Je suis une serveuse
11 – La soirée Matrix, 5ème partie
par Trinity
Je me retrouvais seul dans le dressing homme, face au miroir de plein pied. Je voyais une femme plus que désirable, charmante, sexy même, mais cette femme, c’était moi !!! Je m’avançais lentement face au miroir, avec la démarche la plus naturellement féminine possible. Je me retournais sur moi-même pour regarder mes fesses. Elles étaient parfaitement moulées dans cette combinaison brillante. J’osais aventurer mes mains sur mes reins, descendais sur mes fesses. C’est vrai que mon cul avait des courbes féminines. J’étais en train de m’admirer lorsque la porte s’ouvrit. Stéphane et Martin rentraient et regardaient avec étonnement dans ma direction. Je portais toujours les lunettes de soleil.
– Pardon mademoiselle ! disait Stéphane.
Je n’osais ni parler ni bouger, plus que décontenancé.
– Ouah, mais c’est toi Eric, tu es vraiment méconnaissable, on dirait réellement Trinity, c’est bluffant !
– Merci Martin. (Je devais être rouge de honte, je sentais monter la chaleur aux joues).
– Eh bien, c’est à s’y méprendre Eric, tu es vraiment féminine comme la vraie Trinity, j’adore.
– Merci Stéphane, mais arrête les compliments, je suis assez gêné comme ça !
– Mais tu ne dois pas être gênée, au contraire. Tu devrais être fière d’être si belle ce soir.
– « BELLE » !!!! Tu y vas fort Stéphane, je te rappelle que je suis un mec, alors doucement, je ne suis pas une fille.
– En tous cas, tu es parfaite, on s’y tromperait. Même ton sexe passe inaperçu avec cette tenue pourtant plus que moulante.
Je me retournais face au miroir. En effet, le fait d’avoir ce fourreau entre les jambes, rien ne laissait croire que j’étais un homme, pas la moindre bosse sur le devant de mon bas ventre. Je regardais Stéphane et Martin dans la glace : ces derniers me détaillaient de bas en haut, avec envie, me semblait-il. Je ne savais plus où me mettre.
– Dommage que l’on n’ait pas le temps de te contempler plus longuement, mais il faut que l’on se prépare nous aussi. Mais avant montre-nous comment tu te débrouilles en ce qui concerne ta démarche.
J’hésitais un instant, puis me lançais. J’essayais d’être le plus détendu possible. J’ondulais doucement les hanches, relâchais mes épaules, balançais les mains en douceur. Les deux gars me regardaient, scotchés à mes jambes et ma poitrine, me semblait-il. Arrivé à leur niveau, leur regard se levait enfin vers mon visage. Martin approchait et prenait mes lunettes de soleil.
– Mais c’est qu’elle est maquillée ! Bravo Trinity, tu es super sexy ! Même jusqu’au détail des sourcils…
– Me.. Mer.. Merci Martin, c’est sympa.
– C’est vrai Trinity, Martin a raison, si on ne te connaissait pas, on s’y laisserait prendre, et ce ne serait pas désagréable, crois-moi ! (Je devais rougir encore plus fort suite à ces paroles).
– N’en fais pas trop Stéphane. Soit, je n’ai pas un physique très masculin, mais je suis loin d’être aussi séduisante que tu veux bien le faire croire.
– Eh bien détrompes toi Trinity, disait Martin, Stéphane a plus que raison, tu ferais craquer n’importe quel homme normalement constitué si tu sortais ainsi dans la rue. D’ailleurs, je suis sûr que ce soir tu vas faire un malheur vêtue comme tu l’es. Tu risques fort de ramener de sacrés pourboires, n’est-ce pas Stéphane ?
– Tout à fait d’accord, Martin. Nous en reparlerons en fin de soirée, nous comparerons nos pourboires, et tu verras bien Trinity! Pour le moment, il va falloir que l’on passe nos tenues.
– Ok Stéphane.
Les deux garçons se déshabillaient donc prestement. Je ne pouvais me retenir de regarder leurs formes athlétiques et masculines. Etant tous les deux en string, je détaillais leur anatomie et je devais bien avouer que Martin était très musclé, néanmoins le corps équilibré et racé de Stéphane m’attirais bien plus.
Je m’en voulais de m’attarder sur leur physique, mais la tension sexuelle qui m’étreignait était trop importante pour m’empêcher d’assouvir ce penchant peu naturel.
Stéphane enfilait déjà son costume de Néo, à même la peau. Il avait passé du talc avant de remonter cette combinaison elle aussi en latex. Il s’attachait à tendre au maximum le tissu de sorte qu’il n’y ait plus le moindre pli. Il semblait avoir une certaine habitude du port de ces tenues. Martin, lui, était en train de se battre avec les manches d’un tee-shirt débraillé de couleur grise, comme dans le film. Il ressemblait ainsi à s’y méprendre à l’opérateur de Morphéus. Il me regardait en souriant. Je détournais le regard.
Après cinq bonnes minutes (bien moins que pour moi, il fallait bien l’avouer), les deux hommes de la soirée étaient pratiquement près : Néo plaçait ses lunettes noires et l’opérateur installait sur son crane le casque identique à celui du film. Ils ressemblaient eux aussi à peu de choses près aux héros de cette trilogie.
Le moment de quitter le dressing était venu. Je tremblais d’appréhension et de peur, il fallait bien me rendre à l’évidence : j’étais ce soir totalement dans la peau d’une femme, et pas n’importe quelle femme, une femme androgyne mais terriblement sexy dans cette tenue collant au corps. Au moment de toucher la poignée, je sentais avec effroi une main effleurer mes fesses. Je me retournais alors : Stéphane, ou devrais-je dire Néo laissait sa main baladeuse sur mon derrière en me souriant naturellement. Je ne pouvais voir son regard, caché par les lunettes noires, mais le reste de son visage en disait long sur son plaisir ressenti à ce moment-là. Passé l’instant de surprise, je me décidais à enlever prestement sa main de mon postérieur :
– Non, mais ça ne va pas la tête Stéphane, qu’est ce qui te prend ?
– Je voulais juste voir ta réaction Trinity, voir si tu étais réellement dans ton personnage, vois-tu ? Ce n’est pas encore le cas et il faut que tu te ressaisisses très rapidement, sinon tu vas passer une soirée plus que pénible, il ne te faut pas subir ce qui t’arrive et tu dois dès maintenant prendre ton destin en mains. De plus, je te rappelle que ce soir, je suis Néo, que je suis l’Elu, et que tu m’es destinée Trinity, rentre toi bien ça dans le crane et tout ira pour le mieux.
– Néo à raison Trinity, fais toi un peu violence, et crois-moi tu ne le regretteras pas. Lâche-toi et tu ressentiras ce que tu n’as jamais ressenti auparavant.
– Je vais essayer de suivre vos conseils les gars, mais avouez tout de même que c’est plutôt cocasse comme situation ?
– J’en conviens, mais je suis sûr que tu t’en sortiras à merveille ce soir si tu laisses exprimer le côté féminin qui est en toi. Tu es Trinity, je suis Néo, et nous allons sortir comme si nous étions un couple uni pour toujours. Courage Trinity, souffle bien et allons-y …
A suivre