Martinov 16 – Professeur Martinov et le Fidélitas – 7 – Un couple libertin par Maud-Anne Amaro
De nouveau Edith tenta de le joindre sur son téléphone portable. En vain.
« Il n’y a plus rien de grave, ni d’urgent, ni d’important mais appelle-moi quand même, j’aurais des choses à te raconter. Bisous ».
– Vous avez son adresse à ce Perronoux ?
– Moi, non, mais mon mari, oui, je lui demanderai quand il va me rappeler. Il me rappellera forcement. Vous n’êtes pas pressée ?
– Euh, non !
– Je suppose que vous n’avez pas diné, une bonne omelette, ça vous dit ? Je suis la spécialiste de l’omelette !
– Pourquoi pas ?
– Avec une salade, j’ai du fromage, des fruits et même du pinard !
– Ce sera parfait !
– On passe dans la cuisine, je vais préparer tout ça !
– Je vais vous aider !
Edith bat les œufs pendant que Béatrice prépare la salade, l’ambiance s’est considérablement détendue.
– Je suis contente que ça se termine comme ça ! Commence Edith, ça m’aurait embêté qu’on devienne ennemies.
– C’est sûr que c’est bien mieux comme ça !
– Maintenant on est copine, pas vrai ?
– Si vous voulez !
– On peut se tutoyer ! Et ton salopard, je vais t’aider à le retrouver !
– O.K.
– Je crois qu’on peut se faire un bisou pour la peine !
Béatrice s’y prêta de bonne grâce.
– Humm, tu as la peau douce. Susurra Edith.
– N’est-ce pas ?
– Tu ne seras pas fâchée si je t’en fais un autre ?
– Non !
Béatrice avança son visage, devina rapidement qu’Edith désirait l’embrasser sur les lèvres, mais quand les bouches se collèrent, ce fut elle qui entrouvrit la sienne laissant le passage à la langue de sa partenaire.
Moment d’intense sensualité où les bouches fusionnent, les corps se serrent, les mains se font baladeuses et où on se demande ce qu’il adviendra ensuite.
On reprend son souffle, on se sourit.
– Toi alors ! Dit simplement Edith.
– C’est ce que tu voulais, non ?
– Oui ! Mais faut que je me contrôle, je te sens capable de me faire faire des folies.
– Si tu veux, moi je veux bien.
– Soyons folles ! Viens dans la chambre, le lit est super douillet.
Sitôt dans les lieux, Edith pousse en riant Béatrice sur le lit. Elle s’y affale de tout son long, se demande comment elle doit réagir, mais la maîtresse des lieux ne lui laisse pas le temps de réfléchir, la voilà sur elle, cherchant de nouveau ses lèvres.
Elles restent longtemps sur le lit se débraillant mutuellement pour permettre aux mains de mieux caresser.
– Je vais tout enlever ! Propose Béatrice.
– Laisse-moi le faire ! J’adore faire ça !
– Vas-y.
Le pantalon est tiré, le haut est enlevé, Edith s’attaque au soutien-gorge :
– Whaaa ! Qu’est-ce qu’ils sont beaux ! Je peux les embrasser ?
– Si je te disais non, tu serais bien embêtée, hein ?
– C’est oui, alors ?
– Régale-toi, ma bibiche !
Sous les coups de langue frénétiques d’Edith Framboisert les tétons de Béatrice ne tardent pas à darder de plaisir.
– Ils sont encore plus beaux quand ils sont mouillés de ma salive !
– Et les tiens, je vais les voir quand ?
– Tout de suite, mais je vais avoir du mal à soutenir la comparaison ! Affirma-t-elle en les lui dévoilant.
– Mais de quoi te plains-tu ? C’est très mignon tout ça !
Et c’est au tour de la jeune chimiste de se régaler des jolies pointes brunes de sa complice de lit. Ses lèvres et sa langue s’activent tandis que les mains offrent de délicieuses caresses.
– Tu veux voir ma foufoune ? Demande Edith.
– Y’a intérêt !
Elle retire son slip, les poils de son pubis sont rasés en un discret ticket de métro. Avec un sourire malicieux, elle écarte les grandes lèvres déjà bien humides :
– Elle est petite !
– Quelle importance ! D’ailleurs ma langue n’est pas bien grande non plus, voyons ça de plus près ! Humm, c’est tout mouillé…
– Prêt à l’emploi !
– Tourne-toi !
– Tu veux voir mon cul ?
– Bravo, comment t’as deviné ?
Edith se retourne, se met en levrette, les cuisses écartées avec l’aide de ses mains, dévoilant ainsi tous ses trésors. Son petit œillet brun et plissé semble solliciter quelque chose. Béatrice mouille son doigt et l’approche, se livrant à de savantes circonvolutions avant d’exercer une légère pression là où il convient.
– Je peux ?
– Tu peux !
Le doigt entre, une phalange, puis une autre, avant de se livrer à des va-et-vient de plus en plus rapides. Edith ne tarde pas à pousser de petits gémissements forts significatifs.
– Continue, continue, j’adore jouir par le cul !
– Comme ça, c’est bon ?
– Ouiiiii !
– Ouvre la table de nuit, y’a un petit gode !
L’objet en latex bleu souple n’était guère enfoui, il était vraiment à portée de main, signe qu’il devait souvent servir.
– T’aimes pas mon doigt ?
– Si, mais, continue, continue, aaah !
Et soudain un borborygme incongru sort de la bouche d’Edith, suivit d’une clameur de jouissance. Béatrice a juste le temps de retirer son doigt avant d’être attirée par sa partenaire qui se retourne et l’enlace avant de l’embrasser fougueusement.
Et c’est reparti pour une longue séance où l’on se pelote, on se lèche et, on se tripote. Béatrice réalise alors qu’elle a conservé son string. Mais quelle importance, un string, ça s’écarte !
Au bout d’un moment chacune à quelques doigts dans la chatte de l’autre, les mouvements saccadés sont rythmées par de bruyants floc-flocs, tandis que la mouille dégouline sur leurs cuisses.
Edith saisit le gode qui se languit au bord du lit de ne pas encore avoir servi et s’apprête à le faire pénétrer dans la chatte de Béatrice.
– Dans mon cul ! Propose cette dernière.
– Tourne-toi, je vais t’arranger ça ! Mais dis-moi ton string tu comptes le garder longtemps.
– Enlève-le-moi !
– Il est trempé ! Je ne sais pas si tu vas pouvoir le remettre pour repartir.
– Et bien tu le garderas, ça te fera un souvenir.
Elle se servit de sa propre mouille pour lubrifier l’entrée…
– Attention ! Et hop du premier coup dis donc ! Toi aussi t’aimes bien jouir du cul !
– Défonce-moi !
– Comme ça ?
– Oui, comme ça !
– Ou alors comme ça ? demanda-t-elle de nouveau en forçant la cadence.
– Oui, oui !
– Ça va t’es pas contrariante, je demande et tu réponds toujours oui !
– Oui ! Continue.
– C’est bien ce que je disais !
– Tu veux que j’arrête ?
– Non !
– Ça tombe bien je n’en n’avais pas l’intention !
Et elle continua jusqu’à ce que Béatrice le nez dans l’oreiller s’écroule après avoir joui comme une damnée.
Nouveau moment soft de caresses et de tendresse interrompu trivialement par Edith :
– Pause pipi, je reviens !
– Je peux regarder ?
– Tu veux me regarder pisser ?
– Je trouve ça joli une femme qui fait pipi !
– Tu ne serais pas un peu cochonne toi ?
– Juste un peu !
– Ben, viens !
– T’as déjà pissé sur quelqu’un ?
– Oui, avec mon mari, on a joué assez longtemps à ce genre de truc, ça lui a un peu passé, tu aimerais que moi…
– Oui, mais bon, je disais ça comme ça…
– Ben voyons ! Mets-toi dans la baignoire j’arrive.
Béatrice s’installe au fond !
– Brrr, c’est froid !
– Ben justement, un peu de pisse chaude, ça va te réchauffer ! Je te pisse où ? Sur la foufoune !
– Fais-moi goûter.
– Ah, Ah ! Alors ouvre bien la bouche et ne me touche pas, faut que je me concentre.
Quelques instants de calme, et les vannes s’ouvrent, Béatrice gobe tout ce qu’elle peut, manque de s’étouffer, se recule, reprend sa respiration et se remet en position en espérant qu’il en reste encore.
Il en restait, Edith avait réussi à stopper sa miction en voyant sa partenaire en difficulté, elle se relâche alors de plus belle, et Béa peut avaler de grandes goulées.
– On est complétement folles, dit Edith
– Pourquoi ? On est des grandes filles et on ne fait de mal à personne, on s’amuse.
– T’as raison ! Tu as envie, toi !
– Ben, non, mais donne-moi à boire, peut -être que tout à l’heure.
– Viens dans la cuisine, moi aussi j’ai soif.
Elles ouvrent une bouteille de jus d’ananas, et en boivent deux grands verres chacune.
– Je me suis même pas essuyé la foufoune ! Déplore Edith.
– Assis-toi et écarte les jambes, je vais m’en occuper.
– Tiens, je l’aurais parié ce coup-là !
Béatrice s’applique passant sa langue partout se régalant de ce mélange de mouille et d’urine. Puis quand elle sentit sa camarade de jeu prête, elle se concentra sur le clitounet…
Edith se cramponne sur sa chaise, les doigts crispés comme si elle était sur un siège éjectable, le plaisir monte, elle halète, elle hurle, la chaise recule de trente bons centimètres en arrière !
– Quel pied ! Je te rendrais ça tout à l’heure, j’ai comme un petit creux…
Le même jour à peu près à la même heure.
Romain Framboisert (le vrai) ne comprend pas tout de suite où il est, il a un horrible mal de tête et des douleurs violentes dans les côtes. Il a froid, il cherche son oreiller, ses draps, il appelle sa femme… En vain. Il finit par réaliser qu’il n’est pas chez lui. Mais où est-il ? L’obscurité est totale, le silence inquiétant. Ses mains agrippent des plantes, de la terre, des bouts de branches. C’est impossible, il doit rêver, il va se réveiller d’un moment à l’autre. Mais, non, il ne rêve pas ! Le cadran lumineux de sa montre lui indique l’heure : 22 heures 05, la nuit venait donc de tomber. Il fouille dans ses poches, cherche son portable, ne le trouve pas, constate que son portefeuille et ses clés de voiture ont également disparus, se met à les chercher à tâtons, puis à l’aide de son briquet, en vain.
Il est donc condamné à rester ici en attendant que le jour se lève, il s’assied, ramasse ses jambes à l’aide de ses mains.
Petit à petit, la mémoire lui revient :
Flash -back
Le 7 octobre, après avoir rencontré Perronoux près de la Gare de Lyon, Romain Framboisert avait pris le T.G.V. pour Milan où il était invité à signer un important contrat avec un professionnel italien. Il s’était arrangé pour faire coïncider le jour de son départ en déplacement avec la livraison du gadget à Perronoux, limitant ainsi le temps consacré aux précisions, et créer une sorte de rupture. Or la rupture n’avait pas été consommée puisque Perronoux avait continué à le harceler avec cette affaire d’étui, complètement inattendue.
Il fallait qu’il trouve un moyen de se débarrasser de ce type, sinon il n’arrêterait pas de lui pourrir la vie. Et après avoir longuement réfléchi il se résolut à employer une solution radicale. En principe, personne n’irait le soupçonner, mais il lui fallait un alibi. Le vendredi 11 octobre, il revenait à Paris, et téléphona à Flora, une vieille copine qui était retournée vivre dans son Ile de la Réunion natale.
– Je serais à La Réunion lundi en fin d’après-midi, je peux venir te faire un petit coucou ?
– Hé ! Hé ! C’est que je ne vis pas toute seule !
– Tu n’as pas envie de me revoir ?
– Si, si bien sûr, je vais m’arranger…
Il acheta deux protège-sièges de voiture imperméables, qu’il installa à l’avant de sa voiture de fonction, il se procura également une batte de base-ball, une seringue hypodermique, une scie sauteuse portative et des sacs poubelle. Puis il gara le véhicule dans un parking souterrain.
Il acheta sur Internet un aller-retour pour Saint-Denis de la Réunion. Aller le lundi matin 14 octobre, retour le dimanche 20. Il prévint son épouse et son entreprise qu’il y ferait un déplacement professionnel.
Dès son arrivée à Saint Denis, il loua une chambre d’hôtel et proposa à Flora de le rejoindre.
Flora est une superbe métisse réunionnaise, grande, bien balancée, rieuse.
– Alors tu débarques comme un cheveu sur la soupe ?
– Je viens pour le boulot, une affaire assez délicate, un contentieux, je me suis dit que je pouvais joindre l’utile à l’agréable. Dis-moi tu es toujours aussi belle !
– Merci du compliment, comme je t’ai dit, je ne vis plus seule, je me suis trouvé un gars qui m’entretient, il n’a rien d’un play-boy, mais il est gentil et correct. Je continue un peu à faire la pute avec deux trois clients, il est au courant et il s’en fout. Tu veux maintenant ?
Ce n’était pas dans les intentions immédiates de Romain mais la vision du décolleté de la belle l’avait déjà fait changer d’avis…
– Pourquoi pas, tu veux combien ?
– Laisse !
– Non, ça me gêne !
– Avec tout ce que tu m’as donné, je peux bien te faire une partie gratuite, non ?
C’était un fournisseur de sa boite qui lui avait présenté. Un cadeau d’entreprise en quelque sorte. Romain avait apprécié la gentillesse et le savoir-faire de cette belle fille des îles. Il lui avait demandé ses coordonnées et la revit régulièrement, parfois juste pour coucher, d’autre fois ils allaient au restaurant ou au théâtre. Flora lui avait confié être bisexuelle, aussi la présenta-t-il à sa femme, ils exécutèrent un trio assez mémorable mais qui ne connut aucune suite.
Intelligente et correcte en plus d’être canon, elle ne put à l’époque s’empêcher cette remarque :
– Tu deviens amoureux de moi ! Moi je t’aime bien, tu es un bon copain mais moi je ne suis pas amoureuse de toi. Alors, arrêtons les frais, tu as une femme formidable, ne t’éloigne pas trop d’elle. Garde mon numéro mais espaçons nos rencontres.
Il la revit deux fois, mais quelque chose s’était cassé.
– Je pars à la Réunion, je resterais là-bas, si un jour t’as l’occasion d’y aller, passe me faire un bisou.
Et là aujourd’hui, elle était devant lui, belle comme au premier jour, elle s’était déshabillée en toute décontraction, il restait là à contempler ses seins lourds et sa taille de guêpe.
– Ben alors, tu l’enlève ton froc ?
– J’arrive !
– Tu te rappelais plus comment j’étais foutu ?
– Oh, si, mais justement je ne m’en lasse pas !
– Tu aimes toujours les petites spécialités, je suppose ?
– Tu supposes bien !
– Gros cochon, vas ! Lui dit-elle en lui offrant un petit baiser complice sur le bord des lèvres.
Puis elle lui attrape les tétons et les serre fortement.
– Ça te fait bander, ça, hein ma salope ?
– Humm, c’est bon…
– Bien sûr que c’est bon, je ne fais que des bonnes choses, tu vas voir, je vais bien m’occuper de ton petit cul, j’ai apporté un petit gode, j’ai eu du mal à le retrouver, je ne m’en sers pas beaucoup ici !
– Ah bon ?
– Non, à choisir, ceux qui aiment ce genre de choses préfèrent les vraies bites.
– Ah !
– Dis donc, toi ! On dirait que ça a l’air de t’intéresser !
– J’aime beaucoup de choses, tu sais ?
– Tu veux que je t’arrange le coup ?
– J’aurais bien voulu, mais…
– Mais quoi, je connais un boy de l’hôtel qui fait ça, il est mignon comme tout, il a une belle bite, il n’est pas compliqué, il encule et il se fait enculer. S’il est libre, il est là dans cinq minutes. Faudra lui donner un petit billet bien sûr. Je téléphone ?
Romain fit signe que oui et cinq minutes plus tard Billy était là.
– Les sous sont sur la chaise ! Lui précise Flora.
Il les glisse dans sa poche, puis sans autre préliminaire, il se déshabille entièrement et effectue un petit tour sur lui-même afin que l’on puisse regarder autant le devant que le derrière. Il est brun, imberbe, sans doute métissé indien, sa bite est de bonne taille sans être monstrueuse et ses fesses sont agréablement rebondies.
– Vas-y suce-le !
Romain Framboisert est bisexuel, enfin juste un peu. Bisexuel à 10 % s’amuse-t-il à dire aux rares personnes à qui il peut confier ce genre de penchant. Mais ces 10 % sont parfaitement assumés, Il aime la bite que ce soit dans sa bouche ou dans son cul. Mais il aime bien aussi les culs et il lui arrive aussi d’être actif.
Aussi, ne se fit-pas prier, bien au contraire, pour se régaler de cette bonne queue complétement inattendue et au goût légèrement musqué. Et tandis que courbé en deux, il se régale, Flora est passée derrière lui et lui lèche le trou du cul.
La position se révèle rapidement assez peu pratique. Nos trois complices se dirigent donc vers le grand lit, Billy se couche sur le dos, Romain se met devant lui en levrette pour continuer de le sucer, afin que Flora puisse continuer à lui préparer le cul.
Romain alternait les figures de fellation, mais préférait lécher ou sucer au bord plutôt que d’engloutir ce machin trop gros pour sa bouche. Comme souvent chez lui le plaisir de sucer était surtout psychologique et fantasmatique, aussi au bout de cinq ou six minutes se redressa-t-il en affirmant haut et fort :
– Humm, c’était bon !
Voulant par-là signifier que la pipe étant terminée, il était temps de passer à d’autres réjouissances.
– Tu veux que Billy te prennes maintenant ?
– Oui !
– Alors en position !
Billy s’encapote et entre facilement dans l’anus convenablement préparé par Flora. Le type est doux, il ne fait pas ça pour son plaisir mais pour faire plaisir au client, le rythme est donc soutenu mais non désordonné. Romain cherche Flora du regard, elle ne fait rien mais explique.
– On finira tous les deux !
Romain est comme saisi de décharges électriques, la sensation est grandiose Il jappe de plaisir.
– C’est bon Billy ! Tu peux arrêter, lui ordonne Flora.
Sans un mot, il s’en va jeter sa capote dans la poubelle des toilettes, se rhabille et repart.
– Au revoir !
– Au revoir Billy !
Billy n’est pas bavard.
– Allez, à nous ! Attends, je vais te faire rebander…
Elle le fait et quand il fut bien dur, elle lui dit alors :
– Prends-moi, aujourd’hui, je ne suis pas ta pute, je suis une femme qui a envie de toi.
Romain qui aimait la philosophie se dit que les deux postures n’étaient pas forcément antinomiques et se demanda un moment ce qui ferait différence pendant leurs ébats. Il le comprit quand Flora pour la première fois depuis qu’ils se connaissaient, lui roula une pelle dont il se souvient encore aujourd’hui.
– Faut que je te demande un service, annonça Framboisert en sortant une liasse de billets de son portefeuille.
– Si je peux.
– C’est facile, je vais disparaître, et je reviendrais en fin de semaine, toi tu me sers d’alibi, une fois par jour tu passeras à l’hôtel, à l’heure que tu veux, tu défais le lit, tu froisses les draps, tu te sers du minibar, tu restes une heure et tu repars.
– C’est tout ?
– Presque, si on t’interroge un jour, tu devras dire qu’on se rencontrait tous les jours.
– J’avais compris.
– En principe on n’insistera pas, mais si toutefois ça se produisait, tu pourras dire aux flics que je t’ai payé pour me servir d’alibi, je ne t’en voudrais pas, et ça m’embêterait que tu te tapes des ennuis à cause de moi !
– T’es un amour. Mais garde ton fric, je ne suis pas vénale à ce point-là.
– Ah, autre chose, je te confie mon téléphone, je le reprendrai samedi.
Ainsi, si par le plus grand des hasards on venait à le soupçonner, la géolocalisation de son téléphone portable prouverait qu’il était resté dans l’ile toute la semaine.
En quittant Flora, Framboisert s’acheta un autre téléphone afin qu’il puisse joindre son épouse sur leur téléphone fixe et il retira de l’argent liquide avec lequel il acheta un billet pour le premier avion en partance pour Paris. Ce serait pour le lendemain.
Dès son arrivée à Roissy, le mardi 15, en fin d’après-midi, il téléphona à Perronoux à partir d’une cabine. Son plan était simple : Manipuler Perronoux afin qu’il monte dans sa voiture, ensuite les choses seraient plus simples. Simples mais sanglantes et définitives !
– Bonjour…
– Ah, c’est vous, vous tombez bien, je n’arrivais pas à vous joindre. J’ai appelé à votre boite ils m’ont dit que vous étiez à Saint-Denis de la Réunion…
– Vous avez mal compris, on a dû vous dire que j’étais en réunion !
– C’est ce que je croyais aussi, mais je me suis fait répéter….
– Bon, peu importe, je ne suis pas à la Réunion, je suis rue de Rivoli.
– Vous ne travaillez pas alors ?
– Ça vous regarde ?
– J’ai donc demandé à votre boite s’ils pouvaient me communiquer votre numéro de portable…
» Quelle pauvre bande de cons ! »
– … Mais pas moyen de vous joindre.
– Evidemment, il est en panne, c’est bien pour ça que j’appelle d’une cabine.
– Humm, et vois vouliez me dire quoi ?
– Au sujet de votre étui…
– Laissez tomber, l’affaire est en cours, j’ai horreur de perdre du temps…
« Merde, mon plan s’écroule ! »
– .. Je dois le récupérer vendredi…
Framboisert n’en croit pas ses oreilles !
– J’étais trop impatient, je ne pouvais plus attendre, continue Perronoux.
– Dois-je en conclure que nous sommes quittes ?
– Nous serons quittes quand on aura l’étui et que je pourrais faire des tests, nous les ferons ensemble, comme ça, s’il y a des corrections à apporter…
« Merde, merde et remerde »
– Vendredi, vous allez me conduire chez ce bricoleur, on se retrouve à 10 heures où vous voulez ! On prendra votre voiture !
« Super ! Tout s’arrange !
Deux jours et trois nuits à patienter à l’hôtel, n’en ressortant que pour manger et aller au cinéma, hanté par la peu de rencontrer quelqu’un… jusqu’à ce vendredi matin où, Framboisert conduisit Perronoux à Louveciennes chez le professeur Martinov.
Framboisert se demanda s’il devait agir avant la visite au Professeur Martinov ou après. Pour le faire avant il faudrait un prétexte, faire arrêter la voiture dans un endroit discret… or il avait l’impression que Perronoux était sur ses gardes. Son histoire de vrai faux départ à la Réunion et de téléphone en panne n’étaient pas trop bien passée. Il se dit que le retour serait plus propice, l’esprit de Perronoux étant alors absorbé par son « gadget »
– Je me demande, insinua ce dernier si ce Martinov ne va pas essayer de me rouler, mais il ne sait pas à qui il a à faire. Dès que vous me verrez sortir, préparez-vous à démarrer en trombe.
– Attendez, et si quelqu’un relève le numéro de la plaque…
– Vous avez raison, on va faire une halte dans cette petite rue, dévissez la plaque arrière, on la remettra ensuite.
« Est-ce l’occasion ? La rue est complétement déserte, il suffit de le faire quand il remontera dans la voiture, juste avant de redémarrer…. »
Mais Framboisert est paralysé, il temporise, perd du temps, se dégonfle et sue à grosse gouttes.
– Ça ne va pas mon vieux !
– Ce n’est rien, j’ai peut-être un peu de fièvre.
– N’allez pas me refilez vos saloperies.
Perronoux ne resta pas longtemps chez Martinov, une vingtaine de minutes tout au plus, il en ressortit ventre à terre et s’engouffra dans la voiture.
– Foncez ! Dit-il.
– On y va, la forêt de Saint-Germain est toute proche, on va prendre une contre allée pour remettre la plaque.
– O.K.
– Qu’est ce qui s’est passé chez Martinov ?
– Il a voulu me rouler, je m’en doutais, tant pis pour lui, j’ai l’étui… et gratuitement.
La voiture s’avance dans la contre allée. Framboisert stoppe la voiture au bout de 300 mètres, sa main droite plonge dans sa poche, en ressort avec une seringue, va pour viser la cuisse de Perronoux. A ce moment ce dernier baisse sa main pour relever sa chaussette. Moment fatal d’hésitation chez Framboisert. Perronoux l’a vu et a le réflexe de lui abattre une manchette sur le poignet. La seringue tombe. Les deux hommes s’empoignent. Le front de Framboisert heurte très violemment le volant et l’assomme.
Framboisert ne bouge plus. Perronoux s’affole, il ouvre le véhicule et tire le corps hors de la voiture, il ne va pas bien loin, 150 mètres peut-être, là il y a un fossé, il retire des poches de sa victime tout ce qui pourrait servir à l’identifier : le portefeuille, le portable… puis il y fait rouler le corps qui dégringole dans les ronces et les branches d’arbres cassées.
Perronoux a un remords, il aurait dû s’aviser que Framboisert était bien mort. Il cherche une grosse pierre, n’en trouve pas. Des bruits dans le feuillage le font sursauter. Il s’enfuit, regagne la voiture et redémarre.
Il se dirige en voiture jusqu’à Versailles, cherche une rue peu fréquentée et y gare sa voiture. Il à ce moment-là curiosité de regarder ce que contient le coffre, ni la scie sauteuse, ni le rouleau de sacs-poubelles, ni la blouse blanche n’attirèrent vraiment son attention. Perronoux ne saura jamais que Framboisert avait l’intention de découper son cadavre en morceaux qu’il aurait dispersé dans les environs.
Il abandonna le véhicule. Sans doute resterait-il garé là plusieurs semaines avant sa mise en fourrière. Il rentra à Paris par le train.
« On est jamais un salaud à 100 % » faisait dire Audiard à l’un de ses personnages, et Perronoux ne dérogeait pas à cette règle. Sa nuit fut longue, peuplée de remords et de questions. Framboisert méritait-il ce sort ? Evidemment non, mais il avait agi par réflexe et en état de légitime défense, ce salaud avait quand même essayé de le tuer. Framboisert était-il bien mort ? Il aurait pu essayer de s’en assurer, mais c’est vrai qu’il avait été dérangé, du moins c’est ce qu’il avait cru, ces bruits n’étaient peut-être que des bestioles ! Et puis, le cadavre sera forcément retrouvé un jour, Perronoux ne voyait pas bien comment la police pourrait remonter jusqu’à lui, les derniers coups de fil de Framboisert ayant été effectués d’une cabine. Mais pourquoi lui avoir dit que son portable était en réparation, pourquoi ce mensonge ? Perronoux se leva, consulta le portable en question : les derniers appels entrant ou sortant étaient indiqués « Edith », le prénom de sa femme, et l’appareil n’avait jamais été en réparation. Il comprit alors que Framboisert n’avait pas souhaité laisser de traces de leurs contacts, en l’occurrence, voilà qui l’arrangeait bien. Il sirota une bière et alla se recoucher.
à suivre
Et bien on peut dire que ce récit nous met en haleine, entrer les frasques réunionnaises de Framboisert et la tournure thriller que ça prend ensuite on est servi !
Je prends toujours un plaisir subtil a lie les aventures de ce vieux cochon de Professeur Martinov et de sa pulpeuse, jeune et délurée assistante de labo.
vivement la suite, un vrai délice à lire !