance, Wilcox entreprit de modifier le cap. Il appréhendait cette manipulation :
– Veuillez introduire votre badge et vous identifier pour pouvoir effectuer cette manœuvre ! Afficha l’ordinateur de bord !
– Merde ! Mais il y a des passes dans tous les coins ici ! Allez chercher le capitaine, vous lui piquez son badge et vous lui demandez les passes ! S’il refuse vous le secouez un peu, mais pas trop fort, on en aura peut-être encore besoin…
Quelques minutes plus tard, le sbire de Wilcox vint rendre compte à son patron.
– Chef, ça va pas, il n’y a pas de passe, l’identification se fait par la rétine !
– Bon d’accord pour la rétine ! Mais à ce moment-là il fallait nous l’emmener le commandant Fuller… qui c’est qui m’a foutu des incapables pareils !
– On est fatigué chef !
– Ben, justement, allez le chercher, et une fois le changement de cap effectué, on se douche, on bouffe et on se repose…
Le commandant, sous la contrainte fit alors tout ce qu’on lui demandait…
Rachel se morfondait, enfermée dans sa cabine à sa demande afin d’éloigner les soupçons de complicité, elle escomptait que Bryan viendrait la délivrer dès que la totalité de l’équipage aurait été consigné dans ses cabines…. Mais deux heures après la prise du vaisseau, son amant n’était toujours pas là. Elle prit son mal en patience, en se disant que s’il n’était pas venu c’était pour une raison bien simple, il devait crouler de fatigue et profiter d’un sommeil réparateur attendu trop longtemps.
Fédora et Constantin
Un bruit assourdissant ! Fédora s’en va regarder à la fenêtre de sa chambre d’hôtel qui justement donne sur l’astroport ! Le Siegfried 7 s’en va… vers son destin… Elle n’a jusqu’à présent pas croisé les « autres » ! Ceux qui comme elle, ont été prévenu et invité à quitter le navire.
Elle s’habille en vitesse et descend dans la salle qui fait bistrot et restauration rapide, il lui semble que c’est à cet endroit que tout le monde devrait spontanément se regrouper.
Personne de connu ! Elle arpente la salle en U ! Elle aperçoit alors un jeune homme revêtu de l’uniforme des hommes d’équipages du Siegfried 7 ! Bizarre ! Mais à la réflexion pourquoi n’aurait-on prévenu que des passagers ? Cette présence la rassure !
– On est les premiers je crois bien, vous savez où sont les autres ? Demande-t-elle.
Constantin lève le nez, ne comprend rien, se fait répéter la question…
– Vous devez faire erreur, je ne comprends pas de qui vous voulez parler.
– Bon écoutez, le vaisseau vient de partir, il n’y a plus de risque. J’ai moi aussi reçu le petit mot m’invitant à quitter le vaisseau.
– Mais quel petit mot ?
– Vous avez été averti autrement, alors ?
– Ecoutez, je ne comprends rien à ce que vous me racontez, j
– Bon on va faire autrement ! Répondit Fédora qui commençait à se poser plein de questions. Vous faites quoi ici ?
– En quoi ça vous regarde ?
– Soyez gentil, je ne vous veux aucun mal, je suis moi-même dans une situation un peu particulière, peut-être trouvera-t-on le moyen de s’entraider ?
Alors Constantin raconta, les études, le diplôme, l’attribution d’un poste sur un vaisseau de luxe… et puis la désillusion brutale avec cette tentative de bizutage, la mise au placard et la provocation pour lui faire signer une lettre d’autorisation de débarquement… Il ne lui parla ni de sa rencontre avec Rachel, ni de l’échec de sa demande d’embauche sur le Fly28
– La première escale était sur Choumira, là-bas j’aurais pu me débrouiller, mais ici qu’est-ce que vous voulez que je fasse, ils recherchent des plongeurs en eaux profondes, je ne suis pas plongeur en eaux profondes !
– Je vois ! Et bien, on va vous aider à vous en sortir, on va vous intégrer à notre équipe !
– Quelle équipe ?
– Ben… Je vous expliquerais un peu plus tard, ne bougez pas je reviens bientôt.
Toujours personne. Fédora devenait nerveuse. Où étaient donc les autres, elle sortit, alla vers le vieux bâtiment de l’astrodrome, où un nouveau bruit de tonnerre se faisait entendre, c’était le Fly28 qui à son tour repartait vers le cosmos, mais ce vaisseau ne représentait rien pour elle. Elle se dirigea vers l’hôtel demanda à Juliana, l’énorme gérante si d’autres passagers du vaisseau avaient loué ici !
– Non !
– Ah ! Vous êtes sûre ?
– Je suis grosse mais je ne suis pas encore folle !
– Euh, il y a d’autres hôtels ici, je veux dire d’autres endroits où on peut dormir.
– Chez l’habitant si vous connaissez du monde.
– Et sinon !
– Non, il n’y a qu’ici qu’il y a un peu de confort !
Fédora devient blême, elle vient de comprendre que « les autres » n’existent pas ! On a simplement voulu la dégager du vaisseau ! Mais pourquoi ? Et qui ? Elle se persuade de plus en plus qu’il s’agit d’une rivalité entre sectes pro précurseurs. Mais elle n’a aucun moyen de vérifier. Elle a assez d’argent pour se faire rapatrier puisque Dietrich lui a ouvert un crédit permanent pour sa mission. Elle rentrera donc sur Terre à moins qu’elle puisse atteindre Simac3. Reste à savoir comment ?
– Si je veux rentrer sur Terre je fais comment ?
– C’est impossible répondit Pablo le grassouillet contrôleur
– Vous êtes encourageant vous au moins, il y a bien un moyen, non ?
– Vous prenez le premier vaisseau qui voudra de vous, il vous emmènera peut-être sur une planète où vous trouverez un vaisseau qui ira vers la Terre. Mais directement d’ici c’est quasi impossible.
– Et pour aller sur Simac3 ?
– Le Siegfried y allait, non ? Pourquoi en êtes-vous descendue ?
– Je ne suis pas autorisée à vous répondre. Il y a trois vaisseaux sur le cosmodrome, est-ce que vous pensez qu’il y en aurait un pour me prendre comme passagère ?
– Non pas ceux-là !
– Et il y a souvent des vaisseaux qui viennent se poser ici ?
– Ça dépend !
– Merci beaucoup, vous êtres très aimable et très coopératif
– Pffff
Dépitée, tremblante, au bord de la crise de nerfs, Fédora trouva quand même les ressources nécessaires pour aller jusqu’au tripot, ce Constantin serait peut-être un boulet, mais sa compagnie allait être une aubaine. Elle le retrouva et lui raconta son aventure en omettant malgré tout d’évoquer la mission qu’elle était censée accomplir. Voilà une chose qui ne le regardait pas !
– J’ai l’impression que pour regagner la Terre ou Simac3, ce n’est pas gagné, j’ai l’argent pour le faire, mais maintenant faut se faire embarquer, c’est autre chose… Je me dis quand même qu’à deux on prendra moins de risques que seuls ! On fait équipe ?
– Je ne pourrais pas vous rembourser !
– Ce n’est pas vraiment un problème, je t’embauche, tu es mon garde du corps, donc tes voyages sont gratuits.
– Vous croyez vraiment que j’ai le physique d’un garde du corps ?
– Tu m’énerves ! Alors je t’embauche comme valet de chambre ça te convient ?
– Je ne sais pas !
– Tu ne vas pas refuser un emploi, non ? Un emploi qui va te permettre de te nourrir et de sortir d’ici.
– Evidemment vu comme ça !
– Je vais te louer une chambre dans cet hôtel merdique. Le gars de l’astroport ne m’a pas dit combien de temps il faudra qu’on attende un vaisseau. Il va falloir qu’on s’occupe en attendant.
Ils louèrent donc une deuxième chambre pas très éloignée de celle de la comtesse
– Bon alors comment t’es installé ! C’est rustique mais bon il y a un lit et des draps ! Il va falloir que tu te trouves des fringues, que tu te changes, que tu laves ceux que tu as sur toi… je ne sais pas s’il y a ce qu’il faut ici, on va se renseigner… Tu vois, on a de quoi s’occuper…
– Ouais !
– Tu m’as quand même l’air bien passif ! Pourquoi tu n’as pas essayé de te faire embaucher sur un des vaisseaux qui sont là, je comprends qu’ils ne prennent pas de passagers, mais toi avec ton diplôme…
– J’ai essayé, il y a une nana du vaisseau qui m’a même fait une recommandation, mais on m’a ri au nez !
– Une nana du vaisseau qui t’a fait une recommandation pour un vaisseau qui est ici ?
– Oui !
– Mais enfin, ça ne tient pas debout, comment quelqu’un de l’équipage peut-il connaître quelqu’un en transit ici, puisque… mais attend…
Fédora tentait de réfléchir. La lettre, la lettre qui parlait d’une complicité d’une partie de l’équipage… donc une partie de l’équipage connaissait des gens ici… mais pourquoi leur envoyer un type qu’on venait de débarquer ? Quelle salade ? Et ça voulait dire à ce moment-là que le vaisseau était réellement menacé, mais alors pourquoi n’avait-on prévenu qu’elle ? Après tout peut-être que les autres n’y avaient pas cru, ou alors qu’ils n’avaient pu négocier leur sorties ! Voilà qui changeait tout ! Mais si l’hypothèse était vraie, il y aurait une enquête, pour établir les complicités, Le nom de la personne qui avait voulu aider Constantin devenait du coup d’une importance capitale.
– Tu as noté le nom de la nana ?
– Je ne sais que son prénom.
– Ça suffira, je pense !
– Quand j’y pense, quelle salope celle-là !
– Pourquoi ?
– Elle s’est foutue de moi ! Elle savait très bien qu’on ne m’embaucherait pas !
– Tu exagères peut-être ?
– Non c’est une peste, c’est une intrigante, elle m’a laissé tomber au début alors qu’on était dans le même bain et elle devenue la maîtresse d’un type de l’état-major du vaisseau.
La maîtresse d’un type de l’état-major du vaisseau ? Voilà qui interpellait soudain la comtesse !
– C’est quoi son prénom ?
– Rachel !
– Rachel, mais enfin ce n’est pas possible ! Une blonde à la peau mate ?
– Oui ! Vous la connaissez ?
– Non, enfin, oui, disons qu’on a discuté ensemble !
– C’est une salope !
– Je n’y comprends plus rien !
Dix jours passèrent, dix jours à ne rien faire sinon gérer le quotidien, dix jours pendant lesquels Fédora essaya de tourner et de retourner les données de son énigmatique aventure sans pouvoir avancer dans les explications. L’attente commençait à être lourde. Quand à Constantin, s’il s’inquiétait sur son avenir à moyen terme, il mesurait la chance d’avoir rencontré cette superbe femme. Il se disait que malgré la différence d’âge, les circonstances exceptionnelles, ici, pouvaient peut-être faire naître des sentiments réciproques. Alors malgré son peu d’attirance vers les femmes, il se prenait alors à regarder la comtesse avec des yeux qui se voulaient romantiques, et la nuit il se masturbait vigoureusement en imaginant son corps nu et exposé à ses caresses.
Ce jour-là Fédora est vêtue d’une sorte de débardeur jaune foncé, très léger dégageant ses épaules et d’un fuseau noir très moulant. Elle appelle Constantin sous un prétexte futile Celui-ci à peine arrivé dans la chambre de sa patronne flashe sur sa tenue.
– Constantin !
– Oui, madame !
– Nous n’avons pas parlé de sexe encore tous les deux…
– Heu…
– T’es quoi au juste, t’es hétéro, t’es homo, t’es bi ?
– Heu…
– Tu ne vas me dire que tu es abstinent volontaire, non ?
– En fait je suis puceau… lâcha-t-il dans un souffle !
– Puceau ! Mais c’est très bien, ça puceau. Donc si je comprends bien tu te masturbes mais tu n’as jamais fait l’amour avec quelqu’un !
– C’est un peu ça, oui !
– Et bien puisque c’est ça, je vais te dépuceler…
– Heu !
– Quoi, heu, je ne te plais pas !
– Si, si vous êtes très belle, mais…
– Mais quoi, tu préfères les mecs ? Je suis trop vieille ?
– Je n’ai pas dit ça !
– Bon écoute Constantin, ta timidité tu vas l’oublier pendant une heure, je m’occupe de tout et tu m’obéis, après tout je suis ta patronne tu me dois obéissance, d’accord ?
– Je ne sais pas si…
– Déshabille-toi, Constantin ! Tout de suite !
– Mais !
– Si tu ne le fais pas, je te vire ! Menaça-t-elle de façon bien fictive.
– Je suis gêné !
– Constantin je ne veux plus t’entendre ! Tu me retires tes fringues tout de suite ! Je ne voudrais quand même pas être obligée de te déshabiller.
– Bon !
Le jeune homme finit par obéir, sans se presser. Il retira même ses chaussettes, mais garda son slip.
– Et le slip tu comptes le garder longtemps ?
– Euh !
– Allez retire-moi ça !
Il se tourne, enlève son vêtement !
– Allez demi-tour que je voie la marchandise ! Jolie bite, mais ça bande pas trop ça !
Elle prit alors le sexe dans ses mains, l’effet fut magique et l’engin se mit à bander quasi instantanément.
– Et ben dis donc, c’est spectaculaire, je n’ai jamais vu quelqu’un bander aussi vite !
– Euh attention !
Fédora senti les soubresauts caractéristiques de la verge, elle lâcha l’organe précipitamment mais trop tard, Constantin giclait déjà sa semence !
– Ah ! C’est de l’éjaculation précoce, t’inquiètes pas, c’est sûrement pas chronique, ce doit être l’émotion ! Mais qu’est-ce que tu fais ? Où tu t’en vas !
– Je vais me rincer…
– Pas question, reste là ! Je vais m’occuper de te recharger tes batteries !
– Mais…
– Laisse-moi faire…
La comtesse attrapa alors la verge du jeune homme, toute visqueuse de son sperme et l’approcha de sa bouche, puis l’enfourna afin de lui faire subir un nettoyage lingual en règle. Du coup, Constantin rebandait déjà !
– Hum ! Elle est bonne ta queue !
– Je, je voudrais demander… balbutiait-il.
– Et bien demande ! Tu as peur de quoi ?
– Ben, je suis nu, et pas vous…
– Oui, et alors ? S’amusa la comtesse.
– Vous ne pourriez pas…
– Je ne pourrais pas quoi ?
– Vous déshabiller ? Finit-il par dire en rougissant
– Non !
Cet étonnant refus laissa le jeune homme bouche bée. Il était là, complètement passif en train de se faire lécher le sexe par une femme qui jouait avec lui. Il ne savait ni ne souhaitait arrêter ce jeu.
– Hum qu’est-ce qu’elle est bonne ta queue, quand on sera revenu sur Terre, il faudra que je te présente à mes amies, j’aime bien faire partager mes découvertes.
Constantin n’aima pas cette réflexion. Plaisanterie ou pas, cela signifiait que la comtesse ne voulait faire que du sexe avec lui… lui qui pensait qu’une certaine attirance amoureuse pouvait naître entre eux… mais bon, les sentiments viendraient peut-être après…
Fédora abandonna un moment la délicieuse gâterie qu’elle était en train de prodiguer et entreprit de caresser le jeune homme :
– Hummm, tu as la peau douce, pas beaucoup de poils, voyons derrière ! Hummm quelles belles fesses ! Tu devrais plaire aux hommes, toi, tu es sûr que ça ne te tente pas ?
– Non ! Balbutia-t-il en rougissant…
– C’est un non définitif où c’est un non qui peut évoluer ?
Incapable de répondre, et n’étant plus pris en main, l’excitation de Constantin baissa d’un petit poil sur l’érectomètre. Il tenta une timide révolte.
– Je crois que je vais aller me reposer, je me sens un peu fatigué !
– Tu iras te reposer quand je t’aurais dépucelé, d’accord ?
– Ce n’est peut-être pas si urgent que ça…
– Silence ! Dis-moi, si j’ai bien compris, tu aimerais me voir toute nue, c’est ça !
– Oui !
– Alors c’est toi qui vas me déshabiller ! Vas-y commence !
– C’est vrai je peux ?
– Oui et tu t’arranges pour rien déchirer… tu fais ça avec calme…
– Je commence par quoi ?
– Ce que tu veux !
Fédora s’en serait doutée, il commença par retirer le haut, les hommes étaient presque tous les mêmes, c’était d’abord les seins qu’ils voulaient voir… Fasciné par le buste de sa partenaire, Constantin s’enhardit à lui prodiguer quelques chastes bisous au-dessus du nombril et sur l’échancrure du soutien-gorge. Il n’en comprenait d’ailleurs pas le système d’ouverture et jeta un regard implorant à la belle.
– Débrouille-toi ! Répondit-elle, faussement cruelle.
– Je ne sais pas faire…
– Je le vois bien… mais il ne faut pas que ça t’empêche de m’enlever le reste…
L’idée lui convint, et il enleva le bas, dévoilant ses belles fesses qu’il embrassa timidement.
– Tu peux m’embrasser le cul si tu veux !
Il approcha de nouveau ses lèvres de ses globes fessiers…
– Le cul, pas les fesses…. Le trou… écarte moi tout ça…
Le jeune homme hésitant, elle sépara elle-même les deux hémisphères…
– Approche ta langue ! Bon alors tu te décides, tu as peur de quoi, il est tout propre mon petit trou, mais si un jour tu le veux moins propre, ce ne sera pas un problème…
Ces paroles semblèrent réveiller un vieux fantasme chez Constantin qui du coup approcha sa langue et se mit sucer frénétiquement….
Et c’est que tu te débrouilles pas mal pour un puceau…. Allez, on passe aux choses sérieuses, tu vas me sucer devant… Oh, mais dis-moi, tu rebandes bien joliment…
C’est le moment que redoutait Constantin, qui se retrouvait à présent le nez devant la chatte de sa dépuceleuse, sa première chatte en « vraie chair ». Il avança timidement la langue, incapable de savoir comment il allait se débrouiller dans tout ce fouillis. Il lécha donc un peu n’importe comment… Fédora dut se forcer à s’empêcher d’éclater de rire…
– Tu commences par écarter les lèvres comme ça… alors tu la trouves jolie ma petite chatte ?
– Oui ! Répondit-il sans trop de conviction.
– Et tu vois, ça c’est mon clito ! Passe ta langue dessus.
Il le fit, mais paralysé par la peur de mal faire, ses coups de langue désordonnés n’arrivaient pas à provoquer la réaction souhaitée chez Fédora. Elle décida alors de changer complètement de stratégie.
– Tu as encore beaucoup de choses à apprendre, mais tu apprends vite… Lui dit-elle pour ne pas le culpabiliser. Allonge-toi sur le dos.
– Ça va, tu es content ? Demanda-t-elle à la fin.
– Oui… murmurât-il, il chercha ses mots, se demanda ce qu’il pourrait dire d’intelligent mais ne trouva rien…
– Je suis content pour toi, maintenant je vais faire un petit dodo, on se reverra plus tard…
Et sur ce Fédora se dirigea vers les toilettes, accompagnée par le regard du jeune homme.
– Tu fais quoi, tu veux me regarder pisser ?
– Non, non, je vais partir…
– Tu peux, tu sais, ça ne me dérange pas !
– Je ne suis pas pervers…
– Je ne vois pas ce qu’il y a de pervers là-dedans, c’est naturel et c’est rigolo.
Sans s’occuper de lui, elle s’assit sur la cuvette, jambes écartées et se mit à uriner de façon peu discrète. Constantin détourna son regard, mais la scène le fit rebander légèrement. En proie à des sentiments assez confus, il se rhabilla, puis quitta la chambre.
Paavo Aaven
Paavo Aaven, le capitaine du Kiribati n’était pas d’ordinaire disposé à prendre des passagers, mais quand il vit Fédora, il accepta tout de suite. Comme ça, parce qu’il avait craqué devant son étrange beauté !
Et puis, il était attiré par ce mystérieux personnage
« Un odieux chantage ! » avait-elle raconté, un type m’a monté un bobard, m’a écrit une lettre en m’expliquant que le Siegfried 7 allait être attaqué et qu’il fallait que je me mette à l’abri avec Constantin…
– Votre fils !
– Mon neveu !
Le capitaine Aaven ne crut pas un mot de cette histoire, tout cela était trop gros. On n’attaque pas un vaisseau comme le Siegfried, on ne prend pas un tel prétexte pour se venger de quelqu’un et si on est victime d’un chantage aussi farfelu, on ne s’exécute pas ! Non cette personne poursuivait un but, elle semblait avoir beaucoup de moyens financiers, elle avait le profil d’une aventurière. Si sa quête était intéressée, il pourrait alors sans doute en profiter. Et puis il était curieux, incorrigiblement curieux !
– Je vais sur Vargala, là vous pourrez trouver en patientant un peu un vaisseau pour la Terre. Pour Simac, c’est moins évident, l’endroit est peu fréquenté, et ils ont leurs fréteurs attitrés…
– Vous repartez quand ?
– Je ne compte pas m’attarder ici, d’ici trois ou quatre jours… mais vous pourrez vous installez dès demain, le temps que je fasse aménager deux cabines…
– Une seule suffira…
– Ah ! Ah ! C’est comme vous voulez ! Conclut le capitaine d’un air égrillard.
Fédora et Constantin quittèrent donc Mabilla sans regret. La cabine mise à leur disposition était assez spartiate mais ils s’en contentèrent l’un et l’autre…
– Je ne sentirais plus en sécurité pendant le voyage avec une cabine commune… Expliqua Fédora à son compagnon
– On va dormir ensemble, alors ? Feint de s’étonner Constantin
– Ben, oui, j’espère que tu ne ronfles pas !
Paavo Aaven n’était pas le genre d’homme à perdre du temps, dès le vaisseau engagé dans l’hyperespace, il contacta la comtesse :
– Puis-je avoir l’honneur de vous avoir à ma table ce soir ?
– Pourquoi pas, je vais voir avec mon neveu, mais pour l’instant il se repose.
– Euh, chère comtesse, il s’agit d’une invitation en tête à tête….
– Ben voyons… si vous voulez me sautez, épargnez moi les formalités intermédiaires, et demandez le moi carrément, vous verrez bien ce que je vous répondrais…
– Vous vous méprenez, Fédora. J’ai un physique difficile, et vous, vous êtes une princesse…
– Comtesse…
– Je ne me fais aucune illusion sur mes chances sexuelles, vous avoir à ma table serait déjà un grand honneur…
– Mais pourquoi écarter mon neveu dans ce cas…
– Je vous le dirais de vive voix, si vous acceptez mon invitation.
– O.K.
Fédora n’avait accepté qu’à contre cœur… mais elle tenait à établir une bonne relation avec lui, se disant qu’une fois sur Vargala il pourrait peut-être l’aider à continuer sa route sans qu’elle soit obligée de trop galérer.
Il avait fait très bien les choses, le capitaine Aaven, nappe blanche, plats en fausse porcelaine et couverts en argent. Et si le vin était fort médiocre, les mets préparés et servis par le chef cuisinier du bord étaient aussi surprenants que délicieux.
Fédora et son hôte échangèrent pas mal de banalités et la comtesse ne voyait pas très bien l’objet de cette invitation. Certes sa présence devait rompre l’ennui des longues journées à bord, mais si le capitaine y trouvait son compte uniquement pour ça, elle ne comprenait toujours pas pourquoi Constantin avait été écarté…
– Répondez-moi franchement, votre neveu, ce n’est pas votre neveu ?
– Je ne souhaite pas répondre sur ce point. Pensez ce que vous voulez !
– Je le trouve très fin, très mignon…
– Oui, comme ça… il peut plaire…
Aaven fut surpris de cette réplique timorée.
– S’il était homo ou bi, je le draguerais bien… croyez-vous que j’aurais mes chances ?
– Je ne crois pas non ! Mais vous vous rendez compte de ce que vous me demandez ?
– Je vais toujours droit au but !
– Droit au but ? Droit au but ! On est en fin de repas tout de même ! C’est donc pour cela que vous souhaitiez que je vienne sans lui !
– Absolument ! C’est sans espoir alors ?
– Je n’ai pas dit ça, j’ai dit que ça m’étonnerait…
– Vous pourriez faire des manœuvres d’approches…
– Arrêtez de rêver, je suis votre passagère, mon neveu aussi, nous vous avons payé, je ne vous dois plus rien. Et je crois que je vais prendre congé. Le repas était excellent…
– Un instant… si par hasard vous finissiez par accepter, la contrepartie ne vous laisserait pas indifférente…
– Dites toujours ! Je m’attends au pire…
– Et bien imaginons qu’une fois sur Vargala, je me mette à chercher du fret pour Simac et que je vous y emmène…
Quelque chose clochait ! Constantin n’était quand même pas le genre de mec à provoquer un coup de foudre chez un homosexuel ou un bisexuel… Mais pourquoi ne pas essayer de jouer cette carte… pour voir…
– Et en quelque sorte, vous me demandez de maquer mon neveu…
– Ce n’est pas votre neveu…
– Je ne vous promets rien, je vais tâter le terrain… vous n’auriez pas un pinard meilleur que celui-ci… Il a un horrible goût de bouchon, la politesse m’a empêché de vous le dire, mais maintenant je ne vais plus me gêner…
– On va aller vous chercher ça, princesse…
– Comtesse !
à suivre
nikosolo@hotmail.com
Première publication Novembre 2007. Revu et corrigé en septembre 2011 © Nicolas Solovionni et Vassilia.net.
Le dépucelage de Constantin est un grand moment
Ce chapitre contient un dépucelage cosmique tout à fait émoustillant 😉