L’amour au château
2 – Cul et particule…
par Mido
Mon acceptation rapide avait bousculé le programme imaginé par Charles-André. Tout heureux de voir ma soumission, il décida que mon traitement devait débuter sans tarder. Il téléphona sur le champ à son frère médecin qui accepta de nous recevoir à son cabinet en début d’après-midi. Nous nous y rendîmes avec la voiture de Charles-André, un superbe 4×4 Cayenne. Nous n’eûmes pas à attendre pour entrer dans le cabinet, au dernier étage de l’hôpital universitaire. Les deux garçons se ressemblaient beaucoup. La différence d’âge, il est vrai, était peu importante. Il se prénommait Henri-Pierre. Son accueil me glaça très vite. Le « bonjour messieurs » dénotait une certaine goujaterie. Charles-André me présenta aussitôt comme sa femme.
– Je sais ! Comme la précédente, je suppose. Et tu veux que je lui fasse pousser des seins et arrêter les érections comme à l’autre, je parie.
–
Charles-André devint rouge, mais parvint à garder son calme.
– Je te demande seulement d’être un peu plus courtois avec ta patiente et de respecter notre amour…
Le frère ne voulut pas en rajouter. Il m’invita à me déshabiller et à monter sur la table d’auscultation. Il prit ma tension, me regarda sous toutes les coutures, écouta mon cœur, mes poumons. Puis, il fit glisser sur mes genoux la culotte que j’avais conservée. Il attrapa mon sexe à deux mains, provoquant un début d’érection.
– Comme je disais, je suis certain que tu veux que je mette fin à de telles manifestations. Je sais que tu préfères agir que subir et qu’il t’ennuierait de prendre une zigounette comme celle-là dans le cul. Ai-je tort ?
Charles-André grommela quelque chose d’incompréhensible. Son frère le prit comme une approbation.
– Je dois avouer que tu as fait, cette fois, un choix royal. Cette jeune personne est un modèle d’androgyne. Totalement ou presque imberbe. Un visage glabre. Un sexe quasi atrophié. Tout du moins largement en dessous des normes. Le traitement va être d’une efficacité exemplaire. Car je suppose qu’elle possède autant de possibilité d’évolution masculine que féminine. L’apport d’hormones féminines va donc aider le corps à faire son choix. S’il avait fallu deux ans pour changer Isabelle, là nous n’aurons à attendre que six mois.
Se tournant alors vers moi :
– J’aimerais cher Monsieur, car pour moi vous en êtes encore un, que vous m’assuriez demander ce traitement de votre plein gré. Quand vous serez rhabillé, je vous donnerai d’ailleurs un papier à signer.
Je dis n’être venu qu’après en avoir discuté avec Charles-André et sans qu’il m’ait forcé la main. Je suis adulte et maître de mon corps. Il me regarda étonné.
– Alors, puisque vous le voulez, nous allons pouvoir commencer le traitement. Il y aura des piqûres tous les deux jours, des cachets matin et soir et un suivi permanent. Une visite par mois. Je viendrais moi-même faire les piqûres au château afin d’éviter les commérages et que mère m’en tienne pour responsable. Je vous demanderai de suivre mes recommandations à la lettre. De ne pas faire d’excès de table, ni de boissons alcoolisées. Vous ne fumez pas, j’espère ?
Je le rassurais tant pour la table que l’alcool ou le tabac. Avant de me faire descendre de la table, il me demanda de me retourner et prenant mes fesses à deux mains, il les écarta pour me regarder l’anus. Il sortit de sa poche une étrange canule et me l’entra profondément dans le cul.
– Pas abîmé encore, mais il conviendra de faire attention frérot, ce serait dommage d’user un tel bijou.
Il m’invita alors à venir signer la feuille après m’être rhabillée. Ce que je fis volontiers. J’allais partir sans un mot quand il me dit de ne pas être trop pressé.
– Nous devons commencer la première étape du traitement. Car il ne faut pas croire que vous trouverez aisément les produits nécessaires dans les pharmacies du département. Ils ne courent pas les rues. Mon frère a seulement la chance que je travaille dans cet hôpital qui possède un service approprié pour le traitement des transsexuels et de tous ceux ayant un dérèglement hormonal. Je vais donc vous fournir tout le nécessaire, assurer les soins et le suivi. Tout cela gratuitement car je ne peux vous le faire payer sans que tout le monde soit mis au courant que mon frère est pédé et vit avec une tante. Ce serait le drame familial. Pensez donc, le comte pédé ! Disons que ce petit cadeau devra être pris comme mon cadeau de mariage.
Il disparut alors de son cabinet, me laissant en tête à tête avec Charles-André. Vert, celui-ci m’assura qu’il lui avait fallu un gros effort pour ne pas casser la gueule à ce salaud. Les aristocrates perdent aussi parfois leur contenance. Le frère ne revint qu’une vingtaine de minutes plus tard.
Il sortit toute une série de boîtes sur son bureau et me détailla les doses que je devrais prendre de chaque. Enfin, il me fit retirer mon tee-shirt et mon soutien-gorge pour me faire des piqûres directement à la base des seins.
– Si vous voulez qu’ils soient beaux autant procéder ainsi… Avant que vous ne partiez, je vous avertis au passage que vous allez très vite perdre les sensations masculines que vous pouviez avoir jusqu’ici : vous banderez plus difficilement que vous ne le faisiez et il n’y aura quasi plus d’éjaculation de sperme, entre autres.
Les piqûres achevées, il sortit de la pièce en disant un simple « au revoir, messieurs ! ».
Nous rentrâmes au château sans traîner. En chemin, je me mis à pleurer en pensant à tout ce qu’avait dit le petit frère. Et je me sentais vexée, humiliée de tant de haine. Pourquoi refusait-il que j’aime son frère et qu’il me traite comme son épouse ? Me voyant dans cet état, Charles-André mit sa main sur ma cuisse. Je posais la mienne par-dessus et je la caressais en expliquant les raisons de mes larmes. Il me calma en faisant remarquer que l’essentiel était bien qu’on s’aime.
À l’arrivée, je montais directement vers nos appartements sans aller saluer madame mère, laissant à son fils le soin de tout lui expliquer.
Il me retrouva couchée. Je n’avais gardé que mes sous-vêtements sur lesquels j’avais passé une nuisette en dentelle noire nouée par une faveur à hauteur de la poitrine. Je vis rapidement que j’avais vu juste en m’habillant ainsi. En vingt secondes, il fut à poil et allongé à mes côtés. Commença alors une folle parade amoureuse. Il tenait à me faire oublier les mots blessants de son frère et, pour cela, fit tout pour me démontrer son amour. Les baisers sur la bouche, sur les seins, sur mon sexe se succédaient en une folle sarabande entrecoupée de douces caresses. Je notais alors que le cachet pris à l’hôpital était assurément à effet rapide car ma zigounette restait molle et inerte, même sous ses caresses à travers le tissu de dentelle. Cela me fit sourire. Après tout, c’était un ennui de moins. Sa langue squattait ma bouche depuis déjà un bon moment quand je sentis que ses caresses se rapprochaient de plus en plus de mes fesses. Je me tournais légèrement afin de lui faciliter la tâche. Il en profita pour prendre la bite en cristal qui traînait sur la table de nuit. Elle était en permanence enduite de crème afin de pouvoir servir dès que le besoin s’en faisait sentir. Avec une lenteur exquise, il joua avec mes fesses et mon anus faisant entrer seulement la pointe, puis la ressortant avant d’entrer de nouveau un peu plus loin.
Je l’embrassais, follement émoustillée par le petit jeu auquel il se livrait. Bientôt, le froid du cristal me fit comprendre que tout était entré jusqu’à la base de sécurité. Il le laissa alors et reprit ses caresses. Instinctivement, je me laissais glisser vers son pénis afin de le dévorer. Mais chaque mouvement faisait jouer l’objet de cristal qui touchait la paroi anale et me faisait frémir de plaisir. Je finis cependant par arriver à son sexe. Je l’engloutis dans ma bouche jusqu’à sentir ses poils pubiens chatouiller mes lèvres. Il réagit vivement, surpris de cette brusque absorption. Je dégurgitais son pénis et léchais alors la hampe de vives saccades. Puis je suçais son gland lentement, avec de petits coups de langue. Voyant qu’il était à deux doigts de la jouissance, je lâchais son sexe pour remonter l’embrasser. Le cristal se rappela à ma présence par de nouvelles pressions fort jouissives. Mais le froid avait disparu. Mon cul en feu l’avait totalement réchauffé. Tout en embrassant Charles-André, j’ôtais le cristal et je me positionnais à califourchon sur son ventre. Son sexe ne pouvait que frôler mes fesses sans les atteindre. Lentement, je me laissais glisser vers lui. La crème du cristal avait largement oint l’orifice et ce fut un plaisir de sentir son sexe me pénétrer. Dans un premier temps, je m’abstenais de tout mouvement. La présence de son sexe avait quelque chose de rassurant après les méchancetés de son frère. Nous échangeâmes de longs baisers et puis mon bassin commença à bouger. Du haut vers le bas, mais aussi de droite à gauche. Il semblait particulièrement apprécier. Comme je m’étais redressée, il me caressait les seins du bout des ongles, apportant une réaction épidermique intense. Le bout des tétons durcissait sous le traitement. À faire mal. J’accélérais la cadence des mouvements du bassin jusqu’à ce que je sente le jet de semence qu’il venait d’expulser avec force dans mon intestin. Ce fut comme une décharge électrique. Je me mis à crier avec force tant la jouissance était aiguë. Je me laissais tomber sur sa poitrine et blottis ma tête contre son épaule. Qu’il était bon d’être ainsi amoureux récompensé. Je m’efforçais de garder son sexe le plus longtemps possible en moi. Hélas, il diminuait vite de volume et bientôt il sortit dans un épanchement de sperme dense. La jouissance de Charles-André avait été aussi dense que la mienne. Je me penchais vers son bas-ventre et j’avalais tout ce nectar venant de lui.
Après un long moment de répit destiné à savourer notre bonheur, Charles-André interrompit le silence en notant que nous devions nous habiller car madame mère souhaitait nous avoir à sa table pour le dîner. Après la douche en commun, je décidais de mettre une robe en satin noir, ras du cou et sans manche, descendant à peine au genou pour embêter la belle-mère qui n’aimait que les robes à mi-mollet. J’ajoutais des bas résilles gris et fins avec une couture à l’ancienne et une perruque blonde. Charles-André me regarda et ne trouva rien à redire à ma tenue. Le maquillage était léger, mais le rouge faisait bien ressortir mes lèvres, comme mon petit mari l’aimait. Sur sa recommandation, je descendis avec mon sac à main dans lequel il avait placé un agenda car, visiblement, la belle-mère souhaitait me donner le programme de ma formation à l’aristocratie. De fait, elle m’annonça l’arrivée de sa famille le lendemain même et le début des cours aussitôt. Au passage, je fus priée de prendre des jupes ou robes plus longues que celle de ce soir… La semaine était bien occupée. Le matin, cours de français, cours de diction, cours de voix, de 9 heures à midi. L’après-midi, cours de maintien, cours de danse, cours de chant, cours de bonnes manières de 14 à 18 heures. Viendraient se greffer d’autres cours plus ciblés au gré de l’avancement de ma formation. Bien évidemment, vu les horaires, je devrais déjeuner avec elle, l’oncle et la tante, le midi. Dans son extrême bonté, la belle-mère laissait le dîner et la soirée pour m’isoler avec son fils. En regagnant notre aile, je lui fis remarquer que nous n’aurions pas beaucoup le temps de nous voir dans la journée et que mon travail à ses côtés semblait un peu compromis pour les prochaines semaines. Il me rassura en disant qu’il allait s’en sortir. Et que nos soirées et nos nuits n’en seraient que plus belles. Je voulais bien le croire, mais…
* *
– Il n’a eu que mon frère et moi avec maman, mais il a eu une douzaine d’enfants adultérins, sans compter ceux qu’il a pu avoir durant ses voyages en Afrique et en Asie et dont nous n’avons pas idée.
Je souris à la pensée qu’un jour ils pourraient débarquer au château afin de réclamer leur part d‘héritage. Le rappel des exploits du père ne calma pas pour autant les ardeurs de Charles-André qui, cette nuit-là, m’encula à cinq reprises. Heureusement, là les risques d’enfants naturels étaient réduits à néant.
Mais j’ignorais à cet instant que les exploits du père allaient rapidement élargir le cercle de mes connaissances. Ce dimanche matin, Charles-André était parti chasser sur la propriété avec des amis. L’oncle, la tante Emeline et la belle-mère étaient partis à la messe. J’allais me promener du côté des écuries. Je n’y étais jamais allée seule. Charles-André m’accompagnait à chaque fois. Mon amour pour les chevaux guida mes pas. On m’avait dit qu’un poulain était né dans les jours précédents et j’espérais bien le voir. En entrant dans le bâtiment, je fus surpris par la présence d’un garçon jamais entrevu jusqu’à présent. Un beau mec au demeurant. Il devait faire dans les deux mètres et plutôt taillé rugbyman à l’inverse de Charles-André, comparativement assez frêle.
– Que puis-je pour vous ?
Je dois avouer que je fus relativement troublée par mon interlocuteur. Je lui répondis qu’on m’avait dit qu’un poulain était né et que j’espérais le voir.
– Il est dans la stalle du fond en train de téter sa mère, me répondit-il en me prenant par le bras et en m’entraînant vers le lieu du « spectacle ».
Si, physiquement, il faisait très mûr, mon guide semblait jeune d’esprit pour ne pas dire simple. Cela devint particulièrement évident en le voyant s’émerveiller au spectacle du poulain et de sa mère. Ses yeux ne pouvaient se détacher du duo. C’est alors qu’il posa sa main sur mon bras et commença à le caresser. Le frottement était particulièrement doux et surprenant venant de sa main plutôt démesurée comparée à la mienne. Je ne savais trop comment l’écarter. Je l’entendis alors m’appeler « Isabelle ». Je tombais vraiment des nues. Je lui précisais que mon prénom était Elisabeth, mais il ne semblait en avoir cure. Il me prit alors par les épaules et me tendit ses lèvres. Visiblement, ses relations avec Isabelle avaient dépassé les normes… Avant même que je n’aie trouvé une parade, il m’embrassait à pleine bouche. Et je sombrais !
Je regagnais le château vivement en tentant d’oublier cet « incident ». Je venais de faire cocu Charles-André avec son demi-frère et je n’étais guère fière de moi. J’allais prendre une douche en vitesse et je me changeais afin que nulle trace ne transparaisse quand les autres reviendraient. Dans la salle de bains, je pris bien soin de m’enduire l’anus d’une crème apaisante que j’avais aperçue dans la pharmacie. Mieux valait calmer les irritations avant que mon mari ne rentre, si je voulais supporter ses désirs amoureux. Une chose me rassura. Son sexe semblerait bien léger après celui de tout à l’heure.
* *
Au dîner, madame mère nota mon abattement. J’avais en effet un mal fou à me tenir assise correctement. Elle se décida alors à me parler de ma mère afin de me changer les idées. Elle m’avoua la rencontrer régulièrement et lui donner indirectement de mes nouvelles.
– Je lui ai dit que vos voyages avec mon fils vous empêchaient de trouver le temps de lui donner de vos nouvelles, mais que vous le feriez dès que possible. Il va falloir que vous le fassiez avant qu’elle ne s’inquiète. Invitez-là donc à venir déjeuner. Nous aurons ainsi tout loisir de lui parler…
Je la remerciais de sa prévenance, mais je me retrouvais dans la merde car il allait falloir lui expliquer tous les changements. Je me donnais quarante-huit heures pour trouver la solution. Mais je n’en eus pas besoin. Dès le lendemain, je l’appelais. Prenant mon temps, je lui expliquais que bien des changements étaient intervenus dans ma vie, physiquement et moralement.
– Je ne sais si cela vient du fait que tu m’habillais en fille autrefois, mais je le suis devenue, finis-je par lui avouer.
Bien sûr, elle ne comprit pas tout immédiatement. Ma mère ne pouvait imaginer l’irréel. D’un esprit simple, elle n’avait fait aucune étude et n’avait pas même le certificat d’études. Elle ne croyait donc que ce qu’elle voyait. Je lui fis alors part de l’invitation de madame la Comtesse, lui disant que le Comte passerait la prendre en voiture le lendemain midi afin qu’elle vienne déjeuner. Ainsi, elle n’aurait pas le temps de parler de quoi que ce soit à ses amies et nous aurions le temps de lui dire tout ce qu’il y avait à dire.
La Comtesse me félicita de ma promptitude. Comme nous étions seules, elle me demanda si la souffrance physique et morale s’était estompée. Je lui confiais que son fils n’avait pas été le meilleur remède, mais que je tiendrais.
– Vous êtes une adorable belle-fille, digne d’entrer dans notre famille. Je ne l’imaginais pas initialement, j’en suis convaincue aujourd’hui !
Je rosis devant un tel compliment (pas facile de se forcer), mais cela mit la belle-mère aux anges. Elle trouva dans la foulée une multitude d’excuses pour me garder auprès d’elle. Son fils dut faire contre mauvaise fortune bon cœur. Malgré ses envies, il m’attendit tout l’après-midi.
Le soir pour le dîner, la Comtesse dit à son fils de nous rejoindre. Elle voulait que nous préparions ma mère au choc qu’elle aurait en me voyant ainsi changée. Charles-André préparerait la rencontre durant le parcours et j’attendrais ma mère dans la cour d’honneur. Nous resterions seuls le temps qu’elle comprenne vraiment. Pleine d’idées, elle proposa de m’aider à m’habiller le lendemain et de passer la matinée avec moi. Elle sentait bien que j’étais angoissée à cette idée de rencontre.
La nuit fut courte. Je dus satisfaire mon mari à quatre reprises. Vengeance de son après-midi solitaire. Heureusement, la douleur était passée. Et j’aimais le voir ainsi car cela prouvait son amour pour moi. Nous n’avions pas fini d’avaler le petit-déjeuner que la Comtesse arrivait. Elle discuta avec son fils le temps que je prenne ma douche. Elle me rejoignit ensuite dans le « dressing-room ». Ses choix furent mûrement réfléchis. Elle s’efforça de me donner des vêtements très féminins mais aussi susceptibles de rappeler ma sœur. Elle l’avait vue à maintes reprises à l’église et s’en souvenait bien. Je me retrouvais ainsi avec une robe en mousseline verte, décolletée en V, dévoilant suffisamment mes seins quasi arrivés à leur plénitude, selon le toubib. Je faisais désormais un bon 90 C et leur forme en pomme était soulignée par le décolleté. Elle me fit mettre des bas vert tendre et des chaussures d’un vert très soutenu. Elle me recommanda un maquillage pâle pendant qu’elle me coiffait. Je ne portais plus de perruque que pour de grandes occasions, mes cheveux étant devenus très féminins et faciles à coiffer.
La matinée fut horriblement longue. La montée de la voiture de Charles-André, de la rivière au château, le fut tout autant. La Comtesse se retira avant qu’elle ne franchisse les murs d’enceinte de la cour. Je me dirigeais vers la portière passager et l’ouvris.
– Ma petite fille, je te retrouve enfin ! Pourquoi ne m’as-tu pas donné plus tôt signe de vie ?
Ma mère me prenait pour ma sœur, compliquant un peu plus les choses. Je restais dix bonnes minutes à faire les cent pas autour de la cour afin de bien lui expliquer les changements. Je lui dis une bonne dizaine de fois que j’étais son fils et non sa fille. Elle me regardait sans me voir réellement. Je la pris alors dans mes bras et je l’embrassais comme j’avais été le seul à le faire en étant petit. Sur le nez. Dans un murmure, elle prononça alors un « Clément » que je n’attendais plus. Sa main courut sur mon visage, sur mes seins, sur ma robe, sur mes bras. Elle palpait comme pour s’assurer qu’elle ne rêvait pas. Je pris alors mon temps pour tout lui expliquer au mieux. Elle m’écouta sans me lâcher des yeux. Quand tout fut dit, je l’invitais à entrer dans le château. La Comtesse vint aussitôt à sa rencontre. Elle avait pris sur elle d’expliquer que son fils était tombé amoureux de moi et qu’aujourd’hui il serait vain d’aller contre notre volonté commune. Je les laissais. Charles-André vint me rejoindre et me prit la main, comme pour étayer le discours de sa mère. Les deux femmes nous regardaient en souriant. Ma mère car ne comprenant rien à l’histoire. La Comtesse car convaincue que ses explications avaient eu raison de ma mère.
Nous passâmes à table sans plus tarder. Le repas était simple et je repris le fil des explications. À la fin du repas, je fus sûr qu’elle avait tout compris à sa manière de demander à me voir nue. La Comtesse l’invita à me suivre vers nos appartements pendant qu’elle restait avec son fils dans le grand salon. Je pris le temps de montrer les pièces traversées à ma mère. Les limites de la zone commune et des appartements que je partageais avec le Comte. .Je lui fis visiter le bureau, le petit salon privé, notre salle à manger, les chambres d’amis, le dressing-room, le haut de la tour et la terrasse privée. Nous redescendîmes ensuite vers la salle de bains pour terminer par notre chambre. Je vis que la Comtesse ou son fils avaient nettoyé toute trace d’objets à caractère sexuel. J’avouais à ma mère que j’aimais le Comte et que nous occupions ensemble cette chambre. Je me mis alors à me déshabiller. Elle prit mes vêtements au fur et à mesure pour les poser sur le lit. Une fois nue, elle vint vers moi, palpa mes seins pour s’assurer de leur réalité. Elle toucha mon sexe. Mes cheveux.
– Ainsi mon fils, tu es devenu une fille. Si Dieu l’a voulu ainsi, je ne saurais aller contre sa volonté. Elle s’assit sur le lit, prit mes deux mains et les garda ainsi tendues, pour me regarder et s’imprégner de mon image.
Je commençais alors à lui parler de la discrétion qu’il faudrait garder sur le sujet. Elle hocha la tête comme si cela allait de soi.
Il y avait bien deux heures que nous avions quitté la Comtesse et son fils quand nous les retrouvâmes dans le salon. À mon sourire, ils comprirent que l’essentiel était fait. Charles-André vint me prendre dans ses bras après avoir invité ma mère à s’asseoir à côté de la sienne. Nous échangeâmes un baiser pour montrer à ma mère combien nous nous aimions et cela avec l’assentiment de la Comtesse…
Les deux dames sourirent. Nous les laissâmes papoter. Nous aurions bien l’occasion de les revoir souvent ensemble.
Ce n’est qu’une fois la nuit tombée que nous raccompagnâmes ma mère à sa maison. Un gros poids m’était retiré…
* *
De fait, je partis de bonne heure vers ce qui devait être la dernière visite du traitement. Je me réjouissais d’avance de ne plus avoir à rencontrer Henri-Pierre vu la haine qu’il semblait nous vouer. La route se passa fort bien. Je préférais rouler lentement afin de ne pas prendre de risques.
À l’hôpital, je dus patienter un quart d’heure avant d’être reçue. Sans un bonjour, Henri-Pierre grommela de me déshabiller et d’aller m’étendre sur la table d’accouchement installée dans un coin de son cabinet. Il me prit la tension, palpa mes seins dans tous les sens. Il rit en disant que son frère ne devait pas s’ennuyer avec ça. Il m’annonça alors qu’il allait me faire une coloscopie afin de vérifier si je n’avais aucun problème de ce côté-là après les traitements qu’il imaginait que son frère me faisait subir.
Il me beurra le cul de vaseline et m’enfila alors, lentement, un tuyau avec un embout caméra. Il s’amusait à le faire avancer, puis reculer. Je suivais l’évolution en même temps que lui sur un écran placé dans le prolongement de la table. Pour la première fois, je voyais mon intérieur. Son inspection terminée, il retira le tuyau et me détacha.
–
Chère Comtesse, le frérot a bien de la chance d’avoir trouvé une personne aussi divine que vous. Un corps d’ange et un esprit très développé. Vous me pardonnerez de n’avoir pas été toujours courtois à votre égard, mais c’est ainsi, je suis souvent jaloux de mon frère qui a tout ce qu’il veut…
Si je comprenais bien, Henri-Pierre était en train de me faire du gringue. Lui aussi était amoureux de moi ! Après le palefrenier, le toubib. C’était complet. Loin de m’inviter à me rhabiller, il me caressait les seins et le ventre. Il en arriva alors à m’embrasser. Je ne savais plus quelle attitude adopter. Je lui rendis son baiser. Enhardi, il se positionna alors en bout de table et m’embrassa le bas-ventre. Je caressais ses cheveux et il prit cela pour un consentement. La table d’auscultation s’y prêtait bien. Deux minutes plus tard, nous faisions l’amour…
Charles-André était de nouveau cocu. Décidément, la famille avait de drôles de mœurs. Bien, les aristocrates !
Henri-Pierre prit son temps. Il jouait avec mes seins tout en me pénétrant du plus profond qu’il pouvait. Heureusement, son sexe n’avait rien d’exceptionnel. La vaseline utilisée pour la coloscopie me protégeait de ses secousses. Bien beurré, son sexe coulissait sans à-coups. Il mit un temps que je trouvais long à jouir. L’arrivée de son sperme ne m’apporta aucune jouissance particulière, contrairement à ce que j’avais ressenti avec le palefrenier. Henri-Pierre me remercia de cette jouissance que je lui avais apportée et me fit jurer le silence sur cette relation, après m’avoir présenté ses excuses de s’être ainsi laissé aller.
Un rapide baiser mit fin à ces épanchements. Avant que je ne m’éloigne, il me tendit un sac assez volumineux.
– Ce sont des médicaments de confort qui vous seront utiles pour maintenir les taux hormonaux et vous permettre de vivre normalement votre nouveau statut de femme. Elisabeth, croyez que je vous trouve belle femme et que j’envie mon frère qui est chanceux de vous avoir. Vous méritez bien l’amour qu’il vous porte… ».
Je ne laissais transparaître aucune émotion à ce discours. Tout au long de la route du retour au château, mon esprit tourna et retourna ces dernières phrases. Elles étaient un bel hommage à ma féminité. Je rougis de plaisir à cette idée. Si lui me trouvait belle femme, le commun des mortels ne pourrait que me trouver divine… Cela promettait de belles soirées et de bonnes « parties de jambes en l’air » comme on dit en toute aristocratie !
(à suivre)
Désolé pour l’auteur mais je n’ai pas trouvé ce récit interessant