Le cabinet du docteur Dubois
par Serge
Le cabinet du docteur Dubois était situé dans une petite rue non loin du palais de justice. Ce titre de docteur un peu usurpé lui venait des études de coiffure qu’il avait péniblement poursuivit non loin de l’hôpital St-Paul. Au café du « pain perdu », il y retrouvait tous les midis nombre d’étudiants de la faculté de médecine qui s’y réunissaient pour taper la carte. A fréquenter ces candidats médecins, on avait finit par l’assimiler à ceux-ci et il avait bien prit garde de détromper qui que se soit. J’entendis parler de lui par un ami qui me confia la curieuse occupation qui permettait au pseudo docteur Dubois de gagner sa vie de façon très confortable. Comment il s’était acquit une si nombreuse clientèle, mon ami supposait que le bouche à oreille avait extraordinairement bien fonctionné. La plaque de métal jaune fixée près de la porte d’entrée de son « cabinet » annonçait laconiquement: Dr Dubois. Soins capillaires.
Parce qu’il doutait de la réalité de cet exercice pseudo-scientifique de la médecine capillaire, mon ami fut convié à participer en tant que spectateur à une de ces fameuses séances.
Le cabinet du docteur Dubois ressemblait à s’y méprendre à n’importe quel cabinet médical ou les fioles et autres produits médicamenteux auraient été remplacés par les lotions, savons et parfums divers que l’on trouve dans tous les salons de coiffure. A quelque distance du bureau, une table constituait le meuble principal ou l’homme exerçait son art.
Cette table d’un type un peu particulier semblait montée sur roue.
Elle était dotée d’un dossier inclinable couvert de coussins confortables mais sa longueur relativement courte ne permettait que de soutenir le fessier et le dos des patientes qui constituaient exclusivement sa clientèle. Les jambes reposaient semblait-il dans des sortes de gouttière également matelassées. Cette table mobile pouvait à la demande se positionner face à un évier équipé d’un système de douche. Cette installation était dissimulée derrière un rideau tournant qui entourait l’ensemble.
Une femme d’une trentaine d’année posa son sac sur la chaise face au bureau. Elle avait accepté la présence de mon ami, excitée à l’idée d’avoir été choisie parais les clientes les plus assidues. A l’invitation elle se déshabilla, posant soigneusement ses vêtements sur le portemanteau. Bien que seul le bas du corps dût être dénudé, la plupart des dames se dévêtaient complètement pour éviter de paraître ridicule.
Elle prit place sur la table en posant les jambes dans les gouttières que le médecin pouvait à loisir écarter ou fermer suivant le besoin. Mon ami un peu gêné de la nudité de la jeune femme s’était jusque là tenu un peu à l’écart. D’un geste de la main Le docteur Dubois l’invita à s’approcher et en un instant, mon ami comprit à quel genre de thérapie il allait assister.
Le docteur prit le temps nécessaire pour s’assurer de la température de l’eau et arrosa généreusement la touffe de poils bruns. Il choisit parmi les bouteilles remplies de liquides onctueux et entreprit comme on le ferait d’une chevelure de shampouiner le sexe de la jeune femme. Une mousse épaisse et blanche cacha brièvement ce dernier. D’un geste sûr, Dubois en retira l’excès. Du bout des doigts il accomplissait de petits mouvements tournant sur le haut de la chatte ensavonnée.
La jeune femme y prenait un plaisir évident et laissait échapper des petits gémissements de plaisir qui ne trompaient point. Il saisit de deux doigts délicats l’une des grandes lèvres qu’il étira doucement, caressant les poils du bord externe, puis recommença avec l’autre. Il se gardait bien d’introduire dans l’intimité de la dame, le savon qui n’aurait pas manqué de provoquer quelques picotements irritant et aurait immanquablement privé la séance du plaisir recherché.
Il actionna à nouveau la douche pour rincer proprement cette chevelure qui sous l’effet de l’eau s’assemblait en mèches épaisses et foncées. D’une petite armoire sous l’évier, le docteur Dubois extraya une fine serviette qu’il y mettait à tiédir près du ballon d’eau chaude. C’était bien à ce genre de délicates attentions que les dames ne s’étaient jamais trompées sur la qualité des soins du docteur.
Saisissant un peigne, le docteur démêla l’entrejambe quelque peu ébouriffé et mèche par mèche en diminua la longueur de façon à égaliser le tout. Plongeant à nouveau parmi les flacons, Dubois s’empara de l’un d’eux et en vida quelques gouttes d’une substance qu’il qualifia d’assouplissante de manière à préparer l’opération suivante. Cette dernière consistait en la pose de quelques bigoudis qu’il choisissait d’une taille appropriée au sexe de la dame.
Il enroula soigneusement chaque boucle de poils qu’il immobilisait d’un petit clip. Il plaça ainsi deux petits rouleaux à chaque lèvre et la pose du cinquième à quelques millimètres du clitoris déclencha chez la jeune femme quelques gémissements de plaisir. Il employait pour le séchage une sorte de petit sèche-cheveux que l’on aurait dit fait pour les poupées. Cet appareil était muni d’un rhéostat qui permettait toutes les variations du flux d’air, du zéphyr le plus câlinant au sirocco chaud et soutenu. Le séchage ne nécessitait pas plus de cinq à six minutes, mais les nombreuses clientes l’appréciaient à ce point qu’elles demandaient souvent de prolonger le souffle chaud et caressant du sèche-cheveux.
Vint alors le moment très attendu de retirer les bigoudis. La chair rose du sexe semblait ourlée de boucles soyeuses. Il arrivait très souvent que les clientes négligeassent de revêtir leur culotte pour ne pas risquer, disaient-elles, de détruire le chef d’œuvre et de pouvoir présenter à leur amant un sexe parfait. Suivant les désirs et la fantaisie des dames, le docteur Dubois pratiquait également quelques petits suppléments tels que le rasage de la frange dépassant du bikini, mais aussi toutes les colorations dont la moins compliquée ne fut pas celle au couleurs de l’équipe de France championne du monde de football, qui fut exigée par une suportrice. Certaines demandaient également des coupes en forme de cœur, de poires ou d’orange et leur imagination semblait sans limites.
Le docteur Dubois n’avait jamais eu l’envie de créer d’autre succursale, car il tenait à assurer le service lui-même. Il était très vraisemblable qu’à la vue des quelques perles de liqueur amoureuse qui illuminaient le sexe de l’une ou l’autre « patiente », il préféra en cueillir lui-même les fruits.