Mastérisation par Patrik
Autant dire les choses tout de suite : ce récit n’est pas strictement autobiographique, même si les divers morceaux qui le composent reposent néanmoins sur des bases réelles.
J’ai l’immense plaisir d’avoir une esclave à domicile. Pas une simple soumise par jeu, mais une femme complètement à moi, offerte à tous mes caprices, mes lubies, mes envies, et qui se doit de m’obéir parce que je suis son Maître.
Au début, nous ne faisions que des petites séances. Puis graduellement nous sommes passés à des journées entières pour en arriver à des week-ends ou des semaines complètes. Après mûres réflexions, après avoir bien défini les divers points de détail dans un long contrat, nous avons décidé de vivre ensemble.
L’idéal, diront certains, serait que l’esclave reste toujours à la maison. Moi, je préfère qu’elle garde une vie sociale. Je reconnais que c’est aussi pour qu’elle sente mieux la différence entre la vie « normale » et sa condition d’esclave. Pour couper la poire en deux, elle travaille donc à mi-temps. Et l’argent qu’elle gagne est réservé à l’achat de diverses choses la concernant, allant de la robe sexy au nouveau martinet. Moi, en bon Maître, j’entretiens ma chienne pour tout le reste ; je peux me le permettre. De son côté, elle avoue qu’elle aime garder contact avec d’autres personnes, et comme ça me convient, tout va pour le mieux. J’entends déjà les puristes hurler à la lune, mais c’est notre façon d’être, tous les deux. Et comme c’est moi le Maître…
Pragmatiquement, je dois reconnaître que certaines avancées significatives furent de son cru. Et nettement plus vite que je ne l’aurais imaginé. Et quand c’est ainsi, j’ai à cœur de la récompenser : il faut savoir être strict, mais juste.
Une esclave fait aussi honneur par sa tenue, son allure. J’aime varier ses habits pour la mettre en valeur, car n’est-elle pas le plus beau de mes bibelots ? Une esclave se doit d’être féminine, « ultra-féminine » comme le dirait un de mes bons amis. Pas de pantalon, pas de collant par exemple, mais des jupes et des robes pour révéler ses jambes gainées de bas, avec parfois un porte-jarretelles. Et de moins en moins de petites culottes ; je la préfère cul-nu par tous les temps et tous les lieux : ça offre plein de possibilités. Ajoutons un mignon décolleté pour dévoiler un peu des trésors enfouis soutenus par un redresse-seins ne couvrant pas les tétons, qu’on devine alors. Bref, tout le tralala avec lingerie assortie. Ma chienne est un bijou qu’il convient de mettre en valeur dans un écrin à sa mesure pour mieux ensuite en jouir.
Ses lèvres intimes sont aussi garnies d’anneaux. J’ai préféré me limiter à quatre, deux de chaque côté. Certaines esclaves en possèdent une dizaine, parfois plus, mais je trouve que trop de piercings tue l’intérêt du piercing. C’est un bijou posé dans la chair. Il est magnifié par le contraste entre peau et acier ; il est mis en relief, tel un point brillant sur une grande surface sombre. Moins souvent, je change ces anneaux-là : ils ont une fonction utilitaire, comme y suspendre des poids ou y attacher une laisse pour promener ma chienne. Ils servent même à y accrocher un jeton de caddy quand nous allons faire nos courses.
Récemment, j’ai découvert les tubes insérés dans les chairs, des sortes de rivets. La première fois que j’en ai mis aux tétons de ma chienne, ça m’a fait tout drôle de voir à travers ceux-ci, comme une sorte de longue vue qui n’agrandit rien, sauf le volume de l’anatomie transpercée.
Alors j’ai posé deux rivets amovibles à sa chatte pour vérifier quelque chose. Je dois reconnaître qu’il y a un côté pratique à la chose pour y accrocher un peu de tout ! Du coup, j’ai renouvelé l’expérience par deux fois en augmentant un peu le diamètre, et à présent je peux y glisser des baguettes assez résistantes, ce qui ouvre la porte à bien d’autres possibilités.
u soir, elle est très heureuse de me voir afin que je la sorte de là. Parfois, je fais durer le plaisir. Dans tous les cas, elle est encore plus docile et j’en profite pour aller encore plus loin dans son dressage et son éducation.
Par contre, je ne l’ai jamais laissée seule, attachée : c’est trop dangereux. Même si je sais bien manipuler les cordes, il faut faire attention, car même avec tout le soin qu’on apporte, on peut éventuellement interrompre la circulation du sang, ce qui peut produire des dégâts. C’est pour cette raison que, sur le conseil d’un Maître ami, je suis passé petit à petit aux chaînes.
Elle est ma chose, j’en fais ce que je veux, comme je veux. Mais une esclave, c’est comme une voiture : on en prend soin sinon elle ne fonctionne plus. Tiens, ça me rappelle une conversation entre Maîtres que j’avais eue au club. C’est Pierre – un gros con – qui avait lancé le débat :
– Moi, si je veux casser mon esclave, je ne me gêne pas !
– OK, Pierre, mais une fois que ton jouet est cassé, tu fais quoi, tu fais comment ?
– Je change de jouet, tout simplement.
– Ah bon ? Tu as les moyens de pouvoir changer d’esclave comme tu le désires ? Il faudra que tu nous expliques comment tu fais ! Nous sommes tous intéressés.
Effectivement, les autres membres du club tendaient l’oreille et attendaient, goguenards, la suite. Sans se démonter, Pierre a affirmé :
– Quand tu crashes ta voiture, tu t’en achètes une autre, non ?
– Si tu en as les moyens. Et il n’y a pas encore de concessionnaires d’esclaves. Tu sais très bien qu’il faut du temps pour dresser correctement une esclave, et que ça ne se trouve pas à chaque coin de rue. À moins qu’un Maître bien gentil ne te donne la sienne.
– Héhé, tu sais que ça arrive ?
– Je sais que ça arrive, Pierre. Quand le gentil Maître en question déménage, prend sa retraite de Maître ou décède. Mais ça n’arrive pas tous les jours, ni tous les mois.
– Ça m’est bien arrivé à moi !
– Je sais, tu as eu du bol ; un sacré bol ! Une esclave, c’est comme une voiture. Si tu veux qu’elle te fasse de l’usage, il faut l’entretenir correctement.
Pierre est un con, un gros con, je l’ai déjà dit. Peu après, sans tenir compte de nos avertissements répétés, il a cassé son esclave ; pas trop, encore heureux. C’est Denis qui a pris la relève, qui a réparé les dégâts et pris bien soin d’elle. Pierre s’est ensuite étonné qu’il n’ait pas trouvé de remplaçante, sa réputation ayant fait le tour de notre petit monde. Et comme il n’a peur de rien, il a demandé à Denis de lui rendre son ancienne esclave. Ce dernier l’a envoyé bouler. Il faut dire que ça marchait tellement bien entre le nouveau Maître et son esclave qu’ils se sont mariés civilement ensuite ! Depuis, Pierre regrette, mais il a mis du temps à comprendre.
Le problème, c’est qu’il y a parfois des imbéciles qui n’ont rien compris. Ils jettent l’opprobre sur nos cercles, et pire, ils détruisent des vies. Qu’on se le dise une bonne fois pour toutes : ce qu’on lit dans Sade, ce n’est pas du BDSM, ce sont des machins de psychopathes, des crimes et des meurtres purs et durs.
Ce qu’aime ma chienne, c’est qu’on s’occupe d’elle, qu’on lui offre cet étrange mélange d’humiliation, de dépravation et de sublimation. L’équilibre n’est pas toujours évident, mais elle en est d’autant plus reconnaissante envers son Maître qu’elle connaît les efforts que ça demande. Moi, de mon côté, je loue sa docilité, son abandon, sa confiance en moi.
Le soir, tandis que je lis, elle est à mes pieds telle la bonne chienne qu’elle est. J’aime ces moments suspendus. La savoir là, docile, placide, suffit à ma satisfaction. Pas besoin de la fouetter au sang ou de la livrer à dix hommes en rut.
Non, il faut savoir varier les plaisirs. Il existe tant de piquants supplices, de fines tortures à appliquer sur un corps sans néanmoins le détruire. Savoir se renouveler, ne pas tomber dans la routine, savoir donner le frisson.
Fouetter permet de chauffer les chairs, de mettre en condition, et bien appliqué, ça permet même de faire jouir, aussi étrange que ça puisse l’être pour un profane. Faire rougir des fesses, des seins, voir la lente transformation s’opérer, le piquant se transformer en chaleur, la douleur en bien-être. Perso, je préfère les martinets munis de multiples longues lanières, et j’accorde une grande importance à la matière et à l’usage que j’en fais. Et surtout, on ne frappe pas n’importe comment, n’importe où.
Les cordes, les chaînes offrent bien des possibilités, qui vont de la simple immobilisation à la suspension en passant par la sculpture des corps. Faire attention à la circulation du sang : un problème peut vite survenir. J’ai eu ma période « travail des seins » que j’entourais de cordes afin de les présenter en obus prêts à éclater sous la pression. Je le fais encore ; j’adore voir la peau se tendre, les masses devenir des globes gonflés à bloc…
Tout comme serrer des chairs entre deux planches ou deux tubes, et toutes les variantes. Admirer des seins aplatis alors que d’habitude ils sont arrogants et ronds. Tous ces ustensiles qui savent si bien écarter ou écraser. Rien qu’un simple exemple : la poire d’angoisse. Essayez donc d’imaginer tout ce qu’on peut faire avec, et où. Le simple effroi de ma chienne à la vue de cet instrument est prodigieux !
On peut faire bien des choses avec les aiguilles, à condition de ne pas transiger sur la stérilisation et de bien connaître l’anatomie, car on ne plante pas n’importe où ces choses-là, surtout quand on transperce. C’est assez excitant de voir l’aiguille s’enfoncer dans les chairs pour ressurgir un peu plus loin, puis de jouer avec cette tige incongrue.
Les laçages avec ces dizaines d’aiguilles plantées dans la peau sur lesquelles on entrecroise un long ruban. Ma chienne aime que je lui en fasse dans le dos ; c’est très esthétique en effet, et ça impressionne favorablement les autres participants. Elle en est toute fière.
Flageller par-dessus les vêtements n’est pas pratique. Et pour torturer des seins ou des sexes, il vaut mieux qu’ils soient à nu. Pour ma part, je préfère quand mon esclave porte un minimum sur elle, comme un serre-taille, des bas, des colliers. J’aime le contraste entre chair dénudée et la matière des vêtements.
Mais la nudité n’implique pas pour autant le sexe.
Néanmoins, je reconnais sans problème que ma chienne est en même temps mon vide-couilles, et j’adore abuser d’elle. Tous ses trous sont mis à contribution, ainsi que la moindre parcelle de son corps. Quand je l’utilise, je le fais à fond, et si possible, bien.
Certains Maîtres considèrent qu’une chienne est juste bonne à sucer et à être enculée (ou l’inverse), comme ils disent. C’est limitatif. Moi, je ne déteste pas quand ma soumise jouit. Elle m’en est encore plus reconnaissante par la suite, et moi, ça me plaît de la voir lâcher prise de la sorte. Parfois je lui offre un bel étalon, ou deux. Parfois je la livre à des hommes en rut. Et elle aime ça, elle aime beaucoup ça.
La première fois, elle a un peu tiqué. Je lui ai rappelé qu’elle était mon esclave et que c’était mon bon plaisir qu’elle soit l’objet, le jouet d’autres hommes. Comme je suis un bon Maître, je l’ai accompagnée dans ce nouvel avilissement. Obéissante, elle a surmonté les obstacles, prenant plaisir à me faire plaisir, puis à prendre véritablement plaisir à être un objet sexuel, désiré et comblé.
Depuis, je la livre aux concupiscences d’autres hommes et femmes. Les amours saphiques ont aussi du bon, et les Maîtresses sont souvent plus cruelles que les Maîtres. Parfois je plains certains esclaves mâles quand je vois tout ce qu’ils dégustent. Mais comme ils y reviennent…
Je ne compte plus les fois où je suis revenu à la maison accompagné, pour la jeter en pâture aux appétits voraces d’autres hommes. Une fois, alors qu’elle était dans sa cage au milieu du salon, je suis revenu avec une petite équipe qu’elle a dû sucer à travers les barreaux de sa prison, jusqu’à ce que toutes les couilles soient complètement asséchées. Et certains avaient de bonnes réserves !
Idem pour certains repas durant lesquels elle a offert un certain type de dessert sous la table, aussi bien aux hommes qu’aux femmes. La mousse au chocolat barbouillant ses seins, son pubis, ses fesses qu’elle offre à lécher. Ma chienne servant de table, de buffet. Toutes ces petites fantaisies…
Salons de l’érotisme ou du fétichisme où nous allons régulièrement, mon asservie dans une tenue qui ne laisse aucun doute sur sa réelle condition, avec une laisse attachée soit aux anneaux de sa chatte ou ceux de ses seins. Sa tenue se fait un plaisir de révéler ses fesses, son pubis et ses seins, tout en habillant le reste de façon très marquante ; c’est un petit travail d’imagination pour se renouveler. Parfois, sur certains stands, nous nous livrons à quelques démonstrations bien senties. Ou tout simplement dans les allées. Ma chienne a du succès, elle en est fière. Parfois même, il arrive que certains visiteurs nous prennent pour les organisateurs ou des animateurs.
Exhibitions dans la nature, les parkings, les aires d’autoroute. C’est un peu la roulette : on ne sait jamais d’avance ce qui va arriver, même si souvent c’est sur rendez-vous avec des personnes sélectionnées d’avance. De plus, la maréchaussée (pour bien dire les choses) surveille, et parfois nous avons eu des sueurs froides !
Clubs et saunas, où nous délassons régulièrement. Parfois, dans un club, je la laisse choisir l’homme qui profitera d’elle, qui la saillira purement et simplement. Quant au sauna, il permet de conjuguer détente et soumission. Zélée, elle abat bien sa besogne dans les glory holes, à tel point que nous ne payons plus l’entrée dans certains saunas libertins. Bref, l’utile à l’agréable.
Donjons dans lesquels nous ne badinons pas, utilisant le matériel offert, même si nous commençons à être bien fournis à la maison. C’est aussi l’occasion de rencontrer parfois d’autres personnes, de voir comment d’autres font, de faire des échanges contrôlés, même si nous revoyons les mêmes têtes, surtout celles de notre petit club. De plus en plus je fais des démonstrations, des initiations, et ma chienne se prête fort bien à ces exercices. Mais j’avoue que nous y allons de moins en moins, sauf pour aller tester un nouveau lieu qui vient d’ouvrir.
Soirées privées que nous organisons ou dans lesquelles nous allons. On y trouve de tout, à boire et à manger. C’est selon les personnes présentes, comme dans une auberge espagnole. Nous nous spécialisons de plus en plus dans le BDSM quand nous recevons. Le libertinage, c’est amusant, mais ce n’est qu’une petite partie.
Non, une soumise n’est pas une « pute » gratuite, elle n’a pas à se donner à qui la désire. La D/s, c’est un contrat, un lien entre une soumise qui se donne et un Maître qui lui garantit un juste retour de son don de soi.
Dans certains cas, une soumise peut être en effet prêtée à un autre Maître ou à un autre homme, mais la plupart du temps sous contrôle.
Car je le rappelle, il faut des mois, des années pour construire une relation durable entre une esclave et son Maître. Il faut un long apprentissage, passer à deux des étapes, approfondir divers domaines et choix, s’améliorer. Et tout ce long travail de confiance réciproque devrait être offert au premier venu qui ne comprend rien aux bases fondamentales du BDSM ?
Non, le BDSM, ce n’est pas une façon déguisée de ne faire que du sexe qui sort de l’ordinaire. Oui, il peut y avoir du sexe, mais il n’y a pas que ça. Je préfère passer pour un sale égoïste, mais je ne « donne » pas mon asservie au gré de l’humeur des visiteurs. C’est moi qui décide, et si possible dans le meilleur intérêt de l’éducation et de la satisfaction de mon esclave.
Extérieurement, nous donnons l’allure d’un couple soudé, car nous le sommes par un pacte réciproque : je m’occupe au mieux d’elle, elle se donne à moi corps et âme. Mais peu de personnes connaissent la nature exacte de notre lien. Parfois, je me plais à penser qu’elle est une vraie chienne (l’animal) et que j’y suis attaché de cette façon. Parfois, je dois m’avouer que ça va peut-être plus loin que ça…
Les années passent, et épisodiquement je m’inquiète : que deviendra-t-elle quand je ne serai plus là ? Car elle est plus jeune que moi et les hommes meurent en général plus tôt que les femmes. Parfois, il me vient l’envie de former mon successeur puis de passer le relai quand je ne serai plus apte. Car, hélas, rien n’est éternel.
Dans mes moments de doute, je me demande si je suis un bon Maître, si elle ne m’a pas ainsi sacrifié sa vie alors qu’elle aurait pu souhaiter mieux. Parfois, je lui pose diverses questions, lui demandant de me répondre franchement afin que je puisse faire au mieux. Pour faire court, elle m’a toujours répondu des choses comme :
– Si ça ne me convenait pas, je serais partie…
Alors je suis rassuré. Je me laisse même aller à la serrer fortement contre moi. Oui, notre relation est étrange aux yeux des autres ; mais parce que c’est elle et parce que c’est moi, tout va bien. Et c’est bien là le principal.
Lourd et fatigant à lire !